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n° 22760Fiche technique32466 caractères32466
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Temps de lecture estimé : 23 mn
18/11/24
Présentation:  Une petite bluette comme j’aime en conter.
Résumé:  Le métier de chef d’entreprise présente parfois des désagréments, mais aussi des avantages.
Critères:  fh hplusag collègues pastiche humour
Auteur : Charlie67            Envoi mini-message
Les risques du métier

Luigi Basio regarda l’hôtesse de l’air, elle était tout à fait à son goût… ! Il entendit le pilote dire :



La stewardesse en question commença son inspection et, quand elle fut à sa hauteur, il l’interpella :



Luigi sortit de l’avion et balaya l’aérogare d’un regard qui s’arrêta sur un homme portant une pancarte :


New Tech Electronics


Il se dirigea vers lui, se fit reconnaître et suivit le chauffeur jusqu’à la voiture.



***


Mélanie regardait l’homme se diriger vers son comptoir. Plus italien que lui, c’était impossible. Pas très grand et le cheveu très noir, il avait cette élégance vestimentaire ostentatoire, faite d’articles de luxe mélangés à une fantaisie colorée toute latine. Péremptoirement, il l’interpella :



Elle le précéda et se doutait bien qu’il devait mater ses fesses. Elle appela l’ascenseur et voulut s’effacer pour le laisser passer, mais il se récria :



La réceptionniste n’essaya pas de discuter vainement, si ce client voulait faire le « joli cœur », peu lui importait. De toute façon, après l’avoir conduit dans la salle du conseil d’administration, il était fort probable qu’elle ne le reverrait jamais.



***


François, le patron, connaissait peu son interlocuteur transalpin. Il savait toutefois qu’une partie de l’avenir de sa société se jouait pendant cette entrevue. Tout avait été fait pour que l’italien coopère et signe ce contrat. Le directeur commercial, le directeur technique et une flopée d’ingénieurs avaient été convoqués et motivés pour convaincre le visiteur.


Le résultat fut mi-figue, mi-raisin. À l’issue de cette entrevue, François ne semblait pas plus avancé. Il comptait sur la soirée et le dîner au restaurant pour porter l’estocade et emporter l’affaire. À cette invite, Luigi lui répondit :



François regarda partir son invité dubitativement. Il croyait avoir tout vu dans le management d’une entreprise, mais pas encore de faire l’entremetteur dans une histoire de cul. Car il s’agissait bien de cela !


Toutefois, il ne voulait pas compromettre l’avenir de son entreprise, son bébé, ce pour quoi il avait sacrifié la majorité de sa vie et même son couple, pour préserver les fesses de sa réceptionniste que d’ailleurs il ne connaissait même pas.


Après un coup de fil au DRH, il apprit que la personne concernée s’appelait : Mélanie. Cela ne l’avançait que peu et il se triturait toujours les méninges pour savoir comment procéder. Le début fut facile et il convoqua la jeune femme dans son bureau. Curieusement, celle-ci ne semblait pas s’émouvoir de la chose.



François commençait à entrevoir l’abîme qui s’ouvrait sous ses pieds. Comment se sortir de cette situation plus qu’inconfortable ?



François regarda la jeune femme et ne savait que faire. Il commençait à percevoir la lise où il s’enfonçait. Elle était pourtant charmante, cette nana, mais il n’avait jamais été doué avec les femmes. Les logiciels, les microprocesseurs avaient toujours été son univers. Il y avait même perdu Anne, la mère de ses enfants. Mais d’enfant, il n’en avait réellement qu’un, cette « putain de boutique » qu’il fallait faire tourner contre vents et marées. C’est sans même réfléchir qu’il dit :



La jeune femme le considéra longuement. Dubitative, elle avait été prise de court par cette demande, mais avec un sourire, elle lui répondit :



L’employée avait maintenant tourné les talons et laissait le chef d’entreprise seul dans son tourment. Draguer une nana n’était déjà pas facile, mais faire l’entremetteur… !


Et pourtant, il fallait le faire. Il fallait la convaincre de coucher avec ce connard pour qu’il signe « ce putain de contrat ». Comment appelait-on cela, faire le mac ? Faire le « julot casse-croûte » ? François avait honte de ce qu’il était amené à faire pour son entreprise, mais il lui avait déjà tellement sacrifié.


***


En homme courtois, il avait bien sûr prévenu la jeune femme qu’il passerait la prendre chez elle. Le HLM dont il gravissait les étages n’était pas comparable aux ors des demeures qu’il fréquentait habituellement, mais son esprit ne s’arrêtait pas à cela, il fallait que ce contrat soit signé.


Se présentant à la porte de l’appartement, il fut subjugué. La très austère réceptionniste en chignon et jupe stricte s’était métamorphosée en une jeune femme de son temps. Les cheveux d’un châtain mielleux reposaient sur des épaules revêtues d’un chemisier blanc. La taille habillée d’un jean serré soulignait une silhouette on ne peut plus agréable.


Toutefois, François n’en était pas satisfait, et après les salutations d’usage :



La jeune femme regarda intensément son patron avant de répondre.



L’homme regardait avec appréhension son employée en se demandant ce qui allait encore lui tomber sur la tête.



François passa avec vigueur sa main sur son visage comme pour en expulser toutes ces contrariétés.



Ce faisant, le patron prit sa subordonnée par le bras et, après un certain déplacement en voiture, se retrouva chez lui. Il la mit en immersion dans un dressing qui aurait subjugué n’importe quelle « fashionata ». Une pièce dédiée aux vêtements, à la mode, aux colifichets qui disent qu’on est « in ». Mélanie s’inquiéta tout de même.



Mélanie déboutonna rapidement son chemisier, ce qui gêna l’homme quand l’absence de soutien-gorge fut évidente. Il se tourna légèrement pour qu’elle ne pense pas qu’il était un pervers voyeur. Quoique, le peu qu’il avait vu promettait une mignonnette poitrine.


Se détournant donc, son regard accrocha une autre jeune fille d’un tout autre style. Vu les cheveux violets, le maquillage à la « Elvira », les vêtements de cuir noir et les Doc Martins, on ne pouvait douter du penchant gothique de la personne.



Se penchant ostensiblement pour contourner du regard le corps massif de son père, elle continua :



Surpris, il se retourna brusquement pour constater les dires de sa fille. Le spectacle d’une Mélanie en petite culotte de dentelle blanche était sympa, mais il comprit immédiatement le quiproquo.



C’est le moment que choisit la réceptionniste pour intervenir :



François, tel le spectateur d’un match de tennis, avait suivi l’échange sans rien dire, mais en oscillant la tête. Toutefois, après que la susdite robe ait été enfilée, il en resta pantois ! Elle avait été créée, spécialement pour attirer l’attention de la gent masculine. Le haut se résumait à deux bandes d’étoffes passant par-dessus les épaules et maintenant le bas au niveau du nombril et du bas du dos. Le décolleté en était… vertigineux ! La partie basse était certes très longue et balayait le sol, mais les fentes de part et d’autre en amenuisaient singulièrement l’effet masquant des jambes. Un instant bouche bée devant ce très sexy spectacle, il se reprit pour dire :



Deux regards interrogatifs et dubitatifs se posant sur elle, Vic précisa son propos :



Oubliant son employée et son vêtement sujet à polémique, l’homme se tourna vers sa progéniture.



Le chef d’entreprise, abasourdi, s’assit sur une chaise et se passa énergiquement les deux mains sur le visage, puis reprit :



L’entrepreneur était resté assis, hagard. Mélanie le sortit de ses réflexions en lui disant :



Elle l’observa encore un moment, puis porta l’estocade.



François se leva de sa chaise en se disant que la vie était bien difficile. Pourquoi ne pouvait-on pas la transformer en une équation booléenne. Un ou zéro, oui ou non, noir ou blanc, non, il fallait que tout soit compliqué, tout en nuance, en cinquante nuances de gris…



Après un moment de réflexion, elle reprit :



François se retourna et fit quelques pas dans la pièce. De deux doigts, il se frotta les yeux, signe d’une intense réflexion. C’est cependant la jeune femme qui reprit.



Pendant cette narration, Mélanie avait savamment dégagé les épaulettes de sa robe et, par simple gravitation, celle-ci s’était retrouvée au sol et la laissait maintenant uniquement vêtue de sa culotte à la jolie dentelle blanche. Elle continua d’une voix encore plus suave.



François se tourna pour couper court à la tirade, s’éloigna et s’assit sur le bord du lit. Il considéra la jeune fille debout près de lui et à demi nue. Il se rendit compte qu’il ne l’avait jamais réellement regardée. Elle était à trois pas de lui, offerte et consentante. Il aurait bien envie, mais il ne pouvait pas, il ne devait pas. Il reprit donc :



En imposant son corps dénudé jusqu’à être touchée.



Le chevauchant, puis le poussant pour le faire s’affaler à plat dos.



Elle le dominait maintenant. Situation que le patron subissait, car il ne voyait, pour le moment, pas d’issue honorable. Situation embarrassante, car la petite culotte en dentelle blanche qui appuyait sur son bassin provoquait des émois qu’il n’arrivait pas à réprimer. Et puis cette vision… ces petits seins… ce regard intense… ces lèvres qui, avant de se joindre aux siennes, laissèrent échapper :



Cette histoire pourrait s’arrêter là, on pourrait sortir les violons et la layette rose, mais les choses sont rarement aussi simples, car…



Mélanie, qui avait à nouveau revêtu son jean et son chemisier, regardait François, dont les veines des tempes saillaient et trahissaient une intense émotion. Il n’était peut-être pas utile que la soirée se termine aux urgences, car c’est ce qui risquait d’arriver, vu la tension de l’homme. Elle lui prit la main et le tira.



Il écarta fermement l’aïeule qui barrait le passage et amena Mélanie jusqu’à sa voiture. Le trajet fut dans un premier temps silencieux, mais la jeune femme l’interrompit.



Un silence pesant s’installa dans l’habitacle de la limousine. Chacun faisant sa moue des mauvais jours. C’est cependant l’homme qui reprit la conversation.



Le silence se réinstalla pendant un petit moment.



Après quelques indications, le véhicule s’arrêta devant l’établissement censé les sustenter. L’atmosphère était colorée, chamarrée et bruyante, mais néanmoins chaleureuse, surtout l’accueil :



Puis, regardant François, il reprit :



Tendant la main, il continua :



Après un clin d’œil, il ajouta :



Une table près du comptoir étant libre, ils s’y installèrent et, malgré l’ambiance bruyante, se créèrent leur cocon, en dépit de l’intervention d’une serveuse.



L’homme regardait sa vis-à-vis sans trop savoir par quel bout commencer.



Un peu gêné de découvrir un univers qu’il ne connaissait pas encore, il s’enquit tout de même.



Après un moment de silence, il reprit :



À nouveau un long moment de silence, puis le repas fut servi, un doner en assiette avec bien sûr un ramequin copieusement empli par « La harissa ». Le silence était de mise et n’était entrecoupé que par quelques échanges de regards gênés et dubitatifs, qui allaient aboutir à une relance de la conversation quand ils entendirent :



L’interpellée leva le regard et changea immédiatement d’expression.



François avait jaugé l’intervenant : Bad boy sur le retour, probablement le même âge que lui. Les bacchantes retombantes et la coupe mulet n’y étaient pas pour rien dans cette perception, avec en sus les tatouages et le blouson siglé « Harley ». Une vraie caricature du genre. Il crut bon d’intervenir :



L’homme tourna lentement la tête et le toisa avec dédain.



Se souvenant de ses entraînements de karaté quand il était à l’université, il se dit qu’il serait mieux debout qu’assis pour ce genre de situation. La paume des mains en avant en signe d’apaisement, il reprit d’une voix calme.



François ne s’offusqua pas de ces invectives, mais s’avança tout de même vers son contradicteur. Celui-ci, probablement inquiet de cette manœuvre, arma son bras pour un swing ravageur. Mal lui en prit, car, même un peu rouillé, le patron savait très bien utiliser la force déployée par l’adversaire pour le neutraliser. Le résultat fut un apprenti boxeur lamentablement vautré sur la table du dîner. Le corollaire fut la projection de diverses vaisselles, dont un ramequin d’harissa qui macula le chef d’entreprise de la cravate aux chaussures. Le graphisme produit aurait peut-être plongé les disciples de Rorschach dans des abîmes de réflexion.


Cet esthétisme n’était probablement pas du goût de trois « bacqueux » qui profitaient de leur pause pour se sustenter dans l’établissement de Momo. Ils intervinrent à grand renfort de « POLICE » pour neutraliser les belligérants. C’est ainsi qu’un des patrons d’entreprise de haute technologie, fleuron de la « french-tech », se retrouva plaqué au sol et menotté dans le dos.


Las de cette soirée loin de ses attentes, il ne dit mot, confiant dans les institutions de la république. Les rouages desdites institutions n’étant toutefois pas ce que l’on pourrait innocemment attendre d’elles, François se retrouva en salle de police à patienter pour que la maréchaussée veuille bien prendre en compte sa bonne foi. Ce séjour fut toutefois instructif, car le mêlant aussi bien à la soûlographie, qu’à la délinquance et à la prostitution, cette expérience fut à mettre au crédit de la juste information du chef d’entreprise sur la société qu’il côtoyait sans réellement la voir.


Mélanie, tout de même un peu angoissée, attendait son patron et soupçonné délinquant. Elle était aussi dépositaire de certaines de ses affaires, dont son téléphone portable. Elle ne se résolut à lire un certain message noté « Anne », qu’après de nombreux et insistants rappels :


Maman m’a communiqué certaines photos, je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit à discuter. Nos avocats régleront l’affaire. Bonne chance à toi et à ta maîtresse.


Message qui ne reçut qu’un haussement d’épaules de son destinataire, une fois libéré des griffes de la justice. Le téléphone fut plutôt mis à contribution pour appeler un taxi, car, si la force publique vous conduisait volontiers au commissariat, le billet de retour n’était jamais prévu.


Quelque part, quand François constata la disparition de sa berline de luxe, il n’en fut même pas étonné, il y avait des jours comme ça, où tout tournait mal.



Un nouveau silence, que la jeune femme interrompit rapidement :



Tous deux regardaient devant eux, et accessoirement la nuque du chauffeur de taxi.



Arrivée au bas de l’HLM, domicile de la jeune femme, elle reprit :



Maintenant, dans le vestibule de l’appartement de Mélanie, celle-ci plaqua son patron contre un mur en se disant que si elle devait attendre qu’il se décide à intervenir, elle finirait vieille fille. De sa jambe, elle crossa donc la cuisse masculine pour le maintenir à sa merci. Elle sentait d’ailleurs le mâle faiblir et commencer à accepter ses avances. Rien n’était encore gagné, les mains viriles n’avaient pas encore empaumé la poitrine féminine, mais les lèvres se rejoignaient inexorablement, quand…



Ils se regardèrent avec un air de dépit, mais l’instinct maternel de Mélanie prit vite le dessus. Elle emmena le bout de chou pour le recoucher et apaiser ses craintes. Une fois revenue dans le vestibule, la tension sexuelle était retombée. Ils s’examinèrent avec un sourire un coin.



Mélanie regardait son boss qui avait toujours le sourire, malgré cette soirée assez peu commune.



Après un temps de réflexion, Mélanie répondit :