n° 22804 | Fiche technique | 32011 caractères | 32011 5525 Temps de lecture estimé : 23 mn |
08/12/24 |
Présentation: Un big bazar. | ||||
Résumé: Un jouli conte de Noel mignon tout plein. | ||||
Critères: #humour #délire #nonérotique #historique #merveilleux | ||||
Auteur : Melle Mélina Envoi mini-message |
Projet de groupe : Noëlies |
1Deux amoureuses, deux tourterelles étaient entrées dans une ruelle sans se préoccuper de ce qui hantait les lieux. Enfiévrées de leur amour, elles s’adossèrent contre le mur pour se gaver de passion. Elles s’embrassaient comme si elles étaient seules au monde lorsque, soudain, la jolie blonde reçut une boule de neige dans le dos. Des rires stridents éclatèrent. La magie brisée, les deux femmes se retournèrent.
Face à elles, trois d’entre eux faisaient les poubelles, deux autres se disputaient à grands coups de tatanes, d’autres se passaient un joint et enfin un dernier, sûrement celui qui avait lancé la boule, vêtu d’un imper rapiécé et lunettes de soleil, ouvrit grand les pans de son manteau pour dévoiler sa nudité en s’esclaffant.
Des Gremlins !
Se tenaient devant elles, ces petites créatures toutes vertes qui avaient mis la pagaille à New York en 1990 ! Les deux femmes se mirent à crier, attisant sans le vouloir les rires tonitruants des p’tites bébêtes destructrices. Soudain, une des créatures remarqua l’ours en peluche que tenait l’une des femmes.
En donnant l’ours au plus entreprenant, les autres bestioles vertes arrêtèrent leur activité puis se jetèrent dans une bagarre pour le gain de la peluche. Laissant la sortie libre, les deux femmes s’enfuirent, et prévinrent les autorités du danger qui planait sur Paris.
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Oups ! J’explique mal. Veuillez m’en excuser, je n’ai pas l’habitude de cet exercice, c’est la première fois que je raconte une histoire.
Reprenons si vous le voulez bien par le commencement, c’est-à-dire un jour plus tôt dans le Triangle d’or, quartier chinois dans le treizième arrondissement de Paris. Et plus exactement dans l’échoppe « La Cité interdite » tenue par le vénérable mandarin Bapiss Ming.
Depuis quelque temps, souffrant de rhumatismes pour lesquels les aiguilles d’acupuncture n’avaient plus d’effet, le vénérable vieillard avait confié les clés de sa boutique à son neveu Lee Wan. À vingt ans, nous n’avons pas assez de sagesse pour obéir sans tester les limites.
Bapiss avait été pourtant très clair : le Mogwai n’est pas à vendre !
C’était le seul ordre à respecter impérativement. Lee Wan connaissait bien le petit animal et les dangers qui l’accompagnent lorsqu’on le néglige. Il comprenait donc parfaitement pourquoi l’ancien avait été aussi ferme sur la consigne à respecter.
Jack Burton, un routier américain de passage à Paris, cherchait inlassablement le cadeau (ou plutôt Ze cadeau) à offrir à son fils. Il était en froid avec lui depuis le divorce d’avec sa mère. Il espérait gagner le cœur de son rejeton en lui offrant le plus beau de tous les cadeaux et voilà que le hasard le menait dans l’échoppe « La Cité interdite ».
Alors qu’il furetait, une mélopée se fit entendre, on aurait cru au chant d’un colibri. Jack s’approcha de l’origine de ce chant harmonieux et découvrit dans une cage un Mogwai. C’était ça ! C’était cet animal ! Le cadeau parfait ! Il le lui fallait à tout prix.
Oh ! N’allez pas croire que Lee Wan céda facilement aux supplications de Jack. De guerre lasse, le jeune homme laissa tomber une goutte d’eau sur le pelage du Mogwai et une autre petite bébête poilue apparut pratiquement instantanément.
Moyennant une forte somme d’argent, Jack partit heureux avec son butin, un Mogwai différent de l’originel, une boule de poils tout aussi adorable, mais avec une crête de Punk sur le haut de son crâne qui s’appelait Géronimo.
Lee donna les recommandations, mais Jack tout à son bonheur n’écoutait plus, il imaginait la tête de son fils lorsqu’il offrirait son cadeau. Aussi, lorsque minuit sonnant, le Mogwai à crête réclama à manger, Jack lui donna une cuisse de poulet.
Dois-je vous expliquer en quoi, il ne fallait pas faire ça ? Non, il me semble que vous connaissez tous l’histoire.
Le lendemain, la petite boule de poils à crête s’était métamorphosée en une affreuse bestiole toute verte qui alla directos dans la salle de bains. Elle prit une douche…
❄️ oooo ❄️ oooo ❄️
Les deux journalistes étaient comme deux ronds de flan à écouter cette bestiole narrer cette histoire et de nombreuses questions restaient en suspens. Comment et pourquoi l’une d’entre elles – à savoir le narrateur – était-elle capable de parole et entretenait avec eux cette discussion ?
Puis, tout en continuant de fumer une pipe, il ajusta ses lunettes et reprit :
- — Mélina ? Mélina ? À table !
- — Euh, ça peut pas attendre ? Je suis en train (tchou tchou) d’écrire un conte de Noël et pour une fois, j’ai de l’inspiration.
- — Non, sinon ce sera trop froid et tes lecteurs peuvent bien attendre non ? Alors, excuse – toi auprès d’eux et viens manger.
- — Dacodac.
Désolée les p’tits loups, il faut que j’aille manger et si je n’y vais pas, je sens bien qu’il me fera une scène. Je reviens d’ici quelques minutes.
Hum c’était bon, c’était du poulet au caramel ! Bon, j’en étais où moi dans tout ce bazar ? Ah oui, l’arrivée du Grinch. Bon vous êtes prêts ? Accrochez vos ceintures parce que la genèse de tout ça a lieu à des kilomètres. Et plus précisément en Laponie.
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Les lutins étaient débordés, ils ne savaient plus où donner de la tête tant ils étaient affairés à préparer les cadeaux selon les listes pour les uns, à préparer le gigantesque sapin de Noël pour les autres. Quelques Oompa Loompa arrivés en renfort réparaient les vieux moteurs des tapis roulant. Dans l’odeur enivrante du pain d’épice et de la cannelle que cuisinaient avec entrain les lutines, Santa repassait son gros manteau tout en chantant : « It ‘s beginning to look a lot like Christmas ».
STOP ! Attends Mélina ! Qui raconte cette histoire, c’est toi ou c’est le Gremlins ? Parce que là, on ne comprend plus rien.
Bin, c’est le Gremlins voyons !
- — Si c’est le Gremlins, comment sait-il tout ça ? Comment sait-il ce qui se passe à plusieurs milliers de kilomètres ? Il n’est pas présent dans l’histoire, ce n’est pas cohérent !
- — Euh… Je ne sais pas, mais on s’en fiche non ? Et puis, arrête de m’interrompre tout le temps, parce qu’après, les lecteurs vont me reprocher que le texte n’est pas fluide, que ces coupures cassent la magie que j’essaie d’instaurer !
- — Excusez-moi, chers lecteurs, chères lectrices, pour cette intrusion qui, j’espère, sera la dernière !
Bon j’en étais où ?
Assis devant les deux journalistes, la bestiole verte reprit le cours de son histoire :
Santa déambulait, cherchant à être utile à quelqu’un, mais tout était si bien organisé malgré le tumulte qu’il était systématiquement renvoyé ailleurs. Depuis l’atelier des Lutins, en passant par les écuries ou par les cuisines, il était tel un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Il alla chercher du réconfort auprès de sa femme, mère Noël, sûr qu’elle saurait comment l’occuper. Pour peu que Madame soit de bonne humeur, il envisageait même une petite sieste coquine. Après tout, n’était-ce pas Noël ? N’était-ce pas la période des contes de fées ?
Depuis quelque temps, Madame refusait régulièrement les avances de son mari – ce qu’il ne comprenait pas. Il semblait que la psychologie féminine lui échappât complètement. Se serait-il intéressé au pourquoi, il aurait perçu ce qui contrariait sa femme.
Eh oui, brave Santa, une femme contrariée n’a pas la tête à la galipette !
Ce qui embêtait plus que de raison Mère Noël s’appelait Marie-Noëlle, éternelle adolescente de 18 ans, à jamais prisonnière d’un corps et d’un cerveau bouleversés par les hormones et par une libido exacerbée.
La fille et la mère se disputaient copieusement lorsque notre bedonnant héros arriva chez lui. Marie-Noëlle désirait aller danser à la fête des Fées Passi ce soir, alors qu’elle savait très bien être punie, confinée dans sa chambre.
Une adolescente lambda se serait contentée de maugréer, puis d’adhérer à la demande de sa mère avec le secret espoir de faire le mur le soir même, tandis que les parents feraient un gros dodo baveux. Marie-Noëlle n’aurait pas cette occasion, car le Féetaud Cerbère avait pour mission de la surveiller. Impossible d’échapper à sa vigilance.
Lorsque Père Noël entra, sa petite fille chérie chérie à son papa d’amour se jeta dans ses bras :
C’est alors que son regard croisa celui de sa femme. Il crut voir l’œil de Sauron, des flammes d’un rouge écarlate fusant pour le foudroyer. Il se ravisa :
Marie-Noëlle n’eut pas le temps de répondre que mère s’en chargea :
Santa fit un pas en arrière, il maugréa pour lui-même : , mais quelle idée de vouloir rentrer chez moi à une heure pareille ? Il n’avait qu’une envie, celle d’être ailleurs. Peut-être que ses rennes auraient besoin de sa présence… Il essaya de s’esquiver :
Pris au piège, acculé comme une proie par des chasseurs, sans aucune issue de secours, il tenta une ultime carte pour s’en sortir. De nouveau, d’un simple regard, sa femme lui enjoignit d’arrêter son cinéma et de prendre ses responsabilités.
Marie-Noëlle prit son père par le bras, roucoula et de ses yeux de biche implora son « papa chéri chéri que j’aime tout plein, même plus que tout tout plein ».
Cependant, rien n’infléchit la décision prise par sa mère :
Restée seule, Mère Noël ne décolérait pas à l’endroit de son mari et la discussion se poursuivit :
Le pauvre était sincèrement affecté :
Décidément, mon pauvre, tu ne comprendras jamais rien aux femmes !
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Dans sa chambre, sur son lit, la tête dans son coussin qui sentait bon la barbe à papa, Marie Noëlle laissait sa rage et ses pleurs s’exprimer. Une fois un peu apaisée, elle prit son gros manteau, puis dit à son cerbère :
Le Féetaud ne savait pas s’il fallait avertir la mère supérieure de ce nouveau caprice, cependant, le temps qu’il la trouve, Marie-Noëlle serait déjà partie. Il décida donc de suivre l’adolescente dans ses pérégrinations.
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Les prisons de Laponie se trouvaient au sommet de la montagne, cachées par les nuages perpétuels. Il fallait, pour s’y rendre, traverser les bois jolis où vivent la grande majorité des Lutins, mais également des elfes, contourner le lac sans fond coloré par les lucioles et enfin arpenter la route sinueuse des Bouquetins.
Arrivé au sommet, se dressait derrière ses hautes murailles impénétrables, la prison « A’ s’cabane », la prison millénaire dans laquelle seuls six résidents y demeuraient enfermés.
Le gardien, le géant Jötnar laissa entrer Marie-Noëlle (et le Féetaud), comment aurait-il pu refuser quoi que ce fut à ce bel enfant qui savait se montrer si coquine ? Le malheureux ne pouvait se contenter que de la croquer des yeux, sa taille empêchait tout autre délice et, comme elle savait y faire…
Les geôles glaciales offraient à leur pensionnaire de quoi réfléchir à leurs méfaits : du silence et du vide. Les pas pourtant légers de Marie-Noëlle résonnaient dans toute la prison comme des tam-tams et le bruissement d’ailes du Féetaud comme d’un moteur d’avion.
Elle passa d’abord devant Gryla, la géante dévoreuse d’enfants. À l’approche de Noël, elle descendait de sa montagne d’Islande à la recherche d’enfants pas sages pour s’en faire un goûter. Marie-Noëlle frémit en sentant son souffle se poser sur ses épaules, nul doute que Gryla sentait le diablotin qui frétillait en elle.
Puis, elle dépassa la geôle de Perchta, la terrifiante sorcière de Noël volant dans le ciel nocturne accompagnée d’une armée d’âmes perdues, dont les Perchten à l’apparence démoniaque, ses serviteurs. Elle punissait la paresse en éventrant ses victimes. Brrr, ça fait froid dans le dos !
Puis ce fut les cellules des cousins Zwate Piet au visage noir comme de la suie qui emmenait les enfants se perdre et Belsnickel qui bat de son fouet et/ou de son bâton les récalcitrants que la fille de Santa Claus doubla.
Elle arriva devant l’être qui la terrorisait le plus, Krampus, le Diable de Noël, le fils des enfers, et passa sans même y jeter un regard (aurait-elle pu le récupérer ? Un regard, ce n’est pas un boomerang). À son passage, l’ignoble personnage mi-démon mi-chèvre cracha un glaviot qu’évita fort heureusement Marie Noëlle. Mais était-ce vraiment une glaire ? Cela ne ressemblait-il pas à un peu de semence de satyre ?
Le Féetaud de Cerbère ne pouvait laisser passer l’outrage fait à la fille du père supérieur. Il s’arrêta de voler pour faire face à l’immonde créature.
Nul doute que Krampus se décomposa de peur devant ce petit être de vingt centimètres rageant, montrant son poing agressif. La discussion promettait d’être tumultueuse.
Laissée seule, Marie Noëlle précipita sa marche jusqu’à la dernière cellule, celle de l’être avec qui elle voulait s’entretenir : le Grinch, le dernier arrivé dans la bande des malfrats.
Perspicace, le Grinch comprit que la fille du père Noël était sérieusement fâchée à l’endroit de son père… Il lui sourit, attendant qu’elle s’expliquât – ce qu’elle fit, n’omettant aucun détail et exagérant, déformant les faits.
Le Grinch, malin comme un singe, vit une brèche dans sa prison, cette dernière avait revêtu l’apparence d’une capricieuse ado en colère.
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Tandis qu’il se gavait de sucreries, mère Noël arriva tout essoufflée :
Dans la grande salle de contrôle, sur l’écran gigantesque, une scène d’apocalypse se déroulait dans la capitale française. L’œil perpétuel des caméras zooma sur la tour Eiffel. Une bande de bestioles vertes, alignées au premier étage de la dame de fer, déchargeaient leur vessie sur la tête des Parisiens qui fuyaient, certains poursuivis par d’autres bébêtes. Une pauvre petite vieille glissa à cause de la neige et tomba sur le dos pile-poil en dessous des pisseurs. Charmant challenge, que cette cible ! La pauvre n’arrivait pas à se relever.
Depuis le sommet, les Gremlins déroulèrent un long câble pour rejoindre le Trocadéro en Tyrolienne.
Santa déplaça l’œil perpétuel au niveau des champs Élysées. Les gens fuyaient, tombaient, se bousculaient. Les Gremlins jouaient dans les arbres de Noël, les faisaient tomber, arrachaient les décorations, attaquaient un pauvre père Noël tandis que d’autres saccageaient les magasins de luxe. Les bestioles organisèrent un défilé de mode et Shondra, la magnifique Gremlin Shondra traversa la scène habillée de Prada tandis que Bella, sa principale concurrente optait pour une parure de chez Channel.
Au niveau des galeries La Fayette, le grand magasin connaissait la même scène d’anarchie. Les clients fuyaient. Une des bestioles chevauchait le chien de Mme Urma qui tomba dans les pommes. Dans les vitrines, les Gremlins redécoraient à leur sauce l’imagier de Noël. Les automates étaient pour la plupart décapités – excepté les ours en peluche qui semblaient être vénérés par les assaillants. Ainsi, un automate père Noël, la tête dans sa propre hotte, se retrouvait cul-nu dans l’attente de l’intromission du petit train électrique qui ne tarderait pas.
Ia ia iak !
Au Louvre, Mona Lisa subit quelques outrages et, lorsque l’œil perpétuel se braqua sur le tableau, quelle ne fut pas la stupeur de Santa de la voir avec le visage de Prouta, un des leaders de cette horde nihiliste. Au côté du penseur de Rodin, un autre imitait la statue et, quant à la victoire ailée de Samothrace, ils placèrent un ballon de basket en guise de tête.
De plus en plus affolé, Santa déplaçait le curseur de l’œil perpétuel frénétiquement. Il s’arrêta une à deux secondes sur la place de l’étoile. Un carnage. Des Gremlins s’occupaient de la circulation, mais, très vite le jeu s’arrêta de lui-même, les voitures s’encastraient les unes aux autres.
Le Moulin rouge avait été envahi et, sur la scène principale, nos bébêtes vertes dansaient la quadrille devant une horde sauvage de leurs semblables qui fumaient, bouffaient et buvaient. Non loin de là, dans les vitrines des cabarets, certaines d’entre elles offraient à la vue de tous leurs charmes dans l’attente du client.
Santa était médusé, mais ce fut lorsque les bestioles s’attaquèrent au sapin géant de Disneyland qu’il vit rouge et qu’il laissa éclater sa colère !
Anticipant la réaction de père Noël, les lutins avaient préparé les rennes, les lucioles illuminaient la piste d’envol et mère Noël avait préparé le casse-croûte de son rondouillard de mari.
- — Euh… Mélina…
- — Oui ? Quoi encore ? Là, tu m’énerves grave là ! T’es en train de tout détruire avec tes interruptions impromptues !
- — Tu dis qu’il neige sur Paris, c’est bien ça ?
- — Bin oui et alors ? C’est Noël !
- — Tu m’excuseras, mais la neige, qu’est-ce que c’est ? C’est…
- — Bin c’est de l’eau froide… Où veux-tu en venir ?
- — Peux-tu me rappeler l’effet de l’eau sur les Gremlins ???
Bordel de bite à cul !!!
(tiens, je vais même rajouter un point d’exclamation afin de mieux rendre compte au lecteur l’impact d’une telle révélation) : !
Me voilà bien ! Comment vais-je m’en sortir ? Bon sang, ça complique légèrement la donne ça !
🎅oooo🎅oooo🎅
Ouaset, 1335 avant la naissance de l’an 0…
- — Tiens, c’est bizarre, l’année 0 n’existe pas, il doit s’agir de l’an 1, non ?
- — Excusez-moi, chère narratrice, qui raconte l’histoire ? Est-ce vous ou moi ? Parce que là, je suis perdu.
- — Euh, bin en fait, quand il s’agit de vous les Gremlins, c’est toi qui racontes. Lorsqu’il s’agit d’évènements que tu ne peux pas savoir, c’est moi.
- — Bin, alors, tout le passage sur la Laponie est à revoir… Parce que c’est moi qui l’ai raconté. Ce n’est pas cohérent, on risque de vous le reprocher ma chère…
- — Raah crotte ! Bon, c’est pas grave, j’en prends la responsabilité, ça te va ? C’est bon là, je peux reprendre ?
Donc : Ouaset, la puissante, en 1335 avant J-C.
Horus, le dieu anthropomorphe et ses pairs Bastet, Thot, Khnum, Konshu et Ptah avaient réuni une puissance armée et s’apprêtaient à rejoindre la grande plaine désertique de Erfou où aurait lieu une bataille contre l’ignoble Seth et ses alliés.
Les tambours donnant le rythme de la marche allaient bientôt résonner dans toute l’Égypte afin que l’on sache, l’imminence de la guerre.
Soudain, apparut aux portes de la ville, un homme vêtu de rouge sur un traîneau tiré par neuf rennes dont le meneur possédait un nez rouge.
Le Dieu Faucon s’approcha de ce mirage et lui demanda en copte :
Le petit grassouillet à la barbe longue ne comprit pas un traître mot et répondit en français :
Commença un dialogue de sourds entre les différents protagonistes que je ne saurai vous retranscrire ici. C’est alors que Santa eut une illumination : qui serait capable de carambouiller son traîneau sinon le Grinch ?
Il bidouilla son convecteur temporel et trouva la faille, c’était une espièglerie signée le Grinch, c’était son œuvre, à n’en pas douter.
Horus et toute sa compagnie restaient ahuris à regarder cet homme venu de nulle part maugréer dans sa barbe. Le Dieu Faucon se demandait quelle devait être la réaction à avoir, mais, sans qu’il ne se l’explique lui-même des images de son enfance se faufilaient dans son esprit annihilant toutes velléités.
Puis, soudain, ce drôle d’équipage disparut, pffffuuiiit, laissant les troupes guerrières pantoises.
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Dans les prisons du père Noël, le géant Jötnar était satisfait, toutes les cellules étaient occupées, il ne manquait aucun détenu. Que la cellule qui était occupée naguère par le Grinch fut occupée à présent du Féetaud, n’était pas son souci.
De plus, pour que cette transaction se fasse, Marie-Noëlle avait su trouver les bons arguments (et surtout les bons gestes) pour que tout géant qui se respecte y trouve son intérêt. Il avait encore le sourire aux lèvres lorsqu’il se remémorait l’attention dont elle l’avait gratifié.
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Les p’tites créatures destructrices vertes, mues par un appel qui échappa au commun des mortels, se regroupèrent devant Beaubourg. S’il est bien un bâtiment que les Gremlins n’avaient aucune intention de fracasser, c’est bien cette horrible construction, suffisamment moche pour qu’ils aient besoin d’en rajouter.
Géronimo, le chef à la crête saillante, était là, entouré de sa garde rapprochée et de moi-même, votre humble narrateur. Il était temps d’harmoniser le chaos, que nous lui donnions une cohérence, un sens. C’était là, le but de notre existence.
Tandis que les humains fuyaient, d’autres habillés de kaki arrivèrent à bord de gros véhicules et au ciel bientôt tournoyèrent plusieurs milliers de drones. Nous ne sommes pas bêtes (pour des bêtes), si nous restions à découvert, nous serions canardés ! Aussi, notre chef nous intima l’ordre de nous mettre à l’abri.
Vous pouvez croire que nous sommes bordéliques, inconscients, ingérables, mais, croyez-moi, chers lecteurs, lorsque notre chef décide, nous obéissons sans poser de questions. Ce doit être dans notre ADN… Je ne sais pas, je ne suis pas assez érudit.
Tandis que le monde allait basculer, un être tout vert, grand comme un humain, se plaça devant le char, empêchant ce dernier d’avancer. Nous avons pris un cliché, j’espère qu’il sera immortalisé. Nous étions en admiration devant cet être, qui était-il ? Cétélem ? Le géant vert ? Il avait une tête de hamster, des oreilles pointues dignes des elfes et il était poilu comme un wookie.
Les militaires étaient déstabilisés, ils ne pouvaient décemment pas shooter cet être, surtout que nous filmions et étions prêts à diffuser les images – scandale et tollé en perspective.
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18 juin 1815, Napoléon et son état-major sortaient à l’instant de l’auberge « la belle Alliance », devenue quartier général, à Planningoit, petit village proche de Waterloo. Tandis qu’il allait enfourcher son cheval, un drôle d’attelage formé de neuf rennes tirant un traîneau depuis lequel un gros bonhomme habillé de rouge se matérialisa comme par magie.
Fort heureusement, l’aigle n’avait pas encore posé les pieds dans les étriers, sans quoi, le bond que son cheval a effectué sous l’effet de la surprise aurait eu raison de l’équilibre de l’Empereur.
Les grands hommes se regardaient les uns les autres, cherchaient dans le regard de l’autre un début d’explication. Le père Noël restait focus sur sa machine, trifouillant les fils et les connectiques de son engin infernal.
Il appuya sur un bouton et Pfffffiiit, il disparut comme il était arrivé, laissant les grands généraux dans un état de stupéfaction avancé.
Il est dit que cela a coûté la bataille de Waterloo, car, tandis que les troupes françaises se faisaient massacrer sur le champ de bataille, Napoléon ne pensait à rien d’autre qu’à ce qu’il avait entraperçu.
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D’avoir arrêté la progression des chars avait laissé le temps aux petites créatures de s’attaquer aux militaires et de s’emparer de leurs armes.
Très vite, les humains furent mis en déroute et durent laisser à l’abandon leurs joujoux de haute technologie aux mains des créatures. Le Grinch et Géronimo s’entendaient à merveille pour décider de leurs mauvais coups.
À présent armés, plus rien ne pouvait entraver la marche en avant. Paris allait définitivement sombrer. Pour le Grinch, le plus important était que Noël allait être gâché.
À l’évocation de Noël, il se demanda ce que pouvait faire le père Noël, il était surpris de ne pas encore avoir vu le vieux. C’était sûrement du fait de Marie-Noëlle, l’éternelle adolescente lui avait promis en le libérant de s’occuper de son père.
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Planète Mustafar, il y a très longtemps dans une galaxie lointaine.
Sur la rampe de lancement où l’attendait un TIE Avancé, le seigneur sombre Dark Vador s’apprêtait à rejoindre la planète Shili. Il savait que son ex-apprentie Ahsoka Tano s’y était réfugiée et il comptait bien l’affronter pour mettre fin à la menace Jedi.
Soudain, avant même de pénétrer dans sa navette spatiale, atterrit un traîneau tiré par neuf rennes, dirigé par un bonhomme vêtu de rouge et au ventre bedonnant.
Y voyant un danger, Dark Vador dégaina immédiatement son sabre laser rouge, mais il s’aperçut très vite que le vieil homme en avait sur lui-même.
Puis s’adressant au grand dadais à la respiration difficile :
Puis, tel qu’il était venu, le traîneau disparut. Pffffiiit.
Une vague de nostalgie envahit Dark Vador qui revit en image son enfance d’esclave et sa mère faisant de son mieux pour joindre les deux bouts. Ces réminiscences eurent raison de ses velléités, il décida de rentrer dans son palais pour prendre un bon bain. De tuer Ahsoka pouvait attendre le lendemain.
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Après s’être amendée de sa dette envers le géant Jötnar, Marie-Noëlle retourna tranquillement au village. Elle avait pour idée de faire croire en son obéissance auprès de ses parents, à savoir rester sagement dans sa chambre. Ne se doutant pas une seule seconde que le pauvre Féetaud Cerbère croupissait dans une geôle, ils ne pourraient imaginer leur fille adorée faire le mur pour aller danser au bal des fées Passi.
Avant de vaquer à sa liberté (ça ne se dit pas ça « vaquer à sa liberté », mais je m’en fiche), le Grinch demanda à l’adolescente de retenir un peu son père. C’est ainsi que Marie-Noëlle eut la bonne idée de trafiquer le traîneau magique.
Toutefois, elle arriva dans une maisonnée vide (elle n’aurait pu se douter que les Gremlins occupaient toutes les pensées de ses parents), aussi put-elle se préparer consciencieusement pour sa soirée.
Elle se pomponna, se couvrit de sa tenue la plus affriolante, une jupette rouge laissant deviner le liseré de sa culotte rouge et profita de l’absence des darons pour « emprunter » un peu de poudre de fée.
Enfin prête, elle sortit, glorieuse, le cœur vaillant, le sourire de vainqueur accroché aux lèvres (lèvres du visage… Rrroooooh !), prête à braver la neige pour rejoindre la fête. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver une agitation peu commune au sein du village. De partout, les lutins, les elfes, les Oompa Loompa, les fées, les féetauds, les lucioles, quelques minions prêtés par Gru tous se dirigeaient vers la grande salle de contrôle.
Au passage d’une fée, elle demanda la cause de ce chambard et de sa voix fluette, presque inaudible, la petite créature ailée lui dit qu’on saccageait Noël !
Aussitôt, Marie-Noëlle pensa que le responsable de ce bazar n’était autre que le Grinch, et par extension, elle également ! Hô ! Hô ! Hô ! Peut-être ai-je fait une méga-sottise se dit-elle. Elle regretta immédiatement son geste et plutôt que de paniquer, elle chercha dans le dedans de sa tête une solution.
Ne panique pas, ma fille, bon, tu vas te faire déchirer par papa et probablement par maman… Qu’est-ce que je peux faire pour sauver Noël ? Cherche ma fille, cherche…
Marie-Noëlle se rendait bien compte de l’ampleur de sa connerie, mais, plutôt que d’en rester là, elle se dit que le seul être capable de le capturer et de le remettre en cage serait Krampus (elle savait que son père serait trop occupé à réparer son traîneau, on n’était pas là de le revoir).
Eh oui ! Lorsqu’on est dans la merde, plutôt que d’en sortir, on a tendance à s’y enfoncer plus profondément.
C’est une vérité vraie (mon correcteur d’orthographe me signale qu’il y a pléonasme… Oh Eh ! Fiche-moi la paix toi, non, mais !).
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Tandis que Santa Claus échappait à une horde Dorthrakis emmenée par un Kahl Drogo fou de rage, que Géronimo et le Grinch s’apprêtaient à mener toute la cohorte en dehors de la ville, que votre narrateur adoré allait bientôt rendre l’antenne, que Marie-Noëlle promettait à Jötnar un peu plus qu’une turlutte pour libérer le Krampus, le lecteur se demandait comment Diable l’autrice allait s’en sortir avec cette histoire… N’est-il pas ?
Santa a finalement regagné ses pénates et par le truchement du convecteur temporel, il est arrivé un jour avant la genèse de ce récit pour se prévenir lui-même du bazar à venir… Le père Noël a le don d’ubiquité, il est allé aussitôt voir le vénérable mandarin Bapiss Ming et a reporté le bal des fées Passi.
Et nos deux amoureuses du début ? Rafa et Mina ont bien failli offrir un show érotique, tant leur impatience de se découvrir était prégnante, tant leur besoin de caresses devenait impératif. Aucune créature ne vint à leur jeter une boule de neige et elles se dirigèrent vers la chambre d’Hôtel louée par la canadienne de passage sur Paris…
1. ↑ Petite allusion à « Un simple Noël avec elle »
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