n° 22703 | Fiche technique | 19842 caractères | 19842 3415 Temps de lecture estimé : 14 mn |
20/10/24 |
Résumé: C’est sans doute une banale histoire de triolisme. Deux femmes, un homme, ou plutôt un couple et une femme seule. C’est surtout le récit de la première fois de cette femme seule… Moi. | ||||
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Auteur : Aventurine Envoi mini-message |
C’est sans doute une banale histoire de triolisme. Deux femmes, un homme, ou plutôt un couple et une femme seule. C’est surtout le récit de la première fois de cette femme seule… Moi. Moi qui ne cherchais, sur cette application de rencontres, qu’une aventure, une amitié coquine au féminin.
Sandrine fait preuve de transparence dès ses premiers messages :
Non, la discussion n’engage à rien. Par contre, le pouvoir du fantasme est maléfique.
Fantasme
nom masculin
Idée, représentation imaginaire suggérée par l’inconscient.
Plus j’échange de messages, plus je me laisse tenter. Les conversations sont fluides, agréables, si bien que je finis par me projeter avec ces deux personnes qui se dévoilent à moi. Puis je me convaincs du fait que l’occasion est trop belle pour la laisser passer. Un homme, une femme et moi, c’est mon fantasme de bisexuelle, je ne peux le nier. Voilà comment tout a commencé dans le monde réel. Car des échanges virtuels, il ne reste finalement que peu de choses. Un profil clos sur une application où des messages chargés de désir se sont perdus. Quelques photos, quelques mails, mais surtout le souvenir. De cette première fois, ma mémoire a conservé une palette de couleurs et de sensations formant un tableau unique, que je passe contempler de temps à autre par la pensée, juste pour le plaisir.
Le vert et le noir
Nous arrivons tous les trois en même temps sur le parking du golf. Je découvre un superbe complexe et son parcours verdoyant, qui s’étend à perte de vue. Quand je m’approche de Romain et Sandrine, le soulagement que je ressens me paraît à peine démesuré : le couple qui vient à ma rencontre est bel et bien celui de la photo reçue sur l’application de rencontres. Que voulez-vous, je suis méfiante, ou juste prudente, selon le point de vue. Ce jour-là, nous ne sommes pas venus pour des jeux de clubs et de trous, mais pour faire connaissance. Le café lounge est plutôt animé en ce samedi après-midi. Cependant, nous parvenons à y trouver un coin presque désert dans le grand hall. Meublé de plusieurs tables rondes et de fauteuils confortables, l’espace s’ouvre sur une porte vitrée donnant sur le restaurant. Romain et Sandrine ont visiblement choisi leur tenue avec le même soin que le mien : Sandrine est envoûtante dans sa longue robe portefeuille, Romain élégant en chemise blanche et pantalon en lin. Sandrine s’assied près de moi sur le petit sofa et Romain s’installe face à nous sur un fauteuil.
Après le stress du trajet, ma nervosité est quelque peu retombée. Le lieu est charmant et la conversation s’amorce naturellement avec ceux qui vivront peut-être avec moi une première expérience de triolisme. Cela fait plusieurs jours que nous brisons la glace par voie de messagerie. Pourtant, à ce stade, il est toujours possible de ne pas se plaire en réel. Il est toujours possible que l’un ou l’autre change d’avis, ne veuille plus sauter le pas par crainte, jalousie ou retour à la raison. Il est toujours possible de ne pas trouver, dans des emplois du temps surchargés, un moment pour se rencontrer. En attendant, les discussions vont bon train, les regards se croisent, s’évitent, et le bloc de glace se liquéfie. Le café noir fume dans les tasses et l’on s’amuse du rose vif de mes joues. Non, la chaleur n’est sans doute pas la seule à les colorer ainsi. Juste à côté de moi, je sens le parfum de Sandrine, mes yeux accrochent ses lèvres, ses longs cheveux noirs et la naissance de son sublime décolleté.
Comme le fantasme, l’attirance peut être maléfique quand sa magie se met à opérer. Mon esprit tente de faire abstraction de ce qu’il imagine sous la robe de Sandrine, sous la chemise et le pantalon de Romain. Ce dernier surprend mes regards sur lui, et moi les siens. Bientôt, Sandrine s’assied plus près de moi, nos mains s’effleurent puis se caressent discrètement sous la table. Du côté opposé de la pièce, une unique cliente semble lire sans nous écouter, mais finit par quitter la pièce, peut-être dérangée par nos rires. Je suis de plus en plus troublée par cette femme qui caresse mes doigts entre les siens. Face à nous, son mari surprend ce qui se trame sous la table et nous sourit. La magie de l’attirance semble avoir jeté sur moi un sort de pétrification. Sandrine passe discrètement l’un de ses bras derrière moi. Lentement, sa main remonte le long de mon dos et ses doigts viennent se perdre dans mes cheveux. Nos conversations se poursuivent, mais je suis désormais distraite par les caresses qui explorent le creux de ma nuque.
Sur le trajet du retour, il ne me reste que peu de doutes quant à la suite. De vive voix, nous nous sommes dit oui. Je m’attends à devoir patienter quelques semaines, le temps de trouver un créneau de rendez-vous. Nous le trouvons vite, très vite… Il ne me reste qu’une semaine pour me faire à l’idée de mon premier trio en solo. Le vert du terrain de golf est désormais hors de vue, mais je garde en tête celui de l’espoir, juste un peu de vert pour que le fantasme devienne réalité.
Le rouge
Je t’écris sur ton mail afin de faire une petite surprise à Romain. Il est très sensible à la couleur rouge, vernis, rouge à lèvres en particulier, chaussures ou sous-vêtements. Pour ma part, je vais me faire les ongles et mettre du rouge à lèvres carmin. L’idée est que toi aussi tu portes quelque chose à ta convenance, histoire de le mettre dans tous ses états… même s’il le sera sûrement déjà ! Il n’y a rien d’obligatoire, surtout n’achète rien exprès, d’accord ? Bisous !
D’accord, je ne vais rien acheter exprès. C’est ainsi que je me retrouve dans les rayons d’une boutique de lingerie, aux derniers jours des soldes, à J-3 de notre trio. Il y avait toute une palette de couleurs possibles pour notre dress code surprise. Le rouge s’avère manquer cruellement à l’appel dans mes placards. De toute manière, c’est dans ce coloris que j’envisageais mon prochain achat de lingerie, et puis ce sont les soldes ! En essayant l’ensemble en dentelle que j’ai choisi, je ne peux m’empêcher d’imaginer le visage de Romain lorsqu’il découvrira sa surprise. On pourrait penser que la surprise, c’est juste une femme-objet qui offre son corps à un couple, dans son emballage en dentelle. Il ne manque plus que le ruban au paquet, tiens. Pourtant, à travers la démarche de Sandrine et nos messages en trio, je sais que ce n’est pas vraiment moi, le « cadeau » : c’est avant tout une initiative portée par l’amour d’une femme envers son compagnon, une première fois pour tous les deux.
Le jour J m’est tombé dessus aussi lourdement que la chaleur étouffante de cet après-midi. Je stationne mon véhicule devant la maison indiquée par Romain, la seule de l’impasse dont tous les stores sont baissés. Bonne idée en soi, me dis-je alors, même si ce détail confère un certain mystère au pavillon. Ne plus penser à la plaisanterie de Romain dans l’un de ses messages. Non, il n’y a aucune salle de jeux à la Christian Grey derrière ces volets clos. Devant la maison voisine, le sexagénaire occupé à jardiner ne prête aucune attention à moi lorsque je me dirige vers la porte d’entrée. Celle-ci s’ouvre sur une grande pièce à vivre et je suis accueillie par des sourires, des bises, du rouge à lèvres et des regards pétillants.
Les volets sont fermés, mais les petites flammes de bougies multicolores dansent joyeusement. Face au canapé du salon, on a dressé la table basse avec soin : les biscuits et les framboises se languissent d’être dégustés, les tasses attendent qu’on les remplisse. Puis l’on s’installe sur le canapé, le café coule, les regards s’embrassent et je me laisse pénétrer par cette atmosphère feutrée et les sourires de mes hôtes. J’ai presque oublié la teneur des conversations du début, celles du tout et du rien, avant que ne s’initient naturellement les premiers rapprochements : les baisers de Romain et Sandrine, la main de Romain qui se pose délicatement sur ma cuisse, après un « Je peux ? » qui me met en confiance. Les doigts de Sandrine glissent entre les miens. Nos regards oscillent entre nos yeux et nos bouches, le moment est exquis. Ce moment, ces secondes juste avant que les lèvres ne fassent connaissance. Enhardi par notre initiative, Romain s’agenouille devant Sandrine sur le tapis moelleux, lui caresse la poitrine par-dessus sa robe de soirée noire. Elle ne porte pas de soutien-gorge. Romain en profite pour extraire l’un de ses seins du décolleté et commence à en lécher l’aréole. Sandrine s’amuse de l’impatience de son homme, elle rit sous les coups de langue qui lui chatouillent les mamelons. La vue de sa poitrine pulpeuse fait monter mon désir d’un cran, de deux ou trois même. C’est alors que tout naturellement s’initie le passage du « un plus deux » au ballet du trio.
Le noir et le rose
Embrasser les lèvres de l’un, puis de l’autre, pour lui rendre l’émotion qu’il met dans ses baisers. Caresser d’une main et laisser l’autre se glisser furtivement ailleurs, parfois à tâtons, mais jamais au hasard. La regarder, ma paume sur la chemise de Romain, pour lui donner l’envie de le dévêtir ensemble. Contempler tantôt un torse viril, tantôt la générosité d’une cuisse, et ne plus savoir dans quelle direction regarder. Découvrir le galbe d’une hanche ou une verge dressée, qu’aucune photo n’est venue dévoiler trop tôt.
C’est mon envie et je me laisse porter, d’abord par elle, qui cherche en moi une partenaire à guider. Je la laisse me caresser en lui rendant ses regards pénétrants, dans lesquels tout l’érotisme du moment semble concentré. Dans ses cheveux noirs, je ne peux me lasser de passer mes doigts. Pour le plaisir, j’écarte de son visage quelques longues mèches qui la gênent parfois dans nos étreintes.
Sandrine se lève alors et je la regarde onduler vers la salle de bains attenante à la pièce à vivre. Face à Romain, je ressens subitement, bien malgré moi, une vague de panique. Je suis seule face à ce couple. Un contre deux : bataille inégale. Tu es complètement folle, Caroline, de jouer à ce jeu dangereux. Sandrine n’était qu’un appât, elle ne restera pas. Voilà, c’était leur plan, Sandrine va me laisser à la merci de Romain, il va me prendre là, sur le champ. Ensuite, il m’emmènera à l’étage, ouvrira une porte fermée à clé sous les combles et commencera sur moi maints supplices dans sa salle de jeux. Ne me demandez pas pourquoi mon esprit se met alors à divaguer de la sorte. Cela ne l’occupe, d’ailleurs, que pendant quelques secondes. Je suis consciente du ridicule de la projection. Romain est assis face à moi, il me sourit avec bienveillance en caressant chacune de mes cuisses.
Alors que je caresse la fine toison de son torse, je lis dans son regard le désir et la joie d’être là. J’avais lu ce chapitre de lui, déjà. Mais parfois, il est nécessaire de relire une histoire une deuxième fois pour être certaine de son sens. Sandrine ne tarde pas à réapparaître, les cheveux sensuellement relevés en un chignon dont quelques mèches s’échappent et dansent sur ses épaules.
À demi allongée sur le sofa, je laisse Romain contempler ma lingerie rouge et retirer ma culotte avec soin. Debout près de lui, Sandrine fait glisser au sol sa robe de soirée, révélant un tanga tout aussi écarlate. Les yeux de Romain s’écarquillent.
La phrase de Romain reste inachevée quand sa compagne dépose un baiser sur ses lèvres. Puis, sur mon ventre et mes seins, deux mains aux ongles carmin se mettent à voyager. Sandrine m’embrasse puis, se tournant vers la table basse encore chargée de douceurs, Romain saisit la barquette de framboises velues. Au rouge du tableau, il ajoute alors un ton de framboise, semant quelques petits fruits sur ma poitrine et autour de mon nombril. Quand l’une de ses mains descend vers mon mont de Vénus, c’est pour aider l’autre à y glisser l’une des framboises. Le petit globe rose, ainsi niché entre mes grandes lèvres, ne fait qu’accentuer la folle tension de mon clitoris. Un à un, les fruits disparaissent ensuite dans leurs deux bouches qui se partagent, en dessert, l’une ma langue, l’autre mon sexe. Romain gobe la framboise avec gourmandise, avant de lécher subtilement, longuement, le calice qu’il vient de vider.
Notre partenaire de jeux s’est assis sur le canapé face à nous deux, agenouillées sur le tapis. Nous sommes nus depuis un moment déjà. Je contemple les lèvres de Sandrine coulisser sur le mandrin de son compagnon. S’interrompant dans la manœuvre, elle attend qu’il rouvre les yeux pour poser ses doigts sur mon visage et m’embrasser avec gourmandise. La sensation de ses baisers est aussi douce que la conscience d’une présence masculine près de nous. Un homme nous regarde et la scène ravive le feu qui le consume. Bientôt, je ne peux résister à l’envie d’entrouvrir brièvement les yeux pour regarder Romain, puis j’enserre doucement son sexe tendu. Sandrine quitte mes lèvres pour celles de son homme, et moi les siennes pour goûter au membre palpitant au creux de ma paume. Avec application, je suce son gland, les yeux fermés pour mieux écouter ses soupirs, jusqu’à ce que je sente le souffle de Sandrine près de ma joue. Ma bouche cède sa place à celle de Sandrine. Nos quatre mains voyagent sur le torse, les cuisses et la virilité de Romain. À tour de rôle nous le prenons en bouche et dégustons son sexe, ne cessant seulement ce jeu que pour nous embrasser de temps à autre.
L’orange et le blanc
Bientôt, nous passons à la chambre attenante du rez-de-chaussée. Un fauteuil crème et une psyché complètent le mobilier. Sur le lit confortable habillé de blanc, je me délecte du plaisir simple d’enlacer Sandrine, de sentir la chaleur de sa peau et le moelleux de nos poitrines blotties l’une contre l’autre. Romain nous rejoint après avoir posé sur le chevet quelques rafraîchissements. De nos ébats, de nos plaisirs, mon esprit a tenté de tout archiver, mais il était troublé par les émotions et les sensations physiques de cette première fois. Les scènes ancrées le plus nettement dans ma mémoire sont donc celles associées à une vive émotion. Ainsi, je me revois allongée près de Sandrine alors que nous soupirons et gémissons à l’unisson. Romain est agenouillé face à nos compas largement ouverts et il nous stimule vigoureusement à l’aide de ses doigts. Main droite, main gauche, chacune n’est que frénésie et mon excitation de me sentir ainsi pénétrée est sublimée par celle de regarder ma partenaire profiter du même traitement. Puis, soudainement, une vive chaleur monte en moi, je sens l’intensité de mon plaisir s’affoler et mon antre se liquéfier… Fontaine Woman a encore frappé : sur le drap, je repose, dans une flaque de mon propre liquide, le plaisir inonde mon corps, mais un sentiment de gêne le court-circuite instantanément. De tous les détails abordés dans ses messages, Fontaine Woman a omis de prévenir qu’elle peut faire usage de son pouvoir et surtout qu’elle ne le maîtrise pas du tout. Néanmoins, ce n’est qu’un détail loin d’impressionner mon assaillant qui, quant à lui, use de son arme de bienveillance pour éliminer le monstrueux embarras.
Effectivement, ce monstre n’est pas de taille, ce jour-là, à rivaliser avec le Plaisir. Celui-ci occupe tous mes sens et les couleurs de notre tableau à trois n’en sont qu’un aspect. Le Plaisir est là aussi quand je ferme les yeux et quand je me concentre sur les parfums de nos corps emmêlés, sur ce que ma langue goûte sans le voir, sur les fluides que je sens sur mes doigts. Allongée au-dessus de Sandrine, je la caresse et la regarde se laisser porter par la jouissance. Puis, quand Romain commence à me pénétrer en levrette, je ferme les yeux afin de mieux sentir… son sexe qui investit le creux de mon ventre, les mains de Sandrine qui effleurent mon visage tandis qu’elle m’embrasse avec fougue, et mes seins qui se mettent à danser au rythme du coït. Les mains de Romain sont agrippées à mes hanches et son membre m’explore en des va-et-vient de plus en plus rythmés.
Je laisse m’envahir le sentiment de plénitude procuré par la seule pénétration, mais également par d’autres sources d’excitation dont se délecte mon inconscient débridé : accueillir les assauts d’un homme juste sous les yeux de sa compagne. Je soutiens le regard de cette dernière, comme par défi, comme pour lui dire : regarde-moi bien me faire prendre par ton homme, regarde-le bien me posséder juste devant toi, vois comme il aime ça autant que toi. Qu’il est salace, mon inconscient, quand il part en vrille de la sorte, alors que pendant ce temps je regarde Sandrine et me demande ce qu’elle pense réellement, elle, à ce moment-là ! Je prends mon plaisir et j’entends celui de Romain monter crescendo. Les prunelles de Sandrine sont fixées sur lui. Je voudrais continuer à la caresser pour le seul bonheur de l’entendre gémir, mais mon équilibre est précaire dans ma position. Ma jouissance est proche, mon excitation décuplée par l’expressivité de Romain qui se répand en exclamations de plaisir. Un bref coup d’œil vers la fenêtre ouverte, stores baissés. Une pensée d’une nanoseconde pour le voisin qui peut-être jardine encore au-dehors. Malgré cela, aucune pensée parasite ne peut vraiment rivaliser avec l’intensité du Plaisir.
Même s’il est énorme, Plaisir ne se nourrit pas que de morceaux torrides. C’est un monstre sensuel, qui m’a laissé le souvenir d’une jolie séance de massage à quatre mains. À tour de rôle, l’un de nous trois s’offre aux attentions des deux autres, presque timidement, alors que toute pudeur est désormais envolée. Dans ma mémoire, il me reste l’image d’un filet qui s’écoule d’un flacon orangé, le contact d’une huile que j’étale sur mes paumes, un parfum délicat aux notes épicées. Je revois les corps allongés nus, de Romain, de Sandrine, et mes mains enduisant leurs peaux de ce vernis luisant. Je revis ces instants où deux paires de mains se mettent à s’accorder en rythme, descendant ensemble sur un dos offert, avant de remonter toutes les quatre à la même allure, en petits cercles étudiés. Je me souviens des regards complices entre elle et moi, moi et lui, quand en silence le massage devient coquin et quand les doigts chatouillent ou titillent, plus qu’ils ne massent. Ce sont des minutes où les corps et les esprits s’apaisent et où l’on aimerait ne pas avoir à regarder l’heure, pauvre oubliée de nos ébats hors du temps.
L’or
Il reste des blancs dans ce tableau écrit de mon premier trio, des imperfections, des détails oubliés. Sur cette palette de couleurs, il y a aussi beaucoup de feuilles d’or soigneusement déposées : du partage, des rires, de la complicité. Je n’aurais pas réussi le tableau de mon fantasme avec de complets inconnus. Romain et Sandrine peindraient sans doute un tableau bien différent du mien, teinté de leur amour. Les feuilles d’or n’y laisseraient peut-être pas bien voir les autres couleurs. Deux femmes, un homme, ou plutôt un couple et une femme seule. C’est un « trouple », un trio, des libertins, peu importe. Un jour, je serai ce couple avec toi, mon chéri. Toi qui penses que mon fantasme, c’était un trio, et qu’avec toi je ne voudrai plus peindre sur le même thème. Avec toi, ce sera un nouveau fantasme et ce sera ma première fois.