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n° 21878Fiche technique21796 caractères21796
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Temps de lecture estimé : 16 mn
02/07/23
Résumé:  Ce n’est pas seulement une romance qui n’avait aucune chance de se produire, c’est beaucoup plus.
Critères:  fh couleurs inconnu prost handicap amour massage caresses fellation mélo -amouroman
Auteur : Olaf      Envoi mini-message

Collection : Fulgurances
Afro-beat

Elle, c’est Noro, une jeune femme qui me soulage de temps à autre de mes tensions sexuelles. Pour une centaine d’euros, elle m’offre ces manipulations érotiques qui me font oublier mes soucis personnels, me libèrent de mes problèmes relationnels, mettent un peu de couleur dans ma vie et m’aident à rester debout.

Bref, Noro, c’est celle avec qui je prends rendez-vous une à deux fois par mois dans le salon de massage thaï au bout de ma rue.

Le détail amusant, c’est que Noro n’est pas Thaïe, mais Somalienne. Question exotisme asiatique, c’est assez nul. Mais question massage, elle est une reine.


À l’instant, Noro me fait face, nue, assise sur le haut de mes cuisses. Auparavant, elle m’a massé sur tout le corps avec application et beaucoup d’efficacité. Depuis quelques minutes, elle me prodigue les finitions d’un juteux happy ending. Ma queue dans sa main, elle me branle avec douceur. Elle va droit au but, sans fioritures. Un doigt sur mon méat urinaire, un autre sous le gland, elle ne va pas tarder à me faire jouir.


J’adore son sourire à l’instant du premier spasme. Je crois chaque fois y lire un mélange de satisfaction d’avoir décroché la timbale si rapidement et de tendresse pour le « petit blanc » qui s’abandonne à ses longs doigts sensuels. Peut-être même une ou deux autres émotions, dont elle ne me fera jamais part, mais qui font frissonner son cœur de femme.


Face à moi, sur mes cuisses, c’est la finition Afro-beat qu’elle me prodigue aujourd’hui. Ma préférée. La première fois que j’ai eu rendez-vous avec elle, elle m’a donné le choix entre l’Afro-beat, la Mali-pute ou la Pataya-slut. Je déteste ces noms, que je trouve dégradants, mais Noro insiste pour les conserver, malgré la connivence qui s’est installée entre nous depuis le temps que je lui rends visite.


Les différences sont minimes. J’aime devoir m’abandonner entièrement entre ses mains pour la version Afro-beat, les yeux fermés, sans savoir jusqu’où cela va me mener. Parfois jusqu’à de brèves et fulgurantes tortures érotiques si je ne jouis pas assez vite.


L’option Pataya-slut n’est pas très différente, si ce n’est un étrange karaoké thaïlandais, dans lequel la musique est remplacée par une bande-son de film porno. C’est très excitant d’entendre Noro faire semblant de jouir, comme les prostituées thaïlandaises font semblant de chanter dans les bars de Pattaya. Mais j’avoue que ses gémissements assez réalistes me distraient du plaisir qu’elle me donne, et je ne choisis que rarement cette option.


Le dernier choix autorise des caresses sur son corps pendant qu’elle me donne du plaisir. Seule interdiction, glisser ma main entre ses cuisses. Son intimité est taboue, dit-elle, et si j’aventurais le début d’un petit doigt vers cet endroit, je serais catapulté hors du salon de massage sans ménagements. Elle dit que les blancs ont déjà colonisé toute l’Afrique, et qu’elle ne va pas les laisser aussi envahir son intimité.

J’ai dû promettre. Je ne choisis donc cette option que lorsque mon envie de caresser ses seins me torture depuis plusieurs jours. Elle se laisse faire, mais ne semble pas en tirer un grand plaisir, sauf lorsque j’effleure très délicatement le bout de ses seins. Je n’en abuse donc pas.


À l’instant, une habile secousse de sa main me fait décrocher et je me mets à jouir, voluptueusement, longuement, abondamment. Noro accompagne mon éjaculation en augmentant mon plaisir par des attouchements ciblés, ce que peu de femmes savent offrir. La gâterie finale n’en est que plus intense. C’est sans doute une des raisons qui m’attachent à elle.


Lorsque le dernier spasme a traversé mon ventre et ma verge, la jeune femme recueille le sperme dans sa main et s’en enduit le ventre. Elle m’a laissé entendre une fois à demi-mot que j’étais un des rares mecs avec qui elle le faisait. L’odeur de ma semence lui plaît et cela l’amuse de la garder un peu sur elle jusqu’au moment des ablutions rituelles entre deux rendez-vous.


Sauf qu’aujourd’hui un petit grain de sable vient se glisser dans la mécanique bien huilée de nos rapports tarifés et assez distants, même s’ils autorisent occasionnellement quelques fantasmes de rapprochement. Alors qu’elle s’est avancée sur mon bas-ventre et caresse distraitement mes pectoraux, le temps que je me remette de l’explosion orgasmique, je sens quelque chose de chaud couler sur mon ventre. Noro semble aussi surprise que moi. Une fraction de seconde plus tard, elle descend d’un bond de la table de massage et file derrière un paravent au coin du salon.



Je ne comprends pas de quoi je devrais l’excuser, jusqu’à ce que je vérifie l’origine du malaise et découvre une petite flaque de sang. Elle semble paniquer et redouter une violente réaction de ma part. C’est mal me connaître. Au contraire, cette manifestation intempestive de féminité me touche et me rapproche de la jeune femme.



Je lui tends les bras, conscient que ce geste dépasse probablement ce que notre genre de relation autorise.

Elle vient néanmoins se blottir contre moi, comme pour prendre un peu de chaleur humaine et de force, avant de continuer à recevoir ses clients dans des conditions très inconfortables. Un peu de mon sperme se mélange à son sang sur mon ventre.



Je la serre tendrement contre moi, puis me rhabille et sors du salon. Son sourire d’adieu me rassure. Cet épisode ne changera rien à nos rituels érotiques. Je suis déjà impatient de revenir confier mes muscles et mes attributs virils à ses doigts experts.




ooo000ooo




Ce n’est pourtant pas ce qui se produit. Deux semaines plus tard, lorsque j’ai mis assez d’argent de côté pour prendre un nouveau rendez-vous, on m’annonce qu’elle est absente, mais que Song Ma s’occuperait volontiers de moi. Je n’ai rien contre la Thaïlandaise, mais je préfère renoncer.

Quelques jours plus tard, Noro ne peut apparemment toujours pas me masser. Lors du troisième refus, je commence à monter les tours. La jeune femme au téléphone me demande de patienter. Noro finit par venir me répondre.


Elle me dit d’un ton sec qu’elle ne souhaite plus me masser, et qu’elle me prie de ne plus l’importuner. Elle s’excuse encore pour l’incident de la fois passée, mais sa décision est prise. J’essaie d’obtenir des explications. Peine perdue, elle se ferme et ne répond plus que par monosyllabes.


Peut-être est-ce une illusion, mais il me semble néanmoins que quelque chose dans sa voix indique une divergence entre ses mots et ses émotions. Comme si elle se forçait à me repousser, alors que quelque chose en elle l’inciterait à me garder comme client.

Je décide donc de retourner me faire masser, par Song Ma ou une autre, c’est sans importance, mais avec le fol espoir de rencontrer Noro, peut-être entre deux clients.


C’est effectivement ce qui se passe. La masseuse avec qui j’ai rendez-vous entre dans le petit salon et me remet ce qui est nécessaire pour la douche. Elle ressort et quelques minutes plus tard, c’est Noro qui me rejoint. Elle attaque d’emblée.



C’est sans espoir, elle ne lâchera rien. Et à la limite, je peux le comprendre. Lentement, je me rhabille, puis me dirige vers la porte.



Je sens la colère monter en elle, une avalanche de ressentiments l’ensevelir.



À la vitesse de l’éclair, elle se déshabille en éparpillant rageusement ses vêtements aux quatre coins du salon. Puis elle s’allonge complètement nue sur la table, jambes écartées, en position d’examen gynécologique.



Que dire ? Que faire face à un tel bouleversement ? Pourquoi me montre-t-elle à moi, ce qu’elle cache à tant d’autres ? Y a-t-il derrière sa colère d’autres sentiments envers moi, moins agressifs ? Je ne suis responsable de rien, et c’est tout à fait par hasard que j’ai su ce qui lui a été infligé à son adolescence.


Je réalise alors soudain l’intensité du silence qui nous entoure depuis quelques instants. Noro ne dit plus rien, elle est immobile, me suivant du regard avec une acuité tétanisante. Au moindre geste inadéquat, je sens qu’elle va exploser et que je ne la reverrais plus jamais.


La pendule, qui lui permet de doser ses bienfaits dans le temps imparti, indique quatorze heures quinze. Cela me laisse trois-quarts d’heure pour la convaincre. Mais de quoi ?

Lentement, je m’approche d’elle, tends la main vers son ventre. Juste avant de la poser sur sa peau, je lui demande si elle accepte que je la touche. Elle ferme les yeux. J’effleure son bas-ventre, délicatement, respectueusement. Puis j’appuie ma tête au creux de son ventre, le regard tourné vers ses seins.


Nous restons longuement l’un contre l’autre. Lorsqu’elle semble s’être un peu apaisée, j’ose poser la question qui brûle mes lèvres.



Je lui donne le sésame sans hésiter une seconde.



Je passe le reste de la journée à ne rien arriver à faire, tellement je suis troublé par ce qui se passe. Peu avant vingt et une heures, sans savoir vraiment pourquoi, je sors sur le palier. Noro est assise sur le pas de ma porte, le visage dans ses mains.



Il faut croire que je ne suis pas trop mauvais en manipulations. Après une petite demi-heure, je sens ses muscles se relâcher, son souffle ralentir. Sans doute épuisée par sa journée et les émotions, elle s’est endormie dans le lit où je me suis si souvent masturbé en pensant à elle, en rêvant de son corps fin et musclé, en fantasmant sur tout ce que je voudrais lui faire, lui offrir, partager entre ses bras.

Maintenant elle est là, bien réelle, sans défense, mais je ne sais plus quoi lui faire, lui offrir, à part quelques heures de repos. Et un peu de tendresse.


Je finis de préparer deux ou trois choses à manger, pour être prêt lorsqu’elle se réveillera. Puis je me déshabille à mon tour et la rejoins sous le duvet.


Nous nous réveillons peu après minuit. Elle, à cause d’un mouvement brusque de ma part en rêvant que je tombais dans le vide. Moi, à cause de l’odeur de son corps qui excitait ma virilité même dans mon profond sommeil.

Elle sent mon sexe raide bandé contre sa cuisse, commence par caresser ma joue en me souriant, puis pose ses doigts sur ma tige.



Nous prenons des trucs à manger en passant à côté de la table, mâchons et avalons en vitesse avant de nous allonger sur le sofa. Serrés-collés sur le sofa, tant le machin est étroit.



Cette mise au point faite, nous ne cessons plus de nous caresser, de nous embrasser, de faire l’amour sans pénétration de mille et une manières, plus délicieuses les unes que les autres. Privé des connexions de plaisir clitoridien, le corps de Noro est sensible à un nombre incroyable de stimulations.

Pendant que nous reprenons des forces entre deux longues séries d’ébats amoureux, elle m’apprend à lui donner du plaisir sans me concentrer sur son intimité. Elle m’offre son corps sans limites, sans fausse pudeur. Tout nous est bon pour partager des trucs de plus en plus sensuels, de plus en plus raffinés, de plus en plus inattendus.


Peu après le lever du soleil, elle me confirme même, le souffle encore agité, que mes caresses sur ses seins l’ont amenée à quelque chose qui doit ressembler très fort à un orgasme. Une sensation proche de celle que lui avait procurée la femme dont elle m’a parlé.



Soudain, sans que je puisse le retenir, l’ombre d’un mec prêt à éjaculer sur les seins de Noro traverse mon esprit. Un mec qui a payé et qui en veut pour son argent. Je me force à figer l’image, à la contempler sous tous ses aspects, à accepter les émotions qu’elle provoque.

Noro s’aperçoit immédiatement de mon changement d’humeur. Elle se méfie, elle veut savoir.


Je lui décris l’image. Elle encaisse et attend la suite. Je n’arrive plus à formuler de mots, seulement à décrire cette putain d’image.



Elle me prend dans ses bras, une main sur mon cœur qui bat à toute vitesse.



Qu’ajouter à cela. Client de Noro, je sais assez exactement en quoi consiste son job. Que des pauvres mecs comme moi aient besoin de ses talents, je le comprends et je crois pouvoir accepter qu’elle leur donne ce genre de « soins ». Ce sont les fous dingues qui me font peur. Je n’ai malheureusement aucun moyen de l’en protéger. Juste être là si elle en éprouve le besoin, l’envie de partager l’inqualifiable, de se sentir moins seule. Si notre histoire se poursuit, il faudra bien que je passe par-dessus.


D’ailleurs notre histoire a-t-elle la moindre chance de se poursuivre ? C’est la question qu’elle me pose en se levant définitivement au petit matin, après avoir étiré ses bras interminables et provoqué une formidable érection par le déhanché qu’elle me laisse contempler en traversant mon séjour entièrement à poil.



Sa manière de s’emparer de ma bouche pour partager ce qu’elle a recueilli de moi me rend fou. En prenant dans mes bras cette pépite de sensualité, ce puits de tendresse, ce soleil brûlant, cet intense mystère de féminité, tout le reste disparaît de mes pensées. J’ai juste envie, besoin, peur d’être avec elle, souvent, longtemps, on verra, on s’en fout tant que la flamme brille.


Je tombe à genoux devant elle. Elle sait exactement ce qui va se passer. Elle ne me laisse alors pas seulement faire, elle s’offre à moi en ouvrant ses cuisses. Pour la première fois, je peux embrasser son intimité, lécher délicatement sa fente, me gaver des parfums de son pubis et de son sexe.


Dès cet instant, je ne serai plus jamais son client, mais l’hôte de son ventre et l’usufruitier des trésors de sa féminité. Je lui demande de me permettre de l’accompagner dans ce qu’elle jugera bon de faire pour se reconstruire. Elle me demande de bien réfléchir, d’attendre un peu pour être sûr. Mais elle promet de revenir.


Tout cela, s’était hier. En vérité, je ne l’attends même pas vraiment. Je sais qu’elle va revenir. Je crois même savoir pourquoi. Je me réjouis déjà de découvrir comment.