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n° 22817Fiche technique4468 caractères4468
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Temps de lecture estimé : 3 mn
13/12/24
Résumé:  Lazare, hagard, frappé par le hasard...
Critères:  #délire #drame
Auteur : Briard      Envoi mini-message

Projet de groupe : Noëlies
Un Noël sui generis

Lazare était au plus bas. Diane avait disparu. Était-elle morte, disparue, ou bien l’avait-elle tout simplement quitté, abandonné ?


Au fond du trou, il n’avait pas de réponse. Il végétait depuis plusieurs semaines, se repliant sur lui-même, refusant de sortir et passant ses journées entre le canapé et le lit.


Diane, sa Diane, sa compagne d’amour, de jeu, de vie. Ils avaient vécu plusieurs années d’un bonheur parfait, sans nuage.


Bien sûr, il n’avait pas toujours été fidèle. Lazare était un vrai chasseur. Dès qu’un joli minois passait à sa portée, c’était plus fort que lui, il fallait qu’il lui fasse son affaire.


Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, Diane ne lui en a jamais tenu rigueur. Jamais elle ne s’est révoltée contre ses infidélités.

Elle devait sans doute savoir qu’il lui revenait à chaque fois et que, au fond, c’est elle qu’il aimait par-dessus tout, malgré tout.


Il n’avait d’ailleurs jamais cherché à se faire pardonner ses écarts, pourtant nombreux et réguliers. Non. Diane avait la faculté de faire comme s’il ne s’était rien passé et l’acceptait, finalement, comme il était.


Malheureusement, elle n’était plus là pour lui apporter toute sa chaleur amoureuse, cette chaleur qui le ramenait toujours et inlassablement à elle.


Terminés ces longs moments de partage et toutes ces petites futilités qui les rendaient heureux.

Terminées les longues promenades champêtres qu’elle adorait en sa compagnie.

Terminés ses moments toujours trop courts de complicité et d’intimité qui les laissaient exténués mais si satisfaits.


Lazare n’avait plus goût à rien. Il dépérissait et sombrait dans une dépression inquiétante.

Les fêtes de Noël approchaient, la ville s’enluminait et s’illuminait gaiement.

Partout les maisons se décoraient de mille lumières de couleur les rendant plus chatoyantes les unes que les autres.


Une obligation de dernière minute obligea Lazare à sortir de la propriété et à longer le sentier le long duquel, lui et Diane avaient l’habitude de se promener.


La tête basse, ne souhaitant rester dehors que le juste nécessaire, il avançait à faible allure.

Il faillit buter contre un poteau de clôture et fit un petit écart. Cette légère embardée l’obligea à lever les yeux.


C’est alors qu’il l’aperçut de l’autre côté du chemin.

Elle avait le pas souple et l’allure d’une reine.

Subjugué, il cessa de marcher et ne put la quitter des yeux.

Royale, elle passa sans le moindre regard.


Il resta longtemps à la regarder s’éloigner. Il tenta bien de la poursuivre, mais à quoi bon. Elle ne lui avait pas prêté la moindre attention.


Pourtant, au fond de lui, il sentait que s’il la croisait de nouveau, il oserait. Il oserait comme il l’avait toujours fait avec ce genre de princesse. Il oserait et verrait bien.


Il passa la soirée à rêver de cette superbe inconnue qui l’avait subjugué.


Les jours suivants, il sortit à la même heure, mais en vain. Pas de princesse en vue.


Ce n’est qu’une semaine plus tard, Noël approchant, qu’il la croisa de nouveau.

Elle avait toujours aussi fière allure et marchait d’un bon pas.


Mais, cette fois-ci, il était du même côté qu’elle et, quoiqu’elle fît, elle ne pourrait l’éviter.

Elle stoppa à moins d’un mètre de lui et le toisa. Rien d’inamical dans son regard, aussi décida-t-il de s’approcher encore un peu.


Il était quand même sur ses gardes, craignant qu’elle le rejette sans avertissement.

Mais assez rapidement, la glace se rompit et, avec grâce, elle accepta de poursuivre leur promenade à ses côtés.


Il lui sembla qu’elle appréciait sa présence et ne prenait pas trop mal les tentatives d’approche qu’il faisait, bien timidement encore.


La dernière semaine avant Noël les vit devenir quasiment inséparables.

Ils avaient appris à se connaître, à s’apprécier tels qu’ils étaient, sans trop se poser de questions.

Pour Lazare, il s’était convaincu presqu’immédiatement qu’elle était celle qui lui ferait oublier définitivement Diane.


Le soir du réveillon de Noël, alors que partout on s’apprêtait à festoyer, ils purent s’échapper et vivre un moment passionnel intense et fiévreux qui les laissa haletants et pantelants.


Se blottissant l’un contre l’autre devant la cheminée, ils entendirent sans comprendre vraiment le sens de ces paroles :