Résumé des épisodes précédents :
Suite au piège imaginé par sa sœur Stéphanie, un jeune garçon se voit contraint de se travestir. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est que son amie Sarah, lesbienne, tomberait sous le charme de Sophie, alias Frédéric. Malheureusement, le charme est brisé lorsque Sophie redevient Frédéric, et le jeune homme tente de mettre fin à ses jours. C'est sa sœur, qui en fait est une chouette fille, qui va les rapprocher de nouveau.
Comme vous vous en doutez, les trois filles passent une nuit de folie suite à leur retrouvaille.
Je ne détaillerai pas cette séquence ; qui s’intéresse à ce que deux jeunes filles et un garçon travesti peuvent bien faire ensemble ? Surtout avec un seul gode !
Comment ça, VOUS ! Mais, dites-moi, vous êtes encore plus vicieux que moi !
Non, non, n’insistez pas, je ne céderai pas. Je préfère que vous laissiez libre cours à votre imagination.
Reprenons plutôt notre récit :
- — Eh bien quoi, Sophie, tu en fais une drôle de tête. Je ne t’ai pas enculé assez fort ? lui demande sa sœur avec un grand sourire.
- — Non, non, ce n’est pas ça.
- — Stéphanie a raison, intervient Sarah. Tout à l’heure, tu étais radieuse après qu’on t’ait prise toutes les deux. Il y a quelque chose qui te tracasse ? Tu peux tout nous dire, tu sais.
- — Heu… J’ai peur que vous me preniez pour une petite salope.
- — Ah ah ah ah…
Sarah et Stéphanie éclatent de rire, et cette dernière doit attendre d’avoir repris son souffle avant de répondre :
- — C’est ça qui te tracasse ? Ne t’en fais pas, je sais maintenant que mon petit frère, enfin, plutôt ma petite sœur, est une salope et c’est ce qui fait son charme. C’est aussi pour ça que je t’aime, petite idiote !
- — Ta sœur a raison, renchérit Sarah, je ne serais sûrement pas aussi amoureuse de toi si tu n’avais pas ce petit côté « pute ».
Quelque peu rassurée, Sophie reprend :
- — C’est… C’est en rapport avec ce qu'il s’est passé dans la boîte de nuit le premier soir, lorsque je me suis retrouvée seule avec ces trois types.
Stéphanie prend aussitôt la main de sa sœur, la mine attristée.
- — Je suis vraiment désolée, Sophie. Je m’excuse encore pour ce que j’ai fait, mais je pensais que c’était de l’histoire ancienne.
- — C’est ce que je croyais également, mais il y a quelque chose qui me tourmente, cela m’empêche de dormir la nuit. Voilà, j’avais demandé à Sarah de ne rien dire, mais en fait, quand elle est arrivée, j’étais sur le point de devoir faire une fellation.
Stéphanie se serre contre sa petite sœur.
- — Si seulement je pouvais revenir en arrière. Demande-moi n’importe quoi, je ferais tout pour toi.
- — Vraiment ?
- — Oui, vraiment.
- — Eh bien, dans ce cas, je voudrais que tu m’apprennes à sucer.
Stéphanie regarde Sophie, stupéfaite.
- — Tu voudrais que… Que je t’apprenne à SUCER ?
- — Oui, à sucer, à faire un pompier, tailler une pipe, faire une plume… Comme tu préfères.
- — Mais enfin… Je ne comprends pas.
- — Eh bien vois-tu, je ne l’ai jamais dit à personne, même pas à Sarah, mais quand je me suis retrouvée avec cette queue devant moi, j’ai eu une envie folle de la glisser entre mes lèvres. Depuis, je rêve de déboutonner le jean d’un beau garçon, de plonger ma main dans son boxer, de prendre sa queue dans ma bouche, de la lécher, la pomper, la sucer…
Sarah et Stéphanie, incrédules, se regardent quelques secondes, puis partent dans un nouveau fou rire.
- — Eh bien là, tu nous épates. Nous qui pensions que tu étais juste une petite catin, en fait tu es vraiment une sacrée grosse salope !
- — Je vous déçois ?
- — Mais bien sûr que non, petite conne, on t’aime encore davantage.
- — Alors c’est d’accord, tu m’apprendras à sucer ?
- — Mais bien sûr, Sophie, n’est-ce pas mon rôle en tant qu’aînée d’apprendre l’art de la pipe à ma petite sœur ? Et puis je suis certaine que Sarah se fera un plaisir de m’aider.
Quelque peu restée en retrait jusqu’à maintenant, celle-ci prend la parole :
- — Vous m’avez mis l’eau à la bouche toutes les deux avec vos histoires de fellation, maintenant j’ai la langue qui me démange et qui réclame sa dose de foutre.
- — Et si on allait toutes les trois en boîte, on pourrait se faire une petite pipe partie. Je suis sûre qu’il doit y avoir un tas de puceaux qui ne demandent que cela.
- — C’est une idée géniale, Stéphanie, comme ça on pourra toutes les deux enseigner nos techniques respectives à ta sœur. Qu’en pensez-vous ?
Sophie se jette dans les bras de ses deux amantes.
- — Merci, les filles, vous êtes géniales, je vous adore !
Ce que je pense, ajoute-t-elle en passant sa langue sur les lèvres, c’est que les mecs de la boîte vont passer la meilleure soirée de leur vie !
Six mois plus tard :
Se sentant incapable d’expliquer à sa mère qu’il est prêt à changer de sexe pour l’amour d’une fille, Frédéric a quitté le domicile parental sans un mot d’explication. Depuis, sa mère, qui ignore tout de la situation, se morfond de désespoir, malgré les paroles de réconfort de sa belle-fille.
- — Stéphanie, tu me jures qu’il va bien ?
- — Je vous le jure, belle-maman.
- — Il n’a besoin de rien ?
- — Non, belle maman, il a tout ce qu’il lui faut.
- — Mais pourquoi il ne revient pas ?
- — Beaucoup de choses ont changé dans sa vie. Il a juste besoin de temps.
- — De combien ?
- — Je l’ignore, mais je m’efforce de le convaincre de revenir depuis des mois, et je sens que c’est pour bientôt.
- — Puisses-tu avoir raison, ma chérie.
Cette discussion avec sa belle-mère, Stéphanie l’a eue des dizaines de fois. Mais à force de s’entendre dire que son fils allait bientôt revenir, Chantal commence à ne plus la croire. Pourtant sa belle-fille ne ment pas, Frédéric va vraiment lui rendre visite très bientôt.
Eh oui, après des mois de discussion et des trésors de patience, Stéphanie a enfin réussi à persuader son frère de revenir voir ses parents, après sa longue absence inexpliquée.
Depuis qu’elle le sait, Chantal est telle une pile électrique, et elle ne peut s’empêcher de reposer une énième fois les mêmes questions :
- — Stéphanie, tu es sûre que ton frère va bien ?
- — Mais oui, il va très bien. Il lui fallait juste un peu de temps pour faire le point sur lui-même.
- — Tout de même, partir comme ça de la maison sans un mot, nous laisser sans nouvelles pendant six mois, qu’est-ce qu’on a fait de mal pour mériter ça ?
- — Rien du tout, je vous l’ai déjà dit mille fois, rien du tout.
- — Mais alors, pourquoi il l’a fait ?
- — C’est que, il a beaucoup changé et il avait peur de votre réaction.
- — Il n’a rien fait de mal, j’espère ; il n’est pas en prison, il ne se drogue pas quand même ?
Stéphanie éclate de rire.
- — Mais non, voyons… rien de tout cela.
- — S’il s’est fait des tatouages, ce n’est pas grave.
La jeune fille rit de plus belle.
- — Il s’en est fait effectivement, mais là n’est pas le plus important.
- — Quoi, alors ? Je vais faire une crise cardiaque si tu continues à jouer avec mes nerfs.
- — Mais non, mais non, belle-maman. Vous allez bientôt tout savoir, il va arriver dans quelques minutes.
Pendant ce temps, à quelques kilomètres de là dans un magasin de vente et de réparation de matériel informatique, deux jeunes filles s’embrassent passionnément, après avoir fermé la boutique derrière le dernier client de la journée.
Sophie aimerait que ce baiser ne finisse pas, d’abord parce qu’elle est follement amoureuse de Sarah, mais aussi car elle redoute ce qui va suivre.
- — Allez, courage ma chérie, il est temps d’y aller.
- — Tu es certaine qu’il le faut ?
- — Oui, tu l’as promis à Stéphanie ; elle est partie plus tôt du magasin exprès et elle nous attend. Et puis on ne va pas vivre éternellement en se cachant !
- — Oui, c’est vrai, Sarah, tu as raison, comme toujours.
- — Bon, dépêche-toi d’aller te changer maintenant. Tu ne vas tout de même pas retrouver ta mère dans cette tenue !
Eh oui, Sarah a encore raison en ce qui concerne le look de son amante. Le chemisier rouge échancré et les escarpins assortis, passe encore, mais les bas résille et le short en simili cuir noir qui moule son petit cul, c’est trop ! C’est parfait pour appâter le client, mais pas pour des retrouvailles familiales.
Ne t’inquiète pas, il m’arrive aussi de réfléchir contrairement à ce que tu crois. Je me suis acheté une petite tenue très sage. Je file à l’étage, j’en ai pour dix minutes !
Une demi-heure plus tard :
- — Vas-y, Sophie, prends tout ton temps surtout. Tu vas à un mariage ou quoi ?
- — C’est une demande ?
Sarah est sur le point de s’étrangler en voyant Sophie redescendre lentement l’escalier marche après marche, telle une star de cinéma.
Elle porte une robe rose à pois blancs arrivant juste en dessous des genoux, serrée à la taille par une ceinture blanche qui fait ressortir sa poitrine. Elle a chaussé une paire de socquettes blanches en dentelles, ainsi que des Mary-Janes rose bonbon. Le petit nœud sur la sangle achève de la faire ressembler à une poupée de porcelaine.
Arrivée devant Sarah, la jeune fille tourne sur elle-même en prenant appui sur la pointe de ses chaussures, ce qui a pour effet de faire tournoyer sa robe.
- — Alors, comment me trouves-tu ? demande Sophie d’un air malicieux. N’ai-je pas l’air d’une jeune fille sage ?
- — Toi, une fille sage ? C’est à mourir de rire !
- — Tu n’aimes pas ?
- — Oh si, j’adore, tu es vraiment magnifique.
- — Cela ne te donne pas envie de me prendre, là, tout de suite sur le comptoir ? demande-t-elle en soulevant un pan de sa robe.
- — Vade Retro, diablesse, on est déjà en retard.
- — Bon, tant pis, puisque c’est comme ça on y va. Mais c’est moi qui conduis.
Sophie se gare à une cinquantaine de mètres de la maison de ses parents, mais au moment de descendre, Sarah lui annonce qu’elle va rester dans la voiture.
- — Ah non ! Cela fait des semaines que tu me tannes pour que je revoie ma mère, et quand le moment est venu tu me fais faux bond.
- — Excuse-moi, Sophie, mais je ne me sens pas très bien. Et puis je pense que le choc de te voir ainsi va être suffisamment grand pour ta mère, sans qu’en plus elle me voie.
- — La belle excuse, tu te dégonfles ouais ! C’est pas grave, je vais me débrouiller seule ! Mais par contre, regarde bien mon cul pendant que je vais chez ma mère, car tu n’es pas prête de te le retaper !
Sur ces paroles, elle se met à marcher en tortillant des fesses, histoire de bien faire voir à Sarah ce qu’elle perd ! Perchée sur des talons hauts, elle sait très bien que son amante doit bouillir d’envie en la voyant ainsi. Bien fait pour elle, se dit-elle, elle avait qu’à ne pas me laisser tomber !
Cependant, même si Sophie se fâche vite, cela ne dure jamais longtemps. Ainsi, arrivée devant la maison de sa mère, sa colère est déjà partie. Elle repense à l’état de Sarah, et puis surtout elle sait très bien qu’il suffira à cette dernière de glisser un doigt entre ses fesses, pour qu’elle succombe aussitôt.
Parfois, elle s’en veut d’être aussi faible.
« Dring dring ». La sonnerie de la porte d’entrée fait sursauter Stéphanie et Chantal.
- — Qu’est-ce que je disais, c’est sûrement Frédéric ! Je vais aller lui ouvrir.
- — Non, attends, Stéphanie, c’est à moi de le faire.
Chantal se tapote les joues pour se donner du courage, et ouvre la porte d’une main ferme. Cependant, son allant retombe brusquement quand elle voit son fils.
- — Frédéric… C’est… C’est bien toi ?
- — Oui, maman, c’est bien moi. Mais à partir de maintenant, je voudrais que tu m’appelles Sophie.
- — Sophie ?
- — Oui, c’est le nom que j’ai choisi quand j’ai décidé de devenir une fille. Tu n’aimes pas ?
Chantal pose une main sur sa poitrine. Si elle s’attendait à ça !
Le temps semble s’être également arrêté pour Sophie. Crispée dans ses talons, elle observe la réaction de sa mère avec angoisse.
Tout cela est tellement surprenant, si soudain. Comment va-t-elle réagir ?
Peu à peu, les yeux de Chantal se mettent à picoter, et puis d’un coup c’est le déluge. Elle fond en larmes, et se précipite dans les bras de son fils. Non, pas de son fils, de sa nouvelle fille.
- — Oh, ma chérie, comme tu es belle. Si tu savais à quel point tu m’as manquée.
- — Toi aussi, maman, tu m’as manquée.
- — Ne me refait jamais un coup pareil, tu m’entends !
Sophie pose la joue contre celle de sa mère.
- — C’est juré maman. Je te promets que nous allons de nouveau former une famille.
Christian, le beau-père, qui s’est tenu à l’écart jusque-là, s’approche à son tour, les yeux rougis. Lui aussi, l’absence de Frédéric l’a marqué, et pendant un moment, il a même cru qu’il en était responsable. Maintenant, il sait qu’il n’en est rien, et au sourire qu’il tend à sa nouvelle belle fille, celle-ci comprend qu’il l’accepte également telle qu’elle est.
Submergée par l’émotion, Chantal s’assoit.
- — Venez à côté de moi, mes chéries, vous avez mille choses à me raconter.
Sophie et Stéphanie s’installent de part et d’autre de leur mère tandis que Christian prend place à l’autre bout de la table.
- — Bon sang comme tu es belle, je n’en reviens pas. Tu es plus jolie que la plupart des autres filles. Comment as-tu fait ?
- — Je dois tout à Stéphanie. C’est elle qui m’a tout appris, à m’habiller, me coiffer, me maquiller, marcher avec des talons, faire du shopping, choisir des bijoux…
- — Vraiment Stéphanie, tu as fait tout ça ?
- — Oui belle maman, je lui ai même appris à su…
Sophie donne un petit coup discret dans le tibia de Stéphanie avec le bout de son escarpin. C’est déjà bien assez choquant comme ça pour sa mère, de découvrir que son fils chéri est maintenant une jeune fille, sans qu’en plus elle apprenne que cette dernière taille des pipes !
- — Je n’ai pas compris, Stéphanie, tu lui as appris quoi d’autre ?
- — À sourire ! Elle m’a appris à sourire, répond précipitamment Sophie. C’est important pour une jeune fille d’avoir un beau sourire.
- — Oui, tout à fait. Comme je dis toujours, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.
Les deux sœurs se regardent perplexes, c’est quoi cette histoire de mouche et de vinaigre ? Bof, peu importe.
- — Stéphanie, je te remercie sincèrement, c’est vraiment très chic de ta part. Quand je pense que Frédéric et toi ne pouviez pas vous supporter.
- — C’est du passé, belle-maman !
- — Tant mieux. Et toi, Sophie, allez, raconte-moi tout de ces six derniers mois. Tu fais quoi, tu vis où… ?
- — Doucement, maman, doucement. Je vais tout t’expliquer, mais une question à la fois sinon je ne pourrais jamais te répondre.
- — Excuse-moi, ma chérie, je suis tellement impatiente.
- — Je sais, maman, je sais. Bon, voilà, je vis en colocation près de la fac à Caen.
- — Près de l’université de Caen ?! Tu étais à deux pas de la maison depuis tout ce temps et tu ne m’as jamais rien dit !? Et toi, Stéphanie, tu le savais ?
- — Oui, bien sûr puisque nous partageons le même appartement.
- — Comment !? Tu vis en colocation avec ta sœur ? Pourtant, vous n’avez jamais pu vous supporter quand vous viviez à la maison ; de vrais chiens et chats !
- — Beaucoup de choses ont changé depuis que… depuis que je suis devenue une fille.
Stéphanie abonde dans le sens de Sophie :
- — Maintenant que Frédéric est devenu Sophie, nous nous entendons à merveille. En fait, ce qu’il me fallait, ce n’est pas un petit frère, mais une petite sœur.
- — Ah ah ha… Eh bien, tant mieux, cela fait plaisir à entendre. Vous vous disputiez tellement, que parfois je craignais qu’il n’y ait un drame.
Sophie sourit.
- — Rassure-toi, maman, c’est du passé. Maintenant, nous sommes devenues très complices.
- — Bien, bien, c’est parfait. Et sinon, comment fais-tu pour vivre, tu travailles ?
- — Oui, avec Stéphanie et une troisième associée, nous avons ouvert un magasin de vente et de réparation de matériels informatiques.
- — Ça marche ?
Stéphanie intervient espiègle :
- — Oui, belle-maman, il y a toujours de grandes queues dans le magasin.
- — Ce que Stéphanie veut dire, reprend Sophie, c’est qu’il y a toujours une longue file d’attente, enfin, qu’il y a beaucoup de monde.
- — Oui, c’est bon, j’avais compris, tu prends ta mère pour une idiote ou quoi ?
- — Bien sûr que non, maman.
Sophie tance gentiment sa sœur du regard. C’est plus fort qu’elle, Stéphanie ne peut s’empêcher de faire une allusion salace ! Heureusement, Chantal est incapable d’imaginer son fils en train de sucer des bites, même s’il est maintenant devenu une fille.
Quoique, vu la question qui suit, on est en droit de s’interroger.
- — Alors, Frédéric, pardon Sophie, si je comprends bien, tu es pédé ?
- — Tu veux dire, gay ? Non, maman, je n’ai rien contre les homosexuels, mais il s’avère que je suis attirée par les femmes.
- — Ah, tant mieux, tu m’enlèves un poids de l’estomac. Non, excuse-moi, si tu avais été pédé, ce n’aurait pas été grave, je t’aurais aimé quand même.
- — Je sais, maman, ne t’inquiète pas.
- — C’est juste que… enfin, tu comprends, j’ai envie de devenir grand-mère un jour. Si tu avais été pédé, cela aurait été difficile. Quoique, sans vouloir te vexer, si maintenant tu es une femme, ça va être difficile d’avoir des enfants.
Sophie sourit.
- — Ne t’inquiète pas maman. Pour le moment, j’ai toujours les organes sexuels d’un garçon. Je peux encore avoir des enfants.
- — Pourquoi dis-tu pour le moment ?
- — J’envisage de me faire opérer pour devenir une vraie fille, mais ce n’est pas encore fait.
- — Ouf, tant mieux, prends tout ton temps. Mais, et ta poitrine ?
- — Oh ça, ce sont des seins en silicone. Ils ne sont pas dus aux hormones, et cela n’affecte en rien la production de spermatozoïdes.
- — Ah, c’est bien, tant mieux. Ça a dû coûter cher ?
- — Je ne sais pas, sûrement. C’est un cadeau de Stéphanie et de Sarah.
- — Ta sœur t’a offert des faux seins ?
- — Oui, pour Noël. Ils sont très beaux, tu ne trouves pas ?
Chantal ne répond pas, noyé par tant d’émotion, son esprit tarde à assimiler toutes les informations qui lui parviennent.
- — SARAH ! Qui est SARAH ? s’exclame-t-elle soudainement.
- — Notre associée à Stéphanie et moi.
- — Ton associée a aidé ta sœur à te faire poser des faux seins !
- — Heu, c’est que ce n’est pas uniquement notre associé… C’est avant tout ma petite amie.
- — Tu as une petite amie ! Et qu’attends-tu pour me la présenter, espèce de fille indigne !
- — C’est que… Je voulais d’abord être certaine de ta réaction.
- — Comment, tu as douté de mon amour pour toi ?
- — Excuse-moi maman, mais j’ai tellement changé. J’avais peur que tu le prennes mal.
- — N’essaie pas de te justifier. La prochaine fois que tu viens à la maison, emmène-la. J’ai hâte de connaître ma bru.
Sophie marque un temps d’hésitation.
- — Quoi encore ? lui demande sa mère.
- — Je n’osais pas te le dire, mais elle est là, dehors. Elle attend dans la voiture.
- — Eh bien, qu’est-ce que tu attends pour aller la chercher ? Allez, file, vilaine fille !
Sophie trotte sur ses talons aiguilles le plus vite qu’elle peut jusqu’au parking, et revient en tenant son amante par la main.
- — Maman, je te présente Sarah. Chérie, je te présente ma mère.
- — Viens dans mes bras, ma fille.
Même si Chantal se hisse sur la pointe des pieds, Sarah doit se pencher pour embrasser sa nouvelle belle-mère. Décidément, ils sont tous petits dans la famille, se dit-elle. Ce n’est pas grave, elle ne les en aime pas moins.
En serrant sa belle-fille contre elle, Chantal a une révélation. Elle s’écarte un peu et tend son index vers le ventre de sa bru.
- — C’est bien ce que je crois ?
- — Oui belle-maman. Je suis enceinte de cinq mois.
- — Grand-mère, grand-mère, je vais être grand-mère ! Non seulement je retrouve mon enfant, mais en plus je vais être grand-mère. C’est trop de bonheur d’un seul coup.
Christian vient soutenir sa femme ; il est tellement heureux pour elle.
- — Ce sera un garçon ou une fille ?
C’est Stéphanie qui répond :
- — Normalement, ce sera un garçon. Quoique, avec les parents qu’il a, allez savoir !
Toute la famille rit en entendant ce bon mot. Pour tous, c’est certainement un des plus beaux jours de leur vie.
Chantal s’adresse à son homme :
- — Christian, tu veux bien me prendre en photo avec mes trois filles, Sophie, Stéphanie et Sarah ?
- — Bien sûr, ma chérie.
- — Eh, les filles, c’est la réunion des trois « S » ! fait remarquer Stéphanie.
- — Les trois « S » ?
- — Oui, maman, c’est le nom de notre magasin.
- — D’accord, mais pourquoi les trois « S » ?
- — Mais enfin, ma biche, intervient Christian, c’est évident. Ce sont tout simplement les initiales de Sophie, Stéphanie et Sarah.
- — Tout à fait, papa, tu as tout compris ! répond Stéphanie, l’œil malicieux.
Chantal marque un petit temps d’arrêt. En voyant le sourire espiègle qu’affichent les trois filles, des idées salaces viennent à son esprit. Mais elle préfère les chasser, et jouer l’ingénue.
- — Ah, mais oui, oui, bien sûr. Que je suis bête, c’est évident.
Christian profite de ce petit temps mort pour sortir son appareil photographique.
- — Allez, les filles, dites toutes un beau « Cheeese » !
La famille nage dans le bonheur, mais Stéphanie sent cependant une petite gêne chez son père ; elle se doute de la raison et se blottit dans ses bras.
- — Ça va, papa ? Tu as l’air bizarre.
- — Oui oui, ma chérie, tout va bien. Je suis tellement heureux pour Sophie, pour Chantal, depuis le temps qu’elle rêve de devenir grand-mère.
- — Tu sais, papa, toi aussi tu vas devenir grand-père.
Christian pense que sa fille fait allusion à l’enfant à venir de Sophie et Sarah.
- — Oui, je sais, j’en suis très heureux et je l’aime déjà, mais ce n’est pas tout à fait pareil.
- — Et si je te disais que je suis également enceinte ?
Christian regarde sa fille, les yeux pleins de bonheur.
- — Non, c’est vrai ? Ne plaisante pas avec ça s’il te plaît.
- — Je ne plaisante pas papa. Je suis vraiment enceinte, de trois mois. Tu vas être grand-père toi aussi.
- — Oh, ma chérie, qu’est-ce que je suis heureux ! Mais alors, tu as un petit copain. Quand comptes-tu me présenter mon futur gendre ?
Stéphanie regarde son père avec le petit sourire narquois qui fait tout son charme.
- — Mais tout de suite, papa.
Sur ces paroles, elle se lève et vient déposer un baiser sur les lèvres de Sophie.
- FIN -