n° 22411 | Fiche technique | 10711 caractères | 10711 1826 Temps de lecture estimé : 8 mn |
07/05/24 |
Présentation: Je souhaitais donner une suite au texte 22406 de Landeline-Rose Redinger « This is the end » que j’ai particulièrement apprécié et prendre le prétexte d’une sorte de « droit de réponse » de son partenaire Alban suite à cette singulière rupture… | ||||
Résumé: Tant que tu ne vides pas ton âme de tout ce qui te tourmente, tu ne pourras jamais la remplir de tout ce qui te rend heureux(se). Antoine de Saint-Exupéry | ||||
Critères: fh grp couple extracon extraoffre voiture gangbang -lettres | ||||
Auteur : Monsieur Le Baron Envoi mini-message |
Landeline Ma Chérie (et je sais combien tu détestes ça que je t’appelle « Ma Chérie »),
Quand tu trouveras cette lettre de retour d’Amsterdam, j’aimerais que tu ne la déchires pas tout de suite, mais que tu ailles jusqu’au bout, que mes mots puissent attiser ta curiosité comme j’ai pu me délecter de ta petite surprise jusqu’à son dernier instant : quelle apothéose ma chérie ! La vie est courte et le désir sans fin, n’est-ce pas ?
Je serai bref et je t’épargnerai donc les gnagnagna, les flash-backs mielleux et les regrets éternels. Sache que je garderai gravé à jamais le souvenir ému de notre première rencontre dans la réserve de cette galerie d’art ou tu m’as religieusement sucé agenouillée en cuissardes, me gobant ma grosse queue tout en me soutenant du regard, sans même que l’on ait pu échanger deux mots ensemble et je ressens encore l’empreinte de ta langue sur mon sexe comme une belle promesse, comme l’écho d’un grand plongeon sur les pentes vertigineuses du plaisir avec toi. Ton visage baptisé de mon sperme dégoulinant, cette première fois était un joli préambule.
Ensuite, je ne sais pas ce qui t’a retenu chez moi : mon nom, mon fric, ma queue ? Moi, Alban, le « fils de », bien né, à l’éducation stricte, au carnet d’adresse long comme le bras, des relations qui vont du gratin politique à la crème de la crème du CAC 40, une fortune familiale, une ex-femme, des enfants, bref, l’illustration caricaturale d’une certaine image de la bourgeoisie française. Cette vie comme un long fleuve tranquille, lisse, propre et sans accroc, c’est tout ce que tu abhorres et qui te débecte au fond. Toi, ce que tu aimes, c’est la théorie du chaos, ce petit grain de sable, qui vient dérégler tout l’ordre établi, c’est souffler sur les braises pour provoquer le point de rupture dans les regards masculins, c’est trouver le bon point d’ignition pour déclencher une bonne baise.
J’ai bien vite compris que tu ne rentrerais jamais dans le moule Landeline, que tu ne serais jamais ni à moi, ni la femme d’un seul homme, mais plutôt cette femme caméléon aux mille et une (en)vies, qui se complait dans la luxure, la débauche et le sperme comme d’une fontaine de jouvence, qui se repaît du désir masculin comme une mante religieuse et qui régénère son « mojo » de ses aventures lubriques et débridées. Une femme, une chienne, une belle salope comme toi, c’est une amazone indomptable et insaisissable, une véritable femelle Alpha croqueuse d’hommes qu’il faut toujours alimenter et stimuler pour rassasier sa quête ultime de plaisir, sa soif d’orgasmes absolus : Citius, Altius, Fortius…
C’est là que je te dois quelques explications.
Aussi insipide et convenu que je puisse te paraître, moi aussi j’ai mes zones d’ombre, ce côté sombre et infernal, cette partie immergée de l’iceberg comme un dédale inextricable de perversités et de sadismes : on a tous ses petits secrets, n’est-ce pas ma chérie ?
Oui Landeline, je suis un grand joueur et j’avoue que j’ai aimé jouer avec toi : Tu as été ma petite poupée Vaudou lubrique que l’on pique de petites aiguilles, j’ai adoré jouer avec le feu, à forcer le destin pour provoquer en toi ces pulsions sexuelles inavouables, à mettre en travers de ta route tous ces hommes comme autant d’allumettes prêtes à t’enflammer et je me suis amusé comme un fou à t’offrir ces moments de plaisir, à concrétiser tes fantasmes les plus absolus comme un bon génie qui saurait exaucer tes vœux les plus inavouables. L’enfer de tes désirs, comme le nirvana de mon climax et surtout te voir succomber à la tentation ont été pour moi un pur délice dont j’ai aimé me délecter jusqu’à la lie.
Crois-tu que toutes ces rencontres étaient toutes impromptues ? Crois-tu que tous ces fantasmes, tous ces scénarios étaient le seul fruit de tes pulsions et de tes envies ? Crois-tu vraiment que je n’ai jamais été voyeur de tes absences, quand tu te faisais tringler par ces routiers sur un parking ou bien souiller de sperme dans tes innombrables séances de « dogging » ? Crois-tu que lors de nos déplacements, ces aires d’autoroute où tu te faisais défoncer par des « inconnus », ces lieux de week-end aient été choisis totalement au hasard ? Crois-tu que tous ces « bukkake », toutes ces partouzes, toute cette débauche soient l’unique fruit du destin ?
Réfléchis un peu Landeline ! Ton manque de discernement m’attriste. Ton manque de subtilité m’atterre.
Je n’ai pas la présomption de les avoir tous organisés et millimétrés, mais comme on donne un petit coup pour impulser le balancier d’un pendule, je suis fier d’avoir enclenché le mouvement pour beaucoup d’entre eux : ton désir et ton imagination ont fait le reste et ils ont continué à alimenter ce tic-tac perpétuel des corps qui s’entrechoquent dans lequel tu te ressens si heureuse et si vivante… J’avoue avoir pris un plaisir immense à cogiter, à concocter des scénarios, à provoquer le fil du destin, pour voir comment l’électron libre que tu es irait transformer ces fantasmes en réalité, parfois même au-delà de mes espérances…
Comme un cheval à qui l’on desserre la bride, tu es partie au galop dans tes délires, ne te cachant même plus de tes absences au cœur de la nuit, laissant effrontément tes dessous imbibés de sperme dans le linge sale, je me souviens même d’un matin, mon sperme encore frais à la commissure de tes lèvres d’une petite pipe rapidement expédiée et tes Louboutin aux pieds, où tu t’es sauvée sous un prétexte futile pour ne réapparaître qu’à la nuit tombée, débraillée, en sueur, ivre de sexe, te ruant sous la douche en prétextant avoir eu « un contretemps ».
Un contretemps… Tu me fais rire Landeline.
Crois-tu vraiment que j’ai pu être dupe ? Au contraire, plus tu te vautrais dans la débauche et la luxure et plus j’y trouvais mon plaisir, comme un épouvantable « JIGSAW » candauliste, à innover et à me surpasser pour inventer les plus jouissives des tortures, pour te faire subir les derniers outrages. Si tu savais combien j’ai pu m’investir pour t’offrir ces climax absolus, ces apothéoses sublimes, ces « big bang » de plaisir que l’on recherche à l’infini et qui nous mène tous jusqu’à la « petite mort ».
Puis est arrivé ce moment de trop-plein, dans ce feu d’artifice où chaque petite étincelle provoquée conduit inexorablement à la même explosion finale et où l’on finit par se lasser du spectacle. Le jeu n’est plus le fruit du hasard, mais devient un copié-collé dont on connaît l’issue inexorable, comme ces scénarios salaces des films X des années soixante-dix où la visite du plombier, la secrétaire aguicheuse comme le petit déjeuner servi par la soubrette ne sont plus que futiles prétextes à des culbutes plus ou moins réussies mais dont l’issue ne laisse aucune autre échappatoire qu’une jouissance en règle : quelques jets de foutre chaud sur un visage, des seins, des fesses…
Plus les jours passaient, plus j’agrémentais en cachette ton quotidien de scénarios pornos, plus je cultivais mon personnage BCBG et propre sur lui par contraste pour que tu ne te doutes de rien et plus tes colères froides et tes regards noirs me poussaient à te haïr. Tes Converses, ton jogging, tes manières, même ce petit sparadrap que tu avais un jour mis sur ton orteil, tout ce petit côté rangé de Dr Jekyll m’insupportait : ils étaient comme autant d’affronts à la débauche digne d’un Mr Hyde, à cette Catwoman en résille, en talons hauts et au maquillage outrancier avec qui je prenais plaisir à jouer et que j’aimais avant tout imaginer se faire défoncer comme une pute.
Alors je me suis souvenu de ce film « La Grande Bouffe » et de son pendant pornographique « Mes Nuits Avec… Alice, Pénélope, Arnold, Maud Et Richard » ou le but avoué était d’en finir une bonne fois pour toutes, vivre l’apogée d’une mise à mort dans une orgie pantagruélique de sexe. J’avais particulièrement adoré cette scène où l’actrice baise littéralement « à mort » avec des éboueurs et j’ai eu envie de te faire vivre cette scène comme le point final de notre relation.
Le piano n’était donc qu’un prétexte à t’offrir sur un plateau quelques livreurs qui n’attendaient que ça, de fourrer de la belle bourgeoise comme toi. Leur demander ce service a été d’une simplicité déconcertante et je savais qu’inéluctablement, tu mordrais à l’hameçon pour te donner l’occasion d’un final grandiloquent à notre relation, comme l’apothéose triomphale d’un show à Las Vegas. Tu es si prévisible que je n’ai même pas été surpris quand tu as acheté ton caméscope en cachette.
Le jour J, je t’ai suivie comme ton ombre dans l’accomplissement de cette belle surprise, ne voulant pas perdre une miette du spectacle que tu comptais m’offrir, te reluquer dans ton obscénité, comme l’arroseur arrosé (si tu me permets cette petite métaphore qui te va si bien). Quand tu es arrivée, j’étais déjà dans cette petite clairière pour vivre en live les reliefs de ta débauche. J’avais bien briefé, bien chauffé Pedro et ses copains pour qu’ils soient à point pour te saisir ma chérie.
Tu m’as alors offert un spectacle à la fois grandiose et grotesque, te regarder te donner à ces zombies de queues sur pattes, surjouant chaque séquence avec l’application d’une actrice porno débutante, comme si tu mettais tout ton cœur à l’ouvrage dans cette apothéose sexuelle, en espérant faire le solde de tout compte de notre relation avec cette vidéo, c’était si beau et si pathétique à la fois.
Te voir ainsi te faire prendre sans ménagement, à foutre toute ta rage et prendre ton plaisir dans une telle fange de médiocrité comme l’unique héroïne de cette orgie sordide et dégoulinante de sperme me donnait la nausée. Les coups de ceinture que j’avais suggérés à Pedro n’étaient que le juste prix à payer pour en finir définitivement toi et moi. La boucle était bouclée. Comme un exorcisme accompli, le jouet cassé, désarticulé, maculé de foutre avait vécu sa petite mort et je savais que désormais, tout serait inéluctablement fini entre nous.
J’ai attendu que Pedro et ses potes soient partis et comme ton ange gardien infernal, je suis alors venu vers toi pour déposer ton manteau sur ton corps martyrisé. Je me suis assis pour te contempler, t’admirer dans l’éclat de la lune, sereine et apaisée. Je suis resté là dans l’acmé sourde de la nuit, à veiller près de toi, comme une ombre protectrice, jusqu’au moment où tu as repris conscience et je me suis alors évanoui avec les premières lueurs du petit matin.
Voilà Landeline, tu sais tout maintenant.
À l’heure où tu me liras, je serai bien loin, insaisissable, comme un éther fantomatique, errant comme une âme en peine à la quête d’une nouvelle proie à dévergonder, d’un nouveau corps à tourmenter, d’un nouvel être à pervertir. Tel est mon destin.
Je te souhaite bien du plaisir Landeline.
This is the end…
Alban.