n° 22883 | Fiche technique | 53063 caractères | 53063 8936 Temps de lecture estimé : 36 mn |
18/01/25 |
Résumé: Marianne fait une rencontre bouleversante. Entre désir et culpabilité, sa vie et celle de Valentin son amoureux, prennent un chemin de traverse. | ||||
Critères: #québec #initiation #coupdefoudre #adultère #couple #couplea3 #libertinage #groupe #lesbienne #masturbation f fh ff ffh grp fbi couple cocus forêt amour noculotte ffontaine fmast facial fellation cunnilingu anulingus 69 fsodo hdanus partouze | ||||
Auteur : anneadam Envoi mini-message |
Acte 1 – La culpabilité
Marianne regarda sa mère, l’air désemparé. La rage de sa sœur était palpable, elle marchait sur des œufs pour la réconforter sans déclencher son courroux. Corrine avait toujours eu une vie compliquée. Maintenant mère de deux enfants de deux pères différents, elle se retrouvait à nouveau à la rue après que son dernier mari l’eut surprise en train de baiser avec le voisin.
Ce dernier mot sonnait davantage comme un gémissement mal contenu. Elle était pitoyable à regarder et, en même temps, ni Marianne ni sa mère ne savait quoi faire pour soulager sa peine.
Marianne s’imagina la scène que lui avait décrite sa sœur. Elle imaginait Hubert, alarmé par les gémissements répétés qui en émanaient, ouvrir la porte de sa chambre. Il avait alors aperçu le cul de son voisin qui tambourinait sa femme à quatre pattes sur son lit, offerte comme une chatte en chaleur. Il avait calmement refermé la porte, sans faire de bruit, était allé se servir un scotch en attendant qu’ils terminent leur besogne. Marianne soupira, dans son soupir, il y avait un mélange de compassion et de tristesse. Sa sœur ne l’entendit pas ainsi et elle l’invectiva vertement :
Puis elle s’effondra dans les bras de sa mère qui, décontenancée, lui dit,
Marianne était tétanisée. C’était la première fois qu’un tel flot de rage lui était ainsi jeté au visage et, bien qu’à ce moment précis elle ne put saisir la nature du sentiment qui l’habitait, elle sentit une boule gonfler dans son ventre. C’était comme si quelque chose en elle s’était fissuré. Comme si tout ce qui la rendait fière et forte s’était soudainement liquéfié en une bile honteuse et difforme. Il lui faudrait du temps pour réaliser qu’elle se sentait coupable.
Dans les jours qui suivirent, elle réalisa à quel point Valentin, son mari, était présent et attentionné. Elle s’émerveillait de voir ses enfants faire des jeux d’esprit et des espiègleries à la fois rieuses et pleines d’intelligence. À la clinique dentaire, elle se sentait privilégiée d’avoir une équipe de travail tissée serrée, efficace et fraternelle. Méritait-elle tout cela alors que sa sœur cumulait les échecs ?
Un soir, après s’être douchée, elle se regarda nue dans la glace. Elle n’avait jamais éprouvé de complexes sur son corps. Elle se trouvait belle. Ses deux grossesses l’avaient laissée pratiquement intacte, son ventre avait quasiment repris sa forme d’avant, elle n’avait pas de vergetures, ses seins, qui avaient doublé de volume lorsqu’elle allaitait, avaient d’abord flétri comme des galettes, puis avait retrouvé leur galbe quelques mois plus tard. Sans être généreuse, sa poitrine ronde et soutenue lui plaisait.
Elle se retourna pour contempler son dos, sinueux et délicat, il se terminait sur une paire de fesses rebondies et graciles. Elle se pencha vers l’avant et écarta ses cuisses pour voir son sexe qu’elle venait tout juste de raser. Valentin adorait lui manger la chatte lorsqu’elle était lisse et les sensations qu’elle ressentait lui semblaient exaltées par le contact franc de sa langue sur sa peau. Mais, accroupie comme elle l’était, elle ne vit que son anus délicatement auréolé de fines striures. Elle s’agenouilla pour relever davantage ses fesses et son sexe long lui apparut, deux grandes lèvres charnues qui laissaient glisser entre elles des petites lèvres rouges, un clitoris rebondi et bien défini. Elle écarta davantage ses cuisses et l’entrée de son vagin devint visible. Elle trouva que c’était une très belle vulve. Elle glissa un doigt le long de sa fente et elle sentit la chaleur naître dans son ventre.
Aussi loin qu’elle se souvenait, elle avait été attirée autant par les hommes que par les femmes. Elle n’avait jamais laissé libre cours à ce désir intime. Là, accroupie devant la glace, elle se masturbait en observant chaque soubresaut de son sexe. Excitée de sa propre excitation, elle s’abandonna à des fantasmes lesbiens d’une grande intensité. Le visage appuyé sur le carrelage chauffant, elle laissa ses doigts rouler sur sa perle dure et scintillante comme un rubis.
Lorsqu’elle fut complètement envahie par le plaisir, elle poussa ses doigts dans sa chatte jusqu’à ce qu’elle sente une petite boule se gonfler dans le haut de son vagin. Ses deux mains s’activaient en cœur, faisant battre son être entier au rythme de ses plaisirs conjugués. Elle sentit la vague qui montait, elle savait que ça venait.
Dans un spasme d’excitation, elle porta les doigts de sa chatte à sa bouche à plusieurs reprises, les léchant et les suçant comme une dévergondée. Le goût de son sexe décuplait sa frénésie. Lorsqu’elle retourna au fond de son antre, la boule était immense et dure si bien qu’il suffit de quelques mouvements pour qu’elle s’abandonne et laisse gicler une onde de bonheur qui éclaboussa le carrelage sans plus de cérémonie.
Elle se branla plus frénétiquement en goûtant compulsivement à sa mouille, jusqu’à ce que ça recommence. Cette fois, l’orgasme se juxtaposa à l’onde et son corps frétilla comme une anguille piquée d’un hameçon. Un mélange de honte, de culpabilité et d’extrême euphorie l’envahissait lorsqu’elle laissait cela arriver.
Adolescente, elle n’avait jamais réussi à savoir si ses amies aussi « pissais » en jouissant. C’est bien plus tard qu’elle avait compris que ce qui lui arrivait était connu sous le nom « d’éjaculation féminine » ou de « squirt » en anglais. À force de chercher la vérité sur ce phénomène si singulier, elle avait acquis la conviction que le liquide incolore et frais qui sortait de ses séances de plaisir solitaire n’avait rien d’odieux. Elle s’était permis d’y goûter à plusieurs reprises, mais jamais encore elle ne s’était laissé aller avec un homme, pas même Valentin.
En se relevant du plancher, alors qu’elle torchait les excès de plaisir du carrelage, elle eut envie d’en parler à celui qu’elle aimait. Puis elle prit une douche froide avant de mettre son peignoir. Un peu plus tard ce soir-là, lorsque Valentin se lova entre ses cuisses, elle s’abandonna à l’orgasme et oublia complètement de lui parler de son petit talent secret. Ce n’est que lorsque le sperme onctueux de son mari vint emplir sa bouche qu’elle sentit son sexe se gorger à nouveau. Ce n’était plus le moment, elle reporta à nouveau sa confidence.
Acte 2 – La tentation
Quelques jours plus tard, alors qu’elle était chez sa coiffeuse, elle fit une rencontre qui allait changer le cours de sa vie. Elle allait au centre de beauté de Valérie depuis plusieurs années déjà, elle ne s’étonnait donc pas de l’entendre parler de sujet souvent très intime. Elle aimait, non sans une certaine gêne, cet excès d’impudeur qui naissait dans ce lieu de sororité. D’autant plus qu’il y avait rarement plus de deux ou trois clientes à la fois dans le commerce.
Ce jour-là, sur le siège à côté d’elle se trouvait une femme dans la mi-quarantaine à qui Valérie venait d’appliquer une teinture noire de jais. Malgré le petit casque de plastique transparent qui lui ornait la tête, et qui donnait généralement un air un peu idiot à celles qui en étaient affublées, Marianne trouva cette femme extraordinairement attirante. Il se dégageait d’elle une assurance et une sensualité brute, immodérée. Mais ce qui la frappa de manière irrévocable fut la conversation parfaitement honnête et irrémédiablement tendancieuse qu’elle avait avec la coiffeuse.
À ce moment, Valérie se trouvait juste devant les yeux de Marianne et lui coupait les cheveux en pinçant sa langue entre ses lèvres sinueuses. Un bref silence s’installa avant d’être rompu par la voix mielleuse de la cliente :
Valérie eut un sourire en coin en levant les yeux aux ciels avant de croiser le regard de Marianne.
Marianne eut une moue de surprise avant de sourire timidement, ses joues prirent immédiatement feu. Ce qui ne l’empêcha pas d’affirmer avec une assurance qui la surprit :
Elle étira un peu le -ir de plaisir et son sourire engageant eut sur Marianne l’effet d’un charme.
Après un court silence de doute, Marianne saisit l’occasion et plongea :
Valérie avala sa salive et sembla se raidir.
Valérie se contenta de sourire, Marianne vira au rouge cramoisi. Sur l’entrefaite, une vieille dame à l’air bienveillant entra dans le salon. Valérie la salua avec enthousiasme avant de mettre la touche finale à la coupe de Marianne. La conversation prit fin abruptement et personne ne semblait assez à l’aise pour poursuivre devant la nouvelle venue.
Marianne était dans tous ses états lorsqu’elle s’enferma dans l’habitacle de sa petite berline. Elle était trop secouée pour faire quoi que ce soit. Elle revoyait les lèvres de Vanessa qui articulaient : « Ce que j’aime le plus faire avec une femme ». Avec une femme, avec une FEMME. Marianne attendit patiemment et elle suivit la mini Cooper rouge de Vanessa jusqu’à sa demeure. Elle nota soigneusement l’adresse avant de rentrer, en nage, chez elle.
Acte 3 – Faire diversion
Les jours qui suivirent furent marqués par une obsession grandissante qui la poussa à initier quelques nouveautés avec Valentin, histoire de faire diversion. Elle éprouvait un étrange besoin de transgression qui s’intensifiait autant que son désir pour cette femme. Agir repoussait la culpabilité qu’elle ressentait sans encore pouvoir la nommer.
Elle et Valentin firent beaucoup l’amour cette semaine-là. Marianne le prit systématiquement dans sa bouche après chaque pénétration, elle s’enivrait démesurément de sa verge au parfum de chatte. Un soir, elle passa à deux doigts d’éjaculer alors qu’il la léchait admirablement bien. Mais, avant qu’elle ne sente le point de non-retour, elle plongea sur son sexe pour l’avaler comme une lionne. Pris d’une fièvre, elle posa un geste singulier, sa langue glissa jusqu’à sa raie. Il eut un mouvement de recul, mais elle augmenta la vigueur de ses caresses et le masturba violemment. Il s’abandonna et, lorsque son explosion devint imminente, elle prit sa queue en bouche et lui enfonça son majeur jusqu’à la troisième phalange. Il déchargea instantanément. Valentin ne se retenait plus, son érection était toujours bien ferme. Il la prit en levrette, enfonçant à son tour son pouce dans son anus. Elle s’abandonna complètement à l’ivresse et un foudroyant orgasme l’ébranla. Ils s’effondrèrent enlacés et béats.
Cette nuit-là, elle rêva d’elle toute la nuit. Dans son songe, elle venait dans sa bouche jusqu’à plus soif et sa langue la pénétrait de partout pour l’avaler comme une pieuvre lubrique. Au petit matin, son lit était mouillé, elle s’empressa de mettre les draps au lavage avant de rejoindre Valentin qui faisait la collation des enfants.
Il était tout sourire, mais elle ne parvint pas à cacher son trouble. Il crut qu’elle était mal l’aise de leur expérience sexuelle fort déjantée de la veille, jamais il ne comprit qu’elle était tourmentée par le désir coupable qu’elle éprouvait pour une femme. Ils partirent tous deux pour le boulot, troublés et mal à l’aise.
Acte 4 – Une offre troublante
Lorsqu’elle arriva au bureau, Maria, la réceptionniste, lui remit son courrier. Dans la pile de lettres, il y avait un paquet enrubanné qui ne portait aucune empreinte de poste.
Son cœur virevolta dans sa poitrine. Elle referma rapidement la porte de son bureau avant d’ouvrir le paquet. L’emballage était fait de papier doré décoré de pois rouge en velours. Elle le retira soigneusement en coupant les rubans qui le maintenaient en place. À l’intérieur, elle découvrit une petite boîte de lingerie pour femme sur laquelle était collée une enveloppe qu’elle s’empressa d’ouvrir :
Un homme m’a dit un jour qu’il pouvait savoir s’il était sexuellement compatible avec une femme rien qu’en plongeant son nez dans sa culotte. Évidemment, j’ai essayé… et je n’ai jamais été déçue. Vanessa
Elle ouvrit la boîte pour y découvrir, d’un côté, un sous-vêtement noir en dentelle de coton. Il était à la fois sexy, confortable et vraisemblablement parfaitement ajusté à sa taille. Sous ce sous-vêtement neuf, il y avait un sac qui contenait un autre sous-vêtement. Rouge, celui-là, semblable à celui qu’elle venait de déballer. Mais il était trop grand pour elle et, surtout, il avait été porté. Elle allait l’ouvrir lorsqu’on cogna à la porte. Elle enfourna d’un geste rapide tout l’assortiment dans son tiroir, juste avant que Maria n’ouvre.
Elle s’entendit répondre :
À peine avait-elle refermé la porte que Marianne enfournait les culottes dans son sarrau pour se diriger d’un pas ferme vers la salle de bain. Elle avait encore quinze minutes avant son premier rendez-vous. Elle sortit le sac de sa poche, l’ouvrit lentement, le cœur en chamade, et le huma. L’odeur était suave, délicieusement épicée. Elle referma minutieusement le sac, retira ses souliers, ses pantalons et son caleçon pour enfiler le slip noir qui lui allait comme un gant. Elle était extrêmement excitée au point d’en perdre tout sens commun. Elle ressortit le caleçon du sac et le tint sous son nez en respirant fortement. Tous ses sens étaient en éveil, sans même y réfléchir, sa main gauche s’était lovée contre son sexe et longeait sa fente en répandant une mouille aqueuse jusqu’à son clitoris. Les parfums capiteux du sexe de Vanessa la rendaient complètement folle alors qu’elle se masturbait vigoureusement.
Elle reprit le contrôle de ses sens lorsqu’elle entendit quelqu’un tousser dans le corridor, elle réalisa que dix minutes s’étaient déjà écoulées. Elle retira la culotte noire, la fourra dans sa poche et retourna à son bureau rapidement. Là, elle prit un sac stérile, y glissa l’objet fétiche et le referma hermétiquement avant de le cacher au fond de son tiroir. Elle respira une dernière fois le caleçon de Vanessa et lui desservit le même traitement.
Après un dîner qu’elle trouva éternel, elle quitta finalement le bureau pour se rendre directement chez Vanessa. Elle avait déjà emballé son caleçon dans la boîte qu’elle lui avait offerte. Elle pensait simplement le lui laisser sans plus d’explication, en fait, elle n’avait pas réellement réfléchi à ce qu’elle allait faire, elle était trop bouleversée pour raisonner.
Arrivée sur place, elle se gara à quelques pas de la maison. C’était une demeure de banlieue tout ce qu’il y a de plus banale. Une boîte à lettres sur la galerie lui permettrait de laisser le paquet sans avoir à négocier quoi que ce soit. Puis elle trouva qu’il serait bien idiot de ne pas lui laisser un mot, au moins une phrase, pour lui témoigner de son intérêt, de ses envies. Elle redémarra et se rendit à la pharmacie la plus proche. Là, dans l’étal de carte de souhaits, elle chercha quelque chose qui soit digne du message qu’elle souhaitait livrer. Toutes lui semblaient ou trop niaises ou simplement inappropriées. Au bout d’un temps beaucoup trop long, elle décida d’utiliser une carte avec la photo d’une cascade. Avant de cacheter l’enveloppe, elle écrivit :
Je crois que nous sommes compatibles. Ma digue ne demande qu’à céder.
Acte 5 – Confidences intimes
Elle rentra chez elle plus tôt qu’à l’accoutumée. Elle était survoltée et rongée par la culpabilité: à quoi jouait-elle donc ? Valentin reviendrait dans l’heure, elle était si excitée qu’elle peinait à préparer le repas, à deux reprises elle était allée dans sa chambre pour ouvrir le sac. Elle l’avait caché sous sa pile de sous-vêtements comme une relique secrète.
Heureusement, les enfants étaient revenus de l’école et cela avait recadré son esprit. Lorsque Valentin arriva, elle lui sauta au cou et l’embrassa avec une passion pleine de promesses. Celui-ci se montra d’autant plus chaud qu’il avait été préoccupé toute la journée par l’atmosphère tendue du matin. Il était rassuré de voir que tout semblait retrouver sa place. Il avait pensé à leurs ébats de la veille. Il n’avait jamais touché à son cul avant, non pas par manque d’envie, plutôt par crainte de sa réaction. Mais c’est elle qui avait fait les premiers pas, il vivait une épiphanie qui galvanisait son ardeur. Il avait toujours fantasmé sur ça, mais n’avait jamais tenté sa chance. De son côté, Marianne se demandait si elle ne devrait pas simplement tout déballer avant qu’il ne soit trop tard. L’éventualité de perdre Valentin la fit frémir.
Après avoir couché les enfants et s’être douchés, ils se retrouvèrent tous deux nus dans leur lit. Marianne se répétait qu’elle devait lui dire, elle reformulait son aveu ad nauseam :
- — Mon amour, j’aimerais coucher avec une femme : trop direct.
- — Mon ange, sais-tu, ce qui me plairait, ce serait que tu me regardes faire l’amour avec une femme : trop candide.
- — Valentin, tu sais que je t’aime plus que tout, mais j’ai un aveu à te faire. J’aimerais juste une fois, au moins une fois, manger la chatte d’une femme, enfoncer ma langue en elle, éjaculer dans sa bouche… : trop descriptif.
Lorsque Valentin s’éclaircit la gorge, elle fut tirée de sa rêverie.
Les battements de son cœur devinrent assourdissants. Je veux coucher avec une femme, JE VEUX COUCHER AVEC UNE FEMME…
Son visage était radieux, un sourire mur à mur l’illuminait.
Une femme, UNE FEMME.
Ce n’était pas ce qu’elle voulait dire, mais au fond c’était une confidence qui la soulageait.
Au creux de sa tête résonna l’écho de sa pensée : « J’aimerais coucher avec une femme. En fait, j’ai une paire de caleçons à elle dans mon tiroir, veux-tu les sentir, c’est sûr, ça va te mettre dans tous tes états toi aussi. » Mais elle n’en dit rien. Plutôt, elle porta la main vers sa poitrine et l’embrassa. Leurs langues s’emmêlèrent, leurs corps se touchèrent. Ils formèrent alors un soixante-neuf formidable, Marianne ne pensa plus qu’à la queue bien bandée qu’elle tentait d’engloutir tout au fond de sa gorge pendant que Valentin dévorait sa chatte lisse en cherchant à exciter son point G. Il ne lui avait pas dit, mais son ex lui avait si souvent rempli la bouche, il avait tellement adoré cette sensation d’orgasme avant l’orgasme qu’il provoquait, qu’il savait y faire, d’ailleurs, son expérience fit rapidement son effet. Marianne éjacula plusieurs fois ce soir-là jusqu’à ce qu’elle lui susurre à l’oreille :
Avant de rencontrer Valentin, lorsqu’elle était à l’université, elle avait elle-même initié ce jeu avec Mikael. Le plus difficile avait été de le faire tenir suffisamment longtemps pour qu’elle puisse apprivoiser la pénétration et arriver à en jouir. Elle s’avançait donc sur un terrain connu, bien que vierge entre eux deux.
Tremblant et pétillant de partout, Valentin s’approcha d’elle par-derrière et lui lapa le sexe du bourgeon jusqu’au creux des reins. Il fit glisser sa queue le long de sa fente bouffie et rougie et réalisa qu’elle était légèrement ouverte, comme si sa simple intention l’avait attendrie. Puis ils fusionnèrent avec une langueur qui les emmena dans un état de volupté inégalé. Lorsqu’ils furent repus d’avoir tant joui, ils se cajolèrent jusqu’à ce que le sommeil les recouvre. Il y avait quelque chose de surréel dans leur bonheur.
Le lendemain, après le départ de Valentin et des enfants, Marianne se rendit à sa chambre, sortit le sac et prit une grande bouffée de son odeur. Elle ne savait que faire, il devenait évident que, tôt ou tard, elle succomberait.
Acte 6 – Réfléchir à froid
Lorsque Marianne était sortie du salon de coiffure, Vanessa avait subtilement interrogé Valérie sur l’identité de celle qui venait de l’éblouir. Car, bien que son établissement libertin l’emmenait à rencontrer, souvent de manière particulièrement intime, une quantité phénoménale de personnes, le genre d’estocade que lui avait provoqué Marianne demeurait extrêmement singulier. Grâce à la volubilité de Valérie, il lui fut très aisé d’apprendre où elle travaillait, qui était son mari, sa mère et même sa sœur. Si Valentin, son époux, semblait a priori sans histoire, le nom de Corrine Dagenais, la sœur de Marianne, lui disait quelque chose, et elle tardait maintenant de retourner à son bureau pour confirmer son pressentiment. Lorsqu’elle réalisa que la belle l’avait suivie subtilement depuis le salon de coiffure de Valérie, elle sut qu’elle tenait quelque chose de gros.
Arrivée à destination, elle fut réjouie de voir la petite voiture d’Ivanna dans sa cour. La présence de sa bonne la convainquit de prendre une pause avant d’aller à son bureau. De toute manière, il était encore tôt, elle pouvait aisément prendre une petite heure de détente sans compromettre ses plans. De plus, cela lui éviterait de prendre des décisions impulsives sous le coup de l’excitation.
À peine avait-elle ouvert la porte que le vrombissement de l’aspirateur central et la musique de Madonna envahirent ses oreilles. Vanessa déposa ses sacs et retira ses chaussures avant de se verser une flûte de Champagne, vestiges du week-end dernier sur le thème du casino. L’immense salon avait retrouvé son aspect respectable, ce qui en soi était déjà une tâche herculéenne. Elle s’enfonça dans le couloir pour atteindre la première loge, qui, elle aussi, avait repris de son lustre. Au total, les trois loges, le salon principal et quatre chambres étaient remises en état. Dans la cinquième et plus petite des chambres, elle trouva Ivanna qui dansait en récurant le plancher à l’aide d’une brosse et d’un sot. Elle payait grassement sa bonne tant pour l’extrême efficacité de son travail que pour sa discrétion digne d’un agent du KGB. Il faut dire que la pulpeuse Ouzbek lui était infiniment reconnaissante de l’avoir sortie des griffes de la mafia russe et elle ne ratait jamais une occasion de la remercier pour son sauvetage. Vanessa regarda les longues jambes d’Ivanna qui battaient le rythme sur le carrelage. Elle portait un short de jeans émacié et un t-shirt de la souris mini noué entre ses seins. Elle sursauta en la voyant.
Vanessa la regarda, tout sourire, avant de lui faire signe de venir à elle en tortillant son index comme un petit vers à choux. Elle répondit à cet appel avec une déconcertante obéissance. Elle s’approcha jusqu’à nouer ses bras autour de son cou.
Acte 7 – Séduction planifiée
En refermant la porte de son bureau, elle poussa un soupir de contentement. Ivanna savait tellement comment la faire jouir que c’en était troublant. Elle était maintenant dans les meilleures dispositions pour établir son plan de match. Elle ouvrit la base de données de son établissement et tapa le nom de Dagenais.
Elle ne s’était pas trompée, seulement deux Dagenais avaient profité de ses soirées mondaines, un homme dont elle ne gardait aucun souvenir, et une femme qui avait marqué son imaginaire. C’était, selon toute vraisemblance, la sœur de Marianne. Bien qu’elles ne se ressemblaient pas beaucoup, les deux femmes avaient quelque chose en commun, quelque chose que Vanessa appelait le goût du risque, elle était pratiquement certaine que Marianne partageait ce trait de caractère avec sa sœur. Son intuition ne la trompait pas souvent, en tout cas pas sur ce genre de chose.
Comment aurait-elle pu oublier cette Corrine Dagenais ? Elle était venue à trois reprise, deux fois seule et une fois accompagnée d’un garçon d’à peine vingt ans. Il y a des gens qui sont capables de perdre la tête au point de risquer de tout foutre leur vie en l’air juste pour se sentir vivant. Elle adorait ces personnes, jamais elle n’aurait elle-même eu cette audace. Certains clients lui parlaient encore de « la pieuvre », et en y pensant bien, c’était un surnom qui allait à merveille à la sœur de Marianne. Jamais elle n’avait vu une femme harnacher une telle meute avec autant de panache. Si Marianne faisait preuve de la même énergie, ses efforts seraient follement récompensés, de toute manière, rien ne l’empêchait de tenter sa chance. Elle prépara son plan dans les moindres détails.
La première étape fut un véritable jeu d’enfant. Corrine était enchantée de recevoir la requête de Vanessa. En effet, la proposition arrivait à un moment idéal puisqu’elle venait tout juste de redevenir célibataire, qu’elle était déjà en ville chez sa mère et que ses enfants seraient à la maison de leur père pour le week-end. Corrine était dans une mauvaise passe, et une soirée grassement payée pour être hôtesse et participante invitée lui semblait une excellente aubaine, d’autant plus qu’elle comptait bien rattraper le temps perdu. Il avait été très facile de la faire parler de sa sœur qui, comme Vanessa s’en doutait, portait la même taille de vêtement que Corrine, ce qui était la motivation première de son recrutement. Il semblait y avoir une bonne dose de jalousie entre les deux femmes, à tout le moins de la part de Corrine, qui ne ratait pas une occasion de critiquer la perfection de sa sœur, qui était au final « ennuyeuse à mourir », ce dont Vanessa doutait royalement.
Elle avait ensuite acheté des vêtements pour les deux sœurs : un caleçon simple de coton pour Marianne, ainsi qu’un déshabillé de dentelle noire pour Corrine, constitué d’un g-string quasi transparent et d’une nuisette qui ne faisait que ceinturer ses seins, les laissant supportés et exposés. Elle s’acheta un caleçon similaire à celui de Marianne ainsi qu’un déshabillé de dentelle rouge du même modèle que celui de Corrine.
Initialement, elle avait voulu porter la culotte le samedi pendant la soirée qui avait pour thème cette semaine les années folles. Puis, comme elle était trop pressée de mettre en œuvre son plan, elle avait décidé de mettre la culotte immédiatement en fantasmant sur Marianne. Confortablement installée sur la causeuse de son solarium, où les rayons du soleil lui caressaient la peau, elle décrivit des cercles concentriques autour de ses mamelons qui se raidirent. Sa poitrine se gonfla de volupté, entraînant rapidement le même afflux sanguin dans sa vulve.
Elle laissa vagabonder ses pensées et retrouva Marianne nue dans l’herbe verte. Souriante, elle s’invitait sur elle en l’enjambant pour lui offrir sa chatte. Dans sa culotte, ses doigts traçaient de petits cercles autour de son clitoris, elle sentait la chaleur qui mouillait sa fente. Elle s’amusait à changer la vulve de Marianne pour lui donner les apparences les plus diverses. D’abord, elle lapait entre deux grosses lèvres joufflues qui ne laissaient qu’une mince ligne rose à peine visible entre elles. Sa langue s’y enfournait, puis, en ressortant, elle avait soudainement une chatte plus fine, plus filiforme avec des petites lèvres proéminentes qui lui éclaboussait la langue d’innombrables gouttelettes. Elle enfourna son autre main dans sa culotte et fit glisser ses doigts dans son vagin. Marianne se retourna alors pour la prendre dans sa bouche. Sa vulve énorme s’ouvrit sur son vagin qui se contractait en laissant jaillir plusieurs jets d’un liquide aux parfums capiteux et à la texture doucereuse. Elle lui suça le clitoris qui était presque aussi gros qu’un gland. Son orgasme se faufila sans préavis et elle se tortilla sur son banc en contractant répétitivement ses grandes jambes.
Elle sifflotait en emballant la culotte qui venait d’être aux premières loges de son plaisir solitaire. En cachetant l’enveloppe, elle y avait déposé un baisé. C’était un geste si niais qu’elle rit d’elle-même, force était de constater qu’elle retrouvait une candeur qui l’avait quittée il y a bien des années. Un instant, elle hésita, si son plan échouait, elle en ressortirait amoindrie, entre l’humiliation et la déception. Ce serait tant pis, mais si cela fonctionnait… Elle en eut des papillons dans le ventre.
Le vendredi, après avoir ramassé tout le nécessaire à la soirée du lendemain, elle se rendit à la clinique dentaire peu avant la fermeture et elle remit son paquet à la secrétaire. Elle portait un imperméable noir et des lunettes fumées, convaincue que, loin de lui assurer l’anonymat, cela aiguiserait l’appétit pour l’inconnue. C’était purement narcissique.
Le surlendemain, elle fut trop occupée à tout préparer pour prendre en charge la suite des choses. Corrine se présenta en milieu d’après-midi et l’aida à finir les préparatifs. Peu avant l’arrivée des clients, les deux femmes se parèrent de leur déshabillé sulfureux. Corrine semblait survoltée d’agir comme assistante de Vanessa. Ivanna prendrait le bar en charge ce soir-là et s’assurerait que les préservatifs et les pots de lubrifiants ne manquent pas, mais elle n’avait pas de rôles actifs dans la soirée. Corrine aurait un rôle semblable à celui de Vanessa, soit, assurer la fluidité de l’évènement. Cela signifiait parfois d’emmener une personne vers une autre, de branler un homme pour le faire patienter ou d’aider un pénis bien raide à pénétrer un cul récalcitrant. Corrine ne souhaitait pas traiter avec les femmes, c’est Vanessa qui s’en chargerait, ce rôle lui plaisait bien.
Comme elle le croyait, Corrine démontra une excellente aptitude de maître de cérémonie. Elle ondoya toute la soirée en permettant d’initier des activités de groupe fort enthousiaste. Sans grande surprise, elle fut à plus d’une reprise le réceptacle de séance luxurieuse où chacune de ses ouvertures accueillirent un homme. C’était toujours un tour de force de parvenir à trouver une position qui permette d’être prise par la chatte et le cul en même temps, mais elle y arrivait apparemment sans difficulté, et de toute évidence avec une animation gaie qui créait une commotion contagieuse.
Vanessa, quant à elle, emmena plusieurs femmes à sa suite, suçant un vit un peu chétif pour le faire durcir avant de l’introduire dans un vagin impatient ou une paire de fesses affable. Peu de lesbiennes venaient à ses fêtes, ce qui était l’une de ses plus grandes déceptions. Plusieurs femmes, en revanche, aspiraient secrètement à s’adonner à des séances de lèche-minous. Elle s’assura donc qu’elles trouvent satisfaction. Devant chacune d’elles, elle se demanda si l’entrecuisse de Marianne était ainsi fait. Sa sœur avait un sexe un peu court et des grandes lèvres plutôt effacées. Elle espérait que, sur ce point, elles différeraient.
Lorsqu’elle prit connaissance de la réponse de Marianne dans sa boîte aux lettres, elle sentit la culotte avant de lire le mot qui l’accompagnait. L’odeur féline fit immédiatement gonfler sa chatte. Son cœur palpita, son souffle se saccada, elle se sentait redevenir une adolescente ressentant les premiers frissons de l’amour. Une réponse aussi prompte ne pouvait être plus claire.
Acte 8 – Cueillir le fruit
Alors qu’elle remplissait l’amalgame de la molaire d’un jeune homme au corps gracile, Marianne pensait à la culotte qu’elle avait à nouveau dissimulée dans son bureau. Elle se trouvait un peu idiote de trimbaler ce bout de tissu partout. Il lui fallait trouver un exutoire, une manière d’oublier cette histoire. Valentin l’avait fait jouir merveilleusement la veille, elle flottait de bonheur, mais la pensée de Vanessa l’avait replongée dans le trouble. Peut-être que, si elle se concentrait sur Valentin, elle réussirait à passer par-dessus cette amourette puérile. Puis, en regardant le garçon étendu sur la banquette, la bouche grande ouverte, elle eut une idée. C’était en fait une envie : si elle faisait l’homme avec Valentin, peut-être que cela assouvirait son désir d’une femme… Cette pensée ne la quitta pas de l’avant-midi, elle allait sodomiser son mari. Elle passerait dans un sexe-shop pour se procurer un godemiché approprié. Elle finissait à 15 h, ce qui lui laissait amplement le temps de trouver l’objet. De toute façon, son mari ne serait pas de retour avant 18 h. Elle ne put s’empêcher de rêvasser à la manière de s’y prendre, elle voulait le surprendre. Ces idées libidineuses lui permirent d’affronter le reste de sa journée sans repenser à Vanessa.
Avant de partir du boulot, elle récupéra la culotte et à nouveau ne put s’empêcher de la porter à son nez. Elle retomba instantanément dans l’état qu’elle avait fui toute la journée. Comme elle sortait en tentant de dissimuler son trouble, elle se précipita vers sa voiture. En ouvrant la portière, elle perçut une présence derrière elle, juste avant d’entendre :
Elle se retourna et perdit tous ses moyens. Elle se tenait devant elle dans une robe soleil fleurie, ses cheveux noirs et frisés ondoyant sur ses épaules. Ses seins distendant le coton du tissu.
Elle vira au rouge églantine, elle était paniquée, tiraillé entre l’embrasser et fuir.
Accrochée à son volant, toujours terrée dans le mutisme, Marianne vira dans la direction opposée de celle qui menait à son domicile. La main de Vanessa se posa sur sa cuisse et la flatta délicatement.
Une fois la voiture arrêtée, elles s’embrassèrent. Ce fut une débâcle, Marianne ne pouvait s’arrêter, sa bouche était soyeuse, son souffle si chaud. Lorsqu’elles sortirent de la voiture, elle la prit par la main et l’entraîna dans le boisé, là où le son de l’eau devenait de plus en plus fort. À quelques mètres du stationnement, un ruisseau sinueux coulait dans son lit. Vanessa remonta jusqu’à un sentier peu achalandé qui sillonnait vers un plateau où le soleil frappait de grandes pierres plates depuis le midi. Une chute d’au moins quinze mètres s’abattait à leurs pieds en faisant un bruit assourdissant.
Confortablement lovées dans la chaleur des pierres, les deux femmes s’étreignirent à nouveau. Elles se dévêtirent en couvrant leur corps de caresses jusqu’à ce qu’elles soient entièrement nues et enlacées. Vanessa s’agenouilla entre les cuisses de Marianne et découvrit enfin sa vulve somptueuse et glabre. La chatte merveilleuse était luisante de mouille. Marianne se cambra jusqu’au sol, faisant s’allonger sa concubine. Là, assise sur son visage, elle se pencha vers l’avant, entreprit d’ouvrir les longues cuisses en approchant son visage avec émotions de la fleur qui s’y cachait.
Avant d’embrasser ce sexe tant désiré, elle le contempla. Les grandes lèvres étaient formidablement gonflées et dissimulaient tout le reste du sexe entre elles. Un filet de cyprine roulait jusqu’à sa raie. De ses deux mains, elle écarta les lèvres et son sexe rose pivoine lui apparut dans toute sa splendeur. Comme elle était belle, son parfum vif acheva de la posséder. Elle plongea en elle en faisant glisser sa langue tout le long de sa fente, puis le long de ses lèvres lisses, aussi douces qu’un abricot pelé. Elle découvrait chaque repli avec la fièvre d’une aventurière pénétrant un temple millénaire. Le plaisir qu’elle lui procurait déjà devenait frénétique.
Plus expérimentée, Vanessa avait à peine effleuré son clitoris et s’appliquait plutôt à enfoncer sa langue au creux de sa chatte en caressant le haut du vagin, là où une boule de chair gonflait en volume. À califourchon sur le visage de Vanessa, les fesses écartées de Marianne laissaient voir son anus légèrement tuméfié par l’activité sexuelle intense qu’elle avait eue avec Valentin. Ainsi, elle avait affaire à une petite enculée, ce n’était pas pour lui déplaire. Elle fit glisser sa langue fébrile jusqu’à sa rose qui vibra de plaisir. L’effet ne se fit pas attendre, quelques gouttes virevoltèrent sur son menton. Galvanisée par une réponse aussi rapide, elle retourna dans la chatte pour constater que la boule avait maintenant doublé de volume. Elle la flatta lentement, puis la lécha du clitoris jusqu’à l’anus en plusieurs grandes lampées. Marianne ne se possédait plus. Elle s’abandonna complètement et laissa son orgasme culminer en une éjaculation qui lui sembla durer une éternité. Vanessa se vautra dans l’antre délicieux en y plongeant comme une démone, elle buvait le torrent de son orgasme ébranlé par le séisme qui secouait son corps entier.
Pendant de longues minutes, Marianne resta la tête lovée dans l’odeur divine de ce sexe si doux. C’est la stridulation d’un criquet qui la ramena à la réalité. Quelle heure était-il ? Où était-elle ? Le bruit de la chute lui rappela le cours des évènements. Elle se releva presque brusquement, Vanessa la retint et l’enlaça avant de l’embrasser. Elle se sentit fondre, qu’est-ce qui lui arrivait ? Son cœur battait à tout rompre, sa peau était parcourue d’ondes électriques. Elles s’embrassèrent longuement, jusqu’à ce qu’au prix d’un effort surhumain, elle parvienne à repousser Vanessa délicatement.
Les grands bras de Vanessa étreignirent son cou, ses seins se collaient aux siens alors que le goût de ses lèvres chaudes emplissait sa bouche. Se séparer d’elle était une véritable torture.
Acte 9 – Coupable d’adultère
Sur le chemin qui la ramenait chez elle, Marianne se sentait flotter. Elle avait fini par laisser Vanessa sortir de sa voiture pour rentrer, non sans avoir fixé la démarche aguicheuse et le cul de rêve qui déambulait devant elle.
Descendre d’un tel nuage s’avérait plus ardu que d’y monter. La culpabilité la rongea toute entière alors qu’elle pensa à Valentin. Qu’allait-elle faire ? Tout lui déballer, son désir des femmes, sa rencontre chez la coiffeuse, l’histoire de la culotte, puis cette petite incartade où elle avait, oui, un peu léché, et un peu mis sa langue dans la chatte soyeuse et délicieusement bombée d’une femme. Après tout, elle ne l’avait pas trompé avec un homme ; c’était presque anodin… Voyons donc, il n’y avait rien d’anodin là-dedans, elle venait de jouir dans la bouche d’une femme en lui dévorant la chatte !
Dissimuler son forfait ne ferait que retarder la chute. Elle continuerait de s’en vouloir et ce mensonge serait comme un gouffre entre elle et Valentin. Comment pourrait-il lui faire confiance ? Était-elle prête à ne jamais répéter l’expérience ? Certainement pas, elle y pensait déjà ! Un appel de sa mère la fit sortir de son dilemme.
Après tout, pourquoi ne pas remettre la décision ? Elle rentra, se doucha minutieusement, et texta Valentin.
Acte 10 – Sortir de la dualité
Valentin, en essuyant les gouttelettes qui nacraient son veston et son menton, eut un sourire complice avec Marianne, un sourire où se mêlait la plénitude du désir assouvi et la promesse du plaisir à venir. Elle détourna le regard, dissimulant la honte de sa traîtrise. Il était si enthousiasmé par leurs derniers ébats qu’il ne pouvait simplement pas s’imaginer cocu, il n’y vit que le reflet d’une timidité naïve. Il s’excita en se demandant si Corrine était aussi une adepte de la chose. Il n’avait pas d’attirance pour la sœur de Marianne, mais elle avait tout de même une réputation sulfureuse.
Tous les yeux se tournèrent vers elle.
Tous écoutaient en silence, comme elle ne disait rien, Marianne l’interpella.
Comme Valentin semblait terriblement concentré à décortiquer son homard, Corrine trouva l’occasion trop belle pour ne pas la saisir.
Valentin, qui était à peu près incapable de mentir, vira au rouge écarlate avant que de petites perles de sueurs fassent luire son front plissé par l’effort qu’il mettait maintenant à déchiqueter frénétiquement les pinces du homard.
Marianne, en constatant le désarroi de son amant, vécut une authentique épiphanie. Elle venait de trouver le moyen de conjuguer son désir pour les femmes et un fantasme de son mari. Elle intervint pour le sortir du pétrin.
Valentin profita de l’ouverture offerte par sa belle-mère.
Corrine en resta bouche bée.
Durant les quelques semaines qui suivirent, il y eut de franche discussion entre Marianne et Valentin. Là où elle redoutait la colère, elle rencontra de la surprise, de l’excitation et du désir. L’honnêteté délia tous les malentendus. Ils firent beaucoup l’amour et introduisirent de nouvelles pratiques qui modifièrent le regard qu’ils portaient l’un sur l’autre.
Puis Marianne proposa à Valentin d’ajouter Vanessa à leurs ébats. Le projet, au final, les excitait autant l’un que l’autre. Les envies de Marianne avaient réveillé les fantasmes de Valentin et un nouveau monde de sensations et d’expériences s’ouvrait à eux.
Il serait délectable de décrire ici les moments sulfureux qu’ils vécurent, mais rappelons-nous que la pratique diffère du récit, en ceci que la pratique ne se lasse pas de la répétition ? Contentons-nous de dire que, pour ce couple amoureux, toutes formes de craintes s’étaient dissipées. Ni l’un ni l’autre ne ressentit la jalousie qu’ils redoutaient. Bien au contraire, il y avait quelque chose de très naturel dans cet échange des corps et dans cette communion des plaisirs. Ils jouèrent de complicité, échangeant regards embrasés, baisés langoureux et exaltation. Se voir l’un et l’autre avec Vanessa les excita follement, ils surent rapidement que leurs vies avaient changé. Il n’y aurait pas de retour possible, l’expérience était si intense, si jouissive qu’elle marquait leur chair à jamais et elle se répéterait.
Une fois exsangue, les sens pleins de jouissances achevées, leurs corps enchevêtrés s’alanguirent. Lorsqu’elle émergea entre Vanessa et Valentin, Marianne se dit qu’au fond, sa sœur avait peut-être raison. Sa vie était parfaite, et elle n’en ressentait plus aucune culpabilité.
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Le Comité éditorial vous propose un petit lexique d’expressions québécoises employées dans ce texte :
1. ↑ « Il n’est jamais là ». « Yé » est la forme contractée orale de « il est », courante dans le parler québécois.
2. ↑ « Je suis… » Abréviation orale courante dans le parler québécois.
3. ↑ « Je ne suis pas insensible » ou « J’ai des besoins ».
4. ↑ Juron québécois (étymologiquement dérivé de « tabernacle ») utilisé pour exprimer la colère, l’intensité ou la frustration.
5. ↑ « Ton travail parfait ». Le mot « job » est couramment utilisé en québécois pour désigner un emploi ou un travail. Il est un emprunt lexical anglophone et est féminin dans l’usage courant. Ce genre est probablement influencé par l’équivalent français « une tâche » ou « une profession », qui sont également féminins.
6. ↑ « Ton foutu cul parfait » ou « Ton sacré cul parfait ». L’adjectif « estie » est une contraction de « hostie », un juron typique québécois. Utilisé ici pour intensifier l’expression, souvent avec une nuance d’agacement ou d’envie.
7. ↑ « Tu n’as pas à me juger ».
10. ↑ Une p’tite drive : « Un peu de motivation ou d’excitation ». « Drive » est emprunté à l’anglais et désigne une impulsion ou une énergie.
11. ↑ « Est-ce que tu es une libertine ? » Utilisation du « tu » interrogatif, caractéristique du parler québécois familier.
12. ↑ « Juteux ». Emprunt à l’anglais, souvent utilisé pour décrire un aliment ou une situation excitante.
13. ↑ « Il a un sacré culot ! »
14. ↑ « N’est-ce pas assez pitoyable ? » Structure interrogative avec « tu », typique du québécois.