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Temps de lecture estimé : 46 mn
28/04/24
Présentation:  Un récit historique
Résumé:  J’ai l’immense honneur et déplaisir d’être un petit frère de roi. Celui-ci, encore jeune, est sous la tutelle de notre mère, l’épouse du défunt souverain, passé de vie à trépas lors d’une énième bataille aux frontières.
Critères:  #historique fh jeunes caresses fellation fsodo
Auteur : Patrik  (Carpe diem diemque)            Envoi mini-message
Bicéphalité

Un récit historique. Bonne lecture : )



Frère du jeune roi



J’ai l’immense honneur et déplaisir d’être un petit frère de roi. Celui-ci, encore jeune, est sous la tutelle de notre mère, l’épouse du défunt souverain, passé de vie à trépas lors d’une énième bataille aux frontières. La peu éplorée veuve a su faire revenir la paix, en cédant sur divers points, il est vrai, effaçant ainsi une bonne partie du travail accompli par son défunt mari durant presque trois décennies.


La passation de pouvoir se faisant de mâle en mâle, c’est mon frère aîné qui a récupéré la couronne. Malheureusement pour lui, le nouveau Roi ne possède pas une bonne santé, et la Régente n’est pas très maternelle.


J’en sais quelque chose puisque je suis aussi son fils.


Être Prince a des (gros) avantages, je ne le cache pas, mais avec une mère comme la mienne et le splendide panier de crabes qu’est la Cour, j’aurais préféré être placé moins haut dans la hiérarchie et être plus tranquille et serein. Heureusement pour moi, je bénéficie d’une solide santé et d’un caractère affirmé. Mais ce n’est pas rose tous les jours. Néanmoins, ma grande amie Anne-Jeanne est mon petit rayon de soleil, mon oasis dans le désert. Je m’entends fort bien avec elle depuis longtemps, puisque nous avons grandi ensemble.


Ces derniers temps, j’ai constaté que ma mère essaye de mettre dans mes jambes des jeunes gens un peu… euh… particuliers, un peu trop féminins pour des hommes portant l’épée. Après enquête et confirmation, je décide de mettre les points sur les i avec la Régente. Je sais qu’il est parfois de coutume d’affaiblir les éventuels successeurs latéraux, mais quand même !



La Régente accuse le coup, elle ne pensait pas que son second fils allait lui résister de la sorte avec un argument imparable d’autant qu’il est issu de la religion dont elle se réclame en permanence. Il est visible qu’elle est un peu déstabilisée, surtout quand on évoque son Livre sacré, qu’elle lit ou se fait lire matin, midi et soir.


Sans lui laisser le temps d’ouvrir la bouche, je continue :



Sans me troubler ou me fâcher, j’écarte les bras :



Ma mère aborde un sujet assez proche :



Ma mère ne tique pas, elle est allée à bonne école avec mon père pour savoir dissimuler ses sentiments. Un petit sourire en coin, elle répond :



Volontairement, je m’approche du confesseur de ma mère, un bonhomme tout sec qui flotte dans sa grande bure et qui est toujours dans l’ombre de celle dont il veille sur l’âme. D’un ton neutre, je rétorque :



À l’évocation de son favori, la régente grimace fugacement. Je m’incline :



Ayant dit ce que j’avais à dire, je sors en adoptant une démarche princière, voire royale.




Politiquement



Ma chère mère semble avoir compris le message. Elle me laisse tranquille, du moins pour le moment. Du jour au lendemain, ces jeunes gens un peu étranges ont disparu de mon horizon, ce qui me permet de respirer un peu. Mais c’est un court moment de répit, hélas. Comme avec une vieille masure qu’on tente de restaurer au mieux, quand on en a fini avec une lézarde, c’est une poutre qui menace de tomber.


Et là, c’est une grosse poutre qui risque de me tomber dessus !


Environ une semaine après mon précédent esclandre, assez excédé, je décide à nouveau de défier frontalement ma mère, il y a des façons de faire que je n’apprécie guère, surtout quand elles touchent de près mon entourage immédiat. En conséquence, je débarque sans me faire annoncer dans le salon de la Régente, ouvrant grandes les deux portes en même temps, en clamant d’une forte voix :



Surprise par ma vive irruption chez elle et mon attaque frontale, ma mère sursaute, ainsi que ses dames de compagnie. Tiens, pour une fois, le confesseur n’est pas présent, ni le favori. Tant mieux, ça me facilitera la tâche. Narquois, j’ajoute en faisant une courte salutation d’usage :



Assez déstabilisée, la Régente va à l’essentiel :



Peu habituée à ce qu’on soit direct avec elle, la Régente tique :



Profitant qu’elle soit abasourdie, je m’approche un peu :



Je joue les innocents :



Assez gênée et stupéfaite de mon audace, ma chère mère ne répond pas. Emporté par mon élan, je continue sur ma lancée :



Sentant une bonne ouverture, j’abonde dans cette direction :



Ma mère ne répond rien. Elle doit sans doute me maudire et pester contre le fait que son favori ne soit pas à ses côtés. Il aurait sans doute pu trouver divers arguments pour me contrer. Mais aujourd’hui, il est à plusieurs lieues d’ici… Je reconnais avoir lancé mon attaque, sachant son absence au loin.



Et sans attendre une quelconque réponse, j’esquisse une courte révérence et je quitte la salle à grands pas, faisant résonner mes bottes sur le parquet.




Chère Anne-Jeanne



Ce qu’un frère de Roi veut, Dieu le veut.


Il ne m’a pas fallu longtemps pour obtenir ce que je voulais, car je sais remuer ciel et terre quand il le faut. Le favori de ma mère a préféré lâcher du lest, constatant que bien des personnes de qualité trouvaient saugrenu le mariage entre deux personnes ayant un demi-siècle d’écart. D’autant que cette alliance ressemblait beaucoup à un coup d’épée dans l’eau.


Le jour même de ma victoire, je me balade sans témoin avec Anne-Jeanne dans les jardins. Celle-ci me dit d’une voix un peu altérée :



La façon dont elle me regarde me trouble. Je réponds d’une voix néanmoins assurée :



Fidèle à une certaine habitude de ne pas laisser des dires dans l’ombre, je préfère mettre les points sur les i, en exposant la triste réalité de nos conditions :



Éberluée, elle me regarde avec des grands yeux :



Fébrilement, elle capture ma main entre les siennes :



Je pose ma seconde main sur les siennes :



Un silence s’installe. Peut-être que je n’aurais pas dû être si direct et franc avec elle. Je ne sais pas si j’aime d’amour Anne-Jeanne, mais je sais que je suis bien avec elle. Si elle était mon épouse et la mère de mes enfants, ça m’irait très bien. Mais peut-être n’est-elle pas vraiment celle qu’il me faut, la flamme tant vantée par les poètes de toutes les générations, la passion, la dévastation, la folie même.


Et puis, elle et moi sommes encore bien jeunes, même s’il n’est pas rare que d’autres soient déjà parents à nos âges.



Soudain, je réalise un point de détail :



Ma voisine devient pensive, le regard perdu au lointain :



Égayée, elle capture mon bras, et nous continuons notre balade.




Maladie



Comme souvent, mon grand Frère est malade, mais aujourd’hui, il est vraiment mal en point, il est blanc comme neige. Tandis que je suis assis à côté de lui, je vois débarquer tout un troupeau de médecins en robe noire venir lui faire à nouveau quelques saignées et autres purges.


Mon sang ne fait qu’un seul et unique tour, je me rue sur eux en vociférant :



Et pour ajouter du poids à ma conviction, je sors mon épée de mon fourreau. Très facilement, je chasse tous ces maudits charlatans qui s’éparpillent dans les couloirs tels des moineaux. Je demande à un serviteur d’aller chercher mes affaires, j’ai décidé de camper sur place afin d’empêcher ces satanés docteurs, qui ne savent rien de rien, de toucher à mon frère.


Certains essayent bien de revenir, mais devant mon air décidé et mon épée, ils n’insistent pas. Peu après, une dame de compagnie mandatée par ma mère vient aux nouvelles. Je lui explique calmement la situation :



Visiblement, elle a rapporté fidèlement mes paroles à la Régente, puisque peu après, la dame de compagnie revient avec un court billet de sa main. En l’ouvrant, je reconnais tout de suite l’écriture de ma génitrice :



Pour une fois, elle est de mon côté, mais elle aurait pu faire le déplacement pour me le dire. À moins qu’elle ne craigne de tomber malade. Je pense que mon frère souffre d’une grosse langueur. Une bonne alimentation saine et un peu de sudation le remettront sur pied. Du moins, je l’espère. Je ne voudrais pas être accusé d’être la cause du décès du Roi !



Je me retourne, mon frère vient de parler. Je lui réponds :



Il se met à rire, puis il s’endort. Durant trois jours, je reste à côté de lui, lui faisant avaler divers bouillons dans lesquels l’herboriste a fait mijoter quelques plantes. Je suppose qu’il sait ce qu’il fait, d’autant qu’il a la confiance de ma mère qui passe souvent par lui quand elle a des soucis de santé.


C’est au petit matin, alors que je suis à moitié endormi, que mon frère s’adresse à moi :



Spontanément, je le tutoie :



Je réalise alors un peu tardivement mon absence de vouvoiement. À moitié assis dans son lit, le jeune Roi répond en riant faiblement :



Depuis cette matinée, mon frère et moi sommes (re)passés au tutoiement, afin de mieux marquer notre lien renouvelé.




Bicéphalie



Au grand désappointement de notre mère (et surtout de son favori qui fait presque office de Premier ministre), mon frère et moi nous avons singulièrement resserré nos liens. Alors que nous sommes dans un petit cabinet à l’abri des regards et des oreilles, j’expose une idée qui m’est venue cette nuit :



Mon grand Frère se met à rire :



Je souris. Cette idée a germé en moi quand j’ai appris que ma chère génitrice avait des projets matrimoniaux pour mon frère et moi. La future épouse du Roi est une charmante princesse venue de l’étranger (d’après ses portraits sans doute flattés et diverses rumeurs), mais celle qu’on me destine est son opposé !


Heureusement pour moi, les ambassadeurs ont des soucis pour s’accorder sur la dot de la donzelle et ses prérogatives. Cependant, il faut donc que j’active les choses pour éviter un gros souci. Me marier avec une autre femme que Anne-Jeanne, soit, c’est mon rôle en tant que Prince, mais j’exige quand même un minimum pour ma future femme !


Revenant à notre conversation qui portant sur l’encombrant protégé de notre Mère, je développe ma pensée :



Le jeune roi réfléchit :



Je propose une solution adéquate et efficace :



Pensif, il hoche la tête :



Je croise les bras :



Faisant la moue, mon frère secoue la tête :



Comme il convient d’aller vite pour éviter les fuites, deux jours plus tard, nous mettons en place la machinerie qui nous permettra d’avoir les coudées franches. La Régente étant fortement indisposée, le Roi convoque Gontran de Massalieux pour parler finances. Celui-ci ne se doute pas de ce qui va advenir.


L’arrestation est promptement menée, avec diligence et fermeté, et aucune bavure. Il est vrai que le camp adverse ne se doutait strictement de rien, convaincu d’avoir définitivement la main sur les affaires du Royaume. De plus, cette guilde trop sûre d’elle-même avait multiplié ces derniers temps les faux pas.


Néanmoins, mon frère s’en étonne :



Gontran de Massalieux est tout de suite mis au secret afin que ses éventuels partisans ne puissent le délivrer. Visiblement, devenu fort impudent, le sieur s’est fait aussi quelques ennemis parmi ses fidèles et ses obligés. Il est vrai que sa morgue et son dédain n’ont jamais été distillés à faible dose.


En consultant tous les documents saisis, mon frère et moi constatons que c’était pire que prévu : les ponctions du pseudo-Premier ministre atteignaient des records. Ce qui a permis de baisser différents impôts et taxes pour la plus grande joie des habitants du pays, tout en augmentant les recettes pour le Trésor Royal.


Inutile de dire que la popularité du jeune Roi fait un énorme bond en avant. Aussitôt, de nombreuses voix (aussi bien dans le peuple et la noblesse) s’élèvent pour réclamer illico la tête de Gontran de Massalieux. Le clergé, qui avait été aussi (un peu) pressuré, demande simplement que justice soit rendue, mais faisant fi de leur propre doctrine, un bon nombre de ses membres réclament la même chose que les autres.


Néanmoins, ça pose un cas de conscience au Roi :



Quelques semaines plus tard, Gontran de Massalieux est décapité en clos privé, petite concession au statut du condamné. Quelques rares personnes le pleureront. Notre mère nous reproche plus d’une fois notre absence d’intervention dans le déroulement du procès. Ce qui établit solidement auprès des habitants du Royaume la réputation d’un roi juste et soucieux des lois en vigueur.


Je me méfie de notre mère, elle est capable de vouloir se venger d’autant que nous l’avons soigneusement écartée du pouvoir, tout en y mettant les formes. Ayant les moyens, je la fais surveiller, surtout depuis qu’elle s’est entichée d’un petit noble qui me semble être la copie du défunt favori. Par bonheur, sa santé exige qu’elle parte loin dans le sud, ce qui l’éloigne de nous, mais elle devient aussi plus difficile à observer, une simple missive mettant plusieurs jours à faire le trajet.


Je remarque à voix haute :



Cette dernière phrase est de mon frère, il sait de quoi il parle…


La plupart des gens ont compris que la tête du Royaume était devenue bicéphale, même si je ne porte aucun titre. Pour éviter d’avoir trop de choses à faire, j’ai mis en place un conseil dans lequel diverses personnes qualifiées agissent, des sortes de ministre sans que ça en soit vraiment. La formule plaît à mon frère. Plusieurs fois par semaine, ce conseil nous rend des comptes ou nous soumet des propositions que nous validons la plupart du temps.


Le travail en équipe possède du bon, surtout avec des conseillers de confiance, mais cette denrée est rare, et les tentations très fortes, trop fortes parfois. Il faut savoir veiller au grain, et sévir vite pour limiter la gangrène. C’est ainsi que nous avons dû mettre à l’isolement un quidam qui confondait trop sa cassette avec celle de l’État.



J’ai commencé à faire le tri autour de mon frère. Très vite, j’ai repéré Gaston de Courmornant comme étant un élément de valeur, même s’il est de toute petite noblesse. J’ai fini par lui confier la direction de la Garde rapprochée autour de mon frère. Pour l’instant, je ne regrette pas mon choix, l’homme nous est dévoué.


Pour ma plus grande satisfaction, le projet de mariage me concernant est tombé à l’eau pour diverses raisons, dont l’une est que ma mère n’a plus de pouvoir (ou si peu). Sans oublier le fait que la future promise exigeait d’être traitée comme une vraie reine, ce qui ne présage rien de bon pour la vie en couple.



Maintenant, je constate que diverses femmes me font les yeux doux, alors qu’il y a peu de temps de cela j’étais presque invisible, malgré mon statut de frère du Roi. Je pense que la Régente y était pour quelque chose, ainsi que son ancien favori. On me propose aussi des alliances avec des jeunes filles qui ont oublié d’être laides, c’est certain. Mais je connais déjà la plupart d’entre elles, et je sais comment elles sont réellement. De plus, Anne-Jeanne me renseigne.


Quoique… à la réflexion, est-ce que je peux vraiment me fier à cent pour cent à ce que me raconte sur elle ma chère amie ? Elle sait qu’elle et moi, c’est éventuellement possible. Mais je ne peux pas lui reprocher d’augmenter ses chances avec moi.




En route vers le petit château de Trébouillet



Aujourd’hui, accompagné d’Anne-Jeanne (sans compter le cocher et deux serviteurs au-dehors), je me dirige en carrosse vers le petit château de Trébouillet. J’ai besoin d’une petite pause, car traiter les affaires du Royaume n’est pas une sinécure ! Je me suis décidé sur un coup de tête, en tout début d’après-midi.


Assise à côté de moi, mon amie d’enfance est encore tout interloquée :



Elle est visiblement soulagée :



Ma compagne de voyage tapote sur ma main :



Anne-Jeanne pose franchement la question :



Elle prend son courage à deux mains :



Je plaisante pour cacher mon trouble :



Belle répartie ! Je sens que je vais la mémoriser pour la ressortir plus tard quand l’occasion se présentera. Le silence s’installe entre nous. En compensation, le carrosse bruisse des bruits de la route. C’est ma compagne de voyage qui rompt cette fausse sérénité :



Ses yeux semblent briller :



Elle semble un peu déçue :



À cette possibilité, je me mets à rire :



Je demande à ma voisine de voyage :



Elle s’étonne :



Dehors, les arbres défilent. C’est curieux, cette inversion des faits : c’est nous qui bougeons, mais nous avons l’impression d’être immobile et que c’est le paysage qui se déplace. Une idée étrange germe en moi, une histoire de relativité…


Je chasse cette idée saugrenue. Bien que ma voisine ne me demande rien, j’explique mon état d’esprit ce fameux jour où j’ai su qu’on souhaitait la marier :



Elle devient plus grave :



Anne-Jeanne ne répond rien, elle me regarde fixement, malgré les chaos du chemin. De mon côté, je ne sais plus quoi dire ni quoi penser. Est-ce que je me suis trop avancé ? Je l’ignore, c’est bien l’une des premières fois de ma vie que je me sens démuni.


De plus, l’intérieur d’un carrosse qui roule sur des routes pleines d’ornières et de bosses n’est sans doute pas le meilleur endroit pour certaines confidences. En revanche, j’ai sous les yeux la vision agréable d’une poitrine qui oscille sous la moindre vibration. La mode féminine dévoile plutôt bien les appas, et nous, les hommes, aurions tort de ne pas en profiter visuellement.


Ma vision concernant ma voisine a changé. Il n’y a pas si longtemps, je ne voyais en elle qu’une sorte de sœur, une amie d’enfance avec qui j’ai partagé bien des jeux innocents.


Je suis tiré de mes cogitations par la voix de ma voisine :



Regardant devant moi dans le vague, je lâche une vérité fort banale :



Je la regarde à nouveau, mon regard s’abaissant malgré moi :



Je la dévisage avec de grands yeux :



Surprise par ce changement de conversation, ma passagère regarde au-dehors :



Soudain, une énorme envie monte en moi, j’hésite entre l’éteindre ou laisser aller. Dans très peu de temps, le carrosse s’immobilisera devant le grand escalier de ce petit château, donc c’est maintenant ou jamais. Comme on m’a bien appris, je préviens :



Puis je dépose un baiser sur chacun de ses monts blancs. À moins d’être subitement devenu complètement sourd, je n’ai pas entendu Anne-Jeanne protester.




Le petit château de Trébouillet



Comme si de rien n’était, j’aide Anne-Jeanne à descendre, ce qui me permet d’avoir une vue non négligeable sur ses appas. Sa mère est assurément une belle femme, peut-être même un peu trop. En digne fille de sa mère, mon amie d’enfance semble suivre un peu le même chemin, mais moins que sa sœur Marie-Louise qui a beaucoup moins froid aux yeux et au décolleté !


Mais parfois, j’ai l’impression que le feu couve sous la glace avec ma chère amie.


Depuis un certain temps, elle et moi tournons l’un autour de l’autre. J’ai en effet une attirance pour elle, mais ne suis-je pas en train de confondre certains sentiments ? De plus, de par ma position, je ne suis pas libre de faire ce que je veux. Anne-Jeanne pourrait devenir ma maîtresse, mais elle mérite mieux que ça. De plus, je crains que ça ne brise quelque chose de précieux, si je franchis le pas. Sans oublier les dégâts en cas de rupture.


En tout cas, Anne-Jeanne ne semble pas décidée à lâcher le morceau. Je la comprends fort bien, nous sommes tous les deux dans une situation très ambiguë, larvée. Sans parler des non-dits nous concernant.


À la suite d’une de ses remarques, alors que nous sommes seuls dans la grande salle de réception, je décide de mettre sur la table un sujet assez délicat :



Je suis à moitié étonné, je confirme :



Menton levé, Anne-Jeanne rétorque :



Tournant le dos à une grande fenêtre aux lourdes tentures donnant sur le bassin extérieur arrière, Anne-Jeanne fait remarquer :



Elle reste silencieuse, attendant la suite de mes paroles. J’expose ce que je pense, et aussi de ce qui m’arrange, je l’avoue :



Je me lance dans une explication circonstanciée, tout en restant mesuré dans mes propos, le sujet étant délicat :



C’est vrai qu’il y a de quoi faire, mais je réponds placidement :



Ce n’est pas exactement ça, puisqu’il n’y a pas de troisième personne en jeu, mais je comprends ce qu’elle signifie par là. Je la regarde longuement avant de répondre :



Je m’approche d’elle :



Je la capture dans mes bras :



Elle tremble légèrement, elle me sourit :



Pour toute réponse, capturant ses lèvres roses, je l’embrasse fiévreusement. Elle répond aussitôt à mon baiser.




Courte retraite au petit château de Trébouillet



Quand nos lèvres se séparent à regret, je constate que ses yeux sont fort brillants. Assez troublé, je demande à mi-voix :



Puis je l’embrasse à nouveau, plaquant son corps contre le mien, et laissant mes mains baladeuses la caresser avec avidité. Je sens confusément qu’une nouvelle ère s’ouvre devant nous. Je ne sais pas jusqu’où aller trop loin avec Anne-Jeanne, mais je crois que j’ai toute une vie pour le découvrir…


Mais avant de commencer cette exploration, il convient de changer d’endroit. Quelques instants plus tard, Anne-Jeanne est allongée de dos sur un grand lit, tandis que je m’occupe fiévreusement d’elle. Après l’avoir embrassée copieusement sur la bouche, mes lèvres descendent vers son décolleté que je ravage de bisous brûlants.


Comme je n’aime pas trop les obstacles, ses seins sont vite dévoilés à la lumière du jour, ses tétons déjà bien durs et érigés. J’adore m’occuper de ces deux monts blancs égayés par deux framboises bien rouges, ce qui me fait songer à un double dessert fort aguichant.


Mais très vite, j’en veux plus, je veux toujours plus, encore plus loin.


Bien que les robes des dames soient assez compliquées, je ne mets pas longtemps à enlever tous ces tissus qui ne servent à rien, sans toutefois les déchirer, ce qui serait mal venu, bien que ce n’est pas l’envie qui m’en manque ! Oui, j’adorerais déchirer toutes ces dentelles, ces frous-frous pour venir dévoiler sa peau et ses trésors !


Mais chaque chose en son temps.


Presque nue, sauf ses bas retenus par des rubans roses, Anne-Jeanne tremble un peu sous mes caresses et mes baisers. A-t-elle peur ? Est-ce le désir ? Moi aussi, je constate que je ne suis pas de marbre, sauf sous la ceinture, et que ça commence à devenir un peu douloureux.


Tout en m’occupant fébrilement de sa poitrine, je laisse ma main plonger dans un petit bosquet planté au bas de son pubis.



Mes doigts s’insinuent alors dans une fente fort humide, à la recherche d’un trésor caché, comme le disent si bien certains ouvrages assez particuliers. Je n’ai pas une grande connaissance de l’anatomie féminine, mais j’ai lu ce qu’il ne fallait pas que je lise, j’ai entendu ce que je n’aurais pas dû entendre, et je suis aussi le fils de mon père, grand amateur de filles et femmes, sans toutefois laisser derrière lui une descendance illégitime. D’instinct, je comprends ce qu’il y a à faire et à savoir pour gagner ce genre de bataille.



Ravageant toujours sa poitrine de mes lèvres, voire de mes dents, je la masturbe implacablement, elle ne met pas longtemps à frémir de tout son corps, à gémir sans retenue, avant de jouir sans contrainte. C’est assurément un beau spectacle que de contempler une femme qui se laisse sombrer dans la félicité, même s’il est évident qu’elle n’ose pas encore se laisser totalement aller.



Elle reprend son souffle petit à petit, tandis que j’embrasse ses seins qu’elle met à ma disposition. Quand elle ouvre des yeux, je suce un de mes doigts chargés de cyprine, elle s’en étonne :



Sans attendre sa réponse, je barbouille ses lèvres de ce fluide, puis je l’embrasse à nouveau. On ne peut pas dire qu’elle proteste beaucoup du traitement que je lui inflige… Quant à moi, je trouve que j’ai eu une bonne idée, le mélange des saveurs possède largement du bon et du meilleur…


Quand nos lèvres se séparent, elle murmure pour elle-même :



Parle-t-elle du baiser ou de sa cyprine ? Je ne sais pas, et finalement peu importe. Absolument pas lassé, je caresse son corps offert, je promène ma bouche sur tous ses monts et ses vallons, bien décidé à tout connaître de sa géographie. Elle apprécie visiblement ma fougue envers sa personne. Que de temps perdu à se tourner l’un autour de l’autre, mais mieux vaut tard que jamais, comme dit le proverbe.


Je commence à avoir quelques soucis du côté de mon vit tendu à mort depuis de longs instants. J’ai souvenir que mon père disait qu’il ne faut pas empêcher l’eau de passer où elle a envie de passer. Je comprends mieux le sens allusif de sa phrase. Comme déjà évoqué, il est vrai qu’il s’y connaissait dans ce domaine, accumulant les conquêtes féminines, sans se soucier du regard des autres et surtout celui de sa femme légitime.


Épouse imposée par la raison supérieure du Royaume, il est vrai…


Tandis que je caresse son corps quasiment nu, je confie à ma nouvelle amante qui ne semble pas lassée de l’énorme inclination que je lui démontre :



Je dépose sur son pubis un baiser appuyé, juste à l’orée de sa petite forêt :



Elle blêmit :



Je capture voracement un sein à pleine main, déposant des baisers fiévreux sur l’autre :



Je me redresse pour présenter mon vit bien raide à l’orée de sa bouche mi-ouverte :



Elle hésite un peu, puis elle se décide à venir poser ses lèvres sur le bout de ma tige. Je frémis, la sensation est très forte, trop forte peut-être. Découvrant son pouvoir sur ma personne, Anne-Jeanne commence à suçoter mon gland, tout en observant mes réactions. Je constate que ses yeux brillent, et que si elle pouvait sourire, elle le ferait sans hésitation.


C’est aussi sans hésitation qu’elle enfourne posément ma tige, la traitant comme s’il s’agissait d’une sucette. Je commence à voir des étoiles danser devant mes yeux, je sens que je vais avoir du mal à me contenir !


Je préfère prévenir :



Je décide d’être plus impératif :



Je m’attendais à plus de résistance de sa part, mais je pense que la curiosité l’emporte sur la bienséance. Quant à ma résistance, elle est bien mal en point ! Mon vit me fait vite savoir que j’ai perdu le combat !



Quelle impression puissante que de se vider enfin, après avoir retardé l’échéance ! Je me transforme en torrent, remplissant la bouche de mon amie d’enfance qui est devenue mon amie adulte, il y a si peu de temps. Planant par-dessus les choses d’ici-bas, je me mets à ordonner :



Tant pis si je suis passé au « tu », ça me semble plus adéquat pour ce qui nous arrive. Sans faiblir, Anne-Jeanne avale consciencieusement mes divers jets, tout en continuant ses caresses buccales. Je décide unilatéralement qu’il faudra que nous recommencions le plus souvent possible !


Le temps se déchire, je divague ailleurs, comme transporté au-delà des nuages.


Je suis béat, flottant dans la blancheur, mon vit toujours choyé dans une bouche si caressante. J’aimerais que ce moment dure éternellement, mais hélas, la gravité se rappelle à mon bon souvenir, me faisant remettre les pieds sur terre.


À moitié hébété, je reprends conscience petit à petit. Soudain, la douce voix d’Anne-Jeanne déchire le voile blanc :



Toujours à moitié hagard, je constate que je suis revenu au « vous », mon écart aura été de courte durée. Les lèvres luisantes, elle rougit un peu :



La couchant de dos sur le lit, je recommence l’exploration de tout son corps de la tête aux pieds, puis je lui demande de se retourner afin que j’explore maintenant son côté pile. Je glisse mes lèvres de sa nuque jusqu’au creux de ses lombes, avant de m’attarder copieusement sur ses belles fesses bien rondes. Déjà, ma hampe commence à se redresser. Ensuite, je descends le long de ses jambes que je bisoute abondamment.


Mais cette lune en plein jour m’attire irrésistiblement.


Je remonte vers elle par l’intérieur des cuisses, ce qui oblige ma compagne de jeu à écarter les jambes pour que je puisse cheminer. Puis j’accède posément à ses fesses et son sillon. J’en profite pour venir taquiner son petit bouton rose si sensible, ce qu’elle accepte sans aucune hésitation.



Tandis que mes doigts fourragent une fente fort humide, je déguste deux monts blancs sans vergogne. Puis m’enhardissant, j’explore le sillon qui les sépare. Très vite, un petit trou sombre m’attire. Je commence à le caresser du bout de ma langue. Il s’évase lentement, s’ouvrant sous ma caresse humide. C’est un spectacle assez fascinant…


Plus bas, mes doigts s’agitent toujours dans une fente détrempée, Anne-Jeanne gémit, se laissant faire. C’est alors que se mettent en place, de façon claire et nette, les étapes de la seconde partie de ma démonstration. Durant ce temps, la cuvette ourlée s’évase de plus en plus, ma salive s’enfouissant dedans.


Anne-Jeanne devient plus bruyante, ce qui est fort excitant !



Secouée de soubresauts, elle jouit à nouveau sous l’effet de mes doigts, je continue ma torture. Soudain, elle repousse ma main, la sensation doit être trop forte pour elle, je suppose. Alors je retire ma main empoissée de cyprine, puis posément, j’enfonce mon index dans le petit trou déjà entrouvert. Sous cette intrusion, Anne-Jeanne frémit un peu, continuant à jouir.


Excité, mon doigt dans ses chaudes profondeurs, je m’exclame spontanément :



Elle ne répond rien, alors je m’enhardis une fois de plus : retirant un peu mon index, je joins mon majeur pour aller explorer son intimité interdite, ce que j’arrive à faire visiblement sans effort. Une sorte de fièvre s’empare de moi. C’est alors que je me décide.


Changeant de position, j’enlève délicatement mes doigts pour les remplacer par ma verge avide d’exploration insolite. Alors que mon gland disparaît déjà en elle, Anne-Jeanne proteste :



Je la pistonne légèrement afin de mieux m’enfoncer en elle. La fièvre s’empare encore plus de moi, j’ai une envie folle de posséder ce cul, de posséder cette femme, qu’elle soit à moi, complètement à moi, et plus jamais à un autre, peu importe son rang !



Néanmoins, elle m’obéit. Je continue mes va-et-vient en elle, tandis que ses doigts s’agitent. Je commence à sortir des sentiers balisés, j’ai l’impression de redevenir animal, de perdre mon vernis de culture et de civilisation. Plus rien ne m’importe que ces fesses, cet anus, ce rectum dans lequel je suis en train d’égarer ma pensée.



Je plonge au plus profond de ses entrailles, bien décidé à me river en elle et à venir expulser mon foutre dans l’obscurité chaude de son ventre. Je résiste encore un peu, mais je sais que c’est peine perdue…



Un premier jet s’en va se perdre dans un puits sombre, un autre le suit aussitôt. Je me vide en elle, tel un barrage qui cède, tel un déluge de quarante jours. Bien que je sens que je suis sur une sorte de corde raide, je me sens si puissant, comme un colosse aux pieds d’argile. C’est un sentiment contradictoire, ambigu, mais tellement jouissif !


Oui, je suis en train de posséder Anne-Jeanne, mais je sens confusément que c’est finalement elle qui me possède, qui m’a capturé.


Sous mon corps enfiévré, Anne-Jeanne continue de jouir, ses doigts toujours en train de la masturber, tandis que je suis rivé entre ses fesses, bien planté au plus profond. Tandis que je continue de me vider, je sais qu’il y aura bien d’autres fois où j’aurais ce même plaisir.


C’est sur cette dernière pensée que mon esprit s’envole vers le septième ciel.




Retour sur terre



Toujours vautré sur le corps de ma maîtresse, je reviens à la vie. Bien que mon vit ne soit plus raide, il est toujours captif entre les fesses d’Anne-Jeanne, comme si elle ne voulait pas que je m’en aille.



Elle desserre un peu les fesses, je me retire lentement. J’aime aussi cette sensation de lent retrait. Anne-Jeanne soupire :



Une fois dehors, j’embrasse posément mes deux beaux monts qui m’ont procuré tant de joie.



Je me redresse complètement. Je réalise alors que j’ai une faim de loup :



Je tapote ses fesses :



M’étant prestement habillé, je descends à la cuisine. Peu après, je reviens avec un plateau chargé de victuailles, la nuit ne fait que commencer…


C’est amusant à quel point tout devient facile quand on a franchi le pas. On s’étonne alors du temps perdu et qu’on doit à rattraper. Et quand on est deux pour le faire, c’est encore plus facile. Ce qui semblait inaccessible ou peu probable devient l’évidence même.


Tout ça pour dire que la soirée et la nuit sont assez agitées, bien qu’empreintes d’un peu de retenue. Je ne sais pas s’il existe quelque part un catalogue qui répertorie toutes les positions qui existent dans un couple, mais je pense que nous avons feuilleté tous les deux une bonne partie de cet ouvrage.


Puis vient le repos mérité de deux corps alanguis et repus. Je comprends la félicité qu’il y a de s’endormir auprès de la femme qu’on aime et qu’on désire…




Réveil



Après l’endormissement, je reconnais aussi que se réveiller avec une femme dans le même lit que soi est un grand plaisir, surtout quand on a très envie de cette personne !



Elle proteste faiblement :



Curieusement, elle continue de me vouvoyer, je lui en demande la raison :



Je me contente de sourire, puis je me fais un plaisir de prouver ce qu’elle me demande, le tout entrecoupé par une petite collation pour reprendre des forces. Nous avons refait ce que nous avions fait la veille, mais avec plus d’aisance et assurément plus de perversité.


Sans aucune honte !


Soudain, en fin de matinée, un garde que je reconnais fait irruption au château.




Le complot



Nous retournons vers la Capitale au plus vite, ce qui n’empêche pas les bisous et les caresses en cours de route, voire plus. Le nouveau favori de ma mère semble avoir bien intrigué en coulisses. Pourtant, il sait ce qui peut arriver à ceux qui prennent trop leurs aises, Gontran de Massalieux l’a payé de sa tête, et ses complices ont été mis au secret.


Voyant le teint livide de mon frère et ses lèvres bleues, je soupçonne un empoisonnement. Par bonheur, aucun médecin n’a osé le saigner, ils savent tous que je n’apprécie pas du tout ce genre de remède, et que je peux être plus cruel que mon frère.


Je sais que mon frère a vomi plusieurs fois, ce qui est bon signe, une bonne partie du poison ayant été éventuellement expulsé de son corps, du moins, je l’espère. Je décide de rester auprès de lui, jour et nuit.



Je comprends vite que c’est plutôt moi qui possède la réalité du pouvoir. Les comploteurs n’ont pas réussi à faire bouger la garde rapprochée, qui attendait visiblement mon retour. En petit comité avec des fidèles, le capitaine Gaston de Courmornant m’explique tout ce qu’il sait. Après l’avoir entendu sans l’interrompre, je prends la parole :



Tous les visages autour de moi acquiescent. J’annonce calmement :



Droit dans mes bottes, je continue :



Un frisson parcourt l’assemblée. Je soupire :



Le capitaine intervient :



Silencieusement, je remercie le Destin d’avoir voulu que je m’isole avec Anne-Jeanne. J’espère que mon frère se rétablira, car, cyniquement, je n’ai pas envie de m’asseoir sur le trône. De plus, il y aurait une grosse probabilité que je doive épouser sa promise pour maintenir l’alliance entre nos deux pays.


Les deux mains sur la table massive, je m’adresse aux personnes présentes :



Je reste pensif quelques instants avant de dire :



Je me redresse de toute ma hauteur :



À peine quatre jours plus tard, tous les comploteurs ont été capturés, même ceux qui avaient fui le Royaume. Tant pis si nous avons quelques libertés avec le Droit coutumier. En attendant, mon frère se rétablit peu à peu, mais il n’est toujours pas tiré d’affaire. On m’a informé qu’une rechute est toujours possible, vu son corps affaibli. Je suis très souvent à son chevet en train de veiller sur lui, tout en donnant les directives qu’il faut pour le Royaume.


Mais chaque début de mes nuits est dévolu à Anne-Jeanne. Il me faut au moins cette privauté pour décompresser et reprendre du poil de la bête…




Oreille et oreiller



Comme Ponce Pilate, je me suis lavé les mains en confiant les comploteurs à des tribunaux tout à fait légaux. Comme souvent, les juges sont plus royalistes que le Roi. C’est tout juste si le crime de « régicide par la pensée » n’a pas été inventé dans la foulée, avec les supplices qui vont avec la peine encourue. Toujours est-il que diverses têtes sont tombées, cette fois-ci en public, devant un peuple en liesse, fort friand de réjouissances.



Quant à ma mère dont la participation non passive a été prouvée, elle est totalement isolée dans un obscur château, quasiment personne ne sait où elle réside. Beaucoup de personnes réclamaient sa tête, mais c’est délicat dans le cas d’une reine et d’une régente, sans oublier qu’elle est quand même notre mère.


Et les matricides ne sont pas en odeur de sainteté…


Mon frère a survécu, mais de justesse. Menant une vie calme et sereine, il s’est rétabli. Les préparatifs de son futur mariage sont en cours. J’attends avec impatience que son épouse accouche d’au moins un héritier, car je suis de plus en plus décidé à ne pas vouloir régner. La boucherie que j’ai dû mettre en place ne m’a guère plu, mais j’ai compris qu’il faut savoir sévir durement, mais parcimonieusement pour obtenir la tranquillité. On fait un exemple bien senti pour que les autres restent coi.



Comme le diraient certaines personnes, je vis dans le péché avec Anne-Jeanne. Officiellement, je ne puis me marier avant mon frère. Officieusement, je me contrefiche de ma situation maritale, du moment que ma mie soit toujours à mes côtés. Être prince a quand même quelques avantages, il n’y a pas grand monde pour venir me reprocher ouvertement mon concubinage.


À quelques rares exceptions, tous les Grands ont eu des maîtresses, j’accompagne le mouvement de fond amorcé depuis bien des siècles. Il y a peu de temps, je ne souhaitais pas que ma mie soit ma maîtresse, car j’estimais que ça dégraderait son rang. J’ai changé d’avis, car je la veux à moi, peu importe ce qu’on raconte à voix basse.


Quant à Anne-Jeanne, elle s’est bien accommodée de sa nouvelle situation, même si son statut n’est pas en odeur de sainteté auprès des prélats, dont la plupart sont des gros hypocrites, car certains ont plusieurs maîtresses et moult bambins. C’est ce que j’ai fait remarquer récemment à un cardinal qui commençait à faire trop d’insinuations. Depuis, ce dernier ne me reproche plus rien.


Avec mon frère qui est fort croyant et moi qui suis fort sceptique, nous faisons à deux une honnête moyenne.




Deux ans plus tard



Comme de coutume, chaque soir, je m’occupe de ma maîtresse adorée. J’ai constaté depuis le début que, si je lui procurais d’abord une jouissance, souvent par minette, alanguie, Anne-Jeanne devient beaucoup plus permissive. Bien sûr, je me fais un plaisir d’exploiter à fond ses bonnes dispositions.


Néanmoins, ce soir, alors que je suis déchaîné, elle proteste :



Toujours rivé dans son petit trou dans lequel j’adore me perdre, je lance :



Pour la position, elle a raison ; d’habitude c’est plutôt une posture canine que nous adoptons, avec ses diverses variantes. Quant à mon vit :



Anne-Jeanne sourit faiblement :



M’étant modéré, je coulisse délicatement en elle :



Je progresse doucement par à-coups en elle, plus qu’un gros pouce et toute ma verge sera totalement nichée en elle :



Je suis à présent complètement enfoui dans les profondeurs de son rectum :



Je reconnais que dans ce domaine des alcôves, plus je progresse, plus j’en veux :



Jambes toujours en l’air, elle minaude :



J’adore me détendre de la sorte avec ma maîtresse, surtout après une rude journée de labeur à régler les différentes affaires du Royaume !