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n° 22542Fiche technique16002 caractères16002
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Temps de lecture estimé : 12 mn
24/07/24
Présentation:  "Les premières fois restent gravées dans notre mémoire. Qu’elles aient été triomphales ou désastreuses, ce sont des moments uniques, empreints d’émotion, qui méritent d’être racontés" écrivait un Artiste. Il ne pensait pas si bien dire !
Résumé:  Impudique, effrontée, je me mets à nu pour vous. Je vous livre mes premières fois, ou plutôt mes tentatives de premières fois sans fard.
Critères:  école amour revede init
Auteur : Melle Mélina      Envoi mini-message

Projet de groupe : Les premières fois
Calme-toi Mélina, calme-toi !

Hello les boys. Je m’appelle Mélina, une p’tite nana de plus de quarante balais, vierge jusqu’aux trompes de Fallope. Immaculée, la girl.

Et pourtant j’ai essayé. Plus d’une fois.

C’est ce que je m’en vais vous conter.


La première question que vous vous posez est la suivante :

Comment cela se fasse qu’une nana soit encore vierge à quarante balais ? Elle est moche, c’est ça ? Elle est chiante ? Elle est frigide ?


Non, non, rien de tout ça. Je suis légèrement misanthrope. J’habite seule dans ma montagne, je trais mes chèvres, fais du fromage que je vends sur les marchés des villages alentour et qu’on ne vienne pas me faire chier, bordel de bite à cul !!! (Calme-toi Mélina, calme-toi)


Bin ouais, je déteste les êtres humains. Bande de cons. Moi la première.

Cependant, je n’ai pas toujours été aussi inaccessible. J’ai côtoyé des personnes, je suis allée au collège, puis au lycée, j’ai eu des potes et des potesses.




Années collège :



Je suis au collège, en 4ᵉ C. J’ai pris espagnol en LV2. Pour pouvoir prétendre aux 4e A ou aux 4e B, il aurait fallu que je prenne allemand et alors, j’aurai eu de bons profs et probablement de « bons camarades de classe », des biens comme il faut aux yeux de ma mère.

Mais voilà, reléguée en C avec les cancres, les moins que rien, les voyous.


À treize ans, la libido des p’tites nanas en fleur commence à bourgeonner au même rythme que les boutons d’acné. Cependant, n’imaginez pas que l’on regarde les garçons de notre âge. Non, ils sont cons, ils sont moches et ils ne pensent qu’à jouer aux playmobil, aux lego ou au foot. Nous, les nanas, on regarde les mecs plus âgés, seize, dix-sept ans, voire majeurs.


Je ne déroge pas à la règle. Moi je suis sous le charme de Dimitri, un blondinet qui est en première techno. Sauf que ce dernier flirte avec une certaine « Jessica », une bombasse de chez bombasse, une fille de son âge. Bref, mes chances sont proches du néant.


À la sortie de cours, alors que mes copines et moi-même tardons à rentrer à la maison, v’la ti pas que Mon Dimitri nous aborde. Moi, mes jambes flageolent, je me sens défaillir, je perds mon intelligence en deux temps, trois mouvements, mes copines pouffent de rire.

Le blondinet s’adresse aux cops’ et leur demande gentiment de foutre le camp, ce qu’elles font sans demander leur reste. Moi, j’ai des suées. Raah qu’il est beau !!!


Il me propose une clope (ça fait trop cool de fumer), j’accepte mais dès la première taffe, je crache mes poumons, la fumée me pique les yeux, je chiale tellement c’est dégueu et bon sang que ça pue !! Mon dimitri (tiens, je viens de lui enlever sa majuscule à mon dimitri) se marre. Je me sens godiche comme c’est pas permis.


Nous parlons de tout, de rien mais surtout de rien. Chez nous, s’embrasser se dit « Jouer à Catchespelle » (je suis de Dunkerque, vous savez le carnaval… Vous ne connaissez pas ?). Bref, moi, je veux jouer à Catchespelle, je veux qu'il me roule ma première galoche.


Soudain, aussi soudainement que monte une envie de manger des frites, mon dimitri approche son visage du mien, les lèvres entrouvertes. Je reconnais les signes, c’est le moment, le grand Moment. Je ferme les yeux, entrouvre à mon tour mes lèvres dans l’attente de ce baiser tant désiré.

Ce moment se fixe dans le temps, les secondes revêtent leurs manteaux de minutes et j’ai le temps de tout analyser, de tout ressentir.

Bon sang mais qu’est-ce qu’il pue de la gueule !!! Saloperie de clope, ça schlingue, j’ai l’impression de m’approcher d’un cendrier. Mes sourcils se froncent malgré moi, mes yeux s’ouvrent, il est à deux centimètres, la langue prête à l’assaut et j’ai juste envie de déguerpir !

Mais c’est trop tard !!

Sa langue pénètre ma bouche et s’en va à la recherche de la mienne.


MAIS C’EST DÉGUEULASSE !!


Raaahh, j’en ai envie de vomir, mais j’essaie de me contenir. Dans ma tête, c’est le branle-bas, ça carbure à la vitesse des influx nerveux qui traversent mes synapses (que celui qui a compris cette phrase se fasse connaître) et je me dis que les copines vont en être folles de jalousie, que je vais pouvoir me la péter d’être la meuf qui sort avec un mec qui est en première !

La mauvaise haleine est le prix à payer, je le paie. À présent, j’espère bien avoir un retour sur investissement.


Tandis que nous nous galochons comme les ados en rut que nous sommes, j’entends des rires de personnes non loin dissimulées dans la ruelle sombre et cruelle à deux pas de notre havre. dimitri (là, nonobstant d’avoir perdu sa majuscule, il vient de perdre le pronom possessif), tout fier de lui, se tourne vers les rires étourdissants :



Là, il se marre alors qu’apparaît la sublime bombasse de jessica qui en rajoute une couche :



Tous les potes de dimitri, toutes les potesses de jessica sont présents pour se foutre de ma tronche, tous plus débiles les uns que les autres, j’ai juste envie de les flinguer. Bande de crétins de merde (calme-toi Mélina, calme-toi).



Années lycée :



Chat échaudé craint l’eau froide. Pour les chattes, c’est pareil. J’ai décidé que ma chatte resterait fermée à quiconque n’aurait pas étudié en long, en large et en travers la carte du tendre. Au lycée, je me transforme en princesse qui attend son prince charmant. Je crois dur comme fer au mythe des âmes sœurs et j’attends patiemment de trouver LE bon, vous savez ? Celui qui n’existe pas.

Ce doit être dû aux lectures, les Chateaubriand et autres romantiques à la mords-moi le nœud qui m’ont mis ces idées dans la tête. Alors, j’attends, je prends le temps d’attendre. Deux secondes, deux premières, en route pour le grand chelem mais manque de bol, paf, j’ai mon bac du premier coup.


Les boutons sur mon visage ont pratiquement tous disparu (merci Diane35 qui en plus d’être une pilule contraceptive est un formidable médicament anti-acné), mes formes sont plus prononcées, je ne suis plus une fillette, je suis un plat que les boyz veulent déguster, un bout de viande qu’ils envisagent.


Par contre, en termes d’âge, ça s’équilibre, je suis attirée par les garçons de mon âge. Ils sont tout aussi cons, tout aussi immatures, mais ils ont délaissé les playmobils pour leur veuve poignet. Soudainement, je les trouve plus intéressants.


Ma libido me joue des tours. C’est l’époque des vidéos-clubs et un vilain démon me chuchote à l’oreille d’entrer dans la petite cabine du fond, celle où il est écrit « Interdit aux moins de dix-huit ans ». J’entre dans ce royaume et ce que j’y vois me chauffe plus que de raison.


Des bites, des bites en pagaille. Des dures, des molles (ici, on dit pichploïe), des longues, des larges, des à cols roulés, des noires, des blanches. Ça m’émoustille, ça m’émoustille ! Bon sang, que j’aimerais m’en prendre une !

C’est avec « Le marteau-piqueur et les bourgeoises » que commence mon éducation sexuelle. Le gaillard embraye trois quatre coïts dans toutes les positions. Infatigable Mamadou !! Alors je rajoute à mes critères de recherche de l’homme parfait des compétences sportives de haut vol. Non mais !


Je suis entre deux eaux, je ne veux pas m’offrir au premier venu mais ça me titille. Les hormones en ébullition, la période estivale arrive et ça pétille dans mon corps. Je suis au camping avec mes parents (ils m’ont obligée, je ne voulais pas, alors crises, engueulades et des « je suis majeure moi, vous n’avez plus rien à m’obliger » et des « si c’est comme ça, je vais me suicider », vous voyez le genre ?).


Finalement, j’y suis au camping.


C’est alors que je rencontre le goliot de service, Arthur : futur militaire, coupe à la brosse comme son père (bon sang ce que c’est moche), un peu rouquin, des taches de rousseur parsemées sur son visage. Imaginez si la connerie était discipline olympique, pour sûr, il nous décrocherait la médaille d’or toutes catégories confondues.


Lui, il y croit dur comme fer.


Alors se produit l’improbable, va-t’en savoir pourquoi, je me dis « et pourquoi pas ? » pourquoi pas avec lui ? Je ne le connais pas, il n’est pas de mon lycée, personne va le savoir et de toute façon, je veux un Mamadou, poutre de Bamako.


Et nous voilà dans ma tente canadienne à chuchoter pour pas que mes parents nous entendent. Bon point pour mon Arthur, il ne pue pas de la gueule, il ne fume pas. Je prends le contrôle des ébats, c’est moi qui vais diriger cet abruti. Commençons par la galoche.


Il ouvre sa bouche.


C’est tout.


Il attend.


Je suis un peu déconcertée. Je pose mes lèvres contre les siennes et rien. Rien, walou, quetechi.


Il reste là la bouche ouverte, la langue ne bouge pas d’un seul petit centimètre, que dis-je ? D’un seul petit millimètre, que dis-je ? D’un seul petit nanomètre.


Chou blanc.


C’est pas grave, on ne va pas se galocher.


Je lui empoigne les mains et les dirige sur mes seins. Non mais c’est pas vrai, il joue à pouët-pouët le camion ou quoi ?


Chou blanc.


Bon sang, il va falloir passer aux choses sérieuses. Je lui dégrafe le pantalon, il a un beau slip kangourou qu’il a sûrement hérité de son grand-père. Sexy. Glamour. La grande classe.


Voyons voir ce qui s’y cache.


Première constatation, ce n’est pas la poutre de Bamako mais plutôt un sucre d’orge. Qu’importe, affamée comme je suis, ça fera l’affaire. Je m’en empare, commence un doucereux va-et-vient. Je ferme les yeux pour mieux savourer l’instant. Je sens le sucre d’orge se durcir, je suis contente, j’accélère – oh ! À peine, à peine ! Et soudain, je sens un liquide visqueux recouvrir ma main.


Frustration.


Lui n’ose pas me regarder, la couleur de sa peau vire au rouge écarlate et dans un silence assourdissant, arthur vient de perdre sa majuscule. Je crois bien que le mot qui sort de mes lèvres serrées est : Dégage.


Putain de merde, tous des branleurs !! (calme-toi Mélina, calme-toi)



@@@@@@@@



De retour au lycée pour ma dernière année, les profs sont ravis de me revoir – je ne comprends pas pourquoi, je ne suis pas une « fout-la-merde ». Ma place est au fond juste aux côtés des radiateurs et je regarde par la fenêtre la cour où de petits oiseaux s’égosillent. Je rêve d’être ailleurs, je fais de jolis dessins, je me fous royalement de ce que peut raconter le prof.


Toutes mes copines ont vu le loup, je suis la dernière à n’avoir pas fait connaissance avec celui qui me mangera. Pour garder bonne mesure et pas trop me taper la honte, je prétexte toujours cette histoire de prince charmant – ce que mes copines admirent. Quelle abnégation !


Elles me font remarquer les regards que pose sur moi le sculptural Fabrice. Le Mec du lycée. Rien qu’à le voir, on bave toutes. Ça va faire déjà quatre ans que je change ma p’tite culotte à chaque fois que je le croise (le gaillard a le même cursus que moi, deux secondes, deux premières).


Nous sommes au tout début de l’ère portable, nous ne sommes pas encore trop contaminés et la drague se fait « à l’ancienne ». V’la ti pas que Mon Fabrice me fait du rentre-dedans. Je me méfie quand même un peu, le mec ne m’a pas calculée pendant quatre années et là, je suis celle de ses rêves ?!


C’est too much. Il n’a jamais désiré autant une femme que moi et blablabla et blablabla. Un peu trop pour être honnête. Heureusement, je connais bien sa petite sœur Marianne et en profite pour aller aux renseignements. Comme beaucoup de sœurs, elle déteste son frère qu’elle juge de gros connard, aussi, elle n’hésite même pas un quart de seconde pour me révéler qu’il a parié avec ses potes de me mettre dans son lit et de me déniaiser.


Déniaiser n’est pas le terme que Marianne a employé, mais je le trouve plus joli que « Dépuceler ».


La date prévue pour cette affaire est celle du 1er janvier 2000, juste après le bug du 31 décembre 1999 (que j’attends encore). Un copain de classe a organisé une fête chez lui, ses parents seront à Hong Kong, donc pas de risque. Je garde bien en tête que d’ici trois mois, mon hymen fera partie intégrante de mon passé. En attendant, mon Fabrice me conjugue l’hymne à l’amour à tous les temps, lui préfère le futur, je le laisse mijoter au conditionnel mais tout cela reste bien imparfait.


Le pauvre, cela va faire trois mois qu’il se finit en manuel (il ne serait pas de bon ton qu’il se farcisse une dinde en attendant mon amour). Je le plains.


Arrive cette fameuse soirée. Je ne fais aucun effort vestimentaire, je deviens avec l’âge de plus en plus bourrue – à défaut d’être bourrée – et obtuse. Vêtue d’un jogging, pas maquillée, je lis dans les yeux de mon cavalier une première déception. Lui est tiré à quatre épingles, parfumé à Terre d’Hermès, il sent bon l’artificiel.


Arrive le premier slow, « Eternal Flame » des Bangles. Irrésistible. On se roule des galoches, en veux-tu en voilà. J’en profite à mort. Les copines sont vertes de jalousie, elles qui sont si belles enfarinées de poudre de perlimpinpin, recouvertes de pots de peinture et de crème de phoque. C’est MON moment de gloire.


Fabrice embrasse bien. Faut le dire. On voit qu’il a l’habitude le gaillard. Pour l’instant, je lui laisse sa majuscule, mais ça ne va pas durer…


Des petits bisous dans le cou (j’adore ça), les mains qui s’aventurent plus bas que la décence. Tous les feux semblent au vert. Il me propose de monter rejoindre la chambre des propriétaires – ce que j’accepte avec un sourire qui ne lui laisse aucun doute sur la réussite de son projet.


À l’étage, corps contre corps, corps contre mur, il me mange. C’est torride, la température monte au septième ciel. J’enlève mon pull et me dévoile en soutif (moche, très moche le soutif, le pire que j’ai dans ma garde-robe). Deuxième déception pour mon chevalier.


Cependant, lui n’est pas en reste, il est déjà torse poil. Bordel de bite à cul, quelle baraque !! Des plaquettes de chocolat, pas le moindre soupçon de graisse.

Il me regarde et…


(Attention passage franchement comique !)


Il me dit :



Vous ne pouvez même pas imaginer les efforts que je dois faire pour ne pas exploser de rire. Mais quel mufle !


Bin oui, bien sûr que je veux voir la bête ! Et le voilà en train de me montrer son service trois-pièces. Faut être honnête, ça donne envie. Je pense même que j’ai eu un mouvement de langue, vous savez ? Ce mouvement qu’on fait quand on va se régaler… Mais c’est involontaire.


C’est à présent mon tour de baisser le pantalon, et une fois ce dernier à mes chevilles, je regarde le visage de fabrice qui vient de perdre sa majuscule. Au-dessus de son crâne, on peut voir tel un phylactère, un gigantesque point d’interrogation.



Je le laisse mariner avant d’ajouter :



Comme il est con, il n’a pas compris. Alors, je lui explique avec des mots simples que je ne serai pas une conquête de plus qu’il accrochera comme un trophée dans son calepin. Que sa sœur m’a tout expliqué. Gros bâtard ! (Calme-toi Mélina, calme-toi).



@@@@@@@@



Je pourrai aussi vous conter les anecdotes, les rendez-vous ratés de mes années fac ou bien celles de mes années boulot mais ce serait tourner en rond. Avec le temps, mon caractère de cochon est devenu encore plus abrupt et je me suis éloignée de la société. Les dernières fois où j’ai regardé la télé et les chaînes d’info, j’ai failli me foutre une balle.


Il est bien plus facile de haïr que d’aimer. La détestation de l’autre semble être devenue la norme et j’ai souvent cette impression que la misanthrope que je suis aime bien plus les êtres vivants que la plupart des braves gens.


Je n’écrirai pas un pamphlet à l’endroit des êtres humains qui sont pour moi un cancer, le cancer de notre bonne vieille planète Terre. Je ne compte pas m’accoupler et perpétuer notre engeance.


Je me suis donc retirée de la société des hommes, seule dans ma montagne des Corbières pas loin de Narbonne (si jamais l’envie de voir la dernière greluche à l’hymen intact te chatouille, n’hésite pas).