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Temps de lecture estimé : 7 mn
25/11/24
Résumé:  Du golf au parking
Critères:  fh
Auteur : Landeline-Rose Redinger            Envoi mini-message
Pitch et putt

Pitch et Putt


C’est avec ma valise à roulettes, que je débarquai à la gare de cette ville de Champagne, missionnée par le Coorace, pour la mise en place d’une série d’audits-qualité des structures de l’insertion par l’activité économique. Bref. Odeta et Pierre-Loup m’attendaient dans leur voiture clinquante et chromée.


Je ne les connaissais pas alors, mais les connaitre, bien qu’ils fussent foncièrement sympathiques, n’apporta pas une plus-value affective à ma vie.


Pierre-Loup et sa compagne étaient en somme, les archétypes d’une petite bourgeoisie de province, caricaturale et parfois risible. Attention, ne vous méprenez pas, je ne suis pas en train de m’afficher en être supérieur et le parisianisme n’est pas non plus l’esprit qui m’anime à leur égard. Après coup, ce couple m’avait apporté quelque agrément de compagnie et leurs qualités professionnelles n’étaient pas à remettre en cause.

Lui posa ma valise dans le coffre, elle, me céda sa place à l’avant.


Ces quelques deux heures de train m’avaient permis un court flash-back sur mes aventure passées et encore tout à fait chaudes, si je peux ironiser un peu.


J’avais eu un week-end prolongé pour me remettre de ma petite cabriole avec cet homme, et je demeurais soucieuse de rester sexuellement au niveau du désir qui me tenait.


Donc Pierre-Loup et Odeta, qui seraient mes guides ici, m’avaient retenu une chambre dans un hôtel quasiment voisin de l’immeuble où ils résidaient.

Ce point de détail a eu son importance dans mon court séjour.


La journée du lendemain fut intense et Pierre-Loup et Odeta n’imaginèrent pas une seconde que je puisse rechigner à les accompagner au Golf de la Cordelière où ils avaient leur quartier, leur bar, leurs amis. De mauvaise grâce, sans en faire montre, je me retrouvais donc à manier le club, entourée de Samuel, un ami tactile de mes deux nouveaux amis. De ma toute jeunesse, j’avais gardé à la fois une forme de rejet de ce sport, où chacun se persuadait à loisir d’être le nouveau Golden Bear, et une infime reconnaissance à mon père qui m’y trainait quasiment de force – au début.


Jeune, j’avais joliment œuvré à la découverte des plaisirs de la chair avec un, puis plusieurs amis de papa.


La toute première fois fut ce rafraîchissement au bar, offert par celui que je prenais alors pour un véritable ami de papa, et qui, au demeurant, bénéficiait des faveurs que maman distillait avec un don et un altruisme, qui inclina la jeune fille que j’étais vers la voie tracée du plaisir.

Donc, après l’orangeade fraiche, je descendis presto vers les toilettes hommes, où notre ami passait à l’eau son visage. Ma poitrine n’était pas alors ce qu’elle est, mais ouvrir mon chemisier devant lui ne le fit pas fuir.


J’avais, comme je l’ai encore, une idée constante et fixe. Je sortis le sexe de notre ami et le suçais sans doute avec peu de métier, si je puis dire, car il lâcha dans ma bouche son sperme, à peine l’avais-je branlé de mes fines mains de tout jeune fille. Mais je digresse mes amis ; revenons donc au Golf de la Cordelière, où plus que les mains un peu baladeuses de Samuel, une idée comme une lampe rougeoyante éclairait mon esprit, à la manière d’un moustique qui zézaie la nuit à vos oreilles.


Nous quittâmes le golf pour le diner en ville et rien jusqu’alors ne m’écartait de ma fixité fantasmatique.

Le petit commentaire condescendant de Pierre-Loup pour les véhicules garés çà et là sur les parkings qui bordent la forêt, avait tout simplement servi au mieux mon fantasme.


Mais voilà, énumérons rapidement le dilemme. Décemment, je ne pouvais emprunter un véhicule de location. Faire du stop me direz-vous ? Stupide vous répondrais-je !

La voiture de Pierre-Loup ? Eh bien oui, la solution tout comme un heureux hasard vint de là. Purement et simplement le double de la carte de mise en route du véhicule posé en bordure de l’accoudoir central – bien entendu je n’ai aucune raison de demander à être crue, mais je sais ce que la vie m’accorde parfois.


C’est à vingt-deux heures passées que je retrouvai ma chambre d’hôtel, ayant joué pour mes amis la scène de la grosse fatigue et le point d’honneur que je mettais à honorer une mission avec toute la forme physique et le sérieux qui lui revenaient. Je souriais intérieurement, nous ne parlions pas de la même mission eux et moi.


Vous imaginez bien que pour maintenir à flot un impeccable désir, j’avais dans ma valise les atours dédiés à la séduction.

Je fardais outrageusement mes yeux, ourlais mes lèvres d’un vermillon coquelicot. Talons aiguille et minijupe cuir, chemise cintrée et poitrine nue. Pas de culotte, mais vous vous en doutez, je présume.


Je filai dans la ruelle où Pierre avait garé sa voiture et démarrai sans peine, direction Chaource.

Les kilomètres à faire pour joindre un des parkings en bordure de forêt, me rendirent à une agitation qui ne demandait qu’à éclore depuis quelques heures. Bref, je mouillais abondement, la sueur collait mon chemisier et mes tétons se dressaient comme deux perles de bois. Le terrain de jeu, si je puis dire, était assez vaste pour ne pas nuire à mes voisins. Ici les gays et les trans, les putes et les libertins avaient fait naitre un pays.


Je m’étais garée sensiblement en retrait d’un chemin large, et prête à filer si quelque voiture de police rodait.

La peur me tenait mais j’étais un peu réconfortée par les véhicules non loin du mien. La quantité ne fait pas la sécurité, mais donne un peu d’assurance.

La diode de la boite à gant éclairait faiblement le véhicule. J’avais ouvert de quelques boutonnières ma chemise sur mes seins qui gardaient leur droiture ; l’excitation me lézardait le corps.

J’aimais le jeu des voitures qui passaient au pas de l’homme qui marche, s’éloignaient et revenaient plus hardies.


Hardi celui qui abaissa sa vitre, il ne l’était pas.



Pour tout vous dire et vous le savez, je n’avais pas pensé tarifer mon plaisir.



Je balançais mon corps sur mes talons hauts, ouvris la portière de sa voiture et me posais à ses côtés.



Sa queue comme un oiseau apeuré était recroquevillée ; je lui caressais les couilles et doucement sous mes doigts son sexe raidissait.



Et cela bien sûr dans un seul but mercantile, car le jeu est le jeu.



Il sortit un billet que je glissais dans la petite poche arrière de ma minijupe.

Son sexe était retombé, flasque. J’ouvris ma chemise et pris sa main.



Son souffle se faisait saccadé au rythme de ma main qui le branlait. Râblée et lançant des reflux d’Eau de Cologne, sa queue gicla un jus aigre que j’avalai en une courte lapée. Mon héros n’était pas le queutard de l’année.


Je repris place dans ma voiture et me redonnais un peu de tenue.

Le client qui suivait de près vint vers moi, courtois et comme on dit bien élevé.



J’annonçais la couleur et de facto son pantalon tomba sur ses chevilles laissant devant mon visage, séparé de lui par la portière fermée, un sexe long et fin tapissé de poils hirsutes sur les couilles.



Il colla son corps à la portière et je pris sa queue dans ma bouche. Je dois avouer que contrairement aux véritables professionnelles, le suçant avec un plaisir non feint, je doigtais ma chatte simultanément.



Je ne suis pas celle qui, par le menu, va vous lister les manières et les formes des quelques bites que je suçai cette nuit-là, car en somme ma petite entreprise marcha plutôt bien.


Deux amis en soirée célibat, laissèrent chacun cent euros pour l’un, me sodomiser et l’autre, fourrer ma bouche avant que l’échange de pratique ne se fasse. Ceux-là eurent le loisir de profiter longuement du jeu alternatif, car j’en redemandai avec force avidité. Qu’ils me traitassent de salope et de jolie pute, vous n’en doutez pas, prolongea d’autant la durée de ma prestation ; mais mon petit monde de plaisir s’effrita subitement au client suivant qui, purement et simplement, me tendit deux billets de deux cent.



Celui-là roulait des yeux comme des billes vers mes gros nichons, comme il disait, et une petite voix me glissait à l’oreille de déguerpir illico.



Je glissais une main vers mes seins pour faire durer, pinçant mes tétons tandis que je lui demandais de sortir sa bite.

J’ai poussé la carte démarrage de la voiture, mon psychopathe s’est pris les pieds dans son futal, alors que la voiture arrachait le bitume en filant.

C’est un peu tremblante que je la garai dans la ruelle et filai me remettre de ma longue journée de labeur.


La chute - si je puis dire - de cette petite aventure, se produisit au moment même où, en soirée, Pierre-Loup et Odeta me raccompagnèrent à la gare.

Arrivé à la voiture, Pierre fut pris d’une forme d’hystérie, suivie d’une bordée d’injures qui ne concordaient que peu avec le personnage.


« Sale putt », voilà ce qui taguait de rouge les deux portières au feutre indélébile. Celui-là devait être mauvais en français ou régulier du Golf de la Cordelière, me dis-je.


Laissant Pierre et Odeta au malheur qui les frappait, j’appelai un taxi.


Juste avant de prendre mon train, j’ai jeté le double de la carte de mise en marche de la voiture de Pierre, dans une poubelle en bout de quai.