Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 22583Fiche technique35241 caractères35241
Temps de lecture estimé : 25 mn
16/08/24
Résumé:  Vous ne savez jamais quand vous allez rencontrer la personne la plus importante de votre vie. C’est ça qui est bien.
Critères:  fh bizarre campagne amour pénétratio init
Auteur : Amateur de Blues            Envoi mini-message

Projet de groupe : Les premières fois
Le banc des miracles

À la sortie de ce petit bourg du sud, l’association « Bien vivre au village » avait rénové un vieux banc pour que les promeneurs puissent faire une pause. C’était un endroit magnifique. Le banc était en haut d’une petite côte caillouteuse, à l’ombre d’un gigantesque pin parasol, et de là, on avait une vue splendide sur l’étang en contrebas. Au loin, derrière les collines bleues, on devinait la mer.


Les membres de l’association, de joyeux retraités bénévoles, avaient changé les planches de l’assise et repeint le tout avec des couleurs vives, des fleurs et des oiseaux. Ils avaient également renommé leur banc : « Le banc des miracles ». Pour justifier leur choix, le président de l’association avait dit dans un journal local que tout célibataire s’asseyant sur ce banc y trouverait l’âme sœur.


C’était une simple galéjade, mais, disait le président, si deux célibataires venaient s’y asseoir en même temps, pourquoi leur rencontre ne deviendrait-elle pas une belle histoire d’amour ? Il y avait eu l’article dans le journal et ensuite, plus personne n’avait parlé du banc ou des rencontres qu’on y faisait.


Madeleine avait lu cet article. C’était une jeune femme de trente-deux ans qui habitait la ville voisine. Madeleine n’était ni jolie ni laide, elle cherchait le grand amour et ne l’avait pas encore rencontré. Peut-être était-elle trop idéaliste, ou bien n’avait-elle pas tout à fait compris ce que les hommes recherchent dans une liaison amoureuse ? En tout cas, elle était toujours vierge et malgré de multiples inscriptions sur des sites de rencontres, elle n’avait toujours pas déniché le partenaire idéal, celui du coup de foudre qu’elle imaginait, avec de multiples détails, la nuit dans le petit lit de son petit studio.


Aussi, Madeleine prit très au sérieux l’article qui parlait du banc des miracles. Et elle prit l’habitude d’aller chaque dimanche se promener sur le chemin caillouteux. Elle arrêtait sa promenade au fameux banc et s’y asseyait pendant une heure, montre en main en attendant le miracle. Cela durait depuis des mois. La promenade était agréable et la vue depuis le banc était vraiment splendide, aussi ce n’était pas une habitude qui lui coûtait beaucoup.


Elle n’y avait jamais rencontré personne. Parfois, un couple de retraités venait s’asseoir à ses côtés et engageaient la conversation. Mais en général, elle était seule et contemplait le paysage.


Aussi fut-elle relativement surprise, par un beau dimanche d’automne, de trouver sur son banc un jeune homme. Hugo avait vingt-huit ans et n’avait jamais lu l’article sur le banc des miracles. C’était un garçon solitaire, passionné d’ornithologie et il n’était là que pour admirer les migrateurs de passage qui se posaient sur l’étang. D’ailleurs, quand Madeleine s’approcha de lui en faisant craquer les cailloux du chemin sous ses semelles, il ne s’en rendit même pas compte tant son attention était concentrée sur ce qu’il voyait à travers ses jumelles.



Madeleine était debout à côté du banc et n’osait pas s’asseoir car le jeune homme ne l’avait pas vue. Après un léger coup au cœur, elle avait déjà plus ou moins compris que cet homme ne serait pas celui qu’elle cherchait. Maigre, vêtu de noir, des cheveux gras qui pendaient en longues mèches de chaque côté de son visage, il ne ressemblait pas du tout à l’homme de ses rêves.


Quand Hugo baissa ses jumelles pour écrire dans son carnet ses données d’observation, il se trouva face à une dame indécise, debout à côté de lui, et il fut un peu décontenancé, comme à chaque fois que quelqu’un faisait ou disait quelque chose qui n’était pas prévu.



Pour retrouver une contenance, il se remit à regarder dans ses jumelles. Mais la présence de la jeune femme à ses côtés le dérangeait, surtout à cause de son parfum. Elle sentait si bon qu’il ne pouvait pas l’ignorer. Il la regarda à nouveau et elle vit qu’il avait des yeux très bleus et un regard qui lui faisait un peu peur.



Madeleine pensa qu’elle partageait son banc avec un drôle de personnage, mais en même temps, elle se sentait libre de lui parler. Elle voyait bien qu’il ne se moquerait pas d’elle et puis, à la longue, c’était triste de vivre seule et de ne jamais parler à personne.



Il y eut un long silence et Madeleine commençait à se dire qu’elle devrait s’en aller avant la fin de l’heure qu’elle s’accordait habituellement. Avec le jeune homme en noir sur le banc à côté d’elle, il était sûr qu’elle ne rencontrerait personne aujourd’hui.



Madeleine ne voyait pas grand-chose. Elle ne savait pas régler la netteté des jumelles et elle voyait deux images qui ne coïncidaient pas vraiment. Mais elle n’osait pas le dire.



Il y eut un silence. Hugo regardait Madeleine avec une telle attention qu’elle se sentit gênée. Pour finir, le jeune homme soupira.



Madeleine avait une idée assez vieux jeu de l’élégance. Elle portait ce jour-là une jupe marron plutôt longue et qui la serrait un peu, mettant en évidence son début d’embonpoint, un chemisier vert foncé et trop brillant boutonné jusqu’en haut. Ses cheveux étaient serrés dans un chignon sophistiqué et ses lunettes de myope avaient des montures épaisses et noires.


Elle savait que son look n’était pas à la mode et qu’elle ne plaisait pas aux hommes. Elle le voyait bien au travail. Dans les bureaux, il y avait un jeu permanent de séduction entre les employés, des plaisanteries, des liaisons plus ou moins secrètes, mais personne ne s’intéressait jamais à elle. C’était comme si elle n’existait pas. Aussi, la remarque d’Hugo, même si elle était désagréable, ne la surprit pas vraiment. Le problème, c’est qu’elle était incapable de changer sa garde-robe. Quand elle entrait dans un magasin de vêtements, c’était toujours les coupes les plus strictes et les couleurs les plus ternes qui l’attiraient. Les jolies robes qu’elle remarquait portées par ses collègues, il ne lui venait jamais à l’idée de les acheter.



Madeleine était un peu sous le choc. Elle regardait ce jeune homme fantasque et elle avait envie de rentrer chez elle, mais en même temps elle savait qu’elle avait tout le temps envie de rentrer chez elle quand les choses étaient difficiles, et au moins, avec Hugo, elle ne s’ennuyait pas. Le jeune homme sortit deux barres de céréales de son sac à dos et en tendit une à Madeleine sans faire de façon avant de déchirer l’emballage et de mordre dans la sienne.



C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent le samedi suivant dans l’artère principale de la métropole régionale. Il y avait là toutes les grandes enseignes et les trottoirs étaient noirs de monde. Pour Hugo, un tel rendez-vous était un évènement. Même s’il savait que Madeleine n’était pas sa petite amie, c’était tout de même sa nouvelle amie et il avait passé une nuit blanche à essayer d’imaginer comment faire pour ne pas tout gâcher comme à son habitude. Il avait tenté d’en parler à sa mère au téléphone mais elle n’avait visiblement rien compris puisqu’elle avait demandé en retour s’il prenait toujours bien ses médicaments. Parfois, Hugo détestait sa mère.


Madeleine alla au rendez-vous à contrecœur. Cette idée d’acheter de nouveaux vêtements avec ce garçon bizarre ne lui disait plus rien du tout. Elle allait dépenser de l’argent et acheter des trucs affreux qu’elle ne mettrait jamais. Et elle n’était pas sûre qu’Hugo comprenait bien qu’elle ne souhaitait pas « sortir avec lui ». Son futur mari ne serait pas du tout comme ça. Il serait sûr de lui et toutes les femmes tourneraient la tête quand il entrerait dans une pièce. Mais elle n’était pas le genre de personne à poser un lapin à un pauvre garçon gentil comme cet Hugo. Aussi, elle le retrouva au point de rendez-vous.



Ils firent le tour de toutes les boutiques. Hugo parlait en permanence et Madeleine se taisait. Quand il lui montrait un vêtement et qu’il lui demandait de l’essayer, elle esquivait et demandait à continuer de voir des styles différents avant de se décider. Mais quant à son tour, elle montrait un chemisier ou une jupe qu’elle pouvait imaginer porter, Hugo riait.



Il avait raison, mais comment faire ? Au bout d’une demi-heure de déambulation, ils étaient dans une impasse et commençaient tous les deux à se lasser.



Madeleine ne pouvait pas dire non. Elle se sentait malheureuse parce qu’elle était certaine d’être horrible dans les vêtements choisis par Hugo et au fond d’elle-même, elle pensait qu’elle serait horrible parce qu’elle était horrible, mal proportionnée, laide, quel que soit l’emballage. Mais elle entra dans la boutique suivante comme une martyre livrée aux lions. Hugo était tout excité et ne se rendait compte de rien. Dès qu’il eut passé la porte, il se précipita vers une petite robe d’été, vert et rose, certain de son choix. Avec toutes ces couleurs, Madeleine pensa qu’on ne verrait qu’elle lorsqu’elle aurait la robe sur elle et elle faillit refuser. Mais elle entra dans la cabine et passa la robe.


Et ce fut un éblouissement. Elle était enfin jolie, dynamique, séduisante. Elle essayait de raison garder et cherchait des yeux ses défauts habituels, ses seins trop gros, son ventre bombé, mais elle ne voyait que des qualités qui lui avaient échappée jusque-là, ses longues jambes parfaites, la finesse de sa taille et son teint de jeune fille rehaussé par le rose des fleurs de la robe. Elle resta un long moment à s’admirer, à se tourner dans tous les sens, à se sourire bêtement. Mais quand elle voulut enlever la robe pour aller l’acheter, elle n’arriva pas à attraper la fermeture-éclair dans son dos. Elle se contorsionna comme elle put, mais rien à faire. Elle se trouva contrainte de passer la tête entre les deux rideaux qui fermaient sa cabine et de demander de l’aide à Hugo qui attendait sagement le résultat de l’essayage.



Et elle lui tourna le dos. Hugo s’appliqua minutieusement à descendre la petite tirette parce qu’il avait peur de mal faire, il se savait maladroit. Mais à mesure qu’elle descendait, il découvrait la peau de son amie et quand la robe fut entièrement ouverte, il eut une vue plongeante sur le bombé des fesses et la culotte blanche de Madeleine. Cela lui fit un effet immédiat et il se sentit bête. Il sortit vite de la cabine sans rien ajouter.


Sans rien dire non plus, il tendit par la fente entre les rideaux un chemisier et un jean délavé à son amie. La robe aurait suffi à Madeleine. Une nouveauté à la fois, c’était bien. Mais elle avait accepté la proposition et on pouvait dire que le premier essayage était une réussite. Elle enfila le chemisier et se regarda dans la glace. C’était terrible, une erreur monumentale cette fois-ci. Le chemisier était quasiment transparent. C’était une belle matière, de la soie, ou plus probablement une imitation, et le tissu tombait bien mais on voyait son soutien-gorge comme si elle n’avait rien eu sur elle. Elle hésita puis appela Hugo pour qu’il se rende compte par lui-même qu’il s’était trompé avec ce deuxième article.



La jeune femme maugréa mais fit ce que Hugo demandait. Quand elle lui permit d’entrer à nouveau, il explosa.



La jeune femme soupira mais quitta son vilain pantalon marron et se glissa dans le jean qui était très très moulant, certainement deux tailles trop petites, mais elle ne voulait surtout pas l’avouer alors elle se tortilla, s’assit, se tortilla encore, cessa de respirer et finit par fermer le bouton et remonter la braguette. Elle n’avait jamais rien porté d’aussi inconfortable, mais quand elle se regarda dans le miroir, elle ne reconnut pas son corps. Elle ressemblait à une pin-up de magazine, à la standardiste de son travail que tous les hommes suivaient du regard quand elle allait à la machine à café. Il fallut le bras d’Hugo qui tendait un petit débardeur blanc à travers le rideau de la cabine pour qu’elle sorte de son hébétude. Pourquoi avait-elle attendu si longtemps avant de se rendre compte que les vêtements pouvaient transformer un vilain petit canard en cygne ?


Quand ils sortirent du magasin, elle avait encore la tête qui tournait, mais aussi une chaleur étrange qui la parcourait, un soudain désir de vivre qu’elle n’avait pas ressenti si souvent dans sa vie.



Après la pause glace, où Hugo avait parlé tout seul, des oiseaux, sa passion, de sa mère, son problème, c’est-à-dire de tout sauf de l’érection qui ne voulait pas le quitter depuis les essayages, Madeleine avait toujours cette chaleur dans le ventre et elle se sentait très faible. Elle déclara qu’elle voulait rentrer mais en allant en direction de sa petite voiture, ils passèrent devant une boutique de lingerie et Hugo s’obstina tant qu’ils entrèrent.


La jeune femme n’était jamais entrée dans ce genre de boutique. Elle achetait ses culottes et ses soutiens-gorge au supermarché. Hugo non plus n’avait jamais mis les pieds dans une boutique de lingerie mais cela ne sembla pas le déranger. Il se promenait dans les allées comme un gosse dans un magasin de jouets. Madeleine vit une vendeuse le regarder avec étonnement et elle eut honte. La chaleur lui monta aussi à la tête et elle avait déjà pris la décision de ressortir quand le jeune homme se trouva devant elle avec un ensemble coordonné dans les mains.


La couleur générale était un rouge sombre qui lui irait bien au teint mais elle vit assez vite que le devant de la culotte et les bonnets du soutien-gorge étaient transparents. Madeleine ne voulait absolument pas essayer ces sous-vêtements, mais la vendeuse les regardait fixement et Hugo s’était penché vers elle et lui avait dit à l’oreille :



Pour une fois, il n’avait pas parlé tout fort, et quand il s’était appuyé contre elle pour lui parler, elle avait senti son membre tout dur contre sa hanche et cela l’avait complètement tourneboulée. Ainsi, un Hugo pouvait… en pensant à elle… Elle se retrouva nue dans la cabine, enfila l’ensemble en vitesse et sans même se regarder dans le miroir, elle l’enleva et se rhabilla. Elle haletait. Elle ne comprenait plus rien, n’arrivait pas à respirer. Est-ce qu’elle allait avoir un malaise ?


Madeleine passa devant Hugo sans dire un mot, paya l’ensemble et sortit dans la rue pour respirer l’air frais du dehors. Le jeune homme ouvrit la bouche, mais la referma sans rien dire et la suivit comme un toutou jusqu’à ce qu’elle s’arrête de marcher. Elle était encore un peu rouge, mais se sentait mieux.



Puis, après un silence pendant lequel Hugo baissait le nez comme un ado pris en faute :



Madeleine possédait une petite Citroën blanche et Hugo, avec ses grands bras et ses grandes jambes, se glissa péniblement à l’intérieur. Ils roulèrent un moment sans parler. Madeleine était une conductrice sérieuse, concentrée sur tous les obstacles qu’il convient d’éviter quand on traverse une grande ville. Hugo regardait son amie et le désir ne l’avait pas quitté. Il regrettait qu’elle ne porte pas la petite robe qu’il avait choisie car alors, il aurait pu voir ses jambes.



La jeune femme lui jeta un regard inquiet. Que pouvait-il encore sortir ?



Madeleine tremblait comme une feuille. Dès que la voiture fut à l’arrêt, elle se tourna vers Hugo tandis que celui-ci observait l’écran de bord, comme si la température ou l’heure l’intéressait au plus haut point.



Ils se retrouvèrent un peu plus tard, empruntés et fébriles dans l’appartement silencieux et impeccablement rangé de Madeleine.



Madeleine prit son ami par la main et le conduisit dans sa chambre. Elle chassa sans ménagement le nounours qui trônait au milieu des oreillers et s’assit sur le bord du lit. Hugo restait debout, ses doigts entremêlés au bout de ses bras maigres. La jeune femme fit un effort pour sourire et tapoter le matelas à ses côtés. Hugo vint s’asseoir.


Alors ils s’enlacèrent. Alors leurs lèvres se joignirent. Alors la langue agile du garçon pénétra la bouche chaude de la jeune femme. Ce fut comme un ouragan. Il la renversa sur le lit, il glissa ses mains sous ses vêtements, empoigna ses seins, ses cuisses sans cesser de l’embrasser. Elle aurait voulu lui dire qu’ils avaient tout leur temps, mais elle se sentait fondre comme une motte de beurre et elle ne put que laisser son amant la dévorer entièrement.


Bientôt, sans qu’elle comprenne comment, elle fut nue et les mains d’Hugo étaient partout, dans ses cheveux, sur ses fesses et en elle. Personne n’avait jamais glissé un doigt dans son intimité et c’était très perturbant. Elle-même ne s’y était essayée que rarement et toujours dans la honte et la confusion. Aujourd’hui, cette pénétration, ce frottement du pouce contre son clitoris déclencha aussitôt un orgasme qui lui fit perdre totalement le contrôle. Elle beugla comme une vache, elle sentit son jus s’écouler comme l’eau d’une fontaine sur son dessus de lit immaculé, elle pleura.


Madeleine avait totalement oublié celui qui lui donnait cet immense plaisir. Quand elle reprit un peu ses esprits, elle vit qu’il était nu lui aussi et qu’il avait arrêté de s’occuper d’elle. Il avait l’air paniqué.



Et effectivement, quand les yeux de Madeleine se posèrent sur le membre viril de son partenaire, elle constata qu’il était plutôt petit et mou. Elle n’en avait jamais vu en vrai mais elle savait tout de même qu’un sexe d’homme doit être dur et dressé pour pénétrer une femme.



Cela aussi, Madeleine en avait un peu entendu parler. Sans rien dire, elle prit le tuyau à consistance d’escargot de son boy-friend et elle le mit dans sa bouche. Ce n’était pas aussi dégoûtant qu’elle se l’était imaginé. Le gland était comme un bonbon un peu chaud. Elle saliva beaucoup et se mit à le sucer, comme une glace. Très vite, elle sentit qu’elle obtenait un résultat. L’objet grossissait et durcissait entre ses lèvres. C’était très excitant et elle aurait voulu qu’Hugo la caresse en même temps, mais le pauvre avait fermé les yeux et il semblait bien incapable de faire quoi que ce soit.


Mais quand il se rendit compte que sa virilité se dressait à nouveau violette et courbée devant lui, il reprit courage et poussa Madeleine sur le lit pour vite la prendre pendant qu’il en était capable. La jeune femme se laissa tomber sur le dos, cuisses écartées. Elle n’attendait que ce moment. En suçant un homme, elle était devenue une femme comme les autres et elle voulait maintenant qu’on la prenne comme une femme. C’était aussi l’idée d’Hugo, mettre enfin son membre à l’intérieur d’un con. Celui de Madeleine était devant lui, rose, béant et juteux, et il n’hésita pas à se glisser à l’intérieur. La jeune femme était étroite et son sexe était devenu vraiment énorme. Aussi ce ne fut pas aussi facile qu’il s’y attendait. Il dut pousser avec l’impression de forcer le passage et d’éventrer sa partenaire, mais celle-ci ne se plaignait pas et gémissait comme un petit chien.


Et puis il fut à l’intérieur et rien de ce qu’il avait pu voir sur internet ne l’avait préparé à cette sensation. Il sut aussitôt qu’il ne voudrait rien faire d’autre de sa vie qu’être là. Tout ce qu’on lui avait appris en philosophie et autre sur le sens de la vie ne rimait à rien si on ne disait pas que la meilleure chose à faire quand on était vivant, c’était de baiser comme un lapin. Et quand il commença à aller et venir en elle, quand il vit ses gros seins s’agiter en cadence avec leurs pointes comme des petits fruits rouges, quand il entendit le clapotis que faisait sa chatte juteuse, il se demanda ce que Dieu pouvait avoir trouvé pour rendre le paradis plus attirant que le sexe.


De son côté, Madeleine qui s’était attendue à avoir mal était elle aussi agréablement surprise de cette sensation nouvelle. Il y avait comme une plénitude inconnue d’elle à avoir un gros sexe bien dur fiché en elle. Et quand son amant commença à la pistonner, son pubis s’écrasait sur son clitoris déjà bien éveillé par les caresses préliminaires. Elle sentit l’orgasme monter à nouveau en elle et elle recommença à meugler et à couler, toute pensée intelligente perdue dans le flot du plaisir.


Le plaisir de sa partenaire eut sur Hugo l’effet qu’il a sur tous les amants. Il sentit qu’il perdait le contrôle et paniqua. Il ressortit en hâte son outil et éjacula pendant qu’il perdait l’équilibre au bord du lit. Sa semence voltigea un peu partout sur le corps de Madeleine et sur le beau dessus-de-lit qui avait toujours été préservé de telles aventures. Il tenta de s’excuser mais la jeune femme l’attrapa par la nuque et le fit taire en l’embrassant, ce qui fut efficace. Plus tard, elle se servirait souvent de cette méthode, Hugo ayant tendance à ne jamais la fermer.


Car il y eut une suite à cette première étreinte. Ils recommencèrent d’ailleurs presque aussitôt, juste le temps de reprendre leur souffle, puis plusieurs fois encore dans les vingt-quatre heures qui suivirent pendant lesquelles ils ne se quittèrent pas. Madeleine n’était pas amoureuse mais la présence et le désir d’Hugo lui faisait du bien. Il était parfois épuisant à vouloir tout analyser et dire tout ce qu’il lui passait par la tête, mais maintenant Madeleine savait comment le faire taire. Elle avait même plusieurs méthodes, le baiser bien sûr, mais la main dans le slip marchait aussi très bien, et la menace de passer quelques jours sans lui fonctionnait également.


Quant à Hugo, il était de toute évidence incapable de faire la différence entre amour et désir. Il aimait ce qu’il désirait. Il aimait donc Madeleine passionnément, inconditionnellement et éternellement. Il s’occupait de choisir les vêtements de sa petite amie, de cuisiner et de repérer les endroits où ils partiraient en vacances, toujours dans des régions plus ou moins désertes où les oiseaux abondent.


Finalement, le temps est passé sans que la vie les sépare comme elle le fait parfois. Ils ont fondé une petite famille tout ce qu’il y a de plus classique, même si leurs deux enfants sont, comment dire, un peu particuliers.


Une fois par an, en automne, ils vont s’asseoir pendant une heure sur le banc des miracles. Ils ne disent rien, c’est ainsi que le pèlerinage a été négocié. Hugo a ses jumelles et regarde les oiseaux. Madeleine, elle, attend qu’un prince charmant veuille bien s’asseoir à ses côtés. Il est convenu avec Hugo que si cela devait arriver, il s’effacerait. Mais chaque année, ils repartent du banc en se tenant par la main, ravis l’un et l’autre que les princes charmants n’existent plus.