n° 22720 | Fiche technique | 25766 caractères | 25766 4666 Temps de lecture estimé : 19 mn |
27/10/24 |
Résumé: Pourquoi tu cours ? J’ai enfin trouvé la réponse... | ||||
Critères: fh inconnu forêt campagne jeu | ||||
Auteur : Rosenrot Envoi mini-message |
J’ouvre les yeux juste avant les premières lueurs du jour. Inutile de regarder le réveil, je sais qu’il est cinq heures du matin. C’est une routine à laquelle je suis habitué et que j’ai conservée de mon passage à l’armée en plus de ma coupe de cheveux caractéristique. Eh oui, je suis un soldat. Enfin, j’en étais un. Mon engagement de plusieurs années est maintenant terminé. Du haut de mes vingt-cinq ans, je me lève aux aurores, comme les vieux, bien que je sois encore jeune. Fort de cette expérience conséquente et marquante, devenu un homme, me revoilà pourtant au point de départ chez papa et maman. Ils habitent dans une petite ville. C’est un peu la campagne et il y a plus de verdure que de béton dans les environs.
Je suis rapidement debout et prêt. Mon lit est fait comme tous les matins. Une autre habitude qu’apparemment j’ai gardée, c’est la course dès les premières heures du jour. Je ne suis pas le seul à être très matinal dans la famille. Papa est déjà réveillé et boit son café tranquillement dans la cuisine. Je me sers un grand verre d’eau avant de partir pour mon footing. Il me regarde avec son air amusé.
Oui, Titi, c’est mon surnom. Je ne pense pas qu’il me décrive de manière réaliste et adaptée. Je suis plutôt grand et assez costaud. Alors pourquoi Titi ? Simplement parce que c’est le diminutif de mon prénom, Timothé, avec lequel mes proches me désignent depuis que je suis tout petit. J’ai bien grandi depuis et le surnom, lui, est resté.
Ce n’est pas la première fois que papa me pose cette question. Je crois qu’il me la pose tous les jours d’ailleurs. J’essaye de donner une réponse plausible à chaque fois. Pour rester en forme, parce que j’en ai besoin, pour bien commencer la journée, pour profiter du calme et de la nature… Je crois que j’ai donné toutes les réponses possibles. À chaque fois, j’ai obtenu le même résultat de sa part. Il me donne une petite tape derrière la tête accompagnée toujours de cette petite remarque pour se moquer de moi :
Mes parents, enfin, surtout mon père, aiment me taquiner avec ça. Maman a plutôt mal vécu mon envie d’engagement même si elle n’a pas eu d’autre choix que d’accepter. Elle est heureuse de me retrouver, et que je sois de retour, en tout cas.
C’est donc après une énième tape derrière la tête que je pars pour ma course matinale. Il y a un endroit tout à fait adapté et qui a ma préférence pour mon exercice quotidien. Pas très loin de chez mes parents, en bordure des bois il y a un long chemin. Une ligne droite qui paraît interminable. Plusieurs kilomètres sous les arbres qui dominent de chaque côté de l’allée faite de terre, de racines et de cailloux. J’appelle ce chemin les « Champs Élysée de la campagne ». Et c’est magnifique, surtout le matin quand le soleil se lève et apparaît tout au bout du tunnel de verdure. Les premiers rayons font briller les perles de rosée sur l’herbe, les pétales et même les toiles d’araignées. L’endroit est prisé par les promeneurs. Mais à cette heure-là, il n’y a pas un chat. Je n’ai encore croisé personne après avoir assisté à plusieurs levers de soleil ici avec mes chaussures de running.
Je prends la voiture de ma mère et je me dirige vers ce lieu que j’adore. Une fois arrivé, je suis mon parcours habituel qui est assez simple. Je vais au bout du tunnel verdoyant avant d’opérer un demi-tour et de revenir sur mes pas. Certains jours, j’aime prendre mon temps et profiter de la nature qui s’éveille en finissant ma promenade en marchant. Je n’ai plus de supérieur pour me hurler dessus et me forcer à continuer alors j’en profite. Et ce matin, après une course assez intense au cours de laquelle j’ai donné toutes mes forces, je profite du calme de la nature qui s’éveille doucement pour revenir tranquillement jusqu’à ma voiture.
Ce sont les minutes les plus fraîches de ces chaudes journées d’été. J’aime ce sentiment apaisant de solitude, de tranquillité accompagnée seulement des premiers rayons de soleil et des sons relaxants de la nature. Mais ce matin, je crois apercevoir au loin dans l’allée quelque chose. Ou plutôt quelqu’un. Je me remets à courir pour combler la distance qui nous sépare et mieux distinguer celui ou celle qui vient arpenter de si bonne heure mon chemin. À ma grande surprise, je perds du terrain. Je suis obligé de redoubler d’efforts pour commencer à combler mon retard. C’est en nage et complètement rouge et essoufflé que j’arrive vers ma voiture. Je remarque tout de suite qu’un autre véhicule est garé quelques mètres plus loin. C’est une mini Cooper grise. Appuyée dessus, une jeune femme fait des étirements. C’est donc elle que j’ai aperçue tout à l’heure. Épuisé, je mets mes mains sur mes genoux et je tente de reprendre mon souffle.
Elle est taquine la demoiselle. Je relève la tête pour regarder dans sa direction. Elle m’envoie un grand sourire. J’essaye de lui rendre, mais dans mon état actuel elle doit avoir droit à une belle grimace de mon visage rougi et déformé par l’effort. Je prends le temps de calmer mon souffle pendant quelques secondes avant de lui répondre.
Son sourire redouble d’intensité. Elle me tend sa bouteille d’eau.
Je me dirige vers ma voiture pour en sortir une bouteille d’eau et une petite serviette pour éponger ma sueur. Je m’étire à mon tour sous son regard que je sens sur moi. Quand j’ai terminé, je reprends appui sur ma voiture. Elle est toujours là, les bras croisés, et me fixe avec cet air amusé. J’en profite pour la détailler moi aussi. Elle est fine et élancée. C’est une sportive, cela se voit. Elle a fait une queue de cheval avec ses longs cheveux blonds. Elle porte un legging bleu et une brassière blanche qui mettent bien son corps et sa féminité en valeur. Même si sa tenue sportive et sa chevelure font un peu penser à la Schtroumpfette c’est une très belle femme. Mais ce qui me plaît encore plus pour l’instant c’est son caractère qu’elle a commencé à me montrer.
Je relance et l’interroge pour en savoir un peu plus sur elle. On entame alors une longue conversation. La tricheuse s’appelle Gaëlle. Tout est naturel et fluide dans notre échange. J’en apprends plus sur son parcours et elle sur le mien. Elle a deux ans de plus que moi. On a grandi au même endroit et fréquenté les mêmes collèges et lycées. Mais je ne me souviens pas l’avoir déjà croisée. Elle a un boulot dans une plus grande ville pas très loin. On papote pendant plus d’une heure et bientôt les premiers promeneurs arrivent.
Le surnom que je lui ai trouvé la fait rigoler. Elle me regarde avec un air de défi. J’admire et je me noie dans ses yeux verts pour la première fois.
Elle monte dans sa voiture et disparaît rapidement. Je suis impatient d’être au lendemain. Je sais qu’elle n’a aucune chance face à moi et je m’en réjouis d’avance. Mais ce qui m’excite encore plus c’est que je sens dans mes tripes que j’aime déjà cette fille. Comment ça, je m’enflamme ? Et alors ? Laissez-moi profiter de l’adrénaline, de la dopamine, des endorphines et de tout ce qui va avec. Je me sens tellement bien là tout de suite. Peut-être que je devrais la laisser gagner pour ne pas la froisser. Non ? Mais qu’est-ce que je raconte, moi ? Je suis décidément trop gentil. Elle a son petit caractère, la demoiselle, elle pourra bien supporter une défaite.
Je pense à elle très souvent tout au long de la journée. Le soir, j’ai plus de mal que d’habitude à m’endormir. Pour la première fois, je prends soin de mettre un réveil. En aucun cas, je ne veux prendre le risque de manquer ce rendez-vous ou d’arriver en retard. L’occasion serait trop belle pour elle de se moquer de moi et elle s’en donnerait à cœur joie.
J’ouvre les yeux le lendemain avant la sonnerie du réveil. J’exécute mes routines avec une excitation palpable ce matin. Mon lit est fait et j’ai enfilé ma tenue. Je descends et comme d’habitude papa est là avec son café.
Et paf, une tape derrière la tête. Je l’ai bien sentie, celle-là. Je disparais rapidement en entendant au loin sa réflexion habituelle.
Je monte dans la voiture, direction les Champs-Élysées de la campagne. J’arrive avec presque dix minutes d’avance sur l’horaire prévu. Gaëlle me suit de près et arrive, elle aussi, avant l’heure qu’on s’est fixée.
Pour toute réponse, elle me donne un bon coup sur l’épaule. Elle a de la force la garce. Elle me fait la bise avant de me sourire et de me taquiner à son tour. J’inspire à fond, j’adore son parfum…
Je m’éloigne un peu et m’étire pour bien m’échauffer. Ce n’est pas du tout le jour pour me blesser bêtement. En silence, elle m’imite et une tension particulière commence à s’installer. J’aime ces moments-là. Je dois être accro à l’adrénaline. Nos regards se cherchent et se croisent plusieurs fois. Je ne peux m’empêcher de sourire en la regardant. Cette Gaëlle me rend « gaga ». Sa beauté naturelle n’a rien à envier au paysage qui nous entoure. Les premières lueurs du jour chassent la nuit et donnent une luminosité particulière au tableau qui s’offre à mes yeux. Je l’admire plus que je m’étire. Tout me semble différent, nouveau et inconnu ce matin. Ma vue, mes sensations, son odeur… Serait-ce donc elle la responsable ? La fameuse lumineuse étoile du matin qui éclaire tout avec cette lumière particulière bien mystérieuse ?
On prend position sur la ligne de départ improvisée. Mon cœur s’emballe déjà. Pourtant je suis un habitué des efforts et je sais contrôler mon pouls et mon souffle. J’ai vécu des situations bien plus tendues et dangereuses. Les zones de guerre, le danger, je connais et ça ne me fait pas peur. Là, c’est une simple course avec une blonde inoffensive, non ? On n’a pas encore commencé que ça tambourine déjà dans ma poitrine. Je secoue la tête et tente de reprendre le contrôle tout en masquant mon trouble évident.
Je m’apprête à donner le top départ et à détaler à toute vitesse. J’ai des fourmis dans les jambes et je tremble presque. Mais elle m’arrête juste avant.
Elle se tourne vers moi et me fait les yeux doux.
Je réfléchis quelques instants. Et si je l’avais sous-estimée et qu’elle se joue et se moque de moi ?
Cette fois, c’est elle qui réfléchit. Un sourire plein de malice se dessine petit à petit sur son visage.
Elle marque une pause et reprend sa position sur la ligne de départ. Elle me jette un dernier regard assez intense. Elle joue avec mon impatience.
Elle est partie comme une balle avant la fin de sa phrase. Je reste figé et bouche bée. J’essaye de compter, mais mon esprit, très embrouillé et perturbé par sa dernière phrase, a du mal à rester concentré. Les premières secondes en tout cas. L’effet de surprise se dissipe au fur et à mesure des secondes qui passent. Maintenant plus je pense à ce qu’il y a en jeu et plus je suis motivé. C’est le genre de chose qu’elle n’aurait pas dû me proposer si elle tient à avoir une chance de gagner. Je suis prêt à donner tout ce que j’ai et même à mourir ce matin pour jouir de mon gain potentiel et mettre en application sa promesse. Je la regarde s’éloigner et fixe mon regard sur mon objectif. Je ne la quitterai plus des yeux avant de l’avoir rattrapée. Je suis comme un prédateur mort de faim et je me sens déjà pousser des ailes.
À mon tour de me lancer dans la course. J’essaye de rester concentré et de ne pas me mettre dans le rouge dès les premières secondes. Pour le moment, on fait jeu égal. Ce qui me frustre. J’accélère. Mes yeux sont toujours fixés sur mon objectif. Je sens que je me rapproche. Je peux admirer sa chevelure blonde qui se balance au rythme de ses pas pressés. Ses petites fesses qui se dandinent sous l’horizon de mon nez me galvanisent. Elle se retourne de plus en plus souvent.
Je distingue clairement son sourire à chaque fois qu’elle pose les yeux sur moi maintenant. Cette fois, c’est elle qui passe à la vitesse supérieure. Je vois à sa foulée, que j’observe depuis le début, qu’elle donne tout ce qu’elle a. Et surtout qu’elle commence à fatiguer. Cela me booste encore plus. Je maintiens quelques secondes mon allure, la laissant s’épuiser, avant d’accélérer un petit peu à nouveau.
Je me rapproche, je ne suis plus qu’à quelques mètres d’elle. Bientôt, je suis si proche du Graal que je peux entendre sa respiration saccadée. Elle n’en peut plus. Les carottes sont cuites. Cette fois, c’est moi qui souris comme un nigaud en courant. Lorsque j’arrive à sa hauteur, je me décale un peu sur le côté et je pose délicatement une main sur son épaule. Immédiatement, elle relâche son effort et ralentit progressivement sa cadence.
Alors qu’on est presque à l’arrêt, elle se retourne et me saute littéralement dessus en passant ses bras autour de cou et ses jambes autour de mes hanches. Je me retrouve à l’arrêt avec une femme dans mes bras au milieu du chemin. Ses yeux verts sont plongés dans les miens. Elle ne dit rien et tente de reprendre son souffle. Ses joues blanches ont bien rougi. Elle semble épuisée. Son front vient se poser sur le mien, comme si le poids de sa tête était d’un seul coup devenu trop lourd à supporter. Je sens son souffle sur mon visage et l’odeur de son parfum qui m’hypnotise.
Après quelques secondes de récupération et de silence, elle vient délicatement poser ses lèvres sur les miennes. Jamais je n’oublierai ce baiser et cet instant. La douceur de ses lèvres, son parfum, son goût. « A core memory ». On partage un long baiser, passionné, au cours duquel nos langues font connaissance et dansent ensemble. Elle finit par poser à nouveau ses pieds au sol avant de mettre fin à notre embrassade. Je décide de rompre le silence.
Cette fois, c’est son sourire qui me fait chavirer. Tout en me fixant, elle retire sa brassière dévoilant sa poitrine pleine de sueur qui brille comme les perles de rosée tout autour de nous.
C’est sorti tout seul. Je suis en admiration et transi devant sa féminine beauté. Quand je parviens enfin à me détacher de la vision envoûtante de son corps et à fermer ma bouche, je croise son regard et ses yeux verts. De toute évidence, elle aime que je la regarde de cette façon et semble satisfaite de l’effet qu’elle a sur moi. Toujours avec son air plein de malice, elle me fixe en se mordant la lèvre.
Sans rien dire, dans un silence seulement brisé par nos souffles saccadés qui s’apaisent après l’effort et par le chant des oiseaux qui s’éveillent, elle s’avance vers moi, saisit mon t-shirt et le soulève. Je l’aide à le retirer. Elle jette nos vêtements sur le côté et s’approche de mon oreille.
Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase qu’elle est déjà repartie en courant, dans un second souffle et les seins à l’air. Je regarde furtivement les vêtements au sol que l’on a retiré puis à nouveau dans sa direction. Pas le temps de réfléchir. La garce ! C’est reparti ! Je n’attends pas vingt secondes cette fois pour me lancer à sa poursuite.
J’ai du mal à reprendre mes esprits et à rester focalisé sur mon objectif. Ce n’est pas simple de courir et de fournir un effort soutenu avec autant de désir et d’excitation. Je galère un peu au début, mais je reprends vite mon rythme et je finis par la rattraper à nouveau. Le même petit jeu que la première fois se reproduit lorsque ma main se pose sur son épaule nue. Sa peau est d’une douceur inimaginable. Elle se jette dans mes bras et m’embrasse en riant.
Cette fois, elle enlève son leggings et s’en débarrasse en le jetant au sol. Elle ne porte plus que ses chaussures et sa culotte blanche. On s’étreint et on s’embrasse à nouveau. Ses mains glissent entre l’élastique de mon short et ma peau. Elle fait glisser mon boxer et mon short en même temps jusqu’à mes chevilles. Mon sexe tendu se retrouve à l’air libre devant son visage qui brille. Je sens le vent souffler contre ma peau. Gaëlle a le sourire jusqu’aux oreilles. Elle me fait retirer mes vêtements qui rejoignent son leggings un peu plus loin au sol. Elle saisit mon sexe dans sa main et me regarde, amusée. J’ai enfin atteint mon objectif. Enfin, je crois.
Tout en me fixant, elle fait glisser ma colonne de chair dans sa bouche. Lentement et avec tendresse elle me suce pendant de longues secondes. Je sens le plaisir monter et je me laisse aller. C’est divin et tellement bon. Là, au milieu des arbres et du silence, mon cœur s’emballe pour elle. Rien à partir de cet instant n’est plus important que ma Gaëlle. Cette fois, il n’y a pas que les hormones de l’effort qui font leur effet, c’est certain. Une sensation de plénitude et de bonheur à l’état pur me traverse le corps, le cœur et l’esprit. Je ferme un peu les yeux pour savourer et profiter au maximum de ce mélange exquis de sensations et de sentiments.
Et d’un seul coup, je ne sens plus rien. Ni le contact de sa douce main autour de mon sexe, ni la chaleur de sa bouche, ni les caresses exquises de sa langue. J’ouvre à nouveau les yeux et je la vois s’éloigner en courant, quasiment nue. Putain, ce n’est pas possible ! Elle est complètement folle, celle-là ! Et c’est bien pour ça que je ne compte pas la laisser s’échapper !
C’est donc seulement vêtu de mes chaussures et le sexe en érection que je me mets à courir derrière elle. Quelle drôle de sensation… ! Et quelle vision qui s’offre à moi ! Cette belle blonde qui court devant moi seulement vêtue d’une culotte que je poursuis et que j’entends rire aux éclats. J’ai l’impression de rêver. Ce chemin, cette lumière, ces arbres et cette créature stupéfiante. Tout me semble irréel. Elle est dingue et elle me rend dingue.
Cette fois, lorsque je la rattrape et m’approche d’elle, je la saisis et l’arrête avec mes deux mains. Je bascule et l’entraîne avec moi dans l’herbe sur le côté du chemin. Elle tombe sur moi et j’amortis sa chute. Elle est morte de rire et moi aussi.
Elle m’embrasse à nouveau. Pour la première fois, je laisse mes mains parcourir son corps et sa peau. La rosée fraîche rafraîchit nos corps chauds qui sont déjà bien humides. Je saisis sa culotte, la fais glisser le long de ses magnifiques jambes avant de m’en débarrasser. Je suis allongé sur le dos dans l’herbe avec cette créature folle à la beauté divine sur moi. Elle saisit mon sexe encore bien tendu et le fait glisser en elle. Mon âme, en plus de mon corps, se lie à elle dans cette fusion charnelle. Elle me chevauche en donnant sans compter tout ce qu’il lui reste d’énergie. Mes mains agrippent ses cuisses, caressent ses seins, jouent avec ses tétons. Que j’aime l’entendre gémir !
Je sens qu’elle fatigue la coureuse du dimanche. Je prends le relais et la fais basculer en la saisissant délicatement par les hanches. Elle se retrouve à quatre pattes dans l’herbe verte. Je ne perds pas de temps et je la prends vigoureusement en levrette. Je la tiens fermement pour qu’elle ne s’échappe pas à nouveau. Je veux la garder pour moi et pour toujours ! Le soleil apparaît face à nous, parfaitement aligné au bout du tunnel de verdure qui nous entoure. Les rayons viennent nous éblouir, éclairer intensément sa chevelure d’or et faire briller sa peau. C’est le meilleur et le plus beau lever de soleil de ma vie.
Mes mains ne quittent plus sa peau et parcourent son dos, ses fesses, ses seins. Tout n’est plus que pulsion, désir et volonté de s’unir, de s’imprégner. Nous sommes en symbiose et parfaitement à l’unisson. Je sens qu’elle va jouir. Dans un long gémissement, elle se met à trembler.
Sa jouissance appelle inexorablement la mienne. La sentir et l’entendre jouir me fait partir à mon tour. Je sors mon sexe et dans un orgasme puissant j’explose. Mon liquide chaud vient s’écraser sur ses belles petites fesses. Épuisés, on s’allonge côte à côte dans l’herbe. En silence, on reprend notre souffle entre deux caresses et deux baisers.
On finit par se relever et repartir tranquillement, en marchant cette fois et main dans la main, dans le sens inverse du chemin. On récupère nos vêtements éparpillés un peu partout, marquant notre parcours et notre effeuillage un peu fou. Elle a remis seulement sa culotte et moi mon boxer. On papote, on rit, on profite de la vie, de ce moment unique hors du temps, inoubliable et transcendant. Les géants silencieux qui nous entourent en sont témoins. Ils ont bravé bien des tempêtes et ont vu passer et défiler les saisons et les générations. Et pourtant je parie que ces sages centenaires n’avaient encore jamais admiré pareil spectacle. Ce matin, ils viennent d’assister à la course de ma vie.
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Dix ans plus tard, je me réveille. Il est cinq heures du matin. Certaines habitudes ne changent pas. Ma Schtroumpfette dort paisiblement à côté de moi. Elle ronfle un peu, mais je trouve cela très mignon. Depuis cette fameuse course, nous ne nous sommes plus jamais quittés. Aujourd’hui, je suis marié à la plus belle et la plus folle des femmes. Notre mariage a eu lieu aux Champs-Élysées de la campagne, dans la tranquillité sacrée de cette cathédrale de la nature. Parmi la multitude de nos belles aventures jusque-là, la plus belle est d’avoir mis au monde deux mini schtroumpfs à tête blonde. À l’image de notre première course, Gaëlle, ma Gaga, est une femme pleine de surprise et de folie. Elle a son fort caractère et fonce tête baissée sans jamais trop se poser de question. Et moi je cours, j’essaye de suivre le rythme.
Ce week-end nous sommes chez mes parents. C’est l’occasion pour eux de profiter de leurs petits enfants et pour nous de nous reposer un peu. Je fais attention de ne pas réveiller la divine créature qui dort paisiblement dans mon lit et je me glisse doucement en dehors des draps. Je prends discrètement un short, un t-shirt et mes chaussures de running avant de sortir sans un bruit de la chambre. J’arrive dans la cuisine. Papa est là avec son café, fidèle à sa routine. Je sais ce qu’il va dire et lui aussi. Il sourit déjà.
Je rentre un peu la tête entre mes épaules, anticipant le châtiment habituel. Mais cette fois, pour la toute première fois, rien d’aussi cruel. Sa main tapote gentiment mon dos.
Ma première réaction est de sourire. J’ai enfin réussi à trouver une réponse satisfaisante à la question incessante de mon père. L’émotion me gagne et lorsque je rejoins la porte, ma gorge se serre. Je jette un dernier regard vers mon père avant de disparaître. Il arbore un sourire fier. Il m’envoie un hochement de tête comme ultime approbation. Je le lui rends et je sors de la maison. De loin, j’entends sa réflexion.