n° 22653 | Fiche technique | 53218 caractères | 53218 9459 Temps de lecture estimé : 38 mn |
23/09/24 |
Présentation: Une histoire mignonnette lointainement inspirée par un ami de longue date qui a donné son accord en rigolant | ||||
Résumé: Ça va faire plus de quarante ans que je travaille dans cette mairie, la retraite est pour bientôt. | ||||
Critères: fh hagé collection portrait administration humour | ||||
Auteur : Patrik (Carpe diem diemque) Envoi mini-message |
Une histoire mignonnette lointainement inspirée par un ami de longue date qui a donné son accord en rigolant. Bonne lecture :)
Avant de commencer, je précise que les prénoms et certains contextes ont été modifiés, on ne sait jamais. Même si on dit que le temps efface bien des choses, je préfère être méfiant, je ne voudrais pas être la cause de gros problèmes dans certains ménages, si jamais ma prose venait à tomber entre leurs mains…
Maintenant, passons à l’histoire, ou plutôt aux confidences en tout genre.
Ça va faire plus de quarante ans que je travaille dans cette mairie, la retraite est pour bientôt. J’ai commencé jeunot au bas de l’échelle, au courrier et au standard téléphonique, puis ayant vite compris comment ça fonctionnait, je me suis amusé à passer tous les concours à ma portée, même ceux qui ne me servaient à rien.
On ne gagne pas à tous les coups, mais j’ai parfois réussi certains concours, ce qui m’a donné des points (je simplifie), et plus on possède de points, plus on monte dans la hiérarchie (en théorie). Parfois, on ne monte pas, parce que le poste est déjà occupé, mais comme on possède le bon nombre de points, on touche néanmoins le même salaire que le poste qu’on n’a pas eu, sans en avoir les responsabilités. C’est un peu mon cas : j’ai un assez gros salaire (mais sans aucune comparaison avec ce que j’aurais pu avoir dans le privé), mais quasiment aucune responsabilité.
C’est beau les joies de l’administration !
Ce qui fait râler mes pseudo-supérieurs hiérarchiques qui ont moins de points que moi et qui n’ont donc aucune emprise sur moi puisque je suis quand même au-dessus d’eux tout en étant en dessous. Vous suivez ? Oui, l’administration, c’est génial ! Il faut être plongé dedans pour comprendre l’absurdité de bien des choses. Et pourtant, malgré tout ce chaos kafkaïen, ça fonctionne quand même (mais je ne dirais pas que c’est optimal, tant s’en faut).
Je reconnais sans problème que, maintenant, mon réel travail de la semaine pourrait être souvent accompli en une demi-journée, voire moins. Mais pour être mis à la porte d’une administration, il faut avoir tué père et mère, et encore ! Au pire, vous finissez dans un placard, comme Jean-Michel qui avait les mains trop baladeuses et qui a menacé de mort ou carrément cogné sur les personnes qui n’étaient pas du même avis que lui. Même cette ordure finie n’a pas été virée. Néanmoins, afin de renforcer ma position et me faciliter encore plus la vie, je suis en cheville avec tous les syndicats et la plupart des décideurs. Il suffit de rendre des petits services ci et là.
Je suis souvent considéré comme l’huile qu’on met dans les engrenages…
Et comme j’ai du temps libre devant moi, je me livre à mon activité favorite : faire causette à toutes ces dames. Je les connais toutes, une à une, de leur prénom à bien des choses qu’il est utile de ne garder que pour moi…
Car j’ai la réputation d’être une tombe, quelqu’un à qui on peut confier un secret sans que ça s’ébruite. Et des secrets, j’en connais des tonnes et des tonnes !
Quand je suis arrivé dans cette administration, comme j’ai des yeux et que je sais m’en servir, j’ai vite découvert que quatre-vingts pour cent des employés sont du sexe féminin. Dans certains services, ça grimpe à plus de quatre-vingt-dix. Un beau vivier ! De plus, quand on cause bien, quand on est poli, galant, attentionné, propre sur soi, on est vite bien vu.
Sauf de certains hommes (un brin jaloux), bien sûr.
Chaque matin, je fais rituellement le tour des services pour dire bonjour et faire la causette. Comme j’ai une bonne mémoire (et aussi de bonnes fiches que je consulte de temps à autre), je sais toujours quoi dire, demander si le dernier né a fini de faire ses dents, si la cadette s’en sort bien avec son futur concours de gym, féliciter à nouveau l’aîné pour son BAC, etc…
Inutile d’essayer de mettre la main sur mes fiches, c’est encodé. Je me suis carrément inventé un langage connu que de moi seul. Au début, j’écrivais sur un petit carnet. Maintenant, je vis avec mon temps, c’est un fichier très souvent sauvegardé sur clé USB et aussi sur le cloud.
Alors que je viens juste de discuter à distance avec le service Achats, je surprends une conversation, l’interphone étant resté bloqué de mon côté (oui, on trouve encore des interphones qui datent de Mathusalem). Comme je suis curieux de nature, j’écoute. Je sais que ce n’est pas bien. Je laisse passer la première minute de conversation que je viens d’entendre avec la moitié d’un tympan, elle n’en vaut pas la peine.
Puis, j’ouïs avec surprise le mot « prédateur », je dresse aussitôt l’oreille :
Je crois avoir reconnu la voix de Danielle, une ancienne qui est arrivée un peu avant moi. Puis j’entends la voix de la petite nouvelle :
Une autre voix retentit (Anne ou Florence) :
La jeune voix retentit à nouveau :
La petite nouvelle s’exclame :
Je suis totalement d’accord avec la jeunette, Gauthier ressemble beaucoup plus à un crapaud qu’à un être humain. La réponse arrive aussitôt :
Une voix plus grave répond, Martine, je suppose :
C’est exactement ça. Laurine se modérait avec moi, mais après deux-trois petites choses assez curieuses, j’ai fini par comprendre. Quelqu’une se met à rire (je viens de reconnaître le rire très caractéristique de Véro) :
C’est alors que j’entends la conclusion qui me fait bien plaisir :
Sur ces très bonnes paroles (que j’aurais dû enregistrer), elles changent de sujet. Pour ma part, je débranche l’interphone en enlevant la prise. C’est plus sûr !
Oui, je me souviens très bien, trop bien de ces deux tentatives. Finalement, avec le recul, je suis plus heureux célibataire qu’en couple. De plus, actuellement, j’ai plusieurs maîtresses en même temps avec qui tout va bien, je répare les petits bobos de la vie qu’elles ont pu avoir, souvent des maris qui se sont installés dans la routine.
Mieux vaut être seul que mal accompagné, disait ma grand-mère. Et ma grand-mère avait toujours raison !
Puisque Véro a évoqué la chose, plus jeune, j’ai eu en effet ma phase « ésotérique », avec astrologie, tarots, mysticisme, ovni et j’en passe. De tout ceci je n’ai conservé que les deux premiers, c’est-à-dire que je sais toujours rédiger un thème astrologique et que je sais tirer les cartes pour prédire un avenir digne des oracles de la Pythie de Delphes.
Le plus étrange est que je me trompais rarement quand je faisais une séance dans les règles de l’art avec tout le décorum. Et même quand on croyait que je m’étais trompé, ça se vérifie quand même par la suite. Peut-être ai-je raté une vocation, car quand je vois le tarif d’une consultation chez une voyante…
Hélas, la plupart de mes prédictions sérieuses n’étaient pas franchement réjouissantes. C’est pour cette raison que, rapidement, les femmes (surtout elles) hésitaient à venir me voir. Je me rappelle de trois prédictions en particulier.
La première a été de prédire à Jeanne qu’elle aurait bientôt une grosse rentrée d’argent, mais que le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres. Trois semaines plus tard, elle a reçu effectivement un gros pactole : son père, sa mère et son frère étant victimes d’un accident de voiture, elle devenait la seule héritière de sa famille à vingt-deux ans.
Inutile de dire que cette sombre prédiction certifiée a fait le tour de la mairie.
Ma deuxième prédiction concernait Amaria qui se plaignait souvent du manque de liberté dans son couple, son mari étant très strict, trop traditionnel. Les cartes ont révélé qu’elle serait très bientôt libre de ses mouvements. Moins d’une semaine plus tard, son mari la quittait soudainement pour une autre femme, en enlevant leurs deux enfants, retournant au pays de l’autre côté de la Méditerranée… Enfants qu’elle n’a revus qu’au bout de douze ans…
Là aussi, ça a fait du foin. Pourtant, j’ignorais tout de sa situation familiale.
Enfin, la troisième prédiction concernait Antoine (un homme pour changer). Pour lui, ce fut l’annonce que près du Capitol se trouve la roche Tarpéienne. J’avais ouï dire que ce responsable abusait souvent de sa position, et s’octroyait divers avantages ci et là. Mais je sais aussi que les gens peuvent être médisants. Toujours est-il que quinze jours plus tard, Antoine se suicidait chez lui, à la suite de diverses révélations aux preuves solidement étayées et à la Une du journal local lu par tout le monde.
Une fois de plus, ça a bien jasé durant un bon bout de temps.
Depuis, j’évite de tirer les cartes sérieusement, me contentant d’en faire un instrument de séduction parmi d’autres, mais sans oublier de fournir des oracles interprétables de diverses façons, à l’image de Crésus (roi très riche de Lydie et des environs) qui s’entendit répondre que s’il attaquait les Perses, il détruirait un grand empire. En effet, il détruisit un grand empire : le sien !
Par un fait amusant (si on veut), Crésus appartenait à la dynastie des Mermnades fondée par Gygès qui a détrôné le roi Candaule (en le tuant purement et simplement), celui qui a donné son nom au candaulisme (terme pompeux pour désigner les cocus contents). Comme quoi, que ça ne porte pas toujours chance d’exhiber sa femme…
Un argument de plus pour rester célibataire !
Comme vous avez pu le constater, j’ai une certaine culture classique, surtout du côté des Grecs et des Romains. Je tiens ça de ma mère. Et j’ai une assez bonne mémoire…
Puisque j’ai le temps de blablater, voici venir diverses anecdotes plus ou moins récentes que je vais raconter comme si nous y étions, avec la couleur et la saveur du présent. Ça fait plus vivant et moins pompeux ainsi.
Installez-vous confortablement, je vais commencer…
Anecdote n°1 (récente)
Alors que je suis en train dire bonjour à tous les employés du service, une femme embauchée, il y a trois mois, me demande carrément mon âge. Comme ce n’est pas un sujet tabou, j’ai répondu. Ouvrant de grands yeux ronds, elle s’exclame :
Nathalie (que je connais depuis facilement trente ans) vole à mon secours :
Amusé, je m’incline cérémonieusement :
Après quelques manipulations, elle me tend ensuite son smartphone, la montrant en compagnie d’un homme. Contemplant la photo, je suis obligé de constater qu’elle a raison. Je me contente de répondre par un simple :
Je m’abstiens de répondre que mon interlocutrice, qui a la petite trentaine, se laisse aller, elle aussi. On lui donnerait facilement dix ou quinze ans de plus. Mais dans le cas de son mari, son crâne à moitié dégarni et ses cernes sous les yeux n’arrangent pas les choses.
Tout le monde s’est mis à rire dans la pièce. Mais jusqu’à présent, je n’ai jamais vu ce fameux mari pour de vrai.
Anecdote n°2 (assez récente)
Soyons un peu plus triviaux, cette fois-ci. La blonde (une vraie) Ophélie est une femme mal mariée, comme il y en a beaucoup. Remarquez, des hommes mal mariés, ce n’est pas ça qui manque non plus.
Il existe à la mairie des chambres d’hôtes nichées dans les maisons voisines (tout communique, il suffit de percer les murs), logements normalement réservés pour les visiteurs imprévus en cas de pénurie de chambres d’hôtel, une petite fantaisie du précédent maire qui oubliait parfois de rentrer chez lui. Mettre la main sur un jeu de clés qui accède à ces logements n’est pas évident, sauf quand on travaille à la Logistique, ce qui est justement le cas d’Ophélie.
Bien sûr, elle m’en fait profiter à condition que je profite d’elle.
Après divers préliminaires, nous venons de faire l’amour deux fois de suite. De ce fait, nous nous reposons un peu. Allongée nue à côté de moi, Ophélie prend franchement en main ma verge molle qui vient de l’honorer :
Je joue les scientifiques :
Je m’étonne franchement :
Elle me regarde avec un air de convoitise :
Peu après, je suis en train de prendre en levrette une Ophélie à quatre pattes, ravie de mon initiative un peu bestiale, car mes va-et-vient sont très fougueux. Je sais qu’elle aime ça, mais au bon moment.
Bien sûr que je vais continuer ! J’adore faire coulisser ma tige dans sa fente détrempée, claquer mon bas-ventre contre ses fesses rebondies, que mes mains soient arrimées fermement à ses hanches tandis qu’elle hulule son plaisir !
Ophélie pourrait tourner dans un film X, elle vocalise très bien, sans compter tout ce qu’elle peut dire pendant l’acte. Je suppose qu’elle en raconte nettement moins avec son mari, mais il est vrai qu’on se lâche plus facilement avec l’amant que l’époux. En tout cas, j’aime quand elle se laisse aller et qu’elle sort tout ce qui lui passe par la tête, avec une prédilection pour les rimes internes !
Mes mains toujours rivées sur ses hanches, je la pistonne joyeusement. J’ai peut-être un peu perdu en endurance pure et dure par rapport à mes vingt ans, mais en contrepartie, j’ai acquis de l’expérience, je devine mieux, je pressens mieux ce dont ma maîtresse a besoin pour aller s’éparpiller aux quatre coins de la chambre.
Ophélie se lâche de plus en plus, c’est signe que la vague de plaisir monte en elle et qu’elle a dépassé un certain niveau ! Même si son vocabulaire est surtout composé d’exclamations et de oui, avec parfois des envolées lyriques.
Ce ne sera pas pour aujourd’hui. Notre belle cavalcade continue de plus belle. Nos peaux ruissellent de sueur, l’atmosphère est électrique, le temps est suspendu, nous sommes en dehors de ce monde. Oui, c’est une des choses que j’adore dans le sexe : ce sentiment d’être à la fois ici et ailleurs.
En attendant le Nirvana, il faut que je continue à résister, ce qui n’est pas toujours évident avec l’énergie que je déploie ! Je mets toujours un point d’honneur à faire jouir ma maîtresse avant de me laisser aller.
Ah, c’est la première fois depuis que nous faisons l’amour ensemble (et c’est assez régulier) qu’Ophélie fait référence à la religion. Excité, je la pistonne de plus belle, pour venir exploser en elle quelques secondes plus tard. Bouche ouverte, je goûte le divin plaisir de me déverser comme une cascade dans l’intimité accueillante. J’imagine une vague qui déferle, qui envahit, qui déborde, qui emporte tout sur son passage !
Quand je pense que, dans certaines religions, l’abstinence est exigée pour les disciples et les fidèles ! Ça me dépasse complètement ! Rien que des masos qui ne savent pas ce qu’ils ratent. Quoique…
C’est ma dernière pensée à peu près cohérente avant de sombrer…
Et de recommencer un peu plus tard !
Anecdote n°3 (moins récente)
Tandis que nous sommes en train de causer entre hommes (il y en a quand même quelques-uns), sans oreille féminine dans le secteur, Mathieux (du service Urbanisme) s’exclame en me pointant du doigt :
Ma réponse ironique le rend muet. Grégoire (son collègue), qui est globalement dans le même cas que lui, répond à sa place :
Sortant de son mutisme momentané, Mathieux reprend la parole :
Je résume à ma façon :
En général, les hommes n’aiment pas trop le saut dans l’inconnu. Ils préfèrent souvent rester dans un foyer bancal plutôt que de remettre en cause un minimum de confort. Les femmes sont beaucoup plus tranchées : la plupart du temps, elles essayent de réparer et si ça ne fonctionne pas, alors elles larguent les amarres sans regret.
Néanmoins, tout le monde ne raisonne pas de la même façon…
Comme on le dit familièrement, un ange passe… Je constate du coin de l’œil que Greg est songeur, le regard perdu au lointain : ça mouline dans son cerveau, lui, le spécialiste des études de cas. Je lui demande :
Fidèle à sa réputation, Greg est un cogiteur d’hypothèses diverses, il adore évaluer les diverses possibilités, d’échafauder des tas de constructions parfois étranges, ça fait partie de son charme. Et parfois, ça peut choquer. Je hoche la tête :
Depuis que Greg ressort ci et là avec sa femme (il paraît qu’elle a été assez surprise la première fois, mais elle a visiblement apprécié l’initiation qui s’est renouvelée), il est évident qu’il est mieux dans sa peau. Comme quoi que ça tient souvent à des petits riens.
Moins de deux ans plus tard, Mathieux fera la connaissance de Béatrice, nouvelle recrue de la Police Municipale. Il franchira le pas en moins de trois mois. Elle aussi, puisqu’elle était mariée avec enfants. Aux dernières nouvelles, ça va faire neuf ans qu’ils sont ensemble, et tout va visiblement bien pour eux. Tant mieux pour cette famille reconstituée.
Anecdote n°4 (assez ancienne)
Depuis que je travaille à la mairie, j’y vais toujours à pied, même s’il y a une petite trotte (1500 mètres, soit 20-25 minutes). C’est une façon pour moi de faire de l’exercice. Mon premier appartement (loué) était moitié plus près que mon actuel (acheté), mais maintenant, je suis beaucoup plus au calme.
De plus, ça va faire un certain temps que je n’ai plus de voiture. Je l’ai revendue quand j’ai découvert (merci mon tableur) qu’elle me coûtait plus cher qu’elle ne m’était vraiment utile. Il existe deux grands magasins pas très loin de chez moi, je peux y aller à pied avec un gros cabas à roulettes et un sac à dos. Toutes mes connaissances habitent près de chez moi, au pire, elles viennent me chercher. Et si j’ai vraiment besoin d’une voiture, je la loue pour pas trop cher, car je connais bien le gérant.
Le plus amusant est que je ne suis pourtant pas un écolo, tant s’en faut.
Comme la maison de Dorothée (employée à l’état civil) est sur ma route, le matin, je sonne à sa porte pour qu’on fasse le chemin à deux, c’est plus sympa pour elle comme pour moi.
Une fois de plus, il s’agit d’une femme insatisfaite de son mari, regrettant le temps d’avant, quand son homme était son beau prince charmant qu’il n’est plus. Un grand classique. Amour, toujours, rêve-t-on dans les chaumières.
Globalement, je préfère la compagnie des femmes mariées. Je me méfie des célibataires dont certaines n’aspirent en réalité qu’à se caser (ou recaser), même si ce n’est pas forcément avec le bon numéro. Avec l’épouse d’un autre, le danger est moindre, mais pas inexistant.
Pour ma part, je mets clairement les points sur les i, dès le début : OK pour jouer les consolateurs, mais pas plus. Je sais aussi que certaines femmes se mettent en tête l’idée saugrenue de vouloir changer l’homme qui les intéresse. Dans l’écrasante majorité des cas, c’est peine perdue ! Sauf dans les contes de fées, il est rare que le crapaud baveux se transforme en belle licorne blanche.
Depuis ces derniers temps, Dorothée râle contre son mari, lui trouvant petit à petit tous les défauts du monde. C’est un assez grand classique : le prince charmant le devient nettement moins. Pour qu’un couple perdure bien, il faudrait conserver les petites attentions envers l’autre, mais le boulot, les enfants (surtout) sont très chronophages. Puis la routine s’installe. Quand je me fais l’avocat du diable, Dorothée est bien obligée d’admettre que son homme n’est pas le pire des maris. Je développe mon propos :
J’affiche un petit sourire entendu :
Solidarité masculine minimum, je fais remarquer :
Ah, intéressant. Mais ne nous emballons pas.
Comme nous arrivons à la mairie, la discussion est close, momentanément close, je suppose. C’est visiblement le cas durant les deux jours suivants, mais vendredi, le ton change quand Dorothée me demande soudain :
Dorothée affiche un petit sourire :
Je reconnais que, là, je marque un petit temps d’arrêt avant de répondre :
Elle minaude sous mes yeux :
Mais elle revient à la charge aussitôt :
Malgré moi, je m’esclaffe :
Au lieu de me répondre, elle se jette carrément sur moi, pour m’embrasser. En général, c’est plutôt mon rôle de méchant séducteur d’agir de la sorte. Ses seins écrasés sur ma poitrine, ses lèvres sucrées sur les miennes, sa langue qui me cherche, son bas-ventre qui se frotte sur une bosse qui grossit, ses mains qui m’agrippent pour que je ne m’évade pas, je dois reconnaître que tout ceci me fait un certain effet !
Après le boulot, elle me raccompagne jusque chez moi. À peine la porte refermée, elle se jette à nouveau sur moi. Je ne sais pas comment nous nous y sommes pris, mais nous atterrissions dans mon lit, nus tous les deux. Je dois avouer qu’elle y met de l’ardeur, même si ses gestes sont parfois maladroits.
Patinage, doigtage, léchage, puis labourage sont les quatre étapes de nos ébats.
Tandis que je la pistonne avec vigueur dans un missionnaire bien classique, tout en m’amusant à ressortir me frotter sur son clitoris pour mieux replonger en elle, Dorothée est carrément en extase, avec, comme on dit allégoriquement, plein d’étoiles dans les yeux. C’est impressionnant !
Avoir des étoiles dans les yeux, c’est une belle expression, n’est-ce pas ? Mais je ne pensais pas en voir pour de vrai dans ceux de Dorothée ! Si, si, je vous assure ! C’est très… troublant et valorisant !
Tandis que je suis toujours au-dessus de son visage en train de m’activer, Dorothée me regarde d’un air étrange, possessif, absolu. Et c’est à ce moment précis que je réalise que j’ai peut-être fait une grosse bêtise !
Sur le moment, je passe outre. Dorothée est ravie de sa première fois avec moi, qui est aussi son premier adultère. Au début, nous faisons très attention, nous nous cachons, ce qui fait une grosse partie du sel d’une relation, ce qui ne nous empêche pas d’avoir plusieurs séances durant la semaine.
Puis petit à petit, elle est devenue plus exigeante pour bien des choses.
Au bout de deux mois, elle ne veut plus du tout qu’on se cache, elle veut vivre notre relation au grand jour. De toutes les femmes avec qui j’ai eu le plaisir de coucher, c’est Dorothée qui me donne le plus de sueurs froides. Elle est visiblement décidée à tout plaquer pour vivre avec moi, ayant la ferme intention de réussir à me faire changer d’avis (une manie bien féminine, mais j’en ai déjà parlé). Je temporise, je l’aime bien, mais pas assez pour envisager me mettre en couple avec elle.
Depuis quelques jours, je tente de me rendre odieux, mais elle sait que je faisais semblant. Alors j’arrête cette tactique, d’autant que ça semble l’exciter encore plus que je sois un gros méchant, et elle, la pauvre femme en détresse !
D’ailleurs, elle se jette carrément sur moi en criant passionnément :
Oui, je sais, c’est très cliché ! Honnêtement, je me demande comment me sortir de ce guêpier sans trop de dégâts. Car dans cette petite ville, tout se sait très vite dès que ça fuite, et les gens du coin n’aiment pas trop les briseurs de ménage, surtout quand il y a des enfants en jeu, ce qui est le cas avec Dorothée.
La nuit, je n’en dors plus, tournant et retournant inlassablement le problème dans ma tête : comment rompre sans entraîner une déflagration ? Parfois, je songe au crime parfait, mais je ne me sens pas l’âme d’un assassin, ni même d’un commanditaire de crime.
Par miracle (c’est le cas de le dire), je suis sauvé par l’accident professionnel que vient d’avoir son mari quand il a chuté d’un toit (rappel : il est couvreur). Il a eu du bol (moi aussi, mais autrement), il aurait pu se tuer ou être tétraplégique, il s’en est sorti avec une jambe cassée et quelques lacérations en traversant le toit d’une véranda.
Malgré tous ses projets avec moi, Dorothée ne peut pas faire autrement que d’être au chevet de son mari, ce qui m’offre un peu de répit. D’avoir frôlé la mort a opéré sur le blessé une transformation dans le bon sens pour sa femme. À sa grande surprise, Ophélie a retrouvé l’homme qui l’avait séduite. Et cette transformation n’a pas été un feu de paille.
Et moi, je suis tombé dans le coffre à oublis (ouf !).
Même si je ne suis pas véritablement croyant, j’ai quand même brûlé dix cierges dans la petite église proche de chez moi, quand elle m’a annoncé qu’elle rompait définitivement avec moi. Un pour chaque mois que notre relation a duré.
Cette histoire est vieille de vingt ans environ. Ce couple se porte toujours très bien. Tant mieux pour eux. Mais depuis cet épisode, je fais encore plus attention où je mets les pieds (restons courtois).
Anecdote n°5 (assez récente)
Anna (du service Achats et Marchés, soyons précis) est rapidement devenue ma maîtresse, elle avait envie de s’offrir un petit extra dans sa vie et vérifier qu’elle était encore désirable à deux fois vingt ans.
Certains collègues masculins me demandent quelle est la recette de cuisine pour séduire les femmes. Il n’y en a pas. Une femme n’est pas un meuble IKEA fourni avec un plan plus ou moins compliqué. Tout au plus, il y a des grandes lignes à respecter en fonction de l’appartenance socio-comportementale de la dame convoitée. Ou pour simplifier, les femmes peuvent éventuellement se ranger statistiquement dans différents groupes qui parfois se chevauchent. Mais ce n’est pas parce que Madame appartient à telle affiliation qu’il existe un mode d’emploi qui fonctionne à tous les coups.
Il faut savoir dialoguer, deviner, explorer. C’est ce challenge que j’aime.
Anna est du style qu’il faut savoir bousculer un peu, mais dans la bonne direction, sans trop forcer. Une question de doigté, une fois de plus. Et le doigté, elle adore, surtout lors des préliminaires.
Une des choses qu’elle apprécie, même si à chaque fois elle proteste (pour la forme) est que je la coince quelque part et que mes doigts se baladent vicieusement sous sa jupe, pour lui faire subir des insanités jouissives.
Sans doute suis-je un gros cochon et même pire, mais dans ce cas, pourquoi parfois mes doigts ne détectent pas l’ombre d’une petite culotte ou d’un string ? Bonne question !
Dans beaucoup de domaines, on commence petitement puis lentement on progresse, on augmente. C’est le cas avec Anna, elle adore franchir un nouveau palier à chaque fois, et des choses qu’elle aurait trouvées dégoûtantes, il y a quelques semaines, sont devenues normales à ses yeux, ou plutôt à son intimité…
C’est ainsi qu’avec un pouce soigneusement rivé dans ses obscures profondeurs, mes autres doigts sont en train de lui faire subir une masturbation dans les règles de l’art. Auparavant, ce même pouce égaré s’était joint au festival vaginal…
Contrairement à d’autres personnes, Anna est plutôt de la catégorie muette, mais ses vibrations parlent pour elle. C’est toujours sans bruit qu’elle se met à jouir férocement, agitée de mille soubresauts, d’ondulations et de longs frissons. Sachant son clitoris devenu électrique, je plonge mes doigts en elle, ce qui lui arrache un petit cri de jouissance étouffé.
Ite missa est, comme on le dirait en latin.
Je ne m’attends absolument pas qu’Anna me dise un jour en retour « Deo gratias », ce serait très présomptueux. Mais ça m’amuserait. Mais comme moi-même, je n’ai rien prononcé à haute voix, aucune chance qu’il y ait un jour une réponse adéquate.
Un peu plus tard dans la journée, accroupie devant moi, Anna se fait un plaisir de me libérer de ma tension. Elle était un peu maladroite au début de notre relation, mais elle s’est vite rattrapée !
L’instant d’après, j’ai l’immense plaisir de me déverser entièrement dans cette bouche si experte. Dieu que ça fait du bien, je vois plein d’étoiles danser devant mes yeux (mais pas dans mes yeux, je suppose) !
Le lendemain, Anna demande si elle peut déjeuner avec moi. Pas de problème, d’autant que je comprends qu’elle a envie de parler. Le sujet principal qui l’intéresse est abordé tout de suite, avant la commande de nos plats :
J’ai tellement bien réussi à la rassurer sur son pouvoir de « séduction » que, maintenant, ses collègues la traitent de Messaline (restons polis) en la voyant souvent mettre le grappin sur un commercial de passage. Ceux-ci ne sont pas non plus très réputés pour leur rigueur morale, ce qui facilite l’approche. Et comme Anna ne recherche que des aventures sans lendemain, les deux parties sont contentes.
Sauf les collègues, mais ça, c’est une autre histoire.
Et puis, comme le disent certains : sucer, est-ce tromper ? Vaste débat qui perdure depuis des siècles, voire des millénaires !
Des anecdotes, je pourrais en citer des tonnes, même si j’évacue les moins intéressantes ou celles qu’il ne faut pas ébruiter. À ce propos, en voici une autre qui démontre que jouer franc jeu avec ces dames est souvent profitable. C’est ainsi que je l’interprète, mais je peux me tromper.
Comme toujours, les prénoms ont été changés.
Ce jeudi midi, alors que je déjeune avec trois employées (féminines, vous aurez compris) de la mairie, l’une d’elle, Odile, s’exclame au détour de la conversation :
Puis elle s’interrompt pour me regarder :
Colette, sa voisine intervient en me demandant sans prendre de pincette :
Je réponds flegmatiquement :
Colette me demande sans complexe :
Finissant son assiette, Odile enchérit :
Odile sursaute soudain :
Finissant son plat, Colette prend le relais :
Restée muette depuis l’épisode « Laure », Betty semble compter les points. Odile confirme :
Les trois femmes présentes, même celle qui n’a pas beaucoup participé à la conversation, se mettent à rire de bon cœur. Dans l’après-midi, j’ai la surprise de voir Betty (celle qui n’avait pas beaucoup ouvert la bouche, sauf pour manger), venir me demander de la conseiller sur son couple.
Très vite, je comprends qu’elle cherche plutôt à se faire consoler.
Chose faite en fin d’après-midi, et les mois suivants…
Puis un beau jour, je me suis retrouvé à la retraite, paf, du jour au lendemain. Comme une longue période de vacances, mais sans avoir à retourner ensuite au boulot. J’aurais aimé continuer un peu à mi-temps, mais la RH n’a pas voulu.
Rembobinons le film.
Je me mets à rire :
Fronçant des sourcils, la RH cligne fugacement des yeux :
La RH se braque aussitôt :
En effet, nous avons trouvé assez vite un petit arrangement. Parce que tout le monde a fatalement quelque chose à se reprocher, même moi, mais dans mon cas, il suffit que ça ne se sache pas. Depuis le début, je suis prudent dans mes écarts, un peu comme si je mettais toujours un préservatif, méthode simple, parfois enquiquinante, mais efficace.
Après nos négociations réussies (en ce qui me concerne), la RH me lance :
Affichant un large sourire, je m’en amuse :
Derrière son vaste bureau, la RH me toise :
Elle me regarde avec des grands yeux ronds :
Je n’ai jamais déjeuné ni dîné avec Cathy, mais ç’aurait pu être intéressant à vivre…
En revanche, durant quelques jours, j’ai passé la plupart des midis à déjeuner avec la plupart des femmes de la maire, pour fêter mon départ à ma façon. J’avais plusieurs carnets de chèques Restau et Vacances à liquider, ça aide pour ne pas trop creuser mon compte en banque, surtout quand on gagne moins en ne travaillant plus du tout.
Pour info, je n’ai toujours pas écrit mes mémoires, du moins, celles des révélations croustillantes et très compromettantes. Mais il y aurait de quoi remplir plusieurs volumes…
Maintenant, je peux me lever à l’heure que je veux, mais finalement, je ne profite pas de la possibilité de faire la grasse matinée. Grâce à mon arrangement, je continue à venir à pied à la mairie, afin de dire bonjour dans tous les services, faisant risette à la plupart des femmes qui y travaillent ou qui font semblant de bosser. Puis ma tournée achevée, la plupart du temps, je m’en vais, sauf quand on a éventuellement besoin de moi pour un futur événement à planifier, car je trempe dans diverses associations.
Ça fait rager certains hommes et certains chefs (masculins ou féminins), mais comme j’ai la bénédiction du maire que la situation amuse, je suis quasiment intouchable.
Néanmoins, pour couper la poire en deux, depuis quelque temps, je ne viens pas tous les jours, entre deux fois à trois fois par semaine. Ce que je trouve idiot, c’est qu’aucun homme n’a eu l’idée de prendre mon créneau auprès de ces Dames. Là, je trouve qu’on frôle la bêtise. Mais certains de mes collègues voudraient que toutes les femmes leur tombent toutes rôties dans le bec, sans faire le moindre effort, comme si tout leur était dû. Ils se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au coude, voire jusqu’à l’épaule.
On n’a pas rien sans rien…
En parlant de ça, pour garder la forme, je continue à faire de la marche à pied, et quand je ne vais pas à la mairie, je déambule ci et là. Je commence à bien connaître toutes les rues et voyettes de ma bonne vieille ville. D’ailleurs, plusieurs fois, je me suis improvisé guide.
Je continue toujours à voir mes maîtresses, mis à part que ça ne se passe plus à la mairie (ou plus rarement). J’ai arrangé autrement ma chambre pour en faire une quasi-garçonnière. Ça m’a coûté un peu d’huile de coude à déplacer les meubles, à changer la tapisserie et mettre en peinture ci et là, mais ça en valait la peine, avec quelques achats peu onéreux.
Quand je pense à ça, aussitôt, je songe à la chanson de Jacques Dutronc « J’aime les filles ». Et parfois, j’embraie avec « Les Play-Boys », surtout le refrain. Mes maîtresses me rassurent en me disant que je vaux largement trois jeunes de vingt ans. C’est gentil de leur part, mais elles exagèrent un tantinet.
Je fréquente un peu moins de femmes qu’avant, c’est logique puisque je vais moins à la mairie, mais je dispose de plus de temps devant moi, surtout pour satisfaire celles qui viennent chez moi se faire consoler. J’évite de tomber dans les clichés du vieux beau en robe de chambre en soie, je reste néanmoins bien habillé, je ne me laisse pas aller. Ce qui m’a valu quelques compliments :
Malgré les années qui passent irrémédiablement depuis notre première fois, j’ai toujours droit à la visite de Betty, la peu causante du déjeuner. Entretemps, elle est devenue veuve, son mari ayant carrément eu un arrêt cardiaque tandis qu’il batifolait avec la femme d’un avocat assez connu. Ça a fait du foin à l’époque et alimenté les commérages durant quelques semaines.
Betty était au courant des nombreuses incartades de son époux. C’est un peu pour ça (et d’autres raisons) qu’elle est devenue si rapidement ma maîtresse. En revanche, apprenant la réciprocité de son épouse, son mari n’a pas beaucoup apprécié, elle a dû lui mettre les points sur les i en listant divers prénoms féminins, ce qui a vite calmé son homme, sachant qu’en cas de séparation, ça tournerait très mal pour lui. C’est fou ce qu’une maîtresse délaissée peut devenir dangereuse ! Sans parler d’une épouse officielle !
De ce fait, ils ont joué au couple libre, mais sans trop le montrer, en toute discrétion. Tout le monde était content ainsi : le couple, les enfants, les familles, l’entourage, et même moi.
Une fois de plus, je vais étaler ma science (comme la confiture) en édictant un vers de Virgile, poète romain contemporain de l’empereur romain Auguste, fils adoptif de Jules César : Sed fugit interea, fugit irreparabile tempus, singula dum capti circumvectamur amore. Dans ma grande bonté d’âme, je vous laisse traduire.
Des citations latines, j’en ai vingt à la douzaine, ça en jette quand c’est bien placé.
Mais comme bien des choses, il ne faut pas trop en abuser, sinon ça lasse et on passe illico de la catégorie « spirituel » à la catégorie « gros lourd », ce qui est assez embêtant pour son propre amour propre.
De temps à autre, je me regarde dans le miroir : le temps qui passe laisse ses traces sur ma face (j’aime aussi les rimes internes). Mais j’ai la chance que les ravages ne soient pas trop marqués, profonds. J’avoue qu’il m’arrive de mettre un peu de crème pour hydrater ma peau, surtout après une séance de piscine, une grosse randonnée à pied ou une activité sportive ; en clair, après une douche bien méritée.
Je sais que je dois éviter de me laisser aller. Bernard est une parfaite illustration de ce qu’il ne faut pas faire : il s’est laissé aller, il a pris dix kilos et dix ans en dix semaines. Et il rame comme un malade pour faire machine arrière !
Je commence sérieusement à réfléchir à l’option de me trouver une compagne pour mes vieux jours. Actuellement, il n’y a pas le feu au lac, mais dans quelques années, je pense que ça deviendra urgent. Une autre solution serait de vivre à plusieurs célibataires sous le même toit, mais quand j’observe la plupart des hommes célibataires de mon âge, je constate avec regret que nous n’avons pas grand-chose en commun.
Il y a une semaine, alors que j’étais venu faire un tour au Club d’Activité pour Seniors, Didier (jeune retraité comme moi) m’a carrément dit :
Les mains sur les hanches, j’ai lâché :
La conversation s’est arrêtée là. Nous sommes raisonnablement passés à un autre sujet.
Pour en revenir à une compagne pour mes vieux jours, je me demande si je ne cherche pas ailleurs ce que j’ai déjà sous le nez. Je songe à Betty. Il faudra que je me penche sérieusement sur la question. Mais je dis aussi qu’il n’y a pas le feu au lac.
Ce qui ne m’empêche pas de lui téléphoner :
Je me frotte le front :
Je sais tout ça, mais tant que je peux, je continue, faire les commissions ainsi fait partie de mon entretien physique. Je passe directement au sujet de mon appel :
Quand je me retourne et que je contemple le chemin parcouru, je me dis qu’une vie, c’est vite passé, les décennies se sont enchaînées à un rythme fou ! Si je pouvais revenir en arrière, il y a diverses choses que je ne ferais plus ou que je ferais autrement. Mais quand on doit choisir lors du moment présent, on manque trop souvent de recul.
Il faut que je vous laisse, Magalie va bientôt sonner à la porte, et je ne suis pas du genre à faire attendre une dame qui vient chercher un peu de réconfort dans mes bras câlins !