n° 22892 | Fiche technique | 38716 caractères | 38716 6843 Temps de lecture estimé : 28 mn |
24/01/25 |
Présentation: Destins entrecroisés... | ||||
Résumé: J’ai rencontré pour la première fois Gérald sur les bancs du collège. À l’époque, Karine habitait à deux maisons de Gérald, c’est ainsi que je l’ai aussi connue. | ||||
Critères: #romantisme #vengeance #adultère | ||||
Auteur : Patrik (Carpe diem diemque) Envoi mini-message |
Destins entrecroisés… Bonne lecture :)
J’ai rencontré pour la première fois Gérald sur les bancs du collège. À l’époque, Karine habitait à deux maisons de Gérald, c’est ainsi que je l’ai aussi connue. Un peu plus tard, si elle m’avait dit oui, je n’aurais pas dit non, mais j’ai très vite compris que mes chances avec elle étaient proches du zéro absolu. Pour beaucoup de personnes, il était évident que ces deux-là (Karine et Gérald) finiraient ensemble. D’ailleurs, ils se sont ensuite fiancés de façon très officielle.
Mais Gérald est un garçon insatiable. Même si Karine est carrément à sa dévotion, il ne peut pas s’empêcher de laisser traîner ses yeux et ses mains sur d’autres courbes féminines. Plusieurs fois, je lui ai dit de faire attention, que sa fiancée finirait par le savoir :
Ou bien Karine ferme volontairement les yeux en espérant qu’il s’assagira, ou bien elle est carrément aveugle. J’ai la curieuse sensation que c’est la première option. Mais je ne détiens pas la science infuse.
Depuis que nous avons terminé nos études, Gérald et moi travaillons dans la même entreprise pas loin de chez nous, mais pas dans le même service. Souvent, le midi, nous déjeunons ensemble, sauf quand Monsieur a des vues sur une éventuelle nouvelle conquête. Plusieurs fois, Karine m’a confié :
Un beau jour, je fais la connaissance de Peggy, une charmante demoiselle qui possède visiblement un faux air de Karine, mis à part qu’elle est plus petite et potelée. Qui ne risque rien n’a rien. Gérald a aussi des vues sur elle, mais Peggy a vite cerné le personnage. Du coup, pour ma plus grande satisfaction, c’est avec moi qu’elle sort.
Quinze jours avant son mariage, Gérald a flashé sur une nouvelle secrétaire qui ne lui a pas résisté bien longtemps. Je sais de source sûre qu’il y a eu consommation, et pas qu’une seule fois. On va dire que mon copain d’enfance a ainsi enterré sa vie de garçon, mais je désapprouve le procédé. J’espère qu’il se calmera, une fois la bague au doigt…
Bien sûr, je suis convié au mariage de Karine et Gérald, j’y vais avec Peggy, avec qui je vis presque, puisque nous alternons chez elle et chez moi, en attendant notre chez nous. Je pense que, dans quelque temps, c’est moi qui serai à la place de Gérald.
C’est un beau mariage, Karine est resplendissante, magnifique, son grand rêve est enfin réalisé. Pour une fois, Gérald ne louche pas trop sur les autres femmes présentes lors de son mariage. Je reconnais avoir eu une appréhension à ce sujet.
Je leur souhaite tout le bonheur du monde, en espérant fortement que Gérald se consacrera maintenant à sa jeune épouse. Après les festivités, quand nous rentrons ensemble, Peggy me demande :
Peggy devient pensive quelques instants, puis elle lâche :
Malgré l’heure tardive ou plutôt très matinale, nous avons fait un gros câlin avant de nous endormir dans notre lit douillet.
De retour de son voyage de noces qui a duré une grosse semaine, Gérald souhaite me confier quelque chose. Nous nous enfermons dans une salle de conférence. Quand il a fini de déballer ce qu’il avait à me dire, j’ouvre de grands yeux ronds :
Debout, mais penché, mains sur la table, je cligne des yeux :
Me redressant, je gesticule :
Gérald est désespérant ! Son mariage est assez mal parti, mais il y a toujours moyen de rectifier le tir, mais je ne crois pas que Karine oubliera cet aveu de sitôt. Je crois même qu’elle n’oubliera jamais. Je pose ma main sur l’épaule de mon interlocuteur :
Il fait la grimace. Pensait-il qu’on efface ce genre de chose d’un coup d’éponge, comme sur un tableau noir ? Quand on fait une double connerie (tromperie plus aveu), on assume !
Je préfère ne rien dire à Peggy, c’est trop navrant. Quelques mois plus tard, c’est à mon tour de passer devant Monsieur le maire. Bien sûr, Karine et Gérald sont invités. Alors que nous nous quittons, la femme de mon copain me dit en aparté, loin des oreilles indiscrètes :
Aussitôt, elle me tourne le dos avant que je puisse répondre. Je suis tellement surpris que j’ai du mal à reprendre la parole. Mais j’ai reçu et compris le message cinq sur cinq.
Le temps passe, les mois aussi. Karine accouche d’abord d’un garçon, puis deux ans plus tard, c’est au tour d’une fille. De notre côté, rien pour l’instant, et ce n’est pas faute d’essayer, mais je crains d’être stérile ou un truc dans le genre. Mais, comme Peggy est en train de monter dans la hiérarchie de son entreprise, ça l’arrange pour l’instant.
Le temps passe. Nous continuons à nous voir, à nous recevoir.
Ce midi, je reçois un coup de fil : Karine a un souci de robinet qui fuit et son mari est parti à cinq cents kilomètres de là pour toute la semaine. De ce fait, après le boulot, je fais un petit détour chez elle. Le problème est vite résolu. Comme le robinet, la femme de mon copain a besoin de s’épancher.
Nous sommes assis dans le salon, face à face. Comme je m’y attendais, le sujet de notre conversation est Gérald. Verre en main, Karine fait la moue :
Karine fait la grimace (ce qui ne la rend pas moins belle) :
Je m’étonne :
Que répondre à ce genre de chose ?
Ma femme et moi sommes dans le cabinet médical d’un spécialiste. Après la révélation d’un double diagnostic, Peggy s’exclame :
Ma femme est totalement effondrée. Elle était persuadée que le problème venait exclusivement de moi. Je le pensais aussi, mais j’avais néanmoins demandé que nous soyons examinés tous les deux afin d’optimiser une solution, s’il y en avait une.
Quand nous sortons de là, mettant le pied sur le parking, elle s’exclame à nouveau :
Je sens confusément que nous sommes en train d’aborder un nouveau virage, et certainement pas un petit. Pour être franc, mon couple fonctionne à moitié depuis quelque temps, la révélation de notre double stérilité ne va pas arranger les choses.
Néanmoins, dans un premier temps, nous avons envisagé l’adoption, mais après avoir un soir mis cartes sur table, nous sommes vite arrivés à la conclusion qu’il était plus intelligent de divorcer et de tenter de reconstruire nos vies autrement, sans avoir à nous haïr en restant trop longtemps ensemble.
C’est ma femme qui aborde frontalement la situation :
Oui, nous nous aimons bien, c’est juste la stricte vérité…
C’est ainsi que, quelques mois plus tard, je suis redevenu célibataire, m’étant séparé de Peggy à l’amiable, restant finalement ami avec elle. J’étais bien avec elle, mais c’était plus de l’amitié que de l’amour. Avec le recul, nous nous sommes trompés d’histoire d’amour…
Peggy s’est vite recasée, je me demande même si elle ne connaissait pas déjà un peu trop bien André, son nouveau compagnon, avec qui je m’entends. Mais à quoi bon vouloir savoir ? Autant tourner la page.
Petit à petit, je suis devenu pour les enfants de Karine et Gérald une sorte d’oncle qui vient souvent. Je suis aidé par une proximité géographique qui me permet de venir à pied, habitant maintenant à moins d’un kilomètre de chez eux. Avant mon divorce, je jouais souvent avec eux, disons qu’à présent, c’est un peu plus. Je console (en tout bien et tout honneur, je précise) souvent Karine des tromperies de son mari qui reste attentionné envers la mère de ses enfants, surtout par remords et par habitude. Gérald ne peut toujours pas s’empêcher de courir après le moindre jupon, et, bien qu’il subisse un certain nombre d’échecs, il y a toujours des femmes qui cèdent tôt ou tard.
Parfois, je le gronde :
Comme il est curieux de nature, il me demande :
Certaines de ses conquêtes ont caressé l’idée qu’il divorce afin de les épouser, mais c’est mal connaître mon copain d’enfance. Pas question pour lui de divorcer de la mère de ses enfants. Ce n’est pas pour rien s’il s’est allongé sur la table d’opération pour subir une vasectomie.
Actuellement, Gérald est très occupé avec les pays de l’Est, car il est l’un des rares employés à savoir parler russe, la langue de la mère de sa mère. Même si divers pays ont repris leur indépendance, comme le russe était une langue obligatoire dans la quasi-totalité des pays satellites de l’ex-URSS, énormément de personnes savent le parler.
Tout comme Karine, je ne me fais pas d’illusion, Gérald ne passe pas ses nuits en solitaire dans son lit. D’ailleurs, plusieurs fois, il s’est vanté devant moi de ses diverses bonnes fortunes, mais que je dise blanc ou que je dise noir, il ne changera pas d’attitude, c’est trop ancré en lui.
Du côté de Karine, je ne sais pas. Je pense qu’elle lui reste toujours fidèle (même s’il ne le mérite pas), mais je ne serais pas étonné de savoir qu’elle a déjà trouvé du réconfort dans d’autres bras masculins ou féminins.
Aujourd’hui, comme convenu, je suis venu rendre visite à Karine. À mon grand étonnement, ses enfants ne sont pas là. Elle s’en explique :
Je me demande ce qu’elle a à me confier. Peut-être une nouvelle infidélité de son mari ? Nous passons dans le salon. Elle s’assied devant moi, ce qui m’offre une belle vue sur ses gambettes, car elle est en jupe. Je reconnais que son chemisier ne me laisse pas non plus indifférent. Elle s’est même un peu maquillée. Je suis vite mis au parfum :
Je suppose qu’il doit y avoir une histoire de femme là-dessous. Karine semble penser la même chose que moi :
Mon interlocutrice change soudain de sujet :
J’explique le pourquoi du comment :
Karine s’agite :
J’évite de répondre, Gérald ne déteste pas les cinq à sept qui se prolongent… Se calmant un peu, Karine devient nostalgique :
Elle a un petit geste désabusé :
C’est un sujet que je n’aime pas trop évoquer. Je soupire :
Karine me regarde droit dans les yeux :
Houlà, j’ai peut-être répondu un peu vite ! Karine me regarde d’un air étrange :
Un certain silence gêné s’installe. Je tente de le dissiper, tout en essayant de rester léger :
Karine croise ses jambes, qu’elle a toujours fort belles :
Un nouveau silence s’installe. Assise toute droite, Karine me regarde assez fixement. Afin de dissiper ce blanc, je reprends la parole :
Je suis assez perplexe. Oui, Karine est très belle et mignonne, mais je crains qu’elle se fasse du mal en agissant ainsi. Elle prend à nouveau la parole :
Je suis étonné :
Mon interlocutrice affiche un sourire très avenant :
Que répondre à ce genre d’invitation ?
Étrange dîner que celui-ci où je remplace au pied levé mon copain d’enfance qui ne sera pas présent pour ses dix ans de mariage. Karine a exigé que je change de tenue, me désignant celle que je porte actuellement. Par un heureux hasard, je fais la même taille que Gérald. Quant à elle, une robe plutôt sexy a remplacé le chemisier et la jupe.
Et croyez-moi, j’y gagne largement au change !
Une robe noire, disais-je, mais plutôt échancrée, non seulement par devant sous le cou, mais aussi sur les côtés, ce qui fait que, parfois, je distingue fugacement la bande noire de ses bas. En revanche, impossible pour l’instant de savoir si ces bas sont autofixants ou si elle a mis un porte-jarretelles. Son décolleté interdit la présence d’un soutien-gorge. Quant au dos, il est à moitié dénudé, des bandes horizontales de tissu couvrent un peu la peau.
Si mon ex avait mis ce même type de robe, je crois bien que je l’aurais allègrement tripatouillée sur place, oubliant royalement toutes autres considérations !
Je félicite mon hôtesse :
Gérald est un abruti, il aurait dû se contenter d’être heureux avec Karine qui lui était déjà toute acquise. Peut-être est-ce là le nœud du problème. Karine était-elle devenue trop évidente ? Je pense plutôt que Gérald est un cavaleur dans l’âme, aucune femme n’arrivera vraiment à le stabiliser, car il zieutera toujours sur l’herbe du champ voisin.
Toujours est-il que je dîne en tête à tête avec sa femme, habillée d’une splendide robe de soirée, tandis que je suis en costume-cravate. La lumière est tamisée, la musique d’ambiance est douce, presque un rêve, mis à part que je suis un produit de substitution, un remplaçant, voire un ersatz, ce qui m’aide à garder les pieds sur terre.
La conversation vient de rouler sur la fameuse nuit de noces de Karine et de sa confidence lors de mon mariage. Je réponds calmement :
Regardant ma belle hôtesse en me focalisant sur le bout de son nez et non dans son décolleté, je soupire :
Elle prend son verre pour le porter à ses lèvres rouge vif. Après avoir bu une petite gorgée, elle dit sereinement :
Elle pose son verre :
Mon interlocutrice me regarde en plissant des yeux :
La musique de fond (issue de la chaîne hi-fi verticale et ultraplate, un achat récent de Gérald) vient de basculer sur un slow, Karine se lève :
Peu après, nous dansons, l’un contre l’autre, de plus en plus serré. Étrange situation que d’avoir la femme dont on rêve dans ses bras, tout en sachant que vous jouez un rôle, celui de son mari. J’ai vu mieux comme emploi, mais je ne boude pas mon plaisir, d’autant que la poitrine de Karine est plaquée contre mon torse à travers une mince chemise blanche.
Puis la musique change de rythme, nous revenons sagement à nos places autour de la table. Quand elle s’assied, elle me lance d’un ton négligent :
Puis elle change complètement de propos, parlant un peu de tout et de rien. Je vis décidément une soirée étrange et imprévue, mais ça me change de la grisaille quotidienne. Soudain, elle aborde un sujet plus personnel :
Je ne comprends pas bien cette transition :
Sans transition, elle se lève :
Puis elle s’éloigne vers la cuisine, ce qui me permet de l’admirer de dos. Je reconnais que je suis un peu perdu, Karine se comporte de façon un peu singulière. Néanmoins, je mets ça sur le compte de sa frustration lié à ses dix ans de mariage.
Elle revient peu après avec un petit gâteau surmonté de dix bougies allumées qu’elle pose devant moi.
Je prends ma respiration à fond, puis, en un unique souffle circulaire, j’éteins toutes les bougies en une seule fois. Tandis que les bougies fument légèrement, elle bat des mains :
Le gâteau étant assez petit, elle le coupe en quatre, m’en donne un quart dans mon assiette et s’en sert un aussi. Celui-ci n’est pas mauvais du tout, sans doute issu de chez un pâtissier réputé. Il faudra que je demande l’adresse à Karine.
Une fois qu’elle a fini sa part, mon hôtesse se saisit d’une télécommande qu’elle pointe sur la chaîne hi-fi verticale. Un nouveau slow s’élève des enceintes. Elle me demande :
Pour toute réponse, je me lève tout en lui souriant. Elle m’accompagne aussitôt.
Nous dansons à nouveau, l’un contre l’autre, sa poitrine toujours contre la mienne. La musique nous berce, je me sens bien, et tant pis si ce n’est pas tout à fait avec moi que Karine danse. Soudain, aidée par ses talons aiguilles, elle pose délibérément sa joue contre la mienne :
Notre slow devient de plus en plus langoureux, ses bras autour de mon cou, les miens enlaçant sa taille. Il devient difficile pour moi de rester zen. Mais j’arrive à me contenir. D’ailleurs, ai-je le choix ? Karine est quand même l’épouse et la mère des enfants de mon copain de collège, de lycée puis d’entreprise.
Soudain, Karine murmure à mon oreille :
Pour toute réponse, elle m’embrasse. Dans un premier temps, je suis tellement surpris que je ne réagis pas tout de suite, mais, trois secondes plus tard, je réponds fiévreusement à son baiser. Je me laisse totalement aller. Soudain, je réalise la situation, nos lèvres se décollent lentement, comme à regret.
Ses bras toujours autour de mon cou, Karine me regarde droit dans les yeux :
Ses lèvres sont étonnamment proches des miennes :
Son corps toujours contre le mien, je réponds franchement :
Avec un petit sourire, elle se colle langoureusement contre moi, le bas de son ventre contre la bosse de mon pantalon :
Ses mains autour de son cou, ses doigts dans mes cheveux :
Je ne sais pas pour quelle raison exacte j’ai basculé, son regard, sa voix, son corps, le contexte, plein de choses, un mélange de tout ça, mais j’ai totalement basculé !
Peu après, Karine se retrouve allongée sur le canapé, les seins dévoilés, tandis que je la couvre de baisers brûlants, des lèvres aux tétons, sans oublier d’autres endroits de son épiderme. Elle se laisse adorer par mes bons soins fiévreux, mettant souvent ses doigts dans mes cheveux, me guidant occasionnellement.
Un peu plus tard, sa robe ne cache plus rien de son corps, puisqu’elle jonche sur le sol. Je constate la présence d’un porte-jarretelles plutôt ténu. En revanche, j’ai la surprise de constater une absence de petite culotte ou de string. Était-ce prémédité ? Suis-je dans la toile d’une trop sexy araignée ?
Peu importe, j’ai trop envie d’elle. Ma bouche se dirige vers ses lèvres intimes épilées, seul un tout petit buisson bien taillé surmonte sa fente glabre. Ma langue déguste à présent son intimité déjà humide. Karine soupire d’aise.
Je m’applique au mieux, car c’est peut-être la première et la dernière fois que Karine s’offre à moi. Je n’ai absolument pas besoin de me forcer pour lui prouver à quel point je la désire, j’ai un arriéré de plusieurs années à ce sujet ! Tout ce temps perdu qui trouve son aboutissement maintenant durant cette soirée…
Elle frémit sous chacun de mes coups de langue. J’adore déguster sa cyprine, tandis que mes mains s’égarent un peu partout sur son corps dont je rêve depuis si longtemps. Tout ceci est assez irréel. Soudain, elle se raidit, se tend comme un arc, puis une longue mélopée sort de ses lèvres, tandis qu’elle vibre, qu’elle ondule, sous l’effet d’une forte jouissance. Je continue de laper son intimité. Elle repousse ma tête peu après. J’en profite pour changer d’endroit et aller l’embrasser fougueusement. Notre baiser dure longtemps, c’est elle qui y met fin.
Tout en me regardant droit dans les yeux, elle récupère petit à petit. Soudain, elle dit d’une voix un peu mal assurée :
Recommence un tourbillon de baisers, de caresses, de cajoleries, de succions et de bien d’autres choses encore. Cette femme me rend fou de désir depuis si longtemps, et ce soir, elle s’offre à moi. Peut-être la première et dernière fois, une folie pour elle comme pour moi.
Un peu plus tard, je me glisse entre ses cuisses toujours gainées par des bas noirs, j’ai trop envie de plonger en elle, de la posséder ! Je la pistonne fougueusement, tout en évitant d’être trop brutal, ce qui n’est pas évident. Tout en allant et venant en elle, je regarde cette belle femme, droit dans les yeux. Son visage est lumineux, je ne me rappelle pas avoir vu ce genre de chose sur mes diverses partenaires.
Soudain, elle lance ses bras autour de mon cou, puis elle m’attire vers elle :
Alors je m’exécute, me planquant contre son ventre, ses seins. Je capture à nouveau ses lèvres, tout en continuant d’explorer son intimité au plus profond. Nous sommes soudés l’un à l’autre, comme si nous ne faisions qu’un seul corps. Sous moi, Karine se laisse complètement aller, elle gémit, elle griffe, elle ondule, elle mord, puis elle explose à nouveau.
À mon tour, j’en profite pour me libérer, ouvrant grandes les vannes pour venir l’inonder au plus profond, pour y déposer ma marque, pour la posséder enfin, elle dont je rêve depuis si longtemps !
Ce n’est pas la première fois que je jouis, que je décolle vers le septième ciel, mais ce soir, c’est différent, c’est plus puissant, c’est plus… trop plus… Je ne trouve plus mes mots. Avant de perdre l’usage de mon cerveau, je songe fugacement que Gerald n’est qu’un abruti de première catégorie, une femme pareille, on ne la délaisse pas !
Après une légère pause, nous recommençons, une fois, deux fois, plusieurs fois…
Il arrive un moment où la machine n’en peut plus, même si on s’appelle James Brown. Aller plus loin serait nous faire du mal et non du bien. Épuisés, vidés, mais rassasiés, nous reposons l’un à côté de l’autre, nos doigts emmêlés. Diverses pensées étranges zèbrent mon cerveau à moitié liquéfié, ce qui n’aide pas à la réflexion. Je savoure l’instant présent, Karine a été à moi, rien qu’à moi, j’ai eu le bonheur de la posséder, de lui faire l’amour, de la faire jouir…
Sa voix résonne quelques instants plus tard :
J’ai du mal à émerger, à réaliser le sens de sa phrase. Je tourne la tête vers Karine qui affiche un petit sourire coquin, puis je lâche :
C’est très imagé, et bien que je ne cerne pas le rayon d’action précis de ces deux termes, me redressant un peu, j’abonde dans son sens :
C’est décidément le jour des surprises tous azimuts !
Je cligne plusieurs fois des yeux :
Puis, redressée sur un coude, elle m’explique très calmement ce qu’elle a prévu pour nous trois, c’est-à-dire Gérald, elle et moi. C’est clair, net, précis. Je comprends tout de suite que toutes les briques se sont mises en place petit à petit dans son esprit, et que sa surprenante proposition n’est pas un coup de tête. Karine sait raisonner froidement, même si elle peut aussi se laisser aller, à condition d’être en confiance, confiance que je semble lui inspirer.
Après quelques minutes d’explications, elle conclut :
Depuis j’ai mis les pieds aujourd’hui dans cette maison, j’ai la nette impression d’être carrément téléguidé, d’être une sorte de marionnette pour laquelle on décide. Néanmoins, je ne vais certainement pas faire la fine bouche :
Elle m’adresse un sourire radieux. Enfiévré, je ne peux m’empêcher de la capturer aussitôt dans mes bras. La façon à laquelle elle répond à mon baiser fougueux et vorace vaut toutes les validations du monde.
Aidée par diverses témoignages et photos des incartades de son époux, Karine n’a pas trop laissé le choix à Gérald : elle a divorcé en s’appropriant la plus belle part. Et il a bien été obligé de s’incliner, car elle pouvait lui en prendre encore plus.
Personnellement, j’ai été assez gêné par cette âpreté, j’aurais plutôt vu un cinquante-cinq (pour elle) versus quarante-cinq, avec une pension pour les enfants, car Gérald n’aurait pas su s’en occuper s’il en avait eu la garde.
Mais il n’y a rien de plus dangereux qu’une femme bafouée répétitivement.
Pour l’instant, Gérald ne sait toujours pas que je suis l’amant de son ex-femme. Il est venu se plaindre plusieurs fois auprès de moi, ne comprenant pas pourquoi le ciel lui était tombé sur la tête, comme ça, d’un seul coup.
J’aime beaucoup l’expression. Karine lui servait sûrement de prétexte pour ne pas s’engager. Maintenant que cette protection n’existe plus, les appétits féminins sont aiguisés. Mais je ne le plains pas, j’ai passé des années à le mettre en garde.
Il a bien essayé de renouer avec Karine, mais, quand une femme a décidé de tourner la page, c’est très souvent définitif et mûrement réfléchi. De plus, j’existe dans cette équation, avec un gros coefficient…
Karine et moi avons continué à nous voir en catimini, le temps d’un délai de convenance. Bien que ce ne soit pas toujours très pratique de se voir en cachette, je dois reconnaître que nous avons déjà bien profité l’un de l’autre, ma maîtresse voulant explorer diverses choses, y compris celles qu’elle connaissait déjà. Ce fut très hot, et ça l’est toujours.
Puis, quelque temps plus tard, Karine a souhaité que nous nous affichions au grand jour, elle dans le rôle de la pauvre éplorée et moi dans le rôle du consolateur, de celui sur qui on peut compter. Les enfants ont été les premiers à applaudir cette nouvelle situation.
Après quelques semaines de relation ostensible, mais gentillette en surface, je lâche mon petit appartement, pour aller vivre chez Karine, ce qui simplifie bien des choses depuis deux mois. Ce vendredi soir, après avoir couché les enfants, nous allons dans ce qui est devenu notre chambre. Quand ma venue chez elle est devenue officielle, Karine a souhaité changer de couchage :
Le nouveau modèle, un carré de deux mètres sur deux, qui trône royalement dans la pièce, est un vaste lit en bois massif et fer forgé, ce qui permet divers petits jeux que les mineurs ne sont pas censés connaître… En effet, Karine possède certaines tendances que son ex n’avait pas trop devinées, trop occupé avec l’herbe du champ voisin.
Impudique et sûre d’elle, Karine fait glisser la robe de chambre de ses épaules afin de se présenter nue devant moi, ce qui déclenche aussitôt une réaction physiologique de ma part, démonstration tendue qu’elle apprécie toujours. Je tends le bras pour capturer sa main, main qui sera définitivement et légalement mienne dans quelque temps :
Je sais que, durant chaque nuit que je passe maintenant avec Karine, j’ai au moins une décennie à rattraper, pour elle comme pour moi.