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Temps de lecture estimé : 13 mn
16/12/23
Résumé:  Les rencontres diverses de Landeline.RR
Critères:  grp
Auteur : Landeline-Rose Redinger            Envoi mini-message
Sextet Lovers

Un jour, nous nous étions connus. Hier, nous nous sommes reconnus. Dans ce chalet montagnard de Paris, nous sommes reconnus.


Je n’étais pas ressortie de ce grand hôtel de luxe comme j’y étais entrée. Plus légère, j’étais sensiblement plus légère. C’était un rituel auquel je me pliais sans bonne ni mauvaise grâce. Quelques jours plus tard, je recevais, par coursier, une nouvelle parure de dessous bleu nuit. Ainsi perdurait le jeu que Pierre-Mari avait initié depuis notre relation. Il y avait consacré, au sens étymologique, de ce qui est initié pour un rite, un tiroir entier, un tiroir long comme un trottoir, un pan de son vaste bureau de la Défense, au risque minime certes, que Linda son épouse ne découvrît un jour sa soyeuse collection.

Pierre-Mari me rappelait, non sans un certain questionnement, cette propension des tueurs en série à distiller par touches homéopathiques des indices à ceux qui les traquent. Pierre-Mari n’était en rien différent de ces criminels narcissiques, il jouait malicieusement avec le feu.

Je crois pouvoir dire que là était sa jouissance. Glisser au creux de sa main, la minuscule dentelle de mes dessous, constituait en soi le prologue de son plaisir.


Un petit vent sec d’automne balayait la ville. Je serrais contre moi le long manteau qui couvrait ma très courte robe. Si fine soit-elle, la soie décourage les indiscrétions du vent malin et laisse la chaleur irradier mon sexe.

Pierre-Mari, collaborateur de Marc, n’avait eu de cesse de jouer à la conquête de mon corps et, lorsque ma séparation de Marc fut consommée, il passa par toutes les étapes conventionnelles, les grosses ficelles de la séduction. In fine, la parade m’amusait et tombait à pic. Si je puis dire.

L’observation des genres est un de mes hobbys, savez-vous que j’ai entamé une licence de sociologie ? Bon, bref. En particulier le domaine de nos grandeurs et plus communément de nos bassesses sexuelles, et pour le dire autrement, je suis un terreau fertile d’application.

Marié, trois enfants, une voiture comme un paquebot, un appartement comme un terrain de football, Pierre-Mari est l’archétype de l’homme qui a raté sa vie. Perdu. Lost. Emmuré dans un corps social qui transpose sur son physique une forme étriquée et engoncée.

Je suis emblématique de la liberté à laquelle Pierre-Mari, dans ses rêves les plus fous, ne peut et ne pourra accéder. Ce rang-là n’est pas pour lui. Pour la jouer à la française, PM m’a ajouté à sa panoplie. Je l’ai compris, je suis sa première infidélité. Maladroit et conformiste, PM ne cherche pas le sexe non, seule la consolidation l’intéresse. Le renforcement. Et s’il n’est pas divin au lit, cela m’importe peu.

J’aime observer la vie de cet homme qui mise tout sur sa présence au monde. Oh ! Je lui vois un triste avenir. Je l’imagine ouvrant ses tiroirs à glissières, aux yeux de ses potes comme d’autres affichent leurs trophées africains ou un engin Porsche 600 chevaux. Pierre-Mari me désire-t-il plus que l’étoffe qui me couvre le corps ? Non, je ne le pense pas.


J’ai vu simultanément, la tumescence et la détumescence de son sexe après que le Graal de soie me soit ôté. Parfois, là devant lui debout, je laisse sa main glisser au long de ma jambe. À l’effleurement onctueux du bas de soie, en fourche, son index accroche l’élastique et lentement guide mon string sur les escarpins à talons aiguille, avant que pied à pied, je ne laisse l’interstice nécessaire à l’extraction du tissu encore humide. Vous le savez, les jeux du sexe me rendent moite. Alors je quitte la chambre au petit vent sec de l’automne qui balaye la ville…

J’aime la diversité et pour asseoir une thèse, il faut à minima l’étayer sur un échantillon de population disparate. De mes aventures routières, j’avais maintenu une relation qui dure encore aujourd’hui. Cet homme, sans en avoir la manière et les codes, n’est pas sans point de convergence avec mon amant Pierre-Mari. De quelle essence sommes-nous faits, en vérité ? Ne sommes-nous pas tout simplement la quintessence de nos désirs les plus enfouis ?

Gérard – car la « prénominologie » met à jour un corollaire à l’attribution des prénoms et du milieu social dont on est issu – donc, Gérard, Gégé (prononcer Gégué) pour les proches, est un inconditionnel des All Blacks. Je dirais même que Gérard y voue sa vie. Ni femme ni enfants, car trop consommateurs de temps enlevé à ses dieux du stade, Gérard est un fervent. Ferveur qui confine à l’ardeur mystique du ballon ovale. Taillé comme un bûcheron canadien, l’homme joue sa vie à chaque prestation de sa déifique équipe.

J’ai le sandwich et la canette de bière et Gégé hurle, prêt à en découdre avec l’équipe adverse. Son drop est étonnant et au final, il est plus prompt à plaquer l’adversaire qu’à transformer un essai sur mon corps. Mais disons que la troisième mi-temps est pour moi le véritable jeu.


J’ai vu Gérard, au plus fort de sa joie, encourager ses amis supporters, à me faire le cadeau de la révélation du mystère de la mêlée. Quid de l’intérieur de la mêlée ? Se questionne-t-on depuis l’avènement du rugby ? Eh bien, je peux en parler ! Agenouillée sous cet igloo de malabars, qu’est-on d’autre qu’à bouche que veux-tu ?

Oui, je peux en effet et aisément relier Pierre-Mari à Gégé de par leur inclination à chercher dans le tissu, un fétichisme prégnant, une gloire à m’en vêtir ou m’en déposséder. Point d’érection chez Gégé, si je ne suis pas affublée du maillot floqué de ses héros. Que mon corps soit couvert de l’objet transitionnel du désir de ces costauds est à la fois un vrai divertissement et une bonne raison d’aimer la vie. Le haka de Gégé et ses amis sont alors la danse qu’ils font, ivres et puissants, autour et dans mon corps.


Je reçois mon amant suivant chez moi. Enfin on peut le dire ainsi. Je m’habille pour lui, me déshabille pour lui. Obéir à ses injonctions m’est une source sublimée de la jouissance. Ce petit jeu me plaît tant que j’incite mon amant à me lancer quelques défis. Certains jours, j’ai conservé entre mes jambes, le joujou qu’il m’ordonna d’enficher tandis que je me rendais à un rendez-vous professionnel. D’autres fois on me voyait – pour qui avait le regard subtil – grimper les escalators, laissant sous ma robe mon corps nu et aisément visible. En contact téléphonique, mon amant virtuel m’obligeait à quelques facéties dans les recoins sombres, à quelques audaces dans les toilettes des restaurants et des grands cafés.

Mais je me suis lassé de cet homme-écran qui sous les traits du flambeur parisien ne m’apparaissait que comme une forme fuyante de blogueurs, bobo étalant son sabir pseudo-littéraire et qui cachait, fort bien certes, des dessous narcissiques, un ego grand comme une tour Eiffel. Je suis incurablement une femme de la réalité. Il n’est qu’un hologramme, un faux, en un mot, un fake.

Que Gégé me lance brutalement dans le groupe ardent de ses amis du ballon ovale me rend bien plus réelle que les ludiques soirées de mon amant couard et maniéré.


Vous qui m’avez rencontrée, vous le savez, pour employer une expression populaire, je ne rechigne pas, je ne mégote pas devant l’ampleur de la tâche ; cent fois sur le métier, je remets mon ouvrage. Bref, cet amant, que je ne verrais jamais, n’est pas à la hauteur de mes désirs. Une femme en désir doit être le centre unique du monde. Il n’en est pas autrement.


Charles est enseignant-chercheur en lettres modernes. C’est dans la vastitude de l’amphithéâtre où il joue son rôle de maître-conférencier que je l’ai vu la toute première fois. Je l’ai peu fait, mais pour vous situer Charles, son physique n’est pas sans rappeler cet acteur français Charles B. dont la personnalité marque l’écran. Et dont la voix vous ferait aimer tous les documentaires où il l’a posé. Albane, mon amie, aime la littérature. Albane dit aimer la littérature. Je pense qu’Albane aime plus que la littérature, les écrivains ou tout ce qui, de près ou de loin, s’en approche.

Charles s’est essayé au roman, mais sans style, hormis celui d’un triste plagiat du grand Philip Roth bref, n’est pas écrivain qui écrit. Pour tout vous dire, je n’ai pas retenu un traître mot des cours emphatiques de Charles qui appelait à mon sens, plus à la démonstration théâtrale qu’à la littérature elle-même. Charles sait jouer des codes propres aux hommes de culture et son talent – si tant est que cela en soit un – fut la mobilité de ses mains, le mouvement de sa silhouette et son verbiage qui lui servaient d’arme de séduction ou de répulsion.


Albane, après le show de Charles, est allée se fondre aux groupies tandis qu’en retrait j’observais le loustic et son petit manège. Son regard oblique, tel un rayon laser, balayait le corps de mon amie, tandis qu’il s’essayait à conjuguer concentration et divagation simultanément. Quand Albane y voyait un tribun génial, j’y voyais un pantin articulé par son propre ego. C’est en souriant que je m’imaginais neutraliser l’incessant mouvement du bellâtre.

La femme moderne est-elle en quelque sorte, l’héritière directe d’un bovarysme récurrent ? Devrait-on chercher dans son insatisfaction, l’image même de la mélancolie d’Emma Bovary ?

Albane pâmée de sa propre question se trouva fort dépourvue quand la réponse fut venue. Et c’est peut-être à ce moment précis que Charles est devenu mon amant.



Albane bredouilla quelque bafouillage en rougissant et tourna les talons, vexée comme un pou. Un peu confus, Charles me tendit sa carte pour ma bonne amie.

Lorsque je retrouvais Charles, surpris de ne pas y voir Albane, je lui demandais de m’épargner son jeu de séduction-culture française, propre aux pédants et sur le champ de me retrouver dans les toilettes femmes. Je n’étais ni Madame Bovary, encore moins Eugénie Grandet et le sexe était la littérature que j’affectionnais le plus.

Semblablement à Albane, Charles perdant de sa superbe bafouilla quelques mots, alors que je descendais les marches qui menaient aux toilettes. Lorsqu’il y entra, je n’eus qu’à quitter mon manteau pour lui offrir mon corps nu. Charles sortit son sexe sans quitter ni pantalon ni veste. Nos regards se fixaient dans le miroir, arc-boutant son corps contre mes fesses, Charles maintenait mes hanches avec la fermeté d’un guerrier.

Ce ne fut pas autrement ni autre part que notre relation dura et dure encore.

Ah ! oui à quel acteur français pensez-vous donc ?


Dimitri est une forme stoïque de petit culbuto. Sa fortune personnelle atteint des sommets « annapurnesques ».

J’ai rencontré Dimitri, je dirais par hasard, mais peut-on vraiment réunir les conditions du hasard ? C’est drôle, non ?

Je venais de passer une délicieuse après-midi de conférence organisée par Jean-Philippe Toussaint à l’auditorium du Louvre. Je coupais la rue de Rivoli, pour une vitrine de luxe qui avait accroché mon regard. À peine y entrais-je, que je croisais cet homme aimable, qui attarda longuement son regard sur mon corps. Je le vis, le sentis, et lui n’en parut nullement gêné. J’ai aimé que son regard ne soit pas fugace, pas fuyant, pas oblique. Je l’ai vu s’éloigner puis marquer un temps d’arrêt sur le rebord du trottoir.

En cabine, j’ai passé une robe de facture classique, assortie d’un blouson de coupe droite, collants et escarpins me conféraient les allures d’une business-woman. Est-ce donc toi, Landeline, qui il y a peu de cela, te drapais du maillot large des All blacks. Bah ! Il faut être multiple. Trois boutons noirs dégrafés laissaient une confortable échancrure au sillon de ma poitrine. J’aimais à me dire que cette folie vestimentaire allait me coûter une petite fortune. Le luxe a la valeur du sentiment qu’on lui porte, n’est-ce pas ! Gardant ce fourreau esthétique sur moi, je fis reléguer jean et baskets dans le grand sac de la Maison. La jeune femme à la caisse me souhaita une heureuse soirée en me tendant une carte de visite.



Dimitri a ses appartements proches des Jardins de l’Oratoire. Quelque chose m’emportait au claquement sec de mes talons sur le trottoir. Je l’ai dit déjà, mais pourrait-on nommer le temps où l’on va vers l’inconnu ? Que dire du mouvement externe du corps, de cette fébrilité qui nous emporte, que l’on soit en partance vers ce sombre et sordide hangar désaffecté où l’on m’a prise sans relâche, que l’on avance le cœur serré de peur vers un parking désert ou comme ce soir, vers la rue embusquée qui jouxte le jardin de l’Oratoire ! Le corps se meut, empreint des marques du désir et de la tentation.

Je suis arrivée devant une porte cochère, un déclic métallique l’a fait s’ouvrir. J’ai poussé, je suis entrée. Par les marches de bois ciré, j’ai suivi la languissante mélodie d’une contrebasse qui semblait vouloir me guider. Deux étages plus hauts, j’ai poussé une porte. La pièce est sombre. Seule la lumière diffuse d’un lampadaire de la rue apporte un voile lumineux. À peine.

Assis sur une chaise simple, Dimitri joue de la contrebasse, on dirait une plainte humaine. J’apprendrais plus tard que mon amant portait à son instrument l’attrait magnétique que l’on a du corps des femmes. Dans un large fauteuil, silencieuse, j’écoute Dimitri. Ce rituel est celui-là même, à une variante près, que nous avons entretenu longtemps.

Parfois, je me tiens devant la fenêtre égrenant un à un les vêtements qui me couvrent. Puis ainsi, nue, je regarde Dimitri et sa contrebasse.

Je ne sais rien du corps de cet homme, je ne sais rien de lui. Ou si peu.

Une soirée par mois avec le préalable des tenues et dessous chics qu’il a choisi pour moi. Une soirée pour lui.

La vendeuse m’appelle par mon prénom précédé de mademoiselle. Cela a quelque chose de suranné et charmant. Parfois, je dédaigne le chauffeur de Dimitri pour m’engouffrer dans le métro. Je suis heureuse alors. La vie n’est pas toxique. La mienne m’apparaît soudainement porteuse des délices de l’innocuité. Assise sur la banquette du métro, je regarde mon reflet dans la vitre comme un homme regarderait une femme désirable. Dire que je me désire serait de la fatuité, mais eussé-je été homme, que ces jambes croisées m’auraient conduite là où ma pensée rend rigides les chairs ! J’aimais l’idée que je venais de quitter un homme qui m’avait vue nue sans me toucher et que je comptais au nombre de mes amants.

La vie me plaisait pour sa futilité et sa frivolité. Que parfois, des hommes malmènent mon corps était simplement ma juste contribution à l’essentiel. Car parfois, toute autre activité me semblait un simple et inutile battement de bras dans le vent.

L’indécence et la licence ne seraient-elles pas des vertus ? Bien sûr parfois, j’ai fait œuvre de bravade à la décence, mais je ne pouvais pas cette fois-ci, repartir de chez Dimitri comme ça.



Un pan de tissu noir tombant parcourait mon dos jusqu’aux chevilles. Deux longueurs de tissu ajouré couvraient mes seins. Bas de soie et cuissardes. Rouge sang aux lèvres, chevelure prise dans un chignon tendu laissant mon front dégagé et mes yeux tirés.

Une pute.

Suivant le chemin habituel du désir, j’accédais aux appartements de Dimitri. Seul derrière sa contrebasse, sans en jouer, il me parla longuement du désastre de sa vie. Puis il reprit un rythme langoureux.



Puis il joua.

Je n’eus qu’à faire glisser les étoffes pour être nue.


Après je profitais de l’habitacle spacieux de la limousine pour remettre jean, tee-shirt et converses.



Sous mon long manteau, je frissonne. C’est un restaurant tout de bois, un grand chalet montagnard dans Paris. Il est tard, la buée couvre les vitres.

Dehors, on entend les rires d’une tablée d’hommes et de femmes. J’ai demandé un bouillon bouillant. Le serveur a souri.



J’ai pris mon bouillant bouillon, je me suis assise sur le grand banc de bois et c’est là que nous nous sommes retrouvés. Vous savez ce qu’il en est des grandes tablées. On y rit souvent, le trublion fait de son mieux, la discrète observe en souriant, puis la soirée s’allonge et les échanges s’intimisent.



Oh, une sombre histoire dont je ne saurais jamais le fin mot. Lui, mal à l’aise, fait de son mieux pour ne pas croiser mon regard. Roxane, en veine d’une oreille bienveillante en ma personne, ne le convie pas à notre petit cercle d’intimité. J’ai une prédisposition à l’écoute et elle est intarissable. J’aime la chaleur de ce cercle de noctambules, j’aime savoir que je m’y suis fondue par hasard. Je crois à la déambulation, je crois à l’errance, mais l’errance ne serait-elle pas une simple vue de l’esprit ?

La nuit est glaciale et noire. Non, je ne vais pas me joindre à Roxane et pas plus à son petit groupe d’amis pour le retour.

Je vais marcher. Le froid enveloppe mon corps. Sous mon manteau épais, mon tee-shirt est une peau nue. Mes seins sont tendus sous le tissu. Mais est-ce uniquement l’air glacial qui les raffermit ?

À cette heure, plus de métro. Je vais finir ma nuit dans un bar à soupe, attablée seule, engoncée dans le col de mon manteau.

Après le premier métro. Je retourne chez moi, je n’ai pas envie de me glisser dans les draps, je suis inerte, mais mes pensées ne le sont pas. J’attends.

Mais où donc se nichent les ressorts de la séduction ? Mon ami Tom, se tenant au côté d’une femme qui lui plaît, dit ressentir de plein fouet les ondes magnétiques de son désir. La séduire est alors le seul, l’unique but de sa vie, je veux dire, dit-il ce moment trop court où ces deux vies se jouxtent, se mélangent et puis se séparent. Quelques secondes, une minute, parfois. Une vie en somme !

En fut-il ainsi de nous lors de cette soirée dans ce chalet parisien.


Curieusement, très curieusement, c’est chez moi que le rendez-vous est donné. Tous les clichés, tous les codes de l’érotisme, sont là. Un voile de peau au delta de sa poitrine, un collier d’or. Une bouche carminée, une robe noire laissant les jambes longues aux talons hauts. Interminable silhouette.

Puis quelques pas vers mon grand canapé et nos corps dans le chamboulement dans l’affolement. En éclats sont partis, jean, tee-shirt, pull irlandais.

Sa bouche aux creux de mes cuisses, sa langue jouant de mes nymphes en vibrato, nos poitrines écrasées. Tout le poids de nos corps. Mais vous savez ce qu’il en est du délicieux basculement des corps. Pluvieux dimanche.

Je l’ai revue souvent, toujours chez moi, toujours. Je l’ai revue, pourtant Roxane ne m’a jamais parlé de lui. Lui, c’est Alban S. Un jour, nous nous étions connus, hier dans ce chalet de Paris, nous nous sommes reconnus.