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n° 22700Fiche technique37284 caractères37284
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Temps de lecture estimé : 25 mn
20/10/24
Résumé:  Après une querelle avec son mari, une femme trouve refuge chez un couple d’amis, décidés à l’initier aux méandres troubles de la volupté.
Critères:  ffh
Auteur : Maryse      Envoi mini-message

Collection : Trouple
L’emprise interdite

Avant-propos : On m’a lancé un défi : écrire une histoire « vraiment » érotique ! Mais où se trouve l’érotisme ? Dans la montée progressive des émotions, dans la description détaillée de l’acte, ou dans la transgression des tabous ? Pour explorer cette question, je vous propose trois textes sur un même thème, celui du « trouple », classés par ordre croissant d’intensité érotique… ou du moins, c’est ce que j’ai essayé de faire. Celui-ci est le troisième récit. Bonne lecture !


Mise en garde : Ce texte, résolument érotique, est à lire avec lucidité, en faisant la part des choses. Les sensations décrites sont fantasmées et exagérées pour atteindre le but recherché. En aucun cas, la réalité ne se déroulerait comme imaginée dans cette fiction. L’utilisation de la drogue est un élément contextuel de l’histoire. Tout est inventé. Ne faites pas ce que j’écris, vous seriez extrêmement déçus ! Maryse.



Depuis qu’elle s’était réfugiée chez Adam et Eve, après la violente dispute qui l’avait opposée à son mari, Maryse n’avait pratiquement rien dit, laissant ses deux amis meubler la conversation tout en essayant de la réconforter. Jamais elle ne s’était sentie aussi mal. Ce qui lui arrivait sonnait comme un échec, l’échec de son mariage, l’échec de sa vie de femme. Tout le contraire de ses deux hôtes qui formaient un couple uni, épanoui et très amoureux. Le bonheur que les deux affichaient renforçait son propre malaise. Brusquement, sans qu’elle ne puisse rien y faire, quelque chose se brisa en elle et elle sentit des larmes lui monter aux yeux. Elle détourna le visage, essayant de cacher son chagrin. En vain.



Elle tenta de sourire, doutant cependant de sa capacité à donner le change à ses deux amis qui la dévisageaient peinés.



Comment pouvait-elle leur expliquer ce qui lui arrivait ? Comment décrire cette impression de mal-être qui ne la quittait plus ? Comment leur dire qu’elle était minée par le fait que son couple était en train de partir à la dérive ? Comment décrire la complexité de ce qu’elle éprouvait, ses affres de femme dans la fleur de l’âge ? À eux, qui contrairement à elle, semblaient heureux, en harmonie et à qui la vie semblait sourire ? Un sentiment d’injustice s’empara d’elle. Accablée, elle baissa la tête.



Elle tourna la tête sur le côté et retira sa main pour rompre le contact en s’efforçant d’endiguer son désespoir. Adam secoua doucement la tête, une petite moue chagrinée aux lèvres.



Elle remercia le couple d’un battement de cils. Elle savait que son mutisme était inutile, que se taire ne faisait qu’accroître l’inquiétude de ses deux amis. Mais elle se sentait trop oppressée, trop malheureuse pour s’expliquer. Elle pressentait qu’en le faisant, elle risquerait d’éclater en sanglots et elle ne voulait pas se donner en spectacle ! Elle détourna le visage en sentant les regards des deux l’observer avec insistance.



Soulagée par cette diversion, elle hocha la tête, se leva et suivit son amie en sentant le regard consterné d’Adam fixé sur sa nuque. Une fois arrivées à destination, celle-ci lui prit les deux mains en plongeant son regard dans le sien et insista une nouvelle fois :



Pourquoi Eve et Adam, se souciaient-ils autant d’elle alors que son mari ne l’avait jamais fait ? Cette pensée qui la renvoyait au fiasco de sa vie conjugale la déprima encore plus. Elle soupira lamentablement.



La voix pleine d’insistance de son amie laissait filtrer de l’inquiétude. Après tout, Eve était une femme tout comme elle et pourrait peut-être la conseiller, qui sait.



Elle murmurait, honteuse d’avouer une telle réalité, meurtrie par la douleur qu’elle ressentait en admettant enfin la vérité. La mine à la fois attentive et bienveillante d’Eve l’encouragea à continuer.



Un sanglot lui noua la gorge et l’obligea à s’interrompre un instant. Elle dut fournir un terrible effort pour refouler les larmes qui lui montaient aux yeux.



Elle haussa tristement des épaules et lança un regard désespéré à son amie.



Elle se tut incapable de continuer, les joues brusquement en feu. Le regard à la fois interrogatif et compréhensif dont l’enveloppa Eve l’encouragea à continuer. Elle prit une inspiration et lâcha à toute allure ce qui la tourmentait :



La fin de sa question se perdit dans un murmure. Aussitôt, elle regretta son aveu qui la discréditait.



Un long silence s’établit entre elles. La tête baissée, elle se balançait d’un pied sur l’autre, incapable de reprendre le contrôle de ses émotions.



Elle reçut l’information comme un coup en pleine poitrine. Ses yeux s’écarquillèrent d’incrédulité et elle resta bouche bée, essayant d’avaler l’air qui semblait avoir soudainement déserté ses poumons.



Elle arriva enfin à refermer la bouche et, perplexe, dévisagea son amie qui semblait la plus sérieuse du monde. « Trouver un amant », c’était la première fois qu’une telle possibilité lui venait à l’esprit. Cette suggestion stupéfiante était contraire à tous ses principes, aux antipodes de l’image qu’elle se faisait d’une épouse respectable.



Les propos de son amie lui semblaient ahurissants. Pourtant ils trouvaient comme un écho en elle. Elle n’arrivait pas à déterminer si une telle possibilité l’horrifiait ou la terrifiait. En tout cas, cela lui paraissait hors de sa portée.



L’affirmation, assénée comme une vérité absolue, la déstabilisa et elle ne sut que répondre. Mille pensées se bousculaient dans sa tête et elle se sentait incapable d’y mettre de l’ordre. Ce qu’elle venait d’entendre remettait en cause tout ce en quoi elle avait cru jusque-là. Se serait-elle fourvoyée toutes ces années ? La voix de son amie mit un terme à son introspection.



L’incroyable proposition tournait en boucle dans sa tête, la plongeant dans un dilemme cornélien. Une question lui brûlait les lèvres. Elle n’osa la poser que lorsqu’Eve franchissait le seuil de la porte :



Un petit rire lui répondit.



Heurtée de plein fouet par les affirmations qui la plongeaient en pleine confusion, elle secoua la tête plusieurs fois de suite comme si elle voulait réfuter leur véracité. Pourtant, la conviction et la sincérité avec laquelle Eve les avait assénées étaient bien réelles et ne pouvaient être mises en doute. Si Adam et Eve avaient mis en pratique ce que son amie lui avait conseillé de faire, cela leur avait réussi ! Elle ne connaissait personne d’aussi épanoui, d’aussi bien dans leur peau que les deux.


Et puis, quelle autre alternative avait-elle ? se demanda-t-elle en se déshabillant. Elle ne supportait plus son existence actuelle. Eve avait au moins raison sur un point : elle devait changer quelque chose dans sa façon de vivre sinon elle risquerait de sombrer dans la dépression.


Elle resta longtemps sous la douche, ruminant les propos de son amie, incapable de mettre de l’ordre dans ses pensées…


En revenant dans la salle de séjour, elle s’immobilisa sur le seuil en voyant Adam et Eve, étroitement enlacés, s’embrasser. Un baiser incroyablement passionné. Mais ce qui la bouleversait le plus, c’était la complicité que les deux partageaient. Une complicité par-delà les mots, comme si chacun pressentait le moindre désir de l’autre, l’anticipait. Leurs mains se caressaient mutuellement, leurs bouches se cherchaient sans cesse comme pour mieux se fondre. Ils ne formaient plus qu’un seul corps, un seul être, un seul plaisir. Elle fut prise de vertige, en les observant. Les deux étaient ensemble depuis longtemps et pourtant leur étreinte était celle de deux amants affamés l’un de l’autre. Cette constatation lui serra la gorge en la renvoyant face à sa propre réalité. Jamais elle n’avait partagé une telle intimité, une telle ferveur avec son époux. À la fois gênée et troublée, elle toussota pour manifester sa présence et mettre fin à cette scène des plus bouleversantes.



Elle ne put détacher son regard des lèvres gonflées et luisantes de salive de son amie. Adam lui jeta un coup d’œil amusé comme s’il avait deviné ses pensées. Elle rougit d’embarras.



Eve éclata joyeusement de rire. Leur hilarité fut communicative et détendit l’atmosphère. Maryse sentit sa tension se dissiper. Eve s’approcha d’elle, lui entoura les épaules de son bras avant de l’entraîner vers la table de la salle à manger où le dîner les attendait. Adam se tenait quelques pas derrière elles. Elle avait la sensation que le regard de celui-ci était fixé sur son dos et qu’il la détaillait sans complexe. Paradoxalement, cela ne la contraria pas… Au contraire, elle ressentit un petit frisson, un petit frisson terriblement féminin qu’elle n’avait pas éprouvé depuis longtemps.


Le dîner s’éternisait. Elle était fatiguée et redoublait d’efforts pour empêcher ses paupières de se refermer. Elle n’entendait qu’à peine la conversation de ses deux amis. Les mots semblaient venir de loin. Amortis comme s’ils avaient traversé un épais brouillard avant de lui parvenir. Elle s’obligea à s’extraire de sa torpeur et à se reconnecter avec la réalité. Elle remarqua qu’Eve avait posé sa main sur la sienne et la regardait attentivement.



Elle regarda son amie sans comprendre.



Les mots d’Eve résonnèrent étrangement dans sa tête. Une poudre… fumer… Et tandis qu’elle n’osait comprendre, Adam se leva, sortit de la pièce puis revint quelques instants plus tard en portant un coffret en bois qu’il tendit à sa compagne. Cette dernière l’ouvrit et elle remarqua immédiatement le sachet en plastique dont le contenu ressemblait à des petits cailloux jaune pâle ainsi que la pipe en verre dont la forme caractéristique ne laissait planer aucun doute sur son utilisation.



Sa raison lui commandait de se lever et de s’en aller aussi vite que possible. Se droguer ne résoudrait rien et ne ferait qu’empirer son cas. Elle avait déjà fait trop d’erreurs pour ne pas en rajouter une de plus. Pourtant son corps refusait de bouger et elle resta attablée, regardant le couple à tour de rôle, d’un air effaré. Adam laissa échapper un rire qui se voulait rassurant.



Elle frémit lorsque celui-ci s’approcha d’elle, l’aida à s’extirper de sa chaise avant de la conduire vers le canapé du salon sur lequel elle se laissa lourdement tomber, totalement dépassée par les évènements. Eve s’agenouilla devant la table basse sur laquelle étaient posés une bouteille à moitié remplie d’un liquide vert pomme et trois verres à shot vides. Elle commença à déballer les ustensiles de la boîte. Ses gestes minutieux montraient qu’elle savait exactement ce qu’elle faisait.


Elle la regarda, incapable de faire quoique ce soit d’autre. Pourquoi ne réagissait-elle pas, pourquoi était-elle aussi passive, aussi résignée ? Elle avait l’impression que toute volonté l’avait désertée et qu’elle n’avait pas d’autre choix que d’accepter ce qui allait se passer.


Comme s’il voulait la réconforter, Adam lui entoura le cou de son bras et l’attira doucement contre lui. Sa chaleur l’enveloppa et elle ne chercha pas à le repousser. Les doigts légers lui frôlaient la nuque et étrangement, ce doux effleurement pourtant équivoque la détendait. Elle ne réagit pas non plus lorsqu’elle sentit la main se faufiler sous son peignoir et lui caresser délicatement l’épaule par-dessus la chemise de nuit. Elle aurait dû s’inquiéter que la situation lui échappait, qu’elle était en train de se laisser entraîner sur un terrain dangereux, que tout allait beaucoup trop loin, mais paradoxalement, tout cela lui paraissait dérisoire comparé à la sensation de doux apaisement qui la baignait et dont elle avait tant besoin. Comme si plus rien d’autre n’existait qu’Adam qui la dorlotait et Eve dont les gestes précis captaient toute son attention.


Celle-ci émiettait avec dextérité des morceaux de crack posés sur une coupelle en verre à l’aide du scalpel prévu à cet effet. La tâche achevée, elle mélangea minutieusement les fragments avec une autre substance qui ressemblait à un morceau de résine qu’elle pulvérisait entre ses doigts, avant de placer le mélange dans le bout arrondi de la pipe qu’elle remplit copieusement.



Eve tourna la tête dans sa direction et l’enveloppa de son regard. Un regard intense et subjuguant qui l’invitait à s’abandonner totalement, en oubliant tout le reste. Incapable de dissiper l’espèce d’indolence qui l’engourdissait, elle laissa ses paupières se fermer d’elles-mêmes. Une odeur vive et fortement aromatisée les lui fit rouvrir. Son amie lui tendait un verre rempli à ras bord.



Elle sentit le corps d’Adam se presser plus intimement contre le sien. Et tandis que la main posée sur son épaule commençait à s’aventurer sur sa gorge, celui-ci ajouta :



Eve porta le verre à ses lèvres. L’alcool lui brûla la gorge. Puis une étrange chaleur se diffusa dans tout son corps. Elle se sentit tout à coup plus légère.



La voix d’Eve était si douce qu’elle ne put rien faire d’autre que de s’en remettre totalement à elle. Elle cilla des yeux et obéit.



Les présences bienveillantes d’Adam et d’Eve l’enveloppaient, la protégeaient, l’isolaient de la réalité extérieure. Leurs regards lui souriaient. Des regards pleins de tendresse, de promesses et de rêves à venir, dans lesquels elle se laissa absorber. Les doigts d’Adam se firent plus caressants. Elle ressentit brusquement l’envie irrésistible de se laisser aimer, de se laisser toucher, comme pour s’assurer qu’elle était bien vivante et que cette sensation envoûtante qui l’emplissait, était bien réelle et non pas le fruit de son imagination. Elle ne souhaitait rien d’autre que de s’y immerger pour oublier tout le reste.


Du bout des doigts, Adam effleurait le galbe de son sein dont la pointe érigée palpitait délicieusement sous la douceur des effleurements à peine esquissés. Eve lui souriait en l’invitant à se laisser aller. Une profonde langueur l’avait envahie. Elle s’y abandonnait avec volupté. Elle n’osait plus bouger, presque plus respirer de peur de mettre fin à la magie du moment auquel tout son être aspirait. N’allait-elle pas, par un geste involontaire, tout gâcher et perdre cette sensation indescriptible, seule capable de combler son besoin lancinant de chaleur et d’amour ? Eve dut percevoir sa crainte et lui attrapa la main pour la presser tendrement en plongeant son regard chaleureux dans le sien…



Elle vit le visage qui emplissait maintenant tout son champ de vision s’approcher lentement du sien. Elle sentait le souffle chaud lui balayer la bouche. Elle l’inhalait instinctivement comme pour s’en imprégner, pour se redonner vie. Elle frémit lorsque Adam dénoua lentement la ceinture de son peignoir, en écarta les pans avant de poser délicatement la main sur son ventre qu’il parcourut langoureusement. Présence rassurante, silencieuse, merveilleuse, puissance savoureuse qui, combinée à la douceur aimante et cajolante d’Eve, réveillait ce qu’elle avait de plus féminin en elle en lui faisant miroiter de véritables plaisirs qu’elle ne pouvait atteindre qu’en leurs compagnies.


Les lèvres satinées d’Eve se posèrent sur les siennes et de la pointe de sa langue, celle-ci l’invita à les entrouvrir. La saveur du baiser lui fit perdre pied tandis que les attouchements d’Adam se faisaient plus précis et plus audacieux. Elle crut défaillir. Tout s’arrêta brusquement. Elle en gémit de déception. Puis elle poussa un petit cri de surprise lorsqu’elle se sentit soulevée par Adam. Elle se retint à lui par réflexe, en lui entourant le cou de ses deux bras. Ce dernier la portait sans le moindre effort apparent. Elle se sentait comme un enfant pelotonné contre la poitrine de son père. Cette idée la fit frissonner et elle se lova plus étroitement, se laissant absorber par la chaleur si troublante qui l’enveloppait. Une fois arrivé à la chambre, Adam la déposa délicatement sur le lit tandis qu’Eve lui lança d’une voix envoûtante :



Elle acquiesça d’un hochement de tête. Malgré la brume due à l’alcool qui lui brouillait la vue, elle remarqua le soulagement et la satisfaction qui illuminaient les visages de ses deux hôtes. D’un geste lent, presque obsédant, Eve alluma un briquet et fit chauffer la pipe avec un art consommé. Elle ajouta le plus naturellement possible :



Elle regardait, fascinée. Eve porta la pipe à sa bouche et tira une bouffée pour s’en gonfler les joues. Une odeur forte lui irrita le nez et lui fit reculer la tête. Elle n’eut pas le temps de protester. Son amie se pencha en avant, lui empauma le visage et s’approcha lentement d’elle. Au moment où les lèvres de celle-ci furent au-dessus des miennes, celle-ci lui inocula, bouche contre bouche, la fumée épaisse et chaude. Dans un sursaut de crainte, elle essaya de la refouler. Mais Eve l’embrassait en soufflant continuellement et elle ne put y arriver. Dans un réflexe, elle inhala. Une chaleur irritante lui envahit la gorge et les poumons en lui donnant l’envie de tousser. La bouche d’Eve, pressant toujours la sienne, l’empêchait de le faire et pendant une ou deux secondes qui lui parurent interminables, elle crut s’étouffer. Alors que la panique commençait à poindre, Eve se détacha d’elle et elle put enfin exhaler.


À peine avait-elle repris son souffle qu’elle vit son amie tirer une nouvelle bouffée avant de passer la pipe à Adam qui, à son tour, la porta à ses lèvres. Les joues de celui-ci se gonflèrent. Ce dernier attrapa son visage des deux mains, l’attira à lui et dans un baiser sensuel, lui insuffla progressivement la fumée au fond de la gorge. Elle ne résista pas.



Les bras de celle-ci lui entouraient maintenant la taille, les mains lui caressaient le ventre, lui enveloppaient les seins, s’immisçaient sous sa chemise de nuit, entre ses cuisses, sans jamais s’attarder en la laissant languissante.



La voix douce et familière la berçait. Elle ferma les yeux et s’y abandonna. Elle n’entendait plus que celle-ci comme si elle avait pris possession de son corps et que plus rien d’autre n’existait. Elle se sentait étrangement légère.


Lorsqu’elle sentit la pipe se poser contre ses lèvres, elle ne détourna pas la tête. Au contraire, elle voulait sentir la fumée se répandre à l’intérieur de son corps, partager ce moment exceptionnel avec Eve et Adam qui prenait si bien soin d’elle. Sans même s’en rendre compte, elle aspira avidement. Les mains la récompensèrent par de douces et voluptueuses caresses.


Une douce torpeur se diffusait en elle et prenait progressivement possession de tout son être. Elle avait l’impression de flotter, de dériver, de se dissoudre dans le brouillard délassant qui l’enveloppait. Elle s’y enfonçait avec délice. Son cœur battait rapidement. Une bouffée de désir provoquée par les effleurements et attouchements qu’on lui prodiguait en lui retirant insensiblement son peignoir puis sa chemise de nuit la fit haleter. Elle qui était si pudique ne ressentait aucune gêne à se montrer toute nue. Décomplexée, désinhibée, elle s’abandonna totalement à la sensation fantastique que lui procurait la félicité enivrante qui avait envahi son esprit.


Sensation fabuleuse de se laisser aller. De se sentir bien, vraiment bien. De s’abandonner aux caresses exquises qui la parcouraient doucement, lentement, diffusant de délicieuses ondes de chaleur partout en elle. Des caresses qui changeaient sa perception d’elle-même. Elle était devenue belle, désirable, incroyablement femme. Alors son cœur se gonfla de bonheur et elle sentit son corps se soulever, son âme s’envoler. Oui, elle avait envie de rejoindre Adam et Eve qui la rendait si heureuse, de repousser toutes les limites afin d’atteindre l’extase absolue qu’elle convoitait depuis si longtemps.


Elle ne savait plus où elle était. Tout était mouvant, ses émotions s’enchevêtraient. Mais cela n’avait aucune d’importance. Rien d’autre ne comptait que de s’offrir à l’onde chaude et bienfaisante qui la parcourait en la faisant haleter sans discontinuité, qui faisait vibrer chaque parcelle de son corps. Elle suffoquait d’émotions, secouée de frissons interminables. Tout devenait confus. Seul subsistait son désir, un désir insatiable que seule l’union totale avec Adam et Eve qui l’aimaient vraiment lui permettrait d’assouvir.



Elle ouvrit les paupières et contempla le corps d’homme, entièrement nu, en pleine érection. Un corps d’homme qui la désirait comme jamais elle ne l’avait été. Le fait que ce ne soit pas celui de son mari ne l’intimida pas, au contraire. Avec délectation, elle suivit du regard la fine toison poivre et sel qui entourait le nombril et descendait jusqu’à la base de la verge qu’elle entourait totalement. Elle saliva d’envie. Comme s’il avait lu dans ses pensées, Adam saisit à pleine main son sexe dressé et commença à se masturber. Elle ne détourna pas le regard, fascinée par le spectacle si excitant auquel elle assistait pour la première fois.


Elle se laissa faire lorsqu’Eve lui attrapa le menton et lui tourna le visage. Avant même de pouvoir faire quoique ce soit, des lèvres douces se posèrent contre les siennes et elle sentit une fois de plus la fumée lui emplir la bouche. Elle l’inhala profondément et la garda longtemps dans ses poumons.


Eve la guida contre le corps chaud et vibrant de son compagnon. Celle-ci se saisit de sa main droite qu’elle posa sur le sexe tendu. Elle fut terriblement troublée par le contact de cette chair tiède et dure, elle qui avait toujours été rebutée à caresser son mari de la sorte. Mais là, c’était différent. Elle en avait envie, désespérément envie. De sa main posée sur la sienne, Eve accompagna ses va-et-vient pour lui montrer le rythme.


Un doigt s’insinua en elle en la faisant gémir. Avec une acuité exacerbée, elle le sentait remuer entre ses chairs, s’enfoncer davantage, la caresser comme jamais elle ne l’avait été. Elle suivait son trajet, chaque mouvement, chaque pression. Tantôt à la pointe de son clitoris pour le titiller sans hâte, tantôt profondément enfoui en elle pour stimuler son point de plaisir. Sensations délicieuses, irrésistibles, qui la portaient au paroxysme de la volupté. Elle pantelait, suffoquait. Sa poitrine vibrait, ses hanches ondulaient, tout son bassin tanguait d’avant en arrière. Elle renaissait, exultait…


Elle avait perdu pied. Il n’y avait plus de temps, plus d’espace, plus d’homme, plus de femme. Seuls subsistaient son désir brûlant, son excitation incoercible et sa course effrénée vers la jouissance. Elle avait besoin de tout goûter, de tout essayer, de tout éprouver. Le souffle haletant, elle se pencha et effleura de la pointe de sa langue, le gland humide pointé vers elle.



Elle avait l’impression que tout se mouvait autour d’elle, qu’elle flottait doucement en état d’apesanteur. L’odeur d’Adam la troublait plus que de raison. Elle lui paraissait si humaine, si virile comparée à celle âcre qui lui floutait l’esprit. Lorsque la main d’Eve lui poussa la tête en avant, elle ouvrit la bouche et bientôt la verge dure et épaisse l’emplit. Elle poussa une longue plainte. De ses lèvres, de sa langue, elle commença à sucer, à lécher, à téter comme si elle était possédée. Dévorée par le désir, elle ne se rendait plus compte de ce qu’elle faisait. Tout ce qui lui importait, c’était la verge luisante de salive le long de laquelle ses lèvres insatiables coulissaient sans relâche. Pendant ce temps, Eve ne restait pas inactive. D’une main, elle lui caressait langoureusement la poitrine et le sexe, de l’autre, les fesses.



Mille bouches, mille langes, mille doigts la léchaient, la caressaient, la dévoraient. Rêve ou hallucination, elle sentit comme une langue immense s’insinuer en elle, laper son sexe, stimuler ses zones érogènes, parcourir le bas de son ventre qui pulsait spasmodiquement.


C’était si bon. Elle se délectait de chaque instant. Des caresses qui la faisaient défaillir, du parfum masculin qui la grisait, de la force virile qui la comblait, de la douceur féminine qui se pressait contre elle, qui l’enveloppait, l’absorbait. Toutes ces sensations et bien d’autres encore, l’entraînaient dans un ballet endiablé en lui donnant l’impression qu’Adam, Eve et elle formaient un même tout qui enfin se reconstituait.


Des ongles lui griffaient doucement les cuisses, des mains lui écartaient les fesses, un doigt lui effleurait son anneau secret. Un bref instant de surprise passé, elle dut se rendre à l’évidence, cette pénétration légère, totalement inédite pour elle lui plaisait. Des images transgressives presque pornographiques l’assaillirent. Elle se vit, elle, entre Adam et Eve, harnachée d’un sexe masculin factice, tous les trois réunis dans un corps à corps fusionnel, une union totale qui les conduisaient tout droit à l’Amour absolu… Sensations extrêmes qui la faisaient délirer.


Elle n’était plus que sensations vertigineuses, émotions étourdissantes. Elle n’avait plus prise sur rien, ne savait plus ce qu’elle faisait. Elle ne désirait rien d’autre que de satisfaire cette avidité charnelle inextinguible qui la dévorait, qui la projetait dans un monde de pure sensation où seul comptait l’assouvissement de ses besoins les plus primitifs.


Lorsque le sexe d’Adam se retira précipitamment de sa bouche, elle lâcha un râle de protestation. Une main douce, apaisante, lui releva tendrement le visage. Des lèvres chaudes se posèrent sur les siennes. Une bouffée chaude et épaisse lui emplit la gorge. Puis les caresses reprirent, plus délicieuses encore, jouant avec ses sens. Elle était au supplice. Son plaisir montait jusqu’à des sommets inimaginables, la conduisant aux portes de la jouissance. Pourtant chaque fois qu’elle sentait que l’orgasme allait exploser et la libérer de la tension intolérable qui l’habitait, toute caresse s’arrêtait brusquement, la laissant pantelante et frustrée. Alors inlassablement, des lèvres salvatrices la calmaient d’un baiser en lui insufflant la fumée délassante.


Elle en devenait folle. Tout s’embrouillait en elle. Son corps en ébullition réagissait, tressaillait, se cabrait, frissonnait. Tous ses sens étaient exacerbés par les caresses d’Adam et d’Eve. Elle n’était plus qu’envie, elle menait une course effrénée vers l’amour qui lui échappait sans cesse.


Sans même le réaliser, elle s’était mise à supplier, à sangloter, à crier pour qu’ils l’aident à combler le vide effrayant qui se creusait en elle. Telle une furie, elle s’agrippa aux épaules d’Adam, lui entoura la taille de ses jambes et d’un coup de reins, se laissa retomber sur la verge tendue. Aussitôt Eve se colla contre son dos. Sensation vertigineuse des deux corps qui se pressaient contre le sien. L’érection puissante qui l’emplissait la faisait exulter, la douceur des rondeurs féminines sur sa peau la ravissait. Oui, elle les voulait tous les deux.



Leur étreinte se fit plus impérieuse. La puissance virile d’Adam en elle, la douceur voluptueuse d’Eve tout autour d’elle démultipliaient son plaisir à l’infini. Elle était devenue une part d’eux. Elle fondait dans un océan inédit et indescriptible de sensations fulgurantes, de plaisir intense, de totale complétude. Elle aurait voulu crier de bonheur, mais les lèvres avides d’Adam pressaient les siennes. Celui-ci, profondément ancré en elle, lui imposait une cavalcade démesurée. Les seins d’Eve s’écrasaient contre son dos. Le sexe de celle-ci frottait ses fesses de façon si intime qu’elle en ressentait chaque pli, chaque pulsation.


Pour la première fois de sa vie, elle se sentait réellement désirée, vraiment aimée, totalement comblée.


La raison et la conscience n’avaient plus cours dans le monde fantasmagorique qui l’avait engloutie. Des vagues de feu pulsaient dans ses veines, tous ses nerfs étaient à vif et semblait se trouver à la surface de sa peau. Elle n’était plus que perception et sensation, emportée dans une délicieuse et formidable tourmente. Quelque chose montait en elle, qu’elle ne connaissait pas et qu’elle n’avait jamais éprouvée. Quelque chose de trop fort qui lui fit peur. Instinctivement, elle ferma les paupières et voulut résister. Mais elle n’y arriva pas. Échappant à sa volonté, son corps parcouru de spasmes puissants et de bouffées de chaleur bougeait de lui-même, allant à la rencontre de ceux d’Adam et d’Eve. Arqué et tendu, il cherchait à rejoindre cette lumière qu’elle devinait au loin et que tout son être voulait rejoindre.


Elle avait perdu tout contrôle. Elle n’avait jamais rien connu de tel. Sa chair, chaque particule qui la composait voulait fusionner avec ses deux amants. Des amants masculin et féminin en même temps, chacun indispensable à son plaisir. Elle avait trouvé la place qui lui était prédestinée. Leur osmose, leur rythme accordé l’emmenait inexorablement vers la fusion totale.


Leur rythme s’accélérait continuellement, allant toujours crescendo. Elle avait l’impression que son cœur allait éclater à tout moment. Rien, aucun mot, ne pouvait décrire ce qu’elle éprouvait. Comment avait-elle pu vivre jusque-là sans se douter qu’un tel ravissement pouvait exister ? Elle ne savait plus qui elle était, ni ce qu’elle adviendra après, mais peu lui importait, elle voulait que ce moment ne s’arrêtât jamais.


Et puis, brusquement, l’orgasme éclata, faisant exulter tout son être. Elle se dissout dans la jouissance insensée qui l’emportait. Rien ne pouvait l’atteindre. Elle était devenue pure sensation de plaisir. Elle planait dans la félicité. Une chaleur insupportable envahit son corps. Puis plus rien. Sans comprendre pourquoi, elle sentit à travers son inconscience comme une angoisse. L’absence de sensations la fit paniquer. Elle se crut abandonnée. Terriblement seule. Elle cria sous l’effet de la panique. Les bras d’Eve l’enveloppèrent tendrement tandis qu’Adam lui caressait les cheveux. Réconfortée, elle se lova plus étroitement contre ses deux amants, laissa leur chaleur corporelle chasser le froid qui avait envahi son corps. Elle ferma les yeux et se laissa glisser dans le sommeil…