n° 22499 | Fiche technique | 16960 caractères | 16960 2777 Temps de lecture estimé : 12 mn |
25/06/24 |
Résumé: Dans le métro parisien, Paul rencontre Manon, une jeune femme mystérieuse. Leur romance naissante est bouleversée par une révélation inattendue. | ||||
Critères: fh | ||||
Auteur : L'artiste (L’artiste) Envoi mini-message |
Le métro parisien, avec ses longs couloirs sinueux et ses quais bondés, était mon étape quotidienne. Chaque matin, je rejoignais la ligne quatre en direction de Montparnasse, et chaque fois, je remarquais cette jeune femme qui semblait illuminer les wagons. Sa chevelure était d’un roux flamboyant, son sourire espiègle et son regard perçant capturaient mon attention. Je ne savais pas grand-chose d’elle, mais une chose était sûre : elle était superbe.
Nous nous croisions simplement, jusqu’à ce qu’un jour elle se tourne vers moi et soupire à l’annonce grésillante d’un retard. Pris au dépourvu, je ne pus que hocher la tête en murmurant pour confirmer en un râle :
Une conversation légère s’installa alors, ponctuée de rires et de confidences partagées à la hâte entre deux stations. J’appris qu’elle travaillait dans un domaine créatif. Elle s’appelait Manon, elle était une jeune graphiste, et moi, un étudiant. Elle avait un petit carnet où elle griffonnait des esquisses, tandis que j’avais toujours un livre sous le bras.
Après quelques semaines de cette routine matinale, je pris mon courage à deux mains.
Elle accueillit l’idée avec enthousiasme.
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Le rendez-vous dans un charmant bistrot niché dans une rue pavée de Montmartre se transforma en dîner, puis en une longue promenade nocturne. Les lumières tamisées des réverbères et le murmure lointain des conversations ajoutaient une ambiance magique à la soirée. Elle était une artiste et avait une manière unique de voir le monde, une vision pleine de couleurs et de nuances qui m’inspirait profondément. Nous poursuivîmes notre virée jusqu’au pont des Arts et prîmes appui contre la balustrade, contemplant les reflets des cadenas sur la Seine au clair de Lune.
Alors que Manon me racontait une anecdote amusante sur un projet de travail, mon bras effleura le sien. Ce contact provoqua une étincelle. Nos regards se croisèrent, et presque instinctivement nos mains se trouvèrent. Ses doigts s’entrelacèrent aux miens, et nos visages se rapprochèrent. Je pouvais sentir son souffle, et sans un mot, je l’embrassai. Ce fut un baiser tendre et hésitant, mais ô combien doux et enivrant !
Mon bras autour de sa taille, sa tête sur mon épaule, nous marchâmes liés l’un à l’autre jusqu’à son appartement, un petit studio charmant décoré avec des œuvres d’art et des plantes suspendues. À l’intérieur, l’atmosphère changea. La tension était palpable, mais loin d’être gênante, elle était plutôt électrisante. Manon mit de la musique jazz en fond sonore.
Je retirai mon manteau que je déposai sur le dossier d’une chaise et me laissai guider. Nous nous assîmes sur le canapé, et la conversation reprit, entrecoupée de sourires complices.
Mes doigts explorèrent ses épaules, découvrant avec délice sa peau sous le tissu. Je déboutonnai alors son chemisier et le lui ôtai doucement. Mes lèvres embrassèrent son cou, puis descendirent peu à peu jusqu’à sa poitrine encore parée d’un soutien-gorge en dentelle fuchsia qui disparut aussitôt. Elle avait de petits seins, mais ils étaient exquis : deux joyaux tout mignons et parfaitement taillés dont la délicatesse hypnotisa mon regard.
Mes mains s’y posèrent, les couvrant timidement de leur paume. Leur fermeté accentua mon émerveillement et je les malaxai, appréciant chaque courbe et chaque contour. Ma langue traça des cercles autour de ses tétons avant que je ne les mordille, affamé, les sentant durcir sous mes tendres attentions. Un désir ardent montait en moi, alimenté par ce corps offert que j’aimais déjà tant et par les soupirs de plaisir que laissait échapper Manon, les yeux clos.
Manon se mit à son tour à m’explorer. Elle déboutonna d’abord ma chemise, ses ongles effleurant mon torse, descendant sur mes abdos. Je frissonnai. Ses mains atteignirent très vite mon entrejambe. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle tira mon pantalon vers le bas, révélant mon érection fièrement dressée devant elle. Elle se baissa et l’embrassa dans un premier temps du bout des lèvres. Je laissai échapper un gémissement béat. Les sensations étaient si intenses que j’avais l’impression de perdre pied, mon corps réagissant à chaque caresse, chaque succion. Plus elle me sentait apprécier et plus elle y mettait de cœur. La jouissance pointait inexorablement, mais je luttais pour retarder la délivrance.
Malgré cette alerte, elle insista, accélérant encore le rythme. Elle poursuivit avec une dévotion absolue, ses yeux ancrés dans les miens, emplis de détermination et du désir de me voir céder. Mon souffle devint erratique, mes muscles se tendirent, une chaleur brûlante envahit mon corps, et dans un ultime soupir, j’explosai avec force. Manon ne se recula pas et recueillit mon plaisir avec un sourire désarmant, une étincelle de satisfaction se lisant dans son regard. Elle me dégusta sans faiblir jusqu’à mon dernier spasme, rayonnante, tout en me fixant avec malice.
C’était certes délicieux, mais cela me mit mal à l’aise. J’avais furieusement envie d’elle, et pour l’heure ma jouissance contrariait mes attentes. De plus, je me sentis égoïste… Je voulus lui rendre la pareille, ne surtout pas la laisser en plan. Je me redressai, déterminé à lui offrir l’équivalent. Mes doigts glissèrent le long de sa taille, je m’attardai sur son ventre, le couvrant de baisers, puis, alors que je tentai de m’attaquer à la ceinture de son pantalon, Manon me retint, son regard devenant sérieux, presque inquiet.
Surpris, je me stoppai dans mon élan, cherchant à comprendre pourquoi.
Manon prit une profonde inspiration.
Je fronçai les sourcils, intrigué. Après une hésitation, elle poursuivit.
Tentant de faire semblant de ne pas comprendre, espérant me tromper, je restai silencieux un moment, puis :
Je me reculai instinctivement, comme si c’était contagieux, et essayai de digérer l’information.
Sous le choc, je cherchai mes mots. Je n’avais jamais été confronté à une situation pareille et me sentis trahi, une impression de dégoût mêlée à de la colère m’envahit.
Les larmes aux yeux, Manon hocha lentement la tête.
Je la coupai, me levant brusquement. Je récupérai mon manteau à la hâte, et sans un mot, je pris congé, la laissant seule dans sa détresse.
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Une fois chez moi, je ne pus trouver le sommeil. Je me sentais dégoûté d’avoir partagé une telle intimité avec un homme, et en voulais à Manon de ne pas m’avoir révélé son secret plus tôt. Pourtant, une partie de moi ne pouvait s’empêcher de repenser à lui en tant que femme, si belle et attirante.
Je revoyais ses seins, magnifiques, ressentais sa peau, si douce, et son odeur enivrante. Ces souvenirs m’obsédaient et je me demandais comment il était possible que je ne me sois rendu compte de rien. Dans mon sommeil, je la revis sans cesse, mes rêves créant des visions troublantes et érotiques. Elle m’apparaissait nue, parfaite, son ventre lisse. Puis je l’imaginais avec un sexe en érection, une image qui me réveillait toujours en sursaut, trempé de sueur. Cette pensée, aussi perturbante soit-elle, m’excitait également, mes désirs et mes peurs s’entremêlaient, me laissant dans un état de confusion totale.
Je me levai, allai me regarder dans le miroir, et passai une main tremblante sur mon visage en essayant de comprendre pourquoi j’étais à la fois si attiré et si troublé. Je me remémorai chaque moment, chaque baiser, chaque caresse. Je me souvins de la passion, de la manière dont elle avait répondu à mes avances, de sa chaleur, et je m’imaginai à nouveau avec elle, explorant son corps. Je la voyais allongée devant moi, ses seins tressautants à chaque respiration, ses tétons durcis par le désir. Puis, dans un mélange troublant d’excitation et de confusion, je me penchais plus bas, découvrant sa virilité restante avec l’idée de la choyer aussi intensément que Manon l’avait fait pour moi.
Je me laissai tomber sur mon lit, mes fantasmes devenant de plus en plus chauds, plus précis. Ma main descendit lentement sur mon ventre, trouvant mon propre sexe déjà raide. Avec une fièvre presque désespérée, je commençai à me masturber, songeant toujours à elle, et je sentis la jouissance venir. La chaleur de mon orgasme se répandit sur ma peau. Presque mécaniquement, mon doigt glissa à travers la substance épaisse, et une pensée inopinée traversa mon esprit : et s’il s’agissait de celle de Manon ? Cette idée troublante me fit frissonner. Par curiosité, j’approchai mon index enduit de ma semence de mon nez, hésitant. L’arôme fort et musqué me frappa, mélange de sel et de quelque chose d’âcre, de presque métallique. Je fus d’abord rebuté, le rejet instinctif m’incitant à éloigner ma main. Pourtant, je ne pouvais nier l’excitation étrange qui persistait, et l’odeur ne me sembla plus tant désagréable. Elle était simplement une partie de moi, tout comme Manon l’était à mon désir… L’acceptation passait-elle par cette compréhension intime et sensorielle ?
L’aube commençant à poindre, je me sentais épuisé mais aussi plus lucide. Je devais parler à Manon. Peut-être, juste peut-être, étais-je enfin prêt à embrasser sans concession ses différences…
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Nous nous croisâmes à nouveau dans le métro. Nos regards se rencontrèrent brièvement, chacun envahi par un mélange de gêne et de confusion. Aucun de nous deux ne prit les devants. Je l’observai tout le trajet. Je savais maintenant qu’elle était une femme trans, et pourtant, je la trouvais toujours aussi belle, toujours aussi attirante. Chaque détail de son visage, la grâce de ses mouvements, la cambrure de ses reins, tout en elle me fascinait encore. Mes sentiments naissants n’avaient pas disparu, ils s’étaient simplement compliqués, et je sentis une pointe de regret me traverser.
Arrivée à sa destination, Manon sortit du métro sans même un regard à mon égard. Je l’observai s’éloigner, une silhouette parmi tant d’autres, mais pour moi, elle était unique. J’aurais aimé la rattraper, lui dire que j’avais été idiot, lui présenter mes excuses, mais je n’en fis rien. La peur et l’incertitude me paralysèrent, me laissant immobile alors que les portes du train se refermaient.
La journée et la nuit suivante furent longues. Je m’en voulais d’avoir réagi de manière si maladroite face à la révélation de Manon. Cette fille, si je puis m’exprimer ainsi, m’obsédait. Un fort sentiment se développait pour elle d’heure en heure. Qu’importe sa nature, je m’étais comporté comme un imbécile. Chaque seconde me séparant d’elle me paraissait insoutenable. Cependant, à ma grande stupeur, je ne la croisai plus dans le métro. Manon semblait avoir disparu. Cette absence me rendait fou. J’avais tant de choses à lui dire, tant d’excuses à présenter, et chaque matin je me levais avec l’espoir de la voir apparaître sur le quai.
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Je n’ai plus aucune nouvelle depuis deux ans. Deux ans que je tente de passer à autre chose, enchaînant les aventures sans lendemain, toutes décevantes. Chaque femme que je rencontre, chacune de ces relations éphémères, ne fait que raviver son souvenir. Peu importe ce que je fais, où je vais, le temps qui s’écoule, elle hante mes pensées.
Aujourd’hui, alors que je flâne dans un parc, je la vois. Elle est assise sur un banc, son carnet à la main, probablement en train de croquer la poésie de la nature qui éclot en cette matinée de printemps. Ses doigts fins et délicats bougent avec une grâce que je reconnaîtrais entre mille. Mon cœur s’emballe, mes sentiments ressurgissent plus fort, plus intensément.
Je prends le temps de l’observer. Sa chevelure rousse brille au soleil, ses boucles flamboyantes encadrant son doux visage. Son sourire espiègle et son regard concentré me frappent de plein fouet, comme au premier jour. Rien n’a changé, elle est toujours superbe, peut-être même plus qu’avant. Mon esprit s’emplit de souvenirs de nos moments partagés, de nos rires et de cette soirée magique.
Elle porte une petite jupe plissée estivale, lui arrivant à mi-cuisse, révélant ses jambes si élégantes. Mes yeux caressent la courbe de ses mollets, remontent lentement jusqu’aux genoux, imaginant avec une précision troublante ce qui se cache un peu plus haut sous le tissu. La douceur de sa peau sous mes doigts et ses soupirs de plaisir me reviennent avec une intensité presque douloureuse. Je me souviens de la sensation que me procuraient ses seins contre ma poitrine, la chaleur de son souffle contre mon cou, et cette étincelle électrique lorsque nos épidermes se touchaient. Mes pensées dérivent, se perdent dans la mémoire de ses baisers passionnés, la tendresse de ses lèvres, l’ardeur de ses étreintes.
Elle lève les yeux, et son regard croise le mien. Ses pupilles brillent d’une lueur que je reconnais, celle qui allumait en moi un désir insatiable. Ma respiration se fait plus courte, chaque battement de mon cœur résonne dans mes oreilles, comme pour me rappeler l’intensité des sentiments que j’éprouve pour elle.
Elle hésite, scrutant mon visage, comme pour y déceler mes intentions. Finalement, elle acquiesce d’un bref signe de tête, et je prends place à ses côtés sur le banc. Une tension palpable s’installe entre nous, pleine de souvenirs et de ressentiment.
Son amertume est évidente, et mon cœur se serre.
Je prends une profonde inspiration, tentant de trouver les mots justes.
Elle me regarde, son expression vire de la colère à la surprise, puis à quelque chose de plus doux, mais toujours méfiant.
Elle reste silencieuse, ses yeux sondant les miens, cherchant la sincérité dans mes paroles. Finalement, elle prend une profonde inspiration et secoue légèrement la tête.
Elle baisse les yeux, ses doigts jouant nerveusement avec les pages de son carnet. Le silence s’étire entre nous, lourd de tension et d’espoir.
Ma gorge se noue d’émotion, mes mots, étouffés dans ma trachée, peinent à sortir.
Un léger sourire émane à son visage.
Et alors que nous nous levons, nos mains se frôlent, et mon cœur s’emballe. Je me demande si ce timide rapprochement est intentionnel. Manon regarde droit devant elle, l’air de rien, mais un air radieux illumine son visage.
Le contact devient plus franc, ses doigts s’entrelacent doucement aux miens, ne laissant plus aucune place au doute. Une chaleur réconfortante se répand en moi. Nos pas s’accordent, et une complicité semble se rétablir, plus fragile mais aussi plus précieuse que jamais.
Nous continuons à marcher, silencieusement. Les mots sont superflus, mon bras entoure maintenant sa taille, la promiscuité s’accentue, sa tête se pose sur mon épaule.
– Fin –