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n° 22557Fiche technique27022 caractères27022
Temps de lecture estimé : 19 mn
02/08/24
Présentation:  Ce récit est inspiré de faits réels, mais n’en est bien sûr que la libre interprétation
Résumé:  La nature était ma planche de salut et je faisais mon possible pour n’y rencontrer personne
Critères:  fh fplusag campagne init
Auteur : Arpenteur      Envoi mini-message

Projet de groupe : Les premières fois
Amour champêtre

Pour différentes raisons qu’il serait ici beaucoup trop long d’expliciter, mais qui contribuent indéniablement à ma propre expérience, j’étais devenu incroyablement solitaire et asocial.

À l’heure où les garçons draguaient les filles, moi, je me réfugiais dans le plus terrible des isolements. Nous habitions un modeste village, il n’y avait pas beaucoup de distractions, mais le principal lieu de rendez-vous trônait juste en face de la maison de mes ancêtres, difficile d’y échapper. C’était un petit troquet qui ne payait pas de mine, mais qui hébergeait toutes les frivolités de la jeunesse.


Tapi derrière la persienne, je les entendais presque rire près du flipper et autour du baby, ou, quand il faisait beau, glousser au bord de la minuscule piscine. J’imaginais mes ex-copains dans un état d’agitation extrême, bavant comme des écervelés devant des donzelles surexcitées et trépidantes, que je devinais invariablement fascinées par Claude François, qui ne s’était pas encore électrocuté à l’époque, paix à son âme. Submergé par une pointe de jalousie, j’aurais aimé participer mais m’en sentais totalement incapable, pourquoi n’étais-je pas comme les autres ? Toute cette agitation me foutait la frousse ; j’avais mis l’univers en quarantaine et ne savais pas encore que l’on me retrouverait un jour, divagant hagard en plein centre-ville, à moitié nu et sans papiers, avant de m’interner dans un HP. À l’époque, j’allais encore à l’école, j’étais même « bon élève », paraît-il, mais chaque semaine était pour moi un défi que j’abordais en mode schizophrénie.


Le week-end et pendant les vacances, j’utilisais le plus clair de mon temps à parcourir la campagne, en général affublé d’un attirail de pêche, qui me servait de pseudo-justificatif pour mes absences répétées auprès de mes parents ; mais, dans les faits, je passais fort peu de temps à taquiner le goujon. Mes vieux ne s’inquiétaient pas trop de mon état mental, ils préféraient se convaincre que tout allait bien, leur couardise était à l’image de l’après-guerre qui avait façonné ce monde sans aspérité.


Par chance, je parvenais à m’échapper de chez moi en passant côté cour, je traversais les jardins et n’avais pas à supporter les affres de rencontrer un quidam dans la rue. Tel un lutin fantomatique, je m’enfonçais dans la nature luxuriante et ne revenais parfois qu’à la nuit tombée. Je connaissais chaque recoin de cette commune, chaque anfractuosité, chaque clôture, les fermettes des environs n’avaient aucun secret pour moi. De peur qu’un vivant m’aperçoive, je restais en général tapi derrière les feuillages. Voir sans être vu, c’était mon idéal ; sans les aboiements de ces putains de chiens, ç’aurait été plus facile. Mais je préférais de loin les coins perdus, les forêts, les bâtiments délabrés, les zones marécageuses, ces différents endroits où j’étais convaincu de ne rencontrer personne. Certains de ces lieux me servaient de refuge, j’y installais mes habitudes en mode pacha, afin d’arrêter de parcourir la lande comme un dératé, histoire de me poser un peu pour profiter du temps qui passe.


J’ignore comment le vieux avait fait pour amener cette camionnette au beau milieu de nulle part. Elle trônait dans un petit sous-bois, près d’un minuscule trou d’eau. Il avait dû lui faire traverser le gué et la tirer ensuite à travers champs avec un tracteur, à une époque lointaine où il était encore d’attaque. Depuis, le temps avait fait son œuvre, la rouille était apparue, une des vitres avait explosé, la porte avait été fracturée, le véhicule avait été visité. Initialement, le paysan avait dû vouloir y installer son petit confort, du matériel de pêche ainsi que le minimum pour pique-niquer au bord de l’eau. Mais les vandales avaient tout saccagé, ne restait plus que quelques vestiges, une table bancale, un trépied pourri, un parasol miteux, quelques hameçons éparpillés à même le sol, un vieux matelas misérable attaqué par l’humidité et la vermine, rien de très engageant.

J’étais à peu près certain que le cultivateur ne reviendrait plus jamais visiter ce lieu, notre toubib, lors d’une consultation, avait raconté à mes géniteurs qu’il avait un diabète sévère, qu’il était atteint par la goutte et ne bougeait pratiquement plus de chez lui. Ce petit coin de paradis, je me l’étais donc accaparé, j’en avais fait mon domaine, il y avait quelques poissons dans le marigot, probablement ensemencé par les crues de la rivière toute proche. J’aimais bien me reposer là, flâner en rêvassant, poussant même le vice jusqu’à tremper mes lignes dans l’eau sans trop d’espoir d’attraper quoi que ce soit. J’avais ramené deux chaises de jardin que j’avais trouvées dans cette décharge sauvage qui était encore en activité à l’époque, ainsi qu’un petit meuble à tiroirs qui me servait accessoirement de repose-pieds, j’étais heureux comme un pape, je passais là des heures entières.

Jusqu’au jour où…


C’était une nana toute crottée, pas spécialement belle et sans âge, affublée de grandes bottes marron lavasse. Je me souviens parfaitement du « Eh bien, on ne se gêne pas ! » qui m’a fait sursauter et m’a vraiment foutu la frousse. Elle arrivait derrière moi, j’ai fait un bond sur place et me suis retourné pour lui faire face, m’attendant au pire. Mon Dieu qu’elle me semblait sévère ! J’ai baissé les yeux, tout penaud, pour recevoir mon avoinée.



Je n’en menais pas large. J’ai osé un regard vers elle, certain qu’elle allait à nouveau m’incendier, mais, en fait, elle souriait avec ironie. Ça m’a désarçonné un peu plus, je me suis demandé si c’était du lard ou du cochon. Prenait-elle un malin plaisir à m’humilier de la sorte et à se jouer de mon impuissance ? Elle n’était pas de ma génération, vingt-cinq ans, minimum et sans doute au-delà. Que faisait-elle avec ces grandes bottes à parcourir les prés ? Il n’y avait a priori que moi pour faire des choses pareilles ! Je serais bien incapable de dire comment elle était habillée ce jour-là, ni même à quoi elle ressemblait précisément. Je me souviens surtout de ses bottes, de son rictus moqueur et de sa voix rocailleuse.


Je me suis dépêché de replier mes gaules, mais elle a temporisé :



Ce tutoiement soudain, marque de mon infériorité, et cette surprenante empathie simulée m’ont un peu plus ébranlé. Je l’ai regardée partir à grandes enjambées dans le sens opposé, jusqu’à ce qu’elle disparaisse derrière les frondaisons, et j’en suis resté à me demander si ce que je venais de vivre était bien réel ou une pure invention de mon esprit troublé.


Plus jamais, ô grand jamais, j’irais squatter chez le vieux bonhomme, c’était une certitude, je n’étais pas du genre à retenter le diable.

Il n’empêche que je passais assez souvent, pas loin de là, pour rejoindre le grand déversoir où l’on pouvait se baigner en été. Quelques semaines après l’incident, un jour où je me battais contre les ronces et les orties pour progresser le long de la rivière, j’entendis quelqu’un me héler sur le côté. Je tournai la tête, c’était la fille.



La même harpie que la dernière fois, non pas que je la reconnaisse, mais vu qu’elle se tenait à deux pas de la camionnette, ça ne pouvait être qu’elle. Joignant le geste à la parole, elle faisait de grands moulinets avec ses bras. Était-ce à moi qu’elle s’adressait ? Mais vu qu’il n’y avait personne d’autre que moi… Devant son insistance, je me suis approché timidement et avec inquiétude.



Elle devait me prendre pour un gamin, cette connasse, mais quelque part elle avait raison, j’étais sacrément trouillard. À peine arrivé que je me confondais déjà en plates excuses :



Je la voyais déjà me tirer les oreilles.



Discuter de quoi ? Je n’avais rien à dire. Elle me proposa de m’installer tout près d’elle, sur une couverture qu’elle avait étendue au pied d’un arbre, elle me toisait avec gentillesse, je n’en menais pas large, ses yeux noir profond étaient inquiétants, j’avais du mal à soutenir son regard.


Son visage était marqué par la vie, une large estafilade zébrait sa joue gauche (blessure qui était par conséquent à droite lorsque je la regardais), allant pratiquement de l’oreille jusqu’à la commissure des lèvres, je n’avais pas remarqué ce détail lors de notre première rencontre. Quelques gros grains de beauté, que je jugeais disgracieux, complétaient le tableau. Dans l’échelle de mes jugements de valeur, ce n’était pas une belle femme, en tout cas pas une femme que j’aurais souhaité fréquenter, elle me faisait un peu penser à ma cousine Joséphine, en plus âgée et en plus sûre d’elle-même. Lorsqu’elle m’apprit qu’elle s’appelait Jocelyne, cela me conforta dans mon idée que toutes les Jo-quelque-chose devaient être des laiderons.


Elle voulait en savoir plus sur moi. De son côté, elle n’avait pas fait beaucoup d’études, avait arrêté bien avant le brevet, parce qu’à ses dires elle ne comprenait rien aux mathématiques.



C’était une fille enjouée, gaie, éminemment sympathique, mais néanmoins calme et posée.



Visiblement heureuse de parler le plus naturellement du monde, elle ne me cachait rien de sa vie. De mon côté, je n’avais pas grand-chose à raconter.



La rumeur allait bon train, mais la rumeur avait raison. Personne ne s’était jamais risqué à aborder ce sujet avec moi. Je ne répondis rien, « petit sauvageon », c’est ce qu’elle aurait pu dire de plus gentil, en plus elle me regardait avec une incontestable bienveillance.



Ce qui était bien avec cette bavarde, c’est qu’elle savait aussi ménager des silences. Elle sortit une part de tarte à la rhubarbe de son petit panier et se proposa de la partager avec moi, me tendit même sa gourde pour que je puisse boire une rasade.



Sur ce, nous nous fîmes chastement la bise, en guise de réconciliation, et elle rentra chez elle. Faute de trouver un vrai job dans la région, elle était tenue d’aider ses parents à la ferme.


Quelle drôle de fille, cela faisait longtemps que je n’avais plus d’amis et la voici qui s’imposait subitement à moi. Sur le chemin du retour, je ne cessais de penser à elle, et le soir dans ma chambre aussi. Elle devenait tout d’un coup indispensable, une sorte de coup de foudre me submergea, totalement irrationnel, vu les circonstances. Putain, que je l’aimais ! Et j’aimais désormais tout chez elle, sa cicatrice et ses grains de beauté, sa moue boudeuse et ses rictus moqueurs, sa coiffure improbable et ses doigts boudinés. J’eus soudain peur de ne plus la revoir. Qu’étais-je pour elle ? Elle n’allait pas s’embêter avec un « petit sauvageon », immature et aphone ? Elle m’avait abreuvé de son flot de paroles mais, de mon côté, j’avais à peine dit quatre mots, qu’est-ce que je pouvais être gauche et coincé ! Naturellement misanthrope, je n’avais même pas besoin de me forcer pour éviter les contacts humains.



Les jours qui suivirent, je revis fréquemment ma belle naïade. Quelle joie, quel bonheur, quelle exaltation, lorsque je la voyais arriver ! Je me sentais euphorique et amoureux, j’aurais désiré croquer sa bouche, nos discussions restaient fort chastes, mais c’était toujours bon à prendre. Nous passions une demi-heure ou une heure ensemble à discutailler, puis elle devait retourner travailler, s’occuper des vaches ou des poules, nettoyer les auges à cochons. Elle aussi semblait heureuse de nos retrouvailles. Parfois, elle s’excusait : « Je n’ai pas pu venir hier, car j’ai dû accompagner ma mère au marché », comme si ces rencontres quotidiennes étaient désormais, pour elle aussi, impératives.


Je n’étais pas très au fait de la psychologique féminine, pas très au fait de la psychologie humaine en général, je ne connaissais que moi, je tournais en rond dans mes propres délires. Par conséquent, je n’aurais jamais tenté quoi que ce soit pour approcher Jocelyne, aucun geste tendancieux, aucune allusion grivoise, ce n’était pas du tout mon genre, j’étais surtout un couard. D’ailleurs, je ne connaissais rien au sexe ni à l’amour en général, mis à part le fait qu’il existe des prédateurs et qu’il faut à tout prix les éviter. Mes parents, quant à eux, restaient pour moi des êtres totalement asexués. Éducation sexuelle, zéro pointé, disons plutôt moins dix, on gèle.



J’ai secoué négativement la tête. Elle m’a expliqué qu’elle avait connu des garçons. Le contraire m’aurait étonné, vu son âge, vingt-neuf ans, bientôt trente. Combien de flirts ? Je n’ai pas osé le lui demander. Mais, pour le moment, c’était fini, elle n’avait manifestement plus personne.



Jocelyne était naturelle et sans filtre. L’espace d’un instant, je crus voir apparaître une larme perler au coin de son œil, mais elle se reprit :



J’étais paralysé dans mon silence, ce qui voulait tout dire.



Oh non ! Non, pas du tout ! J’aurais voulu lui dire qu’au contraire, je la trouvais formidable et que mon rêve le plus cher était de la serrer dans mes bras, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Enfermé dans mon mutisme que j’étais !



Je me suis avancé vers elle tel un mannequin de vitrine de prêt-à-porter, rigide et sans vie. J’ai fermé les yeux et j’ai senti ses lèvres se poser sur les miennes puis, l’instant d’après, sa langue s’enfoncer dans ma bouche, impossible d’y échapper, nos deux langues se sont touchées, enroulées l’une sur l’autre, j’ai trouvé ça humide, gluant mais très agréable, je suis devenu comme fou. Les secondes succédaient aux secondes, je n’avais plus envie que ce baiser s’arrête. Finalement, c’est elle qui m’a repoussé gentiment.



Nous avons passé le restant du temps à nous bécoter. Je ne voulais plus la laisser partir, mais elle est restée inflexible :



Et elle s’en fut toute guillerette, avec ses grandes bottes, à travers les champs, se retournant juste de temps en temps pour me faire des petits « coucous ».


Ce n’était plus de l’amour, c’était de la passion que j’éprouvais. J’avais tellement hâte que l’on soit déjà demain, tellement hâte de la serrer à nouveau dans mes bras, tellement hâte que l’on s’embrasse à perdre haleine.


Mais les autres garçons devaient faire ça beaucoup mieux que moi, car le lendemain elle n’était pas au rendez-vous. Il me fallut encore attendre deux jours, j’étais désespéré. Pour sûr qu’elle m’avait trouvé beaucoup trop coincé et que j’avais laissé passer ma chance.


Chagrinée par mon air bougon lors de nos retrouvailles, elle comprit tout de suite ce qui n’allait pas :



Nous avons repris où nous nous étions arrêtés.



Elle avait la poitrine bien remplie, un peu lourde, mais opulente. J’en avais rêvé certaines nuits et m’étais même branlé en pensant à ses appâts. Et maintenant que je la pelotais, que je malaxais ses grosses doudounes, j’étais aux anges. Elle ne tarda pas à dégrafer les boutons de son chemisier et à extraire prestement deux opulents nichons du soutien-gorge. Mon Dieu qu’ils étaient beaux, chaque mamelle avait son grain de beauté, c’étaient leurs marques de fabrique.



Ses gros tétons noirs me fascinaient, au toucher ils devenaient très durs, je m’enhardis à y passer la langue et finis même par les téter. J’étais tellement obnubilé par ses seins que je ne la vis pas glisser vers mon entrejambe, mais quand elle saisit fermement mon sexe dur et dressé, j’eus un mouvement de recul.



Elle me demanda de me relever, s’agenouilla devant moi et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, desserra ma ceinture et fit sauter les boutons de mon pantalon qu’elle descendit prestement jusqu’aux chevilles. Le slip vint avec, et je me retrouvai à moitié nu devant cette démone. Empoignant fermement ma bite avec une main et soupesant mes couilles avec l’autre, elle entreprit de m’astiquer avec rudesse. Ce traitement de choc, associé à quelques coups de langue savamment orchestrés, je n’en pouvais déjà plus. J’osai un regard vers elle, elle me fixait, à l’écoute de mes moindres réactions. Elle emboucha soudain ma queue, ses yeux noirs plongés dans les miens, ce fut le coup de grâce, je voyais mon sexe aller et venir entre ses lèvres gourmandes et me sentais venir. J’étais gêné, je ne voulais pas la souiller de ma laitance, mais je ne pouvais rien y faire, elle avait mon devenir en main. La première giclée atterrit dans sa bouche, elle recracha vite fait mon sperme, et les suivantes sur son visage, son corsage et ses lolos. Manifestement heureuse du résultat, son sourire était franc et massif. Elle poussa même le vice jusqu’à lécher les gouttes de semence qui perlaient au bout de mon gland, puis elle se releva, toute guillerette, contente de son petit effet.

Elle se rajusta vite fait :



Je ne pus que la regarder s’éloigner, la bite toujours à l’air, ayant encore du mal à reprendre mes esprits, de belles images s’entrechoquant joyeusement dans ma tête, tel un feu d’artifice de sensualité.


Le lendemain fut l’aboutissement, tant attendu et tant craint. Au commencement, rituel des baisers, rituel des tétons :



Elle saisit ma main avec vigueur et l’entraîna fermement entre ses cuisses épaisses, remontant au passage sa jupe. Comme un fait exprès, elle ne portait aucune culotte et ma main atterrit directement sur une forêt de poils, puis elle me guida rapidement vers son antre, invitant un de mes doigts à s’enfoncer en elle :



Puis elle me fit lentement remonter le long de ses lèvres vers son bouton d’amour.



Elle s’allongea sur la couverture, m’invita à me mettre entre ses jambes qu’elle ouvrit largement, puis remontant la jupe sur son nombril, m’offrit tout le spectacle de sa féminité. Sa toison était luxuriante, étendue et épaisse, elle était même plus poilue que moi. Jusqu’à ce que je rencontre une autre femme, c’est-à-dire bien des années plus tard, j’ai d’ailleurs pensé que c’était la norme, alors qu’il s’agissait plutôt d’une exception. Mais ce spectacle était magnifique. Elle écarta ses chairs avec ses doigts pour dévoiler sa grotte :



J’apprenais tellement de choses avec elle, j’ignorais que les filles se masturbaient aussi. Mais je me sentais tellement gauche que j’avais peur de faire mal. Et où trouver ce satané bouton ? Elle me guida une fois de plus.



Dit comme ça, crûment, je ne m’en sentais pas capable. J’avais bien vu ces photos de lesbiennes qui se bouffaient la chatte, sur une revue érotique trouvée dans la décharge, mais c’était un piètre apprentissage. Mais que n’aurais-je pas fait pour lui faire plaisir ?

Je me suis penché vers son intimité. L’odeur était intense, un peu poivrée, mais pas désagréable. Quelques timides coups de langue plus tard, qu’elle me prenait déjà la tête pour orienter convenablement mes attentions, je l’entendais gémir à chaque frôlement de lèvres. Mais cela ne devait pas totalement lui convenir, car elle me fit descendre plus bas pour que je déguste sa caverne, s’occupant elle-même de son petit joyau avec son autre main. J’étais bien incapable de dire quand elle jouissait, ni combien de fois elle jouissait, mais cela dura fort longtemps, je frisais presque l’asphyxie et crus à une libération lorsqu’un jet de liquide chaud m’aspergea la joue, pourtant elle continua à se frotter de plus belle.



Elle me fit venir sur elle, saisit mon sexe et le glissa dans son vagin. C’était tellement bon, tellement puissant, j’avais l’impression que son intimité se contractait contre mon membre. Mais les sensations étaient tellement puissantes qu’au bout de quelques mouvements malhabiles, je m’épanchai déjà en elle comme un sagouin, triste et dépité que cette étreinte ait été si rapide.



Nous fîmes une petite pause. Elle en profita pour se mettre entièrement nue et m’invita à en faire de même. Mais la proximité invitait aux caresses et nous n’avions aucune envie de nous en priver. Lorsqu’elle me jugea suffisamment reposé, elle reprit mon sexe en bouche pour une pipe en bonne et due forme. L’organe avait perdu de sa superbe, mais ce traitement de choc eût tôt fait de le raviver. Une fois bien raide, elle me fit allonger sur le sol, me chevaucha et vint s’empaler sur moi avec précaution :



Elle évoluait au-dessus de moi avec une surprenante lenteur. Son corps bien en chair n’était que volupté, et ses gestes que douceur. Cette copulation dura un temps infini, j’étais au bord de l’explosion, mais elle prenait un malin plaisir à temporiser encore et encore. Elle arracha enfin ma jouissance et je m’écoulai en elle par saccades en grognant de plaisir, elle gémit une dernière fois avant de retomber sur moi de tout son poids, manifestement vidée après tant d’efforts.

Puis, reprenant ses esprits quelques minutes plus tard, elle se releva prestement et s’habilla en quatrième vitesse :



Tandis que je me redressais péniblement, elle posa une dernière fois ses lèvres sur les miennes et s’en fut à travers champs.



Les jours qui suivirent furent idylliques et complétèrent mon apprentissage. Malheureusement, la fin des vacances approchait et il fallait déjà retourner au lycée, c’était l’année du bac. De fait, nos rencontres s’espacèrent, d’autant plus qu’il devenait de plus en plus difficile de faire l’amour près de la mare, à cause de l’humidité automnale. On se voyait désormais dans un petit grenier qui surplombait une de leurs granges, mais ces rencontres étaient périlleuses, avec toujours la peur de nous faire surprendre.


Je la considérais comme ma muse et comme une déesse. Plusieurs fois, Jocelyne essaya de me convaincre qu’il ne fallait pas que j’investisse trop en elle, que la vie et les circonstances allaient inéluctablement finir par nous séparer.


Je me sentais incapable de la présenter à mes parents, incapable aussi d’affronter sa famille, incapable enfin de l’enlever et de fuir vers de lointaines contrées. Pourtant, j’étais convaincu que c’était la femme de ma vie, la fille la plus géniale de l’univers, en plus d’être ma bouée de sauvetage, la seule personne qui me permettait de garder un peu la tête hors de l’eau.


Mais les vicissitudes de nos existences lui donnèrent raison. Elle finit par retrouver un travail, je finis par m’enfoncer un peu plus dans la folie. Plus tard, elle se fit courtiser par un gars de son âge qui lui promit monts et merveilles. Je ne lui en voulus même pas car, à cette époque, nous ne nous voyions déjà pratiquement plus. J’espère au moins qu’elle fut heureuse.


Quand je repense à elle, mon regard s’illumine, ce ne sont que de bons souvenirs.