Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 22271Fiche technique12768 caractères12768
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Temps de lecture estimé : 9 mn
11/02/24
Résumé:  Petit clin d’œil à un des membres essentiels du site.
Critères:  fh copains forêt campagne amour caresses cunnilingu nostalgie portrait humour
Auteur : Jimmychou      Envoi mini-message
Charlotte et moi

C’est en grande partie grâce à Charlotte (alias Charlie67) et à ses camarades (Loaou, l’Artiste et quelques autres moins médiatiques) que le site Revebebe nous propose depuis de nombreuses années de jolies histoires pleines de fraîcheur et de sensualité. Je ne connais pas Charlotte. Néanmoins, j’ai l’heur de croire que cette charmante personne gagne à être connue. Il me plaît de l’imaginer spontanée, bienveillante et totalement décomplexée vis-à-vis de sa propre sexualité. C’est pourquoi je lui dédie ce petit texte totalement imaginaire et sans prétention. J’avais commencé à le rédiger, avant d’avoir lu le cahier des charges, lorsqu’elle m’avait sollicité pour participer à un projet communautaire avec d’autres écrivains du site (La drague des copains). Pour être exhaustif, je précise que Charlotte m’a donné son accord avant de connaître la teneur de ce texte.




Je l’aime bien moi, Charlotte. Il faut dire que ça fait plus de vingt ans que je la connais.

Ça remonte à notre période Geek. J’avais fêté mes dix-huit ans quelques mois plus tôt et j’étais étudiant en première année d’école d’ingénieurs à l’Institut Catholique de Paris. De son côté, Charlotte fréquentait elle aussi les locaux de la « Catho », mais dans un tout autre domaine, puisqu’elle étudiait les langues dans le but d’obtenir un diplôme d’interprétariat.

Dans l’école où étudiait Charlotte, il n’y avait pratiquement que des filles, ce qui nous arrangeait bien, mes camarades et moi, parce qu’à l’époque les étudiants en écoles d’ingénieurs étaient très majoritairement des mecs. Je ne sais pas si la situation a beaucoup évolué à ce niveau depuis ce temps, mais nous les matheux, nous étions plutôt contents de pouvoir croiser sur le campus quelques minettes avenantes.

Débarqué de ma campagne peu avant la rentrée scolaire, j’avais découvert Paris avec des étoiles plein les yeux et une sensation de liberté jusqu’alors inconnue.

Je ne tardai donc pas à intégrer un petit groupe, composé à l’origine de provinciaux dissipés, qui s’étoffa assez rapidement de quelques banlieusards moins studieux que la moyenne pour constituer in fine la bande des fêtards avérés et reconnus de notre promotion. Ce statut pas totalement immérité nous permit d’accrocher une demi-douzaine de jeunes personnes du sexe opposé qui se la jouaient vaguement rebelles en privilégiant la compagnie de babacools à celle de leurs congénères filles à papa bonnes à marier et bien sous tous rapports.

C’était grâce à Simon, alias PowerPC, qu’on surnommait ainsi parce que les micro-processeurs n’avaient aucun secret pour lui, que nous avions pu côtoyer Charlotte, sa copine d’enfance.

Simon, c’était loin d’être le meilleur de la promo, mais en électronique il n’y avait personne qui lui arrivait à la cheville.

Quand il ne fabriquait pas des décodeurs pirates et qu’il ne bricolait pas sur son matériel de radio amateur, il passait une bonne partie de son temps libre à télécharger toutes sortes de jeux et de logiciels sur les réseaux peer-to-peer, sans parler des films en format DivX qu’il fournissait gracieusement à tous ses potes avec une préférence notoire pour les boulards bien crades.


Simon nous avait donc permis de devenir copains avec Charlotte, et par ricochet de rencontrer quelques-unes de ses amies dont certaines permirent aux plus entreprenants d’entre nous d’avoir une activité sexuelle au-delà de la masturbation.



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Je me souviens très bien du jour où Charlotte avait profité de l’absence de ses vieux – partis se ressourcer pendant une semaine au soleil des Antilles avec ses deux petits frères – pour convier toute la bande dans le modeste sept pièces Hausmannien familial proche du jardin du Luxembourg.

Je pensai d’ailleurs en franchissant la porte du magnifique appartement qu’il ne devait guère être habitué à accueillir des loustics de notre acabit.

Comme nous nous y attendions, PowerPC s’était pointé avec tout un stock de CD sur lesquels il avait gravé les œuvres les plus remarquables de la production cinématographique scandinave. Avec le concours de deux ou trois potes guère plus argentés que moi, j’avais constitué un stock respectable de binouses et de chips tandis que José avait gentiment apporté une méga barrette de double zéro qu’on avait commencé à déguster avant même de charger un des CD de PowerPC dans l’ordinateur du petit frère (de Charlotte).

Au troisième bédo, nous étions pour la plupart bien allumés et nous nous esclaffions tels des benêts en visionnant les scènes édifiantes de « Mets-moi-la bien », film injustement tombé dans l’oubli depuis cette période bénie.


Le cocon brumeux dans lequel je me trouvais alors me permettait de laisser mon esprit vagabonder au gré des coups d’œil distrait que je jetais régulièrement dans le décolleté de Fabienne, officiellement meilleure copine de Charlotte et officieusement nana la plus bandante de la « Catho ».

La majorité des invités était dans un état similaire au mien.

Et nous étions regroupés autour de la grande table basse utilisée par François pour confectionner les pétards qui nous permettaient d’envisager l’existence avec béatitude.

En fait, il ne manquait que Charlotte et Mickey qui s’étaient éclipsés dans la chambre de notre hôtesse pour vérifier ses aptitudes à la maîtrise des langues.

Faut que je vous explique. Mickey, c’était le bad Boy de la bande. Le genre de motard rebelle qui embobinait les nanas en leur faisant miroiter un tour sur son gros cube qui n’était en fait qu’un vélomoteur trafiqué de marque italienne reconnaissable à son bruit de casseroles. Bref, Mickey c’était tout à fait le genre de mecs qu’exècrent généralement les filles comme Charlotte, mais qui pour une raison que la raison ignore finissent par céder à leurs avances, et qui après coup le regrettent amèrement. C’est d’ailleurs lorsqu’elles prennent conscience de leur erreur qu’elles s’adressent alors à leur meilleur ami – autrement dit l’amoureux transi qui leur colle aux basques depuis nombre d’années – afin qu’il explique au fâcheux qu’elles n’ont pas envie de pousser plus loin cette idylle naissante.



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Bref, si je suis remonté jusqu’à la genèse, c’est pour que vous compreniez bien que mon amie Charlotte a le don de se fourvoyer quand elle se lance dans une relation amoureuse.

Et j’ai dû – comme d’ailleurs une partie des irréductibles de la bande – la tirer d’affaire à plusieurs reprises.


Mais foin de souvenirs estudiantins. Revenons à notre époque et évoquons ensemble la dernière expérience amoureuse malheureuse de Charlotte.

C’était au mois de juin d’une année pas si éloignée, dans un patelin situé quelque part à l’est du pays. J’avais profité de l’absence des compagnes de Simon et Freddy pour inviter ces deux vieux copains, ainsi que José fraîchement divorcé, et donc Charlotte qui sortait d’une énième rupture amoureuse, à passer un week-end entre potes à l’occasion de la fête médiévale annuelle. Les rues grouillaient de saltimbanques, troubadours et autres pseudo-artistes. Parmi eux officiait évidemment un cracheur de feu. Le type à la musculature sèche et noueuse paradait le torse nu, exposant avec fierté à qui voulait bien l’écouter son corps couvert de tatouages.

Et ce qui devait arriver arriva. Charlotte ne put résister longtemps au baratin et aux effets de muscles du bateleur. Si bien qu’elle ne tarda guère à aller tester avec lui la résistance du matelas de sa chambre d’hôtel. Mais notre chère copine avait tellement chaud entre les cuisses que lorsque son cracheur de feu s’était mis à lui butiner le bouton magique, les gouttes de carburant présentes dans sa barbe naissante s’étaient enflammées spontanément. Et la pauvre Charlotte s’était retrouvée avec son carré de gazon carbonisé.

Suite à ce fâcheux incident, l’affaire fut aussitôt cramée de manière définitive, d’autant plus que le courageux émule de dragon disparut sans laisser d’adresse après avoir remis son pantalon et rechaussé ses docs Martens.



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J’espérais bien que cette énième déconvenue amoureuse allait mettre un peu de plomb dans la cervelle de ma meilleure amie (en fait, je n’en avais plus beaucoup d’autres).

Mais dans le doute, j’eus l’idée de lui proposer de passer quelque temps en ma compagnie dans une petite maison verte perdue dans la montagne dont j’avais hérité quelques mois plus tôt à la suite du décès d’une de mes aïeules.


Il se trouve que Charlotte a un vrai don pour les langues et pas seulement quand il s’agit de lécher la queue d’un nouveau copain. Elle est désormais une interprète reconnue et recherchée qui bosse à son compte et dont les prestations facturées grassement lui permettent de vivre en rapport avec ses besoins, somme toute raisonnables, sans bosser comme une dingue. Elle avait donc décidé de s’offrir une pause sabbatique et ma proposition de partager l’existence d’un néo-chômeur célibataire pendant quelque temps lui sembla tout à fait providentielle.


Le début de la cohabitation se déroula au mieux. Mon amie était fidèle à elle-même, pleine d’une spontanéité rafraîchissante, et une fois encaissée la surprise de la voir déambuler à poil dans ma petite maison, nous avions trouvé un mode de fonctionnement tout à fait consensuel. Nous nous partagions les tâches ménagères au gré de nos envies et nous nous délections des magnifiques paysages du Massif central au cours de longues randonnées forestières.

J’avais en outre réussi à mettre de côté ma pudeur, à tel point qu’il m’arrivait parfois d’oublier que j’étais dans le plus simple appareil lorsque je croisais ma coloc au saut du lit.

Charlotte semblait en outre se moquer de mes états d’âme comme de sa première fellation, et me permettait ainsi de découvrir, malgré moi et avec sérénité, les bienfaits du naturisme.


Vous connaissez peut-être l’adage qu’on devrait, selon certains, à un célèbre philosophe et selon les autres, à un obscur rappeur :


Copain copine, mais si y a moyen on pine.


Eh bien, sachez que celui-ci faillit se vérifier lors d’une soirée au coin du feu ! Nous avions quelque peu abusé d’une herbe locale cent pour cent bio qui nous permit provisoirement d’envisager la suite de notre séjour avec un optimisme particulièrement béat. Et nous avions commencé à nous rapprocher significativement. Malheureusement, ma tendre amie s’endormit comme une masse au moment où elle s’apprêtait à m’ouvrir la porte du paradis. Je dus donc me contenter d’un délicieux purgatoire où je fus régalé de caresses et de baisers sur un rythme oscillant entre tendresse et pointes de fièvre.


Cette tentative n’eut toutefois pas de suite, car une fois les brumes psychotropes dissipées, nous revint à l’esprit ce contrat tacite qui interdit à de vieux amis de consommer le fruit défendu.



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Chassez le naturel et il revient au galop. Depuis qu’elle a commencé à s’adonner au coït, Charlotte a quelques difficultés à se passer de mâle. Et après deux mois d’abstinence, sa petite chatte n’est plus prête à se contenter de mou.


Lors d’une promenade qu’elle effectua en solitaire pendant que je refaisais le plein de courses et d’essence au supermarché le plus proche situé tout de même à plus de trente minutes de ma maison verte, elle réussit à croiser, non pas la bête du Gévaudan, ce qui n’aurait pas été forcément illogique étant donné ses aventures précédentes, mais assurément le seul homme consommable à des kilomètres à la ronde. Il s’agissait d’un vigoureux garde forestier qui ne dut pas insister beaucoup pour la convaincre de pratiquer avec lui divers exercices plutôt toniques à l’abri d’une petite clairière.

La prestation du fougueux étalon ayant été tout à fait du goût de ma chère copine, je dus l’accueillir à mon corps défendant plusieurs soirs par semaine dans ma modeste demeure, et subir par la même occasion les gémissements et les cris des deux tourtereaux lorsqu’ils copulaient comme des bêtes insensibles au monde environnant. Ces petites fantaisies durèrent jusqu’au moment où je fus appelé à Paris pour un entretien qui allait me permettre d’une part de me réinsérer dans le monde du travail et indirectement de retrouver une grande partie de ma sérénité mise à mal par les étreintes débridées de Charlotte et de Rudy, son homme des montagnes.


Je crus une nouvelle fois que le vigoureux Rudy n’allait être qu’une passade de plus pour notre chère copine, mais à ma grande surprise et à celle de nos vieux potes, ils continuent à filer le parfait amour après plus d’un an d’amours débridées.


Et Charlotte, qui a rapidement accepté l’invitation de Rudy à partager par intermittence sa demeure dotée d’un confort des plus rustiques, travaille désormais en plein cœur d’une région aussi sauvage que magnifique. Elle profite en effet de l’abonnement Internet tout neuf de ma maison verte, qu’elle occupe gracieusement en mon absence en échange de sa promesse de l’entretenir au mieux.