n° 22286 | Fiche technique | 52284 caractères | 52284 9175 Temps de lecture estimé : 37 mn |
22/02/24 |
Résumé: Je ne suis pas jaloux, mais je n’aime pas beaucoup que ma femme parte, sans moi, à une soirée soit disant “entre filles”. Vous imaginez s’il lui arrivait quelque chose ? | ||||
Critères: h fh ff cocus inconnu humilié(e) jalousie voir exercice humour | ||||
Auteur : Malmort Envoi mini-message |
Tout ça, c’est arrivé à cause de Justine. Je lui ai dit cent fois que ce n’est jamais une bonne idée, de sortir sans moi. Mais non, madame n’en a fait qu’à sa tête.
Qu’on s’entende, je ne suis pas un homme possessif. Je suis même plutôt féministe, en restant raisonnable. Par exemple, je suis tout à fait partisan de l’égalité salariale, dans les cas où les femmes et les hommes ont vraiment des compétences égales, bien entendu. Pas question que ça devienne une excuse pour payer des incompétentes à prix d’or. Et j’ai toujours mis un point d’honneur à aider ma compagne dans toutes les tâches ménagères. Non, vraiment, sans me vanter, c’est un domaine dans lequel j’ai toujours fait des efforts. Mais enfin, on peut bien se montrer protecteur sans être qualifié de machisme, non ?
D’autant que Justine est une femme adorable, superbe… mais parfois un peu trop naïve. Jamais vraiment consciente de l’effet qu’elle a sur les autres. En particulier sur les hommes. Je les vois bien, les regards envieux qui se posent sur son décolleté, sur le bas de ses reins, au restaurant ou dans la rue. Sans parler de la jalousie des autres femmes ! Mais non, elle est toujours persuadée que les gens sont juste gentils avec elle. Que les types lui sourient, car elle est sympathique. Et elle se laisse draguer, comme si de rien n’était, à chaque fois qu’un serveur lui fait causette. Si je n’étais pas là, à veiller au grain !
Mais voilà que, vendredi soir, Justine s’est mise en tête de sortir avec Victoria. Ça m’a tout de suite fait tiquer. Déjà, Victoria, elle n’a pas une très bonne influence. Elle ne peut pas s’empêcher de tout ramener à ses histoires de patriarcat. Quand je parlais de féminisme raisonnable, elle fait plutôt dans le radical. Je le vois bien, quand on discute tous les trois, c’est toujours plus ou moins le même sujet. Oh, oui, et à chaque fois qu’elle se fait siffler dans la rue, je peux vous dire qu’on en entend parler. Non, mais je vous demande… Quelle extrémiste ! Pas fichue de prendre un compliment. Je suis certain que c’est surtout pour elle une façon de se vanter, au fond. De nous rappeler qu’elle plaît, l’air de rien. Et sans admettre que ça lui fait du bien à l’égo, évidemment ! Il faut dire qu’elle doit recevoir moins de compliments que Justine… Son hypocrisie m’insupporte.
En plus, elle ne se contente pas d’entretenir ses discours discutables. Car évidemment, elle s’est mise en tête de convaincre Justine. Elle lâche régulièrement des insinuations sur notre couple, et ça, je ne le supporte pas. À chaque fois que Justine passe du temps avec elle, elle me revient la tête pleine de bêtises, d’histoire de rapports de genre et d’hommes en déconstruction. Non, mais je vous le demande, au nom de quelle expertise, à la fin ? Ça fait vingt ans que je me construis dans le respect de la femme, moi. Je sais encore mieux qu’elles, ce que c’est d’être un homme, non ?
Enfin, comme je le disais, vendredi dernier, quand je suis rentré du travail, j’ai eu la surprise de découvrir Justine apprêtée pour sortir. Sans même m’avoir prévenu ! Comme je suis sympa, je lui ai souri pour lui demander gentiment :
– Bonjour mon amour. On sort ce soir ?
Elle m’a fait une mine un peu contrite.
– Oui, je… Victoria m’a invité à une soirée entre filles.
Victoria. Entre filles. Bien évidemment. J’ai senti mon sourire se figer.
– Ah, une soirée entre filles ? C’est bien. Vous ne voulez pas faire la soirée ici ?
Elle m’a lancé un sourire un peu forcé. Comme si je lui demandais la lune !
– C’est gentil, mon amour, mais on va se retrouver dans un bar.
– Sinon, ça ne me dérange pas de vous accompagner. C’est plus sûr, on ne sait jamais, avec les gens qui rôdent… il faut se méfier !
– Ça me ferait très plaisir, tu sais bien, mais… Vic à bien dit que c’était une soirée entre filles. Je ne voudrais pas la vexer…
Un peu agacé, j’ai pris tout mon temps pour enlever mon manteau, lui bloquant ainsi la porte. Une fois délestée, je suis passé tout contre elle afin de la croiser dans le couloir. Visiblement, elle était sur le point de partir. Il fallait que je la joue fine :
– C’est que, mon amour, je me faisais une joie de passer la soirée avec toi ! Je pensais qu’on pourrait commander des sushis, et regarder la comédie musicale dont tu me parles, là, depuis des semaines…
Elle s’est interrompue. Je l’ai vue hésiter, un instant. Puis elle s’est retournée pour me dire :
– C’est super sympa, mon cœur, mais je me suis déjà engagée… On se garde ça pour demain, promis !
Je m’apprêtais à répondre, mais elle m’a fait un de ses sourires qui a toujours eu le don de me désarmer. Elle a comblé la distance entre nous d’un pas et j’ai senti une bouffée parfumée à la griotte me monter au nez. Elle est vraiment magnifique, Justine. Je me demande parfois pourquoi elle m’a choisi. Il ne faut pas que je la perde. Elle m’a alors embrassé en me caressant le torse.
– Bonne soirée mon amour. Je ne rentre pas tard !
Elle a ajouté en chuchotant :
– J’espère que tu seras encore d’attaque !
J’ai frissonné. C’est rare qu’elle me fasse des avances. Souvent, cela se produit quand elle se sent coupable, je crois. Mais le temps que je déglutisse, la voilà qui tourne les talons et claque la porte derrière elle. Et moi qui me retrouve tout seul, un peu bête, avec une impression de frustration et une érection inutile.
Je ne le savais pas encore, mais ça allait devenir une habitude.
J’ai commencé la soirée par enlever mon pantalon. À l’aise, je me suis mis sur le canapé du salon, avec ma tablette, à papillonner entre diverses vidéos. Il fallait bien que j’évacue un peu de pression. J’ai alterné entre mes sites préférés, en vérifiant de temps en temps, compulsivement que les rideaux étaient toujours bien tirés. Le salon est très visible, depuis la rue. Il ne manquerait plus que les voisins nous prennent pour des tordus.
Il faut dire que je jouis d’une certaine célébrité, dans le voisinage. Voilà quatre ans de suite que j’organise la fête des voisins, avec ce prétentieux de Marcieux. Avant ça, c’était toujours dans son jardin que ça se faisait. Mais depuis que j’ai acheté un barbecue Excelsior, pour la dernière coupe du monde, c’est moi qui fais sensation. Ce n’est clairement pas le barbecue de Monsieur-tout-le-monde. Et à chaque événement, il fait grand bruit dans le voisinage. Avec toutes les options, grillade autogérée et jet à double succion. Vous vous rendez compte ? À double succion ! Est-ce qu’il avait la double succion, le barbecue de Marcieux ? À chaque fois, je vois bien qu’il est vert de jalousie.
Alors j’en profite, et souvent les événements s’organisent chez nous. Les soirs de matchs, par exemple, c’est toujours moi qui régale. Et nous commençons à être connus. Au dernier match, les Grignac, qui habitent à deux rues, dans le lotissement, sont venus prendre un verre. Et Monsieur Grignac est Notaire ! Vous verriez sa voiture ! et sa nouvelle femme… Il a sous-entendu qu’il pourrait m’inviter à la prochaine soirée poker, qu’il organise entre personnes de qualité. En cinq ans, il n’a jamais proposé à Marcieux. C’est tout dire ! Il est hors de question que je gâche une opportunité pareille.
Après une petite heure d’occupation solitaire, j’ai recommencé à penser à la soirée de Justine. Elle devait avoir rejoint Victoria depuis une trentaine de minutes maintenant. J’étais certain d’une chose, Vic allait encore boire comme un trou. J’espérais vraiment que Justine aurait la dignité de ne pas la suivre. Déjà, elle savait très bien que je n’aimais pas qu’elle soit ivre sans que je sois là pour la protéger. Depuis qu’elle le sait, je crois que cette vipère de Victoria la pousse à boire dès que j’ai le dos tourné, rien que pour m’emmerder. Ensuite, dans une petite ville comme la nôtre, les nouvelles vont vite… Et j’imagine le regard goguenard de Marcieux, au prochain match, si on apprenait que ma femme se donne en spectacle comme la dernière des bimbos. Un peu de dignité, que diable !
Je sais bien que Justine préfère que je la laisse tranquille quand elle est en soirée. Mais quand même… j’ai pris mon téléphone pour lui envoyer un message.
Salut mon amour, ça va ? :)
Au bout de quelques secondes, un bruit caractéristique m’indiquait que de l’autre côté, Justine tapait une réponse… qui arriva rapidement.
Tout va bien, mon amour <3
Je suis au bar à cocktail avec Victoria
J’ai répondu joyeusement :
Photo !
Une courte attente, et une image s’est affichée sur mon écran. On y voyait Justine, ces cheveux châtains impeccablement coiffés, qui faisait son sourire habituel. À côté d’elle, Victoria, même pas maquillée, ses cheveux courts d’un noir de jet autour de son visage faisaient une moue boudeuse. Elle n’allait quand même pas me reprocher d’avoir envie de voir ma femme, celle-là ! J’espérais bien que Justine finirait par prendre un peu de distance avec elle. On n’est pas forcé de passer sa vie avec ses amis d’enfance, après tout. Je remarquais que, contrairement à ce que j’aurais supposé, il ne s’agissait pas d’un selfie. Curieux, je me suis renseigné innocemment :
Tu es superbe mon amour ! Mais qui prend la photo ?
J’ai dû attendre plusieurs minutes pour avoir sa réponse. Je n’aimais pas beaucoup ça. Ce n’est pas comme si ça demandait tellement d’effort de répondre… Enfin, passons. Je suis sûr que Victoria avait des choses suprêmement importantes à lui raconter. Bien plus importantes que de rassurer son mari, j’imagine. Une sonnerie finit par retentir :
C’est Alyx qui a pris la photo. Quelqu’un que Victoria a rencontré dans le bar et qui discute avec nous
Alors là, c’est le pompon ! Un homme discutait avec elles. Un «Alyx», en plus. Ça pue la branlette intellectuelle, un nom pareil. Et Justine qui me dit ça comme si de rien n’était. Elle est bien pure, ma femme. Tellement innocente. C’est pour ça qu’il faut que je la préserve. J’imaginais cet homme, avec un sourire assuré, venir offrir un verre à Victoria. Cette hypocrite avait dû accepter en gloussant, bien entendu. Tu as pris le temps de lui demander, à ce pauvre type, s’il était déconstruit, Victoria ? Évidement que non, tu devais être trop occupée à te pâmer pour faire la féministe face à sa belle carrure. Tu as dû t’empresser de l’inviter à votre table. Et là… J’imagine les yeux de cet homme se poser sur ma Justine. Son regard dur. Carnassier. Qui la déshabille du regard.
Le type s’est probablement assis tranquillement entre les deux amies, en leur payant un cocktail chacune. Et en dissimulant ses intentions, bien évidemment. Justine, trop gentille, avait accepté en souriant. Et la conversation avait dû commencer. Je visualisais très bien Victoria et ma femme qui s’amusent, qui rient. Justine qui s’oublie. Qui m’oublie… Les verres qui s’enchaînent. Les réflexions fines fusent. «Oh, Alyx, enfin un homme avec une bonne conversation ! …» Et petit à petit des blagues qui se font de moins en moins sages. Une main qui se pose négligemment sur un bras, sur une épaule. Les autres gens, dans le bar, qui se demandent si c’est bien ma femme, là, qui est en train de se faire draguer par un inconnu. Et puis, à un moment où Justine va baisser sa garde, les doigts de l’homme vont mine de rien frôler doucement sa cuisse…
Je remuais la tête d’un coup sec. Non, hors de question !
Quand je pense que Victoria avait spécifiquement insisté pour faire une soirée entre filles. Et voilà, elle invite le premier mec qui passe. Je suis sûr qu’elle voulait juste que je ne sois pas là, et c’est tout. Elle ne m’a jamais aimé, de toute façon. Je suis peut-être un peu trop intellectuel à son goût. Trop de répartie pour elle ! Elle cherchait sans doute encore une occasion d’être seule avec ma femme pour essayer de la monter contre moi. Ça t’énerve, Victoria, qu’un homme voit clair dans ton jeu, non ?
Mais bon, si j’expliquais tout ça à Justine, je suis certain que cette vipère arriverait à tordre mes mots contre moi. À me faire passer pour un type jaloux. Et je fais confiance à ma femme, bien sûr mais… Elle est si influençable ! Pour temporiser, je ne suis pas revenu tout de suite sur la question. J’ai posé ma tablette pour lancer un film sur le téléviseur du salon. Un écran plat grand comme un babyfoot, l’autre atout sorti de ma manche pour les soirées de match… Et un point de plus sur lequel je bats Marcieux à plate couture ! Mais mes yeux avaient du mal à se concentrer sur les images qui défilaient devant moi.
Une quinzaine de minutes plus tard, mon téléphone s’est allumé. Je l’ai empoigné avec avidité.
Dommage que tu ne sois pas là, ça te ferait rire. La conversation d’Alyx est… spéciale
Je me suis enfoncé dans le canapé, subitement mal à l’aise. En fronçant les sourcils, j’ai répondu, soupçonneux :
Comment ça, spéciale ?
Alors que je rongeais mon frein, une salve de notifications m’a répondu :
Ça fait dix minutes que ça parle de domination
Le mot SM n’est pas sorti, mais clairement, ça y pense
J’ai l’impression de tenir la chandelle… ^^ Je me contente de compter les points
Alyx nous explique comment dominer les femmes… C’est un peu chelou… : /
Je me suis étouffé devant mon téléphone. Un peu chelou. UN PEU CHELOU ? Mais qu’est-ce que c’était que ce tordu ? Parler de domination à ma femme. À ma Justine ! Évidemment que ça la faisait rire, elle. Elle ne se rendait pas compte de ce qu’il avait en tête ! Enfin, il faut voir le positif : pour une fois, cette hystérique de Victoria allait avoir une bonne raison de recadrer un homme à sa façon. J’avais hâte de connaître sa réaction ! Pour répondre au plus vite, j’ai utilisé mes deux mains pour rédiger ma réponse :
Quel cinglé ! Victoria ne va pas lui péter la gueule ?
Le message arriva :
C’est ça le plus fou. Au début elle avait l’air déstabilisée
mais là elle boit ses paroles
heureusement que je suis là pour la chaperonner ^^
J’étais abasourdi. La grande et puissante Victoria qui se laissait expliquer (mansplainer, comme elle aurait été fichue de dire) la domination ? Et par un homme ? D’un côté c’était étrange. Mais en même temps… Ça faisait longtemps que je me disais que ça ferait du bien à tout le monde qu’on la remette un petit peu à sa place, Victoria. Il commencerait presque à me plaire, cet Alyx !
Victoria qui ÉCOUTE ? J’aimerais bien voir ça !
Ma femme répondit :
«Je me doutais que ça te ferait rire« :)
J’ai reposé mon téléphone avec un petit sourire, plus détendu. Finalement, tout allait bien. Je m’étais toujours dit que Victoria aurait bien besoin qu’un homme, un vrai, s’occupe de la débarrasser de ses délires pseudo-progressistes. Peut-être que ce type saurait lui remettre les idées en place ! Une nouvelle notification m’interrompit.
J’apprends des trucs de ouf.
Tu savais que des gens se font dresser pour le plaisir ?
Hum. Les vidéos que je venais de regarder me passèrent en flash par la tête. J’ai grimacé avant de répondre :
Vaguement oui, j’en ai entendu parler.
Il paraît
Pourquoi ?
A la vitesse à laquelle Justine me répondait, elle ne devait pas participer activement à la discussion :
Vic a l’air très au courant ^^
Je ris. Finalement, la soirée ne se passait pas si mal. Je lui envoyais un message supplémentaire.
Tu me manques mon amour. Tu rentres quand ?
Elle a répondu :
Tu abuses, c’est à peine 20 h !
Je vais partir manger avec Vic.
Je te rejoins après
Plutôt rassuré, j’ai posé mon téléphone. Ça m’embêtait quand même, ce type qui tournait autour de ma femme. Mais bon, s’il était sur Victoria… Justine serait en sécurité. Et s’il pouvait remettre un peu à cette garce les idées en place, c’était toujours ça de pris. Je me suis levé et suis allé me faire à manger, histoire de passer le temps.
Pendant que j’étais à la cuisine, j’ai vu la nouvelle femme de Monsieur Grignac passer dans la rue, elle faisait son jogging. Je l’ai suivi du regard, réalisant que je n’avais pas remis de pantalon. Cette jeune femme avait tout l’art de remplir un legging ! À chaque pas, je sentais toute la gravité de la terre se mobiliser pour rattraper chacune de ses formes. En résultait une fascinante ondulation, qui se diffusait, pas après pas, dans tous les recoins de ce corps troublant. Heureusement que la lumière était éteinte. Je n’aurais pas aimé qu’un voisin indélicat aille raconter des cochonneries à Grignac sur un soi-disant voyeurisme. J’ai dû passer rapidement à la salle de bain avant de pouvoir reprendre mon repas plus calmement.
De retour au salon, où m’attendait la télé, j’ai réalisé que je n’avais plus pensé à Justine depuis que je m’étais levé. Il faut dire que je m’étais laissé distraire. C’est bien, je méritais de me détendre un petit peu. Je faisais tellement de sacrifices, ce soir ! En soupirant d’aise, je me suis installé sur mon canapé, prêt à poursuivre mon film. Par acquit de conscience, je pris tout de même des nouvelles de ma femme :
vous êtes au restaurant ?
Quelques minutes d’attente, et la notification arrive.
Non, finalement on est chez Victoria
d’ailleurs ça aussi c’était chelou.
J’ai dit que je commençais à avoir faim, et Alyx a juste déclaré qu’on allait manger chez Victoria
et Vic a juste dit OK en souriant.
On y est là. On a commandé des sushis.
Penché sur mon téléphone, j’ai relu plusieurs fois cette série de messages, interdit. Le comportement de ce type m’intriguait de plus en plus. Alors que je me demandais quoi répondre, un message supplémentaire est apparu.
vu l’ambiance, je sens que je suis de trop ^^. Finalement je vais décoller tout de suite.
À toute mon amour ! <3
J’ai senti un soupir de soulagement gonfler ma poitrine. Comme quoi, tout est bien qui finit bien ! Mes épaules se sont décontractées alors que je me laissais aller en arrière dans mon fauteuil. J’ai vite filé remettre un pantalon, rassuré de retrouver si prochainement l’attention que je méritais. Sur le chemin du retour, je suis passé me servir une petite bière pour fêter ça.
En revenant au salon, debout la canette à la main, j’ai pu voir que de nouveaux messages étaient apparus sur mon téléphone dont la diode clignotait. J’ai senti mon sang se glacer. Comme si j’avais deviné qu’ils ne m’annonçaient pas de bonne nouvelle.
Alyx m’a dit que je restais manger avec eux. Ça a l’air de faire plaisir à Vic.
c’est bizarre
je vais rester pour les sushis en fait
Je levais un sourcil. La formulation de ce message me laissait pantois. Alyx lui a dit qu’elle restait manger ? Mais pour qui se prend-il ? Non, ce devait être Justine qui s’était mal exprimée. Jolie, mais maladroite, ma femme. Heureusement qu’elle peut se reposer sur moi pour lui expliquer les choses. Je me chargeais d’éclaircir mon doute, en la reprenant :
Comment ça il t’a dit de rester manger ?
Elle m’a rapidement répondu :
ce n’est rien, je te rejoins après les sushis
Cette réponse ne m’a pas plu du tout. Ma main s’est crispée sur le téléphone. Sans prendre le temps de m’asseoir ou de poser ma bière j’ai rétorqué :
Tu plaisantes ? Tu m’avais dit que tu arrivais tout de suite !
Tu ne vas pas me faire poireauter ?
Je t’attends moi !
Tu es injuste !
Le téléphone a émis, quelques longues secondes, le son caractéristique du correspondant que tape un texte. Ce bruit me rassurait autant qu’il m’inquiétait.
La commande était déjà passée
Nouvelle salve de cliquetis.
ne me fait pas une crise de jalousie
Ce dernier message a failli me faire lâcher ma bière. Ça, c’était du Victoria tout craché. «crise de jalousie». Tout de suite les grands mots. Elle l’avait peut-être même écrit elle-même sur le téléphone de ma femme, cette hystérique !
J’ai posé ma bière sur la table basse, avec fracas et sans sous-verre, tant pis pour ce plateau en merisier à la con. J’ai posé le téléphone loin de moi pour résister à l’envie de lui renvoyer une réponse juste, mais acerbe, qu’elle aurait mal comprise.
Je savais bien que si j’envoyais plus de messages, ce serait retourné contre moi, pour me faire passer pour un type possessif. Moi ! Alors que cette dingue de Victoria (À qui on ne reprochait jamais rien, cette sainte !) invitait à manger chez elle un mec qui parlait de dressage en guise de smalltalk ! J’avais perdu une bataille, mais pas la guerre. Bougon, je me suis retourné vers ma TV. Impossible de savoir où je m’étais arrêté dans ce foutu film, mais je m’en foutais. J’ai vidé ma bière par petites gorgées pour laisser le temps à ma femme de se calmer un peu. A ma grande surprise de nouveaux messages me sont très vite arrivés :
Alyx m’explique la domination.
C’est fascinant
J’adore
De nouveau, la formulation m’a fait exploser. Changement de tactique ! Je me suis jeté sur mon téléphone, et j’ai commencé à la bombarder de messages. J’avais le cœur qui battait si fort à mes oreilles, que je n’entendais plus les sons sortant du 5.1.
Comment ça ?
C’est une blague ?
Mon amour, viens me rejoindre
Tout de suite !
J’ai dû patienter quelques minutes, à ronger mon frein. J’ai terminé ma bière, presque par réflexe. Les yeux fixés sur cette foutue conversation que je sentais m’échapper. Puis une première notification est arrivée, suivie d’une seconde, puis de tout un flot :
non
il y’ a quelque chose dans sa voix
elle est incroyable
ça donne envie d’écouter
mais par contre
J’avais les yeux fixés sur mon écran, sans comprendre ce qui se passait de l’autre côté. Visiblement, ce dernier message annonçait un suivant. La notification qui m’indiquait que Justine était en train d’écrire la suite s’agita une vingtaine de secondes… pour s’interrompre. Puis rien. Pendant une longue minute, aucun son. Je suis revenu à la charge.
mais par contre quoi ?
QUOI ?
mon amour ?
réponds !
Je me suis retrouvé à poireauter encore quelques minutes. J’ai bien vu que le «envoyé», puis le «lu», s’étaient affichés sous mes messages. Quel égoïsme ! Comment pouvait-elle me laisser souffrir, alors que je m’inquiétais à cause d’elle ? Se rendait-elle seulement compte du point auquel je souffrais par amour ? Voyant que ma canette, que j’avais même commencé à broyer dans mon point sous le coup de la tension, était vide, je suis allé chercher le pack au frigo pour le rapprocher du canapé. Enfin, la notification d’écriture est revenue, suivie d’une nouvelle salve de messages.
Alyx m’a dit que les jeunes femmes polies n’envoient pas de messages en pleine conversation
c’est vrai.
et que si je continue, il faudrait me confisquer mon téléphone.
c’est logique. Vic confirme.
Je suis d’accord.
je te réponds quand je pourrais mon amour
Je n’en croyais pas mes yeux. Ils allaient lui confisquer son téléphone ? Comme… une punition ? Mais qu’est-ce que c’est que ce délire ? Je tapais à toute vitesse.
mais c’est n’importe quoi !
si j’ai besoin de te parler ?
si tu as besoin de mon aide
refuse !
tout de suite
Justine, viens me rejoindre !
Tu me manques
j’ai peur pour toi
Justine ?
Mon amour ?
J’étais en train de perdre les pédales, un peu plus énervé à chaque message sans réponse. J’ai lancé le téléphone du canapé, me levant et faisant les cent pas. Le col de mon polo semblait vouloir m’étrangler et je tirais dessus nerveusement. La pièce n’était plus éclairée que par les images que diffusait l’écran de télévision. C’est là qu’un flash a illuminé la pièce : Un nouveau message de Justine, Enfin ! Je me suis jeté sur la notification. C’était une image. Surprenant ! J’ai attendu un instant qu’elle se télécharge… Et là, j’ai écarquillé les yeux.
Il s’agissait d’un selfie de Victoria, moqueuse, qui tirait la langue à la caméra. Suivi d’un message qui m’a fait blêmir :
Justine a encore essayé de lire un de tes messages. Alyx lui a confisqué son téléphone
Je le garde au chaud le temps du dressage : P
Fier de toi ?
Ça devait être une blague. Une putain de plaisanterie dans laquelle Victoria avait embringué ma femme. Mais qu’est-ce qu’il y avait de drôle dans cette situation ? Encore une façon pour l’autre de montrer à ma Justine que j’étais un pauvre type jaloux ? Et bien oui, Victoria, j’aime ma femme, merci de m’aider à le lui montrer ! Si cela se trouvait, cette conne avait même le téléphone en main depuis le bar, et s’amusait à me faire tourner en bourrique. Mais ça ne fonctionnerait pas Victoria, tu m’entends ? Ça ne fonctionnerait pas du tout !
Mais le doute m’envahit. Jamais ma Justine n’aurait accepté de participer à une farce de ce genre. Et comment Victoria aurait-elle pu m’envoyer discrètement tous ces messages. Non, elle n’était même pas assez futée pour ça. Merde… Ça voulait dire qu’un mec était vraiment avec elles en ce moment et qu’il allait la… la dresser ? Avec la bénédiction de Vic ?
Je me suis senti rougir de colère. Celle-là, elle ne doutait de rien ! Alors comme ça on voulait discipliner Justine ? MA Justine ? Et puis quoi encore ? On ne savait rien de ce malade d’Alyx. Ça pourrait même très bien être un psychopathe, un de ces fichus pervers narcissiques ! Avait-il seulement un barbecue ? Je te le demande, Victoria ! Tu n’en sais rien, et tu t’en fiches ! Alors comment espères-tu protéger ma femme de cet inconnu qui prétends la dompter ?
Des images odieuses me sont venues à l’esprit. J’imaginais Justine et Victoria, accroupies par terre, face à cet homme en costume sombre qui, même assis sur un fauteuil, les écrasait de sa hauteur comme de sa présence. Elles auraient toutes les deux les yeux fixés sur la bosse qui laissait deviner la taille considérable de son membre, juste à la hauteur de leurs visages. D’un claquement de doigts, il aurait indiqué à Victoria d’aller à la cuisine lui chercher un verre. Elle se serait empressée d’aller le servir, comme un chiot docile. Seul avec ma femme, le mâle aurait tourné ses yeux vers elle. Il aurait indiqué le chemisier qu’elle portrait ce soir, le blanc avec ces manches évasées, son préféré, avant de claquer à nouveau des doigts. Comprenant ce qu’il exigeait d’elle, Justine aurait cherché à résister, mais aurait été loin de faire le poids face à la volonté de ce monstre. Incapables de résister, ses mains seraient montées vers son col, et auraient commencé à en faire sauter un à un les boutons… Je me suis presque coupée le doigt sur la languette de ma canette alors que mon esprit assemblait une à une des images si proches de celles que j’avais déjà vu passer sur l’écran de ma tablette. J’ai secoué la tête, de retour dans la réalité.
Non, c’était inacceptable. Impossible. Justine ne se serait jamais abaissée à ce point. Inconcevable. Une telle perversion l’aurait traumatisée, la pauvre. Il fallait que je la protège, et vite ! D’autant plus que… si ça se savait ? Vous pensez vraiment qu’un notaire inviterait à jouer au poker le mari d’une femme qui se laisse dresser par n’importe qui ? Perturbé par ces idées, j’ai dû passer rapidement voir mon lavabo avant de revenir à la charge. Tentant une nouvelle approche, j’ai téléphoné quatre fois de suite, mais ça raccrochait immédiatement. Après ces tentatives, je me suis rabattu sur les messages.
RENDS TOUT DE SUITE SON TÉLÉPHONE À MA FEMME
Une première notification «envoyé», puis une seconde «lu». Quelques secondes plus tard m’est arrivée une réponse laconique
LOL
J’appelai immédiatement, compulsivement. Toujours pas de réponse. J’étais encore debout, complètement perdu au milieu de mon salon.
Victoria, qu’est-ce que c’est que cette histoire de dressage ????
Les réponses ne tardèrent pas.
oh, rien de grave
Justine va apprendre à obéir
et à jouir
tu peux me croire, c’est un très bon moment à passer
« ;) «
J’étais vert de rage. Ça n’allait pas se passer comme ça ! J’ai empoché mon téléphone et me suis jeté sur mes chaussures. On allait voir ce qu’on allait voir ! Je vais leur en ficher, moi, du dressage ! Une fois mes chaussures mises, j’ai pris les clefs de ma voiture et j’ai passé ma veste. Je savais dans quel immeuble habitait Victoria. Ça n’allait pas se passer comme ça ! J’allais y aller et tambouriner à la porte de son hall jusqu’à ce qu’elles ouvrent. Et sinon, pour Justine, j’étais prêt à escalader la façade !
Mais, en arrivant à la porte de mon pavillon, je me suis rappelé un détail : Victoria habitait au centre-ville, juste en face du bar préféré de Marcieux. De cet imbécile de Marcieux. Et comme je le connaissais, un vendredi soir, il devait y être à beugler devant le match de son équipe préférée de ligue 2 (Quand on a une petite télé comme la sienne, on a tôt fait de se rabattre sur le bar). Imaginez s’il me voyait faire un scandale dans la rue ? S’il assistait à la bagarre avec ce connard d’Alyx ? Ah, je l’imaginais bien, Marcieux, occupé à noyer la nullité de son barbecue (à simple succion) dans une bière, me découvrir en train de me battre comme un chiffonnier pour récupérer mon andouille de femme. Et quand bien même il ne serait pas là, ça arriverait forcément à ses oreilles. Ma réputation serait fichue. De rage, je jetai mon manteau au sol et retournai m’asseoir dans le salon. Ce n’était que partie remise !
J’ai ressorti mon téléphone. C’était compulsif, je n’aurais pas pu m’en empêcher. Surtout que je le sentais vibrer à travers le tissu de mon chino… Évidemment, l’autre perverse avait continué ses messages :
Alyx est en train de donner quelques règles de base à Ju
interdit de coucher avec toi sans son accord
ça ne te fera pas de mal de dormir un peu sur la béquille, mon gros
Oh, Alyx te fais passer un message :
Elle est vraiment belle, ta femme.
surtout en sous-vêtements
Je me suis senti blêmir. C’était trop. Je ne pouvais pas y croire. Ma femme, en sous-vêtement devant un inconnu. Et juste à côté du bar de Marcieux ! Sans la moindre considération pour moi. Avec tout ce que je lui avais sacrifié ! Justine, enfin ! Je me suis à nouveau laissé tomber dans mon fauteuil, plongeant la main dans le pack à mes pieds.
En vidant une nouvelle bière, je n’ai pas pu m’empêcher d’imaginer la situation. Justine, ma Justine, dans un ensemble rouge. Celui que je lui ai offert pour son anniversaire qui lui laisse quelques marques après l’avoir longtemps porté mais qui flattait tellement bien sa poitrine. À genoux, elle regarde vers le haut, comme elle le fait, des fois, quand j’insiste suffisamment. Elle est si belle ! Recroquevillée, le visage tendu vers le plafond, vers moi, offert. Sa bouche est presque ouverte. Mais elle se tourne vers sa gauche, et je découvre un homme, assis sur un fauteuil, à côté d’elle. Un homme immense, musclé. Nu. Bien membré. Il se lève. Il est grand. Bien plus grand que moi. À quatre pattes, ma femme rampe jusque à lui. Je lui parle. Elle m’ignore complètement. Impuissant, je regarde la scène. Quand elle arrive à ses pieds, l’homme se penche vers elle, et prend délicatement sa mâchoire au creux de sa main.
J’ai posé la canette glacée contre mon front pour reprendre pied, et respirer un grand coup pour essayer de me calmer. Tout ça n’était pas possible. C’était un mauvais rêve. Ça ne pouvait être que ça finalement, une mauvaise blague, un mensonge de cette vipère de Victoria. Voilà, c’était ça ! Ragaillardis, j’ai repris une canette, et j’ai rétorqué de plus belle :
Arrête, tu es ridicule
Justine ne ferait jamais ça. C’est une femme respectable
Elle
Pendant plusieurs minutes, je n’eus plus de réponse de Victoria. Je lui avais cloué le bec, à cette pimbêche ! Quel plaisir ! Je l’imaginais, fulminer devant l’écran. Il ne lui restait plus qu’à rendre son téléphone à ma femme, et tout rentrerait dans l’ordre. Je me suis laissé aller en arrière, un sourire aux lèvres. Après un coup pareil, plus jamais Justine ne voudrait la revoir : amie d’enfance ou pas.
Alors que je savourais ma victoire, un nouveau message apparut. J’ai senti un frisson glacé dans mon dos en réalisant qu’il s’agissait d’un audio. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Probablement des excuses, Justine avait dû la prendre la main dans le sac. Oui, des excuses, qu’est-ce que ça aurait pu être d’autre ? Le doigt à peine tremblant, je lançais la lecture.
Au début de l’enregistrement, il y avait quelques bruits parasites. La qualité était faible. Puis la voix insupportable de Victoria est sortie de mon téléphone :
– C’est bon, ça enregistre !
Un bruit de frôlement, et une profonde respiration. Puis une seconde voix, celle de Justine. J’ai failli ne pas la reconnaître : elle était si haletante qu’on aurait pu croire qu’elle venait de courir un cent mètres :
– Je suis désolée d’avoir passé du temps sur mon téléphone quand vous me parliez, Alyx. Et je vous remercie pour cette punition.
Plus que des halètements pendant plusieurs secondes. Mon cerveau était comme gelé. Mais qu’est-ce que… Un terrible claquement interrompit ma réflexion. Immédiatement suivi d’un gémissement de Justine. Mais pas un gémissement de douleur, non. Un plutôt un gémissement… de plaisir. Malgré moi, j’ai senti que mon propre corps n’y était pas indifférent. À nouveau, la voix, toujours aussi haletante, de ma femme s’est faite entendre :
– Merci-pour cette… Ho… Merci pour cette fessée.
J’étais livide de rage à présent. Un nouveau claquement. De nouveaux gémissements de plaisir. Puis une voix que je ne connaissais pas me surprit :
– Merci qui ?
Il s’agissait d’une voix plus basse que celle de Victoria, une voix d’alto un peu grave, vibrante de puissance. Une voix qui m’aurait presque donné envie de l’écouter. Mais surtout une voix un peu aiguë, pour un homme. Presque androgyne. Clairement, cet Alyx devait avoir des choses à compenser. Clairement pas le genre de type à posséder un barbecue Excelsior, finalement. Ça me rassurait un peu.
– Merci Alyx.
Nouveau claquement, suivi de gémissement plus intense de Justine.
– Oh, merci. Merci Alyx !
Il y a eu encore quelques alternances entre claquements, gémissements et remerciements. De plus en plus haletants. À la fin, Justine hurlait presque, ce qui faisait saturer le micro. Puis la transmission s’est interrompue sans prévenir.
J’ai pâli en réalisant que, si ma chère Justine hurlait comme une dinde, on risquait de l’entendre jusque dans la rue. J’essayais de me souvenir… Victoria avait-elle du double vitrage ? J’espérais que ses fenêtres étaient bien insonorisées. Qu’allaient penser les passants ? Et si on reconnaissait sa voix ? J’en tremblais.
Et puis, je n’arrivais pas à y croire. J’ai décidé de réécouter le fichier. Ce n’était pas possible. Ma Justine, qui ne ressentait jamais l’envie d’émettre rien de plus audible que des encouragements polis quand elle jouissait avec moi ne pouvait pas brusquement se mettre à hurler comme une dévergondée ! Ce devait être un trucage. C’était la seule explication. Afin d’en avoir le cœur net, j’ai réécouté le fichier audio. Hélas, l’opération avait pour effet secondaire d’attiser la raideur en moi, qui ne m’aidait pas à me concentrer : Ces bruits me faisaient un drôle d’effet ! Je suis allé y réfléchir au lavabo de la salle de bain pour m’éclaircir les idées.
De retour, j’ai senti que j’avais besoin de me reprendre. Je me suis servi un verre de rhum cette fois, histoire de me calmer les nerfs. Plus calme, j’ai repris mes messages, résolus à ne pas laisser ma femme aux mains de cet inverti d’Alyx :
Victoria je ne plaisante plus
rends tout de suite son téléphone à Justine
Je vais appeler la police
Malgré l’état dans lequel m’avait mis le message audio, j’étais satisfait de ma réponse. J’avais su garder le contrôle. Je me suis étouffé en la lisant sa réplique :
lol
vas-y
elle leur dira juste qu’elle est très contente d’être ici
elle s’entraîne à sucer le doigt d’Alyx là
vu l’état de sa culotte, elle kiffe
elle doit aimer mon goût. : )
tu n’as jamais dû la voir dans cet état, mon pauvre.
les flics vont apprécier
mais tu ne penses pas que ça risque de faire jaser ? : P
Le verre à moitié vide tremblait dans ma main. QUI AIMAIT LE GOÛT DE QUI ? Quelle petite garce ! Comment osait-elle… Ma Justine, si sage ! Mais quelle conne ! Je suis sûr que Victoria avait ces idées perverses depuis longtemps. Elle profitait de la situation, avec son complice. Elle profitait de Justine. De ma Justine. De MA FEMME ! J’ai de nouveau tiré rageusement sur mon col. J’étouffais dans cette pièce.
Mais le pire c’est qu’elle n’avait pas complètement tort. À propos des flics en tout cas. Si la police trouvait ma femme dans une situation compromettante… Ils risquaient de mal interpréter, et de la prendre pour une tordue. Et dans notre petite ville, les nouvelles vont tellement vite ! Si vraiment cet Alyx réussissait à faire croire à la police que ma pauvre Justine était volontaire, vous imaginez l’image que ça donnerait d’elle ? Et de moi ?
J’ai abandonné l’idée d’appeler les autorités, et vidé mon verre. Dans l’espoir de découvrir un indice qui m’aurait échappé, je suis retourné écouter consciencieusement le fichier audio à la salle de bain. Je me le suis passé plusieurs fois, en me concentrant sur chaque claquement, chaque gémissement. Et sur la voix efféminée de cet Alyx à la con. Malgré mes écoutes attentives, je n’y découvris rien d’utile. Je l’écoutais tout de même une dernière fois par acquit de conscience, avant de rincer le lavabo et de retourner au salon me servir un nouveau verre.
Alors que je retrouvais mon canapé, dépité et trempé de sueur, une nouvelle notification est apparue sur l’écran de mon smartphone. J’ai ouvert le message :
ça te dirait de voir ta femme jouir ?
Rouge de colère, j’ai vidé mon verre cul sec. Mais qu’est-ce que c’est que ce message ? Elles n’allaient quand même pas… Mais visiblement, la question était rhétorique, car une vidéo est arrivée dans le chat sans attendre de réponse de ma part.
Tremblant de rage, je me suis resservi un verre et l’ai vidé. Ma tête commençait à tourner. J’ai cliqué sur le fichier.
La vidéo devait être filmée par Victoria, car l’image tremblait un peu. Je me trouvais face à Justine, complètement nue. Magnifique, comme toujours. Elle était sur un fauteuil, assise à califourchon sur les genoux… d’une femme. D’une incroyable femme.
L’inconnue était immense. Son torse derrière celui de ma femme, elle la dépassait d’une haute tête. Elle avait des cheveux très longs, lisses, rouges sombres, qui encadraient un visage parfaitement maquillé et descendaient jusqu’à la pointe de ses seins, de chaque côté d’une frange absolument rectiligne. Sa peau était parfaitement blanche, ses épaules très larges. Puissantes. Elle caressait doucement le corps de Justine qui frémissait entre ses doigts impérieux. Il se dégageait de cette créature une aura puissante, intimidante. Terrifiante. Mystique. J’ai senti ma masculinité se recroqueviller entre mes cuisses face à cette apparition.
Je n’ai pas pu ignorer que Justine agitait doucement son bassin sur les jambes de la géante, en gémissant à chaque frôlement entre ses cuisses. Je me suis senti personnellement trahi par ce mouvement.
Mais qui était cette fille ? Une autre greluche d’Alyx ? Une amie de Victoria ? Une nana ramassée en chemin ?
– Ça filme, déclara fièrement la voix de Victoria.
Un sourire d’impératrice s’est étalé sur le visage de l’amazone. Elle a jeté un regard droit dans la caméra, avant de reporter son attention sur Justine. D’une main, elle a pris la gorge de ma femme, l’amenant fermement à lever le menton. De l’autre, elle est descendue vers son pubis, et a laissé ses doigts effleurer la vulve de la femme de ma vie.
Mon aimée a poussé un petit cri aigu et ses mains sont montées toutes seules jusqu’à la pointe de ses tétons, qu’elle a pincés en tremblant. Des gémissements de moins en moins discrets s’échappaient de sa bouche. Les yeux fermés, elle était comme en transe, et tout son corps ondulait sur celui de la déesse qui la manipulait. Je ne l’avais jamais vu dans un état pareil. Tout son langage corporel hurlait son envie de jouir, son désir, sa luxure. Ma femme était transfigurée. J’ai trouvé ça vulgaire. Elle se comportait comme la dernière des actrices porno.
Une idée terrifiante m’est venue à l’esprit. Qu’est-ce que Victoria allait faire de cette vidéo ? J’espère qu’elle n’allait pas se retrouver sur un de ces sites internet pour pervers. Si monsieur Grignac tombait dessus, par un malencontreux hasard, qu’allait-il penser ? Je l’imaginais, dans son office notarial, ébahi par la découverte… Non, ça ne pouvait pas arriver ! Et si c’était Marcieux qui tombait dessus ? J’étais certain que ce loser passait la moitié de sa vie sur ce genre de site (en même temps, au vu de la silhouette de sa femme…). La nouvelle ferait le tour de la ville en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Quelle image cela allait-il donner de mon couple ?
Malgré mon évident dégoût, je me suis astreint à continuer le visionnage. La bouche béante, médusé, j’ai gardé mes yeux fixés sur l’écran dans ma main droite. La télé avait dû finir par se mettre en veille, car mon smartphone était devenu la seule source lumineuse de la pièce. Ma main gauche, pour m’aider à gérer ce trop-plein de colère, sans doute, trouvait de son côté son chemin vers ma braguette restée ouverte. Malgré le choc que lui avait fait la découverte d’Alyx, je sentais déjà ma virilité se regonfler… mais la vigueur avait fait place à la servilité. Comme je commençais à haleter, en synchronisation avec ma femme dans la vidéo, j’ai vu les doigts de l’inconnue se relever brusquement au-dessus de la vulve de ma femme, et arrêter leur massage. Les yeux de Justine se sont ouverts, presque paniqués. Je me suis interrompu moi aussi de mon côté. Justine a pris la parole, essoufflée :
– Pourquoi… Pourquoi vous arrêtez – vous ? J’ai fait une bêtise ?
La déesse a souri, et j’ai tressailli en entendant sa voix, très grave pour une femme, qui me disait quelque chose :
– Dis-moi, Justine. Depuis quand n’as-tu pas joui avec ton Mari ?
Justine a répondu au tac au tac :
– Ce n’est jamais arrivé.
Jamais arrivé ? Qu’est-ce qu’elle racontait ? Je la voyais jouir à chaque rapport, systématiquement emballée par mes prestations. Même lorsqu’elle n’était initialement pas très motivée, d’ailleurs. À chaque fois, elle avait un orgasme digne, sans démonstrations exagérées, mais visiblement très satisfaisant, et ce, après quelques pénétrations vigoureuses. Je suis très capable de reconnaître un orgasme quand j’en vois un, vous pouvez me croire ! Je m’y prenais si bien que je n’avais jamais eu besoin de m’abaisser à toucher son clitoris, d’ailleurs. Ma Justine n’avait aucun intérêt pour ce genre de chose, pas plus que pour les préliminaires. En connaisseur, je lui avais très vite montré à quel point ce genre de pratiques étaient superflues à son plaisir. Elle ne jouissait vraiment que par mon pénis, avec pudeur, comme d’ailleurs toutes les femmes bien élevées. Alors qu’est-ce que c’était que ces fadaises ?
L’inconnue continua :
– Et combien de fois je t’ai fait jouir, ce soir, Justine ?
– Deux fois.
Deux fois ? Ma femme aurait joui deux fois ? En une seule soirée ? Impossible. Elle était toujours prise d’épuisement au premier rapport. Jamais elle n’avait été si portée sur ce genre de chose… Je me suis senti personnellement attaqué par cette soi-disant révélation.
– Et veux-tu jouir une troisième fois ?
– Oh oui…
– Oui qui ?
Ma femme lança à l’amazone un regard débordant de fierté.
– Oui maîtresse Alyx.
Seule dans mon salon, mon pantalon sur les mollets, avec mon écran pour tout éclairage, j’ai senti mon monde s’effondrer. Alyx était… Cette femme ? Absurde. Je ne me serais pas laissé voler ma femme par… par une autre femme ? Impossible. Et pourtant, quand je regardais cette géante rousse manipuler ma compagne, la caresser de ses gestes précis… Je pouvais l’imaginer. Ma main gauche à repris lentement ses va-et-vient.
Et là, Alyx a susurré ces mots à l’oreille de ma femme :
– Good girl.
J’ai vu Justine sourire comme si c’était le plus beau compliment qu’elle ait jamais entendu. Dans la vidéo, les doigts de la géante avaient retrouvé sa vulve, et les ondulations de ma femme étaient reparties de plus belle. Elle se mit à pousser des soupirs de plus en plus lourds, réguliers, intenses. Les yeux fermés, elle devait se mordre les lèvres pour ne pas crier.
J’ai réalisé qu’une seconde voix se joignait aux gémissements de Justine : je devinais aux mouvements de la caméra que Victoria, sans cesser de filmer, devait se masturber allègrement. Mais quelle tordue ! Quel genre de cochon se masturberait en regardant un être cher se faire manipuler par une inconnue ? Cette garce devrait avoir honte. L’alcool me montait au visage. J’ai continué de regarder la vidéo, ma respiration saccadée se faisait plus rauque à chaque mouvement de la main.
Comme les gémissements de Justine augmentaient en intensité, j’ai vu sur l’écran les traits de son visage se serrer. Et puis d’un seul coup, son corps s’est raidi entre les mains de sa maîtresse, et elle a ouvert les yeux en grand. Elle a poussé un cri cristallin, en tremblant comme une possédée, fermement maintenue en place par les bras puissants d’Alyx. Elle a hurlé à pleins poumons, comme je ne l’avais jamais vu hurler, comme je ne l’en croyais même pas capable. Son corps m’a semblé parcouru de décharges électriques, et elle a crié le nom de sa maîtresse à s’en casser la voix. À ce moment, je le reconnais, j’ai senti ma propre jouissance remplir mon pantalon, puis éclabousser mon bas ventre et mon canapé.
Dans un grand rire de Victoria, la vidéo s’arrêta enfin.
J’étais abattu. Jamais je n’avais vu ma femme hurler comme ça. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi me faisait-elle ça ? Était-ce un deep fake ? Un seul moyen de le savoir. Buvant une goulée de rhum directement à la bouteille, je me suis affalé sur mon canapé pour reprendre la vidéo à son début, afin d’y chercher un détail qui me prouverait sa fausseté.
Un message en provenance du téléphone de Justine apparut sur mon écran.
Alors, tu passes une bonne nuit, monsieur cocu ? :)
Je ne savais pas qui, des trois femmes, avait envoyé ce message. Ivre, je m’en foutais. J’ai relancé la vidéo, sans pouvoir me retenir de me masturber. Une première fois. Puis une seconde… J’ai fini par perdre le compte. À chaque cri de jouissance de Justine, ce mot, cocu, me revenait en tête.
J’imaginais Alyx empoigner la tête de ma femme par les cheveux, et l’enfoncer entre les cuisses de cette garce de Victoria qui gémirait de plaisir. Ou saisir les deux femmes par la nuque et mener fermement leurs langues jusqu’à la pointe de ses seins, pour profiter de leurs lèchements dociles. J’imaginais encore Alyx diriger ma femme dans un très long cuni, la félicitant à chaque amélioration… mais claquant ses fesses nues d’un coup de martinet à chaque imprécision. Ces punitions lui arrachaient des gémissements de douleur et de plaisirs. Et enfin ma femme jouirait, comme une putain, en hurlant à quel point c’était meilleur avec ces deux femmes qu’avec son inutile de mari.
À ces idées, je me touchais de plus belle, en me caressant le torse, et branlant mon petit membre, si insuffisant face à la terrifiante Alyx, qui savait tellement bien s’occuper de ma femme. J’ai fini par perdre conscience, affalé sur mon canapé, le corps couvert de sperme séché, la bouteille de rhum vide roulant au sol rejoindre celles de bière. Mon téléphone posé devant mon visage jouait en boucle la vidéo maudite.
Quand je me suis réveillé, le lendemain matin, le soleil était haut dans le ciel. J’étais à moitié débraillé, le pantalon souillé descendu au niveau de mes mollets, et le polo relevé jusqu’au cou. Mon torse, mes mains et mon canapé étaient maculés de sperme et d’alcool, restes dégoûtants de mon orgie solitaire.
La soirée de la veille m’est revenue en mémoire et, pris d’un sursaut, je me suis redressé pour vérifier que les rideaux étaient bien tirés. Il n’aurait plus manqué qu’un voisin me surprenne dans cet état ! Mais non, j’étais à l’abri. Je me suis saisi de mon téléphone pour regarder l’heure, mais il s’était éteint par manque de batterie. Il faudrait que je le recharge pour pouvoir le rallumer.
En me rhabillant, j’ai repensé aux événements de la nuit. Mon téléphone éteint, tout cela avait l’air totalement irréel. Justine n’était pas une dévergondée, enfin ! J’avais dû boire un verre de trop et faire un mauvais rêve, voilà tout. Un très, très mauvais rêve, mais rien de plus. D’ailleurs le souvenir de cette Alyx me semblait si surnaturel… Je me suis senti frémir rien que d’y penser.
Une fois un peu plus présentable, je me suis levé pour aller jeter les bouteilles d’alcool vides dans le bac de tri, à la cuisine. Sur l’horloge du four, j’ai vu qu’il était un peu plus de dix heures. D’un coup d’œil au jardin, j’ai vérifié que la voiture de ma femme avait retrouvé sa place, devant la porte du garage. Il fallait que je recharge mon téléphone pour relire mes messages et faire la lumière sur les événements de la nuit.
Comme je le dirigeais vers la chambre pour y trouver mon chargeur, la porte de la salle de bain s’est ouverte en grand, et Justine en est sortie, emmitouflée dans un peignoir immense d’une blancheur immaculée. En me voyant, ses traits se sont illuminés d’un grand sourire, et elle s’est jetée dans mes bras, comme elle aimait le faire lorsqu’on se retrouvait.
– Mon amour ! Bien dormi ?
Je la serrai dans mes bras, Incrédule. Comme je ne répondais pas, elle continua.
– Je suis rentrée un peu tard, j’ai vu que tu dormais dans le salon. Je n’ai pas voulu te déranger. On prend le petit déjeuner ?
Elle m’a embrassé sur la joue et, en me prenant la main, m’a entraîné vers la cuisine. Je ne comprenais rien. Tout avait l’air si… normal ! J’aurais vraiment rêvé ? Je me serais fait un film ? Avec l’alcool, j’avais dû m’embrouiller entre la réalité et les vidéos que je voyais sur ma tablette en cachette. Il faudrait, après le petit déjeuner, dès que je pourrais recharger ma batterie, que je vérifie le contenu de mes messages pour en avoir le cœur net.
Comme je m’apprêtais à m’asseoir, Justine m’a dit d’un ton rieur de lui préparer le repas. L’occasion idéale de reprendre mes esprits en mettant en action quelques automatismes. Sans trop me poser de question, en bon mari, je me suis exécuté et j’ai commencé à m’affairer alors qu’elle me regardait, confortablement installée sur une chaise. J’en ai profité pour la questionner discrètement sur la soirée :
– Alors, comment ça s’est passé… Hier soir ?
– Oh, c’était super. Une amie de Victoria s’est jointe à nous !
Mon sang n’a fait qu’un tour et ma main a laissé échapper la dosette de café dont je venais de me saisir.
– Ah bon ?
– Oui, une femme impressionnante ! J’en suis encore toute chamboulée. On a fini la nuit chez Vic, tranquille.
J’ai frémi, me retenant in extremis de bégayer la suite. Ayant repris une apparente contenance, j’ai continué, dans un souffle :
– Une bonne soirée, donc ?
– C’est ça. Une bonne soirée entre filles.
J’ai apporté le café, le jus de fruits et la brioche grillée sur la table, et nous avons commencé notre repas en bavardant avec entrain. Même si c’est surtout Justine qui faisait la conversation. Tout était incroyablement normal. Elle ne m’a fait lever que deux fois, pour lui faire un œuf au plat puis pour lui apporter son téléphone. Comme je la regardais consulter ses messages en silence, et alors que mon regard se perdait à l’extérieur, j’ai réalisé à quel point c’était une belle matinée. Justine s’adressa à moi :
– Un message d’Alyx. Elle me dit qu’on organisera la prochaine soirée ici, à la maison.
– Ah bon ?
– Tu t’occuperas du Barbecue ?
– Bien sûr mon amour.
Sans bien savoir quoi penser de ce drôle d’échange, je me suis empressé de débarrasser la table, laissant Justine se concentrer sur son téléphone. C’est à ce moment que jolie tache de couleur rose, à l’extérieur, a attiré mon attention. C’était Madame Grignac, qui passait dans la rue en faisant son footing du matin. Incroyable, le temps que cette jeune femme arrivait à consacrer à son corps ! En la suivant du regard, je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que j’aurais aimé l’assister dans cette tâche. Brusquement, j’ai réalisé que j’étais en train de mater éhontément cette fille, devant ma propre femme, sans même avoir pensé à me cacher. Justine a toujours été gentille, mais un peu possessive. Elle était encore capable de me faire une scène. Rouge de honte, je lui ai jeté un œil anxieux pour voir à quel point j’étais dans l’embarras. Ce que j’ai vu m’a soufflé.
Justine était elle-même occupée à déshabiller la Joggeuse des yeux, en se mordant la lèvre, comme si elle pensait à quelque chose de très compliqué. Ou d’intense. En croisant mon regard, elle a eu un sourire presque moqueur, avant de lâcher sur son ton guilleret :
– Elle est pas mal, la nouvelle femme de Grignac. Tu vas te débrouiller pour m’avoir son numéro de téléphone. D’accord ?
Surpris, je me suis empressé de répondre :
– Bien sûr Justine. Mais… heu… Pourquoi ?
– Qu’est-ce que tu crois ? Pour la faire venir à notre prochaine soirée entre filles !