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Temps de lecture estimé : 46 mn
24/11/23
Résumé:  Karima fait le ménage chez un écrivain. Celui-ci lui fait une drôle de proposition.
Critères:  fh soubrette voir exhib miroir noculotte init -occasion -tarifé
Auteur : Amateur de Blues            Envoi mini-message
Une femme comme les autres

Je m’appelle Karima. Je viens de vivre une aventure qui a bouleversé ma vie et j’aimerais la raconter si vous voulez bien. Je ne suis plus la même maintenant et je ne sais pas quoi décider pour l’avenir. Alors je me dis que si je vous raconte mon histoire, si vous avez la patience de m’écouter, cela m’aidera peut-être à y voir un peu plus clair.


Quand cela a commencé, il n’y a pas si longtemps, je venais d’avoir quarante-trois ans. Vous voyez, je ne suis plus une jeune femme. Je suis mariée, j’ai trois enfants et suis femme de ménage. Mon mari est maçon, il travaille dur et je ne trouvais pas juste qu’il soit le seul à gagner de l’argent dans la famille. Alors, quand les enfants ont commencé à aller au collège, j’ai cherché du travail. Comme je n’ai pas fait d’études, je suis devenue femme de ménage. Au début, j’étais salariée dans une entreprise et on m’envoyait nettoyer des bureaux et des magasins quand les gens étaient partis, mais j’avais des horaires impossibles et mon mari m’a demandé d’arrêter. Il voulait qu’on soit ensemble le soir quand il avait fini sa journée et je le voulais aussi. Et puis, justement, j’ai vu une petite annonce à côté des boîtes aux lettres dans notre immeuble. Quelqu’un cherchait une femme de ménage « efficace et sérieuse », disait l’annonce. Je me suis présentée et la vieille dame du sixième étage m’a engagée. Elle a apprécié mon travail et m’a recommandée à ses amies du quartier. Ainsi, en quelques mois, je me suis fait une clientèle.


Je ne gagne pas beaucoup d’argent, mais comme je ne déclare rien, nous ne payons pas d’impôts. Le soir, nous nous retrouvons en famille, tout le monde est fatigué et je suis bien contente d’être fatiguée aussi. Mais je ne vais pas vous raconter ma vie. Vous vous lasseriez vite. J’en arrive maintenant au vrai début de cette histoire. Depuis quelques semaines, je faisais le ménage chez un écrivain. Il m’avait embauchée parce que sa voisine m’appréciait beaucoup. Bref, j’allais chez lui tous les jeudis matin, et pendant deux heures je nettoyais sa maison.

C’était un peu particulier parce qu’il était tout le temps présent quand je travaillais chez lui. La plupart de mes clients me demandent de venir quand ils sont absents et je trouve aussi que c’est plus pratique de ne pas les avoir dans les pattes. Mais lui était là, tous les jeudis. Au début, j’étais très impressionnée parce que c’était un écrivain et c’était la première personne importante que je croisais dans ma vie. Je ne sais pas s’il était si connu que ça, parce que pour ma part je ne lis que des magazines, mais en tout cas, les premières semaines, je n’en menais pas large. Il s’appelle Victor Brun, je ne sais pas si vous le connaissez. En plus de sa célébrité, c’était un homme grand et austère, imposant, toujours vêtu de noir et qui ne souriait jamais. Il était poli et discret, cela dit, mais j’étais très intimidée quand il venait m’ouvrir la porte. Je me glissais dans l’appartement comme une petite souris et je me mettais aussitôt au travail, sans jamais le regarder.


Et puis, je me suis habituée. C’était même un moment assez agréable de ma semaine. Il n’y avait jamais beaucoup de travail, car il ne dérangeait rien. Je trouvais son linge sale dans un panier dans la salle de bain et la vaisselle était toujours dans le lave-vaisselle. Quant à lui, il s’installait à son bureau et n’en bougeait pas. Parfois, il écrivait dans un cahier d’écolier avec un stylo-plume et d’autres jours, il tapait des textes sur son ordinateur. Ses longs doigts dansaient sur le clavier à une vitesse impressionnante. Il ne s’occupait pas de moi et je pouvais faire mon travail en toute tranquillité.

J’aimais aussi aller chez lui parce qu’il y avait toujours de la musique, des musiciens que je ne connaissais pas, mais toujours de qualité. Une fois, il m’a même surprise avec un chanteur qui chantait en arabe. Il s’appelait Rachid Taha, je ne le connaissais pas, mais c’était vraiment très bien. Je faisais donc mon travail en musique, regardant par moment mon écrivain au travail, avec ses doigts qui couraient sur le clavier en rythme avec la musique et je me sentais bien. Quand je repartais de chez lui, j’étais légère, de bonne humeur. Avec ce qui s’est passé après et que je vais vous racontez, vous pouvez vous demander si je n’étais pas déjà amoureuse de lui, mais si je me rappelle de cette époque, je crois que ce n’est pas vrai. Nous ne communiquions pas vraiment et je ne savais rien de lui. Jamais je n’ai pensé à lui en dehors des moments où je devais travailler pour lui alors je crois pouvoir vous dire que tout a commencé le jour où il m’a fait sa demande. Avant, c’était un client comme un autre.


Voici donc ce qui s’est passé. Un jeudi matin, j’ai fait son ménage comme d’habitude, mais au moment de partir, il m’a demandé d’attendre un instant parce qu’il avait quelque chose à me dire. Je me suis donc approchée de lui puisqu’il ne s’était pas levé de son bureau.



Je me demandais ce qu’il pouvait bien vouloir pour me le demander avec autant de précautions. J’étais debout devant lui et il ne me regardait pas en face. En fait, maintenant que j’y pense, je crois qu’il regardait mes seins. J’ai des gros seins et quand je travaille, les bouts deviennent toujours durs, je ne sais pas pourquoi et ils pointent sous mes tee-shirts.



Je l’écoutais avec attention et ne comprenais pas du tout ce que je venais faire dans cette histoire. Je crois que je manque d’imagination. Pourtant, mon corps, lui, devait savoir de quoi il était question, car mon cœur battait beaucoup trop vite pour une simple discussion avec un employeur.



Je suis repartie abasourdie, comme si j’avais eu un accident de voiture. Un homme venait de me demander de me déshabiller pour de l’argent, comme à une vulgaire putain. Et c’était si inattendu, il avait enrobé sa demande de telle manière que je n’avais même pas réagi. Je n’en revenais pas. Vous devez savoir que j’étais alors une femme très pudique. Quand je me suis mariée, j’avais mis presque un an avant d’autoriser mon mari à allumer la lumière quand nous faisions l’amour. Je n’aimais pas entendre parler de sexe, cela me gênait vraiment et je n’autorisais jamais mon mari à parler de ce qu’il faisait pendant l’acte. Les choses ont bien changé aujourd’hui, à cause de Victor, et quand je vais vous raconter ce qui s’est passé, vous verrez que je n’hésite plus à utiliser les mots les plus crus pour décrire les situations. Mais quand Monsieur Brun a fait sa demande, j’étais terriblement gênée. J’ai fini ma journée en pilotage automatique, en me disant que j’allais oublier tout ça, qu’il suffisait que je refuse cette horrible proposition et que tout redeviendrait comme avant. Pourtant, si j’étais si troublée, c’est bien que je savais que plus rien ne serait jamais comme avant.


Une fois la journée finie, quand je me suis retrouvée dans le noir avec mon mari qui dormait à mes côtés, j’ai recommencé à penser à cette proposition. J’ai essayé de m’imaginer déambulant dans l’appartement de mon écrivain en culotte et c’était impossible. Je n’y arrivais pas. D’abord, je n’avais pas la moindre culotte que je pouvais montrer à un homme comme lui. J’achetais les miennes et celles de toute la famille sur le marché, à un revendeur qui faisait des lots de douze et elles n’étaient pas du tout montrables. Je les portais jusqu’à ce qu’elles tombent en lambeaux. Parfois, j’en avais honte même devant mon mari, c’est vous dire.


Je pensai alors que je pourrais m’acheter un nouveau slip, spécialement pour l’occasion en allant pour la première fois de ma vie dans un magasin de lingerie. Monsieur Brun avait dit qu’il me payerait aussi cher que je voudrais, cela me permettrait donc d’acheter quelque chose de chic, comme on en voyait sur les publicités des arrêts de bus. Mais l’idée d’entrer seule dans un de ces magasins me fit rougir plus fort encore, bien que je sois seule dans mon lit avec mes pensées. Pourtant, c’est ce que je fis dès le lendemain, car j’avais une heure tous les vendredis dans le centre-ville entre deux clientes.


En effet, incapable de m’endormir, ma réflexion était revenue à cette idée de l’argent qu’il m’avait promise. Ma fille aînée allait entrer à l’université. J’en étais extrêmement fière, car c’était la première de la famille qui réussissait des études. Mais j’étais très inquiète pour nos finances. Nous n’avions jamais d’argent en trop et malgré que Sonia m’ait assuré qu’elle bénéficierait d’une bourse, je savais que cela causerait des dépenses supplémentaires. Aussi la somme promise par Monsieur Brun me trottait dans la tête. Combien pouvais-je lui demander ? pensais-je tout en me disant que bien sûr j’allais refuser. Allait-il accepter de me donner, allez, soyons fou, cinq cent euros pour que je me promène à moitié nue chez lui pendant deux heures ? C’était une idée ridicule. Je ne les valais certainement pas. Je n’étais qu’une petite femme mûre avec des gros seins mous et des fesses énormes, courte sur pattes. Personne ne pouvait donner cinq cent euros pour voir ça. Pourtant, dans mon lit, dans l’obscurité de la chambre, tandis que Mohamed ronflait à mes côtés, j’imaginais déjà où je pourrais planquer mes billets de cent euros pour que personne ne les trouve et comment je les utiliserais.


J’avais mal dormi et je n’avais rien décidé, mais l’idée d’acheter une jolie culotte m’était restée. Aussi, le lendemain, le cœur battant, je suis entrée dans une boutique de lingerie fine. C’était très calme et silencieux. Il y avait quelques clientes, des bourgeoises, bien mises, qui circulaient entre les portants et trois petites vendeuses qui surveillaient les dames, prêtes à intervenir pour les aider à faire leur choix. Heureusement, aucun homme n’était présent dans la boutique. En entrant, je suis restée un moment, interdite, ne sachant pas où donner de la tête avec ces dizaines de modèles présentés tout autour sur des mannequins et évidemment, me voyant perdue, une des petites vendeuses s’est précipitée sur moi, me demandant si elle pouvait m’aider.

J’ai rougi comme une adolescente et j’ai inventé un cadeau à faire à une amie. J’ai dit que cette amie était très raisonnable et que je voulais quelque chose de joli, mais surtout rien de vulgaire. Je crois que la petite ne s’y est pas trompée, mais elle n’a rien dit et elle m’a guidé pour me montrer quelques modèles. En la suivant, je vis des choses que je n’imaginais même pas, des culottes qui tenaient avec des bouts de ficelle et qui ne cachaient rien, d’autres entièrement transparentes. J’étais cramoisie et je respirais difficilement. Pourtant, il semble bien que j’étais la seule à être gênée. Je vis une grande blonde de mon âge tripoter une de ces culottes transparentes, rouge comme si elle hésitait devant les courgettes au marché. Finalement, j’ai choisi le premier modèle que ma petite vendeuse m’a montré. Il était en blanc ou en noir, satiné, et j’ai choisi noir parce que c’est la couleur des vêtements de Monsieur Brun.

À la caisse, j’ai eu une autre surprise. La culotte coûtait cent trente-cinq euros. Je ne m’y attendais pas du tout. J’avais l’argent dans mon sac puisqu’on était en début de mois, mais cet argent me manquerait à un moment ou à un autre. Pourtant, je n’ai pas osé dire que c’était trop cher et j’ai payé, un bourdonnement dans mes oreilles comme si je revenais de la guerre. Maintenant, c’était sûr, j’allais me déshabiller devant mon écrivain. Je n’avais plus le choix, il me fallait récupérer ces cent trente-cinq euros.


Je peux vous dire que j’ai passé une mauvaise semaine. Je ne dormais pas la nuit, je regrettais mon achat, j’imaginais toutes sortes de scénarios catastrophes pour le jeudi matin (l’écrivain se moquait de moi, il me violait, etc.), mon mari me trouvait bizarre et j’ai cassé un très beau plat qui me venait de ma mère. Quand c’est arrivé, j’ai éclaté en sanglots. Sonia était là, avec moi, dans la cuisine, et comme elle n’avait jamais vu sa mère pleurer, elle était complètement déboussolée et ne savait pas comment me consoler. J’avais envie de tout lui raconter, mais bien sûr, c’était impossible.


Finalement, le jeudi matin est arrivé. Une fois seule à la maison, j’ai pris une douche et je me suis récurée comme pour un rendez-vous à l’hôpital, j’ai sorti la culotte de luxe de sa cachette, coincée entre deux piles de drap et je suis courageusement partie pour mon rendez-vous chez Monsieur Brun. Quand j’ai sonné, il m’a ouvert comme d’habitude et il est retourné s’asseoir à son bureau, comme d’habitude. Je m’attendais à ce qu’il reparle de sa proposition, mais rien, pas un mot, pas un regard, à peine un bonjour. Monsieur l’écrivain perdu dans ses pensées. Il ne pouvait pas avoir oublié tout de même ! Moi, je ne pensais qu’à ça depuis une semaine.

Je ne savais pas quoi faire, mais comme on dit, quand le vin est tiré, il faut le boire. J’avais payé la culotte, il me fallait de l’argent. Je suis donc allée me planter devant lui.



Hésitante, je lui ai tourné le dos pour aller me déshabiller dans un coin. Il faut que je vous explique que l’appartement de Monsieur Brun est un peu particulier, c’est un loft. C’est-à-dire que ce n’est qu’une seule grande pièce, sans cloisons, avec sa chambre d’un côté et la cuisine à l’autre bout tandis que son bureau est au milieu. Même la cabine de douche est dans la pièce, c’est très spécial. En fait, c’est magnifique. Côté chambre, il y a une grande verrière qui donne sur les toits d’une ancienne usine, donc sans vis-à-vis. C’est très beau, mais il n’y avait aucun endroit pour me déshabiller sans qu’il me voie, à moins d’aller m’enfermer dans les toilettes, mais si je voulais mériter mes cinq cent euros, il fallait quand même lui en donner pour son argent.

Alors je me suis arrêtée près d’une chaise à côté de son lit et en premier, j’ai déboutonné mon chemisier en continuant à lui tourner le dos. J’ai pris le temps de le déposer doucement sur la chaise et puis je me suis assise pour enlever mes chaussures. Ensuite, je me suis relevée et je me sentais toute petite parce que je n’avais plus de talons. Je me suis posé la question de lui montrer d’abord mes fesses ou plutôt mon ventre en enlevant mon pantalon, mais je n’ai pas eu le courage de le regarder alors j’ai continué de dos. J’ai fait bien attention que la culotte ne descende pas en même temps que le pantalon et je l’ai plié bien comme il faut sur la chemise.

Après je ne savais plus quoi faire. Logiquement, si je me rappelais de notre conversation de la semaine dernière, il voulait que je n’aie qu’un slip sur moi, mais je n’étais pas assez sûre alors je me suis retournée et je l’ai regardé. Il avait son stylo à la main et il notait quelque chose dans son cahier. J’ai attendu qu’il relève les yeux pour lui poser ma question. Il avait son air habituel, rien de lubrique ni de moqueur, et cela m’a rassuré.



J’ai baissé les yeux. J’avais honte. Je lui avais demandé une somme énorme et je n’étais pas assez jolie. Mais je ne pouvais pas rester là à me laisser reluquer. Je devais faire mon ménage. Et finalement, de devoir me mettre au travail, ce travail que je connaissais si bien, cela m’a aidé à oublier un peu l’incongruité de la situation. Je suis tout d’abord allée à la cuisine, comme chaque jeudi, en passant tout près de lui sans lever les yeux, et la routine a repris le dessus. J’ai nettoyé les plans de travail, l’évier.

Quand on frotte un évier, quand on y met un peu d’énergie, on a les seins qui ballottent de droite à gauche et les fesses aussi. Je ne m’en étais jamais rendu compte avant ce jour-là, un affreux mouvement obscène. Il fallait pourtant bien que je frotte. À ce moment-là, j’ai pensé à mon Mohamed. Quand il est à la maison, le dimanche, et que je m’occupe de ma cuisine, il vient souvent se coller contre moi pour me tripoter un peu. Il m’embrasse dans le cou et il fourre ses mains partout. Cela me dérange, alors je le houspille. Mais je comprends maintenant ce qui l’excite. C’est ce fameux balancement du derrière pour accompagner les gestes des bras qui frottent. Alors j’ai eu honte parce que j’offrais ce spectacle à un homme et je ne le lui avais jamais offert à lui. Je me promis donc de jouer la même scène à la maison, si on avait un jour la chance de se retrouver un peu seuls tous les deux. Il faut dire que cela n’arrive pas très souvent.


J’ai jeté un œil à mon écrivain, mais il écrivait. Il ne se masturbait pas comme je l’avais imaginé dans mes cauchemars. Je me suis donc mise à laver le sol de la cuisine, comme chaque jeudi. Vous avez déjà passé la serpillière les seins nus ? Avec des gros seins qui ne restent plus en l’air comme quand vous aviez vingt ans ? Les hommes sont vraiment des cochons d’aimer regarder ça. J’ai dit qu’ils ballottaient quand je frottais l’évier, mais quand on est penchée en avant, appuyée sur le manche du balai et qu’on frotte énergiquement les taches du sol, c’est encore bien pire. Je me sentais comme une vache laitière avec ses gros pis. Cette fois, quand j’ai levé les yeux, j’ai vu que Monsieur Victor me regardait avec attention. J’ai aussitôt baissé le nez et j’ai frotté encore plus fort et mes seins se sont balancés encore plus. S’il aimait ça, il allait être servi. J’ai bien mis un quart d’heure à passer cette serpillière et chaque fois que je le regardais, il me fixait, sans rien faire, ni écrire, ni sourire, ni rien. Je peux vous dire qu’à ce moment-là, j’ai commencé pour la première fois à ressentir quelque chose de chaud dans le ventre. J’avais envie qu’il me regarde. Je ne comprends rien aux hommes, même aujourd’hui. Qu’ils prennent du plaisir à regarder des choses que je trouve laides ou ridicules, c’est incompréhensible, mais, finalement peu importe, si c’est ce qui leur plaît et si je peux le leur donner, alors je prends du plaisir à le faire. Vous comprenez ? C’est ce que j’ai découvert ce jour-là. J’avais les tétons tout durs et j’étais sûre qu’il s’en rendait compte. J’ai de gros tétons bruns, avec de larges aréoles foncées elles aussi. Il devait bien voir que ça m’excitait d’être regardée et ça m’excitait encore plus de penser qu’il le voyait.


Ensuite, j’ai passé l’aspirateur sur les parquets. Et là, il a bien fallu que je m’approche de lui, et même très près, jusqu’à frôler ses chaussures avec mon aspirateur. Oh, il n’écrivait plus, mon écrivain ! Il était fasciné par mes seins, j’en étais certaine. À un moment, il a même tendu légèrement la main et j’ai cru qu’il allait me toucher, contrairement à ce qu’il m’avait promis, mais finalement, la main est retombée sur sa cuisse et il ne s’est rien passé. Je me suis éloignée avec mon aspirateur. Je ne pouvais tout de même pas rester là à me faire reluquer plus longtemps.


Après, je me suis occupée du coin chambre, faire le lit, la poussière sur les meubles. La plupart du temps, je tournais le dos à Monsieur Brun et je me sentais plus comme d’habitude. J’essayais de tortiller un peu des fesses, mais je ne savais pas s’il me regardait. À ce moment-là, j’ai compris l’intérêt des culottes transparentes et j’ai rougi. Quand je me suis redressée, je me suis vu dans le grand miroir du dressing, une petite femme en culotte noire, trop grosse, vraiment trop grosse. Je ne me suis pas plu du tout. Pendant que je paradais devant mon propriétaire, je m’étais imaginée autrement, mais c’était bien moi, cette petite boulotte dont le miroir me renvoyait l’image. D’ailleurs, quand j’ai tourné la tête vers Victor Brun, il avait recommencé à écrire dans son cahier. J’aurais bien aimé lire ces lignes, savoir s’il parlait de moi et en quels termes.


J’ai fini mon travail, mis le linge sale dans la machine et mis en route le programme, passé l’éponge sur les parois transparentes de la douche. Quand je suis habillée, j’ai toujours peur de me mouiller quand je rince mon produit avec la douchette. Là, c’était plus pratique. À un moment, j’étais dans le bac de douche et j’ai vu qu’il me regardait. Alors, je ne sais pas pourquoi, je me suis collée contre la paroi vitrée, mes seins écrasés contre le verre et je l’ai fixé pour voir s’il appréciait. Nous sommes restés ainsi un moment, les yeux dans les yeux. Enfin, lui regardait plutôt mon corps, je pense, mais moi je le regardais me regarder et mon cœur battait extrêmement vite. Puis il a recommencé à écrire et j’ai continué mon travail.


À la fin, je lui ai dit :



C’est vraiment un homme bizarre, quand même. En me rhabillant, je me demandais si j’allais être obligée de lui réclamer mon argent. Ce serait tellement gênant. Mais quand je me suis approchée pour lui dire au revoir, il m’a spontanément tendu une enveloppe et j’ai compris que l’argent était dedans.



Voilà. Je me suis retrouvée dans la rue avec l’enveloppe toujours à la main et je me sentais brûlante de partout, comme quand on a de la fièvre. J’ai sorti les billets de l’enveloppe et il y avait bien dix billets de cinquante euros. Cet argent était à moi, rien qu’à moi. De toute façon, je ne pouvais pas en parler à mon mari. J’allais le mettre de côté, et quand Sonia commencerait l’université, je lui donnerais le pactole, sans lui dire comment je l’avais gagné et en lui demandant de ne pas en parler à son père.


Le soir, Mohamed m’a demandé si tout allait bien tant il me trouvait bizarre, par moment dans la lune et à d’autre complètement excitée. Je ne lui avais rien caché depuis presque vingt ans que nous vivions ensemble et j’avais le plus grand mal à ne pas tout lui raconter. Finalement, on s’est tout de même couchés. Je n’arrivais pas à m’endormir. « Vous avez un corps splendide », m’avait dit mon écrivain. J’avais envie de me caresser. Je ne l’avais pas fait depuis l’adolescence, mais là, j’étais dans un état second, torturée par le désir. Mohamed me tournait le dos, mais je me suis collée contre lui, écrasant mes seins contre la masse solide de son corps.



Il ne faisait pas froid, mais il n’a pas insisté. Mon mari travaille dehors toute la journée et c’est très éprouvant physiquement. Pourtant, il ne se plaint jamais et je lui en suis très reconnaissante. Mais ce soir-là, je ne pouvais pas le laisser tranquille. J’avais cru qu’en me glissant contre lui, j’apaiserais mes sens et retrouverais mon calme, mais cela ne fonctionnait pas. Alors, incapable de me retenir, j’ai pris son sexe dans ma main et j’ai commencé à le caresser. À l’époque, je n’avais pas de mot pour désigner son membre. C’était des choses dont je n’avais jamais parlé et que je n’avais jamais entendu raconter. Les femmes, parfois, se croyaient grivoises et parlaient entre elles de ce que leur faisaient les hommes, mais c’était toujours en pouffant comme des gamines et avec des métaphores, jamais en disant « bite » ou « queue » ou tous ces mots que je connais maintenant pour désigner le sexe des hommes.

Je le branlais, sans dire un mot et lui s’est mis à respirer plus fort, mais il ne disait rien non plus. J’ai cru un moment qu’il ne se passerait rien de plus, qu’il allait éjaculer dans ma main et que j’allais rester toute seule avec mon désir, mais il s’est finalement décidé et telle une montagne en mouvement, il s’est retourné pour m’écraser sous lui. J’avais écarté les cuisses pour l’accueillir et il s’enfonça sans difficulté dans mon vagin trempé. Nous avons fait l’amour en silence. Je m’accrochais à lui comme une noyée s’accroche à sa bouée et c’est ce qu’il était dans ma vie, un roc solide qui me protégeait de tout. Il me remplissait, ses coups de reins collaient son ventre contre moi, écrasant délicieusement mon clitoris à chaque assaut et bientôt, je n’ai pas pu me retenir, j’ai gémi comme une bête et j’ai planté mes ongles dans ses larges épaules. Nous avons nos habitudes et il sait que c’est un signe, cela veut dire qu’il peut se laisser aller à son plaisir. C’est ce qu’il fit, retombant sur moi comme un sac de pommes de terre. Ensuite, il s’écroula à mes côtés et nous nous écoutions respirer.



Et il se retourna à nouveau. Quelques instants plus tard, je l’écoutais ronfler. J’étais mortifiée, honteuse sans bien savoir de quoi. L’argent était dans mon armoire. Je l’avais gagné parce que j’avais un corps qu’un homme trouvait splendide. Je ne voulais rien voir d’autre.


La semaine me parut longue. Le jeudi suivant, j’étais devant la porte de Monsieur Brun, presque impatiente de ce qui allait se passer. Que pouvait-il se passer d’autre que ce qui était arrivé la semaine précédente ? Pourtant, j’attendais ce moment depuis une semaine.

Monsieur Brun, lui, fut identique à lui-même. Il vint m’ouvrir et se réfugia aussitôt à son bureau, sans un mot. Mais nous n’avions pas besoin de parler. Je me déshabillai au même endroit que la première fois. Simplement, j’étais moins fébrile. Lorsque je dégrafai mon soutien-gorge, je pris le temps de me masser un peu les seins, face à lui, jouant même un instant avec les bouts pour vérifier qu’ils étaient bien dressés.

Puis je me mis au travail, frottant avec énergie, secouant mes rondeurs autant que je le pouvais, jetant des regards obliques à mon employeur qui écrivait beaucoup moins et me regardait beaucoup plus que la première fois. Quand j’eus fini d’aspirer et que je m’éloignais de lui côté chambre, une idée me vint. C’était un élan, une image qui m’avait traversé l’esprit, mais je me retrouvais en train de parler, face au bureau, avant d’avoir réfléchi à ce que j’allais dire.



Je n’avais jamais été impulsive, mais prudente et raisonnable, trop prudente et trop raisonnable, disaient mes enfants, mais c’est ainsi que j’avais été élevée. Maintenant, lancée dans cette aventure où je perdais le sens de la réalité, je me découvrais différente, avide de nouveaux défis. Monsieur Brun ne me répondit pas. Il se contenta de hocher lentement la tête. Il voulait. Mais il avait honte de demander. Nous nous comprenions bien.


Je ne sais pas pourquoi j’ai eu cette envie soudaine d’être complètement nue. L’idée de la culotte transparente m’avait encore traversé l’esprit. Mais il y a un monde entre l’idée d’être nue et ce que j’ai ressenti quand j’ai fait descendre lentement ma culotte le long de mes cuisses. Car, outre mon sexe, la culotte assez sage que j’avais choisie me couvrait aussi le bas du ventre et mes trois grossesses avaient laissé leur marque sur mon corps. C’était l’endroit que je détestais le plus chez moi et voilà que je le montrais à un inconnu. Je devins écarlate et fis demi-tour aussitôt pour me remettre au travail. Maintenant, il voyait mes grosses fesses. C’est ce que j’avais imaginé et je cherchais toutes les situations où je devais me pencher en avant et écarter les jambes. Avec toujours cette pensée : il faut qu’il en ait pour son argent.

Les meilleures choses ont une fin. J’ai tourné et viré entièrement nue dans cet appartement, sous les yeux d’un homme habillé tout en noir qui ne perdait pas un instant du spectacle. Il ne s’est rien passé de plus ; je me suis rhabillée sans faire d’histoire et je suis allé jusqu’au bureau pour prendre mon enveloppe. En la prenant, j’ai regardé mon employeur. Il avait les yeux baissés et il m’a fait de la peine. Il avait l’air défait comme quelqu’un qui a perdu un combat, comme un ivrogne qui a recommencé à boire. Je vis en l’observant qu’il bandait. Cela se voyait bien avec son jean noir ajusté. J’ai pris mon enveloppe et j’allais lui dire au revoir quand il a levé les yeux vers moi.



Et puis, au bout d’un moment de silence :



Je voulais faire de l’humour, mais c’est tombé à plat. Il avait l’air d’un petit garçon qui demande un câlin à sa nounou. Je suis partie troublée, beaucoup moins euphorique que la fois précédente. Mais j’avais deux cents euros dans mon sac. Ils allaient rejoindre les autres billets dans mon armoire. J’étais capable d’être nue devant un homme sans être ridicule et cet homme était bien accroché.


Mais pendant toute la semaine, c’est l’air penaud et malheureux de Victor Brun qui me resta en tête. À quoi cela lui servait-il de s’infliger le supplice de ma présence si cela ne le rendait pas heureux ? J’étais juste une mère de famille banale, mais j’avais tout de même compris comment fonctionnent les hommes. L’excitation est une chose, mais il faut qu’ils puissent vider leur réservoir de sperme régulièrement sinon ils deviennent fous. Mohamed, qui était le seul homme que je connaissais suffisamment pour pouvoir prévoir ses réactions, n’aurait jamais pu me regarder gigoter nue pendant deux heures. Au bout d’une dizaine de minutes, il n’aurait pas résisté et se serait jeté sur moi pour m’empaler sur son chibre sans se demander si j’en avais envie ou pas.

Mais mon écrivain était différent, plus respectueux, plus torturé et c’est son visage de chien battu que j’ai gardé en tête toute la semaine. Ce qui ne m’a pas empêchée de me préparer pour lui le jeudi matin. J’étais venue avec ma tenue habituelle de femme de ménage les deux semaines précédentes, mais cette fois-ci, je voulais l’impressionner dès mon entrée en piste, qu’il se dise que je pouvais être belle aussi quand j’étais vêtue. Je choisis donc une robe, MA robe, je devrais dire, car je n’en ai pas beaucoup, une robe avec de grosses fleurs rouges que j’avais achetée pour aller au mariage de ma sœur. Et comme je savais par avance que je ne garderais pas ma culotte pendant la séance, je décidais au dernier moment de ne pas en mettre. Cela lui ferait une surprise. Pour le soutien-gorge, je n’osais pas sortir sans. Avec mes seins lourds, cela ne passerait pas inaperçu et je serais morte de honte si j’avais croisé un voisin.


Dans la rue, dans le métro, la sensation de mon sexe nu sous ma robe m’a fait un effet inimaginable. Les gens que je croisais et qui ne savaient pas me semblaient si insignifiants. Je leur étais supérieure, puisque j’osais quelque chose dont ils n’avaient même pas idée. Dans le métro particulièrement, où il y a beaucoup de monde dans un petit espace, la sensation était très excitante, comme une brûlure quand ma cuisse frôlait celle d’un homme debout à côté de moi. Quand je suis arrivé chez Monsieur Brun, j’étais déjà dans un état second, dans cette autre réalité où j’évoluais depuis quelques semaines. Il aurait suffi du regard de mon mari ou d’un de mes enfants sur cette femme que j’étais devenue pour que je me rende compte de la folie qui s’était emparée de moi. Mais ma vie était bien cloisonnée. Ces heures étaient clairement séparées de ma vie en famille. Je pouvais faire ce que je voulais et j’en profitais.


Quand je suis arrivé chez monsieur l’écrivain, il s’est conduit comme d’habitude, me laissant entrer en silence et allant s’asseoir à son bureau. Mais j’avais quelque chose à lui montrer, alors je l’ai suivi. J’étais aussi un peu déçu qu’il ne regarde pas ma robe et qu’il ne me fasse pas de compliment. Je trouvais que c’était ce qu’il aurait dû faire et je voulais probablement le choquer. Toutefois, je ne réfléchissais pas autant, sur le moment. J’étais dans l’action et je sentais mon jus couler le long de ma cuisse. Aussi, quand il a été assis et qu’il a levé les yeux sur moi, je lui ai dit :



Et hop, j’ai attrapé le bas de ma robe à deux mains et je l’ai levée jusqu’à mon visage. Je ne le voyais plus, mais je savais ce qu’il avait en face de lui. Puis je me suis tournée pour faire la même chose dans l’autre sens et lui montrer le côté pile. J’étais comme une gamine, je ne savais plus vraiment ce que je faisais. Peut-être que j’espérais qu’il allait finir par me sauter dessus et me baiser, peut-être que c’est ce que j’attendais, mais en tout cas, il ne l’a pas fait. Il est resté immobile et silencieux, avec son regard d’affamé qui me disait que cela lui faisait de l’effet quand même.



Là encore, il n’a rien dit. Il aurait pu m’arrêter, me dire qu’il s’en moquait du ménage et qu’il préférait qu’on passe un moment ensemble, mais non, rien, alors je me suis déshabillée et j’ai frotté et trimé comme les autres fois. Pendant que je turbinais, je réfléchissais aussi. J’avais un peu honte de la scène de la robe sans culotte et de mon rire alors qu’il avait l’air si coincé et ce pauvre homme si bizarre avait toute ma compassion. Je cherchais comment faire pour l’aider à être plus naturel, plus spontané, plus vivant.

Aussi, quand j’ai eu fini, au lieu de me rhabiller, je suis allée me planter devant lui, les mains sur les hanches, pour ne rien cacher de mon anatomie.



Je laissai passer un blanc pour qu’il puisse répondre quelque chose, mais je voyais bien qu’il en était incapable.



Il y eut un nouveau silence. Je le regardais dans les yeux et j’essayais d’avoir l’air sûre de moi, pour lui donner confiance. Pourtant, je n’en menais pas large. J’étais en train de le traiter comme un benêt et je proposais de lui faire ce que je n’avais offert qu’une seule fois à mon mari. J’étais en train de tromper Mohamed. Une folle !



Là-dessus, il ferma les yeux et déboutonna son pantalon. En quelques gestes, il fit apparaître sa queue qui pointa aussitôt vers le haut. Je m’approchais, soulagée qu’il garde les yeux fermés, car je n’étais plus si sûre de moi. Ce gourdin était le premier que je voyais dressé après celui de mon mari. Mohamed a une bite très foncée, presque noire quand il bande vraiment, un membre assez court, mais avec un gros diamètre. Au début, j’avais toujours peur qu’il me déchire en me pénétrant, mais ensuite, je me suis habituée et j’ai apprécié de le sentir aussi présent en moi. L’engin de Victor Brun était à l’opposé, long, fin et rose. Et bien sûr, Mohamed est circoncis alors que le gland de mon écrivain était encore à moitié recouvert d’une fine peau rose. Un instant, j’ai cru qu’il avait un défaut, une malformation, mais dès que je l’ai touché, j’ai compris comment ça marchait et j’ai même trouvé ça amusant.

Parce que, bien sûr, je m’étais engagée. Il fallait que je « soulage », il n’était pas question que je me contente de l’observer ou de jouer un peu avec. J’avais un pis à traire. D’ailleurs, au début, je pensais que cela n’irait pas plus loin. Je le pris en main, je fis coulisser la peau sur le gland et je m’activais un peu, avec l’énergie que je mets à frotter un évier ou un bac de douche. En même temps, je regardais, je humais, je m’intéressais. Je glissais ma main gauche sous ses testicules et je les tripotais un peu. Monsieur Brun était brun et ses poils étaient noirs, mais la peau de son ventre était très blanche, parfaitement lisse, comme un ventre de femme. Mon Mohamed, lui, a une longue colonne de poils raides qui remonte jusqu’au nombril. Toutes ces différences m’excitaient. J’avais l’impression de découvrir le monde.

J’étais si près de ce beau gland rose que je n’ai pas pu m’empêcher de sortir ma langue et d’entrer en contact avec lui. Monsieur Brun sursauta comme si je l’avais électrocuté et cela me fit aussi beaucoup d’effet. Alors je recommençais, et encore et encore, et chaque fois, ma langue restait plus longtemps en contact avec sa verge. Je commençais à le lécher et puis, au point où j’en étais, je le suçais comme on suce un bonbon.

Comme je l’ai dit, je ne l’avais fait qu’une fois à Mohamed. Un soir où il était rentré tard d’une soirée avec ses copains, il s’était plus ou moins jeté sur moi, très excité, et au cours de nos ébats il m’avait demandé s’il pouvait venir dans ma bouche.


« Les femmes libérées le font sans arrêt, m’avait-il dit. Peut-être que tu trouveras cela agréable. On n’est plus au bled. »


Cette dernière remarque m’avait vexée. Je n’avais accepté de le prendre dans ma bouche que pour cette mauvaise raison. Je n’avais pas vraiment aimé parce que sa grosse bite m’étouffait à moitié et quand il avait joui, je n’avais pas du tout aimé le goût de son sperme. Je ne lui avais jamais reproposé et de son côté, je suppose qu’il n’avait jamais osé me le redemander, se rappelant sa remarque blessante.


Étant moins gros, le membre de Victor Brun était plus agréable à garder en bouche et puis, avec tout ce qui s’était passé avant, j’en avais vraiment envie. Je ne le suçais pas pour lui faire plaisir, mais parce que cela me plaisait. J’aimais cette idée de moi qui suce son client, je ne sais pas pourquoi. Avec un mari, il n’y a pas à dire, c’est beaucoup moins amusant.


Cela n’a pas duré très longtemps. Il s’est mis à gémir, toujours les yeux fermés. Je le suçais et je le regardais en même temps. Je lisais le plaisir qu’il prenait sur son visage et je me sentais vraiment libre et forte. « Les femmes libérées le font sans arrêt », avait dit mon mari. Eh bien j’étais libérée et j’étais fière de moi ! Mon écrivain répétait mon prénom : « Karima, oh Karima… » et il a fini par éjaculer. J’ai avalé comme une professionnelle. Enfin, j’imaginais que c’est ce que les professionnelles font et je nettoyais bien sa queue avec ma langue comme une bonne femme de ménage.


Ensuite, je l’ai laissé se remettre et je me suis rhabillée sagement. Enfin, sagement, je n’avais toujours pas de culotte et je sentais ma mouille couler le long de ma cuisse. Monsieur Brun ne m’a pas tendu mon enveloppe comme les autres fois, mais je l’ai vue posée sur son bureau et je me suis servie. Au moment où j’allais lui dire au revoir, il m’a arrêtée.



C’est ainsi que je suis reparti avec le livre dans mon sac. À la maison, je l’ai rangé avec l’argent entre deux piles de draps dans l’armoire. Le jour où mon mari changera les draps du lit, c’est parce que je serai morte.

Je n’ai pas pu le lire avant le mercredi, donc la veille de ma matinée chez Victor. Dans ma tête, je m’entraînais à l’appeler Victor. Cela ne me venait pas facilement. J’ai donc sorti le livre avant que les garçons rentrent du collège, en buvant un thé à la menthe. Je n’avais pas le temps de tout lire avant le lendemain alors je le feuilletais, cherchant un passage intéressant.


J’ai lu d’abord un passage vers le début et cela ne m’a pas plu du tout parce que la première relation entre la bonne et le banquier qui l’emploie, c’est un viol. Peut-être que cela excite les hommes, les histoires de viol, mais moi, pas du tout. J’ai cherché plus loin et je suis tombée sur un passage qui me plaisait plus. En fait, au bout d’un moment, il semblait que les rapports entre eux s’inversent et que la bonne prenne le pouvoir dans leur relation. Je regardais comment elle s’y prenait avec intérêt et je me disais qu’avec Monsieur Brun, Victor, donc, je n’y arriverais jamais… Pourquoi Victor m’avait suggéré de lire ce livre ?


En tout cas, le lendemain, dès que je suis entrée, j’ai dit tout de suite à Victor qu’aujourd’hui, je ne me déshabillerais pas la première, que je ne le ferais que si lui se déshabille avant moi. Il m’a regardée, étonné, puis il a eu un petit sourire en coin que je ne compris pas, Monsieur Brun n’est pas quelqu’un qui sourit beaucoup, et il a commencé à enlever son polo noir, puis son pantalon noir. Il s’est retrouvé en caleçon, noir lui aussi, et il m’a interrogée du regard. Je ne sais ce que mon visage exprimait, mais il a enlevé son caleçon et j’ai vu à nouveau son pénis, mais cette fois, comme il ne bandait pas, le gland était entièrement caché par le prépuce et je dois dire que cela ne me plaisait pas vraiment, que je préférais mon mari quand il circule nu dans la chambre avant de mettre ses vilains habits de maçon.


Je lui ai dit d’aller jusqu’à l’évier du coin cuisine, comme si c’était lui qui allait faire le ménage et là, j’ai vu ses fesses. Victor a vraiment de belles fesses, bien rondes et bien dures. Pendant qu’il me tournait le dos, je me suis déshabillée en silence et je suis allée me coller contre lui, mes seins écrasés contre son dos, ses fesses chaudes qui m’appuyaient sur le ventre. J’avais adapté un scénario que j’avais lu dans le livre. Je me demandais si Victor se rappelait de ce passage, mais il ne disait rien.

J’ai passé mes bras autour de lui et j’ai attrapé sa petite bite avec ma main droite.



Son membre grossissait dans ma main alors j’ai commencé à l’astiquer. J’étais bien, collée contre lui. J’avais un homme à moi, avec un corps jeune et plutôt séduisant. La main qui ne le branlait pas se promenait sur son ventre dur et sa poitrine glabre. Il me laissait agir. Ce type avait besoin d’une mère, mais je me moquais de la psychologie. Je n’avais qu’une envie, c’est de lui soutirer une bonne dose de sperme et de repartir avec de l’argent.

Au début, sans doute par jeu, il avait commencé à frotter l’évier avec une éponge, mais très vite, il avait jeté l’éponge, c’est le cas de le dire, et il se contentait de râler doucement. Je ne voyais pas par-dessus son épaule, je suis beaucoup trop petite, mais j’ai su tout de suite quand il a joui. Tout son corps s’est détendu, il est devenu mou entre mes bras et je n’ai pas pu m’empêcher de lui mordre le bras. Son épaule était trop haute, ne parlons pas de son cou.

Ensuite, je l’ai entraîné vers le lit alors qu’il voulait nettoyer le résultat de son éjaculation.



Je l’ai fait allongé sur le lit et il était toujours aussi obéissant. Il avait un grand lit avec une tête de lit imposante en bois massif. J’avais amené avec moi tous les foulards que j’avais pu trouver à la maison. Je les ai sortis de mon sac. Vous savez, nous les femmes arabes, on aime bien les falbalas colorés. C’est encore le livre qui m’avait inspiré. J’ai d’abord pris une écharpe épaisse et j’ai bandé les yeux à Victor. Ensuite, je lui ai attaché les poignets et les chevilles aux montants du lit. Il était à ma merci. J’ai eu un instant d’hésitation, me demandant ce que je pourrais en profiter pour faire, genre fouiller dans son bureau et chercher ce qu’il pouvait écrire sur moi, mais je ne voulais pas qu’il regrette de m’avoir fait confiance. Je l’avais attaché pour mieux le sucer tranquille et c’est ce que j’ai commencé à faire. Il avait un peu débandé, mais dès que je l’ai pris dans ma bouche, sa queue est redevenue longue et dure et c’était un vrai plaisir.


Je ne sais pas ce qui m’a pris à ce moment-là. Ce n’était pas prévu au programme, mais je l’ai enjambé et je me suis empalée sur lui. C’était si facile. On aurait dit que nos anatomies étaient faites l’une pour l’autre, mais je le savais depuis la dernière fois. Cela faisait une semaine que j’avais décidé de faire vraiment l’amour avec mon employeur et je me l’étais caché jusqu’à cet instant. J’ai oscillé doucement, précautionneusement car je n’avais aucune confiance dans l’endurance de mon écrivain et je voulais prendre le temps de profiter de son corps. Je me suis penchée en avant et j’ai laissé les bouts de mes seins frôler sa poitrine. Mon visage était tout proche du sien. Victor Brun a une très belle bouche, je vous l’ai déjà dit ? Une bouche gourmande, un peu féminine, bien dessinée qui contredit son côté silencieux et froid. J’ai sorti ma langue et je lui ai léché les lèvres. Puis, en me penchant un peu plus, j’ai posé un téton sur sa bouche. Il a tout de suite compris ce qui se passait et il l’a sucé et mordillé avec énergie.


Bref, nous avons baisé, quoi ! Et, finalement, contrairement à mes appréhensions, il a été un amant assez résistant. Il a fallu que je me déchaîne, les mains posées à plat sur sa poitrine, avec mon bassin qui faisait la danse du ventre autour de son mandrin pour qu’il daigne m’honorer de son jus d’homme. J’ai joui comme cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Mais ce qu’il s’est passé de plus important, et que je n’oublierai jamais, c’est qu’à un moment, je me suis redressée et je me suis vue dans le grand miroir sur la porte du dressing.


Cette image de moi m’a bouleversée. Je n’étais plus la petite Arabe discrète et effacée, la seule image de moi que je connaisse, mais une belle femme, fière et conquérante, le dos bien droit, les seins en avant avec des tétons comme des petites pierres brunes à leur bout, mes fesses posées bien à plat sur les cuisses de l’homme sous moi. Même mon ventre me semblait presque plat, mais peut-être aussi que je l’ai rentré instinctivement quand je me suis vue. Ma chevelure aussi m’a rendue fière. Pour le travail, et je travaille tout le temps, à l’extérieur ou à la maison, je garde toujours mes cheveux dans un chignon bien serré. Mais aujourd’hui, dans le feu de l’action, je les avais détachés et ils ruisselaient sur mes épaules en boucles noires et indisciplinées. Cela me donnait un air sauvage, comme une amazone du désert qui me plut énormément. Voilà ce que je veux être, ai-je pensé à cet instant, cette femme-là. Et c’est à ce moment que j’ai commencé à jouir, plus fort et plus vite que jamais.


Ensuite, j’ai détaché Victor Brun, bien sûr, et il m’a dit qu’il avait adoré notre scène de ménage, vous parlez d’un jeu de mots ! Mais il a doublé la somme dans mon enveloppe et j’ai trouvé ça gentil de sa part parce que je suis sûre qu’il avait compris que je ne faisais plus ça pour de l’argent. Mais ma journée n’était pas finie. J’étais euphorique et fatiguée et cela a duré jusqu’à ce qu’on se retrouve tous les deux à la table de la cuisine, Mohamed et moi, pour boire le café du soir, un rituel qu’on a pour passer un moment ensemble à la fin de la journée. Les garçons étaient à l’entraînement de foot et Sonia était sortie avec ses amies. Nous étions face à face, mais j’étais dans un nuage de coton à revivre encore et encore mes aventures.



J’ai dû devenir livide, c’est la sensation que j’ai eue, et je ne sais pas comment j’ai fait pour me reprendre.



Je savais que cela ne suffirait pas et je cherchais désespérément une idée, quelque chose à dire quand le mensonge m’est venu. Pas vraiment un mensonge, juste une idée pour que ma bizarrerie passe mieux.



Cette mèche, je l’avais repérée dans le grand miroir de Monsieur Brun, quand je le chevauchais comme une putain. Pour bien la montrer à mon pauvre mari cocu, je suis allée m’asseoir sur ses genoux.



Bien sûr, il m’a assuré que je ne l’étais pas et il s’est mis à me peloter et nous avons fini au lit. Quand il a été endormi, je suis restée à réfléchir dans le noir, à me demander ce que j’étais devenue, s’il fallait avoir honte. Mais j’étais si fière d’être une femme désirable, une femme qui dirige les hommes pour son plaisir que je décidais de continuer, de rester celle que j’avais entrevue dans le miroir. Et s’il fallait manipuler pour cela mon mari, je continuerais à le faire.


Avec Mohamed, nous avions une relation assez particulière. Notre mariage était un mariage arrangé, comme souvent dans nos familles, et je n’avais vu mon mari que quelques instants avant la nuit de noces. Nous avons mis longtemps avant de nous apprivoiser et je n’ai commencé à l’aimer qu’après la naissance de Sonia. Il adorait sa fille et passait des heures à jouer avec elle. Jamais il ne m’a reproché de ne pas lui avoir fait un garçon en premier. C’était un homme bien, un homme honnête et droit et j’ai fini par être fière d’être sa femme. Quelque chose me manquait, mais je n’essayais même pas de mettre le doigt dessus. J’avais plus de chance que beaucoup de mes amies. Sauf qu’aujourd’hui, j’avais découvert ce qui m’avait toujours manqué, l’aventure, le sexe, une autre idée de ce dont j’étais capable. Je respectais profondément mon mari et je n’aurais jamais choisi de lui faire du mal. Mais s’il ne savait pas, je n’étais coupable de rien. J’aurais pu m’inquiéter aussi si j’étais vraiment tombée amoureuse de mon écrivain, mais mon pauvre Victor était si peu doué pour les relations sociales que je me sentais un peu plus comme son auxiliaire de vie que comme sa maîtresse.


Dans les mois qui suivirent, j’ai donc continué à faire l’amour avec Victor Brun chaque semaine. Nous avons essayé tous les scénarios du livre et d’autres aussi. Il me laissait toujours l’initiative et même quand j’avais envie qu’il me viole, c’est encore moi qui lui dictais sa conduite. Même lorsqu’il me servait du lait dans une écuelle à même le sol et que pour boire je devais laper le lait en tendant mon gros cul vers lui, c’est encore moi qui fixais nos positions à l’avance. Cela a duré tout l’hiver. Sous ma pile de draps, j’avais une somme importante qui me tournait la tête. Sonia révisait son bac en pestant parce qu’elle ne pourrait pas intégrer la classe préparatoire que ses notes lui permettaient d’espérer pour des raisons financières et moi je lui disais de ne pas s’inquiéter pour l’argent, mais de ne pas en parler à son père. Ce jour-là, elle me regarda avec un drôle d’air, mais elle ne dit rien.



Peut-être pensait-elle que j’avais deux cents ou trois cents euros de côté et que je ne me rendais pas compte de ses besoins, alors je l’amenais dans ma chambre et je lui montrais mon trésor.



Et nous arrivons à la semaine dernière. Le jeudi, je suis allée chez mon amant vers dix heures, comme d’habitude. Je portais une nouvelle culotte, très élégante et fendue au niveau de la vulve, si bien que j’étais nue sans l’être vraiment. C’était un cadeau de Victor, je me devais de la porter. J’avais juste envie qu’il me baise sans rien me demander, mais je savais que c’était impossible pour lui alors je réfléchissais en marchant à ce que nous allions faire. Finalement, nous avons pris une douche ensemble et nous avons fait l’amour debout, avec l’eau chaude qui nous tombait sur la tête. C’était simple et agréable. Le soleil du matin rentrait à flots dans la pièce.

Ensuite, nous sommes allés nous installer sur son lit, encore mouillés. Victor voulait me parler et il avait un drôle d’air. J’ai pensé qu’il avait rencontré quelqu’un et qu’il voulait mettre fin à notre liaison tarifée. Tout a une fin et je m’y attends depuis le début, mais tout de même, à l’idée de ne plus avoir ma séance de baise hebdomadaire, j’ai ressenti un froid désagréable m’envahir et me suis blottie sous sa couette.



Je me demandais où il voulait en venir, mais déjà, je ne m’inquiétais plus pour notre relation et je commençai à lui caresser la queue qui était froide et humide. Il ne parut même pas s’en apercevoir. C’était si naturel entre nous.



J’écoutais distraitement son histoire. Sa queue durcissait et j’ai commencé à le sucer.



J’ai fini de le sucer. Je n’avais pas envie de m’arrêter pour parler. Avec la main, je me suis mis à le branler de plus en plus vite, le gland toujours entre mes lèvres, comme il aime. Il a gémi un peu et il m’a envoyé sa grosse purée dans la bouche. J’ai tout avalé et j’ai pris le temps de bien le nettoyer. Après tout, je suis toujours une femme de ménage.



Il en avait une, au fond d’un tiroir où s’entassaient des manuscrits, des lettres, des paquets de bonbons. Je me promis de ranger tout ça un jour. C’était un article découpé dans un journal qui disait que le premier roman de Victor Brun allait être adapté au cinéma. On voyait son éditeur et son producteur qui entouraient Victor, les mains sur ses épaules, comme s’ils avaient gagné un match de foot. Édouard, l’éditeur, était un gros ours barbu à l’air doux, avec des petites lunettes rondes et des cheveux gris. Il avait vraiment un gros ventre. L’autre, Paul, était un dandy avec un grand nez pointu, habillé en noir lui aussi, avec des chaussures pointues et une écharpe rouge autour du cou. Il avait aussi des lunettes, mais rectangulaires avec une grosse monture noire. Il était plus grand que les deux autres, et trop maigre. En les regardant sur la photo, je compris que c’était possible. Je pouvais m’imaginer aller chez eux et me déshabiller, surtout maintenant avec mon expérience. Mais est-ce que je le voulais ?


Voilà. Tout est là. Je vous ai raconté mon histoire pour m’aider à réfléchir, mais je n’ai pas beaucoup avancé. Il faut maintenant que je me décide. Victor m’a donné les cartes de ces messieurs avec leur adresse mail et leur numéro de portable. Il suffira que je dise : « Bonjour, je suis Karima et j’appelle de la part de Victor » et ils sauront de quoi il s’agit. Ils se diront : « Chic, la putain de Victor m’appelle ». Moi, je parlerai d’argent, d’horaire et de ménage et ils comprendront que je viens chez eux pour faire la putain. Tout cela sera facile. Mais il faut que je le veuille. Baiser Victor, c’est une chose, mais en faire mon métier, je ne l’avais jamais envisagé. Combien de temps pourrais-je tenir sans que cela transforme ma vie avec Mohamed ? Est-ce que dans le lit de ces deux hommes qui sont plus vieux que mon Victor je trouverais le plaisir que j’éprouve en ce moment avec mon écrivain ? Qu’est-ce que je ferais de tout cet argent que je devrais cacher à mon mari ?


Aujourd’hui, c’est dimanche. Mohamed est au foot avec les garçons et je suis seule à la maison. Je pourrais téléphoner tranquillement et parler à ces deux hommes, sans m’engager. Mais j’ai peur. J’en ai envie, mais je suis effrayée à l’idée de me perdre dans une vie qui n’est pas la mienne. Je n’arrive pas à me décider. Est-ce que je vais devoir tirer à pile ou face ?