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n° 22015Fiche technique41900 caractères41900
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Temps de lecture estimé : 30 mn
27/09/23
Présentation:  Un texte délibérément soft qui se déroule fin XIXème, aux USA.
Résumé:  Agrippé à sa chaise en bois, mon frère aîné tempête lors d’une partie de poker : Bordel de dieu, c’est pas possible !
Critères:  #nonérotique #historique #rencontre fh hplusag frousses rousseurs amour
Auteur : Patrik            Envoi mini-message
La petite Manon dans la prairie

Un texte délibérément soft qui se déroule fin XIXème, aux USA.

Bonne lecture : )



Une partie de poker



Agrippé à sa chaise en bois, mon frère aîné tempête :



John O’Mahony, mon frère, regarde la somme qu’il vient de perdre passer vers le nouveau venu, Edward Kenway, un agent fédéral présent chez nous pour quelques semaines. Celui-ci est venu voir si tout se passait bien, une sorte de super-juge et super-contrôleur que certains habitants du coin avaient appelé de tous leurs vœux, tandis que d’autres souhaiteraient ardemment le voir six pieds sous terre, mais occire un agent du Gouvernement serait une très mauvaise idée.


Comme l’a dit si bien Peter, mon second frère :



Ah oui, des frères, j’en ai cinq, et moi, je suis Gweeny, la petite dernière du lot, la bonniche de tout ce petit monde depuis que mes parents sont décédés tous les deux d’une mauvaise fièvre, il y a quatre ans environ. Mon second prénom est Manon, il me vient d’une arrière-grand-mère originaire de France, du Poitou, je crois. Peu de personnes le connaissent, et c’est tant mieux !


J’en reviens à mes cinq frères.


Libérée de la tutelle parentale, notre père n’étant pas un tendre, ma fratrie a ouvert un saloon dans ce trou perdu du Kansas, pas loin de l’Oklahoma, mais ils ont la fâcheuse habitude de piocher dans le stock de boissons, ce qui n’arrange pas trop nos finances. Je passe mon temps à servir les clients, à nettoyer le saloon, les chambres, toutes les pièces, à faire la cuisine, la lessive et j’en passe.


Un visiteur de passage m’a traitée de « Cosette », mais j’ignore à quoi il faisait référence. D’après son accent, le shérif a dit que ça devait être un Français ou quelque chose comme ça.



Je ne suis pas trop importunée, car tout le monde sait que mes Irlandais de frères sont très chatouilleux sur l’honneur. Il est vrai que j’attire les regards avec ma chevelure de feu et mes multiples taches de rousseur, mais je suis loin d’être une beauté, même si je commence à avoir de plus en plus de courbes que je cache soigneusement sous d’amples vêtements. Il faut dire qu’il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes, dès qu’on s’éloigne de la civilisation.


Présent parmi nous, le shérif intervient :



Quand je parle de trou perdu, ce n’est pas une expression de style. Notre petite ville de Reddaisy Town a été fondée il y a moins de quarante ans, en 1844, précisément, au beau milieu de nulle part parce qu’un colon découvrit sur place une marguerite (daisy) rouge (red), ce qui se voyait très distinctement, car nous sommes dans une immense plaine légèrement vallonnée, presque sans arbres, mais avec de l’herbe vert-jaune partout, une prairie sans fin, bornée par de lointaines montagnes qu’on distingue parfois quand le temps est au beau fixe.


Mis à part une église, un saloon, une épicerie qui vend de tout et un maréchal-ferrant qui est aussi boulanger et parfois boucher, il n’y a plus que des habitations, dont certaines défient les lois de la logique. Ah oui, et aussi une prison, la seule bâtisse dont une partie est construite en pierre et non en bois, et à moitié squattée par un notaire qui a bien des attributions. Ne cherchez pas la mairie, allez voir la prison, c’est là que tout ce qui est officiel se traite.


Le tout traversé par une seule et unique rue centrale qui n’est même pas rectiligne. Un trou perdu, vous disais-je.


Les distractions sont rares, et quand un nouveau venu arrive chez nous avec deux enfants en bas âge, il devient illico l’attraction locale, surtout s’il malmène au poker mon grand frère, roi autoproclamé de ce jeu.


Depuis trois jours qu’il a mis les pieds à Reddaisy Town, Edward Kenway, le nouveau venu en question, est gentil avec moi, contrairement à la plupart des hommes qui me traite souvent en souillon, y compris ma famille. Exception faite du shérif qui m’a en pitié, mais je ne sais pas si c’est mieux.


Alors que mon frère aîné vient de me houspiller parce que je regarde la partie depuis quelques instants, l’agent fédéral lui intime carrément :



Un peu embêté par le statut particulier de l’étranger en question, John évite d’utiliser à la fois le « tu » et le « vous », lui qui d’habitude tutoie très souvent les gens pour marquer sa domination. Placidement, Kenway réplique :



John grommelle, il n’aime pas qu’on lui réplique ni qu’on se moque de lui à mots couverts, bien que je ne suis pas certaine qu’il ait compris la subtilité incluse dans la réponse. Néanmoins, son souci le plus urgent consiste en tous ces dollars qui ont changé de main.


Souhaitant se refaire, il demande :



Un grondement s’élève autour de la table de poker. Se tournant prestement vers ses autres frères, John se met à hurler :



Le plus téméraire, Peter, proteste vertement :



Sentant que ça peut vite dégénérer, Edward Kenway calme aussitôt le jeu :



Fortement intéressé, John caresse sa barbe :



Voyant qu’il n’aura pas gain de cause, John plisse du coin de la bouche :



Tout le monde, moi y compris, ouvre de grands yeux étonnés devant cette proposition incongrue. Clignant de l’œil, John prend à nouveau la parole :



Mi-figue mi-raisin, John O’Mahony fronce des sourcils :



Suavement, ayant sans doute deviné la suite, Kenway demande :



Mon frère se demande comment il doit interpréter cette dernière phrase, mais la perspective de regagner tous ses sous, ou presque, est prioritaire :



Amusé par la tournure des événements, celui-ci acquiesce :



Tout sourire, Edward Kenway se tourne à présent vers moi, qui suis toujours aussi stupéfaite :



Je joue franc-jeu, même si j’ai envie de hurler un énorme « oui » pour échapper momentanément à ma triste vie :



Je souris intérieurement devant cette façon de présenter les choses :



Ce qui ne m’engage à rien. Edward semble avoir compris mon souci vis-à-vis de ma fratrie. L’agent fédéral se tourne vers John :



Les minutes qui suivent me semblent interminables. Être l’enjeu d’une partie de poker, ça n’arrive pas tous les jours, surtout si le résultat peut devenir une furtive embellie dans ma triste vie toute grise. Mon cœur bat à toute allure, comme un cheval emballé.


Nous voici arrivés au moment critique durant lequel les protagonistes dévoilent leur main. Avec un grand sourire proche du rictus, mon frère aligne à nouveau un full, mais cette fois-ci aux As :



Je serre les poings, mon espoir vient de se briser en mille morceaux. C’était trop beau. Son vis-à-vis ne se démonte pas, et dévoile lentement une à une ses cartes sans rien dire, en commençant par un 7. La dernière carte posée, un grand murmure s’élève dans le saloon, puis quelques éclats de rire s’élèvent quand tous découvrent un carré de 2 !


Ajustant ses lorgnons, le notaire résume la situation :



Péniblement, John sort de son hébétude :



Tel que je le connais, John aimerait bien tenter quelque chose de pas très convenable, mais il comprend vite qu’il n’est pas en position de force. La grande majorité des personnes présentes ont visiblement basculé dans le camp de l’agent fédéral. De plus, le shérif n’attend qu’une occasion venant de sa part pour se faire un plaisir de le mettre derrière les barreaux. Contraint et forcé, mon frère préfère faire profil bas.


Flegmatiquement, Edward se lève, puis il s’adresse à moi :



Je suis étonnée par ce que je viens d’entendre :



Assez abasourdie, j’obéis, me demandant si je ne suis pas en train de rêver ! Nous sortons du saloon sous le regard souvent incrédule de tous les occupants.




Madame Dickinson



Depuis son arrivée en ville, Edward Kenway loue l’étage de chez madame Dickinson, une dame âgée qui ne sait plus monter les escaliers. Quand nous arrivons chez elle, curieusement, elle est déjà au courant :



Celui-ci ne semble pas étonné que sa loueuse sache déjà :



Ahurie, je regarde la vieille dame :



Madame Dickinson me scrute de la tête aux pieds :



Elle me désigne le poêle :



Edward Kenway s’adresse à moi :



La vieille dame reprend la parole :



Celui-ci se met à sourire :



Je ne vais pas détailler ma toilette et le reste, je suis trop fatiguée et abasourdie. Quelques minutes plus tard, je sombre avec béatitude dans le sommeil, dans un bon lit, un vrai lit avec des draps tout propres.




Gouvernante



Je me réveille, étonnée de l’endroit où je suis, puis je réalise. Je m’habille avec la robe que Madame Dickinson a choisie pour moi. En bas, la logeuse et son hôte sont déjà là.



Edward Kenway met les choses au point :



Curieusement, ça me fait quelque chose de l’appeler par son prénom. Edward ajoute quelques précisions, puis c’est au tour de Madame Dickinson.



Lui et moi montons à l’étage pour aller réveiller les enfants. Ceux-ci dorment dans le même grand lit. Il est incontestable que ce frère et cette sœur sont jumeaux, et que leur mère venait du même pays que moi.


Edward les réveille doucement :



Les deux enfants s’assoient dans le lit, puis ouvrent de grands yeux en me découvrant. La fillette demande :



Les jumeaux se lèvent aussitôt et viennent se coller contre mes jupes et jupons. Je ne sais pas quoi faire. Instinctivement, je caresse leurs cheveux. Leur père me dit :



Les minutes et les heures qui suivent me le prouveront. Je m’attache tout de suite à ces deux petits bouts. S’occuper d’eux est finalement beaucoup plus facile que je ne l’aurais cru auparavant. Même s’ils sont parfois épuisants, ils me revitalisent. J’entrevois une autre façon de vivre.




Une nouvelle vie



Tout se sait vite dans une petite ville comme la nôtre, surtout quand les distractions sont minces et qu’il n’y a qu’un seul journal qui manque souvent d’articles. Aujourd’hui, les lecteurs découvrent avec étonnement que la fille O’Mahony est devenue la gouvernante de l’agent fédéral, à la suite d’une partie de poker.


Moi qui suis la principale concernée, je suis étonné par ce que je lis, tellement c’est brodé, enjolivé ! J’espère que les personnes qui ont lu ce torchon ne croiront pas tout ce qui est écrit. Le rédacteur-journaliste est réputé pour ne pas être respectueux de la vérité. Il y a un mois, la banque de la ville voisine a été attaquée par douze cavaliers armés jusqu’aux dents, alors qu’il n’y avait en réalité que deux quidams munis chacun d’un vieux six-coups !


Quelques jours plus tard, alors que nous sortons tous les quatre de l’épicerie, accompagné de nos frères, John se plante devant nous, l’air menaçant :



S’avançant délibérément vers l’importun, Edward réplique :



Edward entrouvre sa veste, dévoilant son arme de service :



L’air visiblement ennuyé, mes autres frères ne bougent pas. John s’énerve un peu plus et avant qu’il ouvre la bouche, une voix forte retentit :



Fusil en main, le shérif intervient. Jetant un coup d’œil circulaire, mon grand frère s’exclame :



Un des frères riposte :



Un autre frère enchérit :



En grommelant, John s’éloigne, suivi par sa fratrie. L’incident est clos pour l’instant, mais je suppose que mon frère reviendra à la charge, il est trop persuadé que rien ne doit lui résister.


Mon nouvel employeur s’adresse au représentant de la loi :



Puis le shérif se tourne vers moi :



Je soupire, ce qui me dispense de répondre.




Faisons le point



Deux jours après cet incident, tandis que les enfants font la sieste et que je lave la vaisselle, Madame Dickinson met carrément les pieds dans le plat :



Assiette en main, je m’exclame :



Je soupire :



La réponse tombe aussitôt :



Je ne sais pas quoi dire. Madame Dickinson revient à ses moutons :



Ayant fini, je m’essuie les mains :



La logeuse argumente :



Rangeant la vaisselle, je soupire à nouveau :



La logeuse ne lâche pas prise :



Cette réponse me désarçonne. Je tente de faire le point : non, je ne suis pas amoureuse de cet homme, mais j’ai vite compris qu’il pouvait constituer mon billet pour une vie meilleure, loin de ce trou à rat et surtout loin de mes frères et de leur clique. Jouer les gouvernantes me plaît bien, les enfants sont adorables et commencent à me prendre pour leur mère. Il faut dire que je lui ressemble un peu.


Madame Dickinson s’impatiente :



Les enfants, c’est bon. Reste le père. Je songe à ce que vient de dire la logeuse.


Oui, celui-ci est nettement plus gentil que la plupart des hommes que je connais ici. De plus, il est agréable physiquement et en conversation. Le gros souci est qu’un homme ne se contente pas de vaines paroles, il lui faut du concret. En clair, il faudra que je couche, mais si Edward se comporte au lit comme il se comporte dans la vie, ce passage obligé ne devrait pas être désagréable.


Mais où tout ça mènera-t-il ?

Et puis, je perdrais la seule chose que j’ai et qui a encore un peu de valeur…


Je crois avoir compris que je ne lui suis pas indifférente. Je lui rappelle sans doute sa défunte femme à laquelle il était visiblement très attaché, mais je reste persuadée que je n’ai aucune chance. Je ne suis qu’une gamine pour lui.



Madame Dickinson lit dans mes pensées ou quoi ? Perturbée, je pense tout haut :



Repensant aux jours derniers, je souris :



Malgré moi, je deviens songeuse :



Madame Dickinson se met à rire. Soudain, elle change de conversation :



Puis elle se tait, comme perdue dans ses pensées. J’en profite pour terminer ce que j’avais à faire.


Oui, une solution serait de devenir Madame Kenway, j’y ai déjà songé. Je ne me fais pas d’illusions à ce propos, mais c’est vrai que…


Mais ne rêvons pas trop vite.


Si je m’y mets vraiment, être sa maîtresse sera facile, mais peu honorable. Être sa femme sera moins aisé, nettement moins. Cependant, rester la gouvernante des enfants est à ma portée, sans compromettre le peu qu’il me reste : mon honneur.


Je peux tâter le terrain, aussi bien pour ma lettre de recommandation que pour autre chose de plus… intime. Il me reste un peu plus de deux semaines pour arriver à mes fins, sachant que je ne peux agir sur le père qu’après l’endormissement des jumeaux, ce qui laisse peu de marge, mais qui ne risque rien n’a rien.


Et surtout éviter de venir avec mes gros sabots, car Edward comprendra tout de suite…


Non, finalement, le plus simple pour moi est de rester naturelle, comme je suis, et advienne que pourra…




Autre discussion entre femmes



Ma petite vie s’écoule joyeusement, les jumeaux sont adorables, le père est gentil, ainsi que notre logeuse, même si elle se mêle parfois de ce qui ne la regarde pas. Mon frère ne nous cherche plus de problème : ayant mis sa famille à contribution, il doit constamment surveiller son petit monde pour éviter les catastrophes, et ça lui prend tout son temps. L’adjoint du shérif m’a rapporté un de ses propos :



Mais moi, je n’ai pas envie de revenir.


Fidèle à son habitude, tandis qu’elle s’occupe du potage du soir et que nous ne sommes plus que deux dans la cuisine, madame Dickinson n’y va pas par quatre chemins :



Madame Dickinson met sa louche sous mon nez :



Posant mes mains sur la table, je soupire :



Madame Dickinson confirme :



Je rougis et préfère ne pas répondre. Madame Dickinson se met à rire :



Puis nous passons tacitement à un autre sujet, en attendant que revienne Edward qui est parti au loin, faire une inspection.




Bientôt l’échéance



Fidèle à mon engagement, je reste les jours suivants dans mon rôle de gouvernante, ce qui n’est pas compliqué, je m’entends à merveille avec ces bouts de choux, je suis sur un nuage, mais malheureusement, le temps passe trop vite.


Ce soir, les enfants étant couchés ainsi que notre logeuse, alors que nous sommes à trois jours de l’échéance, Edward se confie un peu, tandis que nous jouons aux dames en face à face :



Edward est très proche de ses enfants, donc une femme non maternelle avec eux n’a aucune chance. Sauf si elle retente sa chance dans vingt ans, quand les jumeaux auront quitté le nid. Ayant soigneusement pesé le pour et le contre, j’avance un pion, tout en demandant :



Étonnée, je ne m’attendais pas à cette réflexion. Néanmoins, je saisis la balle au bond :



Faisant glisser à nouveau un pion, je m’étonne :



Comme je m’y attendais, il capture un de mes pions :



Ma situation sur le damier n’est pas fameuse, et cette conversation me met mal à l’aise. Je propose une petite pause :



Je me lève. Je me dirige vers le poêle sur lequel une bouillotte est posée. Dans mon dos, Edward se lève aussi, si j’en crois un bruit de chaise. Je crois sentir sa présence juste derrière moi. Sa voix résonne à mon oreille :



Un peu inquiète, je ne me retourne pas :



Entendant cela, je pâlis :



Délicatement, il pose ses mains sur mes épaules :



Je deviens écarlate. Ses mains glissent le long de mes bras.



Il respire un grand coup :



Je réponds d’une petite voix :



D’une voix triste, il confirme :



M’agitant, je proteste :



Je tente de me retourner, mais il m’en empêche :



Ses mains atterrissent sur mes hanches, je frissonne. Il continue sa confession :



Je ne le connais que trop bien, puisque lui et moi sommes ce soir dans la même pièce, quasiment un mois plus tard après cette fameuse partie de poker qui a fait basculer ma vie :



Il cherche ses mots :



Je frissonne à nouveau quand ses mains glissent de mes hanches à mon ventre puis se rejoignent. Mon employeur continue :



Tétanisée, j’ai l’impression que le monde s’effondre autour de moi, dans les ténèbres. Dépitée, je lâche un faible :



Le soleil revient aussitôt, je frémis de plaisir, mon avenir me semble soudain dégagé ! Essayant de me contenir, je réponds vivement :



Bien que je voudrais me retourner, je ne peux pas, je reste prisonnière de ses bras. Et puis, je suis bien ainsi… Il poursuit le fil de sa pensée :



Stupéfaite, je m’exclame :



Mon cœur commence à battre plus vite :



Délicatement, il murmure à mon oreille :



Ces paroles me font vibrer, j’avais tellement envie de les entendre d’un homme. Je ne peux m’empêcher de dire à mi-voix :



Se calmant un peu, il continue :



Je connais assez Edward pour savoir qu’il ne ment pas. Du moins, maintenant. Mais qui me dit qu’emporté par sa passion, il ne va pas oublier sa promesse ? Néanmoins, un point me semble obscur, alors je demande maladroitement :



Je frissonne malgré moi, mais c’est un frisson très agréable. Me serrant plus fortement, posant son menton sur mon épaule, sa joue presque contre la mienne, Edward continue :



Je fronce des sourcils :



Qu’il souhaite que je sois sa maîtresse, je m’y attendais, mais pas à ce genre de proposition d’épouse et de mère ! De son côté, la réponse tombe aussitôt :



Tandis que ses mains caressent délicatement mon ventre, il se plaque maintenant complètement contre moi, son torse contre mon dos. Je sens quelque chose de dur dans mes lombes, et ce n’est certainement pas son arme ni son ceinturon. Je suis peut-être vierge, mais je ne suis pas née de la dernière pluie, même si j’ignore encore certaines choses dans mon inexpérience :



Mon corps se laisse aller contre lui. Mon esprit résiste encore un peu :



Même si tout ce que j’entends m’enthousiasme, j’ai l’esprit pratique : je veux bien tout abandonner ici pour cet homme et ses enfants, mais j’aimerais avoir des garanties pour les jours et les mois qui viennent.



Je m’exclame :



Capturant voracement mes seins et m’embrassant dans le cou, malgré mon abondante chevelure, il murmure entre deux baisers brûlants :



Ravie d’être désirée de la sorte, je le gronde néanmoins :



Je crois bien qu’il a raison, il faudra que je m’habitue, mais je pense que je m’y ferai très vite !