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n° 21992Fiche technique40049 caractères40049
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Temps de lecture estimé : 28 mn
15/09/23
Résumé:  Cooper et K, l’adultère et l’amour.
Critères:  fh jeunes extracon inconnu profélève collection jalousie -rupture -extraconj
Auteur : Amateur de Blues            Envoi mini-message
Fidélité conjugale

L’attente et la suspicion



Cooper attendait sa femme, assis dans un fauteuil. De sa place, il voyait l’heure s’afficher sur le micro-onde et il était déjà si tard qu’il n’arrivait plus à penser, comme si son cerveau s’était mis à tremper dans la gelée de groseille. Par moments, il entendait passer une voiture dans la rue. S’il avait eu un chien, l’animal aurait su reconnaître le véhicule de sa maîtresse, mais Cooper n’avait pas de chien. Il avait déjà deux enfants, on ne peut pas tout avoir.

D’ailleurs, ce n’était plus des enfants et c’était une partie du problème. Sa fille, Line, était déjà en couple quelque part à l’autre bout de la planète et ne donnait presque jamais de nouvelles et Tom entrait à l’université dans quelques semaines. Il avait trouvé une colocation pleine de drogués et de filles sans moralité et ne tarderait pas à disparaître dans les bas-fonds de la grande cité. Ils allaient donc se retrouver tous les deux et Cooper ne savait pas trop quoi en penser.


Il avait rencontré Carol, sa femme, alors qu’ils n’avaient pas encore vingt ans. Ils étaient animateurs dans la même colo. Elle était d’une beauté stupéfiante, mais il n’aurait jamais osé le lui dire si elle n’avait pas fait le premier pas. Et quand ils se retrouvèrent dans le même sac de couchage, ce fut une fusion tellement exceptionnelle qu’ils décidèrent l’un et l’autre de ne pas changer une équipe qui gagne. Pour Cooper, c’était la première fois et jusqu’à ce jour, Carol a donc été sa seule partenaire. Pour ce qui est d’elle, Cooper n’a jamais vraiment pu savoir ce qu’il en était.


Cooper attendait. Depuis quelque temps, il sentait confusément que leur relation se détériorait. Ils passaient moins de temps ensemble, ne riaient presque jamais et surtout, ils faisaient beaucoup moins l’amour alors que le sexe avait toujours été le ciment de leur couple. Baiser était une fête, une cérémonie qui pouvait durer plusieurs heures et dans les premiers temps de leur mariage, le spectacle se renouvelait tous les soirs.

Mais depuis que Cooper avait dépassé la quarantaine, cela arrivait moins souvent. C’était moins ludique et il sentait bien qu’il décevait sa femme quand il la laissait insatisfaite. Faute à l’âge, à la surcharge de travail, aux multiples contraintes de la vie moderne. Cooper était cadre dans une grande entreprise et gagnait bien sa vie, mais il travaillait plus de soixante heures par semaine et il rentrait épuisé, en général au moment où sa femme sortait.


Carol était productrice de spectacles, photographe et journaliste, des activités qui nécessitaient beaucoup de relation publique, en général le soir. Parfois aussi, elle s’absentait plusieurs jours pour suivre le début d’une tournée. Mais son enthousiasme, son goût pour tout ce qu’elle faisait plaisait tellement à Cooper qui, lui, méprisait toutes les tâches qu’on lui confiait, qu’il n’avait jamais osé se plaindre des sorties de sa femme.

Mais ce soir n’était pas un soir comme les autres. Ce soir était leur anniversaire de mariage. Et Carol n’était pas là. Alors il attendait comme un condamné attend l’annonce de sa peine, avec les mains coincées entre les genoux et de la pâtée pour chat dans la cervelle. Quand elle entra, il releva brutalement la tête et il avait l’air d’un personnage de comédie, le cocu idiot.



Carol se déshabillait. Debout devant lui, elle défaisait un à un les boutons de son corsage.



Elle en avait déjà terminé avec le haut et Cooper pouvait admirer ses seins magnifiques pendant que sa jupe tombait à ses pieds et qu’elle descendait sa culotte le long de ses cuisses interminables. La bouillie dans le cerveau de Cooper se transformait en permafrost à mesure que la température du bas de son corps avoisinait celle de la lave en fusion.



Carol se tenait debout devant Cooper, impudique, les bras croisés sous les seins et les tétons dressés. Elle était entièrement épilée et son fruit tout lisse était si près du visage de Cooper qu’il pouvait en sentir les effluves.



Quelques instants plus tard, Carol était agenouillée entre les cuisses de Cooper et lui suçait énergiquement la queue. Il était encore plus confus si c’était possible, mais il était indéniable que le strip-tease de sa femme l’avait fait bander et qu’il appréciait maintenant la fellation. Il ferma les yeux et essaya de se détendre.

Peine perdue, car sa femme le chevaucha alors et sentir sa queue s’enfoncer dans ce con délicieusement connu, tandis que ses cheveux lui balayaient le visage et qu’il sentait son parfum tout contre lui l’amena au bord de l’effondrement. C’était trop, trop soudain. Comme toujours avec sa femme, il ne maîtrisait rien et se laissait entraîner plus loin qu’il ne l’aurait voulu. Il enfouit son visage entre les seins généreux de Carol et tenta de simplement profiter de la situation. Mais il ne put s’empêcher de dire :



Elle était en train de jouir et elle ne put pas répondre tout de suite. Après un long gémissement, elle souffla à son oreille :



Et elle le fit jouir, d’un seul coup de bassin. Elle le connaissait si bien.


Carol appelait Cooper par son nom de famille, ce qui vous a peut-être semblé curieux bien qu’il ait un prénom, comme tout le monde, mais il le détestait tant qu’il ne supportait pas que quiconque l’utilise. Cooper appelait Carol « K » parce qu’elle était fine et tranchante comme une épée. Ils continuèrent de se croiser pendant quelques semaines, et firent un peu plus souvent l’amour pendant cette période parce que Cooper avait été impressionné par le petit abricot lisse et juteux de sa femme et qu’il la poursuivait de son désir.


Besoin de toi pendant la pause déjeuner. Viens me rejoindre au bureau et ne mets pas de culotte, reçut-elle sur son téléphone un matin.


Elle accepta d’obéir et la séance fut torride. Par contre, ils ne parlèrent plus jamais d’amants, car elle refusait de répondre à toutes ses questions et il avait si peur de la perdre qu’il arrêta d’en poser.




L’adultère



Puis Carol dut partir pour suivre le début de la tournée d’une comédie musicale qu’elle produisait et Cooper se retrouva seul avec ses questions. Les premiers jours, il fut terriblement jaloux. Il imaginait toutes sortes de scènes et dormait très mal. Ensuite, il eut tellement de travail qu’il cessa simplement de penser. Il se levait, travaillait et tombait sur son lit pour dormir quelques heures. Il y avait eu un problème informatique à la boîte et il fallait reprendre des milliards d’informations, les vérifier et les réinsérer dans le système, un travail ingrat qu’il assurait en binôme avec la directrice générale de la filiale française, madame Jacobsen.


Ils passaient leurs journées ensemble, leurs visages souvent à quelques centimètres l’un de l’autre, face au même écran. Parfois, ils finissaient si tard qu’il n’y avait plus de métro et que Cooper devait rentrer à pied. Systématiquement, madame Jacobsen lui proposait de le ramener et il refusait toujours. La marche le détendait et il avait durant le trajet un moment pour penser à Carol, entourée de comédiens et de machinistes qui allaient d’une ville à l’autre d’une chambre d’hôtel à l’autre et qui ne l’appelait jamais « Je ne t’appellerai pas. C’est toujours ridicule, ces coups de téléphone où on n’a rien à dire. Et puis ce n’est pas comme si nous étions de jeunes amoureux ».


Madame Jacobsen était une grosse femme mûre, mariée à un sénateur, plus vieille que Cooper d’une dizaine d’années. Elle était aussi sa supérieure hiérarchique. Si vous avez deviné pourquoi je vous donne ces quelques renseignements, Cooper, lui, n’avait pas la moindre idée de ce qui allait advenir. Il faisait de son mieux pour que le bug devienne un mauvais souvenir et il trouvait simplement que madame Jacobsen était une femme intelligente avec qui il aimait travailler parce qu’ils envisageaient les choses plus ou moins de la même manière et qu’ils avaient peu besoin de se parler pour se comprendre.


Un de ces soirs où ils avaient travaillé sans lever le nez de leur tâche jusqu’à une heure avancée de la nuit, quelques jours avant que Carol ne rentre de tournée, Cooper proposa à madame Jacobsen de confectionner un souper tardif chez lui, plutôt que de terminer dans une pizzéria ou un restaurant chinois comme ils le faisaient habituellement. Plus tôt dans la journée, ils avaient parlé rapidement de leurs conjoints respectifs, constatant simplement que c’était plutôt bien que ceux-ci soient absents pendant cette période (monsieur Jacobsen représentait la France quelque part. C’était un homme très important).


Ils se retrouvèrent donc de part et d’autre de la table de cuisine de Cooper, un verre de vin blanc à la main et des coquilles Saint-Jacques poêlées dans leur assiette. Madame Jacobsen était plus souriante et bavarde qu’elle ne l’avait jamais été, remerciant encore et encore Cooper pour son hospitalité, pour ses talents de cuisinier, pour son aide précieuse et son efficacité pendant ces heures sombres pour l’entreprise. Ses yeux brillaient et son visage avait tendance à se rapprocher de Cooper au-dessus de la table. Il comprit alors ce que sa patronne cherchait vraiment.


À partir de ce moment, cela fut plus simple. Il pensa à la phrase de Carol : « Quand tu viendras me raconter comment tu as baisé avec une autre, je te dirai la vérité ». Douloureuse ou pas, il voulait savoir la vérité et il posa sa main sur la petite main potelée de madame Jacobsen. Ensuite, ils déroulèrent sans difficulté les étapes classiques des scènes adultérines : les aveux de désir, les baisers qui s’éternisent avec les mains qui découvrent le corps de l’autre, d’abord sur les vêtements, puis à même la peau et finalement la main de l’homme dans la culotte de la dame, main qui découvre une chatte si semblable à celle qu’on connaît par cœur et pourtant si différente.

Ce fut lorsque Cooper se trouva face à l’énorme cul de madame Jacobsen, à quatre pattes devant lui sur le lit de la chambre d’amis, ses grosses fesses blanches encadrant une moule béante et luisante, ce fut à cet instant que la confusion entretenue depuis sa rencontre avec Carole cessa : « L’amour et le sexe sont deux choses différentes », pensa-t-il avec émerveillement. Il remarqua par la même occasion que la beauté et le désir ne sont pas forcément liés.



Les claques rougissaient les fesses et créaient une onde sur la chair molle que Cooper regardait se propager avec plaisir. Il poursuivit ce jeu un moment puis, n’en pouvant plus, il l’attrapa par les cheveux et l’enfila aussi brutalement qu’il put, s’enfonçant jusqu’à la garde dans le con détrempé. Ils forniquèrent pendant un temps que personne ne chercha à évaluer et Cooper finit par lâcher son sperme à l’intérieur de cette dame qu’il croyait respecter infiniment quelques heures plus tôt.

Pendant qu’il reprenait son souffle allongé à côté d’elle, il se demanda s’il avait eu autant de plaisir qu’avec sa femme, ou plus, ou moins, et il fut incapable de répondre. Il n’y pensa d’ailleurs pas longtemps, car la séance n’avait probablement pas suffi à la grosse dame à ses côtés et elle avait déjà repris sa queue en main, s’apprêtant à le sucer.




La séparation



Deux jours après, Carole rentrait de voyage. Elle était joyeuse et visiblement heureuse de retrouver son mari et son fils qui fit l’effort de venir dîner à la maison. Le lendemain matin, un samedi, Cooper se réveilla avec une femme chaude collée contre lui. Elle le regardait amoureusement, attendant depuis un moment déjà qu’il ouvre les yeux.

Il n’eut pas le temps de dire bonjour que déjà elle le chevauchait. Il se retrouvait une fois de plus dans ce nid délicieux qu’il aurait voulu ne jamais devoir quitter, mais il devait savoir.



Mais non partagé. Cooper avait écouté sa femme en sentant le froid de l’hiver l’envahir petit à petit. La nausée aussi le gagnait. Il ne dit rien, fit semblant de jouir et ne parla plus jamais d’adultère à sa femme. Pendant les semaines qui suivirent, il vécut un enfer. L’hiver avait gagné les zones les plus secrètes de son esprit. Les scènes qu’il imaginait étaient toutes plus obscènes les unes que les autres et il se sentait si mal qu’il ne parvenait plus à donner le change. Il n’arrivait plus à poser le regard sur sa femme sans souffrir horriblement. Pendant ce temps, Carol semblait ne se douter de rien. Elle restait vive et joyeuse, sortait beaucoup et avait toujours un mot gentil pour son mari.


La situation se dénoua au cours d’un repas familial au restaurant. Leur fille était de retour en France pour quelques jours, un problème de visa à régler et ils se retrouvèrent tous les quatre autour d’une table. Les enfants monopolisaient la conversation et Cooper rongeait son frein, comprenant que cette apparence de vie de famille modèle n’était plus possible. Il explosa tandis qu’ils attendaient le dessert.



Carol était livide. Elle n’essaya pas d’argumenter. Elle le gifla et quitta le restaurant sans se retourner. Leur fille pleurait et leur fils se réfugia dans son portable. Ce fut une scène odieuse qui resterait en Cooper comme une brûlure qui ne guérirait pas avec le temps. La séparation fut rapidement effective, Cooper trouvant ses vêtements, ses livres et ses disques sur le palier quand il finit par rentrer, ivre, chez lui.




Casanova



Puisqu’il devait commencer une nouvelle vie, il décida de tout changer. Son travail, qui était une part essentielle de son existence, ne lui avait finalement jamais plu. Il était fier de tout l’argent qu’il gagnait et qu’il déposait aux pieds de sa femme comme un esclave aux pieds de la déesse, mais Carol qui avait toujours fait ce qu’il lui plaisait gagnait au final plus que lui et n’avait aucunement besoin qu’il l’entretienne. Et il était hors de question de rester dans cette entreprise où madame Jacobsen le poursuivait de ses désirs dans des tenues si obscènes qu’elles faisaient jaser toute la boîte. Il bandait toujours aussi fort quand il la retrouvait dans une chambre d’hôtel et qu’elle acceptait tous ses caprices, mais il ne pouvait plus supporter de la voir le reste du temps.


Il avait besoin de faire du sport pour dormir la nuit, il avait besoin de loisirs, il avait besoin d’être loin de Carol. Il choisit une ville moyenne au milieu des montagnes où il ne connaissait personne et loua un studio meublé. Avec son CV impressionnant, il trouva un job en une semaine. Il se contenta d’écrire aux écoles de commerce de la ville et trouva aussitôt un poste d’enseignant en économie dans une école privée. Il devait assurer huit heures de cours et corriger les travaux de ses étudiants. C’était exactement ce qu’il lui fallait. Il passait tout son temps à marcher en montagne, à acheter des skis et des anoraks, à courir au bord du fleuve, à soulever de la fonte dans une salle de sport. Parfois, seulement, il se réveillait la nuit et hurlait comme un possédé.


Ses étudiants et étudiantes étaient bien élevés, jeunes, beaux, intelligents et naïfs et il se sentait bien parmi eux. Il devint rapidement un professeur qu’on respecte et qu’on admire. Il ne cherchait pas à se faire des amis parmi les enseignants de l’école, la solitude lui convenait très bien. Son seul pote était un culturiste qui le conseillait à la salle de sport et avec qui il sortait parfois boire un verre et écouter de la musique.

Cela aurait pu durer toujours. Quand on a une épine plantée dans le cœur, il ne faut surtout pas bouger pour éviter la douleur. Mais un matin, tandis qu’il sortait d’une salle de cours, une étudiante, une jeune blonde de vingt ans prénommée Lola, l’arrêta au milieu du couloir.



Cooper accepta aussitôt parce que c’était facile d’être cool et de rendre service aux gens quand on travaille aussi peu. Ils s’installèrent dans son bureau et elle posa son brouillon sur la table. Il en prit connaissance, assis à côté d’elle. Dans son texte, elle accumulait les banalités et tournait en rond sans se décider à écrire vraiment quelque chose qu’elle pensait. Il leva les yeux et la regarda qui fixait le texte en attendant son avis. Elle était si jolie qu’il ne pouvait pas lui dire que son travail était mauvais. Il sentait la chaleur de son jeune corps pressé contre lui. Il baissa à nouveau les yeux et reprit sa lecture en posant une main sur sa cuisse dénudée. La peau était soyeuse et douce, un vrai bonheur. Cooper ne savait pas pourquoi il avait eu ce geste, sans doute au départ pour atténuer les critiques qu’il allait devoir formuler. Ensuite, il s’était rendu compte que son geste était inconvenant et avait sûrement été dicté par le désir. Surtout, il s’étonna que la jeune femme n’ait pas réagi et l’ait laissé faire.



Elle avait des yeux bleus immenses et une bouche à embrasser. Quand sa main remonta plus loin sous la jupe, il trouva une culotte toute mouillée. Un peu plus tard, quand la petite Lola qui avait quitté sa culotte se trouva à genoux devant lui en train de le sucer avec beaucoup de talent, Cooper comprit que sa nouvelle vie venait seulement de commencer. Il n’aimerait personne, mais il baiserait beaucoup. Elles étaient toutes amoureuses de lui, avait dit Lola et il allait en profiter. Plus tard encore, quand sa queue fut entièrement enfoncée en elle, dans un petit con si étroit et si chaud qu’il ne pouvait avoir été créé que pour lui servir de fourreau, il pensa à Carol et se dit que même elle n’avait pas un petit nid aussi réussi. C’était un blasphème, mais cela lui fit un bien fou.


La période suivante dans la vie de Cooper fut un peu décousue, mais il ne vit pas le temps passer. Il avait toujours une ou plusieurs maîtresses avec qui s’envoyer en l’air, pratiquement tous les jours et une ou deux fois, il en baisa même deux dans la même journée : une, l’après-midi dans son bureau, et la seconde chez lui, le soir. Au début, il consomma beaucoup d’étudiantes, puis quand il commença à avoir peur des conversations qu’elles pouvaient avoir entre elles et des ennuis que cela pourrait lui causer, il passa à des femmes plus âgées, une secrétaire de l’école, sa voisine de palier, une ou deux sportives qui fréquentaient sa salle de sport. Toutes étaient des femmes superbes, plus jeunes que lui, avec des gros seins – il avait remarqué que c’était un critère important dans son choix – et il n’y avait jamais d’histoire sentimentale entre eux. Tout était clair depuis le départ, ils n’étaient ensemble que pour faire l’amour. Il était toujours très étonné qu’elles répondent favorablement à ses avances, mais elles ne semblaient jamais regretter leur choix et c’est toujours lui qui devait trouver une manière élégante de mettre fin à une liaison quand il se lassait.


Il faut dire qu’il était un amant hors pair. Dans sa première vie, avec Carol, il n’avait jamais pris beaucoup d’initiatives. Sa femme l’avait pris en main dès leur rencontre et l’utilisait avec une telle science de l’amour et une imagination si fertile qu’il s’était toujours contenté de satisfaire ses demandes, léchant ce qu’il fallait lécher, fourrant ce qu’il fallait fourrer. Maintenant, il se retrouvait avec des femmes qui attendaient tout de lui, se contentant de le regarder avec des yeux brillants tandis qu’il les déshabillait. Il prenait donc la direction des opérations, pétrissant et fouillant, donnant des ordres, se servant de ses années d’apprentissage pour proposer des situations satisfaisantes pour tout le monde. Il usait de ces femmes à sa guise et elles en redemandaient.




La dame du supermarché



Cooper trouvait cela si facile qu’il décida de tenter une expérience. Comment amener une femme à coucher avec lui sans avoir à faire sa connaissance ? Dès qu’il eut cette idée, il se mit en chasse et l’occasion se présenta le soir même, alors qu’il faisait ses courses au supermarché de son quartier. Il errait dans les rayons, à la recherche d’une ménagère qui lui plaise quand il tomba sur une perle rare. Une femme, une grande et belle blonde à la poitrine généreuse, se tenait devant un mur de culottes légères et colorées. Elle tenait une minuscule culotte rose pâle en dentelle à la main, hésitant visiblement à l’acheter. Cooper s’approcha aussi près que possible et quand elle leva les yeux sur lui, il lui sourit et dit :



Le visage de la dame se ferma et deux petites rides se creusèrent entre ses deux yeux. Cooper n’attendit pas une réponse à sa question et reprit :



Et il tourna les talons, abandonna ses courses et alla se poster comme il l’avait dit, dans le café d’en face, assis derrière une vitre à regarder la sortie du magasin en buvant un soda. Il ne croyait pas vraiment que la femme allait le rejoindre, mais il trouvait que cela aurait été une belle histoire. Il la vit bientôt qui sortait en poussant un chariot. D’où il était, il ne parvenait pas à voir si la culotte rose était dans le chariot ou pas. La jolie femme avait en plus une démarche élégante. Elle ouvrit son coffre et rangea ses courses en tournant le dos à Cooper. À aucun moment, elle n’avait semblé se préoccuper du café de l’autre côté de la rue. Quand elle eut fini, elle ramena le chariot dans sa niche et s’installa au volant de sa voiture. Raté ! pensa Cooper, mais à cet instant, la dame ressortit du véhicule et se dirigea droit vers lui.



À la lumière du soleil, derrière la vitre du café, elle était encore plus belle que dans le magasin et pour la première fois depuis sa séparation, Cooper fut intimidé. Mais il essaya de s’expliquer avec ce ton à la fois naïf et déluré qui plaisait tant aux femmes.



Ce dernier compliment emporta les réticences de la jeune femme. La dame du supermarché s’appelait Hélène et dès la première fois, leurs étreintes furent effectivement de celles qu’on n’oublie pas. Ils se retrouvèrent régulièrement pour faire l’amour, ajoutant à chacune de ces rencontres une nouvelle position ou un nouvel endroit. Cela n’était pas dit, mais l’un et l’autre étaient étonnés de s’emboîter si bien l’un dans l’autre et ils voulaient aller jusqu’au bout de cette expérience, tout essayer.

Ils baisèrent dans un lit et sous la douche, sur la table de la cuisine et à l’arrière de la petite voiture d’Hélène. Ils se léchèrent, sucèrent, mordirent, fessèrent. Ils s’attachèrent de tout un tas de manières et régulièrement, Cooper sodomisait Hélène qui le traitait de salaud.




Retour au point de départ



Cooper et Hélène en étaient là de leurs expérimentations quand Cooper reçut un email de Tom, son fils, qui l’invitait à fêter sa remise de diplôme. Tout d’abord, il s’en réjouit, content que son fiston ne l’oublie pas malgré l’éloignement. Il imagina même qu’il pourrait demander à Hélène de l’accompagner, rompant ainsi leurs conventions parce qu’il soupçonnait la jeune femme d’en avoir le désir et qu’il ne trouverait jamais la perle rare. La perle rare, il l’avait eue dans sa vie, mais il l’avait perdue.


Alors la pensée lui vint subitement que K serait certainement présente aussi à cette remise de diplôme. Il en eut la nausée. Il avait deux semaines devant lui et il ne savait pas quoi faire. Incapable de rien, il commença par se mettre en congé maladie et par tenir sa maîtresse à distance. Il envisagea de n’aller nulle part, d’appeler Tom en inventant pour lui aussi une maladie, mais il ne put s’y résoudre. Il aimait ses gamins plus qu’il ne s’aimait lui-même. Sa fille, Line, était enceinte et elle revenait pourtant d’Australie pour l’occasion.

Il savait par elle, au téléphone, que Carol s’était remariée avec un homme plus jeune, un barbu à l’air plutôt sympa d’après ce que Line en savait. L’idée de voir Carol embrasser sur la bouche un barbu ou de voir le barbu poser une main sur les fesses de sa femme le faisait hurler au milieu de la nuit. Mais il était un adulte. Il se regarda longtemps dans la glace et décida qu’il avait survécu à la séparation et qu’il survivrait à ce week-end, à la présence de Carol, à la présence du barbu. K n’était plus sa femme, c’était maintenant une autre personne et il était capable de faire la part des choses. C’est du moins ce qu’il se disait quand il parvenait à faire taire la part de lui qui n’était qu’une moitié de Carol, moitié mutilée, mais encore vivante et tapie au fond de lui.


Il choisit un costume gris, d’une belle matière fluide et une cravate rouge pour montrer qu’il n’avait pas envie de se cacher. Par contre, il partit sans se raser, car il se souvenait que Carol adorait qu’il soit parfaitement rasé. Maintenant, elle baisait un barbu et lui une blonde magnifique que son menton négligé excitait.

Il se sentait prêt, mais il se connaissait finalement assez mal. Quand il entra dans la cour de la grande école où Tom finissait ses études, pleine d’étudiants, de professeurs et de parents, Cooper ne vit que Carol, dans une petite robe noire, au milieu d’un groupe de femmes dont aucune n’était moitié aussi jolie qu’elle, Carol en train de rire, la tête légèrement renversée en arrière, les jambes de Carol, son cou de cygne. Cette vision détruisit l’assurance de Cooper, lui porta un coup au plexus d’une telle violence qu’il manqua de s’effondrer devant tout le monde.


Heureusement, il se reprit. Tom était là, au milieu de ses amis, riant lui aussi, une main autour de la taille d’une jolie jeune fille que Cooper ne connaissait pas. Cette fille ressemblait beaucoup à plusieurs de celles qu’il sautait dans sa phase « Tout est permis » et cela contribua à son malaise, mais il était heureux de voir Tom heureux et il s’approcha du groupe, plaisanta avec son fils et ses amis et ne le quitta pas pendant toute la cérémonie, évitant soigneusement de poser les yeux sur sa femme. Il serait toujours temps de l’affronter, ensuite, pendant la fête que Tom avait organisée.


La cérémonie terminée, chacun devait rejoindre la fête par ses propres moyens et Cooper en profita pour s’éclipser, le temps de reprendre ses esprits et de se préparer à la confrontation. Il trouva un parc à côté de la grande école de Tom et il s’y glissa. Il y avait des bancs et des allées, mais Cooper préféra s’asseoir sur la pelouse, à l’ombre d’un arbre. Épuisé, voyant le monde à travers un brouillard étrange, il se demanda si son cœur n’était pas en train de le lâcher. Il quitta sa veste et se laissa tomber en arrière, ne conservant dans son champ de vision que les feuilles des arbres et le ciel bleu. On entendait des enfants jouer quelque part.


Au bout d’un moment, il sentit une présence à ses côtés. Il se refusa tout d’abord à tourner la tête, il voulait juste qu’on le laisse savourer cet instant de paix, est-ce que c’était trop demander ? Mais la personne ne partait pas, alors il se redressa sur ses coudes et trouva Carol qui le regardait en souriant, ses genoux bronzés coincés entre ses bras et ses pieds nus dans l’herbe. La petite robe noire remontait sur ses cuisses et ses cheveux étaient plus ou moins hors de contrôle. Elle était d’une beauté stupéfiante et ne disait rien, se contentant de l’observer, mais souriait comme si elle était toujours sa femme, comme si rien ne s’était passé et ce fut beaucoup trop dur à supporter pour Cooper.

Il se laissa retomber sur le dos et expira tout l’air de ses poumons.



Cooper se redressa et s’adossa au tronc de l’arbre pour mieux regarder sa femme. Les yeux de K brillaient et peut-être que des larmes coulaient le long de ses joues. Elle avait quelques rides, mais c’était presque un charme supplémentaire sur son visage. Sa bouche ! Il avait toujours envie de la manger.



L’étonnement agrandissait encore ses yeux et la moue d’incompréhension lui allait très bien. Elle se tortilla sans se lever et se débarrassa d’un string noir minuscule qu’elle abandonna dans l’herbe. Cooper s’approcha d’elle et murmura : « Allonge-toi, s’il te plaît ». Il attendit qu’elle obtempère, ce qu’elle fit, l’air toujours aussi incrédule. On entendait toujours les enfants crier autour du toboggan, un peu plus loin, mais ce coin du parc était particulièrement calme en ce milieu d’après-midi.

Quand Carol fut allongée, Cooper plongea entre ses cuisses entrouvertes et enfouit son visage jusqu’à écraser son nez contre la fente humide de sa femme. Il resta ainsi un moment, immobile, tandis que Carol retenait son souffle. Puis, il entreprit de la lécher avec méthode, méthode qu’elle lui avait apprise il y a longtemps. Tandis que sa femme regardait autour d’eux, paniquée à l’idée que quelqu’un passe, Cooper retrouvait un parfum qu’il croyait avoir perdu pour toujours.



Les grandes lèvres étaient peut-être moins bien dessinées que celles d’Hélène, sans parler des jeunes pouliches qu’il allongeait sur son bureau, mais c’était une chatte dont il connaissait les moindres recoins, avec un clitoris qui se dressait si bien à la première caresse qu’il en était toujours émerveillé. Il avait l’intense sensation de rentrer à la maison.

Il la fit jouir, sans qu’elle ne puisse rien retenir, ni ses gémissements, ni la mouille abondante qui inondait le visage de Cooper. Si quelqu’un était passé, il aurait été témoin d’un spectacle d’une totale impudeur, mais les amoureux ont parfois de la chance et ils restèrent seuls dans leur coin de parc. K griffa le sol, s’agrippa à la chevelure de Cooper puis retomba comme une poupée de chiffon sur son lit de mousse et d’herbe.





La vie encore, après la vie



Cooper et K étaient donc destinés à vieillir ensemble. Pendant des semaines, Cooper n’eut aucune nouvelle de son ex-femme. Il rompit aussi gentiment qu’il le put avec Hélène, même si ce ne fut pas si simple qu’il l’aurait cru. De rendez-vous en rendez-vous, de baise torride en silences partagés, elle était devenue très amoureuse de Cooper et elle fut surprise de son changement de cap radical. Elle pleura, mais il fut inflexible. K était tout et rien d’autre ne pouvait l’atteindre.


Finalement, un soir d’hiver, alors qu’il neigeait sur la ville et que Cooper relisait Jim Harrison en écoutant Ben Harper, on sonna à la porte. Cooper pensa à Hélène, mais c’était Carol qui se tenait sur le seuil, ses cheveux bouclés pendant sur ses épaules comme des oreilles de cocker, ses escarpins mouillés et ramollis, avec un petit sac de voyage à la main.



Et elle lui sourit pour la première fois depuis si longtemps. C’est ainsi que débuta leur nouvelle vie commune. On pourrait terminer en disant qu’ils furent heureux et qu’ils eurent beaucoup d’enfants, mais les enfants, ils les avaient déjà et il reste un dernier épisode à raconter.


Quelques mois plus tard, pendant que sa femme prenait une douche, Cooper se jeta sur le téléphone de Carol pour vérifier s’ils ne s’y trouvaient pas des SMS dont il n’aurait pas entendu parler. Il n’en trouva pas, mais n’en fut pas rassuré pour autant.