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Temps de lecture estimé : 19 mn
17/01/24
Présentation:  Il est parfois salutaire de s’affranchir des confins familiers... Présente est ici une pièce de théâtre qui, bien que source d’embarras pour ma plume, espère vous divertir avec ferveur.
Résumé:  Plongez dans les méandres du Crépuscule Doré, où tromperies, passions interdites et jeux d’ombre se tissent dans les couloirs d’un château empreint de mystère.
Critères:  #théâtre #humour #historique extracon amour soubrette jalousie dispute cérébral
Auteur : L'artiste  (L’artiste)      Envoi mini-message
Sérénades et Soupçons au Crépuscule



Présentation du décor et des personnages



L’action se déroule au XVIIe siècle dans le château cossu du Crépuscule Doré, cerné de vignobles dans le Centre-Val de Loire…


Le Duc Guillaume de Choduc : Homme d’une préciosité exquise, son extravagance atteint des sommets délicieusement excessifs. De haute stature, sa robustesse est éclipsée par une corpulence imposante, fruit de son mode de vie sédentaire. Adepte des joutes frivoles, il entretient de multiples liaisons, dont celle avec Geneviève, sa femme de chambre. Bien que volage, son cœur s’enflamme pour Cunégonde et sa jalousie transparaît intensément.


Dame Cunégonde : L’épouse de Guillaume de Choduc se distingue par son espièglerie et son dynamisme. Elle prend plaisir à taquiner son mari, l’incitant ainsi à maintenir sa forme avec diligence. Bien consciente des tromperies du duc, elle manœuvre avec astuce pour semer le doute quant à sa propre loyauté, même si sa conduite reste irréprochable.


Geneviève : Gracieuse femme de chambre, elle déplore les manières importunes de Son Altesse, mais se résigne avec une délicatesse souriante à ses avances incessantes. Pleine d’espièglerie et de coquetterie en sa présence, elle n’hésite pas à lui jouer des tours dès que l’opportunité se présente. Sa beauté exceptionnelle réside dans sa stature élégante, ses cheveux châtains ondulants et ses yeux d’un bleu profond qui pourraient ravir le cœur de tout homme à la première rencontre.


Pour conclure, Pierre Duchmoll : Humble palefrenier, simple d’âme et poète à ses heures. Sa robustesse musculaire et son charme spirituel captivent la gent féminine. Tant sur le plan physique qu’intellectuel, son attrait s’avère véritablement irrésistible.




Acte 1 : L’Ombre du Crépuscule


Les Mots Énigmatiques


La scène se déroule dans l’une des chambres richement parées du château. Geneviève s’affaire à la poussière, arquant élégamment son dos pour atteindre le sommet d’un cadre. Ses bras tendus vers le haut, elle se tient sur la pointe des pieds, conférant à sa posture une grâce sensuelle. Guillaume de Choduc fait alors irruption, aussi silencieux qu’une ombre.


Duc Guillaume de Choduc (d’une voix profonde et suave) – Bonjour, ma chère Geneviève. Que le soleil de votre éclatante splendeur éclaire cette morne journée !


Geneviève sursaute, mais reprend aussitôt son air séducteur, ne pouvant cependant pas cacher un léger agacement.


Geneviève (avec un sourire coquin, parfaitement hypocrite) – Bonjour, monseigneur. Comment pourrais-je embellir davantage ce moment déjà béni par votre présence ?


Guillaume de Choduc s’approche furtivement, saisissant délicatement la jeune femme par la taille.


Duc Guillaume de Choduc (d’un ton charmeur) – Vos yeux, tels des saphirs, illuminent ma grisaille quotidienne. Et cette courbe gracieuse de votre dos, plongeant vertigineusement sur une croupe si délicieuse, un tableau qui éclipse la plus fine des œuvres d’art.


Geneviève simule l’innocence, poursuivant ses occupations.


Geneviève (riant doucement) – Monseigneur, vous êtes trop aimable. C’est la poussière qui me captive, rien de plus.


Geneviève (se tournant vers le public avec une moue désabusée) – Me voici, simple femme de chambre, contrainte de jongler entre plumeau et passions déplacées. Entre vous et moi, ces soupirs théâtraux du Duc me mèneront probablement à bien des tracas avant que ne se lève la prochaine aube. La comédie sentimentale, mes amis, est un art délicat, mais la nécessité m’ennuie sérieusement. Espérons que Son Altesse ne découvre pas mes propres jeux d’ombres, car je crains que l’intrigue n’adopte une route fort périlleuse. Ah, l’amour, quel casse-tête épuisant !


Duc Guillaume de Choduc (un sourire charmeur) – La poussière peut bien attendre. Mon cœur, en revanche, est impatient.


Geneviève (se tournant vers l’assistance avec un sourire en coin) – Ah, nobles spectateurs, n’avais-je donc pas raison !


Guillaume tente d’embrasser Geneviève, qui se dérobe avec agilité, mais qui ne peut repousser l’étreinte. Un bruit de pas se fait entendre dans le couloir. Le Duc, craignant l’arrivée imminente de son épouse, est pris d’effroi.


Duc Guillaume de Choduc (chuchotant précipitamment) – Vite, vite, cachez-vous, ma chère, cachez-vous ! Si ma Cunégonde venait à nous surprendre…


La jeune femme, affolée, scrute les environs à la recherche d’une cachette, mais le temps presse, la menace se rapproche inexorablement.


Duc Guillaume de Choduc (en panique) – Hâtez-vous, Geneviève !


Geneviève (elle lance un regard agacé au public) – Voilà donc la situation à laquelle je suis constamment réduite ! Comme si je n’avais que cela à faire, d’être entraînée dans les ardeurs passionnées d’un Duc en détresse. Ses divagations amoureuses me conduiront-elles un jour à la paix, ou suis-je destinée à être l’actrice malheureuse de cette farce éternelle ? Quel théâtre étrange est la vie !


Dans la précipitation, elle se glisse sous le lit, juste à temps. Cunégonde entre dans la chambre d’un pas déterminé, les sourcils froncés.



Jeu de Pouvoir


Dame Cunégonde (d’une voix sévère) – Guillaume, que signifie ce remue-ménage ? Et où est donc passée Geneviève ?

Duc Guillaume de Choduc (d’un air innocent) – Mon amour, vous tombez du ciel tel un ange. Geneviève ? Oh, Je n’eus point le bonheur de la percevoir.


Dame Cunégonde (elle se tourne vers le public avec une pointe d’amertume) – «  Tel un ange  », prétend-il. Ses galanteries sont aussi transparentes que sa conviction d’être discret. Ses frasques ne sont plus un mystère pour personne, sauf peut-être pour lui-même. La comédie de l’amour, quelle farce pitoyable !


Les regards se croisent, et Cunégonde, suspicieuse, plisse les yeux.


Dame Cunégonde (d’un ton sarcastique) – Vraiment ? J’espère que vous ne vous livrez pas à quelque sottise, Guillaume. Ma patience a ses limites.


Le Duc se met à rire faussement. Geneviève, cachée, retient son souffle tandis que le couple s’assoit sur le lit, provoquant un léger grincement du sommier.


Duc Guillaume de Choduc (tentant de paraître innocent) – Mon amour, vous me connaissez, je ne serais jamais infidèle. Ces soupçons sont dénués de tout fondement.

Dame Cunégonde (d’une voix perplexe) – Guillaume, vous vous enfoncez dans vos mensonges comme un bateau dans la brume. Les rumeurs circulent, même les murs du château murmurent des histoires et les servantes chuchotent des contes à faire rougir les nonnes. N’avez-vous pas pensé que je pourrais m’émouvoir davantage en vous sachant en meilleure forme ?

Duc Guillaume de Choduc (d’un ton théâtral) – Ma douce Cunégonde, ne vous laissez pas abuser par des ragots de bas étage. Mon unique préoccupation, c’est vous, ma mie.

Dame Cunégonde (sarcastique) – Vos préoccupations semblent avoir un étrange mode d’expression, Guillaume. Les frasques sentimentales sont-elles devenues votre seul exercice physique ?

Duc Guillaume de Choduc (gêné) – Ma chère, vous exagérez. Mon amour pour vous est inaltérable. vous doutez de ma fidélité, mais je vous jure, il n’y a que vous dans mon cœur.


Le sommier grince à nouveau, et Geneviève, sous le lit, peine à contenir son souffle… elle presse sa main sur sa bouche pour réprimer tout cri potentiel.


Dame Cunégonde (malicieuse, dévoilant un décolleté à troubler la quiétude d’un saint) – Alors, prouvez-le, mon cher.


Devant l’expression subitement ébahie de son mari affichant un moment d’indécision, la Duchesse, vexée, change d’avis et se résout à prendre congé.


Dame Cunégonde (se dirigeant vers le public avec un regard offusqué) – Pouvez-vous croire à cette audace ? Voilà une comédie qui m’offense plus qu’elle ne m’amuse. Ses hésitations me piquent l’orgueil et je crains que cette farce ne prenne des tournures que ni lui ni moi n’avons prévues.


Elle claque la porte à sa sortie, laissant le Duc interloqué.



Doutes et Duplicité


La scène se poursuit dans la chambre richement décorée du château. Dame Cunégonde vient de se retirer, laissant Guillaume de Choduc quelque peu ébahi. Geneviève, légèrement ébouriffée par sa cachette, sort de sous le lit, la jupe retroussée permettant d’admirer la peau si douce que le bas de coton ne recouvre pas, ravivant l’émoi du Duc.


Duc Guillaume de Choduc (regardant Geneviève avec convoitise) – Oh, ma chère et tendre, le départ de Cunégonde et votre retour rendent cet instant encore plus envoûtant.


Il s’approche dans l’intention d’enlacer la séduisante femme, mais cette dernière se dérobe habilement.


Geneviève (avec un sourire malicieux) – Monseigneur, la mémoire de la présence passée de votre épouse pourrait vous encourager à ne point négliger vos devoirs conjugaux.


Duc Guillaume de Choduc (se retournant vers l’assistance, un air contrit sur le visage) – Voilà à nouveau un acte dans cette comédie où les étreintes désirées se soustraient comme des ombres fuyantes. Moi, le Duc flamboyant, habitué à conquérir tous les cœurs qui se présentent, mais la belle Geneviève, telle une énigme insaisissable, semble me défier à chaque pas. Serait-ce donc possible qu’elle résiste à mes charmes ? Ah, l’amour, ce jeu capricieux où même le plus sûr des séducteurs peut se trouver égaré. (Il lève les yeux au ciel, mélange de déception et de surprise dans le regard, tout en reprenant son allure noble.)


Duc Guillaume de Choduc (d’un ton enjôleur) – Les obligations matrimoniales sont comme des chaînes, ma chère. Parfois, il est nécessaire de s’en affranchir.

Geneviève (riant doucement) – Libérer des chaînes ? Vous vous montrez bien audacieux aujourd’hui.

Duc Guillaume de Choduc (tentant de caresser le bras de Geneviève) – Ma belle, pourquoi refuser le plaisir quand il se présente à nous ?

Geneviève (avec malice) – Le plaisir est d’autant plus grand lorsqu’il est différé. Et puis, ne pensez-vous pas que votre épouse puisse revenir à tout moment ?


Quelque peu déconcerté, Guillaume de Choduc se ravise, laissant Geneviève avec le dernier mot de cette joute séduisante.


Duc Guillaume de Choduc (d’un ton badin) – Vous avez raison, les jeux de l’amour sont parfois plus exquis dans l’ombre du secret.


Geneviève (avec un sourire espiègle, s’adressant au public) – Ah, tel est donc le maillon faible de sa galanterie flamboyante ! Les jeux de l’amour, disait-il… Eh bien, puisqu’il apprécie tant l’ombre du secret, allons-y pour une petite mascarade. Peut-être que ce stratagème le tiendra éloigné un temps de ses incessantes avances. L’art de la séduction n’est pas à sens unique, et voici mon coup de maître en réponse à ses singeries romantiques. Qui sait, peut-être goûtera-t-il à son propre venin ?


Geneviève (d’une voix douce) – Monseigneur, puis-je me permettre une question indiscrète ?

Duc Guillaume de Choduc (intrigué) – Allez-y, ma chère.

Geneviève (sous un air faussement préoccupé) – Vous semblez si sûr de la fidélité de Dame Cunégonde. Les apparences peuvent être trompeuses, n’est-ce pas ?

Duc Guillaume de Choduc (haussant un sourcil) – Que voulez-vous insinuer, Geneviève ?

Geneviève (de manière énigmatique) – Rien, monseigneur, rien du tout. Mais parfois, sage est celui qui scrute au-delà des dehors.


Guillaume de Choduc, troublé par ces paroles, tente de revenir à ses avances, mais est à nouveau éconduit habilement.


Duc Guillaume de Choduc (avec un sourire charmeur) – Geneviève, ne gâchez pas ce moment. La vie est trop courte pour des préoccupations inutiles.

Geneviève (avec un ton enjoué) – Monseigneur, la soudaine irruption de Dame Cunégonde m’a coupé toute envie de conjugaison charnelle. Peut-être une autre fois, qui sait ?


Déçu, mais résigné, Guillaume de Choduc quitte la scène, laissant Geneviève seule dans la chambre. La comédie du château prend une nouvelle tournure, entre ombres et étreintes.




Acte 2 : Révélation Nocturne


Le Bureau du Duc


La scène se déroule dans le bureau privé du Duc Guillaume de Choduc. La pièce est ornée de meubles imposants et de tapisseries luxueuses. Seul et assis, plongé dans ses pensées, il semble préoccupé par les mots énigmatiques de sa femme de chambre.


Duc Guillaume de Choduc (murmurant) – «  Sage est celui qui scrute au-delà des dehors  », comme l’a soufflé Geneviève… Mais que se trame-t-il dans l’ombre de ce château ? Ses paroles m’ont laissé perplexe. Cunégonde serait-elle infidèle ? Impossible, elle ne pourrait trahir notre amour.


Le Duc se lève et commence à arpenter la pièce, son esprit tourmenté par le doute. Il s’approche de la fenêtre, admirant distraitement le paysage qui s’étend au-delà des vignobles.


Duc Guillaume de Choduc (pensif) – Cunégonde… Ma tendre Cunégonde. Ai-je été à ce point aveugle ? Non, je ne saurais accorder foi à de telles calomnies. Cependant, je lui dérobe le plus possible mes écarts, pourquoi n’en ferait-elle pas autant ?


Guillaume de Choduc s’interrompt, regardant intensément une peinture accrochée au mur, comme s’il cherchait des réponses dans les yeux figés des ancêtres.


Duc Guillaume de Choduc (se parlant à lui-même) – Il est temps de découvrir la vérité, de dévoiler les ombres qui planent sur le Crépuscule Doré, même si cela doit briser les chaînes de mon propre cœur. Je devrai mener l’enquête, discrètement, sans éveiller les soupçons.


Pendant ce temps, Dame Cunégonde, ignorante des préoccupations de son mari, devise au jardin avec Pierre Duchmoll, le palefrenier du domaine. Le Duc les aperçoit, sans trop se tourmenter. Pourquoi se préoccuperait-il, Pierre n’est point de sa condition ? Néanmoins, quelque chose attire son attention. Il décide d’en avoir le cœur net.



Jardins et Soupçons


Guillaume de Choduc retrouve Geneviève dans les couloirs. Elle paraît surprise et inquiète de sa présence.


Geneviève (s’efforçant de rester naturelle) – Monseigneur, que faites-vous par ici ? Vous semblez bien déterminé.

Duc Guillaume de Choduc (observant Geneviève avec méfiance) – Ne jouez pas à la candeur avec moi, Geneviève. J’ai des questions, des doutes qui me hantent.

Geneviève (feignant l’innocence) – Des doutes, monseigneur ? Sur quoi pourrais-je avoir une influence dans vos pensées nobles et pures ?

Duc Guillaume de Choduc (accusateur) – J’ai vu Cunégonde avec Pierre Duchmoll au jardin. Que signifie cette proximité ? Expliquez-moi.

Geneviève (souriant avec malice) – Oh, les jardins sont des endroits si charmants et propices aux discussions. Rien de plus innocent, je vous assure.


Geneviève (toute pimpante, s’adressant en douce au public) – Oh, chers spectateurs, ma ruse prend incontestablement forme dans la danse subtile des mots ! Me voici maîtresse d’un jeu où les apparences sont autant de masques. Que cette comédie se déroule dans l’allégresse, car le rideau de la duplicité s’ouvre sur une scène pleine de promesses. Ah, que les pétales de la tromperie tombent légèrement sur le chemin du duc, tandis que je tisse les fils invisibles de cette farce délicieuse.


Le duc, incertain, mais empli de jalousie, décide de creuser davantage.


Duc Guillaume de Choduc (haussant le ton) – Ne me prenez pas pour un sot, Geneviève. Si vous avez des secrets, je les découvrirai tous.


Tout en préservant son sourire enjôleur, Geneviève entretient un mystère qui ne fait qu’alimenter les soupçons de son maître. Inquiet des possibles manœuvres de Dame Cunégonde, il en oublie toutes les attentions qu’il portait à sa femme de chambre. Celle-ci s’en réjouit, se demandant si elle ne s’est pas débarrassée temporairement de ce seigneur trop insistant qui ne manquait jamais une occasion de l’importuner. Elle savoure sa victoire provisoire, feignant d’accomplir innocemment ses tâches, tout en plongeant son tourmenteur dans l’incertitude et le chaos de ses propres suspicions.



La tension Croissante


Guillaume de Choduc, irrité par les doutes semés dans son esprit, résout de rejoindre son épouse et le palefrenier au jardin. Ses pas résonnent dans les couloirs du château, annonçant son arrivée imminente. Il apparaît parmi les parterres, où les deux suspects semblent converser joyeusement, insouciants du tumulte qui gronde en lui. Cunégonde, percevant la venue de son mari, arbore un sourire candide.


Dame Cunégonde (d’un ton enjoué) – Guillaume, mon amour, que le domaine vous soit doux en cette belle journée !

Duc Guillaume de Choduc (tentant de dissimuler son trouble) – Je me demandais où vous étiez passée. Et voilà que vous prenez vos aises avec le palefrenier.

Dame Cunégonde (innocente) – Oh, Guillaume, nous discutions tout bonnement des dernières nouveautés du château. Rien de plus.


Duc Guillaume de Choduc (avec méfiance) – Vraiment ? Ses mots résonnent creux, comme une mélodie fausse. Cunégonde, que caches-tu derrière ce sourire candide ? La suspicion s’installe, et dans les replis de mon esprit, la conviction grandit.


Duc Guillaume de Choduc (jetant un regard sévère à Pierre) – Je vois. Pierre Duchmoll, je ne vous avais pas invité à participer à nos affaires domestiques.

Pierre Duchmoll (humblement) – Pardon, monseigneur, je ne voulais point vous offenser. J’étais simplement en train de prodiguer quelques conseils sur les chevaux.

Duc Guillaume de Choduc (grinçant des dents) – Vraiment ? J’espère que c’est le seul sujet dont vous parliez.


Dame Cunégonde (amusée) – Ah, la jalousie, cette petite étincelle dans ses yeux. Guillaume, vous êtes si prévisible. Escomptons que ce soupçon grandissant devienne une flamme brûlante, car je suis prête à danser sur les braises de votre incertitude. Cet amusement ne fait que commencer. Que cette comédie s’épanouisse, et que chaque doute soit une note de musique dans cette symphonie enivrante.


Dame Cunégonde (avec un regard coquin à Pierre) – Mon cher, n’auriez-vous pas des talents cachés que mon époux ignorerait ?

Pierre Duchmoll (mal à l’aise) – Moi, talents cachés ? Oh non, madame, je suis simplement un humble palefrenier.


Le Duc, de plus en plus courroucé, tente de maîtriser ses émotions.


Duc Guillaume de Choduc (d’un ton autoritaire) – Cunégonde, je vous demande des explications. Ces rumeurs qui circulent, ces rencontres suspectes… je ne les tolérerai pas plus longtemps.

Dame Cunégonde (souriant mystérieusement) – Mon cher Guillaume, les commérages sont le lot des grandes maisons. Ne vous en faites pas, tout cela n’est que vent… ou peut-être le doux murmure des jeux subtils qui dansent à l’ombre de notre demeure.


Déconcerté et furieux, Guillaume de Choduc se retire de la scène, laissant Dame Cunégonde et Pierre dans un moment tendu.



Jeux d’Ombres


Dame Cunégonde (chuchotant à Pierre) – Il semble que mon bien-aimé époux soit pris au piège de ses propres soupçons. C’est une situation des plus divertissantes.

Pierre Duchmoll (riant doucement) – En effet, madame.

Dame Cunégonde (souriante) – Ah, Guillaume et ses éternels tourments. Cette comédie l’occupera, et je m’amuse davantage.

Pierre Duchmoll (tentant d’être enjôleur) – Madame, vos yeux brillent d’un éclat aussi radieux que le soleil qui baigne ce jardin.


Dame Cunégonde (avec un air stupéfait) – Ce bel homme se révèle sous un jour nouveau. Un frisson léger parcourt mon échine. Quels autres talents me réserve ce mystérieux palefrenier ?


Dame Cunégonde (riant doucement, et portant un regard intense sur Pierre) – Pierre Duchmoll, le séducteur des écuries. Une dimension que je découvre.

Pierre Duchmoll – Madame, je n’ai jamais eu l’occasion de montrer toutes mes facettes.

Dame Cunégonde (avec malice) – Et quelles facettes sont donc cachées derrière ce regard ténébreux ?


Pierre Duchmoll (jetant un regard enchanté à l’assemblée) – Une dame si gracieuse porte son regard sur ma modeste personne. L’aubaine est trop précieuse, et je suis disposé à déployer tout l’art de ma séduction. Mon désir est ardent, et aucune circonstance ne saurait m’arrêter dans cette entreprise envoûtante.


Pierre Duchmoll (d’un ton mystérieux) – Des aspects que seules quelques privilégiées ont eu le plaisir d’explorer…

Dame Cunégonde (taquine et susurrant) – Serait-ce une invitation à en apprendre davantage ?

Pierre Duchmoll (avec un sourire complice) – Peut-être bien, madame, peut-être bien.


Cunégonde, joueuse, laisse planer un moment tendu avant de répondre.


Dame Cunégonde (souriant) – Peut-être devrions-nous laisser le destin décider de la suite de cette comédie.




Acte 3 : Crépuscule des Illusions


Réflexions dans la Pénombre


La scène se dévoile dans la chambre opulente de la Duchesse, illuminée par la douce lueur des cierges. Solitaire devant sa coiffeuse, elle s’enlise dans ses pensées profondes.


Dame Cunégonde (à elle-même, susurrant) – Ces jardins, témoins silencieux de tant de manigances, ont-ils choisi de révéler les fissures naissantes dans mon âme ?


Son regard s’égare dans le miroir, reflétant un tourbillon d’émotions mêlées de confusion et de désir. Les souvenirs du moment délicieusement inattendu passé avec Pierre Duchmoll ressurgissent, faisant onduler des frissons à la surface de sa peau.


Dame Cunégonde (pensivement) – Pierre… un nom qui résonne telle une mélodie enchanteresse. Ses yeux, sa voix, ses mains, dont je suis assurée, seraient d’une douceur exquise sur mon corps… Ai-je cédé à un charme prohibé ? (Puis, tentant de réprimer son désir.) Ah, qu’importe ces élans qui troublent l’âme ! Mon devoir, ma loyauté… Mais la mémoire des tromperies de mon mari persiste, et peut-être en cet instant même se complaît-il auprès de la ravissante Geneviève ?


Un frisson de colère traverse son être. Trop, c’est trop. Pourquoi ne s’offrirait-elle pas aussi ce délice interdit ? Pour chaque offense, une rétribution équitable. La décision est prise, la Duchesse se lève avec une détermination nouvelle, prête à suivre le chemin du plaisir qui la mènera vers Pierre Duchmoll.



Rendez-vous Mystérieux


La scène se déroule à nouveau dans les jardins du château. Dame Cunégonde, avide de découvrir les mystères du palefrenier, décide de poursuivre le jeu commencé plus tôt dans la journée. La lueur du crépuscule accentue la magie qui enveloppe cet endroit. Pierre Duchmoll, visiblement séduit par l’audace de la duchesse, l’entraîne timidement derrière un bosquet, à l’abri des indiscrétions.


Dame Cunégonde (murmurant avec un sourire de connivence) – Pierre, que nous réserve ce coin reculé du jardin ?

Pierre Duchmoll (avec un regard enjôleur) – Noble Dame, parfois, la nature elle-même devient complice de nos manigances.


Cunégonde, intriguée et charmée par l’aura énigmatique de Pierre, le suit derrière là où l’obscurité commence à régner.


Pierre Duchmoll (avec un ton suggestif) – Ce bosquet, Maîtresse Cunégonde, est un refuge où les secrets peuvent être partagés à l’abri des regards indiscrets.

Dame Cunégonde (souriant avec malice) – Les secrets ont une saveur particulière, Pierre. J’ai hâte de découvrir les plus intimes des vôtres.

Pierre Duchmoll (d’une voix douce) – Votre Grâce, il y a des mystères que mon cœur se plaît à révéler. Vous-même êtes une énigme que je souhaite déchiffrer.


La Duchesse, flattée et maintenant bien émoustillée, laisse échapper un rire léger.


Dame Cunégonde (taquine) – Pierre, êtes-vous sûr de vouloir plonger dans les méandres de mon âme ? Ne craignez-vous pas d’être déçu… ?


Pierre Duchmoll (avec un regard énamouré vers le public) – Déçu, moi ? Jamais. Les détours mystérieux de son être sont un délice que je me languis de savourer pleinement. Mon appétit atteint son apogée, et cette chance qui s’offre à moi est un festin pour les sens.


Pierre Duchmoll (avec un sourire complice) – Noble Dame, je suis prêt à affronter tout ce que vous pourriez dévoiler.


Cunégonde, désireuse de rompre avec la routine, se rapproche de Pierre, les regards intensément fixés l’un sur l’autre.


Dame Cunégonde (murmurant) – Cher compagnon des jardins, l’existence au château peut parfois être oppressante. Ces moments d’évasion sont les bienvenus. Pourquoi les hommes comme vous cachent-ils leurs charmes derrière la modestie ?

Pierre Duchmoll (souriant) – Madame, l’humilité est le bouclier derrière lequel se dissimulent les passions les plus ardentes.

Dame Cunégonde (susurrant) – Pierre, la vie est trop courte pour se priver des plaisirs qu’elle pourrait nous offrir. Abandonnons-nous à présent.


Sous le voile de la pénombre, la proximité devient plus intime. Enthousiasmé par les douces paroles de sa maîtresse, Pierre prend de l’audace. Ses mains explorent le corps qui lui est accordé, d’abord par-dessus le tissu qui le couvre pour en définitive atteindre la peau si soyeuse, puis ses lèvres embrassent délicatement la chair tendre et enivrante du cou de sa muse.



Confrontations Nocturnes


Pendant ce temps, tourmenté par ses soupçons, Guillaume de Choduc entraîne lui aussi Geneviève dans les jardins. Il espère y trouver un lieu plus discret que la chambre où ils avaient manqué être surpris par Cunégonde, cherchant à atténuer ses tensions. Ignorant ce qui se trame déjà non loin, le Duc et Geneviève s’aventurent au clair de Lune, chacun plongé dans ses propres pensées.


Guillaume de Choduc (susurrant à l’oreille de Geneviève) – Ce bosquet semble être un refuge approprié, Mon Trésor. Un endroit où nos désirs pourraient être partagés à l’abri des œillades incongrues.

Geneviève (avec un sourire en coin) – Monseigneur, les désirs sont parfois comme des fruits trop verts, au goût amer qui éveille pourtant la curiosité. Je vous suis.


Soudain, Guillaume et Cunégonde découvrent ce qui se tramait en secret, les regards se croisent, et la surprise fige les personnages… Un silence pesant s’installe, brisé par des exclamations confuses.


Guillaume de Choduc (avec stupeur) – Cunégonde ?

Dame Cunégonde (haussant les sourcils) – Guillaume ?

Pierre Duchmoll (regardant Geneviève) – Geneviève ?

Geneviève (ironique) – Pierre ?


Le rideau tombe sur une scène tumultueuse, le Duc Guillaume de Choduc affichant une furie indomptable. Ses menaces résonnent dans l’air, teintées de la colère qui enflamme son être.

Dame Cunégonde, d’une grâce majestueuse, se dresse en bouclier devant le palefrenier, déployant l’art de la rhétorique pour disculper celui qui a été au cœur des remous. Elle plaide pour la clémence, invoquant les subtilités de la cour et les dédales complexes des sentiments.

Pierre Duchmoll, humble et tremblant, s’incline devant le courroux du Duc, exprimant des regrets sincères pour tout malentendu causé. Ses yeux, empreints d’une lueur mêlée de peur et de résignation, cherchent une indulgence qui, à ce moment, demeure incertaine.

Geneviève, observatrice de cette tragi-comédie, dissimule son amusement derrière une façade d’innocence feinte. Elle jubile silencieusement devant le déroulement inattendu de cette pièce, savourant chaque nuance des intrigues qui se nouent.



Révélation à la Lumière des Chandeliers


La scène se déroule dans la grande salle du château, éclairée par des chandeliers créant une ambiance feutrée. Bien que l’atmosphère se soit adoucie, les ressentiments persistent, flottant comme une brume dense. Les quatre protagonistes, Guillaume de Choduc, Dame Cunégonde, Pierre Duchmoll et Geneviève, se tiennent face à face, confrontés à leurs propres mensonges et intrigues. Un silence électrique parcourt l’espace, où les regards s’entrelacent empreints de méfiance et de curiosité.


Duc Guillaume de Choduc (d’un ton accusateur) – Cunégonde, expliquez-vous ! Comment avez-vous pu me faire ça ?

Dame Cunégonde (d’une voix posée) – Guillaume, vos propres agissements vous ont conduit à cette scène. Je ne faisais que suivre le cours que vous avez initié.

Pierre Duchmoll (se défendant) – Monseigneur, Dame Cunégonde, je ne saurais justifier ce qui m’a poussé… La grâce de Madame est si envoûtante, j’ai perdu toute raison.


Geneviève (sarcastiquement, à l’attention du public) – Dame Cunégonde déploie son charme avec une élégance incontestable. Il serait peut-être temps que Monseigneur s’en aperçoive et y trouve satisfaction.


La salle résonne des échos de leurs voix tandis que les vérités et les mensonges se mêlent dans un ballet tumultueux. Guillaume, réalisant sa propre hypocrisie, se retrouve désemparé.


Duc Guillaume de Choduc (à lui-même) – Qu’ai-je fait… Qu’ai-je déclenché ?


Dame Cunégonde, décidée à révéler ses propres cartes, prend la parole avec détermination.


Dame Cunégonde (regardant Guillaume) – Mon cher époux, si vous vous autorisez à batifoler avec Geneviève, pourquoi ne pourrais-je pas aussi passer du bon temps en compagnie de Pierre, il s’avère être un divin amant.


Geneviève (riant doucement, toujours à l’attention de l’assemblée) – Bien dit ! (Puis, songeuse, se mordillant la lèvre inférieure) Tiens donc, Pierre, un divin amant ? Il est vrai qu’il ne manque pas de charme.


Pierre Duchmoll (dépité) – Monseigneur, Mesdames, Je vous assure, je n’ai vraiment rien de si exceptionnel…


Guillaume de Choduc, pris entre la honte et la colère, se résout à faire face à la réalité de ses propres actions.


Duc Guillaume de Choduc (à Cunégonde) – Vous avez raison, Cunégonde. Nos jeux ont conduit à cette impasse. Il est temps de faire table rase.

Dame Cunégonde (avec un sourire satisfait) – Enfin, vous voyez la vérité en face.

Pierre Duchmoll (regardant Geneviève) – Peut-être devrions-nous tous apprendre de cette expérience et choisir des chemins plus honnêtes à l’avenir.

Geneviève (avec un sourire complice) – Peut-être, Pierre, peut-être…


Revenu à la raison, le quatuor se sépare. Dame Cunégonde, au bras de son époux, s’en va rejoindre la chambre conjugale afin d’explorer cette complicité retrouvée. Pierre et Geneviève, quant à eux, s’apprêtent également à regagner leurs appartements respectifs.


Geneviève (à l’attention de Pierre, lui tendant le bras) – Dites-moi, intrépide cavalier, vous ne laisseriez tout de même pas ma personne si fragile arpenter seule à cette heure les couloirs si sombres du château ?


Le Crépuscule Doré, jadis enveloppé de mystère, voit ses secrets divulgués, laissant les protagonistes face à leurs propres vérités. Le rideau tombe, masquant une nouvelle idylle sur le point d’éclore.



– Fin –