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n° 22208Fiche technique17616 caractères17616
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Temps de lecture estimé : 13 mn
28/12/23
Résumé:  Un jeune homme qui s’est travesti pendant que ses parents s’étaient absentés est surpris par ces derniers lors de leur retour inopiné.
Critères:  h revede trans
Auteur : Stiletto      Envoi mini-message
Moi, Antoine F, 19 ans, travesti, dépravé.

Moi, Antoine F, dix-neuf ans, travesti, dépravé, rejeté.

Ce titre vous rappelle certainement un roman célèbre, l’histoire que je vais vous raconter est un peu plus gaie.

Si vous êtes intéressé, je vous invite à plonger au cœur de l’été 1995.



Je laisse mes parents se chamailler à mon sujet pendant qu’ils sortent de la maison. Mais ce que mon père ignore, c’est que toutes ses remarques concernant mon allure féminine, loin de me blesser, me remplissent en fait de joie. Et tandis qu’il continue de marmonner en prenant le volant de sa R25, je bande déjà en pensant à la suite.



Ouf, ça y est, ils sont partis, ce n’est pas trop tôt.

Vous devez vous dire : « quel fils indigne » ! Oui, c’est vrai, je suis impatient de voir mes parents partir, mais pas parce que je ne les aime pas. Non, c’est pour une autre raison.

Ainsi, la voiture vient tout juste de tourner au coin de la rue que je me précipite dans leur chambre. Là, je m’installe aussitôt devant la petite table où j’ai observé tant de fois ma mère se maquiller, et je commence ma transformation : durant deux jours, je ne serai plus Antoine, mais Antoinette.

Tandis que j’ai dans les mains fond de teint et mascara, les images de ma mère en train de se faire belle défilent devant mes yeux. Je les reproduis presque instinctivement, et bientôt mon visage se métamorphose. Mon père trouve déjà que je suis efféminé, mais s’il me voyait ainsi, les pommettes scintillantes, les yeux de biche, les lèvres pulpeuses… Il en ferait une syncope !

Je m’admire quelques minutes devant le miroir. Sans fausse modestie, le résultat est plutôt pas mal. Oh, ce n’est pas parfait, bien sûr, mais pour un jeune homme en cachette, difficile de faire mieux. Ah, si seulement j’étais une fille, je pourrais demander à ma mère de m’apprendre.

Bon sang, pourquoi je ne suis pas une fille ? Cette question hante mon esprit depuis des années.

Mais je n’ai pas l’intention de gâcher mon week-end, et je chasse tout de suite cette petite idée noire en me dirigeant dans ma chambre. Et après avoir refermé la porte plus par habitude que par nécessité, je soulève l’espèce de double fond que j’ai aménagé dans un des placards. Là se trouve une petite cache où je conserve mon trésor.

Je me saisis délicatement de la première pièce. Oh, il ne s’agit évidemment pas d’une pièce d’or, mais de quelque chose qui a bien plus de valeur à mes yeux : une jupe ! Je l’ai récupérée à côté d’un conteneur de vêtements à recycler. Il était plein à craquer et j’ai vu une femme déposer un sac rempli d’affaires à ses pieds. Après avoir vérifié que personne ne m’observait, j’y ai jeté un coup d’œil, et ai découvert ce bijou : une magnifique jupe en similicuir noir taille 38 quasiment neuve ! Tel un voleur, je suis parti en courant après l’avoir glissée sous ma veste.

Mon deuxième trésor est une paire de bas noirs, avec des petits motifs décoratifs. Celui-là, je l’ai subtilisé dans la garde-robe de ma mère… il y en a tellement ! Elle ne s’en est pas rendu compte, enfin, je crois.


Place maintenant à la pièce maîtresse. Celle-ci, je ne fais pas que l’aimer, je la vénère ! Presque religieusement, je pose mes mains sur une boîte à chaussures soigneusement camouflée. Une fois posée sur le lit, je soulève le couvercle et m’empare d’une paire d’escarpins vernis noirs, fermés sur le dessus par une petite bride. Ces escarpins, s’ils ont autant d’importance à mes yeux, c’est que j’ai dû payer de ma personne pour me les procurer. Jamais je n’ai eu aussi honte de ma vie, enfin pour le moment.


En effet, eux je ne les ai pas trouvés, et je ne pouvais pas non plus les chiper à ma mère. D’une part parce qu’elle s’en serait forcément aperçue, mais surtout parce qu’elle chausse du trente-sept. Non, eux, j’ai dû aller dans un magasin pour les acheter !

Je me souviens des faits comme s’ils s’étaient déroulés hier : après avoir discrètement repéré ceux qui me faisaient fantasmer, je suis venu un jour de faible affluence avec la somme exacte en poche. Cent cinquante-cinq francs pour être précis, je ne voulais pas perdre la moindre seconde à attendre la monnaie. Le jour J, je me suis approché innocemment du rayon femme, et après un rapide coup d’œil aux alentours, je me suis saisi d’une boîte taille quarante avant de me précipiter aussitôt à la caisse. Bien entendu, il n’y avait personne devant moi, j’avais bien calculé mon coup. Mais c’était sans compter sur le vendeur : après avoir vu le contenu de la boîte, il m’a gratifié un « Au revoir MADAME » sonore.

Je ne pourrais pas vous dire à quoi il ressemblait. J’ai tendu l’argent du bout des doigts sans relever la tête, puis je suis parti sans un mot, mon paquet sous le bras.

J’ai recommencé à respirer seulement quand je suis arrivé de nouveau dans la galerie marchande. J’étais à coup sûr rouge de honte, mais tellement heureux.


Mais revenons-en aux faits.


J’étale tous mes trésors sur le lit, puis commence à les enfiler : les bas, la jupe, et bien sûr les escarpins pour lesquels je ressens un frisson de plaisir en bouclant les sangles. Pour le haut, je me contente d’un tee-shirt basique que je recouvre d’un pull rayé jaune et noir. Vous savez, un peu comme celui de Ducobu.


Voilà, j’ai terminé. J’admire le résultat quelques instants devant le miroir de ma chambre, et me dis que j’ai l’air d’une petite abeille. Il ne me reste donc plus qu’à trouver de quoi butiner.

Je n’ai pas à chercher pour cela, j’ai déjà tout prévu. Je me penche de nouveau dans mon placard secret et en sors mon dernier trésor : une vieille cassette VHS. Je m’en saisis puis l’insère dans le magnétoscope du salon, et là, pendant que le générique défile, je choisis la plus grosse des bananes se trouvant dans la cuisine. Puis, je m’assois confortablement sur le canapé, et tandis que le film commence, je fais une entaille du bout de l’ongle sur le sommet du fruit pour en enlever la peau.


Mais enfin, vous n’avez donc jamais sucé une queue ? Laissez-moi faire, je vais vous montrer !


Tandis que Brigitte Lahaie prend la belle bite entre ses lèvres, j’embouche à mon tour la banane. Et là, comme mon idole, je lèche, suce, embrasse, caresse…

Ça ne vaut pas une vraie queue, bien sûr, mais c’est mieux que rien. Un jour peut-être, avec de la chance.

Je m’abandonne peu à peu à mon plaisir, et tandis que je tiens fermement le fruit défendu que je pompe avidement, mon autre main s’empare de ma verge. Elle est déjà raide la coquine ! Je la serre vigoureusement et commence un mouvement de va-et-vient, d’abord lent, puis de plus en plus rapide.

Mon esprit se met maintenant à divaguer, je ne suis plus dans le salon de mes parents, mais à la fac. Je ne suis plus Antoine Fournier, mais Lydie Gosselin, une jeune femme qui suit les mêmes études que moi. Nous nous connaissons depuis le lycée, et faisons partie d’un petit groupe d’amis. Elle est belle, tellement belle. Je suis fou amoureux d’elle, de ses beaux yeux bleus, de ses longs cheveux blonds, de sa taille, de ses petits seins pointus, de ses lèvres aguicheuses…


Comme je l’envie !


Le sait-elle ? Oui sans doute, elle doit s’en douter, mais il ne s’est jamais rien passé entre nous et il ne se passera jamais rien. Elle est beaucoup trop bien pour moi.

Mais en fait, pour être honnête, ce n’est pas vraiment de sortir avec elle qui me fait fantasmer. Non, ce dont je rêve, ce qui me fait transpirer la nuit, c’est d’être à sa place. Je me dis alors que je serais la reine de salopes, que je sucerais tous les mecs de la fac. Enfin, seulement ceux qui sont mignons !

Le ferais-je vraiment si c’était le cas ? Non, probablement pas.

Je ferme les yeux et laisse libre cours à mon imagination : ah, Lydie, si seulement je pouvais être toi.


Noyé dans mes rêves, j’augmente la cadence sans même m’en rendre compte. Je suce avec une telle ardeur, que si j’avais une vraie bite en bouche, nul doute qu’elle aurait craché son sperme depuis longtemps.

Mais puisque nous parlons de queue, intéressons-nous un peu à la mienne : elle me fait mal à force d’être astiquée et je ressens les premiers soubresauts. Vite, je pose la banane et me penche en avant. J’ai la chance d’être très souple, et de pouvoir approcher suffisamment la tête de mon bassin pour prendre mon propre sexe en bouche.

Il était temps ! Mes lèvres à peine refermées derrière le gland, un flot de foutre trop longtemps retenu m’inonde la gorge. Je le bois avec délice, puis commence à me nettoyer la queue du bout de la langue.

Mais alors que les derniers spasmes de ma queue s’estompent, je m’arrête brusquement : à quelques mètres de moi, comme statufié, un père regarde son fils !


Ce que j’ignorais alors que je rêvais d’être une super « fellatrice », c’est qu’en cours de route, mes parents avaient reçu un appel de ma tante disant qu’elle était malade, et qu’ils avaient décidé de faire demi-tour sans juger utile de me prévenir.

Moi-même figé par la surprise, je reste quelques secondes sans bouger, mon sexe toujours en bouche.

Puis, peu à peu, la statue commence à bouger. D’abord de façon presque imperceptible, puis de plus en plus nettement. Et puis d’un coup, ma vie s’écroule :



Mon père continue de hurler, de m’injurier, de me rabaisser, mais je n’entends plus rien. C’est comme si une sorte de bulle me recouvrait pour me protéger.

Sans un mot, sans lever les yeux vers ma mère dont je suis incapable d’affronter le regard, je rabaisse ma jupe, éteins le magnétoscope, récupère la cassette, cours dans la salle de bain me démaquiller, vais dans ma chambre, me rhabille en garçon, place mes « trésors » et quelques affaires dans une valise, puis quitte précipitamment les lieux.

Tout ça, telle une machine, en quelques minutes.

Au moment de partir, il me semble que mon père et ma mère se disputent. C’est à cause de moi, à cause de mon vice.

Oui, mon père a raison, je ne suis qu’un sale pédé, une tapette, une erreur de la nature. Si j’avais ne serait-ce qu’une once de courage, je me jetterais sous un bus pour en finir.

Je m’approche de la route, mais me ressaisis aussitôt. Non, c’est trop facile. Quel mal ai-je fait ? Je suis une fille née dans le corps d’un garçon, c’est la nature qui a fait une erreur, pas moi !

Quelque peu ragaillardi, je poursuis mon chemin sans but précis. Çà et là, je croise des sourires, des regards moqueurs. Qu’est-ce qu’ils ont tous à me regarder comme ça ? Ce qui vient de se passer est gravé sur mon front ?

Je presse le pas et vais me réfugier dans un parc. Là, je trouve un banc dans un coin à l’écart, où je vais pouvoir m’asseoir tranquillement et faire le point sur la situation.

Elle n’est pas terrible : je n’ai en tout et pour tout qu’une valise et quelques centaines de francs en poche ; pas de quoi tenir bien longtemps. Il faut que je m’organise, le plus urgent est de trouver un endroit pour passer la nuit. Dans la famille, c’est hors de question, je ne tiens pas à devoir donner des explications. Où, alors ?

Tout d’un coup, je pense à Jérôme. C’est un ami d’enfance, mon meilleur ami, non en fait mon seul vrai ami. Lui ne me posera pas de questions. En plus, je sais que maintenant il travaille, et a son propre logement.

Je sors mon téléphone portable, un Motorola dernier cri.



Je soupire de soulagement, non seulement mon ami accepte de m’aider, mais en plus il ne me demande aucune explication.



Chose dite, chose faite, je saute dans le premier bus qui dessert la gare. Là, je m’assois au fond, et encore une fois, je surprends des regards amusés ainsi que des paroles murmurées en douce que je ne comprends pas, mais qui semblent me concerner.

C’est la même chose à la gare lorsque j’achète mon billet. La vendeuse m’observe avec un sourire en coin. Heureusement, j’ai de la chance, car je n’ai pas à attendre mon train très longtemps. Mais dans celui-ci, rebelote, toujours ces murmures, ces sourires et ces regards moqueurs. Cette fois-ci, c’en est trop, il faut que je me ressaisisse, je deviens complètement parano avec cette histoire.

Enfin, au bout d’une heure, épuisé par cette journée éprouvante, je m’endors sur mon siège.


« CANNES. Cinq minutes d’arrêt. »


L’annonce dans le haut-parleur me réveille en sursaut. J’attrape ma valise et descends du train juste avant qu’il ne reparte. Comme convenu, Jérôme est sur le quai à m’attendre, et je pousse un soupir de soulagement en le voyant.



L’hôtel Stéphanie n’est qu’a une dizaine de minutes en voiture, et dès notre arrivée, Jérôme me présente le lieu ou il vit. La visite est vite faite : une pièce à vivre avec une kitchenette intégrée, une petite chambre et une salle de bain.



Je lui réponds par un sourire.



En entrant dans la salle de bain, je croise mon regard dans le miroir.

Oh non ! Bon sang, ce n’est pas vrai, mes yeux de biche ! J’ai toujours mon regard de biche ! Dans la précipitation de mon départ, j’ai oublié de me démaquiller les yeux. Maintenant, je comprends tout : les regards moqueurs, les petits ricanements, dans la rue, le bus, le train.

Oh, mais alors, Jérôme l’a vu également ! C’est certain, d’ailleurs il a même remarqué que j’avais les yeux tirés. Pourtant, il n’a pas dit un mot, pas fait un geste, il n’a même pas sourcillé. Comment est-ce possible ?

Tandis que je me douche, j’essaie de trouver une raison pour le maquillage de mes yeux, et de m’inventer une excuse : écoute Jérôme, mes yeux, ce n’est pas ce que tu crois. Voilà, j’avais fait un pari… C’était un délire entre potes…

Mais j’ai beau me triturer les méninges, imaginer tous les scénarios possibles, aucune explication plausible ne me vient à l’esprit. Tant pis, je lui dirai la vérité, quitte à me faire virer de nouveau. Mais si c’est vraiment mon ami, il comprendra. Enfin, je l’espère !

Trente minutes plus tard, je sors de la salle de bain en croisant les doigts, mais Jérôme n’est plus dans le salon. J’entends un bruit de vaisselle dans la cuisine, et prends mon courage à deux mains pour m’y rendre.

Et là, je tombe des nues : occupée à faire la cuisine, une magnifique brune habillée comme une bombasse me tourne le dos.



De même que mon père quelques heures plus tôt, je reste comme pétrifié quand mon ami d’enfance se retourne sur la pointe de ses escarpins. Jérôme semble tellement à l’aise sur ses talons de quinze centimètres, qu’on pourrait croire qu’il en porte à longueur de journée.

Et si c’était le cas ?



Devant mon air ébahi, il éclate de rire.



Puis, Jérôme s’approche de moi, et dépose un petit baiser sur ma joue avant de dire :




– Fin –