n° 22137 | Fiche technique | 16082 caractères | 16082 2669 Temps de lecture estimé : 11 mn |
27/11/23 |
Résumé: Anna se prête au jeu d’une séance photo. | ||||
Critères: fh hplusag extracon fsoumise cérébral voir exhib strip fmast jouet -extraconj | ||||
Auteur : aur57 Envoi mini-message |
Voilà, c’était là. Un immeuble élégant, une haute porte en bois sombre rehaussée de ferrures dorées. Sur le côté, une plaque de laiton discrète mentionnait : « Studio de photographie – 1er étage gauche ». A-t-elle réellement sonné ? Au bout de quelques secondes, la lourde porte se déverrouilla dans un bruit métallique sec. Anna jeta un coup d’œil dans la rue puis se glissa dans le hall.
Dans l’escalier, elle savait qu’elle ne ferait plus demi-tour. Elle était passée par toutes les émotions possibles avant de prendre rendez-vous pour cette séance photo un peu particulière, mais elle savait que cela ferait plaisir à son homme. C’était bien sûr lui qui en avait parlé en premier : il semblait envier cet ancien collègue du début de sa carrière qui s’était lancé avec succès dans la photographie au tournant de la cinquantaine et qui proposait des shootings sexy en lingerie pour modèles amateurs voulant pimenter une vie de couple assagie par le temps. Anna s’était secrètement convaincue qu’elle avait là l’occasion de fendre un peu sa coquille. Pourquoi pas pour leurs cinq ans de mariage ? Elle s’était décidée assez brusquement, sans rien lui dire. Elle espérait qu’il serait heureux de voir ses photos et troublé qu’elle ait osé les faire sans lui. À vingt-huit ans, elle n’avait pas connu d’autre homme que son mari et elle était résolue à essayer de le surprendre.
Arrivée sur le palier, elle poussa la porte entrouverte. Victor vint à sa rencontre. Cordial, direct, professionnel. Un peu bedonnant aussi pour tout dire et pas très séduisant. Ce sera plus facile, pensa-t-elle.
L’intérieur était agencé avec goût et simplicité. Une double porte ouvrait sur le studio proprement dit, encombré d’appareils photo et de dispositifs d’éclairage. Un tabouret de bois rouge et un canapé de velours gris attiraient le regard. Une grande fenêtre donnait sur un petit jardin en contrebas et pouvait être occultée par de lourds rideaux noirs.
Anna avait choisi une robe droite bleu marine boutonnée sur le devant avec un cardigan beige ajouré. Le choix de la lingerie avait été plus difficile… Trop sage, ce n’était pas le but ; trop sexy, ce n’était pas son style. Elle avait fini par acheter un nouvel ensemble string et soutien-gorge en dentelle écrue. Il était prévu que les photos soient en noir et blanc. Elle posa ses affaires près de la porte et un peu machinalement se positionna au centre de la pièce.
Tout en disant cela, il avait fini d’installer son matériel et avait commencé à prendre quelques clichés. Anna croisait et décroisait ses mains pour tenter de contrôler sa nervosité et un petit tremblement.
Anna était restée debout. Elle se rapprocha de la fenêtre. Elle sentait dans son dos le regard de l’objectif. Elle ouvrit la fenêtre pour respirer l’air de l’après-midi et entendre les bruits de la ville. Elle sentait petit à petit chacun des muscles de son corps se détendre.
Une grande bibliothèque occupait un des murs de la pièce. Après avoir rapidement parcouru les étagères du regard, Anna saisit un livre : Hemingway « L’adieu aux armes ». Puis elle vint s’asseoir sur le canapé.
Toute sa vie ? Non, vraiment pas, mais elle essayait de donner le change et de mettre la situation un peu à distance. Elle fixa son attention sur les premières phrases du livre. Elle dénoua ses cheveux sans y faire vraiment attention. Elle enleva ses chaussures et s’appuya sur les coussins. Elle apprivoisait doucement la situation. Elle se sentait presque bien.
Le jazz rendit l’atmosphère encore un peu plus chaleureuse. Anna prenait successivement des positions différentes sur le canapé, Victor lui donnait de rares indications. Elle perdait peu à peu la notion du temps et prenait confiance. Elle se leva pour reposer le livre et enleva son cardigan.
Le ton était très neutre, totalement naturel, mais l’immédiateté de la question la fit tressaillir. Elle pensait qu’il l’inviterait à se déshabiller dans le dressing pour la laisser revenir en lingerie en ayant eu un peu de temps pour s’y accommoder.
L’audace des timides, sans doute. Elle déboutonna sa robe tout en revenant vers le centre du studio dans la lumière principale. Le rythme des clichés s’était accéléré en même temps que ses propres battements cardiaques.
Elle s’arrêta aux boutons du milieu. Une partie de son soutien-gorge était découverte et un homme inconnu prenait des photographies en rafales. Elle aima ce moment de vertige au bord de la falaise. Puis elle dégrafa les derniers boutons et resta debout, face à l’objectif, sa robe entrouverte sur ses sous-vêtements de dentelle. L’œil de l’appareil resta fixe un court moment puis reprit ses clignements indiscrets.
Aucun oui ne put sortir de sa bouche, mais elle ôta sa robe et la posa sur l’accoudoir du canapé.
Les indications étaient soudainement plus nombreuses, plus précises. Anna était sans doute un peu plus figée en étant ainsi plus exposée. Elle obéissait pourtant docilement. Peu à peu, sa gêne s’estompait à nouveau. Sa respiration redevenait plus fluide. Elle recommençait à bouger d’elle-même.
Elle se rassit sur le canapé. Elle parvenait de mieux en mieux à jouer avec la lumière. Elle croisa ses jambes et releva ses genoux.
Elle se sentait belle. Elle se sentait pleinement femme. Peut-être plus qu’elle ne l’avait jamais ressenti. Elle était sûre de l’effet que feraient ces photos sur son homme. Elle anticipait ses réactions devant le book qu’elle lui donnerait. Elle était fière d’avoir vaincu sa pudeur, à la fois par amour et par désir d’affirmation de soi.
Elle s’allongea dans la longueur du canapé. L’appareil se mit à tourner autour d’elle, se rapprochait, s’éloignait.
La lumière tamisée devint plus veloutée sur sa peau.
A-t-elle hésité ? Même pas. A-t-elle senti basculer un peu les choses ? Oui sans doute, loin dans son inconscient, mais sans se l’avouer. La situation l’excitait. Sexuellement. Le dos cambré, les cuisses entrouvertes, elle commença à sentir ses seins se dresser imperceptiblement et son intimité s’humidifier. Par réflexe, elle croisa ses bras sur sa poitrine et resserra ses jambes.
Elle n’avait pas à s’excuser. Elle se rendit compte de son trouble, mais lentement elle redonna accès à son entrejambe. Son string était clairement mouillé. Elle ne pouvait plus le cacher. Victor le remarqua immédiatement.
Le temps d’une seconde, elle se sentit envahie d’une terreur absolue. Bien sûr, dans ses hésitations des dernières semaines, elle s’était dit qu’il risquait de le demander. Bien sûr, elle s’était rassurée en disant qu’elle serait capable de respecter ses propres limites et qu’il n’était pas question de faire des photos nues. Bien sûr, elle savait maintenant à cet instant précis qu’elle traverserait pourtant le miroir.
Elle dégrafa mon soutien-gorge, difficilement. Elle avait toujours trouvé ses seins assez jolis et son mari les vénérait, mais elle n’avait jamais osé les exposer, ne serait-ce que sur une plage. Ils étaient fermes et de taille moyenne. Au moment où elle les dévoilait devant l’objectif, ses tétons étaient tellement tendus qu’ils en devenaient douloureux. Elle entendit le petit bourdonnement du zoom et elle imagina les cadrages qui se resserraient sur sa poitrine offerte. C’était plus indécent que le frôlement d’une main.
Les clichés continuaient, l’encourageaient. Elle se retourna vers le fond de la pièce pour retirer son string.
La voix de Victor derrière elle était toujours très douce, mais certainement plus directive. Calmement, elle se tourna vers l’appareil photo et vers lui, car elle avait pleinement conscience à ce moment qu’il n’y avait pas qu’un œil électronique qui la regardait. Debout, de face, entièrement déshabillé, son corps lisse était offert au photographe et à son objectif. Elle commença à bouger dans la lumière et dans la pénombre. Nue. Elle sentait chaque cliché sur son ventre, ses épaules, ses seins, ses fesses, son sexe.
Assise dans le canapé, Anna avait l’impression d’avoir fait l’amour. Victor fit une pause. Était-il également troublé ? Cela plut à Anna de le penser. Il éteignit l’une des lumières de côté.
Anna exposait maintenant son sexe humide et ouvert face au photographe. Il était à un mètre d’elle. Elle savait qu’elle ne montrerait jamais certaines photos à son mari.
Elle se mordit les lèvres pour ne pas jouir au seul contact de la pulpe de ses doigts. Mais comment en était-elle arrivée là ? Elle eut l’impression d’être quelqu’un d’autre. Ou bien était-elle au contraire vraiment elle-même ? Elle était terriblement honteuse et terriblement excitée. Elle pensa une fraction de seconde à ses amies, ses voisins, ses collègues. Elle s’exhibait littéralement à un inconnu et y prenait du plaisir. Pire, elle exhibait son plaisir.
Il était prévenant. Elle fit oui de la tête. Il lui tendit un bandeau de satin noir. Elle le noua. Plus rien n’existait que son excitation. Elle descendit sa main entre ses cuisses et se caressa. Oui, elle était gênée qu’il la regarde, oui, c’est son regard qui décuplait son excitation, oui, c’était impensable une heure auparavant. Jamais elle ne pourrait le dire à son mari. Elle se promit qu’il ne verrait que les photos de lingerie. Il y aurait à jamais une partie secrète dans cette séance, comme un double fond dans une boîte à trésors.
Elle se sentit si forte et si vulnérable à la fois en entendant Victor s’adresser à elle comme cela. Elle saisit le sex-toy à tâtons et l’introduisit doucement. Elle savait que cela la ferait basculer. Irrémédiablement. Du fond de son ventre, de l’intérieur de ses cuisses, de ses hanches, d’immenses vagues de plaisir ont commencé à grossir et à déferler en rouleaux puissants. Elle était en train de jouir devant un inconnu. Cette seule pensée fit rebondir son orgasme de plus belle.
Victor s’approcha.
Il n’était pas possible pour elle d’imaginer faire l’amour avec cet homme. Elle n’avait pas de sentiment ni même de désir pour lui et il avait trente ans de plus qu’elle. Mais elle était tellement pleine d’envie qu’elle se retourna et se mit à genoux sur le bord du canapé, les yeux toujours cachés par le bandeau.
Elle le sentit s’approcher d’elle au bout d’une minute interminable et la pénétrer progressivement d’un seul mouvement continu. Le sexe de Victor était beaucoup plus épais que celui de son mari, beaucoup plus long aussi et un peu plus courbé. Il était extrêmement dur. Elle savait qu’il continuait à prendre des photos, car il s’arrêtait par instants de bouger en elle et elle ne sentait qu’une seule de ses mains sur son dos. Elle jouit plusieurs minutes sans discontinuer. Il ressortit son sexe puis l’appuya un peu plus haut. Elle n’avait jamais été prise par là, mais il entra à nouveau en elle, avec facilité et bienveillance.
Elle cambra légèrement ses reins, recula vers lui et le sentit éjaculer au fond d’elle par longues pulsations.
Deux semaines plus tard, Anna attendait les photos dans un mélange inconfortable d’inquiétude et d’excitation. Elle avait mis plusieurs jours à prendre la mesure de ce qu’il s’était passé. Elle avait refait l’amour à son mari après quelque temps. Elle s’était caressée un peu aussi. Plus que d’habitude sans doute. Elle était retournée travailler. Elle avait rassemblé tant bien que mal les morceaux de sa vie antérieure.
Les photos arrivèrent en deux books virtuels séparés, comme convenu avec Victor à l’issue de la séance. Le book pour son mari était magnifique. Elle se voyait belle dans cette robe et sexy en lingerie. Artistique, suggestif, évocateur, coquin, même. Parfait. Son homme serait très excité, sans aucun doute. Le second book la fit sursauter. Sa nudité était crue. Le noir et blanc habillait et déshabillait son corps. On pouvait voir le grain de sa peau rendue hypersensible par le désir. Ses seins tendus appelaient les caresses. Son sexe ruisselait en pleine page. Son orgasme était saisi sur le vif dans un léger flou qui trahissait le trouble du photographe à cet instant. Elle vit aussi pour la première fois le sexe qui l’avait pénétrée et que le bandeau lui avait caché ce jour-là. Il était encore plus large que dans son souvenir.
Mais la dernière photo figea le temps et son regard. Son cœur manqua certainement un battement. Non, c’est impossible. Comment avait-il pu ? Elle n’avait pas imaginé un seul instant que Victor pourrait faire le lien avec son nom de famille et avec son mari, cet ancien collègue, plusieurs années après avoir quitté son travail ! Ni qu’il oserait prévenir son mari alors qu’ils n’avaient pas de lien particulier. Rien, elle n’avait rien vu venir. Ni sur le moment ni depuis ces deux dernières semaines. Sur la dernière photo, elle se vit pourtant à genoux sur le canapé, le bandeau de satin sur les yeux, le sexe de Victor prêt à la pénétrer au premier plan. À l’arrière-plan se tenait un homme en costume-cravate. Tourné vers elle, il avait aussi sorti son sexe et le tenait tendu à la main. Il n’allait rien manquer de la scène finale. Il était debout dans une semi-obscurité, mais il n’y avait aucun doute, c’était bien son mari.