n° 22333 | Fiche technique | 20159 caractères | 20159 3442 Temps de lecture estimé : 14 mn |
08/06/24 corrigé 08/06/24 |
Résumé: Chiara, le fantasme de mes vingt ans. Une fin de soirée qui dérape doucement. Mais, soudainement, mon cerveau aux abonnés absents... | ||||
Critères: fh copains neuneu massage | ||||
Auteur : Jaehaerys Envoi mini-message |
J’avais rencontré Chiara pendant un séjour universitaire à l’étranger.
Impossible pour elle de passer inaperçue avec ses formes magnifiques et son sublime regard vert, sa voix chaude et son accent italien, sa conversation pleine d’humour et son incroyable charisme.
L’effet Chiara ? Étudiants en loups de Tex Avery, étudiantes admiratives ou ivres de jalousie. Le genre de fille que l’on ne croise que quelques fois dans une vie… et qui en a parfaitement conscience.
Évidemment, elle s’était fait draguer par tous, mais alors absolument tous les mecs de notre groupe d’étudiants… Certains s’étaient fait directement éconduire tandis qu’elle avait laissé durer le suspense avec d’autres, en se laissant courtiser tout en répétant qu’elle avait un mec en Italie et qu’elle était fidèle.
Pour ma part, un peu plus jeune qu’elle et encore puceau, je l’avais abordée de manière tellement naïve et maladroite que j’avais gagné le « privilège » de me faire instantanément une place de choix dans sa friendzone.
J’étais pour elle une sorte de meilleurE amiE en fait, tant elle me mettait à part des autres mecs au point de se confier à moi sur ses tentations d’infidélité et même un jour de solliciter mon avis pendant une séance d’essayages, quitte à s’afficher en soutien-gorge ! J’avais frôlé l’accident de pantalon…
Nous sommes ensuite restés en contact de manière éparse les années suivantes, jusqu’à ce qu’elle m’annonce son arrivée à Paris pour un nouveau travail, à seulement quelques minutes de métro du mien. Nous nous sommes donc revus et avons rapidement pris l’habitude de déjeuner ensemble une fois par semaine.
J’adorais nos conversations et la manière dont elles pouvaient déraper d’un coup du très intello au très cul. En effet, Chiara parlait très, très facilement de ses histoires de fesses et avait la particularité de dire absolument tout ce qu’elle pensait, sans aucun filtre ni pudeur. De ce fait, je savais absolument tout de sa vie sexuelle et me régalais de ses anecdotes sur son « accord de non-exclusivité » avec son copain resté à Milan, son collègue qu’elle se chargeait occasionnellement de libérer de ses ardeurs tout en refusant qu’il la pénètre parce que, je cite, « ça se fait pas, il est marié », ses aventures d’un soir plus improbables les unes que les autres et j’en passe.
Et puis un jour d’été, alors que nous devions initialement passer l’après-midi ensemble à flâner dans la ville des amoureux en toute amitié, quelque chose a fait que, sans se concerter, chacun a libéré sa soirée pour rester avec l’autre. Chiara s’était notamment confiée sur sa lassitude croissante vis-à-vis de son copain à distance et ses plans cul qui au fond ne la satisfaisaient pas. Contrecoup de la trentaine grandissante, peut-être, elle aspirait de plus en plus à se poser, vivre en couple, pourquoi pas fonder une famille…
C’est après un dîner improvisé sur un quai de Seine que les choses ont basculé : alors que nous parlions massage et que je voulais lui montrer un geste sur l’épaule, elle s’est brutalement dégagée en me lançant, avec sa fameuse absence de filtre :
Wow. Voilà qui n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd !
Comme nos pérégrinations nous avaient ensuite menés, hasard ou préméditation, à deux pas de chez elle où je n’étais jamais allé, elle m’a proposé de monter – non sans avoir plaisanté sur le fait que ce n’était pas pour m’offrir un dernier verre – puis a voulu me montrer des photos sur son ordinateur : la période où nous nous étions connus, sa famille, les lieux de son enfance…
Un coup d’œil à l’horloge m’apprenant qu’il ne me restait que quelques minutes pour partir si je voulais attraper le dernier RER et rentrer chez moi, j’ai soudain tenté quelque chose : commencer à lui masser doucement les épaules, l’air de rien. Sans réaction de sa part, je me suis enhardi. Et puis elle nous a fait changer de position, « pour être plus à l’aise », et là, me relevant, j’y suis allé franco en lui offrant le meilleur massage nuque-épaules-dos de ma vie.
Et la voilà qui lève la tête vers moi avec un grand sourire de bonheur… puis qui m’embrasse la main. Et une deuxième fois. Mon rythme cardiaque s’accélère ; retenant un début de tremblement, je me baisse pour lui masser le bras… elle m’embrasse sur la joue. Je me tourne vers elle, on se dévisage. Je crois lire du désir dans son sourire et ses sublimes yeux verts à demi clos ; est-ce mon imagination qui s’emballe ? Comme pour dissiper mes doutes, ses lèvres font mine de s’approcher des miennes…
Et là Skype sonne : son mec. SON MEC bon sang ! Feydeau 2.0, bonjour !
En un instant Chiara se raidit, panique, me dit qu’elle ne peut pas répondre… Nous regardons son écran comme tous deux frappés de stupeur jusqu’à ce que la sonnerie cesse. Fébrile, elle m’intime l’ordre de me cacher dans sa chambre le temps qu’elle le rappelle. J’obtempère machinalement avec la vague impression que quelque chose cloche.
C’est assis sur son lit que j’écoute Chiara jouer le grand numéro de la copine éperdument amoureuse qui n’a rien à se reprocher ; même en VO non sous-titrée elle me donne l’impression de cabotiner. Ce n’est qu’après quelques instants que je prends réellement conscience que je viens de passer à deux doigts d’être embrassé par Chiara. Chiara le canon ultime, Chiara qui ferait passer Scarlett Johansson ou Natalie Portman pour fadasses, Chiara le fantasme de mes vingt ans ! Je suis comme ahuri par mon quasi-exploit.
Et autant je maîtrisais le coup du massage, autant je ne sais pas du tout comment gérer la suite ; oubliées mes années d’expérience, je redeviens brutalement le puceau maladroit que j’étais une décennie plus tôt !
J’ai besoin qu’on me dise quoi faire. Je sors mon téléphone, expose en quelques messages la situation à mon pote Alex, grand dragueur devant l’Éternel, à qui j’ai tant parlé de Chiara à l’époque. Il me répond par des émoticônes pleurant de rire et des suggestions obscènes ; mais c’est qu’il ne me prend pas au sérieux, ce con !
Entendant Chiara mettre fin à la conversation en répétant des « bace, bace mille » et des bruits de baisers appuyés, je regagne le salon.
Ce qu’elle peut être sexy ! Elle doit ressembler à ça après l’amour… Je la regarde se servir un rhum arrangé et l’avaler en quelques gorgées, savourant comme au ralenti son moindre geste, la moindre palpitation de sa gorge, le moindre mouvement de ses lèvres, n’osant briser le moment en lui demandant si son copain est réellement partisan du couple ouvert comme elle me l’a maintes fois affirmé.
Il est désormais trop tard pour attraper le dernier RER et rentrer chez moi. Je suis partagé entre excitation et appréhension de tenter ainsi le sort. Elle me demande comment je vais faire ; après un moment de fausse réflexion je lui réponds avec nonchalance que je vais me débrouiller avec un pote. Elle semble hésiter ; je retiens mon souffle… et me retiens de célébrer le but en hurlant quand elle me propose de rester et dormir sur le canapé convertible ! De quoi prolonger la soirée et, qui sait, la faire déraper… On commence donc à déplier le canapé quand elle s’arrête et lâche :
Euh, hein ? J’acquiesce machinalement, totalement déconcerté par cette proposition à la fois inespérée et, semble-t-il, coupant court à toute éventualité de dérapage.
Elle va prendre sa douche, non sans avoir bien précisé que la porte de la salle de bain ne ferme pas à clé mais que ce n’est pas une raison pour entrer pendant qu’elle y est. Mon cerveau buggue : pourquoi me dit-elle un truc aussi évident ? Est-ce une invitation indirecte à venir la voir ou bien une injonction à prendre au premier degré ? C’est Chiara, la reine du sans-filtre, mais en même temps elle est tellement joueuse… Consulté par SMS, Alex me suggère de la prendre en levrette dans les toilettes, puis juge indispensable de préciser « sa tête dans la cuvette ». Merci Alex.
Finalement, dans le doute je fais mon gentil garçon en restant sagement à ma place, non sans laisser divaguer mon imagination sur une version sublimée de moi-même entrant dans la salle de bain avec une irrésistible nonchalance et y découvrant une Chiara dans son exquise nudité m’invitant à la rejoindre… Des sortes de halètements étouffés m’incitent à tendre l’oreille près de la porte ; j’ai clairement l’impression d’entendre Chiara… oui… se donner du plaisir ?!? Visiblement je ne suis pas le seul à fantasmer ! Je fixe un long moment la poignée de la porte, finis par tendre la main vers elle… et renonce. Que va-t-elle penser de moi si ce n’est pas ce qu’elle veut ? Et, qui sait, peut-être halète-t-elle simplement parce qu’elle prend une douche froide ? D’ailleurs je n’entends plus rien.
Mon attente est insupportable ! Mais voici mon hôtesse qui sort enfin de la salle de bain… en nuisette. Mais qui met une nuisette pour dormir dans le même lit que son pote qui aurait pu dormir sur le canapé, bon sang ? Remarque, elle a peut-être simplement chaud… Deuxième bug de cerveau, qui empire quand elle se met à quatre pattes devant moi pour rebrancher une lampe par terre, la culotte à l’air. Au moins ça prouve qu’elle en porte une… Mais bon Dieu, ce cul… Ce cul !!! C’est la Joconde des culs, aux proportions parfaites, surtout dans cette position plus que suggestive !
Et le troisième bug de cerveau arrive quand elle s’installe sur le lit et commence à se passer de la crème sur les jambes, d’une façon qui me semble artificiellement langoureuse : provocation délibérée ou simple rituel du soir ? Le spectacle est aussi exquis que déconcertant. Après une longue hésitation, j’ose lui demander si je peux en mettre. Elle me dit oui, je me sers… et applique la crème sur mon propre bras, sous le regard étonné, voire un peu consterné, de Chiara. Cette fois, mon cerveau a complètement planté…
Du coup je ne comprends pas bien quand Chiara s’agace soudain parce qu’il est tard et qu’elle doit se lever tôt le lendemain. Allez, extinction des feux ! Je me change rapidement dans la salle de bain, enfilant un T-shirt un peu petit pour moi appartenant à son copain. Pour une raison que je ne saurais expliquer, je n’ose pas me mettre torse nu devant elle. Chiara est déjà couchée, les yeux fermés, quand je me glisse sous la couette à ses côtés. Elle répond de manière inintelligible à mon « bonne nuit ! ».
Bonne nuit, tu parles ! Elle est interminable… Chiara est là, si proche et pourtant comme inatteignable… Un vrai supplice de Tantale qui me tient éveillé des heures durant.
Le réveil sonne alors que j’ai enfin réussi à m’assoupir. Un instant perdu, je me souviens soudain que je suis dans le lit de Chiara.
Elle est juste à côté, penchée pour éteindre l’alarme de son téléphone avant de se laisser retomber sur le lit avec un râle. L’occasion est unique. Je n’ai pas le droit de la laisser passer.
J’esquisse un mouvement vers elle… et la vois se lever brutalement et partir à la salle de bain sans m’avoir adressé un regard. Je reste assis dans le lit à tenter de digérer ma déception quand soudain Chiara ressort de la salle de bain torse nu, se dissimulant du bras la poitrine. Elle fait mine de chercher un vêtement dans le coffre au pied du lit, puis sur la chaise à côté de moi, puis dans l’armoire, et à nouveau près de moi. Cette fois, je sens clairement qu’elle me nargue ! Je consulte mon téléphone comme si de rien n’était. Elle retourne dans la salle de bain avec comme un soupir d’agacement tandis que je me rhabille avec un rictus de maigre satisfaction vengeresse.
Elle expédie les au revoir, clairement de mauvaise humeur.
**********
Chiara me fit ostensiblement la tête après cette nuit étrange : jamais disponible pour se voir, réponses laconiques et tardives à mes messages, etc. J’en fus réellement affecté.
Néanmoins, après quelques mois, Chiara se montra de nouveau plus disponible et réinstaura progressivement notre déjeuner hebdomadaire, sans pour autant jamais revenir sur notre nuit passée ensemble ni sans être aussi volubile qu’avant sur ses histoires de fesses, comme retenue par une sorte de gêne.
**********
Et puis un mardi, pour changer, on dîne ensemble. L’ambiance détendue aidant, je me décide à lui reparler enfin de cette nuit-là. Je lui dis tout de go que je ne savais pas comment interpréter son comportement et donc que dans le doute je n’ai rien fait ; elle me répond en gros que c’est un malentendu, heureusement que je n’ai rien tenté parce que ç’aurait mis fin à notre belle amitié, que ç’aurait été dommage et j’en passe.
Mouais, elle est aussi crédible qu’un Balkany vantant sa probité, mais passons… Je rentre dans son jeu en lui disant que dans ce cas je suis très heureux qu’il ne se soit rien passé. Elle me remercie, me dit que je suis un vrai ami sur qui elle peut compter, bla-bla-bla. Et enchaîne en me racontant sa dernière frasque sexuelle avec un mec grande gueule mais « beau comme Ryan Gosling » rencontré sur le dancefloor qu’elle aurait sucé en pleine rue en sortant de la boîte avant de le planter là, pantalon retroussé, phallus à l’air et désarroi sur la figure, en lui lançant « ciao bello ».
Malgré le rire un brin inquiétant avec lequel elle ponctue son anecdote, j’ai comme le cœur plus léger : il me semble que notre grand moment d’hypocrisie mutuelle nous a permis de sauver la face et de revenir à notre ancienne complicité ; exit le très gênant souvenir de mes bugs à répétition chez elle ! Lorsque je prends congé, c’est en m’enlaçant très ostensiblement que Chiara me dit à bientôt.
Mais arrivé à la gare où je dois prendre mon train de banlieue, surprise : zéro train. Trafic totalement paralysé, taxis et bus de substitution complètement pris d’assaut et cohue à la gare à cause d’un obus de la Seconde Guerre mondiale trouvé à côté des voies. Ouate de phoque ! Je ne vois vraiment pas comment rentrer chez moi. Et avec le récent déménagement d’Alex, je n’ai plus d’ami proche à Paris intra-muros… à part Chiara. C’est trop gros, elle ne va pas me croire… Mais je suis aidé par le fait que tous les sites d’actualité en parlent, alors je l’appelle en lui disant que je ne sais pas comment rentrer chez moi, que bien entendu cette fois je dormirai sur le canapé, et…
Euuuh OK.
Cette fois elle m’accueille en pyjama. Avec, en guise de haut, un T-shirt blanc laissant clairement deviner ses mamelons. Un instant déconcerté, je me rince discrètement l’œil mais j’arrive fièrement à garder mon sang-froid. Elle me dit d’office qu’elle est contente que je sois là mais qu’il est tard et qu’elle se réveille tôt le lendemain. Le temps pour moi de me mettre en caleçon et au lit ! Cette fois je n’ai aucune gêne à me mettre torse nu devant elle et crois même l’apercevoir me jeter un regard avec une moue approbatrice.
Malgré l’heure tardive, je propose à Chiara un massage de remerciement pour son accueil ; elle accepte bien volontiers. Notre conversation a complètement libéré mon esprit et, puisqu’il n’y a théoriquement aucune ambiguïté, je lui masse le dos et les épaules directement sous son T-shirt puis, très naturellement, lui suggère qu’elle serait mieux sans. Elle acquiesce et se contorsionne pour le retirer, acceptant mon aide pas vraiment désintéressée.
Wow. Je suis en train de masser Chiara torse nu. Je ne vois pas sa poitrine, mais qu’importe, mon cerveau danse le disco. Je m’occupe ensuite longuement de ses pieds, puis ses mollets, à même la peau, dont je savoure la douceur en même temps que les petits gémissements de plaisir que Chiara laisse échapper. Pour la suite ce sera au-dessus du pyjama, n’abusons pas… Il n’empêche que même recouvert de textile, son postérieur est jouissif à masser. Bon sang, je suis en train de masser l’Incroyable Uc, pour de vrai ! Ce cul auquel j’ai si souvent pensé, et pas qu’en me rasant… Je savoure le moment. Mais il est bien tard et Chiara commence à s’endormir sous l’effet du massage ; je m’allonge près d’elle, nous recouvre avec la couette et éteins la lampe. Cette fois je ne tarde pas à m’endormir.
Ce sont les lèvres de Chiara qui me réveillent. Elle est contre moi, m’embrasse la joue, une fois, deux fois, puis la tempe, l’oreille… Dans un demi-sommeil, j’agis en pilote automatique et la prends dans mes bras. Elle est toujours torse nu, sa poitrine contre la mienne. Ce délicieux peau à peau achève de me désinhiber ; je l’embrasse dans le cou, puis sur les lèvres. Elle me rend mon baiser, sa langue explorant bientôt ma bouche. Mes mains glissent sur sa peau jusqu’à ses fesses, les flattent, devinent l’humidité de son intimité. Chiara se redresse pour retirer son pantalon et ma bouche orpheline de la sienne ne tarde guère à s’emparer d’un téton arrogant. Franc gémissement de plaisir de Chiara, dont la main se resserre sur mon sexe.
Après de voluptueux câlins, c’est dans un état presque second que je la pénètre. Par-derrière, sur le côté, en la serrant fort contre moi. Moment magique, unique, terriblement puissant. Même dans mon état semi-onirique j’ai conscience que je me souviendrai toute ma vie de cet instant… Nous restons longuement dans cette même position après avoir joui presque simultanément, son orgasme entraînant le mien.
Le réveil nous trouve toujours enlacés. Chiara glisse sur moi comme si je n’étais pas là, désactive son alarme et se laisse retomber sur le lit avec un râle. J’admire son dos nu et la naissance de ses fesses avec ravissement mais aussi une pointe d’inquiétude.
Puis la voilà qui redresse la tête et m’adresse un sourire. Et quel sourire… Je la regarde avec admiration et gourmandise se relever, s’étirer et gagner la salle de bain. Et revenir un instant après, toujours nue, à la recherche de sous-vêtements. Je ne me gêne pas pour la suivre du regard avec un léger sourire jusqu’à ce qu’elle dissimule sa poitrine avec un grognement agacé.
Au petit déjeuner, elle comme moi faisons presque comme si de rien n’était ; seuls nous trahissent deux ou trois échanges de sourires éloquents. Nous nous séparons sur une paire de bise en nous souhaitant une bonne journée, une journée de bureau que je vais survoler complètement dans la lune avec un sourire un peu stupide…
Chiara m’a rapidement proposé un nouveau rendez-vous, mais en posant des règles : d’après son prétendu arrangement avec son mec, elle pouvait coucher avec un autre mais pas plus d’une fois et pas avec un ami. Pressentant l’entourloupe, j’ai accepté sans discuter. Et n’ai pu que rire intérieurement tandis que, moins d’une heure après m’avoir fermement annoncé qu’on ne coucherait plus ensemble, cette polissonne jouait les Andromaque sur ma personne. Elle m’expliqua plus tard, alors que je ne lui avais rien demandé, que tout dépendait de la définition qu’on donnait au mot « ami », et puis que son mec avait sûrement triché alors pourquoi pas elle ?
Ma relation avec Chiara a ainsi duré quelques semaines, jusqu’à ce qu’elle y mette brutalement fin sur un prétexte qui, à l'époque, m'avait semblé absurde : j'étais, d'après elle, en train de tomber amoureux.
S’ensuivit un total silence radio. Ce n’est que quelques semaines après, en découvrant sur Facebook que son copain l’avait finalement rejointe à Paris, que j’ai compris le fin mot de l’histoire. En effet, je dois reconnaître que, grisé par mon succès, je me comportais de moins en moins en ami-amant qui saurait s'effacer le jour où son copain la rejoindrait. Il lui fallait protéger son couple, quitte à briser notre "amitié".
Toujours est-il que, blessé dans mon hubris, je n’ai jamais cherché à reprendre contact. Elle non plus.
Restent, des années après, les souvenirs d’instants magiques et la plénitude d’avoir accompli l’exploit dont je rêvais à vingt ans…