n° 22719 | Fiche technique | 32038 caractères | 32038 5381 Temps de lecture estimé : 22 mn |
27/10/24 |
Présentation: Aventure aux Philippines | ||||
Résumé: Rencontre imprévue entre un homme et deux femmes | ||||
Critères: ffh asie sport bateau nopéné | ||||
Auteur : Tylodine Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Coral beach hôtel Chapitre 01 / 02 | Fin provisoire |
Une salve d’applaudissements salua la fin du discours de son excellence, Rapat Anjy Marcos, gouverneur de l’île-province de Baliwan, au sud de l’archipel des Visayas.
Le gouverneur était un petit homme au teint clair, au visage gras grêlé de cicatrices, probables séquelles des épidémies de variole qui avaient frappé les Philippines au début des années cinquante. La coupe de son coûteux costume blanc dissimulait mal un embonpoint qui lui donnait une silhouette de toupie : renflée à l’équateur, épaules étroites en haut, petites jambes de gnome en bas. Il semblait très fier d’exhiber son épouse, son exact opposé : fine et distinguée dans une robe chinoise toute simple, col montant, raisonnablement fendue et suffisamment ajustée pour mettre en valeur une silhouette élancée.
Madame le Consul des Pays-Bas, la cinquantaine encore appétissante, teint bronzé et corps d’ancienne patineuse, paraissait presque massive dans son tailleur de soie grège. Son époux, grand bonhomme taciturne, était déjà collé au bar, entouré d’une escadrille d’hôtesses toutes plus jolies les unes que les autres.
Il faut avouer que le Coral Beach était une réussite, tant sur le plan architectural que sur le choix du site : un petit îlot de quelques hectares planté de cocotiers cernant une colline boisée couronnée par les ruines d’un ancien fort de la Compagnie des Indes Hollandaises. Petits bungalows disséminés dans la végétation, bâtiments de service de bois sombre au toit de palmes, agrémentés de bassins de basalte à l’eau claire, rien n’avait été négligé pour l’agrément des futurs et fortunés clients.
Sur la plage de sable corallien, face au restaurant et à la passe permettant de franchir le récif ceinturant l’île, une demi-douzaine de catamarans, quelques planches à voile, deux bateaux rapides pour la balade et le ski nautique. Un peu à l’écart, un petit bâtiment à l’architecture traditionnelle – bambou, palmes tressées et bois de palétuvier – monté sur pilotis abritait le local-plongée. Compresseur insonorisé, équipements dernier cri et un bateau spacieux permettant d’amener en quelques minutes huit à dix plongeurs sur la vingtaine de sites identifiés à proximité. Mon domaine…
Je m’étais laissé convaincre par l’un de mes amis, propriétaire d’une agence de voyages spécialisée dans le tourisme haut de gamme, de concevoir la partie « mer » de cet hôtel-club. Je devais mettre en route l’activité plongée tout en formant le personnel philippin qui prendrait en charge ce secteur après la période de rodage. Sur place depuis deux mois, je ne pouvais que me montrer satisfait, les « spots » repérés étaient superbes et mes trois « moniteurs », d’anciens pêcheurs de Cebu, montraient de bonnes aptitudes sous-marines.
Tout en sirotant mon gin tonic, j’avais du mal à détacher mes yeux de la jeune épouse du gouverneur, toujours accompagnée de Gisela, le consul. Son mari était en grande conversation avec Carlos, le directeur de l’hôtel.
Il me fallut un certain temps avant de réaliser que celui-ci me faisait signe… À regret, je me dirigeais vers le petit groupe.
Je connaissais Gisela, j’avais déjà eu l’occasion de lui faire découvrir quelques sites de plongée locaux, et j’avoue que bien qu’elle soit mon aînée d’une quinzaine d’années, nous avions gentiment flirté, sans que les choses aient été très loin, mais je pense qu’aussi bien elle que moi n’aurions pas été fâchés de passer à la vitesse supérieure !
Aïe, pensé-je, nous y voilà… il va falloir que je trimballe ce poussah sous l’eau…
Un peu gêné, je regardais Gisela. Un peu en retrait du gouverneur, elle me faisait force clins d’œil, comme pour m’encourager à accepter la mission… que je n’avais d’ailleurs pas la moindre envie de refuser !
Tout en nous dirigeant vers mon domaine, je constatais que madame l’épouse du gouverneur semblait soudain plus à l’aise, et c’est en devisant joyeusement que nous nous engageâmes sur la passerelle menant au local.
L’eau peu profonde était limpide comme du cristal et toute une cohorte de poissons s’ébattait entre les piliers de bois sur lesquels algues et madrépores commençaient à se fixer. Ramos, pilote du bateau et futur « dive master », qui s’affairait pour terminer l’aménagement, nous salua, ne manquant pas de me faire un clin d’œil appréciateur en voyant mes deux recrues.
Je regardais Julia, un peu gêné pour elle, mais touché de la franchise de Gisela qui avait vite fait de rompre la glace…
Dix minutes plus tard, moulée dans un shorty orange fluo, Gisela m’apparut dans la lumière tamisée de l’après-midi. J’eus du mal à ne pas rester planté la bouche ouverte et les yeux écarquillés devant cette créature de rêve… il n’y a pas d’autre qualificatif pour désigner pareille silhouette.
La blonde et la brune, peau blanche, peau bistre, Gisela soutenait la comparaison… malgré son presque demi-siècle. À l’âge de Julia, elle avait dû être une bombe !
Je vérifiais le matériel, mais tout était bien géré par Gisela et nous fûmes bientôt confortablement installés sur le « Tiburon » à l’abri du taud de toile blanche.
Dans un éclat de rire général, le bateau s’écarta du quai et, laissant derrière lui un sillage éclatant, franchit la passe et s’élança vers le large.
Le « Paradis », c’est une anse parfaitement circulaire, une échancrure dans la côte de Baliwan, l’île principale, dont notre îlot est séparé par un chenal de quelques centaines de mètres. À dix minutes de navigation – environ huit kilomètres au nord –, une faille à peine visible de la mer coupe verticalement la falaise de calcaire ocre et conduit à ce bijou émeraude enchâssé dans la roche : une petite plage de sable blanc, un ruisseau qui se jette dans une vasque peu profonde et s’épanche dans la mer.
Après un bref briefing, le baptême de Julia fut ce que j’appellerais une formalité… J’étais fasciné par son aisance, par son « aquaticité ». En moins de vingt minutes, elle maîtrisait, comme en se jouant des petites difficultés que les débutants ordinaires redoutent, de l’équilibrage des oreilles au vidage de masque. Malgré mes vingt-cinq années de pratique, à côté d’elle, je me sentais aussi aquatique qu’un fer à repasser…
Gisela me ramena à la réalité d’une amicale tape sur les fesses (il n’y a pas que les mecs qui le font !) et, me montrant du doigt, Julia m’interrogea du regard. Le signe que je lui fis en réponse ne figure dans aucun manuel de plongée, mais il ne fait aucun doute qu’elle le comprit… Top du top !
Vingt minutes avaient passé lorsque j’entendis le bateau démarrer au-dessus de nous… Bizarre ! Encore plus étranges, les coups d’accélérateur que Ramos donnait, à notre intention sans aucun doute.
Gisela aussi avait compris et, prenant le bras de Julia, de mon pouce dirigé vers la surface, je lui fis le signe de la remontée.
Nous étions à cinq mètres de la surface et eûmes vite fait de nous retrouver à l’échelle arrière.
Effectivement, des coups de feu et de sourdes explosions – des grenades, pensais-je – se faisaient entendre au loin.
Cela semblait provenir de l’îlot…
Vite déséquipés, nous quittâmes le paradis… pour entrevoir l’enfer…
À peine sortis de notre cache, un noir panache de fumée s’élevant au-dessus de l’hôtel tandis que nous commencions à distinguer une demi-douzaine de bateaux formant une sinistre ronde devant les bâtiments, dont le principal, le restaurant, laissait échapper de hautes flammes.
Prenant les jumelles, je compris vite que notre complexe était victime d’une attaque en règle. Djihadistes venus de l’Indonésie proche, pirates, coup d’état visant le gouverneur… rien ne permettait de mettre un nom sur l’opération en cours.
Je fis signe à Ramos de stopper le bateau avant de devenir visibles pour les assaillants. Il nous fallait prendre une décision… faire un choix entre trois options que je résumais :
1 – Rentrer au Coral Beach et se retrouver pris dans l’attaque, être faits prisonniers, voire pire.
2 – Essayer de gagner la petite ville proche de San Carlos, peut être aussi attaquée.
3 – Rester cachés et attendre la suite des événements.
À bord, nous avions les provisions apportées pour le pique-nique envisagé ainsi que le contenu de la petite cabine : soit quelques vêtements, une couverture, une moustiquaire, une trousse à outils, une lampe de plongée, un fusil sous-marin, quelques lignes de pêche… et une bouteille du rhum local, pas fameux, mais à la guerre comme à la guerre. En somme de quoi tenir quelques jours, mais pas de résister à une attaque de pirates !
J’essayais la radio, normalement réglée sur la fréquence de l’hôtel, mais ne réussis qu’à capter quelques grésillements. Rien sur les autres canaux… Émettre nous faisait courir le risque d’être entendus par des oreilles ennemies et localisés. J’aurais opté sans problème pour l’attente, mais mes compagnons avaient tous un mari ou une femme à l’hôtel. Je décidai donc de me ranger à leur avis.
Gisela ne semblait pas pressée de rentrer, quant à Julia, même si le sujet ne fut pas clairement évoqué, le sort de son gouverneur de mari ne la plongeait pas dans la détresse…
Seul Ramos était réellement inquiet pour le sort de son épouse, Inès, responsable des femmes de chambre du Coral Beach.
Je proposai une solution alternative : Ramos, rentrant avec le bateau, nous abandonnerait au Paradis et reviendrait nous chercher une fois le calme revenu. Interrogé sur ses passagers, il prétendrait nous avoir déposés à San Carlos. Vraisemblable… si personne ne vérifiait la présence des vêtements de Julia et de Gisela dans le vestiaire ; nous optâmes donc pour cette solution.
Un quart d’heure plus tard, nous regardâmes s’éloigner le Tiburon, Ramos nous fit un signe de la main et s’engagea dans le passage étroit, puis disparut à notre vue.
Pas question de s’abandonner au désespoir… en fait, d’ailleurs, mes deux compagnes ne semblaient nullement dévorées d’anxiété…
L’inventaire de nos biens fut vite fait… en plus de nos quelques vivres : la petite annexe pneumatique du Tiburon, nos équipements de plongée moins les bouteilles équipées laissées à bord pour rendre vraisemblable notre histoire, une torche étanche, un fusil sous-marin, le matériel de pêche et une machette, une bâche en plastique, une moustiquaire, une couverture râpée et quelques ustensiles de cuisine utilisés par Ramos qui dormait parfois à bord… et son briquet, béni soit le fumeur !
Je n’avais en fait jamais exploré la partie terrestre du Paradis, nous n’y étions venus que deux fois depuis sa découverte fortuite et nous avions seulement pique-niqué sur la plage. En nous enfonçant sous le couvert végétal bordant le ruisseau, nous n’eûmes qu’une cinquantaine de mètres à parcourir pour découvrir une sorte de plateforme large de deux à trois mètres, protégée par un surplomb de la falaise.
Le ruisseau contournait en effet la plateforme qui s’élevait d’environ deux mètres au-dessus de l’eau, facilement accessible par une série de rochers plats en gradins. Juste en dessous, une sorte d’ancienne marmite de géant formait une vasque de près de trois mètres de diamètre dans lequel se jetait le ruisseau par une petite cascade. L’eau en ressortait par une fissure et se perdait ensuite dans la végétation, avant de disparaître un peu plus bas dans le sable de la plage.
Avant d’y transporter vivres et matériel, je suggérais qu’il serait raisonnable de quitter nos shortys de plongée et de procéder à un rinçage à l’eau douce du contenant… et du contenu.
Bikini noir pour Gisela, maillot deux-pièces rouge vif pour Julia, les deux filles se précipitèrent en gloussant vers la vasque d’eau claire où je ne tardai pas à les rejoindre… Nous avions juste la place pour nous y allonger avec de l’eau aux épaules, nos corps se touchant à peine. L’eau était juste tiède et je m’y laissais glisser histoire de me rincer… les cheveux.
Je me risquai tout de même à ouvrir les yeux… aïe ! Dans la lumière tamisée de la vasque, les corps légèrement flous de mes compagnes s’étalaient complaisamment… si proches, alanguis et offerts, que je sentis immédiatement la température de l’eau monter en flèche… et mon boxer devenir trop étroit…
J’émergeai, l’air innocent, pour reprendre mon souffle…
Julia regarda Gisela, l’air un peu interloquée, mais lorsqu’elle vit celle-ci brandir triomphalement le bas de son maillot, elle comprit tout de suite l’allusion. Bientôt, le soutien-gorge tomba à son tour, et sous mes yeux ébahis deux seins bronzés pointèrent le bout de leurs aréoles dans ma direction.
Je me débarrassai, non sans quelque difficulté, de mon boxer et le brandis à mon tour, preuve de ma bonne volonté.
Ses yeux noirs rivés aux miens, Julia fit lentement descendre le haut de son maillot écarlate… Une bretelle, le haut d’un sein, l’autre bretelle… un deuxième hémisphère puis un sein émergèrent de l’eau claire, et soudain apparurent deux adorables collines et leurs petits tétons foncés. Julia, d’un mouvement souple, fit descendre le maillot plus bas et, se soulevant, l’amena dans un savant mouvement de reptation aux chevilles, et… hop !
Je me retournais promptement, cachant tant bien que mal une érection irrépressible, et sortis de la vasque, laissant barboter les deux femmes.
Quelques instants plus tard, le résultat fut… grandiose… Mes deux compagnes, affublées de tee-shirts trop grands de deux tailles pour Gisela et de trois pour Julia, se pavanaient, l’une dans un jean maculé de peinture, l’autre dans un short effrangé, serré à la taille par un cordage ! Ayant gardé mes affaires sèches à bord, j’étais mieux loti, mais j’avoue que même vêtues de guenilles, mes acolytes n’avaient rien perdu de leur féminité.
Laissant maillots et shortys sécher sur les rochers, nous entreprîmes d’aménager notre résidence buissonnière, ce qui nous occupa une bonne heure.
J’allais proposer une pause apéritive lorsqu’un « plop » de bon augure se fit entendre, Gisela m’avait devancé ! Rarement, le Mumm Cordon Rouge ne m’avait semblé si bon… même dans un gobelet de plastique, le pétillant liquide nous parut un nectar.
Sur ces paroles sibyllines, je quittais les deux déesses et me remis à l’eau, sans bouteilles cette fois, direction l’étroite passe d’entrée. J’eus à peine à nager dix minutes pour apercevoir cinq ou six mètres plus bas quelques antennes de bon augure s’agitant dans ma direction. Me félicitant d’avoir pris mes gants, il ne fallut que peu de temps pour garnir mon filet de trois belles langoustes… Complétant sans trop d’efforts ma pêche par quelques moules de belle taille, c’est bien fier de moi que je regagnai le camp.
Les filles avaient bien travaillé, la bâche étalée sous le surplomb était suffisamment longue pour faire un tapis de sol sous lequel une bonne épaisseur de fougères rendrait notre sommeil confortable.
Dix-huit heures, le soleil plongeait rapidement derrière les parois de calcaire de notre refuge et je me mis, sans plus attendre, à préparer le foyer. Très vite, la nuit fut là, le ciel se piquetant d’étoiles, et je pus allumer notre feu sans risque d’être trahis par la fumée… Bientôt, une agréable odeur de langoustes et de moules grillées envahit notre home… et mes compagnes firent honneur à ma pêche, bien entendu flambée au rhum… et arrosée avec notre deuxième bouteille de Mumm ! Notre petite équipe semblait bien partie pour survivre, au moins jusqu’au lendemain…
Le café instantané, dégusté au coin du feu, me parut meilleur que le plus élaboré des mokas éthiopiens. Julia à ma droite, Gisela à ma gauche, le petit rhum qui suivit, quoique de production locale, un délice ! N’eût été le cadre sauvage et la tenue un rien négligée de mes voisines, le meilleur établissement des Philippines n’aurait pu rivaliser avec la magie de cette soirée.
Gisela, un peu pompette, évoqua certains de ses séjours exotiques avec son consul de mari dont elle ne comptait plus les fredaines tues d’un commun accord, ce qui lui laissait de son côté une liberté dont je me doutais qu’elle avait fait le meilleur usage… Donnant, donnant ! Julia évoqua quelques épisodes de sa jeunesse dans un petit village proche de San Carlos, ses études financées par une bourse de l’ambassade des Pays-Bas. Ses études terminées, un premier emploi en Hollande lui fut proposé, mais tourna court lorsqu’elle apprit l’arrestation de ses parents, opposants à l’équipe gouvernementale au pouvoir à San Carlos. La suite n’était pas difficile à imaginer : démarches auprès du gouverneur, chantage aboutissant à un mariage quasi forcé et à la libération conditionnelle de ses parents.
Je restai un bref moment silencieux, j’avoue avoir été quelque peu troublé par le récit de Julia et par l’apparente résignation dont elle semblait faire preuve. Le rouge qui lui était monté aux joues en évoquant son mari me laissait penser que cette résignation n’était qu’apparente.
Pour dire vrai, aussi équivoque qu’ait pu paraître la situation, nous étions passablement fatigués, un peu préoccupés aussi, quoiqu’à des degrés divers, de l’issue de l’attaque du Crystal Coast. Par acquit de conscience, je fis une tentative d’écoute radio… Rien, pas la moindre émission en provenance du Crystal Coast ou du bateau. Je m’y attendais un peu, inquiet malgré tout, je remis la radio dans son étui ; autant préserver la batterie.
Après avoir mis quelques fougères sèches sur le feu, moustiques obligent, nous nous dirigeâmes vers notre couche improvisée.
Première question :
Oups ! Je me sentis soudain comme un épi de maïs entre les deux « poules » !
Ceci fait, sans plus attendre, je m’installai au centre de la couche, improvisée certes, mais assez confortable, un tantinet curieux de la suite des événements…, la couverture aux pieds ; vu la température, elle n’aurait pas été utile. Gisela vint de suite me rejoindre, les yeux brillants, elle s’allongea à ma droite, en chien de fusil, la tête contre mon épaule, ses cheveux blonds me chatouillant le visage. Julia contemplait le tableau, un léger sourire aux lèvres, elle hésita un court instant, puis vint s’allonger à ma gauche.
Petit moment de silence…
Et voilà ! Je me demandais où la pétulante Hollandaise voulait en venir ; je commençais à entrevoir la réponse ! En un tournemain, Gisela se débarrassa du short et du tee-shirt troué dont elle était affublée. Assise nue comme au jour de sa naissance, son corps aux lignes harmonieuses éclairé par les dernières lueurs du feu mourant, elle évoquait une déesse païenne bien à sa place dans cet environnement sauvage.
La nudité n’a jamais été un problème pour moi, j’ai souvent vécu nu, seul ou en groupe et me suis toujours trouvé à l’aise dans cette situation. Pas plus, voire moins de pensées libidineuses qu’habillé… D’ailleurs, si j’avais eu certes quelques pensées lubriques concernant mes deux compagnes, c’étaient plutôt leurs tenues précédentes opportunément trouées et négligées qui m’avaient émoustillé.
Me dévêtant sous leurs regards plus ou moins ouvertement intéressés, je restais zen et me réinstallai auprès de Gisela. Julia, hésita un court instant, puis, s’asseyant avec dignité, nous lança un regard mi-interrogateur, mi-amusé :
Joignant le geste à la parole, Julia se débarrassa de son miteux tee-shirt puis, tortillant du popotin, entreprit d’ôter le jean de peintre, nous permettant d’admirer au passage un appétissant abricot qu’elle se dépêcha de camoufler en remontant la couverture jusqu’au menton.
Julia nous regarda avec un faux air de colère puis, soudain prise d’un fou rire irrépressible, des larmes coulant sur ses joues, elle hoqueta :
Et pour couronner le tout, contre un moniteur de plongée que je ne connaissais ni d’Eve, ni d’Adam, et qui est lui… en tenue… d’Adam !
Rejetant la couverture, Julia s’était redressée, au bord de la panique.
Sur le coup, naïvement, j’avais regardé autour de moi, puis, voyant la direction du regard de Julia, je réalisai à quel serpent elle faisait allusion ! Mon thermomètre interne en fit soudain un bond de plusieurs degrés, déclenchant une suite de réactions, lesquelles ne pouvaient passer inaperçues…
Je dois dire que depuis la fin du repas la situation avait évolué subtilement. Voir les deux filles installer notre couche collective avec un soin plus que méticuleux, la séance de déshabillage, le contact du corps chaud de Gisela m’ont déjà mis sous tension. Il avait suffi d’une petite blague… Julia, au départ un peu réservée, après une longue période de frustration, se révélait soudain enjouée, voire plutôt coquine.
Joignant le geste à la parole, Gisela entoura mon vit dressé d’une main à la peau douce, caressant du pouce le gland écarlate.
Julia avança la main puis, soudain, comme intimidée, la recula, la laissant posée sur ma cuisse.
C’était touchant de voir cette femme si sûre d’elle quelques heures auparavant, parfaitement enfermée dans son personnage d’épouse de notable, redevenir timide, enfin, presque…
La main de Julia caressait doucement ma cuisse, avançant centimètre par centimètre, elle atteignit le buisson frisotté entourant l’objet de son attention.
Tout en faisant des bouclettes avec ma toison, comme par inadvertance, elle finit par arriver… là où elle voulait arriver.
En fait, la tension commençait vraiment à devenir douloureuse, mais pour rien au monde, je n’aurais voulu me plaindre… la nuit s’annonçait riche en surprises !
Les mots s’échappaient de la jolie bouche de Julia comme si elle se libérait de la haine accumulée au cours des mois passés. De grosses larmes coulaient sur ses joues, lui donnant un aspect vulnérable assez inattendu. Bien sûr, je ne pouvais faire qu’une seule chose… la prendre dans mes bras… Ce que je fis derechef, faisant fi de mes scrupules… sans doute mal venus, la belle Julia n’attendant probablement que cela.
Douce, brûlante, légère, ses deux jolis seins écrasés sur ma poitrine, madame Julia Anjy Marcos s’était envolée, laissant la place à une jeune femme avide d’amour et de caresses. À propos de caresses, sa main n’avait pas quitté ma queue et c’étaient maintenant deux déesses qui lui prodiguaient des soins appliqués. Le visage de Julia se rapprochait du mien, ses yeux à la pupille noisette semée de petites paillettes dorées me fixaient, quelques larmes perlaient encore au bord des paupières.
À suivre…