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n° 22407Fiche technique9566 caractères9566
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Temps de lecture estimé : 7 mn
02/05/24
Résumé:  Trentenaire et récemment séparée, elle goûte son indépendance… mais pas n’importe comment.
Critères:  fh
Auteur : Carla.moore            Envoi mini-message
James

Je suis célibataire depuis quelques mois… Je goûte le plaisir de l’indépendance que mes années de couple avaient aboli. Voilà comment ça se passe.


Attablée dans une brasserie à deux arrondissements de chez moi, vêtue d’une robe courte et très sexy qui laisse entrevoir les attaches de mes bas par le porte-jarretelles. Des escarpins de dix centimètres, je suis en mode « félin en chasse ». Ma proie ? Un homme parmi tous ces gens présents. Je viens de repérer au comptoir ce gars, bien bâti qui, tout en discutant avec ses trois copains, me regarde l’air de rien depuis dix minutes. C’est une proie trop facile. Je lui souris. Il reprend la conversation avec ses potes.

Mais ses yeux se tournent vers moi de plus en plus souvent et ouvertement. Il a mordu à l’hameçon de mon décolleté. Je garde mon sourire et mes yeux sur lui. Il se lève du tabouret de bar, glisse un mot rapide à ses copains qui jettent tous un œil vers moi, il s’approche : il est ferré, lui qui se considère comme le prédateur.



Je vois une alliance : il est marié.



Il se lève et sort.


Je paie ma conso et attends de le voir entrer dans l’hôtel. Ça y est. Il a tourné la tête vers moi avant de franchir la porte.

C’est un beau mec, ce James ! Impeccable pour ce que j’en ai à faire. Ses copains qui sont toujours accoudés au bar me regardent goguenards !

J’attends vingt minutes. Il faut savoir se faire désirer… mettre un doute sur ma venue. Et si je m’étais moquée de lui ? En ce moment, il doit se demander si je ne me suis pas moquée de lui… Il doit réaliser que je ne connais pas le numéro de sa chambre. Prend-il l’initiative d’appeler la réception ?

Bon, j’y vais. Je m’approche du comptoir.



Leurs sourires en coin se sont arrêtés et leurs yeux sont ceux de gobies (comme on dit chez nous). Je sors en tortillant des fesses.

Désiré m’accueille tout sourire. Désiré c’est le réceptionniste de l’hôtel, cet hôtel où je me suis réfugiée quelques nuits lors de ma séparation. Nous avons sympathisé et nous sommes devenus assez complices. Il a été le témoin de quelques visites masculines à cette période et de mes 5 à 7 depuis.



Je monte. Je frappe. Je rentre. Il est sur le lit ouvert, une serviette de bain autour de la taille. Il a pris une douche, bon point pour lui, bon point pour nous ! Pour ce qui va suivre.

Il commence une discussion, je le coupe net :



Il s’est tu. Pour ce qui est du langage corporel, il a été parfait ! Une heure trente et une douche plus tard, Désiré me demande :



Rires complices.


Je rentre chez moi fatiguée et détendue.

Je suis contente de ma nouvelle vie et notamment cette façon d’assumer ma sexualité. Je sais que Désiré ne déclare pas la location de la chambre à son patron, il est content lui aussi de ma nouvelle vie… peut-être me prend-il pour une pute !


Quelques jours plus tard, je viens encore dans cette brasserie pour un moment de détente devant un thé. James est là (un hasard ?). Il est accoudé au zinc avec un de ses copains aux yeux de merlan frit (comme on dit dans une autre région maritime).

Dès qu’il me voit, il s’approche, laissant seul son alter ego :



Il lui fait signe de venir :



Le James, il est tout déboussolé, Thibault, lui, sourit.



James baisse les yeux. Thibault acquiesce, gêné !



La gêne est décuplée chez les deux dragueurs de bar.

Je continue :



Ils se regardent interrogatifs !



James répond :



Ils s’en vont tout excités et heureux !


Dix minutes après, je passe voir Désiré et laisse un mot à leur intention :


Pour James : je t’avais dit que ce serait du one-shoot.

Pour Thibault : ne crois pas que je suis une Marie-couche-toi-là. Ce soir j’avais pas envie ! Une autre fois peut-être…


C’est drôle, Désiré a l’air déçu ! Je rentre chez moi.



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Non ! C’est pas comme ça ma vie de célibataire ! Même si je suis gourmande de plaisirs et que je l’assume ! Même si j’en profite un maximum !

Non ! Messieurs ! Ça, c’est de la fiction de mecs qui croient que les femmes seules à la trentaine sont des fruits mûrs et qu’ils n’ont qu’à tendre leur sourire et leurs bras pour les cueillir avec leur queue.


Voilà comment ça s’est passé :


Ce gars me regarde, l’air de rien, depuis dix minutes. Il pense que je suis une proie facile. Il me sourit. Il reprend la conversation avec ses potes et me voilà la cible de leurs regards.

Ma soirée est libre et je ne refuserais pas un moment complice et romantique. Mais ce que j’ai en face ne préfigure aucun romantisme ni aucune poésie ! J’imagine ce qu’il a dû leur dire, quelque chose comme :

« Les mecs j’ai une touche ! regardez la nana là-bas comme elle est bonne ! Vous allez voir, je vais me la faire ! Vous me couvrez auprès de ma femme ! »

Je garde mon sourire et mes yeux sur lui. Il se lève de son tabouret haut et s’approche, sûr de lui, son verre de bière à la main.



Il insiste encore un instant, pour couper court, je regarde son groupe accoudé au comptoir et qui nous observe. L’un d’eux semble plus réservé, son regard fuyant montre que la situation le met mal à l’aise, je coupe alors les arguments machos dont mon dragueur m’assène. Et désigne du doigt le timide :



Il s’en retourne sous les sourires des autres, leur parle et commande une tournée pour le groupe. J’avais raison, j’étais en plus l’enjeu d’un pari. Le blondinet n’a eu aucune réaction, apparemment, il n’a pas fait la commission. J’appelle le serveur et lui demande de l’inviter à ma table.

Tout rouge, celui-ci vient jusqu’à moi.



Il hésite. Je rajoute :



Il les regarde puis se tourne vers moi :






Nous venons de voir un film formidable sur la condition de la femme après la Seconde Guerre Mondiale : « Il reste encore demain »

Nous sommes bouleversés. Nous restons sur le trottoir pour en discuter quand je propose de continuer autour d’une table. C’est ainsi que nous mangeons des pâtes carbonara et un tiramisu maison d’une rare qualité.

Mon interlocuteur est intelligent, cultivé et sait manier l’humour. Il m’a séduite. Au cours de ce repas, il montre avec délicatesse qu’il n’est pas insensible à ma personne. Je lui propose de prendre un dernier verre.

Désiré nous donne une chambre.



Il nous apporte quelques instants plus tard les verres commandés.

Doux, respectueux, puissant, il a su me donner du plaisir (et je pense en prendre) jusqu’au bout de la nuit.

Je suis célibataire depuis quelques mois… je goûte le plaisir de l’indépendance que mes années de couple avaient aboli. Mais je me respecte et aime que mes relations aussi.