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n° 22377Fiche technique23435 caractères23435
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Temps de lecture estimé : 17 mn
10/04/24
Résumé:  Étudiante, seule dans mon petit studio, je suis victime d’un voyeur, d’un vieux cochon. De victime, je passe à proie et de proie à compagne.
Critères:  fh hplusag amour hdomine voir photofilm préservati
Auteur : Carla.moore            Envoi mini-message
Dominique

Une version masculine de ce récit a été publiée par mathou810 sous le titre « Carla », avec l'accord de Carla.moore.


Il y a des hommes qui marquent votre vie amoureuse plus que d’autres. Dominique est un de ceux-là à cause de son regard et de sa façon si particulière de faire l’amour.


Quand je débarque dans cette grande ville, je viens tout juste d’avoir 18 ans. Je rentre à la fac. Ma mère est anxieuse pour moi. Elle a préféré me louer un grand studio en centre-ville plutôt que me laisser en Cité U où la proximité des tentations pourrait gâcher mes études. Personnellement, j’aspire à l’autonomie et, malgré les vingt minutes de transport en commun, je me sens bien chez moi. Je m’y sens libre.

Sans véritable vis-à-vis (un parc est au pied de mon immeuble), j’aime exercer cette liberté en restant en petite tenue (voire nue) dès que je suis chez moi. Indépendante, je sors très peu et uniquement dans des soirées étudiantes.


Le partiel était ardu. J’ai hâte de me réfugier dans ma tour d’ivoire.

J’ai la tête en compote. Je vais me prendre un cachet et un café : ça me fera le plus grand bien.

Par habitude, j’ouvre la boîte aux lettres située dans le hall, comme toujours, j’y ramasse des pubs et des catalogues de promotions. Aujourd’hui, j’ai même droit à une enveloppe kraft : malin, le publiciste, il sait que, par curiosité, on va regarder ce qu’il s’y cache. Je jetterai tout ça au tri sélectif.


Enfin chez moi, je pose « le courrier » et mon sac sur la petite table qui me sert aussi de bureau. Café, cachet, playlist douce. J’ouvre la porte-fenêtre de ma baie vitrée en grand (elle donne sur un mini balcon où j’ai trois pots de plantes aromatiques) ; j’ai besoin de m’aérer. Je me déshabille entièrement et me vautre sur mon lit (qui me sert aussi de canapé). Pfffouuu !


Je me suis assoupie. Quand j’ouvre les yeux, la nuit est déjà tombée, la fraîcheur aussi. Le printemps est précoce, mais le thermomètre tombe vite dès que le soleil se cache. Je ferme la porte-fenêtre. Le spectacle que m’offre le parc au pied de chez moi m’enchante. Les grands arbres diffusent la lumière orangée de l’éclairage public, diverses fenêtres sont illuminées sur les façades des immeubles d’en face, tout ceci forme un ciel plein d’étoiles, rien que pour moi.


Je m’ouvre une boîte de thon à la tomate. Ce sera mon repas du soir. Je m’installe sur ma table-bureau, regroupe la pile de papiers colorés des pubs et les jette. Je récupère tout de même l’enveloppe… curieuse que je suis, je ne peux pas m’empêcher de l’ouvrir. Je sors le papier. Ce n’est pas une promo comme je le croyais. Je lis une écriture élégante. Je reste sidérée…


Chère Carla,


Voici quelques jours que je vous observe à travers votre baie vitrée. Je vous ai découvert par hasard. Vous êtes très belle. J’adore votre tatouage : ce petit papillon sur l’omoplate. Je culpabilise de voler ainsi votre intimité à votre insu. C’est pourquoi je vous demande expressément la permission de continuer. En cas de refus de votre part, j’arrêterai immédiatement.


En vous priant encore de me pardonner.


Cordialement,

Dominique (Domi pour les intimes)


Voici mon numéro de téléphone pour votre réponse : 0609181383


Je relis le message plusieurs fois. Je tourne la tête vers l’immeuble d’en face. Il est si loin de l’autre côté du parc. Je n’aurais jamais cru qu’on puisse me mater de là. Moi qui aime être à l’aise chez moi… et j’ai même reçu un petit copain.

Je passe mon peignoir de bain.

À mesure que je réalise, les émotions grandissent et s’entrechoquent, me clouent sur place. La colère contre lui, la honte, la colère contre ma naïveté, la culpabilité, le sentiment d’avoir été violée.

J’ai envie d’effacer mon tatouage pour changer d’intimité, de me teindre en brune pour être méconnaissable.

Peut-être que ce type me côtoie dans la rue ou dans le bus…

Il faut que je me calme. Je regarde dehors. Il est là, peut-être à observer mes réactions. Sûrement qu’il veut voir les effets de sa prose ! Peut-être même se caresse-t-il en me reluquant ! Peut-il voir mon expression, les larmes qui mouillent mes joues ? Certainement puisqu’il voit les détails de mon petit tatouage. Ça doit l’exciter, ce pervers ! Je me lève, je lui fais un doigt d’honneur et tire les rideaux.


La nuit est longue, mille pensées traversent mon esprit, toutes violentes, certaines absurdes, la plupart extrêmes, quelques-unes lugubres. Je réalise aussi que Dominique est un prénom de vieux. C’est un vieux cochon qui me reluque ! Dominique est un prénom mixte. Et si c’était une femme ? Non, une femme ne ferait pas ça ! Pourquoi ? C’est quoi cette pensée sexiste ? Il faut que je déménage. Que dire à maman sans que ça fasse des histoires ? Le salaud, il s’est rincé l’œil quand Karim est venu. J’ai honte.


Ce matin, quand je vais en cours, j’ai l’impression de le voir dans chaque personne que je croise. Il peut être n’importe qui de ceux qui attendent le bus avec moi. Je me sens nue. Heureusement, à l’intérieur du campus, je reprends un peu de sérénité.

L’angoisse me revient le soir quand je franchis la porte de mon immeuble. Le mur de boîtes aux lettres me nargue. Chaque petite porte métallique semble avoir des yeux obscènes. Je passe vite sans vérifier si j’ai du courrier.

Je laisse mon rideau fermé. Pour me rassurer, je téléphone à Maman. Elle sent que quelque chose ne va pas. Elle me questionne, j’invoque la fatigue… « oui, le partiel s’est bien passé. »… J’invente une petite déception amoureuse… « non, non, rien de grave »… Elle exige un FaceTime pour voir ma tête !… Elle me trouve fatiguée. Je lui promets de me mettre au lit de bonne heure, de me reposer et de la rappeler demain. Ma nuit est moins agitée, même si j’ai eu du mal à trouver le sommeil.

Je n’entrevois pas de solution à mon problème.

Les jours suivants, je participe à toutes les soirées que je peux pour éviter de rentrer chez moi trop tôt. Je prétexte souvent l’absence de bus, vu l’heure, pour dormir sur un canapé, sur un matelas au sol voire les bras croisés sur une table. Je rentre chez moi juste pour une douche et me changer.

Un soir, une nouvelle enveloppe kraft m’attend. Je l’ouvre immédiatement dans le hall.


Carla,


Depuis ma lettre, vous vous terrez dans votre appartement, rideaux fermés. Vous êtes comme un animal qui se cache. Vous n’avez pas confiance en moi et je vous comprends : vous ne me connaissez pas.

Mais j’aurais pu me taire et continuer de vous observer en catimini. Or, je vous ai avertie, je vous ai demandé votre permission. Votre attitude m’indique votre désaccord. Je l’accepte. Sachez que je respecte votre avis. Ouvrez vos rideaux, j’ai retiré ma longue-vue et mon téléobjectif de la fenêtre. Vous êtes trop loin pour que je distingue quoique ce soit à l’œil nu.


Votre magnifique papillon va me manquer.


Encore toutes mes excuses pour le mal que je vous ai fait.


Amicalement,

Dominique 0609181383


Puis-je lui faire confiance ? Après tout, c’est vrai : pourquoi m’aurait-il avertie ? Il aurait pu continuer sans que je le sache !

J’ouvre mes rideaux, je cherche de quelle fenêtre il a pu m’observer. Impossible de savoir.

Il faut que j’aère. Oh ! mes plantes : elles ont plus que soif. Je les soigne. C’est décidé, tant que je serai décente, le rideau restera ouvert.

Les jours passent, le doute est toujours là. Mes études en pâtissent, car je n’arrive plus à me concentrer. Mes pensées reviennent constamment sur la baie vitrée. Est-il ou est-elle là ? Il faut que je sache… Sa sincérité montrerait que cette personne est bienveillante et non perverse comme je l’ai pensé… quel être bienveillant installe téléobjectif et longue-vue tournés vers ses voisins ? C’est un détraqué. En tout cas, plus d’enveloppe kraft dans ma boîte.

C’est dans l’ascenseur, après y avoir récupéré un prospectus pour « une isolation thermique performante », que l’idée me vient de tendre un piège à ce voyeur potentiel pour voir s’il respecte sa parole. Sur une feuille A4, je note en gros : « Appelez-moi au 0669778207 » et la scotche sur le double vitrage. S’il (ou elle) me regarde encore, sa tentation de gros(se) obsédé(e) le(la) poussera à composer ce numéro. Pas d’appel, ni le premier soir ni les jours suivants. Il (elle) a été honnête. Peu à peu, mes sentiments à son encontre, la colère, la haine, la peur s’estompent.

Je retrouve son numéro et le compose :



Je raccroche. La conversation a été brève et hachée, mais elle m’a fait un bien fou.

Une heure plus tard, je reçois un SMS.


Je tiens encore à vous demander de m’excuser pour vous avoir épiée pendant une dizaine de jours. Mais je voudrais aussi justifier mon attitude inexcusable si vous le permettez. Je suis photographe animalier. À la suite d’un accident en Amazonie, je me suis retrouvé bloqué chez moi face à ce petit parc qui nous sépare. Je me suis dit que je pourrais faire un reportage sur la faune de celui-ci : oiseaux, écureuils, petits mulots, chats et chiens tenus en laisse. Un matin… j’ai vu le ballet de deux écureuils, j’ai pris mon appareil photo, et en les cherchant, je suis tombé sur vous, vous affairant dans votre studio. Je vous ai observée quelques secondes puis suis retourné sur mes écureuils. Ils avaient disparu entre-temps. Mais dans la journée, j’ai eu la curiosité de vous retrouver. En vain, jusqu’au soir où vous êtes rentrée. Je vous ai observée quelques jours sans conscience de ce que je faisais, trop habitué que je suis à guetter les sujets de photos, pardonnez-moi !


Votre tatouage est une merveille et j’ai résisté à le photographier sans votre accord. Puis vous avez reçu un petit ami. Et là, j’ai réalisé la monstruosité de mes actes. J’ai donc arrêté de vous espionner. Ma culpabilité n’est pas retombée pour autant (elle est toujours aussi grande aujourd’hui). Je me suis dit que d’autres, des voisins, peut-être plus mal attentionnés, pouvaient aussi profiter de votre intimité de leur fenêtre. Aussi vous ai-je adressé ma première lettre.


Je peux vous jurer que je ne vous observe plus, je me contente des écureuils.


Honteusement,


Dominique


S’il dit la vérité, ce n’est pas le pervers que je pensais, mais il a quand même violé mon intimité. Il me semble honnête néanmoins. Les jours suivants, je reprends une vie presque normale. Il me suffit de rester décente, rideaux ouverts. J’oublie de plus en plus ce Dominique. Une seule question me tarabuste : mais comment a-t-il su mon nom pour trouver ma boîte aux lettres ?

Je ne veux pas lui demander de peur de lui donner prétexte à m’importuner.


Et puis, quelques semaines plus tard sur le flanc du bus qui même à la fac, une affiche attire mon attention :


Papillons, l’art de la séduction sélective, par Dominique Bordeau, photographe animalier.


Le prénom correspond à celui de mon voyeur. Aussitôt, je lui demande, par SMS, s’il s’appelle Bordeau et j’en profite aussi pour l’interroger sur sa connaissance de mon identité. C’est bien lui et il a vu mon nom et adresse sur une enveloppe à la longue-vue.


Mon jeudi après-midi étant tranquille au niveau scolaire, je me rends à la galerie.

L’exposition commence par une vidéo-interview du photographe. Ainsi, c’est lui, mon admirateur ! Pas mal ! Charmant avec sa barbe faussement négligée, ses tempes grisonnantes ! Il doit avoir plus de 40 ans et moins de 50. J’aime d’emblée sa voix. Son discours est simple, précis et intelligent. Pour finir, on lui demande d’où est venue l’idée de cette expo.


D’un tatouage… d’un tatouage sur l’épaule d’une jeune fille blonde. Il m’a troublé, obsédé par son réalisme, ses couleurs, sa finesse… un nymphal de l’arbousier. Ce papillon posé sur cette magnifique fleur de chair semble avoir été attiré par cette peau claire : elle l’a séduit, et réciproquement. J’ai photographié des centaines de lépidoptères, mais celui-ci, je ne pourrais jamais le photographier.


Je suis seule, assise face à l’écran sur laquelle la vidéo redémarre. Mes jambes flageolent. Je me sens muse. J’inspire un artiste, un photographe. Je suis émue. Mes seins pointent. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, pensive, fière : le temps de deux ? Trois ? Quatre vidéos ?

Chaque photo de l’expo est une œuvre d’art, une composition de couleurs ou un jeu subtil racontant une histoire d’amour entre une fleur et un papillon. Chacune est accompagnée d’explications scientifiques sur l’espèce présentée. C’est beau et je suis l’inspiratrice de cette beauté. Je suis remplie d’orgueil en rentrant chez moi.

Et dire que j’ai rejeté cet artiste ! Il faut que je me rattrape. Je n’ai plus qu’une idée en tête : le rencontrer.



Il ne me faut que quelques secondes pour me retrouver assise, à califourchon, dos à la baie, mes écouteurs dans mes oreilles.



Je rougis de ne pas y avoir pensé, et surtout de devoir me déshabiller devant lui. Il doit sentir mon hésitation, car il ajoute :



Je me décide à retirer le vêtement et me réinstalle.



Toute troublée, je baisse l’attache coupable.



Il raccroche. Ça s’est passé très vite, mais l’expérience m’a troublée. Poser pour des photos peu habillée n’a jamais été mon fantasme. Pourtant, j’y ai pris du plaisir. Je reste en soutien-gorge, rideaux ouverts. M’observe-t-il ? Je me surprends à l’espérer. Je quitte même le morceau de dentelle.


Après le dernier cours, je me presse pour arriver à ma boîte. L’enveloppe tant espérée m’attend. Elle contient trois photos et un mot. Je regarde les photos. Sur la première, le papillon est coupé en deux par la bretelle. Sur les deux autres, des reflets malencontreux gâchent l’image.


Chère Carla,


Comme vous pouvez le voir, les clichés réalisés sont ratés ; il est impossible de faire mieux à cette distance et surtout avec les différents reflets incontournables. C’est pourquoi je vous propose de venir poser chez moi. Je vous paierai comme un modèle professionnel. Appelez-moi pour me donner votre réponse.


Cordialement,

Domi


Je sonne à sa porte. Désireuse de plaire à cet homme, je me suis habillée sexy. Une jupe à mi-cuisses, des bas autofixants. Un petit tanga blanc en dentelle, un soutien-gorge assorti spécial dos nu sans bretelles. Et un t-shirt qui laisse apparaître mon nombril. Il marque un temps d’arrêt en me voyant ainsi. Il sourit.



Il me tutoie pour la première fois. Je suis intimidée. Je ne dis rien.



Il revient, me donne des ordres précis pour que je me tienne dans la meilleure position. J’entends les déclics de son appareil. Il est tout proche de moi. Mon cœur bat la chamade, mes seins sont tendus. J’ai des papillons dans mon ventre. À ma grande surprise, j’aime cet instant.



J’obéis, un peu fébrile.



Clic… clic…



Il commente chaque cliché. Il voit mille défauts que je ne perçois pas.

Il efface au fur et à mesure, il n’en garde que deux, lance son imprimante.



C’est alors que ses yeux c’est le seul mouvement perceptible dans l’appartement ; le bruit de l’imprimante, la seule musique. Je désire en cet instant mille caresses, mille regards, mille baisers de cet homme. Qu’est-ce qui me prend ? La deuxième photo est sortie.



Il prend les photos, un imprimé et des billets déjà préparés, il me tend le tout dans une enveloppe.



Sa façon directe de me dire ces mots, avec cette chaleur froide, me donne la chair de poule. Je m’enfuis sans un mot.

Émue, je me réfugie dans mon nid, rideaux tirés. Ses dernières paroles résonnent en moi pendant les deux jours suivants. Je prends conscience que son regard sur moi me réchauffe le ventre. Ses yeux, sa voix sont envoûtants. Il ne quitte plus mes pensées. Je me mets à guetter le courrier, à espérer la sonnerie de mon téléphone… un SMS… un signal de fumée. Rien ! J’ai envie de le voir, de lui donner le meilleur de moi-même. Je n’ai jamais ressenti ça pour un homme ! Le samedi suivant, je n’en peux plus, je me décide, je l’appelle :



J’hésite… je suis étonnée de m’entendre prononcer :



Durant le court trajet, je réalise le danger de ces deux termes : « tu obéiras » et « sans restriction ! » Mon désir est plus fort que mes doutes. Timide, je passe sa porte qu’il tient ouverte. Il m’embrasse tendrement. Je m’embrase littéralement.



Je suis de plus en plus tendue de désir alors qu’il continue calmement :



Mes yeux, mes doigts, ma bouche, mon sexe vont goûter chaque parcelle de toi.


D’un mouvement directif et délicat de son index, il relève mon visage vers le sien.

Son doigt suit mon menton.

Il ne sourit pas, il admire.

Ses yeux embrassent les miens avant de descendre le long de l’arête du nez, se posent sur les lèvres entrouvertes et sèches qu’un doigt vient caresser.

Celui-ci s’enfonce entre elles et commence à jouer avec ma langue.

Ma bouche est un vagin pour son index.

Il le ressort et humidifie mes lèvres.

Chaque pore de mon corps appelle, crie pour qu’on s’occupe de lui. Mes tétons sont vent debout. Je suis mouillée.


Maintenant, ses mains caressent mes joues dans un mouvement parallèle.

Son visage se rapproche millimètre par millimètre et il vient butiner le mien. Mes lèvres se tendent pour échanger un baiser, mais les siennes s’esquivent brusquement.

Je me rappelle : je n’ai pas le droit à la moindre initiative.

Une main prend la mienne, m’entraîne dans la chambre.

Son lit est ouvert, du lubrifiant et deux capotes sur la table de nuit : il avait prévu de me conduire ici. Depuis combien de temps suis-je sa chose ? Ce papillon pris dans son filet et qu’il va épingler sur son mur ?


Il s’assoit sur le bord du lit, me tire délicatement entre ses jambes, debout face à lui, place mes mains sur la fermeture de ma jupe. Je la défais. Ma jupe tombe à mes pieds. Je porte les doigts à la ceinture de mon tanga humide. D’un geste, il m’arrête : pas d’initiative !

Il approche son nez de mon bassin. Il se repaît de mon odeur intime que je n’ai jamais sentie aussi puissante. Ses mains posées sur les hanches guident le mouvement de mon corps devant son visage immobile. La fine pièce de dentelle est maintenant trempée.

D’un geste du visage, il m’intime de la retirer. J’obtempère.

Mon clitoris est gorgé de désir alors que ses doigts effleurent mes deux fesses très lentement. Ils découvrent ainsi ce que les yeux observaient à la longue-vue quelques semaines auparavant.

Puis, toujours dans ce rythme ralenti, obéissante, je pivote. Il caresse mon tatouage, Sa bouche rejoint sa main puis descend au creux de mes reins et y dépose un baiser.

Les mains contournent mon corps et viennent jouer avec mes lèvres intimes.

Mes jambes ont du mal à porter tout le plaisir, tous les désirs qui s’accumulent dans mon bas-ventre. Pourtant l’exploration intime se poursuit toujours aussi délicate et insidieuse. La langue a remplacé les lèvres à l’orée de mon sillon fessier. Elle descend très lentement. Je coule alors qu’un, puis deux doigts franchissent le seuil vaginal. Ils avancent progressivement vers mon point G.

Point de non-retour. Je flagelle, je perds pied. Mon orgasme est fulgurant, je m’écroule sur lui, je m’écoule sur lui.


Il me laisse quelques instants allongée à plat dos sur sa poitrine puis sa bouche vient chercher ma bouche, sa langue vient chercher la mienne. Le baiser est profond et humide.


Enfin, il se dégage, me fait asseoir à mon tour et, face à moi, retire ses vêtements. Il retire ceux qui me restent. Il a des muscles fins, un corps d’athlète que je ne soupçonnais pas sous ses habits bourgeois. Il est beau. Son sexe fin est long et tendu vers le ciel. Sa main guide la mienne. Je le décalotte.

Nul doute qu’il va me demander une fellation. Je n’aime pas ça, ça me dégoûte (enfin, l’idée me dégoûte, car j’ai toujours refusé cette gâterie à mes partenaires). Il ouvre l’étui d’une capote et pose celle-ci au sommet de son bâton. Ses mains attirent ma tête. À l’aide de mes lèvres, j’enfile le caoutchouc jusqu’à la base. Le sexe est entièrement entré dans ma bouche. Il le ressort, me rallonge et me retourne sur le ventre.

Il me pénètre avant de s’allonger sur moi. Il butine mon papillon, mordille ma nuque. Tous ses mouvements gardent ce même tempo depuis le début. Nous jouissons quasiment en même temps.


Je suis son petit papillon « épinglé » sur le lit.


Je ne savais pas jusqu’où peut aller le plaisir. J’aime que cet homme me domine sexuellement. Je veux continuer de le fréquenter.



Il m’a embrassée avec amour. Je me suis rhabillée et j’ai filé.