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Temps de lecture estimé : 16 mn
01/06/24
Résumé:  Tous les films ne sont pas présentés à Cannes.
Critères:  fh couleurs extracon pastiche humour
Auteur : Jimmychou      Envoi mini-message
Mais qu'est-ce qu'on a fait à Allah ?

L’avis de Jimmychou, critique cinéma de Revebebe.

Certes, le premier film de Jamel Chouf n’a pas été sélectionné pour le Festival de Cannes. Mais il reprend néanmoins avec maestria les codes qui ont fait le succès de la comédie à la française. Un scénario faussement léger qui n’élude nullement les interrogations existentielles de personnages hauts en couleur, une atmosphère désuète et bienveillante, des gags tout en subtilité et bien sûr le happy end de rigueur.

En résumé, une comédie sympathique qui mérite amplement ses cinq étoiles.



Mohamed et Fatima El Azzaoui sont tous deux nés au Maroc. Ils se sont rencontrés, se sont fréquentés et lorsqu’ils ont été sûrs de leurs sentiments, ils se sont mariés. Ces événements ont eu lieu à la fin du siècle dernier. Peu après la naissance de leur fille aînée, les Marocains ont franchi la méditerranée pour s’installer en France, dans la proche banlieue parisienne, où ils résident désormais depuis près de vingt-cinq ans.


Malgré leur désir d’intégration et leur situation bien établie, tant professionnellement que socialement, dans la communauté multiculturelle de leur ville de résidence, il est hors de question pour eux de renier leurs traditions.


Mohamed, responsable d’une importante ligne de production dans une usine de la région parisienne, est un croyant fervent. Il se veut exemplaire dans la pratique de sa religion en respectant fidèlement les préceptes du Saint Livre. Il effectue évidemment ses cinq prières quotidiennes prenant garde à chaque fois à adopter une position orientée vers la Mecque. Bien sûr, il fréquente régulièrement la mosquée de sa ville.


Fatima est une femme discrète qui vit apparemment dans l’ombre de Mohamed. Son diplôme de puériculture l’autorise à garder de jeunes enfants à son domicile. Ce qu’elle fait trois jours par semaine. Car elle se réserve le lundi et le vendredi pour faire ses courses hebdomadaires et entretenir au mieux son grand appartement.


Mohamed et Fatima ont quatre filles.


Aïcha, âgée de vingt-six ans, née à Casablanca, est l’aînée. Tout à fait « occidentalisée », elle est responsable RH dans une grosse PME des Hauts de Seine. Après avoir eu plusieurs relations plus ou moins assidues avec des Français de souche ou issus de l’immigration, elle vit désormais avec Omar, un Franco-Nigérian de trente ans, consultant IT indépendant. Ils envisagent sérieusement de se marier même si aucune date n’a pour l’instant été annoncée. Aïcha est la seule des quatre filles El Azzaoui à ne plus habiter chez ses parents.

Salima, une étudiante infirmière âgée de dix-neuf ans est la benjamine de la famille. Contrairement à sa sœur aînée, elle est respectueuse des règles imposées par sa religion. Attentive à la sobriété de ses tenues, elle ne sort jamais sans son voile. La jeune femme, qui a bien l’intention de préserver sa virginité jusqu’au mariage est fiancée à Ashraf, vingt-deux ans, un brillant étudiant d’origine malaisienne inscrit en master de sciences physiques dans une université de la capitale.


Leïla est la cadette. Âgée de vingt-trois ans, elle sort depuis plusieurs années avec Jean, garçon d’origine bretonne qui a fait le choix de se rebaptiser Noham depuis sa conversion à l’islam. Noham, étudiant en théologie, regrette que Leïla ne porte pas le voile lorsqu’elle se trouve en public ou se rend à son travail dans une administration située dans les beaux quartiers de la capitale.


Enfin, Malika a vingt et un ans. Elle pratique sa religion avec modération et sort avec Mustapha, un boucher d’origine algérienne. Ils n’ont jamais couché ensemble et se réservent pour la nuit de noces consécutive à leur mariage prévu à l’été suivant.



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Fatima se contenta de hausser les épaules et se dirigea vers sa cuisine pour préparer les infusions et le plateau de pâtisseries. Mohamed se faisait du gras et négligeait ses devoirs conjugaux, mais, de son côté, elle n’avait nullement l’intention de ressembler à un loukoum. La mère de famille faisait attention à son alimentation, évitant les sucreries et les aliments trop riches. Elle savait pertinemment que sous son voile ajusté et sa tunique sans grâce se cachait un corps aux courbes tentatrices. Et ce n’est pas Moshé qui aurait prétendu le contraire, ce gérant d’une épicerie casher du dix-septième arrondissement, qui honorait la sensuelle Fatima chaque semaine par tous les orifices.



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Peu avant le dîner, Fatima se rendit dans la chambre de Salima qui révisait consciencieusement ses cours pour préparer les examens à venir.



Fatima hésita quelques secondes avant de confier son inquiétude à Salima.



Salima se mit à rougir violemment et Fatima comprit qu’il était temps pour elle de retourner à sa cuisine s’occuper de son dîner.



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Ce soir-là, Mohamed était particulièrement désespéré. Il se plaignait sans pudeur devant Fatima.




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Salima se mit à rougir ce qui fit réagir vivement sa mère.



Fatima crut qu’elle allait avoir une attaque. Elle manquait d’air au point qu’elle se résigna à défaire les boutons supérieurs de sa tunique. Ce n’était d’ailleurs pas seulement la honte qui l’étreignait. La confidence de sa fille lui rappelait le plaisir haram et sulfureux qu’elle éprouve lorsque Moshe lui plante son gros zgeg dans le fondement.




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Jonathan, le cousin de Moshe, était lieutenant de police et il avait eu l’occasion d’expliquer à l’amant de Fatima la procédure utilisée dans l’administration pour attribuer les adresses mail aux agents et fonctionnaires.


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  • — Bonjour colonel, je m’appelle Fatima El Azzaoui. Je suis la mère de Leïla qui est fiancée à votre fils. J’aimerais vous rencontrer pour parler d’un problème qui turlupine une partie de notre famille à propos de Jean. Mon mari ignore ma démarche. Je vous demanderai donc de rester discret sur ma requête.
  • — Bonjour madame. Je dois vous avouer que votre demande me laisse quelque peu perplexe. Je ne vois pas de quoi je pourrais m’entretenir avec vous à propos de mon fils.
  • — Vous vous doutez bien que je ne vous aurais pas contacté si je n’estimais pas que Jean courait au-devant d’ennuis plus ou moins graves. Si son avenir a quelque importance pour vous, je vous propose d’en discuter vendredi après-midi.
  • — Puisque vous insistez. Je vous attendrai donc vendredi à partir de quinze heures quarante-cinq au bar de l’hôtel X place de la République.
  • — Je vous remercie pour ma fille Leïla et pour Jean.



L’officier de gendarmerie faillit avaler son képi. La femme qui venait de le rejoindre à sa table était bien éloignée de celle qu’il s’attendait à rencontrer.

La tenue de Fatima se composait en effet d’une élégante robe noire qui descendait à peine sous le genou, de collants de marque et de ballerines de ville de bonne facture. Coiffée d’un chignon qui maintenait sa longue chevelure de jais, elle arborait un maquillage léger, le dessin de ses lèvres charnues mis en valeur par un rose discret.



Fatima esquissa un sourire.



Bien sûr, Fatima s’abstint de raconter au père de Jean que la tenue, qu’elle portait ce jour-là avec charme et distinction, n’était autre que celle qu’elle avait l’habitude de mettre pour aller rejoindre Moshe. Son fougueux amant qui, ce jour-là, lui avait fait l’amour à deux reprises. Avant et après le délicieux déjeuner qu’ils avaient partagé ensemble dans un petit bistrot berbère du dix-septième arrondissement. Fatima se demanda d’ailleurs furtivement ce que l’homme à l’air sévère qui lui faisait face aurait pensé s’il l’avait aperçue dans le plus simple appareil, sa bouche sensuelle se délectant du membre turgescent d’un descendant d’Abraham.


Lecurieur se leva pour déplacer la chaise qui lui faisait face.



Fatima le remercia d’un sourire poli.



Le colonel fit un signe à la serveuse. En attendant l’arrivée de la commande, Fatima et Charles-Edouard échangèrent quelques banalités. L’homme attendit que sa visiteuse ait trempé ses lèvres dans son breuvage avant de l’interroger.



Le colonel passa outre le lapsus.



Lecurieur se contenta de froncer les sourcils.



La déclaration de Fatima plongea Charles-Edouard Lecurieur dans un abîme de réflexion.



Fatima se dirigea vers les toilettes de l’hôtel. Une fois dans la large cabine PMR, elle essuya son maquillage, défit son chignon puis sortit sa tunique de son grand sac pour la remettre au-dessus de sa robe. Enfin, elle ajusta son voile avec soin et, satisfaite par le reflet renvoyé par le miroir, elle alla déverrouiller la porte du local.


Au moment où elle quittait l’hôtel, la mère de famille salua le colonel Lecurieur. Celui-ci se demanda pendant quelques secondes qui pouvait être cette femme arabe qui venait de lui souhaiter une bonne fin de journée alors qu’il s’apprêtait à gagner l’arrêt de bus le plus proche.



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l’Aïd-al-Kebir approchait et l’excitation grandissait dans le quartier où résidaient les parents El Azzaoui et leurs trois plus jeunes filles.



En entrant dans sa salle de bains, Fatima venait de tomber nez à museau avec un agneau de belle taille.



Alertée par les exclamations de ses parents, Malika sortit de sa chambre pour les rejoindre.




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Si Jean, alias Noham, avait retrouvé sa clairvoyance, Marie-Agnès et Charles-Edouard Lecurieur, ses parents savaient qu’ils le devaient en grande partie à Fatima El Azzaoui.

C’est pourquoi ils avaient spontanément proposé, lorsque celle-ci leur avait fait part du projet de mariage de sa fille Malika avec Mustapha, le boucher d’origine algérienne, d’organiser la réception dans leur grand manoir du Vexin.

C’est Jamel, marocain d’origine, le patron de Mustapha, qui avait été chargé de fournir la viande bovine d’origine française préparée selon les règles halal.

De son côté, Marie-Agnès avait cru bien faire en proposant d’installer une rôtissoire à cochon de lait dans le jardin à l’écart de la terrasse. Elle avait même affirmé qu’elle ne voyait pas d’objection à ce que le porcelet soit occis conformément aux règles halal. Ça n’avait pas suffi pour Mohamed El Azzaoui qui avait décliné l’offre avec fermeté.

Il avait déjà fallu faire admettre à ce pratiquant convaincu la présence de Champagne et de vin au buffet de la noce. Et il avait estimé que c’était déjà bien suffisant comme concession.


L’éclairage et l’animation de la fête avaient été confiés à une entreprise locale dirigée par Schlomo B. Ce dernier avait proposé de faire venir un quintet spécialisé dans les musiques d’Afrique du Nord. L’idée avait enchanté les futurs mariés. Par le plus grand des hasards, le petit groupe comptait dans ses rangs un certain Moshe, joueur de guembri amateur, mais néanmoins émérite, qui exerçait à temps plein l’activité d’épicier casher à Paris.


Lorsque Fatima avait découvert que l’homme qui l’honorait avec tant d’énergie chaque vendredi depuis près de deux ans, allait faire danser les invités au mariage de sa fille, elle eut quelque mal à masquer son émoi.


Loin d’elle l’idée de remercier Allah de lui offrir cette opportunité d’étreinte torride pour fêter le mariage de sa fille. Mais la providence se moque des convenances. Ce n’est pas Moshe qui allait prétendre le contraire. En découvrant que la mère de la mariée n’était autre que la sensuelle Fatima qui ne lui refusait aucune faveur, il avait vite entrevu les options qui allaient lui permettre d’utiliser son extincteur pour éteindre le feu qui brûlait l’intimité de sa maîtresse.


Et lorsque le fougueux commerçant trouva un moment pour suggérer à la pulpeuse quadragénaire de retirer son encombrante culotte et son soutien-gorge à armature, celle-ci ne se le fit pas répéter deux fois. Finalement ravie par cette rencontre inattendue, Fatima n’eut guère de peine à s’imaginer chevauchant son étalon circoncis à la faveur de la nuit complice qui allait accompagner les fêtards jusqu’à l’aube.