n° 21943 | Fiche technique | 15931 caractères | 15931 2721 Temps de lecture estimé : 11 mn |
15/08/23 |
Résumé: D’abord il y a la confession, puis vient le temps de la pénitence. | ||||
Critères: fh extracon religion amour noculotte fellation cunnilingu pénétratio fdanus confession humour -humour -contes | ||||
Auteur : Radagast Envoi mini-message |
Je me prélassais à la terrasse du Café des Amis, un verre de thé glacé devant moi, assis à l’ombre des glycines. Des enfants riaient et des ménagères de tous âges discutaient devant les étals de fruits et légumes du marché.
Elles devisaient des derniers potins et de ce qu’elles allaient cuisiner. Le vent faisait bruire les feuilles des platanes près de moi et mettait en musique les paroles de ces dames, accompagnées par le chant des cigales qui se réveillaient.
Pendant ce temps, je prenais connaissance sur une tablette des dernières aventures de Mangouste.
Ma tranquillité fut troublée par l’arrivée intempestive de mon ami Émile Dupuis, dit Milou, patron du bar et surtout partenaire à la pétanque et à la longue. Selon lui, le bistrot et la boulangerie étant beaucoup plus performants que les réseaux sociaux chez les fadas de la ville.
Non loin de nous se dressait l’église romane du XIe siècle. Nous regardions le parvis et me remémorai ma soirée passée avec les anciens du village.
**********
Juste après la guerre, le pays était en pleine reconstruction, mais ici on ne souffrait pas trop, il n’y avait pas eu trop de combats, les fridolins n’étaient pas trop ardents dans le coin. À cette époque, l’église jouait un rôle prépondérant dans la vie du village. Le curé était un personnage important, autant que l’instituteur, le maire ou le toubib.
De nos jours ce sont les femmes, je ne dirais pas des grenouilles de bénitiers qui entretiennent l’église, mais à l’époque nous avions un sacristain.
Il sonnait les cloches, balayait, faisait les poussières, cirait les bancs et les boiseries, jouait de l’harmonium et mettait des fleurs un peu partout. Bref ce n’était pas un boulot de tout repos.
En ce temps-là, le sacristain se prénommait Baptiste, dit Tistou, un petit jeune que tout le monde prenait pour un benêt, le curé en tête, qui n’arrêtait pas de le houspiller et le traitait de bon à rien. Il l’avait embauché par bonté d’âme, ne voulant pas le laisser sans ressources, mais il ne passait pas une semaine sans qu’il le regrette.
Il faut dire qu’il y mettait du sien, le Tistou, il passait son temps à faire rire les enfants de chœur et à roupiller pendant les homélies de Monsieur le Curé Largy.
Cependant sa plus grande passion consistait en des imitations, il imitait à la perfection Jean Gabin, Michel Simon, Raimu, De Gaulle. Mais sa préférée était quand même celle du curé, au grand dam de ce dernier.
Il fallait l’entendre parodier le prêtre qui se lamentait des mœurs dissolues suite à la libération : C’est l’enfer qui vous attend si vous continuez sur cette voie ! ce qui plongeait les gamins du village dans la joie et l’allégresse.
Ce jour ne dérogeait pas à la règle, les enfants de chœur harcelaient le sacristain pour qu’il les fasse rire. Il regarda à droite et à gauche si le curé ne traînait pas derrière un pilier, avant de se lancer dans un sermon de sa composition.
- — J’ai fait un rêve, ou plutôt un cauchemar. Je me retrouvais au paradis, et le Grand Saint Pierre m’annonçait qu’aucun habitant de notre beau village ne s’y trouvait, ils résidaient tous en enf…
Il s’étonna de voir s’enfuir les garnements, quand il sentit une présence derrière lui. Le curé le regardait en fulminant.
- — Je vais t’en donner moi, du rêve. Tu vas me cirer le confessionnal de fond en comble, dehors et dedans ! je veux pouvoir m’y mirer.
- — J’y vais, dit-il en traînant des pieds et en maudissant ces gamins qui le mettaient encore une fois dans une mauvaise posture.
Il passa une heure à cirer l’extérieur, puis il s’octroya une pause en s’asseyant dans la loge centrale, la place du confesseur. Il en aurait bien grillé une, mais le curé aurait reniflé le sacrilège, puis il n’aimait pas trop ça non plus. Tandis qu’il s’épongeait le front, il entendit quelqu’un s’agenouiller dans le compartiment pour pénitent.
- — Pardonnez-moi, mon père, car j’ai beaucoup péché.
Il jeta un regard à travers la grille et vit Marie, la jeune et jolie femme de Maurice Dugras, le charcutier.
Pour ne pas se faire prendre à glander et mettre la belle dans une situation équivoque, il décida de répondre en imitant le curé.
- — Je vous écoute, mon enfant.
- — Voilà, mon père, le jeune frère de mon mari est venu passer quelques jours chez nous. C’est un jeune homme jovial, séduisant.
- — Oui, je vois.
- — La semaine dernière, j’étais grimpée dans le gros figuier quand Raoul est venu se soulager presque sous moi.
- — Oh !
- — Alors je me suis penchée pour mieux voir, car Raoul n’arrête pas de se gausser de son frère en parlant de son petit godiveau.
- — La curiosité est un défaut, mais aussi un péché, mon enfant.
- — Je sais, mon père. D’ailleurs je suis été punie de suite. Je me suis trop penchée et je me suis tombée de l’arbre.
- — Oula.
- — J’ai atterri sur le dos, les jambes en l’air, la jupe troussée jusqu’au nombril alors que ma petite culotte flottait comme un étendard au sommet de l’arbre.
- — Oh, nom de Diou !
- — Pardon ?
- — Je disais « doux Jésus ». Et ensuite, que s’est-il passé ?
Marie, la bouche pâteuse, avala sa salive avant de reprendre sa confession.
- — D’abord il s’est inquiété de ma santé en me demandant si j’avais mal. Comme je répondais que non, il a baissé les yeux et a regardé mon ventre nu.
- — Oh boudi !
- — Il s’est exclamé : Oh la jolie figue que voilà !
- — L’enfoiré ! le salopard !
- — Que disiez-vous ?
- — Je disais qu’il aurait dû détourner le regard.
- — Effectivement, au lieu de ça il s’est agenouillé entre mes jambes et a fait glisser un doigt sur ma… mon… enfin bref mon machin.
- — Rahh, et alors ?
- — Ensuite il y a posé les lèvres, soi-disant pour me faire un bisou qui guérit !
- — Oh le bougre. Il s’est arrêté là, j’espère.
- — Ben non, il a continué avec sa langue à tel point que je ne savais plus où j’étais.
- — Gloup’s ! se lamenta Baptiste qui commençait à avoir chaud et se sentait à l’étroit dans son vêtement.
- — Puis il a baissé son pantalon et m’a fait voir son engin. Sa saucisse de Morteau n’avait rien à voir avec le godiveau de mon mari. Je m’en suis rendue encore plus compte quand il me l’a mise.
- — Oh quelle histoire, ma pauvre fille.
- — Justement, il y a pire, nous avons recommencé plusieurs fois, en réalité presque toute la durée du séjour de mon beau-frère. J’ai honte, car je l’aime bien, mon Maurice.
À cet instant Tistou eut une inspiration.
- — Mon enfant, tu ne t’en sortiras pas avec deux pater et trois Avé. Dans sa dernière encyclique, notre Saint-Père le Pape Pie XII nous a laissé entendre que parfois, si l’on peut empêcher de commettre un péché en commettant un autre péché soi-même, cela peut être considéré comme une bonne action, et absoudre un péché précédemment commis.
- — Euh… murmura Marie qui se perdait dans ces explications vaseuses.
- — Vois-tu, mon enfant, un malheureux habite ce village et ne possède guère d’amis, tout le monde se moque de lui, et surtout il ne connaît aucune petite amie.
- — Pauvre homme.
- — Et je crains qu’un jour il ne commette l’irréparable… avec une chèvre !
- — Mon Dieu, quelle horreur.
- — Oui, c’est le mot, pauvre bête.
- — Mais que puis-je faire ?
- — Ce soir, tu iras au presbytère, dans la chambre du premier et tu feras le nécessaire pour racheter ton péché en suivant bien les recommandations de Sa Sainteté Pie XII. En attendant, tu réciteras quand même un pater en sortant de ce confessionnal pour te donner du courage.
♥
À vingt heures trente, Marie pénétra dans le presbytère. Elle ne craignait pas les questions de son charcutier de mari, car il avait une réunion de l’association de chasse et reviendrait largement après trois heures du matin et certainement bourré comme un coin.
À pas de loup elle monta les marches en pierre, frissonnant un peu dans sa robe légère. Elle passa la tête dans l’entrebâillement de la porte et découvrit un homme nu assis sur le lit.
- — Tistou ?
Il lui répondit par un sourire timide. Ce qui interpella surtout la jeune femme fut le cierge qui pointait au bas du ventre du sacristain. Il n’était pas plus gros ni plus long que celui de Raoul, mais il lui semblait plus élégant, plus aérodynamique.
Je suis ici pour faire pénitence et racheter mes péchés, allons-y, courage, se dit la jolie femme du charcutier.
- — Bonsoir Marie.
- — Bonsoir Baptiste, dit-elle en s’avançant.
Elle fit glisser sa robe à terre, dévoilant sa nudité parfaite. Tistou caressa d’un œil émerveillé les petits seins ronds, le ventre plat et la jolie toison dorée qui cachait à peine les lèvres délicatement ourlées. Sa respiration s’accéléra brutalement.
Elle s’agenouilla entre les jambes du jeune homme, se signa, prit le goupillon d’une main tremblante et :
- — Pardonnez-moi… mon Dieu… car j’ai beaucoup péché… ! murmura-t-elle en reprenant son souffle entre chaque succion sur l’embout délicat.
Tistou se pensait au paradis, un sourire béat flottait sur ses lèvres, puis alors qu’il sentait son heure de gloire approcher, il interrompit la jolie charcutière, l’allongea sur le lit et enfourna sa grosse tête entre les cuisses de la belle.
- — Laisse-moi m’occuper de toi.
Elle sursauta quand il glissa sa langue dans son bénitier, gémit quand il se saisit d’un sein et en caressa le téton, vacilla quand il happa son haricot magique entre ses lèvres et introduisit deux doigts fureteurs dans sa grotte sacrée tout en stimulant son cratère de la sérénité.
À ce moment, elle perdit toute notion de retenue, de pénitence et autre billevesée pour se mettre à glapir des propos insensés, à presser son bas-ventre contre la bouche de son tourmenteur avant d’exploser en une myriade de particules étincelantes.
C’est qu’il est nettement plus doué que le Raoul, il cache bien son jeu se dit-elle encore tout hébétée.
Elle ne croyait pas si bien dire, car Baptiste s’allongea sur elle, vint l’embrasser à pleine bouche, et ainsi positionnés elle pouvait sentir son battant de cloche cogner contre son entrejambe. Il ne lui fallut guère de temps pour investir sa citadelle.
Il prenait possession des lieux doucement, mais fermement, tout en délicate vigueur. À tel point que Marie se sentit de nouveau pousser des ailes, navigua dans les étoiles tout en s’arrimant à son amant en lui agrippant la taille de ses longues jambes, musclées à force de courir la garrigue.
À peine reprenaient-ils leurs esprits que Marie remarqua le regain d’énergie du sacristain. Il semblait infatigable.
Quitte à faire pénitence, autant le faire le plus religieusement possible, se dit-elle, aussi continuèrent-ils à faire contrition une bonne partie de la nuit. Elle se retrouva ainsi assise sur le ventre de Tistou, à rebondir sur son clocheton en s’exclamant que c’était bon, puis à quatre pattes, la tête vers le Vatican et le fion vers le Mont Gerbier de Jonc, le Baptiste derrière elle s’activant à la guider vers les voies du Seigneur.
Ils terminèrent à la petite cuillère en or, le dos collé au torse de Baptiste, Marie gémissait d’aise alors que Baptiste embrassait ou lui mordillait le cou et lui tenait les seins en coupe et titillait les tétons.
Ils se quittèrent vers trois heures du matin bien tassées, les jambes de la jeune femme flageolaient, mais elle rejoignit sans embûches son domicile, sûre de recevoir l’absolution. Il n’y a que le dépoussiérage du soupirail qu’ils ne tentèrent pas, ne voulant pas ajouter un autre péché à leur actif.
Son mari rentra vers quatre heures en chantant la digue du cul.
♥
Marie priait au fond de l’église, ou plutôt feignait de prier à l’abri d’un pilier. En réalité elle surveillait les différents occupants. La mère Agathe qui confessait ses ragots, les enfants de chœur qui attendaient l’heure du catéchisme et Baptiste qui passait le balai.
La vieille rejoignit ses pénates après une génuflexion arthritique, le curé emmena les enfants au presbytère.
Tistou passait sans enthousiasme le balai quand il sentit une main lui tapoter l’épaule. Il sursauta et se retrouva face au regard sévère de Marie. Elle le prit par la main et lui déclara fermement :
- — Toi, tu me suis.
- — Mais, qu’est-ce que j’ai fait !
- — Aujourd’hui nous allons passer l’étape de la confession pour aller directement à la pénitence.
- — Mais qu’est-ce que tu racontes ?
- — Je suis blonde, mais pas idiote, je t’ai parfaitement reconnu dans le confessionnal ! maintenant tu viens avec moi, je dois encore me faire pardonner quelques péchés.
♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥
Après un léger temps de réflexion, je m’insurge :
Marie aimait son mari, mais Tistou la faisait rire, était délicat, l’écoutait, et surtout lui faisait du bien avec son cierge magique, alors que son Maurice passait ses dimanches à chasser le lièvre, le perdreau et revenait bourré la plupart du temps.
Sans compter qu’il possédait un petit godiveau ! mais alors comment ont-ils fait ? Pie XII est intervenu ?