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Temps de lecture estimé : 6 mn
30/12/24
Présentation:  Revebebe conseille d’écrire au présent et à la première personne : « je suis », plutôt que « elle était ». Alors, j’ose… me glisser dans la peau de cette divine enchanteresse. Serai-je à la hauteur de sa promesse ? Saurez-vous vous laisser envoûter ?
Résumé:  Le soir du réveillon, une mystérieuse enchanteresse envoute les convives. Les regards furtifs, les murmures discrets, tout converge vers elle, objet de toutes les convoitises. Qui osera la libérer, savourer l’ivresse unique qu’elle promet ?
Critères:  #exercice #nonérotique #volupté fête
Auteur : Maryse      Envoi mini-message
L'enchanteresse du réveillon

Je me tiens là, fière et élégante, parée de ma robe d’or qui scintille sous la lumière tamisée de la fête. La pièce s’anime autour de moi : des éclats de rire fusent, légers et badins, tandis que la musique s’insinue doucement, accompagnant la montée de ma propre effervescence. Chaque note résonne en moi, chaque vibration fait écho à la promesse de ce que je tiens en réserve. L’ambiance s’intensifie peu à peu, les conversations se mêlent, les regards s’entrelacent. Certains m’observent du coin de l’œil sans oser s’approcher, tandis que d’autres m’ignorent encore, absorbés par leurs babillages ou les petits fours qu’ils grignotent, désinvoltes. Parfois, une main s’avance, hésite, recule, comme si m’effleurer trop tôt risquait de dissiper la magie du moment. Bientôt, tous succomberont à mon appel.


J’ai été façonnée pour éblouir, pour captiver les regards et enflammer les cœurs. Je garde en moi le souvenir de mon enfance, de ma lente et délicate transformation qui a fait de moi ce que je suis maintenant. Chaque instant m’a préparée à cette soirée, cette occasion unique d’être la muse, la révélation qui envoûtera les esprits, qui sublimera le réveillon. Je me languis de dévoiler enfin ce que je cache si précieusement. Ils ne le savent pas encore, mais ils le devinent : je ne suis pas un simple objet de désir, une fantaisie que l’on exhibe le temps d’une nuit. Je suis bien plus que cela. Je suis l’essence même de la fête, la promesse d’un plaisir qui fait tourner la tête à quiconque osera me goûter de ses lèvres. N’ai-je pas été conçue pour cela ?


Iridescente, j’attends… Je suis prête. Promis, dans un moment je laisserai jaillir tous mes atouts.


Je suis ainsi faite, destinée à distiller une envie irrépressible qui s’intensifie petit à petit. Tous espèrent quelque chose d’exceptionnel. Je me fais prier. Il est encore trop tôt, mon heure n’a pas sonné. Mais bientôt, je ferai scintiller les pupilles, battre les cœurs et obsèderai les esprits. Je laisserai un souvenir impérissable, celui d’un instant de pur abandon, à quiconque saura m’apprécier.


D’autres sont là. Elles s’agitent, elles brillent dans leurs robes rouges, blanches… Qu’importe leur éclat criard et éphémère. Des rivales ? Peut-être le pensent-elles, mais pas moi. Car je me sais incomparable.


J’ai les vertus d’une enchanteresse. Je suis la divine maîtresse.


La soirée ne fait que commencer. Se faire désirer est un tout art, où chaque seconde qui s’égrène nourrit l’impatience. Je rayonne un magnétisme invisible, un envoûtement lent, comme un parfum qui s’insinue doucement, ne laissant personne indifférent. Bientôt, tous les regards convergeront, captivés, jusqu’à ce qu’ils n’aient d’yeux que pour moi, la seule et véritable reine de cette nuit.


En attendant ma consécration, je couve, je me retiens, palpitante. Je joue savamment de mon pouvoir de séduction, j’obsède les convives, j’attise les tentations, devenant un envoûtement vivant, le cœur de toutes les attentions, de toutes les convoitises.


Je me plais dans cette atmosphère où tout devient possible. Les rires, les murmures, les promesses échangées dans l’air m’enivrent. J’observe, émoustillée, un couple se rapprocher, leurs mains s’effleurant maladroitement, encore hésitants à franchir la barrière de l’interdit. Leurs visages sont si proches que je m’imagine à la place de cette femme, troublée par l’instant, les joues rosies par l’excitation. Moi aussi, j’ai des jambes, longues et fines, prêtes à danser sous un souffle léger, à tournoyer avec grâce avant d’éblouir. Je ravirai les sens de celui qui osera m’aborder, de celui qui saura me libérer, m’apprécier à ma juste valeur avant de m’honorer comme il se doit.


Une tension palpable envahit l’espace, un ballet de sourires charmeurs, de regards impatients et de gestes retenus. Parfois, je surprends une main qui s’aventure à me frôler, un doigt qui glisse, un soupir qui s’échappe discrètement, comme une invitation câline, pleine de délices à partager.


Autour de moi, tout vibre d’une inclinaison frémissante, une attente contlenue mais électrique, comme si chaque éclat de rire, chaque regard volé se préparait à l’extase imminente. Je capte des œillades furtives, gourmandes, et des murmures qui s’interrompent brièvement en m’apercevant, avant de reprendre, plus intenses encore. Qui osera briser la glace ? Qui cédera à la tentation de rompre l’attente ? Peut-être cet homme, plein d’envie, dont les doigts tapotent nerveusement la table. Ou cette femme, au regard velouté, qui joue distraitement avec son verre vide. Pas celui-là, non. Trop réservé, trop hésitant. Il ne saurait apprécier ma délicatesse, ni ma fragrance incomparable sans troubler mon harmonie.


Les regards insistent, brillants, presque ardents. Les lèvres s’entrouvrent d’impatience, prêtes à se poser avec ferveur. L’air se charge de désirs inavoués, un souffle moite et dense, suspendu dans une attente fébrile.


Soudain, un homme sûr de lui s’approche enfin, tend la main, m’effleurant discrètement. Je frissonne, réceptive, mon essence vibrant à l’idée de ce partage tant attendu. Mon être tout entier se tend, prête à me révéler dans une explosion sublime. Mais un autre convive l’interpelle, lui tapant dans le dos avec bonhomie, l’entraînant loin de moi. Il se détourne, contraint, m’adressant une petite moue empreinte de regret et de désir. Tant pis. Encore quelques minutes, et ils accourront tous, c’est sûr.


Désirée, admirée, mais toujours pas étreinte, je me force à une attente presque insupportable.


Pourtant je hante les esprits. À travers la pièce, je perçois des bribes de conversation, des allusions discrètes : j’inspire leurs propos sans être nommée. Je perçois leurs mots, chargés de lyrisme et d’envie. Ils m’imaginent à la fois raffinée et pleine de finesse, élégante et capiteuse, une note pétillante qui ensorcelle et fait tourner la tête. Ils ne savent pas encore à quel point je pourrai les surprendre. Mon cœur bat à l’unisson des leurs, amplifiant la tension qui monte, l’éclat de la fête. Tout en moi a été minutieusement préparé pour cette soirée : je suis prête à offrir le meilleur de moi-même, à graver cette nuit dans leur mémoire.


Chaque rire, chaque note de musique amplifie l’ardeur qui grandit en moi. Bientôt, je ne pourrai plus contenir ce que je suis vraiment. Chaque seconde qui passe devient une douce torture. Les regards glissent sur moi, complices, des sourires s’échangent, révélant les attentes muettes, insistantes. Je suis là, vibrante, prête à devenir le souffle étincelant de la fête.


Une femme élégante s’approche de moi, presque rêveuse, ses doigts traçant distraitement des cercles sur le bord de son verre vide. Ses lèvres s’étirent en un sourire mystérieux, et je devine qu’elle pense déjà à l’instant où elle goûtera mes secrets. Ses yeux brillent d’une lueur chaleureuse. Elle pose finalement une main délicate sur moi, et je frémis sous ce contact, prête à me donner. Mais non. Elle s’éloigne, happée par d’autres distractions, d’autres attentions. La frustration m’envahit, ma quintessence subtile s’agite imperceptiblement, pressée de se répandre, prête à éblouir, à envelopper la salle entière de mon aura féérique.


Je sens que je deviens le centre de leurs conversations feutrées, le sujet de leurs désirs inavoués. Les secondes s’allongent, et je sens en moi une chaleur monter, un fourmillement irrésistible me gagner. Le moment se charge de gravité. Je devine, par le murmure grandissant, que l’instant auquel je me suis tant préparée, est imminent.



L’intensité est à son comble. Je capte toutes les attentions. Un dernier rire résonne, un verre claque sur une table, et un silence respectueux s’installe, un moment suspendu dans lequel je deviens l’espérance incarnée d’une révélation exquise.



Enfin, une main se tend, ferme et sûre, pour me saisir. Mon cœur, silencieux jusqu’alors, s’accélère. Je vibre d’excitation, prête à éclater en une mélodie cristalline pour étancher le palais et l’esprit tout à la fois.



Une détonation sourde, et me voilà libérée dans un bruissement léger. Mes bulles dansent, mes saveurs éclatent, se répandant dans l’air, l’emplissant d’un parfum d’extase. Les sourires éclatent, les lèvres frémissent, et je me déploie dans chaque verre, effleurant les palais, réchauffant les cœurs, illuminant les visages.


Je suis bien plus qu’une coupe de champagne. Je suis l’essence même de la fête, la magie du réveillon. Dans ce moment de communion, j’unis les âmes, je fais briller les regards. Mon apothéose devient la leur. Je m’insinue dans chaque éclat de rire, chaque murmure, chaque sourire échangé. Je suis la célébration incarnée, l’enchanteresse de cette nuit, l’étincelle vivante qui embrase de sa douce ivresse.