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Temps de lecture estimé : 18 mn
18/05/24
Résumé:  Elle avait tellement à raconter de cette soirée au club sauna ! C’est dans une lettre à son amie Constance que Caroline se livre sans tabous.
Critères:  fh fhh sauna amour voir miroir caresses fellation pénétratio fsodo jeu
Auteur : Aventurine      Envoi mini-message

Série : Une vraie gamine dévergondée

Chapitre 01 / 02
Chère Constance

Chère Constance,


Si tu savais comme j’ai pensé à toi hier en arpentant les rues de la ville avec Olivier. Rappelle-toi quand je t’ai dit vouloir me coucher tôt pour une fois, afin d’être en forme avant notre sortie au club Le Mississippi. Tu m’as gentiment qualifiée de « vraie gamine dévergondée ». Sur le moment, je me suis demandé si tu plaisantais réellement : à bien y réfléchir, il y a sans doute dans tes mots une belle part de vérité. Je sais que cette sortie en club ne t’aurait pas tentée mais que tu meurs d’envie que je te raconte tout par le menu.


En arrivant sur les lieux avec mon Olivier chéri, je suis dans mes petits souliers. Je ne les garde pas longtemps, pas plus que mes bas et ma tenue sexy, d’ailleurs. Dommage que l’on doive se déshabiller dès son arrivée, dans ce club sauna. Je me suis sentie tellement plus belle enroulée dans le paréo fleuri que l’on m’a remis à l’accueil ! J’avais l’impression de porter les rideaux de chez Mémé Odile.


Comme le propriétaire du club nous propose une petite visite, nous le suivons docilement. De salles de repos en coins câlins, il nous guide dans un dédale de couloirs plongés dans une semi-obscurité quelque peu inquiétante. Certains espaces se trouvent plongés dans une nuit totale. Dès lors, toute la soirée je me suis effrayée à imaginer ce qui pourrait se passer si d’aventure je m’y risquais seule. Ce soir-là, la gamine que je suis a renoué avec une certaine peur du noir, tout en la défiant.


Le propriétaire, un homme chauve et rondouillard, s’arrête soudain devant une pièce sans porte, dont l’ouverture est masquée par un rideau de perles. À cause de son cheveu sur la langue assez prononcé, je dois tendre l’oreille pour comprendre ses explications :



Puis, après un bref regard en direction d’Olivier, il s’adresse à moi :



Sans plus de précisions, nous poursuivons la visite. Pourtant, en mon for intérieur je meurs d’envie de franchir ce rideau et d’entrer dans la tanière obscure, sans oser l’avouer à Olivier. C’est donc là que j’entraîne ce dernier un peu plus tard dans la soirée. Sa main serrée dans la mienne, j’hésite sur le chemin à prendre pour retrouver l’endroit. Oui Constance, tu connais mon légendaire sens de l’orientation ! Olivier ne comprend mon intention que lorsque je fais danser du bout des doigts les guirlandes de perles irisées.



Son regard est inquiet et il serre ma main un peu plus fort dans la sienne. De l’intérieur de la pièce, aucun son ne nous parvient.



Enfant, je n’entrais pas de plein gré dans la cave sombre de Mémé Odile. Enfant, on n’a pas forcément envie de revivre ce cauchemar glaçant dans lequel on court à perdre haleine pour échapper au loup des bois. L’enfant qui dort en moi me prévient donc d’un ton affolé : « Fais comme tu le sens, mais tu risques d’avoir des surprises, là-dedans ! »


Ah non, au temps pour moi, ce n’était pas ma voix d’enfant mais celle d’Olivier ! Je me garde bien de protester, car au fond de moi, je sais qu’il a raison : aujourd’hui ce jeu sera peut-être un peu trop poussé pour moi.

Main dans la main nous poursuivons donc nos déambulations, jusqu’à un coin obscur où se trouve une porte grande ouverte.



Je le dévisage sans trahir l’amusement que m’inspire son sérieux. Je sais pertinemment qu’au fond de lui, l’excitation et l’impatience dominent. Pourtant, il n’en laisse pas voir grand-chose en dehors d’esquisses de sourires coquins. Un autre guide touristique apparaît alors près de nous en la personne d’un jeune homme brun surnaturellement bronzé.



Nous accueillons l’information avec des yeux ronds. Sans doute l’inconnu attend-il que je réponde : « Merci pour la proposition, si vous voulez bien nous y amener pour que vous me baisiez conjointement avec mon partenaire… » Cependant, je ne le fais pas et me contente de répliquer poliment :



L’homme s’éloigne alors sans insister, avec un dernier regard de morfale sur mes seins partiellement dévoilés sous mon paréo-rideau.


À nouveau seuls, nous pénétrons dans la petite pièce sombre située face à nous.



Précédent Olivier, je regarde la cloison de bois blanc, qui présente en son milieu un intervalle d’une bonne vingtaine de centimètres. L’espace béant, sur toute la longueur du mur, s’ouvre sur le noir total. Au-delà, on n’y voit goutte et l’on ne peut qu’imaginer celles qui perlent sur des glands gonflés, sournoisement tapis dans l’obscurité. Je m’attendais à trouver ici un mur coloré joliment percé d’ouvertures circulaires, dans un décor aux lumières tamisées. Je découvre un cagibi dans lequel, si je m’agenouille, je risque de voir surgir deux mains inconnues qui me saisiront la tête pour me baiser la bouche avec une queue de monstre. Oui, j’exagère un peu. Enfin peut-être. Olivier éclaire un peu l’endroit à la lueur bleutée de sa montre connectée.



C’est bien ce que je pensais. Même le guide touristique qui habite le corps d’Olivier est du même avis que moi.

Pourtant, je ne me laisse pas démonter par le cadre peu engageant. Le glory hole, Olivier m’en a parlé plus d’une fois. Le concept est devenu un fantasme pour lui, un objet de curiosité pour moi. Sucer un sexe inconnu sans visage ? Mouais. Risquer dans la manœuvre une certaine brutalité, que je crains même si j’adore cette manière de donner du plaisir ? Re-mouais. Mais tenter l’expérience avec Olivier qui me regarderait, et sentir que cela l’excite ? Mmmm.



C’est alors qu’Olivier referme la porte derrière nous, nous plongeant dans la pénombre. L’espace n’est suffisant que pour deux personnes debout, trois en se serrant un peu. Autour de nous, seuls nous parviennent quelques cris de femmes et des éclats de voix lointains. La cloison ouverte me fait subitement penser à ces sites d’ornithologie équipés de parois derrière lesquelles on se poste, armé de jumelles et à l’affût du moindre volatile. Ici, cependant, le petit oiseau ne va pas se contenter de passer furtivement devant moi ! La situation m’impressionne un peu, mais elle m’amuse avant tout. Je me blottis contre Olivier qui me rassure en me caressant le dos. À cet instant, nous sommes tels deux gamins surexcités et gloussants qui préparent un mauvais coup. Serrés l’un contre l’autre, nous guettons, tendons l’oreille. De temps à autre, Olivier éclaire la pièce avec sa montre. Les moyens du bord.


Enfin, un léger bruit. Comme un bruissement d’ailes.



Nos yeux sont rivés sur l’ouverture. Puis le spécimen surgit, la tête fièrement levée, le corps trapu et de belle taille. Je pose une main sur ma bouche pour contenir mon hilarité et jette un œil à Olivier sans bien discerner son expression. Alors, sans un mot et le plus lentement possible, j’approche ma main de l’oiseau. Il ne faudrait pas l’effaroucher. Loin de là, lorsque mes doigts l’effleurent et se referment sur son corps, il avance vers moi. Je caresse son corps, sa tête rougeoyante, délicatement puis plus vivement. Aucun son ne me parvient de l’autre côté de la cloison.


À côté de moi, Olivier semble avoir cessé de respirer. De temps à autre il m’éclaire et ne perd pas une miette de la scène. À la faveur de la lueur bleue, j’aperçois son sexe pleinement déployé à proximité de ma hanche. Dès lors, j’attrape l’oiseau qui m’est le plus familier pour le caresser lui aussi. Jubilation d’avoir ainsi deux proies captives dans chacune de mes mains ! Je t’imagine sourire en me lisant, Constance, je poursuis mon récit, dans ce cas ! Mon oiseau inconnu se laisse faire docilement mais n’émet toujours aucun bruit, ni plainte ni son de bien-être. J’entreprends donc de l’habiller de latex. Je parle à l’oiseau pour lui proposer un long baiser, mais il ne me répond pas… Est-il sauvage à ce point, malgré son extrême docilité ? Ou bien préférerait-il la poigne d’une main virile à la finesse de mes doigts ?


Je suis à genoux dans le cagibi lugubre mais l’excitation surpasse la conscience de mon environnement. Avant d’y pénétrer, je ne me sentais pourtant pas assez audacieuse pour oser lécher, puis gober un sexe inconnu. Le contact de ma bouche et du latex n’est pas des plus plaisants mais je suce ce membre bien raide avec application. Ma langue virevolte autour du gland, mes lèvres jouent sur toute la longueur de cette queue et mes doigts flattent sa base, en passant de temps à autre sur les parties intimes.


Une main surgit de l’obscurité et tâtonne. Elle passe sur ma joue, puis effleure l’un de mes seins. Dommage, Olivier la repère et sermonne l’entreprenant :



La main droite disparaît mais la gauche surgit juste après, cherchant mon sein droit. Le sournois, il n’a pas demandé la permission de me toucher, il n’écoute pas les remontrances et en plus il cherche à se faufiler en douce du côté où il ne sera pas repéré. Pourquoi me suis-je laissé toucher de la sorte, me diras-tu ? Tout simplement parce qu’à cet instant, rien ne me déplaisait, si ce n’est l’absence d’un « Est-ce que je peux… ? ».


Malgré mes efforts, ma proie demeure toujours étrangement silencieuse au bout de plusieurs minutes. Je manque même de douter de mes compétences en matière de caresses buccales, tant l’opération ne suscite pas de réaction audible. L’envie me tenaille de lâcher le sexe bandé pour m’exclamer : « Alors, c’est bon oui ou non ?? ». Cependant, je ne le fais pas. Restons polies et respectueuses, n’est-ce pas ?


Ce silence m’ennuie, mais j’occupe mon autre main en masturbant Olivier simultanément. Contrairement à mon partenaire de l’instant, mon homme soupire son plaisir, me caresse tendrement l’épaule et cherche mon regard lorsque je lève la tête vers lui.



Avec jubilation, je le prends en bouche et le laisse se répandre entre mes lèvres, comme j’aime le faire avec lui.

Puis à regret, je rends sa liberté à cet autre spécimen, que je n’ai pas réussi à apprivoiser. Quel échec dans mon parcours de suceuse accomplie ! Oui LOL, Constance, bien sûr que je plaisante… Pour ce qui est de l’ampleur de l’échec, du moins !


Comme pour dissiper ma relative frustration, Olivier m’entraîne contre le mur pour m’embrasser langoureusement et dorlote mes seins dans chacune de ses paumes. Je me laisse aller et, à son contact, mon bas-ventre ne tarde pas à s’enflammer, comme toujours. Tu connais comme moi l’effet électrisant de cette chaleur qui irradie dans tout ton corps, du contact d’un sexe durcissant contre ta cuisse, de baisers à la fois délicats et passionnés. À cet instant, je sens la présence de quelqu’un à proximité : un homme nu est apparu au coin du couloir puis, s’arrêtant à quelques mètres de nous, saisit son sexe dressé entre ses doigts. Toujours sous les baisers d’Olivier, je me mets pourtant à observer l’inconnu à la dérobée. L’homme est grand, un colosse barbu dont le dard paraît tout aussi colossal dans sa main virile qui le masturbe lentement. Ses yeux noirs me fixent intensément et par moments j’accroche son regard en ondulant sous les caresses d’Olivier. Ce dernier s’aperçoit soudain de ce petit manège et interrompt nos baisers. Le colosse fait quelques pas dans notre direction, le sexe toujours au creux de sa paume. Sans commenter la situation, Olivier me propose, sur un ton qui se veut désinvolte :



J’acquiesce sans piper mot.


D’un pas décidé nous marchons, ou plutôt nous trottinons, vers l’espace humide. Je suis Olivier de très près, car le colosse est littéralement sur mes talons. Sans le regarder, je sais que je ne suis alors qu’une proie dont l’homme fixe la croupe à peine dissimulée sous mon paréo, et dont il flaire le parfum, les babines luisantes de bave. Essentiellement oppressante sur le moment, cette chasse m’a également paru étonnamment grisante, à chaque fois qu’un ou plusieurs hommes accompagnaient étroitement nos déplacements.


Arrivés sous les douches, nous peinons à entrer sous le jet d’eau à peine tiède. Deux hommes m’entourent et je capte leurs regards sur mes fesses et mes tétons raidis par l’eau froide et l’excitation. Un peu en retrait contre un pilier, le propriétaire des lieux surveille les baigneurs ou les mate, je ne saurais dire. Pour justifier sa présence, il tend parfois une serviette propre à l’un ou l’autre. Je me rince, puis me rince l’œil, moi aussi. En souhaitant ardemment que jamais ne vienne ce moment qui rend ordinaire à nos yeux la nudité, dans un lieu où elle est censée être attraction et excitation. Olivier et mon colosse disparaissent sous les douches situées de l’autre côté d’un pilier, puis me devancent dans le jacuzzi.


Il est de ces endroits où l’on entre sans vouloir se faire remarquer et en sachant pourtant pertinemment que toutes les paires d’yeux sont rivées sur vous. La salle de cinéma, la réunion à laquelle on arrive en retard… C’est avec ce sentiment que je m’immerge dans le jacuzzi, descendant chaque marche avec précaution, la main sur la rampe. Dans le bassin il n’y a que des hommes dont je feins d’ignorer les regards tantôt discrets, tantôt insistants. Ne te méprends pas, Constance, je ne pense pas m’être sentie seulement gênée. Au jeu de l’exhibition, je me suis laissée prendre. Tout sourire, je me blottis dans l’eau bouillonnante près d’Olivier, caressée par les bulles. Ainsi, nous sommes restés un peu dans notre bulle à nous, plutôt sages mais enlacés.


À quelques brasses de nous, le colosse immergé se détend. À deux reprises, je croise son regard pénétrant que j’accueille avec un léger sourire. Mon esprit bouillonne autant que le bain qui nous enveloppe et, tournant alors le dos à l’inconnu, je me mets à caresser et à embrasser Olivier plus intimement. Juste après, j’entends la voix du colosse retentir derrière moi.



Olivier lui adresse un signe de tête négatif. Tu sais, chère Constance, que mon homme est capable de me laisser aux mains d’un quasi-inconnu pour une levrette endiablée, pendant qu’il caresse le corps offert de l’épouse allongée juste à côté. Je t’ai raconté la confiance qui règne entre nous et la liberté qu’il me laisse au fil de nos expériences libertines. Dès lors, je ne lui en ai pas voulu de refuser que le colosse se joigne à nos caresses, malgré la tentation qui était mienne à ce moment-là. En t’écrivant ces lignes, je me rappelle surtout combien j’ai vexé Olivier en lui disant un jour qu’il était un amant possessif. Malgré les apparences, ce n’est pas un qualificatif qui lui correspond. Ce soir-là il souhaitait seulement que notre bulle nous reste réservée. Après cet épisode, nous ne sommes pas restés longtemps à savourer les caresses de l’eau et celles, furtives et subtilement osées, de nos mains sous l’eau chaude. À cause de l’insistance de cet inconnu, me diras-tu ? Perdu ! À cause du doux contact entre ma jambe et un OLI (Objet de LaTeX Identifié) flottant au gré des remous. Que veux-tu, le charme d’un moment peut être brisé par quelques détails insignifiants…


Après une énième douche, nous passons en trombe mais sans but précis devant une porte béante. Je vois l’objet. Une balançoire ! Je tourne la tête assez vivement dans sa direction, puis je m’arrête net dans le couloir. Olivier s’est arrêté en même temps que moi et guette ma réaction. Le mode guide touristique est off, semble-t-il, car il demeure muet. Nos yeux se croisent et j’imagine que les miens pétillent tels ceux d’une gamine, trahissant cette envie : « Je veux monter dessus ». Olivier me saisit alors par la taille et m’entraîne rapidement à l’intérieur de la pièce dans le but de semer les deux hommes qui nous talonnent. Alors qu’Olivier s’apprête à refermer la porte derrière nous, j’entends une voix grave lui demander :



Pendant ce bref échange, Olivier ne s’arrête pas dans son mouvement mais la main de l’homme s’agrippe au battant, cherchant à pousser la porte malgré tout. Dans l’interstice j’aperçois un fragment de visage avant qu’Olivier ne lui ferme la porte au nez avec un soupir agacé.


La pièce est sobrement décorée dans les tons ocre et un miroir occupe une grande partie de l’un des murs. En son centre trône le sling de cuir noir. Je préfère le nommer balançoire, car mon attrait pour l’objet n’est vraiment lié qu’à l’envie de jouer qu’il m’inspire depuis quelque temps déjà. Une fois la porte close, je songe qu’il serait follement amusant d’échafauder pour nous deux un scénario qui se trouverait en adéquation avec le décor. Cependant, que faire sans lingerie ni accessoires coquins ? Que pouvions-nous imaginer dans cette pièce un peu glauque, tous deux nus comme des vers, sans même une petite cravache à disposition pour chatouiller ou taquiner ? Visiblement heureux de m’avoir à nouveau toute à lui, Olivier m’enlace et m’embrasse, avant de murmurer :



Je ne me fais pas prier, même si l’instabilité apparente de la nacelle me fait redouter quelque acrobatie ridicule, à l’instar des chutes de bêtisiers vidéo mettant en scène des hamacs rebelles. Je m’assieds sur le bord du cuir avec un sourire empreint d’un soupçon de nervosité. Lorsque je passe mes pieds dans les étriers avec l’aide d’Olivier, l’image du cabinet gynécologique s’impose à moi l’espace d’un instant. Puis je me détends enfin. Installée plutôt confortablement, je me laisse bercer doucement et perçois le léger cliquetis des chaînes. Ce n’est que lorsque je pose les yeux sur Olivier que l’excitation m’emplit à nouveau. L’une de ses mains saisit une chaîne tandis que l’autre voyage sur mes seins, explore mon corps sans se hâter, même s’il le connaît par cœur. Frémissante, je contemple son torse modelé et ne peux m’empêcher de le trouver beau, malgré ma position de proie consentante. Je devine le désir qui monte en lui inexorablement et qu’il savoure en prenant ainsi tout son temps. J’imagine son érection triomphante impossible à distinguer de ma place. Submergée par le désir, je ne pense pas alors à la présence du miroir.


Subitement, Olivier descend entre mes jambes et pose ses lèvres sur mon mont de Vénus. Sa bouche embrasse mon sexe avant d’y glisser une langue insolente. Je me cambre à ce contact humide dans un cliquètement de chaînes. J’entends les halètements de mon homme et je sens qu’il va me prendre fougueusement. Face à moi, la poignée de la porte s’agite, comme mue par un fantôme énervé. Au-dehors, j’entends les voix des aspirants voyeurs. Cela va peut-être te surprendre, mais la situation m’excite au plus haut point : j’ai envie d’être pénétrée car je ne peux pas bouger, à peine atteindre les cheveux d’Olivier pour les caresser. Comme s’il avait lu dans mes pensées, Olivier délaisse mon petit bouton et se redresse. Les yeux rivés aux miens, il me pénètre doucement mais profondément. Je savoure ce moment grisant où son sexe m’habite, puis cherche son rythme au creux de moi. Au bout de quelques va-et-vient, je sens le léger mouvement de balancier devenir plus régulier. Les coups de reins de mon homme semblent inhabituellement aisés et mon bassin vient passivement à la rencontre du sien, porté par son support de cuir. Mes doigts enserrent les chaînes qui m’entourent, le mouvement prend de l’ampleur. Ça y est, je m’envole sur ma balançoire ! Olivier joue lui aussi, à me faire languir. Tantôt il pose ses mains sur mes cuisses et attire doucement mon bassin à lui pour freiner le mouvement du sling. Tantôt il s’agite plus vivement entre mes compas, s’agrippant aux chaînes et déviant parfois le balancier parfait de notre engin de plaisir.


Je suis tenaillée par l’envie de jouir, mon corps sue son plaisir et ma voix… Je t’ai dit, un jour, que je ne suis pas discrète dans ces moments-là ! Cependant, de l’autre côté de la cloison, d’autres cordes vocales ont également perdu la tête, alors je me laisse gémir, sans frein. À ma grande surprise, d’autres envies m’envahissent bientôt, mais je n’ose pas les formuler immédiatement pour ne pas couper Olivier dans son élan. Sur ma balançoire il me manque ses mains claquant sèchement sur mon fessier, il me manque ses doigts ou un jouet se glissant dans mon sillon. Surtout, pendant qu’il me prend ainsi je voudrais qu’il glisse son sexe au creux de mes fesses.


Avant d’arriver au club, je lui ai dit que non, je n’aurais sans doute pas envie de me livrer au sexe anal ici, dans un lieu public : d’ordinaire, j’aime réserver cette pratique à l’intimité et au confort d’une chambre, à la sécurité d’une position qui n’effraie pas mon anus à la seule pensée de la sodomie. Enfin, tu vois ce que je veux dire… Néanmoins, dans le feu de l’action cela n’empêche pas mon regard de se poser à plusieurs reprises sur les contenants fixés au mur. L’un d’eux porte le libellé « Prés », sur l’autre on peut y lire « Gel lub ».



Olivier, en sueur, ralentit le mouvement avant de haleter :



Je souris avant de répondre un peu timidement :



Il me répond avec un brin de surprise et je sais à son expression familière qu’il voudrait lancer une remarque visant à me faire rire. Tu connais peu ce côté-là d’Olivier, mais je t’assure qu’il a beaucoup d’humour. Le rire entre nous est souvent aussi fort que nos étreintes. En reprenant mon souffle, je le regarde tendre le bras vers l’urne de préservatifs généreusement lubrifiés. De la pièce attenante, des claquements ressemblant à des fessées répétées nous parviennent.



Cette fois, je ne peux m’empêcher de rire mais à cet instant crucial, l’excitation ne tarde pas à reprendre le dessus.

Je contemple le visage tendu de mon homme qui, avec une assurance mêlée de douceur, investit mon sillon. Mes yeux se ferment et j’expire, pendant ces quelques secondes où j’ignore toujours pourquoi je lui ai demandé cela. Progressivement, le plaisir s’élève à nouveau, en même temps que ma balançoire qui recommence à se mouvoir. Je sais qu’il aime particulièrement sentir son sexe glisser ainsi en moi dans cet écrin bien serré et je le vois me pousser de plus en plus fort sur ma nacelle. De plus en plus haut, mon plaisir, à mesure que je sens la raideur de sa queue envahir mes entrailles, attisant la chaleur qu’elle a déjà causée dans les moindres recoins de mon sexe.


Mon corps se tortille sur le cuir humide de ma sueur et dans le mouvement, mon regard se pose sur notre reflet dans le grand miroir. De face comme de profil, la scène ravirait les voyeurs de passage qui violentent de temps à autre la poignée de la porte. La vue de ce reflet me fascine et m’excite de plus belle : cette perversion totalement consentie, la beauté des corps et la sienne avant tout, cet instrument exotique qui nous lie.


Le balancier a cessé, ce sont désormais des coups de boutoir qui m’ébranlent. En effet, les mains d’Olivier se sont agrippées aux chaînes pour mieux me posséder. C’est son sexe qui joue à présent à coucou-caché dans mon séant. La frénésie devient presque indécente quand des jurons inhabituels émanent des lèvres haletantes de mon partenaire de jeu. Il me dit « Putain », vais-je devoir le croire tant cela m’électrise ? Dès lors, il lui suffit d’ajouter « Caresse-toi ». Quand mes doigts se posent sur mon bouton ivre pour l’enivrer encore, j’atteins le ciel que je voulais toucher sur ma balançoire d’un soir.


Voilà Constance, je suis contrainte d’avouer que je suis bien parfois une gamine un peu audacieuse. Cette lettre n’est après tout qu’une histoire de sexe, voire une « énième histoire de club », comme le diraient certains commentaires sur Rêvebébé. J’espère au moins que mon petit récit t’aura arraché quelques sourires, sans trop te choquer. Je sais que tu n’aurais pas osé m’accompagner dans ce sauna et que le cadre d’autres clubs te convient mieux. D’ailleurs, tu ne m’as pas raconté ton dernier rendez-vous… La séduction sur le dance floor, la déco thématique des coins câlins… Tout cela me plaît davantage également. Cependant, je me réjouis d’avoir su trouver dans ce sauna l’envie de jouer, au-delà du côté oppressant de l’endroit peuplé de prédateurs affamés. Avant tout, je voulais à nouveau partager avec toi l’intensité de certains moments vécus avec Olivier, nos expériences et ces petites bulles de bonheur que nous nous offrons pour nous évader du quotidien.


Avec toi autour d’un verre, je crois que je me serais sentie un brin gênée de te détailler cette soirée. Merci d’être une amie à laquelle je me sens libre de me confier, sous toutes mes facettes. Continue à faire de même, s’il te plaît, sans peur d’être jugée, même si nous aimons souvent nous taquiner.


Caroline, ton amie dévergondée