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Temps de lecture estimé : 9 mn
17/12/24
Résumé:  Chloé danse pieds nus sous le gui. Ce qui devait être une soirée banale pour célibataires prend une tournure surprenante.
Critères:  #humour #conte fh danser fête pied
Auteur : L'artiste  (L’artiste)      Envoi mini-message

Projet de groupe : Noëlies
Pieds Nus sous le Gui

Noël est souvent synonyme de réunions familiales et de dîners copieux. Pourtant, il peut aussi être marqué par la solitude ou l’envie de célébrer autrement. C’est ainsi qu’est née cette idée spéciale. Organisé dans un charmant loft cosy décoré de guirlandes, de bougies parfumées à la cannelle et d’un majestueux sapin trônant en son centre, ce bal costumé offre une alternative pour tous ceux qui préfèrent faire la fête en cette soirée du 24 décembre.




Me voilà, habillée en mère Noël sexy, corset ajusté, jupe courte et légère, talons vertigineux. Je savoure les quelques regards appuyés qui me sont destinés, l’ambiance est festive, les rires éclatent, les verres de champagne s’entrechoquent, les senteurs de gui et de pains d’épices embaument la pièce. Pourtant, une petite frustration persiste : une veillée pour célibataires, mais… rien de bien captivant !


Emma, mon éternelle complice, déguisée en princesse, tient déjà compagnie à un vaillant chevalier… Ils se sont bien trouvés, ces deux-là ! Hors de question de rester plantée ici à tenir la chandelle !


Je retire mes escarpins, c’est un vrai soulagement, et file vers la piste de danse.


Je l’aperçois. Un homme mignon, malgré son costume de lutin un peu ridicule. Il semble timide. Que regarde-t-il ? Mes pieds ? Non, je dois me tromper, mais ne peux m’empêcher de sourire à cette idée.


Là, c’est indéniable… c’est bien eux qui l’intéressent. Sérieusement ?! Je plisse les yeux, déconcertée. C’est bien la première fois que ça m’arrive ! Ma jupe s’avère pourtant courte et mes cuisses plutôt jolies ; avec ce corset bien moulé, mon déhanché devrait attirer l’attention ; et mon décolleté, quant à lui, frôle l’indécence en laissant entrevoir bien plus que nécessaire. C’est vrai, quoi, je ne les trouve pas franchement sexy, moi, mes petons ! En plus, ils sont légèrement rougis après avoir passé des heures martyrisés dans des talons trop hauts. Alors, comment c’est possible ? Pourquoi ?


Une gêne soudaine m’envahit. J’ai l’impression de m’exhiber, de dévoiler un trésor que je devrais garder caché, mais me raisonne… Ce ne sont que des pieds, après tout !


J’ai effectivement entendu parler de ce genre de fétichisme, mais je pensais que ce n’était qu’une légende, quelque chose sur quoi l’on plaisante entre copines sans y croire vraiment. Et voilà que ça m’arrive. En vrai.


Je laisse l’étonnement faire place à un léger amusement. Ce n’est finalement pas bien méchant ni désagréable… Il a tellement l’air sous le charme, cet homme, que je le trouve attendrissant. Curieuse et joueuse, une idée germe alors…


Je m’avance, et plus je m’approche, plus il semble hypnotisé. J’arrive à sa hauteur, un sourire malicieux aux lèvres.



Il sursaute, ses yeux se relevant enfin pour se planter dans les miens. Je devine son embarras dans ses joues qui rosissent légèrement. Il tente de balbutier une réponse sans queue ni tête, ça m’amuse encore plus.



Il retient son souffle, visiblement déstabilisé. Son attention retourne brièvement vers mes chevilles avant de revenir à moi.



Sa gêne et sa timidité le rendent encore plus craquant. Je décide d’enfoncer le clou.



Je recule d’un mètre, puis tourne sur moi-même, laissant ma jupe virevolter légèrement avant de planter à nouveau mes orteils bien en vue devant lui.



Son trouble s’intensifie. Une sensation grisante m’envahit : je tiens les rênes et compte bien en profiter. Après tout, cela pourrait être une façon originale – et pourquoi pas agréable – de passer la soirée.


Il paraît perdu, je me montre rassurante.



Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Il est vraiment trop mignon, et son humour, même involontaire, est rafraîchissant.



Je m’attends à une nouvelle hésitation de sa part, mais à ma grande surprise, il acquiesce rapidement.



En passant près de l’endroit où j’avais abandonné mes affaires, je récupère mes escarpins et mon sac à main. Emma, trop occupée à flirter, ne me remarque même pas.


Nous trouvons un canapé moelleux, à l’abri des indiscrétions, où la lumière tamisée accentue l’intimité. Je m’installe en premier, détendue, posant mes pieds nus sur le bord de la table. Je sais qu’ils sont le centre de toutes les convoitises, mes orteils en frétillent d’excitation. Il me rejoint, prend place à mes côtés, mais ne semble pas plus à l’aise dans cette atmosphère feutrée.


Je l’observe, attendrie par son expression de petit garçon pris en flag dans un magasin de confiseries.



Ce disant, je sors innocemment une lingette désinfectante de mon sac en vue de me nettoyer les pieds avant de remettre mes escarpins. Le regard de l’homme à ma droite se fige, focalisé sur mon action. Une agréable satisfaction se diffuse en moi alors que je réalise l’impact que ma démarche a sur lui.


Joueuse, je décide d’en rajouter en glissant la bande de tissu délicatement entre mes orteils.



Il déglutit difficilement et s’efforce de contenir ses émotions, mais son émoi ne fait aucun doute… il imagine certainement déjà des scénarios plus audacieux.



Mon pied maintenant propre, je replace mon escarpin avec soin, puis lui tends malicieusement une autre lingette.



Il hésite un instant et se retourne pour vérifier que personne ne peut nous voir. Finissant par se détendre, il la prend, son regard brûlant d’un désir à peine contenu. Je me cale un peu plus confortablement, puis, avec un sourire taquin, pose délicatement mon pied entre ses genoux.


Je ne m’attendais pas à ce qu’il se lance dans un massage aussi attentionné. Ses doigts glissent sur ma peau avec une douceur étonnante, effleurant chaque courbe presque religieusement, comme s’il voulait imprimer chaque détail dans sa mémoire. À chaque pression, chaque mouvement, je me sens fondre. C’est très agréable, très… sensuel. Je ferme les yeux un instant, me laissant envahir par l’adoration qu’il semble vouer à la tâche.


Qui aurait cru que ce genre de fétichisme pouvait se révéler si envoûtant ?


Ma respiration s’accélère à mesure que ses caresses se font plus confiantes. Un désir insidieux monte en moi, et j’ai de plus en plus envie de lui, de cette intimité inattendue.



Il me regarde, visiblement ravi de cette proposition, avant de se pencher avec une dévotion touchante. Ses lèvres, humides et chaudes, effleurent ma cheville, puis se posent sur mes orteils. Chaque baiser est une douce torture qui me chamboule davantage.


Alors que notre connexion s’approfondit, des chrysalides en pleine émergence au creux de mon ventre libèrent une nuée de papillons. Mon souffle s’accélère, mon appétit monte crescendo et je me surprends à vouloir prolonger cet instant de complicité. Machinalement, mes mains glissent sur mes cuisses pour se faufiler sous ma jupe. Chacune de mes caresses est une réponse instinctive aux siennes, une invitation à plus de plaisir.


Nos regards se croisent. Toute pudeur s’est envolée, mes doigts s’attardent un peu plus sur et dans mon intimité, et je devine à son air béat qu’il apprécie le spectacle que je lui offre. Avec une tendresse infinie, il continue pourtant de masser délicatement ma voute plantaire tout en dévorant mes orteils. Je savoure. Nos respirations s’harmonisent, une sorte de charme opère.


L’instant est parfait, presque irréel. Nous sommes dans une bulle. Juste lui et moi. Une douce chaleur envahit ma poitrine que je libère. Un besoin viscéral se fait ressentir, j’ai de plus en plus envie de lui. Nul mot n’est nécessaire, il a compris et commence à déboutonner son pantalon lorsqu’un bruit de pas résonne dans le couloir. Mon cœur rate un battement, mes yeux s’écarquillent. Non, pas maintenant… !


La porte s’ouvre, et Emma, l’air de rien, fait irruption dans la pièce. Elle ne réalise pas immédiatement la nature du moment qu’elle interrompt, puis elle rougit légèrement, et se reprend.



Je me rajuste tant bien que mal en toute hâte, mes pieds nus toujours sur les genoux d’un Alex qui semble tout à coup se raidir – sans jeu de mots, pour le reste, c’était déjà le cas depuis longtemps.



Feignant l’innocence, elle s’approche du canapé. Le visage d’Alex se pare d’une teinte plus rosée.



Je ris nerveusement, Alex, de son côté, semble extrêmement embarrassé. Il est si adorable quand il ne sait plus où se mettre !



Alex essaie de réagir, mais les mots se perdent dans un soupir. Emma éclate de rire, puis se redresse.



Elle s’éloigne, mais au moment de passer la porte, se retourne, un sourire en coin.



Je lève les yeux au ciel avant de me tourner vers mon lutin. Il me fixe, semblant confus, et bafouille, cherchant ses mots :



M’approchant, j’effleure son visage. Et là, quelque chose d’incroyable se produit. Ce n’est plus seulement un jeu ni une simple attirance physique. C’est plus que ça. Mes mains glissent derrière sa nuque, mes doigts s’emmêlent dans ses cheveux, je me perds un instant dans l’intensité de son regard, mon cœur s’emballe et nos lèvres entrent en contact pour le plus doux baiser qu’il m’ait été donné de vivre.


Je suis aux anges, dans un état second, mon souffle est court et une intuition s’impose à moi. Je devine quelque chose de plus profond, la promesse, peut-être, de ne pas en rester là. Je sens que cette soirée pourrait bien marquer le début de quelque chose de magnifique, de plus durable.



Derrière la fenêtre couverte de givre, la neige tombe en silence, de gros flocons dansent sous la lumière des réverbères, tapissant peu à peu la rue d’un épais manteau blanc. Mais ici, seul compte le lien qui se tisse entre nous.



Je me blottis dans ses bras, ma tête se pose sur son épaule, ses mains glissent sur mes fesses… Ouf, son intérêt ne se focalise apparemment pas exclusivement sur mes pieds !




– Fin –