n° 22506 | Fiche technique | 18838 caractères | 18838 3255 Temps de lecture estimé : 14 mn |
02/07/24 |
Présentation: Carla en maque de Dominique est prête à tout pour se faire pardonner et retrouver son amant. | ||||
Résumé: Carla en maque de Dominique est prête à tout pour se faire pardonner et retrouver son amant. Elle accepte d’être le modèle pour l’expo de Dominique. | ||||
Critères: fh fhh hplusag fsoumise jalousie | ||||
Auteur : Carla.moore (A la suite du texte "Dominique", une écriture à 4 mains) Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Dominique et Carla, à 4 mains Chapitre 05 / 05 | FIN de la série |
Résumé des épisodes précédents :
Carla et Dominique explorent les différents sens dans l’amour.
Dominique est indélicat et Carla rompt.
Couchée à plat ventre sur son lit, elle pleure. Elle a aimé les moments charnels avec Dominique, elle le désire toujours. Pourtant elle le hait de faire si peu cas de ses ressentis quand il se veut « professeur » de sensoriel.
Le dimanche décline lentement. La nuit est longue, très longue, très agitée et triste.
Les jours suivants, elle se replonge dans ses études avec assiduité. Elle croise Karim à la fac. Ce n’est plus pareil avec lui. Elle regrette leur éloignement. Elle sait qu’elle en est responsable. Il lui avoue qu’il va souvent voir l’épaule tatouée à la galerie et qu’il aimerait avoir une photo du fameux dessin ! Elle lui envoie le soir même.
L’expo
Elle continue à se promener nue (ou presque) chez elle. S’il la regarde, « ça lui est complètement égal ». C’est ce qu’elle se dit mais ce n’est pas vrai : elle aimerait que ses yeux se posent sur elle. Elle aimerait qu’il capture encore son image. Elle s’acharne sur son travail mais Dominique revient polluer ses pensées. Petit à petit, l’idée fait son chemin : elle a besoin de le revoir. Pour cela elle accepte : elle veut bien être son modèle pour l’exposition… enfin si, au final, elle peut mettre un veto sur certaines images trop avilissantes.
Six semaines ont passé, elle téléphone à Dominique :
Cet aveu l’encourage :
C’est elle qui propose :
Pendant quatre jours et nuits, ils ne quittent pas la chambre. Carla vit nue, elle sèche la fac. Domi lui passe tous ses caprices, prend des dizaines de photos de sa protégée. Elle aime sa compagnie, il aime ce petit animal sauvage. Quand ils ne font pas l’amour, ils préparent les séances photo, discutent des animaux à tatouer, des poses de Carla, de sa nudité sur les clichés que verront des centaines de gens, sa famille peut-être et sûrement ses copains de fac. Carla se sent prête. Elle admet qu’elle est encore gênée par l’idée d’être nue devant Gaël.
Domi fait des essais. La veille du premier shooting, ils installent le salon en studio, un fond blanc, pas de meuble dans le champ.
Puis, plus sérieusement, il rajoute :
Pour illustrer ses propos, il lui tend son pénis. Elle s’agenouille et vient recueillir le fruit de son excitation.
Ils sont assis tous les trois avec un café. En présence de Gaël, Carla n’est plus aussi sûre d’elle. Enthousiastes, les hommes parlent des scènes à venir et semblent oublier à nouveau la fille. Dominique s’en aperçoit et plaisante pour détendre l’atmosphère tout en présentant des tirages papier de ses photos animalières à reproduire dans les mêmes positions.
Enfin, l’artiste ordonne :
Avant de répondre, il regarde le modèle. Elle ne se cache pas, elle sait que Dominique apprécie. Gaël admire longuement le pubis qu’elle a gardé lisse. Il aurait envie de commencer par là : un serpent qui sort de son « trou » pour attaquer une souris à sa portée… La photo est magnifique, mais il se reprend : y aller progressivement, ne pas effaroucher la belle.
Carla tient son bras horizontal pendant que Gaël applique les teintes sur sa peau. Parfois dans ses mouvements, son corps effleure celui du modèle. Elle espère que c’est involontaire. Dominique assiste à la scène, assis, tout près. Il ne la lâche pas des yeux. Il est touché par son air bravache qui semble supporter avec patience la longue application, sans aucune difficulté. Il se sent un peu jaloux aussi. Ce bûcheron au regard angélique a tout d’un séducteur. Il a une manière de s’approprier Carla qui lui déplaît. Il n’avait pas prévu ce sentiment qu’il n’a jamais connu.
Carla trouve que c’est très long. À ce rythme-là, les derniers jours qui leur restent vont être partagés avec ce gars.
La séquence photo est très rapide par contre. Carla, à moitié accroupie sur la pointe des pieds posée l’un derrière l’autre, a les bras tendus à l’horizontale. La pose est dure à tenir.
Plusieurs prises.
Gaël joint le geste à la parole. Il passe un produit en frottant avec un chiffon doux, l’odeur incommode un peu la belle. Elle est néanmoins assez satisfaite de l’effet qu’elle produit sur Dominique. Celui-ci semble un peu contrarié et impatient d’en finir. Serait-ce parce que Gaël s’attarde sur son épaule alors qu’il frotte son bras ? Son geste est très professionnel, mais Carla est nue devant ces deux hommes. Dès qu’elle est complètement nettoyée, Dominique apporte une serviette de bain dont il couvre Carla d’un geste protecteur.
Pendant le repas, Gaël se révèle être de bonne compagnie. Carla se surprend à rire à ses blagues. Elle a attaché la serviette au-dessus de la poitrine comme un paréo. L’atmosphère est détendue. Elle se sent à l’aise. À la fin du repas, Dominique propose la photo d’un cormoran ressortant de l’eau avec un poisson dans le bec. Cette image avait été primée lors du festival d’Arles quelques années auparavant.
Carla retire la serviette. Gaël se remet au travail mais l’ambiance change imperceptiblement. Les trois sont beaucoup plus confortables, l’humeur est assez joyeuse. Son ventre est très sensible et elle a envie de rire. En même temps, elle prend conscience du regard des deux hommes sur elle. Les yeux de Dominique ont cette petite étincelle où elle détecte maintenant le désir. Gaël semble imperméable, pourtant il dessine un oiseau qui semble jaillir de son pubis et dont le bec vient rejoindre les côtes. Il suit le rythme des respirations de Carla afin d’éviter les soubresauts. Son dessin, très proche de la photo, est splendide.
Gaël prend plaisir à regarder le sexe épilé et ne s’en cache pas
Dominique tourne autour de Carla, prend différents plans, vient entre ses cuisses, ce qui lui rappelle ces moments où il était si proche de la dévorer. On dirait qu’elle s’en souvient aussi car son sexe semble s’animer très doucement, prémices de désir.
Celui-ci marmonne un assentiment, il semble bouleversé, hypnotisé par le tableau vivant.
Les clics de l’appareil résonnent encore quelques fois. Il ne fait pas de remarque sur la pose qui ne correspond pas au mouvement de l’oiseau comme c’était prévu. Il se demande si le photographe est en train de lui offrir sa protégée. Serait-il candauliste ?
Gaël passe le chiffon sur le ventre de Carla. Leurs regards se croisent parfois mais il baisse la tête en premier. Il semble de plus en plus troublé. La séance se poursuit avec de nouvelles images, sur les bras, les jambes, les pieds, le cou. Gaël a même réussi l’exploit de masquer le papillon et de peindre un couple de fous de Bassan entre les omoplates.
La fatigue se fait ressentir, mais personne n’a envie d’interrompre ce moment. Dominique perçoit l’excitation de Carla. Quant à Gaël, il ne cherche plus à dérober son regard. Il suffit de voir ses grandes mains parcourir l’aine et le nombril avec précaution pour savoir qu’il est prêt à rester encore de longues heures à s’occuper de ce corps offert. Il y a une tension sexuelle qui monte entre le tatoueur et sa muse. Ce qui commence sérieusement à agacer le photographe qui pose son appareil :
Dominique sort une bouteille de whisky japonais qu’il verse dans trois verres. Il met un peu de Jazz, les deux hommes trinquent en attendant Carla. Quand celle-ci revient, enveloppée d’un peignoir trop grand pour elle, deux paires d’yeux sont braquées sur elle. Elle dégage une grande confiance en elle et une terrible sensualité.
Ils vident leur verre d’un trait en se regardant longuement dans les yeux.
Gaël prend congé. Rendez-vous est fixé pour le lendemain matin.
La soirée et la nuit sont torrides. Les deux amants avaient de la tension charnelle à évacuer.
Gaël revient de bonne heure. Il sait que ses complices veulent tout boucler dans la journée. Les deux dessins à réaliser sur l’extérieur de chaque cuisse montent jusqu’à la hanche. Le tatoueur n’hésite plus à toucher la peau offerte à ses mains même pour les parties les plus intimes ni à coller son thorax ou son abdomen contre la modèle. Celle-ci laisse faire. Elle apprécie ces contacts que Dominique semble cautionner. En fait, il ne sait comment réagir, il voudrait tout arrêter, envoyer Gaël au diable, il est troublé par l’attitude complice de sa chérie. Il appréhende déjà la dernière pose que Carla et lui avaient programmé. Il s’agit de couvrir les fesses de petits portraits des animaux déjà tatoués. Ce serait la photo « catalogue », l’affiche de l’expo, une proposition d’Annie.
Dominique serre les dents. Gaël et Carla prennent son silence comme un assentiment. Une fois la modèle installée, le tatoueur glisse un oreiller sous son ventre. Les fesses ainsi tendues semblent offertes aux deux mâles. Ils se toisent. Gaël nargue Dominique en caressant les deux globes. Carla est humide. Elle est sensible à la douceur de ces caresses. Le photographe serre les poings.
Le ton est cassant mais Gaël continue, souriant.
Dominique est pétrifié… Gaël perçoit son avantage. Cette fille le fait bander depuis deux jours. Il la sent réceptive. Il va la baiser, là, devant son mec consentant. Elle accepte ce qui va se passer puisque son amant attend ça d’elle : « Une nouvelle expérience sensuelle ! ». Gaël porte les mains sur sa ceinture, la dégrafe pour… Dominique lui saute dessus.
C’est comme ça dans la nature : les mâles en rut se disputent la femelle. Le gagnant pourra la faire sienne. Ils ne se trouvent plus dans une chambre mais dans la savane. Ce sont deux bêtes sauvages.
Carla assiste à la violence de ce combat, elle s’est redressée la peur au ventre. Les coups de poing et coups de pied pleuvent.
Dominique est à terre, le visage en sang. Gaël a gagné mais il ne réclame pas son lot. La bagarre a fait tomber sa lubricité. Il regarde Carla porter secours à son homme. Elle se retourne :
Sans un mot, plein de honte, il quitte l’appartement.
Dominique récupère doucement sous les larmes et caresses de Carla. Elle regrette son attitude, sa passivité. Elle pensait qu’il était d’accord. Elle comprend qu’elle aurait dû repousser Gaël.
Il n’écoute pas. Il va dans la cuisine chercher de la glace qu’il applique sur sa pommette enflée. Il éponge le sang coagulé. Son nez est peut-être cassé. Il a tellement honte d’être apparu si faible. Il est en colère contre celle qui était prête à le tromper devant ses yeux ! Quelque chose en lui s’est brisé. Il a envie d’être seul. De se plonger dans son travail solitaire où il est en contrôle et où les émotions restent à l’état d’idées agréables. Quand Carla vient à sa rencontre, il évite son regard. Elle s’en veut d’avoir succombé à ce désir insatiable.
Ce n’est pas un ordre, c’est une supplique.
Il retourne dans sa chambre et ferme la porte sans se retourner. Il déteste être aussi vulnérable. Il déteste cette fille dont il est devenu accro. Il déteste le libertinage dans lequel ils s’étaient engagés. Il déteste l’aimer.
Elle se retrouve en pleurs sur son lit. Elle regrette d’avoir laissé Gaël profiter d’elle. Elle regrette sa vulnérabilité. Elle regrette leur relation « libertine ». Elle regrette l’aimer.
Le lendemain, elle se débarrasse du portrait au crayon et de tous les photos et mots de Dominique. Les jours qui suivent, elle se consacre à nouveau à ses études. Dès le résultat de ses partiels, elle libère son appartement, récupère ses affaires et ses plantes aromatiques. Elle rejoint ses parents en province. Elle profite de son été pour sortir et faire des rencontres aussi éphémères que sexuelles. Son entourage ne comprend pas comment elle a pu autant changer en un an. Cherche-t-elle à retrouver Dominique dans ses amants ou cherche-t-elle à l’oublier ? Elle-même ne le sait pas !
Le lendemain, Dominique se réveille très amer et honteux. Il aurait aimé continuer à cultiver cette aura de gentleman libertin, mais ce n’est soudain qu’un vieux quadragénaire qui fait son âge. Heureusement qu’il lui reste la fuite en avant. Les jours suivants, il prépare son voyage en essayant d’ignorer les émotions qui le hantent. Il organise, trie, inspecte le matériel, s’équipe pour affronter les climats difficiles et se documente sur les Territoires du Nord. Il va bientôt se perdre en terre aborigène. Il est rapidement gagné par la fièvre du voyage, et oublie bientôt sa déconvenue. S’il vit seul, c’est par amour pour le présent. Le fait de suivre et d’observer la faune d’un territoire sauvage l’oblige à vivre dans l’instant, en solitaire. Il côtoie bien quelques guides mais l’isolement au grand air lui fait un bien fou. Passent quelques mois et le voilà rempli d’images et d’idées. Quand il rentre à son appartement, c’est un nouvel homme. Le teint hâlé, la barbe de trois jours, et les muscles fermes à force de marcher dans la plaine aride. À la terrasse d’un café, il fait son petit effet et sent que son charme discret fonctionne encore.
En septembre, elle a la chance de trouver un logement plus près de la fac. Elle retrouve aussi Karim. Il lui présente sa nouvelle petite amie. Vers la fin d’octobre, lors d’une soirée étudiante, un jeu autour de photos est proposé. Cela réveille en Carla le souvenir de Dominique. Elle est envahie de nostalgie. Karim s’en rend compte :
Dominique ne peut s’empêcher de jeter, de temps en temps, un coup d’œil à l’appartement de l’autre côté du parc. Les rideaux sont le plus souvent tirés. Quand ils sont ouverts, il n’y a jamais personne. C’est dans cet état d’esprit qu’il tombe à nouveau sur les photos de Carla. Il avait complètement abandonné l’idée de cette expo mais à revoir ces clichés, il se dit qu’il tenait quand même un sacré sujet. Le reportage australien peut bien attendre. Il rencontre Annie pour lui en faire part. Elle lui apprend alors que Gaël lui a raconté ce qui s’était passé, qu’il était désolé. Il a laissé libres tous ses droits sur le body painting, il est retourné à Marseille et a coupé tout contact. Elle est d’accord pour une exposition comme elle avait été prévue en y rajoutant des scènes animalières de vieilles photos.
Dominique travaille tout le mois d’octobre à assembler, trier, retoucher les meilleures pièces de vingt années d’aventure. Il passe des heures à admirer la beauté de Carla. Il est content de sa production et Annie est emballée. C’est elle qui décide du titre : « l’Animal humain » et de l’affiche. Il s’agira d’une photo où l’on voit deux corps enlacés moulés par du tissu nylon. Début novembre, tout est prêt. Par honnêteté, il veut prévenir Carla, même si celle-ci avait déjà autorisé la publication des images qu’il s’apprête à exposer. Il découvre que c’est maintenant un grand jeune homme à lunettes qui passe la plus grande partie de son temps à jouer sur son ordinateur. Il aurait dû se douter de ce changement, les plantes aromatiques ne sont plus là sur le balcon.
Elle ne sait pas ! oui elle en a envie ! oui ça lui fait peur ! Peur de quoi ? De qui ? D’elle sûrement, de ses propres réactions, de ses désirs…
C’est tout vu ! le surlendemain, c’est le vernissage ! Elle accompagne les deux amoureux !
Il y a beaucoup de monde. Elle se tient éloignée de Dominique qui ne l’a pas vue. Les photos sont magnifiques. Elle se trouve belle. Elle aime le regard des gens sur son corps. Elle s’éloigne de Karim et de Samia, cette dernière est un peu jalouse. Soudain une main sur son épaule. C’est Annie.
Elle l’entraîne sur une petite estrade, fait taire le public.
Un tonnerre d’applaudissements répond à cette présentation. Dominique s’est approché de l’estrade. Il embrasse Carla à pleine bouche. Puis lui glisse dans l’oreille :
La suite n’est pas « à suivre ». Laissons nos amoureux dans leur intimité.