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Temps de lecture estimé : 7 mn
20/08/24
Résumé:  Il n’y a pas d’âge pour une première fois...
Critères:  init
Auteur : Bullitt      Envoi mini-message

Projet de groupe : Les premières fois
Voyage en premières

Je n’ai guère de souvenirs de mes premiers émois, mais je garde en mémoire l’été de mes quatorze ou quinze ans.


Mon père avait entrepris de rendre habitable une des nombreuses dépendances de l’immense domaine familial, ce qui allait l’occuper durant les deux cents prochaines années et me laissait toute liberté d’aller et venir dans les bois, les champs et surtout, les bâtiments abandonnés de l’ancien haras qui contenaient tous les trésors dont pouvait rêver un adolescent.


Je parle des vieux Auto-Journal dans lesquels je me délectais des essais d’André Costa qui trouvait la Renault 8 « agréablement survireuse », ce qui fait toujours rire les vieux pilotes que nous sommes devenus quand nous évoquons le comportement de cette voiture devenue mythique avec de jeunes amateurs terrifiés par sa tenue de route « joyeuse ».


Il y avait aussi des piles de Lui et de Playboy abandonnées par les lads lorsqu’ils avaient déserté les lieux, ce qui me permettait de découvrir une anatomie féminine encore rarement entrevue et parfois à moitié masquée d’un tissu diaphane ou d’une main dévoilant plus qu’elle ne cachait, sans parler des pin-up d’Aslan dont le dessin aussi réaliste que détaillé sublimait les courbes féminines.


Mais ce sont surtout les soirées qui ont marqué mon esprit. Nous étions accompagnés d’une jeune fille au pair allemande qui devait avoir deux ou trois ans de plus que moi et s’occupait de ma jeune sœur durant la journée. Une fois celle-ci couchée, le dîner expédié et mon père tombé dans un sommeil profond avant même le coucher du soleil, nous n’avions d’autre occupation que de partir nous promener dans les bois voir si le loup y était, le premier village étant à plusieurs kilomètres et le premier troquet dont nous aurions été immédiatement rejetés en raison de notre âge plus loin encore.

Nous nous rendions au bord d’un étang pour admirer les étoiles et je la couvrais de baisers innocents, essentiellement sur ses lèvres qui restaient désespérément closes. Je ne me souviens plus si elle me laissait glisser mes mains sous son t-shirt pour partir à la découverte de ses petits seins dépourvus de soutien-gorge, mais je me rappelle parfaitement qu’elle ne faisait rien pour m’arrêter quand, sur le chemin du retour, je glissais ma main dans son jean et sous sa culotte pour caresser ses fesses qui étaient aussi douces que musclées.

Les journées et les soirées s’écoulaient sans progrès sensibles de ma part jusqu’au dernier soir où elle prit mon visage entre ses mains et me dit :



Avant de me rouler la plus belle pelle, de me faire déguster la plus délicieuse soupe de langue, de me faire le plus doux baiser que je n’ai jamais connu, et pour cause, et qui est resté ainsi gravé dans ma mémoire.


Après la rentrée, de retour chez ma mère, je trouvais une solution aussi pratique que discrète pour écouler mes épanchements, mon slip du jour, que je rinçais ensuite dans mon bain avant de le mettre dans la panière à linge sale jusqu’au jour où, je fus réveillé assez désagréablement par un tissu humide atterrissant sur mon visage suivi de la voix de ma mère éructant un :



J’avais oublié de mettre mon slip mouillé dans la panière à linge et je dus trouver un autre moyen d’évacuer le trop-plein d’émotions que générait la triple page centrale d’un Absolu particulièrement troublante que j’avais collée au mur derrière le rideau de la fenêtre de ma chambre.


Un ou deux étés plus tard, je me retrouvais avec une vague cousine, seuls adolescents au milieu de vieux adultes n’ayant d’autres conversations que les chevaux de course, coincés entre les palaces de Deauville et le champ de courses où nous devions les accompagner tous les après-midi.

Elle était nettement plus délurée que moi et nous n’avons pas tardé à comparer la technique que m’avait enseignée la jeune fille au pair avec celle de ses amants plus âgés qu’elle.

De fil en aiguille, nous nous sommes retrouvés nus et j’ai enfin pu découvrir et caresser le corps d’une femme jusqu’à effleurer le buisson ardent qu’elle avait entre des jambes, jambes qu’elle écarta sans hésiter à l’approche d’une main fureteuse. Je ressentis comme une décharge électrique quand je découvris que le bout de mes doigts baignait dans une zone particulièrement humide et retirais prestement ma main.



Son éclat de rire suivi de son explication du fonctionnement du corps féminin finit de me renfrogner et mon exploration s’arrêta net, tout au moins ce jour-là.

Sur le coup de l’ennui ou des hormones en ébullition, mon exploration reprit quelques jours plus tard et j’osais cette fois aller plus loin avec mes doigts tandis que ma langue découvrait des saveurs inconnues, mais là encore, je n’allais guère au-delà, surpris et ému par ce que je percevais.


Il se passa plusieurs automnes avant qu’une fille ne daigne s’intéresser suffisamment à moi pour dépasser les barrières que ma timidité faisait se dresser, et de fil en aiguille, de baisers en galoches, de caresses en pelotages, nous nous sommes un jour retrouvés nus dans un lit.

Ne rêvez pas, le grand jour s’est transformé en Bérézina quand le petit oiseau refusa désespérément de sortir de sa coquille malgré toutes les douceurs que cette charmante demoiselle lui prodigua et je repartis une fois de plus la queue entre les jambes, enfin, pour ce qui en restait.

Mais la dame ne s’en offusqua pas et persévéra dans ses tentatives de rapprochement. La suivante ne fut guère plus glorieuse puisque je m’épanchais dans mon slip avant même que nous ayons eu le temps de nous déshabiller, mais au moins avions-nous eu la confirmation du bon fonctionnement du matériel.


La suite fut plus banale et ne m’a pas laissé de souvenirs particuliers.


Ah si, comment oublier cette magnifique brune qui m’avait chauffé toute la soirée au Palace avant de me ramener chez elle et de m’offrir un sublime strip-tease me dévoilant l’absence de sous-vêtement sous son pantalon moulant, une première pour moi, puis de s’offrir totalement jusqu’à un orgasme dévastateur. Le temps de reprendre son souffle, elle s’était endormie et je me suis retrouvé à somnoler sur la béquille, seul, la donzelle ayant rapidement rouvert un œil pour me dire d’aller dormir ailleurs car elle devait se lever tôt le lendemain matin.

Je passerai sous silence la demoiselle qui m’avait demandé de la retrouver pour la consoler du départ de son compagnon et me suppliait de la rejoindre au lit car elle ne voulait pas dormir seule, mais voulait vraiment dormir, nue et collée à moi de préférence…


C’est alors que je découvris le bonheur des femmes mariées. Non seulement elles me faisaient partager leur expérience, ce qui ne me faisait pas de mal, mais elles se révélaient gourmandes et peu envahissantes, me permettant de passer de nombreuses soirées avec ma bande de copains sans avoir à justifier mes absences.


Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Nous travaillons dans la même société et nous nous chauffions régulièrement dès que l’occasion se présentait. N’y tenant plus, je lui posais un ultimatum : à son retour de vacances, soit nous mettions en pratique tout ce que nous avions évoqué à demi-mot, soit nous cessions ce petit jeu qui commençait à me poser des problèmes de concentration au bureau.


Nous avons convenu de nous retrouver chez moi à l’heure du déjeuner et… elle n’est jamais retournée au bureau cet après-midi-là.

Alors que nous récupérions de nos émotions, elle se pencha vers moi :



Je ne sais toujours pas si c’est la phrase qui m’a le plus fait plaisir ou m’a le plus décontenancé de toute ma vie amoureuse.

L’histoire ne s’arrêta pas là puisque, quelques mois plus tard, et après qu’elle ait réussi à se libérer tout un week-end durant lequel nous n’étions pas sortis du lit, elle m’annonça qu’après avoir largué mon père, elle quittait son mari pour s’installer avec moi.


Je crois que mon père ne me l’a toujours pas pardonné !


Je pensais avoir tout vu, ou presque, mais que nenni. J’eus quelques années plus tard la « chance » d’être contacté par une maman qui cherchait une place dans une voiture pour sa fille dans le cadre d’un rallye touristique. Durant près de trois heures, la maman étant très bavarde, elle m’expliqua à quel point sa fille était jolie, intelligente, douée, sociable, bien élevée et qu’elle se désespérait de la savoir toujours célibataire.

Au bout d’un moment, je me suis dit qu’il fallait que je rencontre un tel phénomène qui ne pouvait être que la femme parfaite ou la fée Carabosse.

Lorsque je la découvris, j’eus l’impression de rencontrer un ange. Ange que je m’empressais de séduire puis d’épouser avant de faire deux enfants ensemble et de me voir reprocher de lui avoir volé sa jeunesse lorsqu’elle eut franchi la quarantaine.


Je me vis alors devoir choisir de finir ma vie accompagné d’incessants reproches ou seul en ermite à repasser mes souvenirs en boucle, quand une rencontre totalement fortuite vint bouleverser mon existence.


Il y eut un café rapide « je n’ai que dix minutes » qui dura une heure et demie, suivi d’échanges nombreux et passionnants. Une deuxième rencontre déroutante qui était sur le point de se terminer par un baiser amical quand, au moment de s’approcher l’un de l’autre, nous avons été saisis par un transfert d’énergie nous laissant interdits à quelques centimètres l’un de l’autre.


Nous en discutâmes longuement tant par message que par téléphone. Nous avions besoin de comprendre ce qui nous était arrivé.

Lorsque nous nous sommes pris dans les bras à l’occasion de nos retrouvailles, nous comprîmes instantanément que nos énergies se complétaient et se comprenaient sans que nous ayons besoin de nous parler.


S’en suivit une longue période de flirt jusqu’à ce que, le désir devenant trop grand, nous passâmes à l’acte dans des circonstances et un lieu qui ne s’y prêtaient guère.


J’avais connu des gourmandes, des volcaniques, des ascétiques, des indifférentes, des adeptes du régime sans sucre, sans sel et sans gluten, je découvrais ce que pouvait être un gourmet amateur de tendresse infinie.


Et depuis, c’est à chaque fois une première fois…