n° 22058 | Fiche technique | 24862 caractères | 24862 4070 Temps de lecture estimé : 17 mn |
17/10/23 |
Présentation: Des gendarmes, des voleurs, des artistes et des plombiers dézingueurs. | ||||
Résumé: Une fuite par les toits, un sorbet citron basilic et des "spotters". | ||||
Critères: #humour #délire #aventure #policier fhh extracon inconnu uniforme exhib noculotte strip vidéox photofilm fellation cunnilingu préservati pénétratio double sandwich fdanus fsodo | ||||
Auteur : radagast Envoi mini-message |
Contre toute raison géographique, la rue de Lorraine reliait la place de Bordeaux à la Rue de Nice. Cette charmante artère très fréquentée abritait nombre de commerces, restaurants, bars et magasins de luxe, tels que bijouteries, maroquineries et une galerie d’art. Les cafés et les fleuristes accaparaient les trottoirs pour y installer des tables et des étals odorants et colorés.
L’on pouvait distinguer au-dessus des toits les murailles de la citadelle.
Cet envahissement coloré et odorant ne gênait guère la circulation automobile vu que ce quartier faisait partie du cœur de ville, une zone autour de l’ancienne forteresse totalement piétonnisée. Seuls y circulaient les camions de livraison tôt le matin, les véhicules blindés pour transport de fonds et les voitures de patrouilles policières.
Robert Lesein s’installa en terrasse du Café de la Paix, commanda un café et ouvrit son journal, les Corses d’Orange à la page des paris turfistes.
De temps en temps, il consultait son smartphone, envoyait ou lisait un message.
Un observateur attentif aurait remarqué que le dénommé Robert s’intéressait à autre chose qu’au tiercé.
Un observateur encore plus attentif aurait découvert que d’autres individus se comportaient de la même façon, venaient s’installer au même endroit, aux mêmes heures, mais à d’autres jours, et ce depuis près de trois semaines.
L’objet de leur intérêt se trouvait sur le trottoir d’en face, au lieu-dit La Demoiselle à la Perle, la galerie d’art la plus réputée de la région.
Les amis de Robert se nommaient Denis Gaud, Omar Mite et Yves Égée. Tous faisaient partie du gang des Primates comme les nommait la presse. Spécialisés dans les hold-up spectaculaires et rémunérateurs, ils revêtaient des masques de grands singes en guise de déguisement. Gorille, orang-outang, chimpanzé et bonobo faisaient les choux gras des journalistes. Jusqu’à maintenant, ils n’avaient fait aucune victime grave, à part quelques bosses ou mandales distribuées. Les journaux se gaussaient des poulets, mais craignaient aussi un dérapage, les hold-up s’effectuant au milieu de la foule. Les intéressés fuyaient les lieux des braquages en moto, scooters, voire même en trottinettes électriques.
Lesdits poulets ne chômaient cependant pas. Des indices concordants signalaient la présence du gang en leur bonne ville.
Il fallait cependant serrer le groupe en flagrant délit.
Aussi, de recoupements en déductions, ils en arrivèrent à surveiller La Demoiselle.
C’est de cette façon que les membres du gang furent repérés, les surveilleurs furent surveillés très discrètement par des policiers et des gendarmes déguisés en monsieur ou madame « toulemonde ». L’opération risquée nécessitait les forces conjointes de la gendarmerie et de la police.
L’assistant de la fleuriste qui transportait les pots, la jeune femme qui promenait son bébé dans une poussette, l’employé communal qui arrosait les bacs à fleurs et balayait le caniveau, même le gars qui faisait la manche en dessinant à la craie sur le trottoir. Ainsi que le type qui faisait faire son petit tour à un clébard toutes les deux heures, à croire que le bestiau avait la prostate. Tout ce petit monde discutait avec les commerçants et les habitants. Première et unique règle pour établir une surveillance, se fondre dans le paysage, avoir une activité banale. Pas comme le gang qui glandait à la terrasse des bistrots.
Le flic qui dessinait avait fait les beaux-arts ; le bébé dans la poussette était en celluloïd ; l’assistant de la fleuriste en profitait pour draguer sa jolie patronne, en réalité la sœur d’un gendarme ; le type qui sortait de l’immeuble logeait chez sa sœur et promenait un chien retraité de la police, le toutou remuait la queue, heureux de reprendre du service.
Bref, les truands notaient les heures d’ouverture, de fermeture, les habitudes du personnel de la galerie, ainsi que les heures de patrouilles de flics en tenue ; les flics en civil, eux, surveillaient les truands qui surveillaient la galerie d’art. Qui surveillait les flics ? Mystère.
Hormis les commerces, la rue était réputée pour ses beaux immeubles et ses appartements cossus. Dont celui mitoyen de la boutique, une belle construction de six étages à la façade de grès rose, sis au 69 rue de Lorraine.
≠≠≠≠
Bernadette Andert mettait la dernière touche à son maquillage, car cet après-midi elle devait rencontrer Rémi Brive, un jeune homme bien de sa personne, galant et attentionné.
Elle l’avait rencontré par le plus grand des hasards alors qu’elle venait de crever. Ce charmant jeune homme lui avait placé sa roue de secours en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire.
Bernadette en avait ras la casquette, ou plutôt le képi. En effet, son mari était capitaine, capitaine dans la brigade de gendarmerie de la préfecture du département. Il venait de prendre du galon et de recevoir sa mutation, premier poste en tant que pitaine. Et depuis qu’il occupait ses nouvelles fonctions, plus de sorties en amoureux, plus de promenades en forêt, plus de restaurants, plus de cinémas, plus rien, le vide intersidéral. Il n’y en avait plus que pour les réunions ou les réceptions avec madame la préfète, les entretiens avec le maire, le président du conseil départemental, même de l’évêque, enfin avec tous les corps constitués comme on disait dans les milieux autorisés. Constitués de quoi, elle se le demandait.
Elle pouvait faire ceinture pour toutes ses activités à elle ! Surtout qu’elle se faisait suer comme un rat décédé dans ce type de soirées pince-fesses, donc, elle les évitait autant que possible, préférant rester chez elle ou faire du shopping. Mais ça allait bien cinq minutes, ce genre d’occupation, surtout que dans une ville de cent mille habitants, tu as vite fait le tour.
Arrivés depuis peu, personne ne la connaissait encore. Pourtant, elle ne manquait pas de charme, loin de là. Blonde au visage fin et avenant, la bouche pulpeuse, un petit nez en trompette, les yeux bleus rieurs, une silhouette presque parfaite – elle trouvait ses fesses trop volumineuses –, de longues jambes de sauteuse en hauteur et surtout une paire de seins capables de filer des fourmis dans les doigts de tout homme normalement constitué, même l’évêque. Pas des zeppelins, mais presque. Pas tout à fait vingt-huit ans, elle faisait son petit effet auprès de la gent masculine.
Aussi, aujourd’hui, alors que son capitaine de mari dirigeait une obscure cellule de crise, elle répondait à l’invitation de Rémi Brive, qui l’avait si courtoisement dépannée.
Si elle devait attendre son mari pour sortir, l’âge de la retraite aurait sonné qu’elle patienterait encore. Elle revêtit sa plus jolie robe printanière, chaussa ses sandales à semelles compensées, prit cependant par précautions une longue gabardine, car à la météo ce matin, ils annonçaient des risques d’orages.
Elle quitta donc la caserne, guillerette, le nez au vent, avec juste une petite pochette pour ranger quelque menue monnaie, sa carte bancaire et son téléphone.
Elle visita moult boutiques d’antiquaires, une galerie d’art – elle peignait en dilettante –, et se « perdit » dans les ruelles de la vieille ville, s’extasiant sur des passages voûtés, des portails de bois sculptés ou des frontons ornés d’animaux fantastiques taillés dans la pierre. Comme la chaleur s’intensifiait en ce début d’après-midi, elle rejoignit le lieu du rendez-vous, un bar/glacier décoré façon auberge du moyen âge.
Le gentil Rémi l’attendait déjà.
Alors qu’elle admirait les jolies poutres sculptées, il revint avec les commandes. Comment s’y prit-il, nul ne le saura jamais, mais il renversa le sorbet dans le décolleté de Bernadette qui poussa un grand Hiiiii de surprise.
Sur ce, il attrapa une serviette en papier et entreprit de nettoyer la glace qui coulait sur la poitrine et entre les seins de la belle.
Il suspendit son geste en rougissant un peu, se rendant compte de l’inconvenance de son attitude.
Il la regarda dans les yeux, elle ne put qu’éclater de rire devant son regard de Chat Potté. Rassuré, il ramassa toutes les serviettes sur les tables avoisinantes et les déposa devant elle.
Il revint bien vite avec un autre sorbet, un tas de serviettes et un sorbet mangue pour lui.
Elle accompagna son petit hochement de tête d’un sourire. Elle l’observa à la dérobée. Elle ne l’avait pas trop regardé lors de leur première rencontre. Grand, plutôt jeune, un corps de sportif, de jolis cheveux bruns un peu longs, un t-shirt blanc et un jean bleu, tout simples. Avec sa barbe de trois jours, soigneusement entretenue, son teint hâlé, il faisait très Latin Lover. Elle se remémorait avec délices l’instant où il l’avait appelée « mademoiselle ». Une éternité qu’un homme ne lui avait dit ce mot.
Aussi apprécia-t-elle la conversation de ce jeune homme charmant, qui travaillait chez un opticien – au vu de ses maladresses, il ferait mieux de consulter. Il lui raconta aussi l’histoire de la ville, car du temps où il était étudiant, pour arrondir ses fins de mois, il faisait guide pour touristes soucieux de se cultiver.
Bernadette hésita un peu, elle hésitait beaucoup ces derniers temps.
Elle ne put s’empêcher de glousser en le suivant, alors qu’il lui expliquait la signification de certaines sculptures, des noms de rues et des enseignes. Effectivement, il n’habitait pas loin, dans un petit studio au troisième étage d’un vieil immeuble, sis au 61 rue de Lorraine.
Rendus dans l’appartement, il s’avéra difficile de nettoyer la gorge d’Aurélie sans retirer la robe, ce qui fut réalisé non sans rires et gloussements. Rémi constata que le soutien-gorge lui aussi gênait pour atteindre certaines zones du corps, Bernadette tenta bien de convaincre son hôte que ce n’était point nécessaire, mais sans y mettre beaucoup de conviction.
Il goûta chaque sein et téton, tentant de retrouver la saveur du sorbet citron/basilic, à moins que ce ne fût basilic/citron !
Toujours en léchant la peau de la jeune femme, il descendit plus bas que le nombril, persuadé que le sorbet diabolique s’était glissé sous la culotte, qui se retrouva jetée au milieu de la pièce. Rémi continua ses recherches du bout de la langue, langue sournoisement insérée dans le terrier divinement fendu.
Elle se tenait presque debout, les fesses posées sur le rebord de l’évier, les jambes écartées et flageolantes, accrochée d’une main au robinet et l’autre aux cheveux de son pourlécheur.
Qui eût pu prévoir qu’elle eût pu se retrouver dans une telle situation ce matin en faisant la bise à son mari pressé. Personne, et surtout pas elle. Mais en y réfléchissant bien il n’avait qu’à s’en prendre à lui-même, ses nouvelles fonctions lui dévoraient tout son temps, et il la délaissait. En terme juridique, elle se bâtissait un alibi.
Un bruit et des voix venus de la rue la sortirent de son agréable langueur. Elle poussa un hurlement de souris entrée par hasard dans un symposium de matous.
Puis vint ensuite le très célèbre ciel mon mari. Que n’entendit pas Rémi, car Bernadette venait de serrer les cuisses et de coincer le visage du malheureux entre elles. Car dans la rue se trouvait une flopée de gendarmes, capitaine en tête, accompagné du commissaire de police, un certain commissaire Magret, lui aussi entouré d’une nuée de flics. Apparemment, une opération conjointe se tramait. Ce n’était quand même pas pour elle seule ?
Les forces de l’ordre encerclaient le quartier. Rémi n’en menait pas large non plus, car même si l’on se sait innocent, on ne l’est pas forcément pour un poulet suspicieux.
Elle enfila le seul vêtement qui lui tomba sous la main, sa gabardine. Elle s’enfuit ainsi, laissant là, robe et sous-vêtements, certainement paumés sous un meuble.
ϠϠϠϠ
Le Capitaine Roland Andert donnait ses ordres tout en discutant avec son homologue, le commissaire Magret, un bedonnant presque chauve.
ϠϠϠϠ
Bernadette passa la tête par le fenestron, examina les environs, ne remarqua rien de particulier et sortit à quatre pattes de l’ouverture. Le toit était relativement plat, pas un de ces trucs pentus comme on en voit dans les films policiers. Des cheminées, des bouches d’aération et des antennes hérissaient les lieus. À petits pas prudents, elle se mit à avancer vers le toit suivant. Elle venait de jeter un regard en bas, ça grouillait d’uniformes.
Un toit, deux toits, trois toits… si ce n’était aussi risqué, elle se serait amusée avec ce genre de comptine. Heureusement dans ce quartier les immeubles étaient mitoyens, et s’ils ne l’étaient pas, une arche servait souvent de passerelle entre eux, d’où l’avantage de vivre dans une ville où le centre historique médiéval était classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Elle en était au sixième bâtiment quand la chance sembla lui sourire. Jusque-là, aucune fenêtre ne lui avait offert la possibilité de pénétrer dans un autre immeuble. Elle craignait qu’un flic un peu rêveur ne lève les yeux au ciel, ou plus prosaïquement, un voisin à sa fenêtre ne donne l’alerte et qu’elle se retrouve devant son mari, uniquement vêtue d’un imperméable.
Sa chance prenait la forme d’un fenestron ouvert et d’une échelle qui en sortait, pointant le nez au-dehors. Avant de s’y aventurer, elle regarda cinq étages plus bas, dans une venelle, ça grouillait toujours autant d’uniformes bleus. Elle se retrouva dans un couloir vide d’où pendaient des fils électriques. Des travaux en cours laissés en plan par des ouvriers effrayés par l’invasion des gallinacés.
Elle descendit prudemment les premières marches, atteignit le premier palier quand elle entendit des voix et des pas qui montaient des étages en dessous. Mais elles allaient se calmer, ces volailles !
ϠϠϠϠ
Un type venait d’ouvrir une porte derrière elle. Un gars assez jeune, épais comme un sandwich SNCF, des lunettes à la Harry Potter, les cheveux en bataille.
Elle aviserait en temps voulu, la priorité étant d’échapper aux pandores. Elle suivit le type pour se retrouver dans un appartement chic, avec canapé en cuir, table basse en bois et céramique, tapis persan, une reproduction de Dali accrochée au mur. Un comptoir séparait la cuisine américaine du reste de l’appartement. Le tout devait bien faire dans les soixante mètres carrés. Connaissant les tarifs dans cette ville, le loyer devait valoir son pesant d’or.
Mais le plus stupéfiant était le nombre de personnes qui s’agitaient dans le logement. Six ou sept hommes et femmes s’occupaient de matériel cinématographique, caméra, micros, projecteur, à tel point que la circulation s’avérait difficile entre les meubles et les instruments.
Un petit gros chauve s’avança vers elle.
Elle s’apprêtait à répondre oui, un gros problème, je suis une femme mariée et respectable quand elle vit entrer dans l’appartement deux policiers venus poser des questions. S’ils l’interrogeaient, ils se seraient eux-mêmes posé des questions en trouvant la femme du pitaine, sans ses papiers, et surtout nue sous son imper dans un appart où se tournait un film de cul.
C’est quand même un comble, se disait-elle, obligée de tourner dans un porno pour que son mari ne s’aperçoive pas qu’elle avait failli fauter.
Ϡ
Huit minutes plus tard, elle ressortait de la salle de bain, nue à part des bas Dim-up et des chaussures avec des talons de dix centimètres. Heureusement, les flics n’étaient plus là. Elle était maquillée comme un camion volé, coiffée d’un chignon vaporeux, la maquilleuse lui avait même fait un brushing sur la minouche. La découvrant nue sous son imper, l’habilleuse encensa elle aussi sa conscience professionnelle.
Un assistant lui fit passer une feuille où se trouvaient les dialogues, qui tenaient en trois phrases.
- — Je ne sais comment vous remercier de vous être déplacés aussi rapidement.
- — J’aurais bien une petite idée, répond le patron plombier en reluquant le Tapis Persan de l’actrice.
- — Ah, moi aussi, salive-t-elle en se mettant à genoux devant les hommes de l’art – c’était dans le script.
Bernadette imaginait le plombier lambda comme un petit gros dans la cinquantaine, le visage couperosé, un mégot au coin des lèvres, vêtu d’un t-shirt un peu court qui ne cachait rien de son nombril velu, d’un jean taille basse qui mettait en valeur son célèbre sourire, et d’une casquette Pastis Buval.
Mais les spécimens qui lui faisaient face étaient d’un autre modèle. Grands bruns baraqués, ils faisaient plus maîtres-nageurs qu’installateurs de pompe à chaleur. L’un se nommait Momo, le patron Bébert.
Selon le script elle devait baisser la fermeture à glissière des salopettes, ce qu’elle fit. Elle découvrit que les types non seulement s’épilaient totalement, mais ne portaient pas de sous-vêtements. Elle frémit à l’idée de coincer les tuyauteries dans la fermeture Éclair. Un coup à se faire dépiauter le saucisson.
Les deux robinets de belle taille jaillirent des vêtements, elle les attrapa d’une main ferme et entreprit de les bisouiller. Ils possédaient chacun un bel outil.
Ils émirent des Ah, des Oh, le plus talentueux alla même jusqu’à Ah oui, Oh que c’est bon, la belle salope. Certes, ce n’était pas du Godard ou du Lelouch, ou alors du Lelouch Chelou.
Elle les goba entièrement en songeant aux forces de l’ordre qui patrouillaient dans les rues. Elle les fit reluire de salive tandis qu’ils se dévêtaient entièrement. Elle continuait à pomper l’apprenti alors que le patron passait derrière elle et perquisitionnait d’un doigt curieux sa salle des fêtes.
Quelques coups de langue agile lui éveillèrent le clito. Elle voyait passer autour d’elle le preneur de son et le cameraman, qui zoomait en gros plan sur sa bouche ou ses fesses.
Satisfait de ses travaux préparatoires, le plombier n° 1 lui agrippa les hanches et entreprit de faire le raccordement, après avoir revêtu une combinaison étanche. Elle se retrouvait coincée entre les deux, chacun jouait à à toi, à moi avec son corps, ses seins opulents ballottant sous elle.
Puis, sur ordre du metteur en scène, ils inversèrent les positions.
Rémi lui avait ouvert l’appétit, la fuite devant les gendarmes avait fait monter son taux d’adrénaline, et maintenant sa participation à cette œuvre cinématographique la faisait grimper au septième ciel. Une sensation familière lui incendiait le ventre, lui embrasait les seins et lui faisait tourner la tête. À tel point qu’elle en perdit la notion du temps.
Bernadette sentit un liquide visqueux et froid lui napper le fondement. Elle se retrouva coincée comme la tranche de jambon d’un sandwich entre les deux plombiers. Elle avait déjà essayé le passage par le Velux avec son mari, sans grande conviction. Mais Eugénie Groploplo se devait de faire bonne figure. Elle écarquilla cependant grand les mirettes quand Momo lui ouvrit de nouvelles perspectives alors que Bébert lui vérifiait la nursery.
Une assistante lui mit alors devant les yeux un texte à déclamer. Une suite de : Oh oui, Oh, encore, encore, mettez-moi tout alors que la caméra filmait en gros plan les artisans en pleine activité. Dans la pièce retentissaient ahanements et gémissements.
Pour terminer en beauté, Momo et Bébert se purgèrent les robinets sur son ventre et ses seins.
Elle éprouvait quelques difficultés à reprendre ses esprits, mais vérifia tout de même dans la rue s’il restait des poulets ou pandores.
Bernadette jeta un coup d’œil au montant du chèque, quatre mille euros. C’était bien payé pour deux heures de boulot. Elle avait quand même donné de sa personne. Elle savait déjà comment utiliser cette manne : un cadeau pour son mari, un spa pour elle avec massages, et pourquoi pas un week-end en amoureux.
ϠϠϠϠ
La femme du capitaine réintégra ses pénates bien avant le retour de son mari. Après une douche bien méritée, elle prépara un repas de fête, histoire de se faire pardonner une faute qu’il ignorait. Elle éprouvait cependant quelques difficultés à marcher et à s’asseoir, certaines parties de son anatomie ayant été mises à rude épreuve.
Elle eut des frissons dans le rectum en imaginant son mari tomber sur sa performance.
Le soir, alors que son mari rédigeait son rapport, elle examina la carte de visite :
Les films du Grand Braquemard
Jan Culaçek
Producteur réalisateur
06… 00
Jan Culaçek, certainement un pseudo.
Après quelques hésitations, elle décida de garder cette carte. Juste au cas où. Sans arrière-pensées malsaines, juste pour booster la carrière de son mari si le besoin s’en faisait sentir !