Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 22080Fiche technique51695 caractères51695
8776
Temps de lecture estimé : 36 mn
29/10/23
Présentation:  Un homme est accusé d’infidélité par sa femme. Après investigation, il retournera l’accusation contre son épouse.
Résumé:  Un homme est accusé par sa femme de l’avoir trompé, photo à l’appui. Il va investiguer et découvrir une supercherie qui dépasse le cadre de son couple.
Critères:  extracon vengeance photofilm
Auteur : Briard      Envoi mini-message

Série : Il y a divorce et divorce

Chapitre 02 / 02
Il y a divorce et divorce_2

Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…



Résumé de l’épisode précédent :

Un homme est accusé par sa femme de l’avoir trompé, photo à l’appui. Il va investiguer et découvrir une supercherie qui dépasse le cadre de son couple.



deuxième partie



Steven


Steven prit ses enfants dans ses bras et les embrassa tendrement.



Steven se dirigea vers la salle d’audience, entouré de ses trois enfants et de Madison qui les avait rejoints. Ils s’installèrent derrière lui, dans sa rangée.

Janice arriva avec Pierre-Alain et, sans un regard vers eux, s’installa de l’autre côté de l’allée séparatrice.

Steven fit le tour de la salle des yeux et nota la présence d’un nombre important de collaborateurs, mais aussi de proches venus spécialement pour l’occasion. Ses yeux se posèrent sur son aînée.



Madison se leva et vint auprès de Steven.



Elle retourna s’asseoir. Une voix annonça la cour et tout le monde se leva. Lorsque l’assemblée se fut rassise, la juge prit la parole.



Un léger murmure se fit entendre dans la salle.



Janice avait légèrement pâli. Elle tourna le visage vers celui qui était encore son mari l’air interrogateur.



La juge se tourna vers l’écran géant sur lequel on distinguait le couple faisant l’amour de la photo laissée par Janice.

Ce fut Pierre-Alain qui répondit.



Toute l’assemblée se tourna vers Steven.



Steven ôta sa veste qu’il tendit à Alicia, puis déboutonna sa chemise qu’il retira et la confia également à sa fille. Il tournoya lentement sur lui-même. Le murmure reprit dans la salle.



Steven reprit ses deux vêtements et se rhabilla.



La juge donna la consigne de redresser la photo.



Un murmure nettement plus fort que le précédent s’éleva de la salle.



Le compagnon de Janice se leva.



L’homme blond montra soudain son vrai visage. Un visage de haine et de méchanceté. La chemise tomba et les murmures s’amplifièrent dans la salle. Derrière le bras gauche se trouvait la trace encore bien distincte d’un tatouage, réplique parfaite de la tâche de la photo, mais qu’on avait visiblement tenté vainement d’effacer.



La juge se tourna vers Pierre-Alain et ordonna.



Steven se déplaça et vint se positionner au bout de la rangée derrière Janice et Pierre-Alain, et pointa du doigt une femme brune arborant de superbes lunettes de soleil.



L’assemblée lança un rire sonore qui détendit l’atmosphère devenue pesante. La femme se leva et vint se déchausser devant la juge, exposant une cicatrice sur la plante du pied droit.



La juge remercia la femme et lui demanda de retourner à sa place.



L’air mauvais avait fait place à un profond abattement. Les épaules rentrées et la tête basse, Pierre-Alain Boisette suivit l’agent de police et sortit de la salle d’audience. La salle était agitée, profondément choquée par cet extraordinaire revirement de situation. La juge appela au silence l’assemblée et s’adressa à Janice et Steven.



Le juge saisit son marteau et frappa un grand coup sur le socle.



Steven se tourna vers ses enfants qui avaient tous les trois les larmes aux yeux. Alicia le prit dans ses bras.



Addison et Anthon serrèrent chacun leur tour leur père en le félicitant.



Steven se tourna vers la salle cherchant Madison des yeux, mais il ne la vit nulle part et se résigna à quitter le tribunal après avoir serré un nombre incalculable de mains.



Janice


Avoir vu la détresse dans les yeux de Steven avait retourné Janice. Elle ne savait plus trop si elle avait eu raison de le défier par ses propos et par son attitude. Bien sûr, elle avait eu quelques rapports avec Pierre-Alain ; bien sûr, elle y avait pris du plaisir. Mais, si elle avait voulu l’atteindre et le blesser, elle sentait au fond d’elle-même qu’elle l’aimait toujours. Elle n’avait fait que se laisser guider par quelqu’un de protecteur, lui permettant d’assouvir son désir de vengeance, de faire mal à celui qui l’avait humiliée. En le voyant aussi atteint par sa conduite provocante, elle fut mal à l’aise et demanda à Pierre-Alain de lui offrir un café pour s’éloigner de ses enfants et ne plus subir leurs regards chargés de reproches. Elle avait hâte de rentrer dans la salle d’audience et que toute cette mise en scène se termine. Elle voulait être reconnue dans son bon droit, rien de plus.

Dès les premiers instants du procès, elle se sentit décontenancée. Comment se pouvait-il que Steven se soit rendu à la conciliation ? Pourquoi ne l’en avait-on pas avertie ? Que s’y était-il dit ?



Janice sentit que les choses ne se passaient pas vraiment comme elle l’avait imaginé. La juge avait coupé froidement la parole à Pierre-Alain qui s’était rassis avec l’air d’un enfant pris en faute.

Steven, bien que très pâle, semblait tellement sûr de lui que cela la décontenançait. Voilà maintenant qu’il retirait sa veste et sa chemise pour montrer à toutes et tous le dos de ses bras.

Cette tâche, elle la connaissait très bien. Combien de fois, après l’amour, en avait-elle suivi le contour avec son index ? Elle suivit la démonstration de son mari, ne comprenant pas vraiment où il voulait en venir, mais sentant que son assurance et sa détermination ne présageaient rien de bon. Elle savait d’expérience que, lorsqu’il était dans cet état d’esprit, il était à même de professer les plus brillantes démonstrations.


Voilà que Steven interpellait Pierre-Alain, lui demandant d’exposer, lui aussi, le dos de ses bras. Elle vit le policier de garde s’avancer l’air menaçant et son voisin obligé de se lever et de retirer à son tour sa chemise. Ce qui s’ensuivit la laissa sans voix et complètement perdue.


Pierre-Alain était en fait un imposteur qui avait menti à tout le monde et à elle en premier lieu.


Elle assista, au bord de l’asphyxie, à la victoire écrasante de Steven et à la déroute totale de celui qu’elle avait eu le malheur d’appeler son compagnon. Lorsque son mari posa la dernière question à la juge, Janice crut se trouver mal. Ses jambes tremblaient et elle se sentait incapable de se relever. Elle resta là, hagarde, les yeux pleins de larmes, ne sachant quoi faire. Au bout d’un temps qui lui parut très long, elle entendit la voix d’Anthon la prenant dans ses bras et la soulevant de son banc. Alicia et Addison la regardaient avec un air compassionnel plein d’amour, certes, mais d’un amour meurtri.



Alicia lui prit le bras.




Steven


En rentrant à son domicile, Steven trouva une lettre de sa compagnie qui l’attendait dans la boîte. Elle n’était pas timbrée et Steven pensa que c’était Madison qui l’avait glissée dans la boîte. Il la décacheta et la lut attentivement. Le président le mettait en congés pour dix jours à compter de la fin du procès et qu’il serait informé des conditions de reprise de son activité.


Ce courrier le rassura totalement quant aux intentions de son employeur vis-à-vis de lui. Madison lui avait rappelé les valeurs fondamentales sur lesquelles le conseil d’administration ne transigeait pas. Il pensait qu’elle avait dû informer le siège des conclusions de la juge et que toute menace quant à son emploi au sein de la firme était définitivement écartée.


Il profita du premier jour de solitude pour faire le point dans sa tête et pour s’installer dans la chambre d’ami. Il rendit visite à l’époux de la secrétaire-maîtresse de Brosette. Les premiers instants de l’entretien furent délicats, Steven sachant qu’il venait tenter, non seulement d’aider le pauvre homme à trouver le moyen de pardonner à sa femme infidèle, mais aussi de récupérer la confiance que ce businessman avait eue jusqu’alors dans sa compagnie. L’épouse était là et avoua que l’aventure avec ce scélérat n’avait jamais duré que quelques semaines. Qu’elle avait souffert de solitude, son époux trop souvent absent la négligeait, ce qu’il reconnut bien volontiers. Elle avait fait amende honorable et leur couple avait su rebondir et repartir sur de bons rails. Steven confirma que l’entreprise était étrangère à toutes les manipulations que Brosette avait fomentées et qu’elle s’en trouvait même victime. L’homme promis que sa pleine confiance avait été retrouvée, principalement grâce au compte-rendu du procès que lui avait fidèlement fait son épouse. Les deux hommes se séparèrent après une poignée de main des plus chaleureuse, se promettant de se revoir rapidement.


Le matin du troisième jour suivant le procès, il contacta un cabinet d’avocat et reçut dans la foulée la visite de maître Rivière, qui, heureux hasard, résidait dans le même quartier. Leur entretien fut long et dura quasiment toute la journée. Steven confia tous les documents de son dossier de défense ainsi que la copie des minutes du procès et le dossier paru plus que solide à l’avocat.




Janice


Cela faisait trois longs jours que Janice tournait en rond dans la petite maison d’ami de sa fille. Elle ne se pardonnait pas de s’être égarée à ce point. Elle se maudissait, se haïssait. Elle savait pertinemment que ce qui les avait vraiment soudés, Steven et elle, en dehors de la naissance de leurs trois merveilleux enfants, c’était cette sainte horreur du mensonge et de la trahison. Ils avaient partagé le même besoin de communication franche, sincère et spontanée pour chaque différend, chaque dispute. Jamais le moindre accrochage n’avait été réglé autrement que dans l’instant où il était survenu. Faire la tête, être brouillés, ne pas se parler pendant des heures, ils n’avaient jamais connu cela. Elle se sentait plus que fautive de ne pas avoir cherché à comprendre alors qu’ils étaient dans la cuisine ce maudit soir-là. Et en plus de ça, elle l’avait giflé ! Elle se demandait ce qu’elle pourrait faire pour qu’il oublie ces turpitudes et parvienne à lui pardonner.




Steven


Au matin du quatrième jour, Steven reçut une lettre recommandée de la compagnie. Il l’ouvrit et découvrit un mot manuscrit de Madison.


Cher Steven,


Je reprends contact avec vous pour vous prier d’accepter toutes mes excuses pour m’être sauvée comme une voleuse à la fin du procès. Il fallait que j’informe au plus vite le président du résultat et prenne connaissance de ses consignes, quant à votre devenir au sein de l’entreprise et pour ce qui concernait mon séjour en France. Il m’a demandé de rentrer immédiatement et toute affaire cessante, ce que j’ai dû faire, sans pouvoir prendre le temps de vous saluer et vous dire au revoir. Je tenais tout d’abord à vous féliciter pour votre brillante démonstration et pour la conclusion qui, même si elle est triste, vous rétablit dans vos droits et dans votre honneur. J’ai apprécié chaque minute en votre compagnie et j’ai hâte que nos routes se croisent de nouveau, à titre professionnel, mais aussi privé. Vous trouverez ci-joint un billet d’avion pour le siège pour vendredi. Le président désire s’entretenir avec vous. J’espère avoir le plaisir de vous voir si vous ne faites pas qu’un passage éclair dans notre charmante ville de Jacksonville. Mes amitiés à vos trois charmants enfants.


Bien à vous,


Madison


Steven découvrit le billet en première classe et vit qu’il avait peu de temps pour préparer quelques affaires pour le voyage. Il prit un rapide déjeuner et commença sa valise. Il venait de boucler ses préparatifs quand on sonna à la porte d’entrée. Steven ouvrit à Alicia qui entra et le prit dans ses bras.



C’est une Janice livide aux yeux cernés et aux traits fatigués que Steven vit entrer. Elle fuyait son regard et se précipita en haut des escaliers en direction de la chambre. Alicia embrassa son père.



Janice sortit de la chambre avec un grand sac plein à craquer quasiment au moment où Alicia sortait. Elle vint vers Steven, mais en regardant par terre. Elle arriva près de lui.



Il lui prit le bras et l’entraîna vers la cuisine. Il la laissa près de la même chaise qu’elle occupait un mois plus tôt.



Steven s’assit lui aussi à la même place.



Janice regardait ses mains posées à plat sur la table. Son regard n’avait pas encore croisé le sien. Elle était pâle et tremblait légèrement. Elle pleurait et s’essuyait régulièrement les yeux.




Janice


Les heures et les jours passent, tous à l’identique pour Janice. Elle erre sans but dans cette maison. Elle pleure la plupart du temps, affalée dans le canapé du salon. Une fin d’après-midi, Alicia vit que les volets étaient fermés alors qu’il faisait encore jour. Elle alla frapper à la porte de sa maison d’ami.



La porte n’étant pas verrouillée, elle entra. La maison était plongée dans l’obscurité. Elle alluma le plafonnier et découvrit Janice, allongée sur le canapé, les yeux révulsés, un verre renversé sur la moquette et plusieurs plaquettes de médicament vides sur le guéridon. Elle se précipita près de sa mère et lui prit le pouls.



Janice était inanimée et n’eut aucune réaction. Elle appela les urgences. Une ambulance arriva quelques minutes après et deux infirmiers l’emportèrent sur un brancard.


Steven


Steven fut accueilli à l’aéroport par Madison qui lui fit la traditionnelle accolade. Elle le conduisit au Best Stay America Hôtel, où séjournaient les visiteurs importants pour la compagnie.



Steven s’installa dans sa chambre qui était une véritable suite. D’habitude, il avait droit à l’Inn Hôtel, confortable, certes, mais à des années-lumière du luxe de celui-ci. Il appela tour à tour chacun de ses enfants pour leur donner de ses nouvelles puis se coucha et dormit d’un sommeil réparateur.

À l’heure pile, Madison fit son apparition dans le salon de l’hôtel où l’attendait un Steven en pleine forme.



Il ne leur fallut que quinze minutes pour se rendre au siège qui était, lui aussi, près de l’estuaire de la Saint John River, quartier économique de la ville.

Madison l’accompagna jusqu’à un grand salon au dernier étage de l’immense tour du siège et lui proposa de s’asseoir.



Les quatre murs du salon étaient décorés des portraits des membres des conseils d’administration depuis l’origine de la compagnie. Il nota qu’il y avait toujours eu douze membres.

Il fut étonné de découvrir qu’il manquait la photo du conseil actuel.

Une secrétaire arriva.



Steven fut introduit dans une pièce qui devait bien faire plus de cent cinquante mètres carrés. Le président, Kenneth Jackson, fit le tour d’un immense bureau et s’avança vers lui la main tendue.



Il se pencha sur son bureau et actionna l’interphone.



La porte s’ouvrit et Steven fut stupéfait de voir apparaître une Madison tout sourire.



Les deux hommes éclatèrent de rire et se quittèrent après une franche poignée de main.

Steven redescendit au rez-de-chaussée avec une Madison plus que jamais rayonnante.




Janice


Janice émergea du sommeil dans lequel elle était plongée depuis sa tentative de suicide. Elle avait voulu en finir avec la vie, ne la supportant plus et ne se supportant plus. Une infirmière vint s’enquérir de son état de santé, lui prit la température et lui tendit une lettre remise par Alicia avant de quitter la chambre. C’était un mot de Steven :


Janice,


Il est un temps pour la guerre, et il est un temps pour la paix. Ce que nous avons traversé laissera sans doute des traces indélébiles, tant pour toi que pour moi. Nous avons vécu une histoire que rien n’effacera et qui nous aura donné trois merveilleux enfants. Nous aurions pu poursuivre notre route, ensemble, jusqu’à ce que la mort nous sépare, comme nous nous y étions engagés par les vœux du mariage. La vie ne l’a pas voulu ainsi et, en dépit d’une affection qui restera encrée dans notre cœur, nos chemins se séparent à présent et nous devons, toi et moi, apprendre à poursuivre notre destin séparément. Je n’efface rien de la merveilleuse histoire que nous avons écrite, mais, aujourd’hui, je m’apprête à en écrire une autre. Tu as le droit d’être de nouveau heureuse, et je te souhaite le meilleur. Je ne t’oublierai pas, quoiqu’il m’arrive à l’avenir et j’espère qu’il en sera de même pour toi. Prends soin de toi.


Steven.


Alicia entra dans la chambre et la trouva en pleurs.




Steven



Madison lui tendit un recueil de photos.



Madison le regarda droit dans les yeux avec un sourire malicieux.



Après le repas, elle lui fit découvrir son nouvel environnement professionnel, ce qui l’enchanta. Elle lui proposa de l’héberger, le temps qu’il trouve où poser ses valises.

Arrivée au domicile de Madison, elle lui proposa de prendre une douche avant de servir l’apéritif face à l’océan.

Steven venait de couper l’eau de la douche et commençait à s’essuyer quand la porte s’ouvrit sur une Madison au regard déterminé. Elle le regarda tranquillement de haut en bas.



Il s’approcha et la prit dans ses bras.



Ils s’embrassèrent fougueusement.