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n° 22187Fiche technique18414 caractères18414
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Temps de lecture estimé : 13 mn
20/12/23
Résumé:  Un moment sensuel et coquin par écrans interposés, pour deux amants qui se retrouvent pour Noël. Histoire de passion adultère, de fantasmes, d’une parenthèse dans le quotidien.
Critères:  fh couple extracon uniforme telnet amour voir exhib photofilm lingerie fmast hmast fdanus jouet -travail
Auteur : Aventurine      Envoi mini-message
Nuit de garde

J’allume mon ordinateur et me connecte à mon compte de messagerie instantanée. Pendant que la machine s’éveille, je contemple le jardin par la baie vitrée. Sur la terrasse, les guirlandes ornant ma maison jouent leur spectacle multicolore. Malgré l’obscurité, je devine le jardin sous sa jolie cape neigeuse qui n’a pas totalement fondu. Alors que le voyant bleu de ma webcam s’allume, je remets un peu d’ordre dans mes boucles brunes. Tiens, il est en ligne. Je jette un bref coup d’œil à son avatar, un symbole du yin et du yang jaune et noir. Je m’apprête à lui écrire un premier message, mais m’aperçois qu’il m’a devancée. Il m’attendait, pensai-je avec un sourire.


Mes invités sont partis depuis quelques heures et je suis heureuse de m’installer enfin sur mon canapé d’angle. En nuisette de soie rouge à petits pois noirs, je me dis que cette lingerie lui plaira particulièrement ce soir. C’est Noël et il est au travail. Est-ce que j’ose le bonnet rouge et blanc ? Peu importe ce détail, à vrai dire, car dans son regard je trouve toujours désir et tendresse, de quoi nourrir ma confiance en moi et me sentir belle. Replaçant sur mes épaules l’une des bretelles, je m’assois plus confortablement et ajuste mon bonnet de mère Noël sexy.


Pat18 est en train d’écrire un message…



Je ne sais si je dois le croire. Patrice va toujours bien. Jamais il ne se plaint avec moi. C’est un roc qui ne montre pas ses failles, du moins, jamais auprès de moi, son amante. Ce qu’il aurait pu me dire, ce soir-là, c’est ceci : « Non, ça ne va pas fort. J’ai passé la journée sur un bateau, à rechercher un homme ivre qui est tombé dans la rivière tôt ce matin. On ne l’a pas trouvé, malheureusement… »


Ses mots auraient fait naître chez moi un pincement au cœur. Surtout ce soir. J’aurais eu envie de le serrer dans mes bras, beaucoup plus que de l’aguicher. Parfois, les jours où il me dit être de garde, je ne peux m’empêcher de penser à lui avec une pointe d’inquiétude. Que fait-il ? Quelle galère, quelle scène dramatique découvre-t-il quelques instants après avoir quitté son appli pour partir en intervention ?


Je continue à le lire :



Ma phrase reste sans réponse et je m’aperçois qu’elle n’a pas été lue. Peut-être n’est-il pas d’humeur à la badinerie, même si cela arrive rarement. Il a dû s’interrompre pour une tâche quelconque. C’est vrai que j’ai omis de lui demander s’il était seul de son côté. Les yeux dans le vague, j’imagine mon amant dans sa chambre, torse nu et seulement vêtu d’un boxer.


Patrice est grand et élancé, sa peau claire est de celles qui doivent fuir le soleil. Sa musculature laisse deviner qu’il est un grand sportif, même sans les courbes d’un bodybuilder. Cela me convient tout à fait, d’ailleurs, moi qui ai horreur des tas de muscles trop saillants que certains hommes exhibent sans aucune modestie.


Ne me parlez pas du fantasme du pompier. Au sens érotique du terme. Il ne me séduit pas parce qu’il est pompier. Il n’est pas celui de certains calendriers, qui montrent des soldats du feu posant torse nu et arborant des tablettes de chocolat à croquer. Il est celui qui jamais n’a mis son métier en avant pour me charmer. Ses qualités, je les ai découvertes sans qu’il me raconte le courage, l’endurance, l’empathie qu’il lui faut montrer lors de ses interventions de la journée. « Mon » pompier n’a pas besoin de s’équiper de son uniforme pour éveiller mon désir. S’il le faisait, mon désir serait surpassé par le respect et l’admiration. Même si entre nous, au début, il n’y avait que le sexe.


Ses mains sont fines et son étreinte accueillante. Il doit se baisser vers moi chaque fois qu’il m’enlace, ce qui me procure toujours la délicieuse impression d’être protégée. Il a des cheveux châtains coupés courts, des yeux marron pétillants, un sourire chaleureux. J’aime sa manière de se mordiller les lèvres avec envie lorsque je m’amuse à l’aguicher.


La petite pastille de l’avatar yin yang glisse en dessous de mon dernier message, m’indiquant le retour de mon amant derrière son écran.


Pat18 est en train d’écrire…


Ces quelques mots rythment mes conversations avec lui depuis plusieurs mois déjà. D’ailleurs, nous avons sans aucun doute passé plus de temps ensemble par écrans interposés que réunis tous les deux dans un même lieu. Les aléas de nos agendas, la distance. La prudence et les précautions à prendre aussi, au sein de notre relation illégitime.



Comme à son habitude, il ponctue sa phrase de quelques emojis. Un smiley aux yeux en forme de cœur, un autre envoyant un baiser et un troisième coiffé d’une auréole d’angelot. Pratique, cette manière d’exprimer des émotions par le biais de quelques icônes très expressives. Je repense à notre discussion sur les sexmojis en réfrénant un sourire. Pas d’aubergine ni de langue insolente pour l’instant. Pourtant, je suppose en mon for intérieur que nous n’allons pas rester sages bien longtemps.



Mon doigt fait défiler les emojis et sélectionne le smiley « clin d’œil ». Patrice continue sur sa lancée. Il semble bien inspiré, ce soir.



Je parcours ses mots et me sens vaguement émoustillée. Outre la délicieuse chaleur de l’ordinateur sur mes cuisses, je prends conscience qu’une autre chaleur très différente est en train d’irradier dans tout mon corps.


Le pouvoir des mots sur mon désir. Ce ne sont que des mots, ce n’est pas la première fois qu’il me les écrit, mais ils viennent de lui. Ils sont le véhicule de notre passion, nous font vibrer à distance. Grâce aux mots, mon esprit me renvoie à son image, aux sensations éprouvées ensemble il y a peu. Son odeur, la douceur de sa peau. À l’arrière de sa voiture, en pleine nature, à l’hôtel. Ce sont de rares parenthèses qui enchantent nos vies, quoiqu’on puisse penser des choix de ces gens que l’on dit « infidèles ».



Mon cœur s’emballe dans ma poitrine.

Je me lève avec précaution pour poser mon ordinateur face à moi, sur la table basse située devant le canapé, et l’oriente de manière à me cadrer jusqu’à la naissance de mon décolleté. En arrière-plan, le dossier gris de mon divan, mes coussins anthracite dorés et le bois brut d’une rampe d’escalier.

Je clique sur l’icône de la caméra et attends que la connexion soit établie. Il ne faut que quelques secondes pour que Patrice apparaisse sur mon écran, le sourire aux lèvres et l’air plutôt studieux avec ses lunettes. Derrière lui, un mur blanc et une étagère presque vide. Il est assis sur un lit qui paraît bien étroit et il porte l’un de ses classiques polos bleu marine, traversé d’une bande rouge sur toute la largeur du torse.


Sa voix grave résonne enfin dans mon salon :



Il me dévore des yeux, me scrute derrière ses lunettes qui lui donnent un air de professeur sexy. Je lui rends ses œillades, esquisse un baiser en direction de la caméra. Il me rend ce baiser virtuel et se mord la lèvre inférieure en souriant d’un air malicieux.



Cette révélation me fait sourire malgré moi. Je me rappelle l’excitation que j’avais ressentie en me trouvant dans cette situation pour la première fois, il y a quelques mois. Dans mon esprit quelque peu incrédule avait alors germé cette constatation : tu es l’amante d’un pompier qui te fait des avances à distance dans sa caserne, à demi nu dans une chambre de garde. Situation excitante, il est vrai, ou tout du moins insolite. Pourtant, dans le jeu des discussions visant à faire connaissance, il avait d’abord hésité à me révéler sa profession. Alors que pour me faire succomber, il aurait pu jouer du prestige et des valeurs viriles associés à son métier.



Je me penche vers l’ordinateur, offrant un aperçu de mon décolleté à la caméra. J’éloigne légèrement l’appareil de manière à me cadrer en entier jusqu’aux genoux. Puis, assise en tailleur en fixant l’objectif d’un air malicieux, je commence à caresser mes cuisses nues, sur l’extérieur, puis passe mes doigts vers l’intérieur de mon compas, me rapprochant de plus en plus de mon entrejambe. Ce faisant, j’observe Patrice, qui a retiré ses lunettes et continue de me dévorer des yeux. Mes mains montent en lentes caresses sur mes hanches, mon ventre puis ma poitrine. Je sens les aréoles de mes seins se tendre sous mes doigts et ferme les yeux un instant. De mes pouces, je fais glisser les bretelles de ma combinaison et mets mon soutien-gorge à découvert. Des motifs floraux délicats sur du satin noir à effet pigeonnant.



À ces mots, Patrice élargit lui aussi son champ en reculant devant son écran. Son buste, ses épaules carrées apparaissent sous son polo bleu marine. Il se cadre à nouveau. Son boxer apparaît également à l’image et je devine les formes de son sexe déjà en éveil dans son sous-vêtement. Je me sens de plus en plus troublée et mon clitoris s’anime de douces pulsations.


J’imagine son torse sous l’uniforme. Je me rappelle la chaleur de sa peau la première fois que je lui ai retiré son pull-over dans une chambre d’hôtel. Nous étions un peu nerveux au début de cette première rencontre. Je revois mes mains s’attarder sur ses pectoraux puis voyager sur tout son corps.


Le contact de mes doigts sur mes cuisses et ma poitrine ne me suffit plus. Entravée par mon combishort, je me lève et la fais glisser au sol. Je révèle alors mon ventre, mes hanches et mon tanga noir fleuri en gros plan à la webcam, avant de revenir m’installer sur le divan. J’ôte mon bonnet, car après tout, le soir du vingt-cinq décembre, la mère Noël est en vacances.



Ma main, tel un aimant, est attirée sur mon intimité et effleure délicatement le satin de mon tanga.



À ces mots, Patrice retire son polo et se place dans le champ, torse nu, le boxer désormais complètement difforme. Sans le quitter des yeux, les jambes légèrement écartées devant la caméra, je glisse une main dans ma lingerie et commence à me masser le sexe, la tête renversée sur le dossier. Mon autre main part s’aventurer sur ma poitrine, en effleure les contours et malaxe ses rondeurs. Je sens le tissu du tanga s’humidifier peu à peu et, grâce au silence qui m’entoure, j’entends nettement ma respiration qui s’accélère. L’espace d’un instant, je me redresse pour regarder ce que fait Patrice, car je le trouve particulièrement silencieux.


Les yeux écarquillés vers moi, il passe ses doigts sur son torse et agace ses tétons au passage. Il me nargue, car il sait bien que j’y poserais volontiers mes lèvres si j’étais près de lui. Puis il se lève et se retourne quelques instants pour m’offrir une superbe vue sur son fessier galbé. Tous ses efforts pour m’émoustiller m’amusent autant que lui.



Le désir de mon homme est visiblement monté d’un cran pendant mes caresses. La main sur son entrejambe, il masse son membre emprisonné dans son écrin en me regardant ôter ma culotte. Avec un sourire mutin, je glisse deux doigts dans ma fente moite de désir et continue à me caresser. Après quelques lents va-et-vient au creux de mon intimité, je ressors mes doigts pour qu’il constate à quel point je suis excitée.



Oui, je sais, quelle vulgarité ! Le langage cru n’était pas mon truc avant. C’est-à-dire, avant lui.



Patrice fait disparaître son boxer d’où jaillit son sexe pleinement déployé. Tout en me fixant du regard d’un air lubrique, il se reprend en main et se masturbe un peu plus vigoureusement. Il saisit ses parties intimes et les flatte généreusement. Mes yeux plongés dans les siens, je ressens l’envie d’être agenouillée entre ses cuisses pour lécher sensuellement cette partie de lui qui est si douce.




**********



Je la regarde en train de se masturber, concentrée sur son plaisir et sur ce que je fais. Elle est revenue s’asseoir sur son divan, entièrement nue, les jambes écartées. Je la vois enfouir ses doigts dans sa petite chatte et titiller son clitoris en se caressant le ventre et les seins de sa deuxième main. Je bande terriblement, j’aimerais tant me serrer contre elle, frotter ma queue contre son ventre, l’intérieur de ses cuisses, et l’embrasser langoureusement sur ce canapé. Je continue de me branler, je m’attarde sur mon gland avec la paume de ma main. Cela l’excite, je vois bien son regard coquin fixé sur moi et j’entends ses soupirs s’intensifier. J’adore quand elle se met à gémir comme cela !


Au bout de quelques minutes, je la vois s’allonger un peu plus confortablement, replacer un coussin sous ses reins. Son doigt quitte alors son petit abricot et part explorer la zone de son anus. Un peu surpris de la voir s’exhiber ainsi devant moi, je me sens très vite à l’aise dans mon rôle de voyeur et la laisse continuer sans dire un mot. Soudainement, je crois entendre du bruit dans le couloir. Non, ce n’était rien. La nuit devrait être calme… Enfin, c’est ce que j’espère.


Timidement, elle offre de légères caresses circulaires à son petit trou, tout en continuant à jouer avec son clitoris. Elle masse doucement son anus, son doigt en explore le pourtour et elle lui prodigue des caresses de plus en plus insistantes. Posant alors son doigt juste à l’entrée de cette porte de derrière, elle y applique quelques pressions supplémentaires en ondulant légèrement du bassin. Puis, fermant les yeux après un coup d’œil dans ma direction, elle presse son doigt délicatement contre son sphincter, se pénètre légèrement, de plus en plus loin. Je ne l’ai jamais vue se caresser de cette manière. Je ralentis alors les mouvements de ma main sur ma queue, car je sens mon plaisir monter dangereusement.



Elle s’interrompt subitement, et je la vois s’incliner un peu sur le côté pour saisir un objet, sans doute posé près d’elle.

Lorsqu’elle réapparaît, sa main tient un godemiché plutôt réaliste qu’elle ne m’a jamais montré.



Je ne peux contenir un sourire, elle est tellement – et de plus en plus – audacieuse avec moi.



Sans attendre ma réponse et le doigt toujours planté dans son petit trou, elle vient poser l’extrémité du jouet sur sa vulve, qu’elle masse doucement pour l’enduire de son humidité. De son clitoris à son vagin et inversement, ce gland factice la taquine insolemment. Ses doigts qui enserrent le latex, je les voudrais sur mon érection, en train de me caresser avec la douceur qui est la sienne. Son regard planté dans le mien, le jouet finit par disparaître dans sa fente. J’observe son expression de pur plaisir au contact de ce membre artificiel. En même temps, son doigt reprend ses mouvements à l’intérieur de son anus. À demi allongée, les jambes écartées devant sa caméra, elle a abandonné toute pudeur. Je la vois onduler de plaisir sous les lents va-et-vient qui embrasent ses orifices. La tête en arrière, ses yeux se ferment parfois, mais elle m’offre des regards embués de plaisir. Ma main caressant toujours mon pieu, je sens que je ne vais plus pouvoir retarder ma jouissance bien longtemps.


L’image, le son de ses gémissements atteignant les aigus et mon imagination me projettent avec elle. Je me vois près d’elle, entre ses jambes, un genou posé sur le divan et le sexe allant et venant dans son anus à la place de ce gode. Je veux oublier, juste un moment, cette chambre impersonnelle et la perspective d’entendre mon alarme d’un instant à l’autre. Je partirais sans attendre, c’est mon métier et ma passion. Mais elle est ma passion aussi. Allez, père Noël, juste quelques minutes encore avec elle. Et pas seulement parce que c’est Noël. Ce soir, elle est là sans être avec moi et elle me manque tellement.



********



L’alarme a retenti un peu trop tôt. Juste après notre jouissance, mais avant les regards, les sourires aux lèvres, les derniers échanges complices avant de se quitter pour la nuit. Patrice a coupé la connexion aussitôt en m’envoyant un rapide baiser virtuel, sans se départir de son sourire. Il part en intervention. Ensuite, il lui faudra dormir, au moins un peu. Enfin, s’il ne rentre pas trop tard dans sa petite chambre de garde. S’il ne repart pas quelques heures après. Ne me parlez plus du fantasme du pompier. Ou plutôt, laissez mon pompier rester avec moi et envoyez au feu ceux qui posent à demi nus sur les calendriers.