Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 22092Fiche technique8700 caractères8700
1497
Temps de lecture estimé : 6 mn
03/11/23
Résumé:  Surprise, surprise...
Critères:  fhh cocus fellation hsodo init
Auteur : tiukiufikosvin  (Les plumes qu’on ne taille pas, servent aussi à écrire...)            Envoi mini-message
Mon portable sait se faire oublier

Putain, j’ai oublié mon portable… C’est bête pour un représentant de commerce, surtout quand on vient de faire plus de cinquante bornes pour aller voir le dernier client de la semaine. Je suis en colère, depuis que le monde a été envahi par ces objets étranges pour communiquer sans fil de n’importe où, on ne peut plus vivre sans eux. Je suis très en colère contre moi : ça ne s’oublie pas un portable.


Mentalement, je fais le tour de ce que je suis susceptible d’oublier depuis ces derniers temps où vraisemblablement je travaille un peu trop.


Voyons : J’oublie un peu mon épouse en ce moment. L’épidémie de COVID a dégonflé mon portefeuille client et je rame pour le regarnir. Mais aujourd’hui, j’ai vraiment besoin de cette saloperie de morceau de plastique communicant.


Demi-tour obligatoire. Heureusement, je suis assez libre dans mon boulot, mon patron ne contrôle pas mon travail ni mes horaires. Du moment que mon chiffre mensuel soit suffisamment important, ce qui est souvent le cas, il est content le brave homme.



Ma femme dormait encore quand je suis parti. Elle était fatiguée après avoir travaillé très tard sur le dossier d’une grosse association pour laquelle elle devait présenter le rapport de trésorerie le samedi suivant à un public d’adhérents qui sont venus pour s’empiffrer de petits fours et de coupes pleines de mousseux tièdes. Je ne l’ai même pas entendu quand elle vint rejoindre la couche conjugale.


Ce soir, elle me demandera de l’écouter répéter son rapport d’expertise financière et le bien-fondé des conseils qu’elle donnera comme il est de coutume dans ce genre de manifestation. Je devrai être attentif et lui donner mon avis, quitte à trouver quelques détails à corriger, sans importance pour lui montrer mon intérêt.


Sinon, elle sera fatiguée et ne cherchera pas comme d’habitude à me donner les signaux qui appellent de moi l’intérêt pour des devoirs conjugaux qui s’espacent de plus en plus. Notre lit est de plus en plus tiède et bientôt il sera complètement glacé.


Quand je m’arrête devant mon humble logis, il est presque dix heures.


Il y a un véhicule devant mon portail…


La couleur rouge-or floquée d’un dessin d’un chevalier qui dénoue un fouillis de tuyaux et de robinets emmêlés entre eux. Originale façon de désigner le véhicule de mon pote plombier royal et valeureux.


Je me gare, donc, devant la camionnette de mon pote Gilbert qui bouche mon entrée comme il le fait d’habitude en toute innocence.


Il doit encore avoir un souci de comptabilité. C’est un super bon plombier, mais il est en délicatesse avec sa comptabilité et Delphine qui est incontestablement une très bonne experte-comptable lui sauve la mise souvent.


Elle œuvre de plus en plus en télétravail, mais là aujourd’hui, elle doit encore dépatouiller les comptes de mon pote.


En échange, il préside à la survie de nos douches, chauffage et autres panneaux solaires avec efficacité. En plus, il est aussi expert dans le domaine de l’électricité, spécialité dont « je suis très au courant », dit-il en rigolant souvent.


Échange donc de procédé, du bon donnant-donnant.


La porte du garage étant restée ouverte, je décide de passer par l’escalier intérieur pour aller reprendre mon portable oublié sur le petit guéridon de l’entrée. Je vais essayer d’être discret pour éviter de perdre du temps à entendre Gilbert me parler du match de foot de samedi soir, dont je me fous, comme du rapport financier que mon expert-comptable de femme a préparé hier soir, et dont elle aura sûrement encore envie de me parler pour se rassurer.


Je monte souplement. La porte est mal fermée et laisse filtrer de drôles de bruits. Des soupirs, non des râles de douleur… Pas vraiment de douleur en écoutant mieux…


Ça vient du côté de la chambre : la chambre conjugale. Je m’approche en silence. La porte est entrebâillée… Et là, le monde bascule dans une autre dimension :


Gilbert est en train de présenter ses hommages à Delphine en levrette.


Je me mis à réfléchir quatre-vingt-dix à l’heure. J’aime bien anticiper toutes les situations de ma misérable existence, mais là, je n’ai rien prévu, je suis paralysé…


Casser la gueule à Gilbert ou les tuer tous les deux. Je n’ai pas d’arme et Gilbert est bien plus musclé que moi. Il fait du rugby et moi du golf, sport dont la violence est moins évidente que celle du ballon ovale.


Les solutions pour laver mon honneur se bousculent dans mon esprit.


Laver mon honneur, c’est idiot, ça ne se lave pas l’honneur, à la rigueur, on peut le nettoyer.


Je réfléchis à soixante-dix à l’heure et puis soudain bêtement, je me mets à bander. La scène me semble tout à coup torride. De même que la colère a fait place à une excitation torride.


Que m’arrive-t-il ? Je pense à cinquante à l’heure puis je rétrograde à trente.


Je ne comprends rien et puis soudain, je saisis : c’est Gilbert qui me fait bander.


Moi, un hétéro pur jus, mon pote me fait bander. Dérisoires et vaines, toutes nos blagues homophobes les plus virulentes deviennent creuses.


Je rentre dans la chambre… La scène se fige… Et puis, je m’entends dire spontanément…



Je ne comprends pas, je ne me comprends rien de moi-même. Je regarde. Je suis fasciné.


Un instant balayé, leurs gémissements reprennent.


Même les seins de ma femme qui se balancent, au rythme des coups de boutoir de Gilbert, sont magnifiques d’indécence dans des trajectoires qui m’enchantent.


Je ne me sens pas abandonné, je suis réellement subjugué par la chorégraphie puissamment érotique de cette scène dont je me sens de moins en moins étranger.


Je me suis rapproché. Mes gestes ne m’appartiennent plus du tout. Et mes mains se posent sur le dos de mon pote. Il frémit. Je pose mes lèvres sur sa peau. Ce n’est pas moi, ce n’est pas possible que ce soit moi, acteur qui vient d’entrer dans cette scène torride.


Puis mes mains se posent sur ses fesses et là, lui aussi pur hétéro, se retourne et prend ma bouche sans se retirer de ma femme. Nos langues se nouent. Il continue de prendre Delphine avec régularité et puissance, elle halète… Soudain, elle est prise par un violent orgasme et s’écroule dans les draps. Gilbert me regarde…


Tu veux me baiser ?



Delphine, qui a retrouvé sa lucidité, réagit :



J’obéis. Mes fringues se sont dispersées aux quatre coins de la chambre. Gilbert s’est rapproché et me roule une nouvelle pelle humide et violente puis sa main prend ma bitte. Son autre main, de ses doigts musclés, me pince doucement un sein puis l’autre. La main de Delphine à son tour s’est posée sur moi.


Gilbert a remplacé ses doigts par ses lèvres qui commencent à descendre jusqu’à ce que je sente la chaleur de sa bouche envelopper mon sexe. C’est doux, c’est fort, ça dure. J’ai soudain peur de jouir et que le merveilleux s’arrête.



Je me mets sur le dos, instinctivement je lève les jambes.


Delphine fait preuve d’un sang-froid incroyable : elle attrape le flacon de lubrifiant dans le tiroir de sa table de chevet et en badigeonne généreusement la bitte de son, ou plutôt maintenant, notre amant. Puis elle la dirige vers mon anus et la pose bien centrée, contre…


Gilbert est figé. Alors, je l’agrippe par les hanches et je tire. Son gland est passé. Même pas mal… Ou juste un tout petit peu, négligeable devant le plaisir immense que je ressens.


Je tire plus fort, en criant.



Le temps s’est arrêté, seules les glissades de son sexe en moi rythment le temps.


Delphine a commencé à me branler très doucement. Mon amant ne se fatigue pas.


Ça dure, dure… Puis soudain, un torrent brutal et brûlant m’envahit et je jouis à mon tour dans la main de ma femme.


Sans se retirer, Gilbert est venu m’embrasser puis il a laissé la place à Delphine et ses lèvres plus douces. Mon amant me libère et à son tour s’écroule sur le lit, repu.


Je me relève de ce Nouveau Monde insoupçonné. Je les regarde.


Ils sont épuisés. Il ne me semble pas important de parler. J’ai peur de briser le charme. Alors, je ramasse mes fringues et je me rhabille presque aussi vite que je m’étais déshabillé.


Malgré tout, il me reste assez de lucidité pour passer prendre mon portable. Je le regarde en lui souriant.



Il ne répond pas sauf aux appels téléphoniques, enfin j’espère !


Je reprends la route, totalement métamorphosé, mais heureux, malgré l’humidité et la petite douleur exquise que je ressens.


J’arrive en début d’après-midi à Tours. Je suis suffisamment en forme pour faire signer un bon de commande important. Mon boss sera content.