n° 22851 | Fiche technique | 9091 caractères | 9091 1592 Temps de lecture estimé : 7 mn |
28/12/24 |
Résumé: Quand on est un lecteur avide, et que l’auteur est plutôt pas mal, on peut être tenté d’assouvir d’autres formes d’appétit, et d’offrir une nouvelle page à sa plume, non ? | ||||
Critères: #chronique #réflexion #érotisme #initiation #volupté #confession #premiersémois #gay hh hotel douche amour caresses préservati hsodo | ||||
Auteur : lelivredejeremie Envoi mini-message |
Mon plaisir, qui monte graduellement, ne tient pas qu’à l’épaisseur, juste idéale pour moi, de son membre et particulièrement celle de son gland qui me masse longuement la prostate lorsque je le chevauche, en Andromaque, pour une pénétration égoïstement limitée au début, une « douce torture » pour lui, selon ses termes, mais qui ne peut naturellement pas durer indéfiniment, vient le moment où mes sensations plafonnent…
C’est alors que j’admets totalement les seize centimètres de son sexe en moi, en imaginant, plus que je ne le sens vraiment, son gland juste me frôler le coude du côlon, quand je le laisse devenir l’actif de l’échange pour passer un niveau et, comme assez souvent, finir par atteindre le climax.
Il m’a suggéré de passer en position du missionnaire et, doutant un peu de pouvoir lui répondre d’un ton assez posé, je me suis penché pour coller nos torses et l’embrasser, en glissant les mains sous sa nuque. Il nous a fait pivoter sur le matelas, a lâché mes lèvres et, comme à chaque fois, murmuré :
***
Son regard a encore dit qu’il n’en revient toujours pas d’être là, enfoncé dans le corps d’un garçon, son premier mec, et qu’il lui semble si étrange de me donner du plaisir, et si naturel à la fois.
Peut-être aussi que je sois toujours là, malgré la première fois, après cette séance de dédicace où il avait souri pour la première fois depuis que je l’observais.
J’avais traîné dans la salle, pour le retrouver deux heures plus tard, au bar de l’hôtel qui accueillait le salon littéraire, où il se la jouait en mode Hemingway, auteur blasé, à enfiler des mojitos « comme Ernest à Cuba. »
Où il m’avait retenu, « juste pour parler un moment ». Qui avait duré – ma supposée candeur n’étant que de façade – et fini en levrette maladroite sur le lit, il avait joui très vite, puis s’était endormi… Je lui avais retiré le préservatif, et ensuite noté mon prénom et mon 06 sur un feuillet du bloc à disposition.
Il m’avait rappelé trois jours plus tard, pour m’attendre à la porte de son appartement d’un immeuble haussmannien, un millimètre de poils sur son menton carré, pieds nus, en boxer et tee-shirt informe sous une sortie de bain ouverte.
Je lui ai suggéré de prendre une longue douche, de se raser, et d’enfiler des vêtements, pendant que je préparais un en-cas, pour, ensuite, en parler ?
Il m’a refait l’amour, tout à fait consciemment cette fois, longuement, lentement.
***
Ça l’avait surpris, à la cinquième fois où je m’étais offert, en suggérant de reprendre une thérapie de PrEP.
Il avait à nouveau éjaculé assez vite, et beaucoup. Avant de me refaire l’amour après un quart d’heure.
Qui était candide, là ?
Pour ensuite bien améliorer son endurance.
Il s’est retiré lentement pour revenir d’un coup sec, me tirant un long gémissement, pour reprendre les mouvements profonds de son sexe en moi, pour faire naître le début de l’autre plaisir, celui qui augmente graduellement, jusqu’à ce que je finisse par ne plus vraiment contrôler mon corps.
Il s’est lentement retiré, pour s’immobiliser, à genoux entre mes jambes encore tremblantes, son membre toujours dressé, son gland glorieux bavant encore quelques gouttes de sperme nacré.
Avec l’approbation muette de son sourire, je me suis levé et, sans m’habiller, j’ai couru vers son bureau pour activer l’écran en veille et remonter le curseur sur les quatre dernières pages, que j’ai attaquées, en remarquant à peine sa main sur ma nuque et, du coin de l’œil, sur le stratifié, ses pieds aux longs orteils, écrasés, comme sur le carrelage de la douche, lorsqu’il m’y fait l’amour.
Un signe de son éternelle inquiétude de satisfaire…
J’ai bien dû me rendre à l’évidence, il joue si bien avec les mots, ce n’est jamais dit clairement sur les… deux cents quatorze pages du fichier Word. Il parle de regards, de peau, de doigts, de cheveux dont il ne précise jamais la longueur, en esquivant les détails de la poitrine ou du pubis. Par pudeur, avais-je pensé.
Sauf qu’il n’avait pas trop fait l’impasse sur la possession par le narrateur, de l’intimité de « Camille », la pénétration d’abord tendre et retenue, puis plus énergique, la jouissance qu’il lit dans ses yeux et sent dans les membres serrés sur sa taille et son torse, jusqu’au plaisir, et son éjaculation « dans une cavité douce et moite ».
Ça me suffit. Puis aussi, à l’entendre, en une quinzaine d’années de vie sexuelle active, aucune des… femmes de sa vie ne lui a donné l’envie de rester ni ne s’est apparemment offerte trois fois par semaine à l’appétit qu’il montre pour mon corps.
Mamy avait raison, on retient un homme par l’estomac et le sexe, je vais décidément mettre toutes les chances de mon côté, et apprendre à préparer mieux que des sandwiches.