n° 21890 | Fiche technique | 54108 caractères | 54108 9263 Temps de lecture estimé : 38 mn |
09/07/23 |
Résumé: Une femme. Un homme. Le désir mutuel l’un de l’autre… irrépressible, irrésistible ! Quand l’un force le destin pour enfin rencontrer l’autre, cela donne… une Douce Folie ! | ||||
Critères: amour 69 aliments attache -rencontre | ||||
Auteur : Slaanesh Envoi mini-message |
HHHHOOOOOO le saligaud ! Le sacripant ! Le provocateur !
Ce sont les premières choses qu’elle pense, en ouvrant la petite boîte en carton, là, juste devant la porte de son immeuble près des dunes. Le morceau de papier cartonné de belle facture posé dessus, avec son prénom élégamment calligraphié, ne laisse aucun doute quant au fait que ce mystérieux colis soit bien pour elle.
Et pour cause, elle est la seule résidente à l’année de cet immeuble en bord de mer. Enfin, si l’on excepte la période estivale, où tous ces fichus parigots et autres nuisibles touristiques viennent par troupeaux entiers occuper bruyamment les autres appartements mis en location Air B&B par les proprios, pour la plupart. Elle ouvre donc cet intrigant paquet et n’en croit pas ses yeux en voyant le contenu de la boîte. Un contenu… pour le moins surprenant, et qui interrogerait quiconque ouvrirait cette boîte, hormis elle.
Mais la jeune femme comprend tout de suite les références cachées derrière ce contenu… pour le moins insolite. Le petit mot, délicatement plié en origami, représentant une vague, confirme rapidement ses soupçons.
Le ruffian ! Le vaurien ! Le forban ! Le bachi-bouzouk ! Oser commettre cette folie !
Il n’y a aucune animosité dans tous ces termes fleuris et imagés, pas quand il s’agit de Lui… en fait, ces mots sont teintés de tendresse, d’admiration et de stupeur à son adresse. Il a osé le faire ! Il a bravé en une nuit six cents kilomètres de distance pour déposer devant chez elle, de ses propres mains, ce paquet. Et elle n’a absolument aucun doute quant à l’identité du mystérieux livreur de colis. Il n’y a que Lui pour être au courant de ses… « références » à leurs discussions virtuelles.
De leur jardin secret numérique à eux.
Et personne n’est au courant de ce qu’ils s’y révèlent, des confidences qu’ils s’y font. Personne ne sait les découvertes mutuelles en termes de goûts musicaux ou culinaires, cinématographiques ou géographiques, les blessures des âmes et des corps qu’ils se sont avouées. Personne ne sait pour les heures interminables à refaire le monde et les projets improbables dont ils rêvent, les délires extravagants qu’ils s’amusent à faire naître en dépit du bon sens et les crises de fous rires qu’ils se déclenchent l’un l’autre, jusque très tard dans la nuit. Et ce, malgré le fait que chacun sait parfaitement devoir se lever très tôt, pour aller au travail le lendemain. Mais peu importe que pendant plusieurs jours, semaines, mois, ils soient restés connectés jusqu’à deux, trois ou quatre heures du matin chaque nuit… Ces moments magiques n’appartiennent qu’à eux, et à eux seuls.
Mais quelle adorable andouille ! Mon petit Pimousse… quelle folie t’a pris là ?
Mon petit Pimousse… un surnom qui n’est pas venu tout de suite. Comment l’aurait-il pu ? Tout cela n’a commencé que comme une provocation, une intervention de sa part sur la messagerie de cet homme, mystérieux et inconnu alors, sur un forum de littérature.
Juste quelques lignes effrontées et coquines, un coup de tête, en réponse à un topic qu’il avait posté sur le forum. Et Il lui avait répondu, avec la verve et le petit grain de folie qu’elle avait rapidement appris à apprécier chez Lui. Un simple rôle-play au début, rien de sérieux, et qui devait le rester ! Ils avaient tous deux été très clairs et honnêtes à ce sujet, et ce, dès le début. Ils avaient fixé un cadre précis pour leurs échanges et édicté des règles.
PPPPPPFFFFFF… tu parles ! C’est rapidement parti en sucette, oui !
Elle regarde avec amusement et nostalgie les deux autres objets que contient la petite boîte en carton. Étrangement, malgré tout ce qu’ils ont pu échanger au cours de cette année… eh oui, presque un an déjà qu’elle l’a provoqué pour la première fois. Étrangement donc, elle se souvient exactement des moments auxquels ces deux objets font référence. Malgré les centaines d’heures à tchater, à se raconter leurs vies, à échanger des anecdotes absurdes ou bien croustillantes, à se raconter tout et n’importe quoi, et, sans s’en rendre compte avant qu’il ne soit trop tard, à faire naître des sentiments que tous deux cherchent alors pourtant à éviter, elle s’en souvient très bien.
Les petits surnoms et les mots doux sont arrivés subrepticement, au début par jeu et par taquinerie, par goût de la provocation, un des nombreux points en commun qu’ils se sont vite découverts et dont ils ont usé et abusé et continuent à le faire, avec une grande délectation…
Puis, ces petits noms ont pris une place de plus en plus importante lors de leurs échanges, ils sont devenus plus doux et plus coquins, avant de s’installer définitivement comme des marques d’une tendresse réciproque, à laquelle chacun d’eux sait ne pouvoir échapper. Mais le voudraient-ils seulement ? Non, aucun d’eux ne le voudrait, c’est trop magique, trop exceptionnel, trop intense, d’un magnétisme irrésistible… une force cosmique phénoménale, indomptable et sauvage, qui les empêche tout simplement de faire autrement. Et ce, malgré l’assurance indubitable d’en souffrir mutuellement, au vu de leurs passés respectifs et de leurs déboires sentimentaux réciproques, trop récents à l’époque.
Mon gentil vaurien…
Ce surnom-là, c’est la faute d’Harrison Ford ! Un acteur qu’elle adore. Ils en ont parlé, au tout début, lorsqu’ils ont évoqué leurs goûts cinématographiques. Et comme de bien entendu, ils ont parlé de la Guerre des Étoiles et de Han Solo. Et voilà… le gentil vaurien de la princesse Leïa Organa est devenu le sien. Son vaurien angevin – rien qu’à elle ! Avec bien d’autres surnoms, comme mon Loulou, P’tit Ange…
Elle prend dans la boîte un premier objet, en métal, assez long et dont l’une des extrémités finit par un bout oblong. Le métal est froid au toucher, normal avec ses températures encore hivernales, malgré l’arrivée imminente du printemps. Au moins, ce qu’il contient est au frais, et vu ce qu’il y a dedans, il vaut mieux que cela le reste.
Petit coquinou… hhuuummmm, tu sais que j’ai une imagination débordante et que je sais déjà quoi en faire ! Tu vas voir toi ! Mais avant, il faut que je retrouve mes menottes, celles à moumoute rose.
Elle est désormais très excitée, mais son trouble ne fait que commencer, elle le devine. Elle connaît assez bien désormais l’énergumène qui a laissé ce paquet devant sa porte. Le deuxième objet, bien que moins excitant par son contenu, n’en est pas moins attendrissant, car très explicite quant à l’identité du livreur de colis mystérieux, si elle ne l’a pas déjà deviné avec le premier objet en métal.
Quel bêta ! Comme si vous pouviez être plusieurs avec qui ce délire démentiel aurait pu naître !
Mais il l’a tout de même ajouté, dans une petite boîte en bois, sans fioritures ni décoration. Le genre de boîte qu’on utilise à des mariages ou des baptêmes pour y déposer quelques dragées pour les invités et marquer le coup. Et dans cette petite boîte sans prétention, dans cet écrin de bois clair au couvercle ouvert, dont le minuscule crochet en laiton pend dans le vide… le second objet mystérieux. Un bonbon ! Pas n’importe quel bonbon, non ! Celui qui a donné naissance au petit surnom qu’elle préfère lui donner le plus souvent, celui dans lequel elle met toute la tendresse qu’elle éprouve pour Lui, hormis vaurien. Oui, ils sont à égalité selon elle, ces deux petits noms.
Et cette friandise, celle dont elle a fait un surnom pour cet homme capable de franchir six cents kilomètres en une nuit pour lui faire une telle surprise… Cette friandise, c’est un petit pimousse. Un petit pimousse à la framboise. Oui, c’est de là que c’est parti ! Une histoire de bonbon à la framboise, un terme qu’elle a utilisé pour parler d’un des textes qu’Il a publié sur l’un de leurs sites de littérature. Elle lui a écrit en commentaire que ce texte, très plaisant, était un vrai bonbon à la framboise… et voilà !
Leur petit délire a dérivé vers les pimousses, puis Il lui a envoyé le lien avec la vieille pub télé de la Pie qui chante et le pimousse framboise qui veut en découdre avec la Pie qui se prend pour un capitaine de navire. La pub finissait même par une phrase du style sacré caractère la framboise, j’aurais mieux fait d’appeler le Cassis et là, bien énervée et sur un ton cinglant, une voix off lui répond : Tu sais c’qui t’dit le Cassis ?… elle sait que ce truc le fait immanquablement mourir de rire. Seize secondes de bonheur télévisuel dont Il ne se lasse pas.
Et enfin, il y a cet origami en forme de vague. Un pliage sacrément compliqué pour arriver à une forme pourtant si simple. Elle finit de le déplier d’une main, l’autre tenant toujours l’objet à l’extrémité oblongue. Ses yeux s’écarquillent à la lecture des quelques mots qu’elle y lit.
Le petit café en face de la boulangerie au coin de la rue. Dix-huit heures tapantes. Enfin… si tu as envie qu’on se rencontre. Il n’y a aucune obligation, et je comprendrais que tu refuses. Je ne veux absolument pas te forcer la main, ma sirène, ni même que tu te sentes obligée d’accepter. Je… provoque simplement une opportunité, disons, rien d’autre. Même si j’ai le secret espoir que tu aies autant envie que moi de ce moment IRL, j’ai parfaitement conscience de la folie de mon geste. Ne m’en veux pas pour ce coup de tête, je t’en supplie. Tu sais comme je peux être un peu fada sur les bords, mais je peux rester un simple avatar sur ton écran, si c’est ce que tu préfères, tant que j’ai une petite place dans ta vie.
Elle se mord l’intérieur des lèvres, prise d’une soudaine émotion et se retient de verser une larme.
Sa sirène…
Là, c’est un des surnoms, très nombreux d’ailleurs, en tout cas plus nombreux que ceux qu’elle lui donne, que Lui, affectionne d’utiliser pour la désigner – c’est venu après avoir appris qu’elle faisait de la natation en compétition et du kitesurf. Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour devenir aux yeux de son gentil vaurien l’une de ses créatures marines fabuleuses à la beauté légendaire et aux chants envoûtants.
Elle revient au reste du message.
Espèce de grand fou ! T’en vouloir ? Je vais t’arracher les yeux oui, avant de te couvrir de million de baisers et de t’enlacer assez fort pour que nos deux corps fusionnent. Une place dans ma vie… tu sais bien que oui, une grande place, nigaud romantique !
Ah tiens, s’étonne-t-elle, en lisant le post-scriptum un peu plus bas.
PS : Il y a encore une ligne, sous le dernier pliage… je voulais rester cachottier jusqu’au bout !
Elle défait doucement, du bout de l’ongle, le mystérieux pliage en question.
Une dernière ligne ? Voyons voir ça…
Elle reste interdite quelques instants, en lisant les derniers mots du message, calligraphiés discrètement entre deux plis. Des mots osés, un peu à l’écart du reste du texte et inaccessibles avant d’avoir lu tout le reste, et d’avoir déplié l’origami au fur et à mesure de la lecture. Elle en rougit malgré elle. Comment peut-il lui demander ça ? Quel garnement ! Quel sacripant ! Quel petit pervers effronté ! Elle s’en amuse plus qu’autre chose et en rit intérieurement, en même temps qu’une douce sensation de chaleur et de volupté s’empare de son corps à l’idée complètement folle, mais délicieusement provocante, d’accepter et de suivre Ses instructions. Bien entendu qu’elle va le faire. Vind’jiou qu’Il la connaît bien. Trop bien, même. Lentement, depuis qu’elle sait qu’Il est tout près, mais indéniablement, son corps Le réclame. Elle a faim de Lui désormais, une faim dévorante qu’il n’y a qu’une seule façon de satisfaire !
Décidément, tu oses tout jusqu’au bout, ruffian, corsaire, vaurien… Ah, tu me veux provocatrice ? Très bien ! Tu me veux envoûtante et sensuelle ? C’est parfait ! Tu me veux tentatrice, mais un peu soumise ? À ta guise, mon tout beau, mais tu as intérêt à avoir les balloches bien accrochées !
Prenant le reste de la boîte avec elle, la jeune femme passe la porte de son immeuble, décidée à ne pas être en retard à ce rendez-vous impromptu, mais qu’elle ne raterait pour rien au monde. Son voyou virtuel préféré était enfin là, à sa portée, et elle comptait bien profiter de cette opportunité ! Il lui restait à peine une heure et quart, avant d’aller à son rencard, pour se préparer comme elle l’entendait et se faire absolument irrésistible. Oh que oui, elle avait bien l’intention de l’éblouir, de l’envoûter, de ne Lui laisser aucune chance et de Le prendre dans ses filets. La chaleur et la volupté qui se sont emparés d’elle, se font plus fortes et brûlantes à présent, à mesure qu’elle imagine la luxure débridée à laquelle ils vont s’adonner cette nuit. Vu l’état d’excitation mentale dans lequel se trouve son esprit et les signaux de désir et d’impatience que lui envoie son corps… aucune dissonance sexuelle en vue ! Que ce soit sa tête ou le reste, tout son être est en osmose totale de concupiscence et de désir de luxure.
Tu as intérêt à être au mieux de ta forme mon bonhomme, je suis chaude comme une baraque à frite, là. Tu as réveillé le dragon, il va falloir te montrer à la hauteur de mes appétits ! Mais… tu le savais déjà en préparant ton coup, n’est-ce pas ? Oui, forcément ! Tu me connais bien maintenant, et tu sais comment me chauffer et me troubler. Tu t’es donc forcément préparé à ma contre-attaque de séduction visant à te faire définitivement chavirer, et te mettre la cafetière en ébullition, sans espoir aucun de reprendre la main dans ce duel. HHHuuummmm, prêt ? C’est ce que tu crois, mon beau ! Attends voir, je te réserve un chien de ma chienne, tu n’es pas près de t’en remettre, hihihi… You are not prepared, Darling… et comme le disent les Borgs dans Star Trek Insurection, « Toute résistance est inutile » !
Une fois à son appartement, elle pose le colis sur la table basse du salon, en sort la petite boîte en bois avec le fermoir en laiton contenant le pimousse framboise. Elle la range immédiatement dans son sac. Elle sait déjà comment elle va se servir de ce bonbon pour le rendre fou de désir, dès le début de la rencontre. Elle va déclencher les hostilités dès qu’elle sera assise face à Lui. Une première salve, un coup de semonce délicieusement sensuel qui donnera le la à cette première rencontre. Puis, elle s’empare avec un léger grognement de satisfaction, de l’objet en métal pour vite le ranger à sa place provisoire, c’est-à-dire dans le frigo. Celui-ci, ce sera pour l’estocade finale, une fois qu’elle l’aura attiré ici et lui aura mis les sens sens dessus dessous. Une fois qu’elle l’aura mis en ébullition de la tête aux pieds et menotté au montant du lit… nu comme un ver et à sa merci totale. Lui sera bien calienté et ce qu’elle vient de mettre au frigo, plutôt très frais… le choc de température, surtout sur les endroits où elle compte s’en servir promet d’être… hhhuuuuuummmmmmmmm, et après MIAM !
Elle y pense et y repense tandis qu’elle est sous la douche, sa peau bronzée fumante sous la température de l’eau presque bouillante. Elle y pense et y repense tandis que, sous l’effet de l’excitation grandissante, une de ses mains se perd dans sa toison pubienne, ses doigts agiles débutant des caresses qu’elle sait qu’elle ne pourra interrompre avant l’hallali. Son autre main, elle, s’empare de l’un de ses tétons déjà durs, le pince doucement et le tortille. Elle y pense et y repense alors qu’elle retient à grand peine un gémissement de plaisir et que l’orage monte en elle, irrésistible, intense… inéluctable et dantesque, tant sa faim de Lui est intolérable. Mais, malgré l’intensité du plaisir qui arrive inexorablement, telle une tempête océane et qui s’apprête à lui faire passer le point de non-retour, elle sait déjà que cela ne lui suffira pas. Pas ce soir. Ce petit plaisir solitaire n’est qu’une mise en appétit, une agréable mise en bouche avant le grand festin.
Là ! Elle ne peut plus contenir ses gémissements, maintenant que la jouissance s’empare d’elle et de chaque fibre de son être. Sous le coup des caresses qu’elle se procure frénétiquement, des plaisirs lubriques presque à portée de main que son imagination lui fait entrevoir avec Lui, et de l’excitation grandissante qui s’est emparée d’elle depuis qu’elle a ouvert cette boîte… c’est une fulgurance extatique qui la foudroie jusqu’à l’âme et la laisse pantelante. Elle doit s’appuyer de ses deux mains aux cloisons de la douche pour ne pas s’effondrer d’épuisement. Haletante, complètement vidée provisoirement de toute énergie, l’esprit embrumé de plaisir, elle doit s’y reprendre à deux fois avant de pouvoir ouvrir les portes de la douche, après avoir éteint l’écoulement de l’eau.
Elle n’est pourtant pas très portée sur la masturbation habituellement, mais là, il lui fallait absolument se défaire de son trop-plein d’excitation. Si elle veut avoir un minimum le contrôle de la situation tout à l’heure, et réussir à garder l’esprit clair face à Lui, elle se devait de faire baisser le niveau de ses hormones à un niveau décent et pour un laps de temps raisonnable. Tout du moins, assez décent et raisonnable pour avoir une chance de remporter le duel de séduction qui s’annonce. Même si elle sait que ce gredin va très vite faire de nouveau monter la température, une fois qu’ils seront tous deux face à face.
Il faut qu’elle prenne un peu d’avance sur ce plan-là d’ailleurs, qu’elle utilise le temps qu’il lui reste pour élaborer une stratégie efficace, qu’elle lance l’offensive avant même d’être là-bas et qu’Il ne soit pas conscient que le duel a débuté. Il s’attend sûrement à ce que son sourire charmeur et son regard de séducteur portent la première estocade et la désarme d’emblée. Elle se sourit à elle-même devant son miroir, en sentant une petite idée perverse germer dans son esprit. Elle attrape son portable et se met à pianoter un court SMS à l’adresse de son forban préféré.
Ta sirène aura un peu de retard mon Loulou, mais elle sera comme tu l’as exigé dans ton si troublant message. Merci pour les petits présents, qui m’ont littéralement fait fondre ! Tu sais comment me mettre dans tous mes états, pirate de mon cœur ! À tout à l’heure mon Loulou, mille baisers partout et sur tout, absolument tout !
Quelques émojis de bisous et de cœurs qui battent, deux autres avec une banane et des lèvres qui dépose un baiser pour le sous-entendu coquin et hop, emballé, c’est pesé.
Si avec ça, Il n’a pas déjà le ravioli en ébullition ! Et ce n’est que le début ! Hihihi… Ah mon gentil vaurien. Si tu savais à quel point je suis heureuse. Oh tu dois bien t’en douter, voyou hihihi, mais je ne te le confirmerai que lorsque tu seras rincé, lessivé, vidé, épuisé de plaisir et de stupre dans mon lit, les balloches ratatinées et ma tête lovée contre ton épaule, le corps repu provisoirement de toi, et de l’amour que tu me portes !
****
Il ne sait plus que dire. Il a le plus grand mal à déglutir, la gorge sèche, et une soif terrible s’empare inexorablement de lui. Comment a-t-il pu perdre le contrôle à ce point ?
Il s’est levé en l’apercevant, lorsqu’Elle a passé la porte du petit troquet où il l’attendait. Il s’était bien préparé pourtant. Il s’était mentalement entraîné encore et encore et encore, à rester stoïque et imperturbable, si Elle acceptait ce rendez-vous. Il avait multiplié les séances de méditation pour centrer son esprit et contrôler sa respiration lorsqu’il pensait à Elle. Il avait appris à contracter son périnée pour contrôler les érections qu’Elle déclenchait chez lui. Il avait été persuadé d’y être parvenu. Et pourtant… pourtant, un simple sourire, éclatant, éblouissant, envoûtant… l’a mis dans un émoi indescriptible et fait volé en éclats des semaines de préparation intensive. Une gifle cosmique ahurissante a envoyé valser dans la stratosphère sa belle assurance de mâle conquérant. Un uppercut émotionnel dévastateur lui a fait manquer quelques battements de cœur à l’arrivée de sa belle.
Une silhouette délicatement dessinée, dans une robe rouge sexy, mais loin d’être vulgaire ou de mauvais goût, met en valeur son corps athlétique de nageuse professionnelle. La coiffure élaborée de sa chevelure brune encadre délicieusement son visage, et un léger maquillage, discret et distingué, fait ressortir ses magnifiques yeux noisette et ses lèvres ô combien appétissantes.
Elle s’est instantanément avancée vers lui, féline, sûre de son pouvoir de séduction, conquérante et déjà victorieuse. Elle s’est arrêtée juste devant la chaise qui lui fait face, le menton fièrement levé, un éclat de vice dans le regard et une petite moue amusée aux lèvres. Il s’est précipité maladroitement pour faire le gentleman et lui tirer sa chaise, afin qu’elle s’installe confortablement. Et il a bafouillé une espèce de gloubiboulga en guise de bonjour, tellement il a la gorge sèche et le palpitant qui bat la chamade, prêt à bondir hors de sa cage thoracique. Un charabia incompréhensible qui a déclenché un petit rire de sa naïade. Pas un rire de moquerie, non, un rire amusé certes, mais sincère et plein de tendresse, devant son soudain air ampoulé et maladroit.
Reprends-toi, mon gars, c’est pas le moment de faire le clown, putain ! Elle est là, devant toi ! Ressaisis-toi ! Prends l’air le plus cool et détendu possible, repense au plan. LE PLAN non de d’là !! Elle a déjà commencé la partie avec son SMS incendiaire et t’as le ciboulot en compote depuis tout à l’heure en l’imaginant nue sous cette robe. C’est TOI qui as provoqué tout cela, c’est TOI qui dois la faire craquer ! Alors on respire profondément, on sourit et on la joue cool et relax, le regard acéré de séducteur, le petit sourire en coin et l’air parfaitement assuré. Capiche man ? Allez, c’est parti pour le rodéo !
Voilà ce qu’il s’est dit en se rasseyant.
Ils ont échangé une ou deux banalités et le patron est venu prendre immédiatement leur commande, comme cela a été convenu avec l’épouse de celui-ci, lors de son arrivée, quelques heures plus tôt. Cette femme joviale, qui doit avoir la cinquantaine, avait souri à sa demande assez particulière, lorsqu’il leur avait expliqué ce qu’il attendait d’eux, et elle avait refusé toute rétribution supplémentaire en plus des consommations que lui prendrait, pendant les quelques heures d’attente prévue. Mais, elle avait accepté de se prêter au jeu, sans laisser à son époux d’autre choix que d’acquiescer à sa demande singulière. Et celle-ci était fort simple, si une très jolie brunette aux yeux noisette passait le seuil de leur établissement, aux alentours de dix-huit heures, et se dirigeait vers cette table… ils devaient venir prendre tout de suite la commande de leurs deux clients et attendre le signe convenu pour la suite.
Puis, une fois la commande prise, le patron est reparti derrière son zinc. Et là, patatras !
Lui, a prévu à ce moment précis de la regarder intensément, droit dans les yeux, de prendre un air sérieux et le contrôle de la conversation, de l’éblouir IRL, plutôt que derrière un écran et de la subjuguer d’emblée. Mais Elle a joué son coup plus vite. Alors que le patron prenait leur commande, Elle a sorti quelque chose de son petit pochon noir et doré. Une chose qu’Elle a gardée cachée au creux de sa main jusqu’au départ du patron. Puis, il l’a regardé, intrigué, et a posé la main sur la table en bois. Le sourire de sa belle s’est alors fait carnassier et une lueur de satisfaction perverse a brillé dans son regard. Il a baissé les yeux pour voir la délicate main manucurée révéler une petite boîte en bois. Et pas n’importe laquelle, une qu’il connaissait bien : celle qu’il avait déposée dans le colis, celle contenant…
Non ! Elle ne va pas… il faut que je dise un truc avant que…
Mais là encore, Elle ne lui a pas laissé le temps de trop réfléchir. Tout en lui parlant et sans le quitter du regard, elle a soulevé le loquet en laiton, lentement ouvert le couvercle et s’est saisie du bonbon à la framboise qui y était déposé. Ce bonbon qui signifie tant de choses pour eux deux. Avec une dextérité et une sensualité prononcée, Elle l’a ouvert devant lui, l’a approché de sa bouche appétissante, avant de l’entrouvrir légèrement. Elle l’a délicatement fait passer la sucrerie entre ses lèvres aux reflets cerise et grenat, avant de la déposer sur sa langue. Ses lèvres, qui à elles seules sont un appel à la luxure et à l’enivrement des sens, se sont délicatement refermées en un petit sourire satisfait et taquin. Il a parfaitement compris le message. Elle a alors lentement mâchonné le fameux bonbon à la framboise, sans le quitter lui, des yeux, son regard noisette incendiaire braqué sur le sien, de la couleur d’un ciel d’orage. Elle a même osé, avec un air amusé, pousser un sensuel gémissement de satisfaction assez sonore pour attirer l’attention des quelques personnes présentes dans le troquet, en l’avalant, avant de se pourlécher les babines du bout de la langue.
Hhhhhuuummmm, c’était bien bon, semble-t-elle dire, mais j’en veux encore… et maintenant c’est ton tour VAURIEN, c’est toi que je vais manger tout cru !
Voilà où ils en sont à cet instant précis. Lui, complètement désarçonné face à cette audacieuse conquérante de son cœur et de son âme. Elle, visiblement déjà certaine de Sa victoire et de Son ascendant sur lui désormais. Il est d’autant plus décontenancé, qu’il sait qu’Elle a bien respecté les « termes » de sa demande, celle figurant sous le dernier pli de l’origami. Il le voit bien, aux petits renflements sous le tissu carmin, juste au niveau des tétons. Deux petits orgueilleux qui semblent vouloir transpercer la fine membrane qui les sépare de son regard. Bien sûr qu’Elle l’a fait, il l’a défiée après tout. Et une telle effronterie n’appelle qu’un seul châtiment. Leurs regards se croisent à nouveau, et il peut sans difficulté lire dans ces magnifiques yeux noisette, le fond de la pensée de sa tigresse.
Tu as osé me le demander ? Te voilà exaucé. Ruffian, corsaire, vaurien… tu m’as voulu provocatrice ? Est-ce que cela t’agrée ? Tu m’as voulu sensuelle et envoûtante. L’est-ce assez pour toi, de me savoir sans rien, pour soutenir ma poitrine, hormis le fin tissu écarlate de cette robe plutôt près du corps ? Tu m’as voulu tentatrice, mais un peu soumise. Tu te doutes donc bien que j’ai suivi tes « instructions » à la lettre et que le reste de mon anatomie est tout aussi libre que l’air en bas, qu’il l’est en haut. Tu as du mal à déglutir on dirait ? Oui mon tout beau… tu es tombé dans ton propre piège ! Tu le réalises à présent.
Certes, il ne pensait pas qu’Elle l’aurait fait, mais il aurait dû se douter, que de le savoir ici allait inciter sa naïade à faire preuve d’une audace qui frisait l’inconscience. Il le payait maintenant par une paralysie presque totale de son esprit, englué dans des visions hédonistes et scabreuses d’eux deux, des visions toutes plus lubriques et licencieuses les unes que les autres.
Réveille-toi mon gars ! Allez hop, on reconnecte les neurones dans le bon sens et on pense clairement. On pense au plan… LE PLAN ! Laisse-lui croire que c’est elle qui mène la danse. Tiens… en parlant de danse, dis donc, l’ahuri transi, t’aurais pas un signal à envoyer à la patronne du bar… qui attend gentiment, l’air de rien, derrière son comptoir… QUE TU ENVOIES CE PUTAIN DE SIGNAL ! Allez, ouais c’est ça. Lève-toi doucement, mon coco. Continue de sourire en coin en mode, « tu n’es pas au bout de tes surprises, ma belle, attends voir ! » Ah, ça y est, la patronne a saisi le signal, la musique commence. Une musique et une chanson choisies à dessein. Et la danse des âmes et des cœurs va pouvoir se mettre au diapason du tempo du destin !
Go on, go on
me breathless
Come on
Debout, il s’avance jusqu’à Elle, et lui tend la main, l’invitant explicitement à lui accorder cette danse, ici, dans ce petit troquet sans prétention, mais au charme suranné et se prêtant parfaitement comme cadre à cette nouvelle folie de sa part. Breathless, des Corrs. Dehors, face à la plage qui se trouve juste de l’autre côté de la rue, le soleil commence lentement à s’enfoncer dans l’océan. Coïncidence avec ce passage de la chanson au même moment ?
The daylight's fading slowly
The time with you is standing still
waiting for you only
The slightest touch and I feel weak
I cannot lie
you I can not hide
losing will to try
hide it
fight it
Oui ! Regarde-moi, que tes yeux ne quittent pas les miens le temps de cette chanson. Vois comme le temps semble ne plus s’écouler lorsque nous sommes réunis. Tu peux sentir les battements de mon cœur, là, d’aussi près qu’il est possible… sens-tu cette faiblesse dans mon rythme cardiaque, cette pulsation erratique et désynchronisée, cette délicieuse arythmie, lorsque nous nous touchons ? Nul mensonge n’est possible ici et maintenant, nulle forfaiture. Mon âme ne peut se cacher de toi et n’en éprouve nulle envie. C’est un combat vain.
So go on, go on
Come on leave me breathless
Temp me, tease me
'Till I can't deny this
Loving feeling
Make me long for your kiss
Go on, go on
Yeah come on
Ses mains, fortes en temps normal, mais légèrement fébriles à cet instant, sont posées sur la taille délicate de la jeune femme, tandis que ses bras à elle sont enroulés autour de son cou. Elle a su, dès que les premières notes ont résonné, que toute résistance est inutile. Elle ne pouvait lui refuser cette danse, pas celle-ci, pas sur cette chanson. Elle s’est donc levée en tendant sa main pour accepter l’invitation, puis s’est laissée entraînée par Son bras puissant, à venir se blottir tout contre Lui.
La jeune femme se mord les lèvres, étreinte par l’émotion.
Lentement, leurs corps collés l’un à l’autre, ils suivent le tempo de la musique, leurs fronts se touchent, leurs nez se frôlent, comme de furtives et timides premières caresses échangées. Ce fut si long à venir, ce premier contact, si long… une attente interminable et intolérable. Ils le savourent donc cet instant, y goûtent du bout des lèvres… du moins, du bout du nez ! Ils en sourient, s’en amusent, s’en délectent sans pudeur. Elle le serre tout contre elle désormais, appuie ses seins douloureux de désir contre son torse qu’elle sait tatoué d’un antique symbole viking. Elle s’imagine déjà, mutine, en suivre les contours du bout de l’ongle sur sa peau luisante de transpiration, après des heures de débauches et de chevauchée lubriques, et se perdre dans les méandres d’encres vertes et noires, gravées à même l’épiderme de son vaurien. Elle l’incite à la serrer encore un peu plus, lui murmure quelques grivoiseries taquines et sent immédiatement l’effet sur son anatomie de mâle.
Il accède volontiers aux injonctions de sa naïade et serre un plus fort ses minces hanches, seulement de rouge vêtu, pour la rapprocher encore de lui, pour synchroniser le chaloupement de leurs bassins jusqu’à ne former plus qu’un seul mouvement, lascif, sensuel… le balancement de deux destins tournoyant au rythme de leurs désirs mutuels de l’autre. Après le bout du nez, ce sont les lèvres qui désormais se frôlent, se cherchent, s’esquivent comme pour mieux attirer l’autre et l’exciter. Là ! Le contact se fait plus insistant. Ils le veulent tous les deux, ils n’ont plus envie d’attendre. Il le leur faut… ce premier baiser. Maintenant ! Ils le veulent. Rien ne semble plus pouvoir les en empêcher…
And if there's no tomorrow
And all we have is here and now
I'm happy just to have you
You're all the love I need somehow
like a dream
Although I'm not asleep
I never want to wake up
Don't lose it
Don't leave it
Oui, c’est exactement cela… comme dans cette magnifique chanson que tu as choisie de bien élégante et belle manière, pirate de mon cœur. Peu m’importe demain, c’est cet instant qui compte et me transporte de bonheur. Si nous n’avions que cette danse, ce serait ça de pris au destin qui nous a tenus éloignés l’un de l’autre trop longtemps. Mais ne t’inquiète pas, ce ne sera pas la seule ! Je te réserve une danse encore plus sextraordinaire, hihihi… en cet instant, je suis heureuse, tu es tout ce dont j’ai besoin, là, maintenant. Nous vivons un rêve éveillé et je ne compte pas me réveiller de cette magie onirique. Je t’en prie, ne perdons pas cette magie, ne la laissons pas partir maintenant. Continuons de danser. Continuons de faire valser nos langues, de nous aspirer mutuellement, de faire fusionner nos lèvres brûlantes de désir et ardentes d’enfin se connaître et s’apprivoiser.
And I can't lie
From you I can not hide
I've lost my will to try
Can't hide it
Can't fight it
Go on, go on
Come on leave me breathless
Go on, go on
Come on leave me breathless
Non, il ne peut le cacher, il ne peut mentir sur son désir. Il sait qu’elle le sent, il ne saurait en être autrement. Pas vu la façon dont il la serre contre lui. Et lui ne peut ignorer la chaleur qui se dégage du bas-ventre de sa belle. Elle irradie littéralement de désir. Ses tétons sont durs sous le tissu écarlate. Et la façon dont elle lui enserre le cou pour le maintenir contre elle et lui dévore les lèvres ne laisse également aucun doute. C’est à peine si tous deux reprennent leur souffle tandis qu’ils s’embrassent désormais à en perdre haleine. Plus rien n’existe autour d’eux, le bar, les clients, la patronne et son mari, la musique, le soleil qui finit de disparaître à l’horizon derrière l’écume marine… plus rien de tout cela n’existe, le temps lui-même semble s’être évanoui, délité par l’ardente envie mutuelle de deux êtres qui ne sont plus seulement de chair et de sang ; mais qui se sont mués en autre chose. Ils sont deux principes fondamentaux, primordiaux ; deux entités cosmiques destinées à fusionner et à se fondre l’une dans l’autre. Deux destins, liés depuis l’Aube des Temps et sans doute jusqu’à la fin de toute chose. Aucun d’eux n’a la volonté de mettre fin à ce moment, aucun ne veut combattre cette envie de l’autre, ce désir irrépressible à assouvir là, tout de suite ! Peu importe les témoins, peu importe le scandale, il faut qu’ils… il faut qu’ils…
Finalement, c’est Elle, qui leur permet de reprendre leurs esprits et de s’arrêter avant le point de non-retour. Et il était temps. Elle se rend compte qu’il l’a légèrement soulevée de ses puissants bras, pour l’asseoir sur la petite table où ils étaient installés il y a encore peu. Elle a les fesses juste au bord, les jambes écartées pour l’accueillir. Quant à elle, elle est, sans s’en rendre compte, en train de déboutonner de manière furieuse, les boutons de la chemise de son vaurien. Au moment de rompre leur baiser, elle a même commencé à faire descendre ses mains, pour déboutonner le pantalon déformé par l’érection prononcée de ce mâle qui lui fait perdre les pédales. Tandis qu’elle reprend un peu son souffle, elle croise le regard légèrement interloqué de la patronne. Puis celle-ci lui fait un clin d’œil complice, un léger sourire en coin, en lui faisant un signe amical de la tête, pour désigner la porte du bar. Oui, elle a raison, mieux vaut qu’ils y aillent maintenant, avant que quelqu’un ne dise quelque chose qui rompe cette magie. D’un geste autoritaire, mais doux, elle repousse son vaurien, en lui posant un doigt sur les lèvres et en lui faisant un chut d’une sensualité et d’une volupté intolérable. C’est à grand-peine qu’Il réussit à reprendre empire sur ses humeurs et à se contenir. Il comprend. Oui, ce n’est pas l’endroit pour ce qu’ils ont en tête.
Elle le prend par la main et le tire avec elle vers la sortie, à moitié débraillé, hypnotisé par sa belle. Elle-même a le plus grand mal à rester concentrée sur autre chose que son envie de Lui.
Un raclement de gorge prononcé de la patronne attire leur attention à tous deux. Celle-ci leur désigne d’un geste de la tête le sac de voyage au tissu élimé et fatigué posé le long du mur, non loin de la table où ils étaient installés. Lui, le sourire un peu penaud, lâche la main de sa naïade un instant, le temps de récupérer ses affaires, puis se dépêche de revenir vers elle et de lui tendre la main pour qu’elle la prenne, comme si ce geste était désormais son oxygène et que, privé de ce contact, il ne pourrait continuer de vivre. Un dernier hochement de tête de remerciement et d’au revoir, en direction du couple derrière le bar, et le voilà qui suit la conquérante de son âme et sort du bar, sa main tannée par le travail manuel toujours serré par celle de sa belle, bronzée et à la peau délicate. Ils n’ont pas beaucoup de chemin à faire pour arriver chez elle, mais ce trajet leur semble malgré tout durer une éternité.
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Bon, maintenant bonhomme, tu as intérêt à assurer de chez assurer ! T’es chez elle, dans son petit nid. Elle est bien calienté et ne demande plus qu’à être cueillie, cette rose délicate. Alors on s’emmêle pas les pinceaux ! Son désir à elle d’abord, c’est le plus important, mais là je t’apprends rien mon gars. Ah bah oui tiens, plaques la direct contre le meuble de la cuisine ! Doucement, doucement… là, oui, frôle-la lentement du bout des doigts… c’est mieux, elle est réceptive. Maintenant, fais-la frissonner, comme ça, tandis que tu lui bécotes le cou. Sa peau est brûlante, sa respiration haletante. Fais-la un peu languir en espaçant tes caresses et tes baisers, ouais comme ça. Elle s’impatiente la coquine. Les mains qui remontent le long de ses cuisses, OK, qui lui caressent les fesses, bien, qui les pétrissent, parfait. Tiens ? Elle ne semble pas réticente à une petite claque sur le cul, elle en gémit de plaisir même. Caramba ! Hé ! Mais qu’est-ce qu’elle fait ? C’est quoi ce regard de tueuse ? Qu’est-ce qu’elle sort de ce tiroir ? Ha ! Des menottes ! À moumoute rose ? Tiens donc ! Dans le tiroir où elle range les maryses et les spatules ? Tu veux jouer ma belle ? Comment ça ? Là, sur le sol de la cuisine ?
… Lentement, après avoir attaché son amant à l’un des pieds du meuble de cuisine, assise à califourchon sur lui, elle finit de déboutonner cette fichue chemise orange qui l’empêche d’admirer ce torse tant convoité. Là ! Enfin ! Sans attendre plus longtemps que nécessaire, elle se penche, et du bout de la langue, remonte du nombril jusqu’aux tétons qu’elle agace et mordille, arrachant des gémissements de plaisir à son vaurien qui se tortille sur le sol et se mord férocement les lèvres pour essayer d’étouffer ses gémissements. Le vegvesir tatoué est comme elle l’avait imaginé, au centre du torse, entouré d’un ouroboros qui se mord la queue et représente Jormüngandr, le grand serpent de Midgard de la mythologie viking. C’est ce que lui a expliqué le forban qu’elle torture délicieusement, en lui pinçant légèrement les tétons, en les faisant rouler entre ses doigts tandis que sa bouche gourmande s’attaque désormais à son cou, pour lui faire un suçon qu’Il n’est pas prêt d’oublier. Elle a bien l’intention de le goûter de toutes parts, de le déguster, de le savourer, de le faire durer et de le faire languir. Et elle n’oublie pas ce qui attend dans le frigo. Vu la température du corps de sa proie, il est assez caliente pour qu’elle aille chercher cette petite surprise gourmande.
Elle attrape à deux mains la tête de cet homme qui la rend folle de désir, lui rentre sensuellement la langue dans la bouche et l’embrasse voracement. Il est un peu surpris par la sauvagerie avec laquelle elle lui roule une pelle mémorable, mais ne lui rend pas moins ce baiser passionné, autant qu’il le peut. Il la laisse mener la danse, faisant comprendre à cette femme qui lui fait perdre la tête, qu’il est tout à elle.
Ce qui semble beaucoup plaire à sa tigresse, à la façon dont elle ondule du bassin, assise juste sur la bosse proéminente qui déforme le jean de son amant.
Elle rompt le baiser, en lui mordant légèrement la lèvre inférieure, lui arrachant un petit gémissement de douleur et de plaisir mêlés. Les cheveux défaits, la peau du visage rouge du désir refoulé et de la chaleur qui l’envahit, la respiration haletante, elle se fait un plaisir de frotter les lèvres trempées de son sexe en feu contre le tissu rugueux, derrière lequel elle sent l’érection impatiente d’être libérée. Il va être temps de découvrir l’objet de son désir. Elle se dégage légèrement pour que ses mains puissent s’occuper des derniers boutons de l’ultime rempart la séparant de cette verge qu’elle veut, que son corps réclame de tout son être. Enfin ! Le dernier bouton cède sous la pression de ses doigts devenus fébriles. Le regard toujours planté dans celui de son vaurien, elle insère sa main dans l’ouverture. Elle est surprise de ne pas trouver une dernière barrière de tissu. Pas de slip, pas de caleçon, pas de boxer. Sa main se pose immédiatement sur la tige chaude et palpitante, qui lui paraît d’une taille fort honorable. À ce contact, son cœur se met à battre un peu plus fort. Son voyou préféré a un petit sourire en coin, en voyant la surprise se lire sur son visage. Il fallait qu’il la surprenne aussi de ce côté-là.
Mais quel vaurien !
D’un geste impatient, elle sort le membre convoité, se penche juste par-dessus et sans plus attendre, lâche un filet de salive sur le gland turgescent en partie décalotté, pour le lubrifier, et commence à le masturber doucement. Son amant pousse un soupir d’aise, fermant les yeux pour savourer cette nouvelle et délicieuse torture de sa naïade. Il rouvre les yeux l’instant d’après, juste à temps pour voir sa belle avec le visage juste au-dessus de son sexe, les lèvres entrouvertes, la langue sortie, à un cheveu d’entrer en contact avec le bout du gland. Elle lève les yeux vers lui au même moment, un léger sourire en coin. Puis la langue s’enroule lentement, sensuellement, autour de sa proie ; ses lèvres l’emprisonnent avec gourmandise comme au ralenti ; et la douce chaleur de sa bouche se propage à tout son membre et même au-delà. Il ne peut se retenir de pousser un gémissement de plaisir extatique, en lâchant quelques mots salaces quant à sa façon visiblement experte et gourmande de le prendre ainsi en bouche.
Hihihi ! Qu’est-ce que tu crois, mon Loulou, que c’est ma première turlute ? Je te tiens, garnement ! Tu es à moi maintenant ! Oui… oui, gémis d’extase, mon beau ! Regarde-moi dans les yeux pendant que je te tète le gland comme une damnée ! Je ne suis pas près de te lâcher, je vais te sucer à m’en faire mal à la mâchoire, mais jamais tu ne pourras oublier cette fellation. Et ce n’est que le début. Tu crois que je vais te faire jouir rapidement ? Que nenni, tu vas me supplier de te faire éjaculer, mais je vais te faire durer. Oh que oui ! Cela t’apprendra à me rendre aussi bouillante et à me faire autant mouiller ! Tu as voulu jouer avec mon feu, en toute connaissance de cause baby.
Elle joue avec lui pendant de longues et interminables minutes, l’emmenant à plusieurs reprises au bord de l’explosion avant de s’arrêter et de faire redescendre la pression, arrachant des grognements de frustration à sa proie, et des mots crus qu’elle se délecte d’entendre de sa voix chaude et plaisante. Quelques petites piques excitantes aussi sont échangées, lorsqu’elle prend le temps de lui répondre et de le provoquer un peu plus à chaque fois, avant de reprendre sa délicieuse torture.
Mais en tout cas, il semble déterminé à ne pas la supplier. Du moins, tant que son amour-propre le permettra. Elle le regarde droit dans les yeux, tandis que du bout de la langue, elle monte et descend lentement et sensuellement le long de la hampe de son sexe douloureusement gorgé de sang. Avec un sourire mutin, elle racle d’un léger coup des incisives sur le gland turgescent et violacé. Son forban se retient de ne pas grogner de douleur. Peine perdue. Pour se faire pardonner, Elle dépose aussitôt un tendre baiser à l’endroit de l’agression, avant de l’envelopper une fois encore de sa langue chaude et agile, pour une nouvelle et profonde caresse buccale torride. Puis au moment où il croit qu’elle va enfin le délivrer de ce délicieux tourment, Elle relève la tête entraînant entre ses lèvres et le sexe de son amant un long et épais filet de salive. D’un geste sensuel du pouce, la belle naïade s’essuie la bouche, avant de se lécher le doigt enduit de salive, sans le quitter du regard, ses yeux dans les siens. Elle se passe la langue sur les lèvres avec un sourire coquin, avant de se relever lentement et de faire descendre sa robe écarlate le long de ses jambes fuselées et bronzées, révélant enfin son corps nu aux yeux de son amant.
La jeune femme le laisse la contempler pendant quelques instants, ravie de la lueur de concupiscence et de désir qu’elle lit dans son regard. Puis, elle se dirige vers le frigidaire dont elle ouvre la porte avant d’en retirer l’objet à l’extrémité oblongue qu’elle y a déposé en remontant le carton chez elle. Il est bien froid, comme elle le voulait. Elle le montre à son vaurien, qui comprend immédiatement ce qu’elle a en tête. Il a encore du mal à reprendre son souffle, après le massage buccal qui vient de lui être prodigué, bien qu’il n’ait pas encore été amené à l’explosion finale. Il sait très bien ce qu’elle a en tête.
Sans prononcer une parole, un sourire de complicité aux lèvres, il hausse légèrement les sourcils d’un air provocateur. Dans son regard, la belle peut lire un nouveau défi, Come one leave me breathless.
Oh que oui, elle va le laisser essoufflé. Son forban veut jouer à « Cap ou pas cap ? »… fort bien. Mais avant, il est temps que lui aussi la gamahuche et l’emmène au septième ciel. Elle en crève d’envie ! Et il a intérêt à la déguster façon menu trois étoiles, comme Il le lui a promis dans un de leurs échanges, il y a déjà quelque temps !
La jeune femme vient se positionner tête-bêche au-dessus de son amant, lui offrant une vue imprenable sur son intimité luisante de désir. Il ne perd pas une seconde pour enfin goûter à ce nectar tant convoité, et fait aussitôt jouer sa langue sur les replis de chairs tendres du petit abricot de sa belle. C’est une invitation qui ne se refuse pas ! Il ne se jette pas dessus comme un mort de faim toutefois. Non, il a parfaitement conscience de ce qu’elle attend de lui. Alors, tel un gourmet hédoniste invité au plus divin des banquets, il la goûte, la hume, la déguste, la savoure et l’explore en prenant son temps, lentement, mais avec gourmandise… il se fait frémir les papilles des saveurs musquées et envoûtantes de cette délicieuse conque, se délecte de sa cyprine salée qui ruisselle presque, aspire le clitoris bombé d’envie de luxure, écarte du bout de la langue les lèvres tendres de sa minette pour mieux y plonger son appendice buccal, et récolter plus encore de ce miel divin.
Et sa belle naïade ne s’en plaint nullement, bien au contraire. Elle roule des hanches en grognant de satisfaction, tout en ayant elle-même repris ses caresses et sa dégustation. Elle gesticule, se relève un peu, avant de nouveau offrir ses charmes à l’appétit de son pirate. Les deux amants sont à l’unisson de leur dégustation gourmande l’un de l’autre et au diapason de la vague de plaisir que chacun d’eux sent monter irrémédiablement. Tout en continuant de lui pomper le dard avec ardeur, tandis que son voyou vicieux lui broute savamment le cresson, la jeune femme reprend en main l’objet sorti du frigo un peu plus tôt et qu’elle a momentanément abandonné.
Il est temps de te faire un peu monter dans les aigus mon tout beau… hhhuuummmm… salaud, p'tain… à me déguster la figue comme ça, tu vas m’faire jouir avant que je… hhhuummmm… compliqué de… de… OK, tu l’auras voulu…
… C’est la respiration haletante, le cœur battant la chamade, les cheveux trempés et emmêlés, le regard perdu dans le vague et le corps ruisselant de transpiration, qu’elle parcourt du bout du doigt les méandres d’encre et les circonvolutions du vegvésir de son amant, la tête blottie contre son torse poilu. Comme elle se l’était imaginé un peu plus tôt. Elle en parcourt, l’âme encore embrumée de félicité et le cerveau noyé sous les endorphines euphorisantes, avec l’extrémité de l’ongle, chaque ligne, chaque segment, chaque courbe, en écoutant les battements de cœur puissant de cet homme à qui elle vient de s’offrir sans aucune retenue. Et lui frissonne d’un plaisir non feint à ce contact, en sentant les petites griffures qu’elle laisse à une ou deux reprises sur sa peau bronzée.
Lui aussi est couvert de transpiration, et cherche à reprendre son souffle, le corps secoué des ultimes soubresauts d’une extase ineffable, les mains enfin détachées posées amoureusement sur les courbes envoûtantes de sa naïade. Après une telle chevauchée et la délicieuse agonie de la « petite mort », quoi de plus normal que d’avoir les plus grandes peines à retrouver son souffle et à être couvert de transpiration et des sécrétions intimes de l’autre…
… Après s’être fait jouir mutuellement à coups de caresses buccales frénétiques ; affamés et assoiffés du corps de l’autre, il leur en faut plus, beaucoup plus. Même l’utilisation de la chantilly sur leur intimité et sur leurs tétons – bien que plutôt amusante et follement excitante – n’a pas calmé leurs ardeurs et leurs envies de luxure – ni entamé l’érection de son vaurien. Lui-même s’étonne de ne pas baisser le pavillon après une telle salve d’ouverture. Mais aucun d’eux ne va se plaindre de pouvoir remettre le couvert dans la foulée, pas avec cette envie ardente de l’un de l’autre qui les consume. La jeune femme ne perd pas un instant. Puisque, malgré le tir de barrage de foutre qui lui a inondé le palais, il n’y a aucune débandade en vue… autant en profiter pour passer à la suite des réjouissances et s’offrir une petite cavalcade.
Allongée tout contre lui, la petite dévergondée s’est remise à frotter sa vulve encore ruisselante de sa première jouissance sur le sexe de son amant, cette fois sans la barrière de tissu du jean, lubrifiant encore un peu plus le mât de chair qu’elle compte bien chevaucher jusqu’à plus soif. Puis, d’un petit mouvement agile et sexy du bassin, elle a conduit le membre juste à l’entrée de sa grotte. Son regard plongé dans celui du pirate de son cœur, en appuie sur ses mains posées au sol, elle a lentement fait coulisser la matraque de chair entre les lèvres de sa conque humide. Le gland turgescent s’est alors frayé, centimètre par centimètre, un chemin entre les douces parois vaginales. L’intromission de ce vit plein de sève, bien qu’un peu compliquée par l’étroitesse du conduit, est néanmoins grandement facilitée par l’abondante lubrification des chairs. Elle a alors entamé un langoureux et érotique mouvement de va-et-vient, s’enfonçant un peu plus, un tout petit peu plus, à chaque aller-retour sur cette tige qui l’explore plus profondément chaque seconde. Elle en profite pour en même temps, frotter ses tétons durs et tendus de désirs, sur ceux de celui dont elle fait, pour l’instant, son objet sexuel, attaché et à sa merci.
Mais l’objet sexuel en question ne compte pas se contenter d’un rôle passif. Non ! Une fois que son gland a enfin pénétré les chairs tendres et accueillantes qui s’écartent doucement sur son passage, sa respiration revenue presque à la normale après son premier orgasme et son cœur ne menaçant plus d’imploser après avoir repeint les amygdales de sa sirène grivoise et gourmande, Il commence à donner des coups de bassin pour suivre le rythme imposé par cet insatiable succube. Rapidement, ses coups de reins, et ce malgré la position très inconfortable qui est la sienne, deviennent de véritables coups de boutoir. Et la lente et langoureuse pénétration se transforme en une perforation ardente et fougueuse de ces chairs offertes avec concupiscence.
Sa douce elle-même lui réclame d’y aller plus fort, plus profond. Elle le supplie de la pourfendre de son dard, de la défoncer, de l’embrocher à l’en faire jouir. Elle exige d’être prise plus profondément, d’être possédée par son vaurien comme par aucun autre homme auparavant. Elle lui crie des obscénités de plus en plus scandaleuses, faisant grimper en flèche une excitation déjà à son paroxysme. D’un geste rendu fébrile par les puissants coups de bite de son amant et par sa propre transe, Elle le détache, lui permettant ainsi de la saisir par les hanches, afin de mieux contrôler le coït bestial auquel ils s’adonnent tous deux désormais. C’est lui qui la fait descendre et monter sur son sexe en feu, dans un mouvement métronomique d’écartement vigoureux des chairs vaginales. C’est lui qui impose la cadence à laquelle sa queue coulisse avant de venir buter contre le col de l’utérus de sa belle, la faisant gémir crescendo, à mesure que son bélier la laboure au plus profond de son intimité, de plus en plus rapidement et de plus en plus fort. C’est lui qui l’emmène de plus en plus près des portes d’un plaisir dantesque.
Elle la sent lentement venir, cette vague exquise, ce tsunami inéluctable, cette déferlante de jouissance encore plus dévastatrice que la précédente. Et ce n’est plus sous des coups de langue gourmands et affamés de son juteux abricot qu’elle défaille, mais sous les assauts bestiaux et frénétiques du vit de son vaurien transformé en redoutable machine à la baiser. Là… elle sent le barrage se rompre sous les coups de pistons dévastateurs de ce membre gonflé de désir pour elle. Son esprit se noie à nouveau dans les brumes de l’extase, son regard se voile…
Lui aussi sent sa résistance décliner à mesure que les parois tendres qu’il laboure se contractent pour l’enserrer de plus en plus. La chaleur volcanique de l’étroit fourreau devient insoutenable et réclame un exutoire. Il ne peut plus tenir, il veut résister encore un peu pourtant, profiter un instant de plus de ce doux cocon qu’il fourrage malgré tout avec ardeur. Mais la pression exercée par la chatte de sa belle et celle de son éjaculation imminente deviennent intolérables. Il n’en peut tout simplement plus. L’explosion est inéluctable, mais il a la satisfaction d’entendre les hurlements de jouissance de sa sirène juste un instant avant que sa propre résistance ne s’effondre, et que lui-même ne se répande dans le bas-ventre de sa succube…
… Le sommeil réparateur finit par les emporter tous deux, après un dernier regard intense où, la respiration encore brûlante de leur étreinte passionnée, les muscles presque tétanisés par l’effort, et l’esprit embrumé par l’extase, chacun cherche à se perdre dans les yeux de l’autre, encore groggy par toute cette douce folie. Mais Morphée s’empare impitoyablement de leurs âmes exténuées, et c’est terrassé de fatigue, de plaisir et de stupre, qu’ils tombent dans un sommeil réparateur et bienvenu, dans les bras chauds et accueillants l’un de l’autre.
The End