n° 22605 | Fiche technique | 21741 caractères | 21741 3584 Temps de lecture estimé : 15 mn |
29/08/24 |
Présentation: Au cours d’échanges animés entre lecteurs, j’ai perçu deux courants de pensée qui loin de s’opposer, s’enrichissent mutuellement. Cela m’a donné l’idée d’écrire cette fable qui se veut humoristique et bienveillante. | ||||
Résumé: Ce pastiche d’une célèbre bande dessinée met en scène d’irréductibles Chipix, résistant aux offensives d’une armée de Machistocrates commandée par l’arrogant général Fallus. | ||||
Critères: #humour #pastiche #nonérotique #fantastique | ||||
Auteur : Maryse Envoi mini-message |
Maryse inspira profondément, les yeux rivés sur l’écran de son ordinateur. La page du traitement de texte, encore blanche, ne le resterait pas très longtemps. Elle le sentait : l’inspiration était là, bouillonnante, prête à prendre forme. Aujourd’hui, elle avait décidé d’écrire une épopée humoristique. Une première pour elle ! Ses doigts se crispèrent légèrement sur le clavier, impatients de passer à l’action. Soudain, tout se libéra. Les mots jaillirent, remplissant les premières lignes d’une seule traite :
Dans ce monde absurde, totalement imaginaire où toute ressemblance avec la réalité serait purement fortuite, les femmes vivaient sous la domination des Machistocrates. Toutes les femmes ? Non ! Un village peuplé d’irréductibles Chipix résistait encore et toujours à la suprématie virile.
Maryse se redressa, un sourire satisfait aux lèvres.
- — Voilà un début prometteur, se félicita-t-elle en son for intérieur.
Mais une petite voix, celle de sa conscience qui se manifestait toujours au moment où elle commençait à s’amuser, répliqua :
- — Ne t’autocongratule pas trop vite… C’est tout bonnement du plagiat !
Maryse fronça les sourcils, contrariée.
- — Du plagiat ? Mais non ! C’est un hommage ! Un clin d’œil à une œuvre culte ! affirma-t-elle en se remettant au travail.
Malgré la menace constante, les Chipix vivaient en parfaite harmonie entre elles.
La conscience éclata de rire, moqueuse :
- — Vraiment ? En parfaite harmonie ?
Un peu décontenancée, Maryse se gratta la tête.
- — Bon, d’accord, je vais nuancer.
Malgré la menace constante, les Chipix vivaient en harmonie, à l’exception de quelques querelles amicales sur des sujets aussi futiles que la meilleure façon d’utiliser un javelot, de lancer une pique ou de faire rôtir un sanglier. Ces disputes, toutefois, ne duraient jamais très longtemps grâce à leur esprit de compromis légendaire.
La conscience soupira avec exaspération.
- — Leur esprit de compromis légendaire ? Qui est-ce que tu essaies de tromper ?
Maryse, piquée au vif, grommela :
- — Pourquoi faut-il toujours que tu m’asticotes ? Ça devient usant à la longue ! Je fais des efforts en suivant tes conseils, tu pourrais au moins reconnaître ça en me lâchant la grappe !
- — La grappe, vraiment ?
Ne prêtant plus attention aux chipotages de sa conscience, elle se replongea dans son récit.
Partout ailleurs, les femmes vivaient sous la domination des Machistocrates, un peuple d’hommes qui s’étaient autoproclamés les « gardiens de l’ordre naturel ». Leur devise était : « La force est masculine, la subtilité est superflue ». Les Machistocrates se partageaient entre quatre activités principales : se battre, assister aux jeux du cirque en se goinfrant de pains aplatis garnis de tomates, le tout abondamment arrosé d’hydromel, peigner leurs chevaux et lustrer leurs chars pour les faire rutiler, et enfin, ronfler bruyamment après avoir tourné le dos à leurs femmes ou concubines, une fois leurs faveurs obtenues.
La voix de la conscience, un brin plus diplomatique, s’immisça de nouveau :
- — Hum… tu ne crois pas que tu y vas un peu fort ?
Maryse leva les yeux au ciel.
- — Quoi encore ?
- — Tu devrais éviter de les faire passer pour des lourdauds. Même dans une parodie, on peut donner un peu de relief aux personnages !
Elle se mordit la lèvre. Peut-être que la remarque était judicieuse. Mais c’était tellement plus drôle de les dépeindre ainsi…
- — J’écris un pastiche, pas un traité de psychologie !
- — Certes, mais… rappelle-toi ton idée de départ, c’était la compréhension mutuelle. Et pour cela, tu dois au moins leur accorder une once d’intelligence… même si c’est souvent bien caché sous leurs muscles ! Enfin, tant qu’ils sont jeunes, car en vieillissant, tout finit par se ramollir !
Maryse réfléchit un instant, puis soupira.
- — Bon, d’accord. Je vais les rendre un peu moins… caricaturaux.
Elle réajusta son texte :
Les Machistocrates, malgré leurs airs fanfarons et leurs muscles saillants, n’étaient pas tous faits de la même veine. Il existait parmi eux une minorité d’hommes plus réfléchis, qui rêvaient d’un monde où force et subtilité pourraient coexister. Mais ces exceptions n’exprimaient jamais leurs idées en public par peur d’être tournées en ridicule ou de passer pour des poules mouillées !
Elle s’arrêta pour repousser une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille.
- — Ça te va maintenant ? lança-t-elle par acquit de conscience.
La petite voix se contenta de murmurer :
- — C’est un peu mieux… mais fais attention à ne pas retomber dans les clichés.
Maryse poursuivit sa rédaction.
Loin, très loin du village des Chipix, dans un somptueux palais en marbre orné de statues à la gloire de l’homme (évidemment, quoi d’autre un Machistocrate pourrait-il admirer ? ), régnait le divin Testostérus. Souverain imposant, à la mâchoire carrée et à l’ego surdimensionné, Testostérus se disait être l’incarnation de la virilité. Selon lui, force brute et domination étaient la clé de tout succès.
Le divin Testostérus était plus qu’un chef : il était une idole vivante. Ses sujets buvaient ses paroles comme une boisson sacrée, répétant son nom à tout bout de champ : « Testostérus par-ci, Testostérus par-là… ». On chuchotait même son nom avant d’aller se coucher, comme une prière, dans l’espoir d’améliorer la performance au lit.
À ses côtés, son fidèle membre droit, le généralissime Fallus…
- — Oh, oh… « membre droit » … comme tu y vas ! s’écria sa conscience outrée. Enlève-moi ça tout de suite.
- — Oups, je me suis laissé emporter par l’inspiration !
Et sans plus attendre, Maryse rectifia sa phrase :
À ses côtés, son plus fidèle bras droit, le généralissime Fallus, était un redoutable officier, entièrement dévoué à la cause. Obsédé par la rigueur militaire, il faisait régner la discipline d’une poigne de fer. Certaines langues…
- — Par pitié, pas ça ! s’écria sa conscience choquée. Fallus et les langues, c’est trop !
Maryse corrigea, sans ergoter. Elle avait mieux à faire que de polémiquer sinon jamais elle ne terminerait. Elle reprit :
Les soldats l’avaient surnommé, non sans admiration, le « raidissime Fallus » ou « la Trique ».
- — Attends un peu… tu crois que ça vient de là, l’expression « avoir la trique » ? Elle signifierait : être commandé par Fallus ?
- — T’as tout compris, répondit Maryse en s’efforçant de ne pas pouffer de rire.
Elle se replongea dans son histoire :
Un jour, une nouvelle impensable vint troubler la sérénité du divin Testostérus : un village d’irréductibles Chipix osait encore tenir tête à son autorité sacrée. En apprenant cette hérésie, Testostérus entra dans une colère terrible. Ses muscles, déjà disproportionnés, se gonflèrent de rage.
Il convoqua aussitôt son état-major pour orchestrer une offensive destinée à effacer, une bonne fois pour toutes, cette aberration de la carte. Qui mieux que le généralissime Fallus pour mener à bien cette mission ? C’était de notoriété publique : aucune fortification ne pouvait lui tenir tête, tant il était apte à percer les murailles les plus inviolables. Fallus était l’arme suprême de Testostérus. Nul doute, avec lui à la tête des troupes, la victoire était assurée… enfin, c’est ce que tous pensaient.
Quelques jours plus tard…
Les deux éclaireuses dépêchées par les Chipix étaient dissimulées dans un bosquet à la bordure de l’immense plaine de « Somnia Infantem ». Elles observaient attentivement…
- — Vraiment bizarre, ce nom !
- — C’est du machistocrate ancien, répondit Maryse, heureuse d’étaler son savoir. Littéralement, ça veut dire « Rêve Bébé ».
- — Mais ça ne veut rien dire !
Maryse acquiesça d’un petit hochement de tête :
- — Je te l’accorde… Mais tu sais, les Machistocrates ont la manie de donner des sobriquets ridicules à tout ce qu’ils conquièrent. Par exemple, une concubine devient « la poule » et une épouse, « la boniche ». Alors, va savoir pour « Rêve bébé » !
- — Passons, passons, lâcha la petite voix, pour clore le sujet.
Les deux héroïnes observaient donc le camp fortifié des Machistocrates. Derrière une solide palissade de troncs d’arbres taillés en pointe, des tentes austères étaient alignées. Aucune décoration, aucune fioriture. Typique des Machistocrates.
Une légère brise apporta une odeur nauséabonde.
Petite, certes, mais vive et sensible. Capable de grande chose lorsqu’elle était sollicitée à bon escient…
- — Attends… de quoi tu parles, là ? s’inquiéta la conscience, coupant Maryse dans son élan.
- — J’explique un peu qui elles sont, les femmes, et tout ce qui les rend uniques… répondit Maryse en lançant un petit clin d’œil malicieux avant de continuer son récit.
- — Oui, mais pas trop de digressions, sinon tu vas perdre le lecteur, insista la petite voix.
- — Très bien, revenons donc à l’odeur nauséabonde apportée par la brise.
Planturix se gratta la tête. Puis tout à coup, ses yeux s’illuminèrent.
Clitorix jeta un coup d’œil amusé à son amie. D’ordinaire, Planturix n’était pas si futée. Mais avec son grand cœur et ses formes généreuses, elle compensait largement. Dotée d’une force extraordinaire, elle était capable d’estourbir un sanglier d’une simple pichenette… ou de l’étouffer par accident en le serrant un peu trop fort contre son giron.
Alors qu’elle s’apprêtait à retourner au village pour faire leur rapport, Clitorix s’immobilisa soudainement, un sourire en coin aux lèvres. Une idée lui était venue. Elle se tourna vers Planturix.
Planturix se frotta les mains, enthousiaste.
Maryse visualisa l’empilement de casques dont parlait son héroïne. Long, cylindrique, à l’extrémité arrondie…
- — Que vas-tu chercher là ? Ça ne peut pas être aussi gros et en métal ! rétorqua sa conscience, affolée.
- — Hmmm, répondit-elle en chassant la troublante image de son esprit.
Planturix en tutu ? Clitorix s’abstint d’éclater de rire. Elle savait qu’il ne fallait pas contrarier son amie sous peine d’endurer ses ronchonnements tout le reste de la journée.
Il ne leur fallut pas longtemps pour tomber sur une patrouille. Aussitôt, les boucliers se levèrent et les javelots pointèrent dans leur direction.
Planturix, incapable de se contenir, leur fit de grands signes de bras en hurlant :
Le plus grand et le plus costaud des Machistocrates, un certain Pectoralus, qui dépassait ses camarades d’une bonne tête, s’élança en avant en s’écriant :
Planturix regarda autour d’elle, perplexe. Il n’y avait que Clitorix, elle-même, et Hystérix, son petit chien sautant et aboyant furieusement derrière elle. Ils sont fous ces Machistocrates, pensa-t-elle. Avant que Pectoralus ne comprenne ce qui lui arrivait, Planturix l’accueillit d’un coup de poing magistral, l’envoyant valdinguer en arrière.
Les autres Machistocrates restèrent figés, sidérés. L’un d’eux, reprenant ses esprits, lança d’une voix tremblotante :
Son voisin le regarda, stupéfait.
Tous prirent leurs jambes à leur cou, malgré les cris de Planturix qui, déçue, les suppliait de rester.
Un jour plus tard…
Dans le camp des Machistocrates, le généralissime Fallus se tenait bien droit, sur une estrade improvisée, face à ses troupes alignées. Le torse bombé, sa pose martiale était accentuée par les rayons du soleil qui se reflétait sur son armure polie. Il était étincelant, encore plus grandiose que d’habitude, du moins le pensait-il.
À ses côtés se tenait son fidèle lieutenant Testicus, qui le suivait comme une ombre. Sa loyauté était indéniable, mais on ne pouvait pas en dire autant pour sa vivacité d’esprit. Une blague, d’ailleurs, circulait à son sujet : il était si bête qu’il serait capable de fourrer « les deux » dans le même sabot avant de le chausser !
- — Oh, oh, oh… je ne comprends pas… les deux quoi ? N’aurais-tu pas oublié un mot ? s’inquiéta sa conscience.
Maryse soupira et répondit en s’efforçant de rester patiente.
- — Réfléchis un peu… il s’appelle Testicus. D’après toi, qu’est-ce qui est deux et qui suit toujours Fallus comme une ombre ?
- — Ah, d’accord… attends voir, les deux dans le même sabot avant de le chausser…. J’ai du mal à visualiser… Non pas que je veuille le faire… quoique ! murmura la petite voix brusquement émoustillée.
Les doigts se remirent à courir sur le clavier.
Le Généralissime Fallus leva une main autoritaire, réclamant le silence. Sa voix grave et imposante résonna dans tout le camp.
Il s’interrompit un instant, scrutant ses soldats d’un œil fier.
À ces mots, Artifex, un soldat plus réfléchi que les autres, leva prudemment la main.
- — Attends une minute, intervint la conscience, perplexe. Artifex ? Pourquoi son nom ne se termine-t-il pas par « us » comme ceux des autres Machistocrates ? Ça cloche, non ?
Maryse leva les yeux au ciel.
- — Ah, toi alors… toujours à chercher la petite bête !
Elle fit une pause, puis reprit avec un ton docte :
- — Artifex signifie « l’artiste », en langue machistocrate. Un artiste est une personne plus sensible et plus consciente que les autres. C’est ma touche de nuance, comme tu me l’as demandé. Tu ne vas quand même pas me reprocher de suivre ton conseil !
La conscience se tut et Maryse, ravie de lui avoir cloué le bec, continua son récit.
Fallus, avec son sourire suffisant, rétorqua d’une voix tonitruante pour que tous l’entendent :
Les soldats éclatèrent de rire, tandis qu’Artifex secouait la tête, regrettant d’avoir ouvert la bouche.
Pectoralus, qui souffrait, leva mollement le poing en signe d’accord. Le geste, loin d’être viril, reflétait surtout son envie de battre en retraite.
Les autres soldats, pour ne pas être de reste, rugirent en cœur bien que l’enthousiasme n’y soit pas vraiment.
- — Typique des Machistocrates, pensa Maryse. Ils craignent toujours d’être dépassés ou d’être moins bien vus que leurs collègues.
- — Un comportement bien humain, pas seulement machistocrate, précisa sa conscience.
- — Tu as raison, admit-elle avant de se remettre au travail.
La légère odeur d’hydromel qui flottait dans l’air trahissait le fait que certains d’entre eux avaient puisé leur courage au fond d’un verre…
Dans le camp des Chipix, l’atmosphère était bien différente. Charlix, leur cheffe charismatique, observait calmement ses troupes en compagnie de Clitorix et de Potionmagix, une druidesse mystérieuse et sage, toujours prête à prodiguer des conseils avisés ou à concocter des breuvages aux effets souvent surprenants.
Pendant ce temps, Planturix s’affairait autour d’un énorme sanglier.
Sa jovialité était contagieuse. Potionmagix sourit doucement.
Brandissant son glaive vers le ciel, Charlix s’écria avec fougue :
La petite voix retentit à nouveau, cette fois-ci songeuse :
- — Attends un peu… « Ni pouliches, ni proies », ça me dit quelque chose, mais quoi ?
- — Oh, tu es vraiment longue à la détente ! lança Maryse, légèrement sarcastique. Ce slogan attribué à Charlix sera repris des siècles plus tard, modernisé pour devenir le nom d’une association luttant contre le machisme.
- — Comme quoi les mentalités n’évoluent pas vite, constata la conscience dépitée.
Deux heures plus tard…
Les adversaires se faisaient face.
D’un côté, les Machistocrates, sûrs de leur supériorité, se préparaient à une attaque frontale. Le généralissime Fallus l’avait promis : leur charge allait enfoncer les Chipix, qui n’auraient pas d’autre choix que de capituler.
De l’autre, les Chipix formaient une ligne de boucliers serrés, telle une carapace impénétrable.
Sur le côté, Potionmagix mijotait dans un énorme chaudron, un de ses breuvages enchantés dont elle avait le secret.
Lorsque les Machistocrates s’élancèrent, la druidesse aspergea de sa potion tous les protagonistes. Dès qu’une goutte les touchait, ils commençaient à voir la réalité à travers les yeux de leurs adversaires.
Planturix, se pourléchant les lèvres, arrêta son coup de poing à temps en reconnaissant dans le Machistocrate face à elle une personne capable de faire rôtir des sangliers aussi bien qu’elle. Clitorix trouva en Testicus un homme aussi curieux qu’elle, désireux d’explorer le monde pour en admirer toutes les beautés. Pectoralus tomba nez à nez avec la belle Cadix dont le charme le toucha droit au cœur. Il lui promit à genoux de prendre soin d’elle. Charlix et Artifex, bras dessus bras dessous, partageaient la joie d’un tel dénouement.
Et ainsi de suite… Les deux camps commencèrent à se comprendre, à échanger non plus des coups, mais des idées, des envies, des rêves.
Le généralissime Fallus, harcelé par Hystérix et Castratrix, une redoutable guerrière à la langue bien pendue, perdit peu à peu sa superbe. Il s’affaissa lentement, avant de se replier mollement à la place qu’il n’aurait jamais dû quitter. Il promit qu’il ne retrouverait sa raideur que dans les circonstances où cela s’avérerait nécessaire.
Le banquet pour célébrer cette nouvelle alliance dura toute la nuit… Potionmagix veillait au grain, arrosant copieusement chaque mets de son breuvage enchanté !
Planturix, tout en suçant l’extrémité de ses doigts, demanda :
La druidesse le regarda gentiment, un sourire bienveillant aux lèvres.
Planturix secoua la tête en plissant le front, visiblement dépassée. Puis elle haussa les épaules avant de reprendre un cuissot ruisselant de jus.
Un immense éclat de rire accueillit sa remarque, illuminant la fête et scellant l’alliance improbable, mais néanmoins primordiale entre les Chipix et les Machistocrates.
Conclusion
Maryse se redressa, un petit sourire satisfait aux lèvres.
- — Alors, c’est fini ? lui glissa sa conscience à l’oreille.
- — Oui, je crois que j’ai tout bouclé. Ils se sont enfin compris et tout le monde a trouvé sa place…
- — Je dois avouer, ce final est plutôt malin. Concéda la petite voix. Mais… es-tu sûre que Fallus tiendra sa promesse de ne retrouver sa… raideur que quand nécessaire ?
Maryse éclata de rire :
- — Pourquoi pas ? Même les plus endurcis peuvent apprendre la souplesse.
- — Et toi ? la taquina sa petite voix. As-tu appris à être plus nuancée ?
- — Disons que… ça dépendra des circonstances.
Un petit rire amusé retentit à ses oreilles.
- — Touché ! Bon, alors, que dirais-tu d’un bon thé pour fêter ça ?
- — Seulement si c’est toi qui le prépares, je dois encore relire le texte pour corriger les fautes d’orthographe.
Et sur ces mots, elle se replongea dans sa fable. La petite voix se tut… du moins pour le moment. Maryse savait pertinemment que sa conscience était toujours à l’affût et qu’elle la guiderait pour son prochain récit.