Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 22952Fiche technique10372 caractères10372
1638
Temps de lecture estimé : 7 mn
02/03/25
Présentation:  Cette collection revisite ces archétypes intemporels de façon plus ou moins érotique, entre tension et abandon.
Résumé:  Quand une cliente audacieuse trouble un vendeur trop sage...
Critères:  #érotisme #volupté #magasin #domination #fétichisme
Auteur : L'artiste  (L’artiste)      Envoi mini-message

Collection : Les clichés ont la vie dure
Une Pointure au-dessus

Les clichés naissent d’images répétées, de scènes vues et revues, jouant sur nos attentes, nos fantasmes, nos désirs et nos craintes. S’ils perdurent, c’est qu’ils continuent de nous captiver… et de nous enflammer.


Un trouble dans un ascenseur, une infirmière, pourquoi pas un patron avec sa secrétaire… un saut en parachute et bien d’autres…


La collection dont ce court texte fait partie revisite ces archétypes intemporels de façon plus ou moins érotique, entre tension et abandon. Bonne lecture !




Un après-midi dans une boutique chic de chaussures, située dans une ruelle paisible. Camille, jeune femme au regard pétillant et collectionneuse passionnée de talons, déambule parmi les étagères garnies d’escarpins, de sandales et de bottines. Attirée par la sobriété intrigante de la devanture, elle franchit le seuil, curieuse de découvrir de nouveaux trésors.


Julien, le vendeur, est d’une élégance impeccable. Il sait tout des chaussures, et surtout de l’effet que produisent les plus audacieuses sur un pied féminin. Lorsqu’il aperçoit Camille, il se redresse instinctivement, captivé. Ses fines chevilles, son allure assurée et sa confiance apparente ne le laissent pas indifférent.



Julien réprime un sourire amusé.



Camille s’installe dans un fauteuil moelleux tandis que Julien s’active, sortant plusieurs boîtes. Lorsqu’il revient, il s’agenouille devant elle et propose une première sélection.



Ses doigts effleurent la cheville, et un frisson le parcourt aussitôt. Son pouce glisse machinalement, savourant la douceur de la peau. Une chaleur diffuse monte en lui. Relevant les yeux, il surprend Camille qui l’observe, amusée. Il ravale un soupir et tente de retrouver son calme, son professionnalisme.



Julien hésite un instant, puis se penche légèrement pour envelopper entre ses doigts celui de la jeune femme un peu trop séduisante avant de répondre :



Camille décide d’intensifier le jeu. Elle fait mine de glisser alors qu’elle allait ajuster l’escarpin, et son pied nu atterrit et s’immobilise malencontreusement sur l’entrejambe de Julien.



Julien se fige, le souffle court, mais son corps le trahit : son bas-ventre se contracte.


« Merde… », pense-t-il.


Il sait qu’il devrait se redresser, détourner le regard, mettre fin à cette situation. Mais ses membres ne répondent plus, cloués par une attraction qu’il ne contrôle plus. Sa respiration s’accélère malgré lui… et il ne bouge pas.



Elle laisse planer un silence, puis ajoute :



Et aussitôt, Camille remonte son pied nu pour le glisser innocemment le long du torse masculin, parcourant le tissu de la chemise. Puis elle fait mine de le retirer et jette un bref regard vers la porte vitrée. Quelqu’un pourrait entrer. Mais cette possibilité ne l’arrête pas, bien au contraire. Elle sent une poussée d’adrénaline. Le risque rendant le jeu encore plus délicieux, elle se ravise, tendant l’objet des convoitises avec plus d’assurance vers le jeune homme.


Julien, ferré, hésite pourtant. Sa cliente se montre décidée et lui adresse un sourire convaincu. Il en brûle de désir. Il cède donc, ses lèvres effleurant timidement. La peau fine de la cheville contre sa bouche le consume. Il descend lentement, déposant des baisers de plus en plus passionnés du talon aux orteils, savourant l’étrange et exquis privilège accordé. Camille, enchantée, laisse échapper un soupir ravi.


Julien finit par se redresser, un peu déboussolé. Il devrait s’éloigner, remettre de la distance. Mais lorsqu’il croise le regard de Camille, il rencontre son air charmeur… et sait qu’il a déjà perdu.


Ils se rapprochent. Leurs souffles se confrontent.



Elle ne répond pas tout de suite. Lui lutte. Il cherche à garder une posture professionnelle, mais son trouble est évident.


Ce combat intérieur amuse Camille. Elle savoure ce pouvoir fragile qu’elle exerce sur les hommes, ce délicat équilibre entre désir et retenue. Jusqu’où acceptera-t-il de se laisser entraîner ?


Un sourire mutin étire son visage alors qu’elle pose pianissimo son pied entre les cuisses du jeune vendeur, appuyant juste assez fort pour jauger la réaction sous ses orteils. Satisfaite, elle entreprend de malaxer plus fermement la proéminence qu’elle a provoquée. Julien se raidit, agrippe le fauteuil, réprimant un gémissement. Son souffle s’alourdit tandis qu’elle le caresse doucement, jouant avec lui comme le ferait une chatte en attente de câlins.



Julien ferme brièvement les yeux, et ne parvient pas à contenir un soupir. Comment lutter alors que son propre corps le trahit ? Avec délicatesse, Camille accentue ses attentions, massant, titillant, son sourire s’élargissant à mesure que sa victime s’abandonne.



Il n’est plus l’heure de tergiverser. D’un geste fébrile, Julien déboucle sa ceinture, fait glisser son pantalon, puis son boxer, libérant enfin l’érection douloureuse qui pulse entre ses jambes. Frémissant sous l’air tiède de la boutique, son sexe se dresse, soumis à la perversité exquise de son ensorcelante cliente.


Camille s’imprègne de chaque tressaillement, de chaque contraction impatiente. Son regard flâne sur la courbure fière de la virilité offerte, et elle en effleure la base du bout d’un ongle avant de remonter dans une caresse enivrante.


Julien frissonne. Il se tétanise sous la douceur provocante de ces orteils qui glissent sur son membre, cajolant, s’attardant sur la couronne du gland, le déformant sous une pression subtile. Un soupir lui échappe lorsque Camille emprisonne sa verge entre la plante de ses pieds. Il ne contrôle plus rien. Son souffle devient erratique, son bassin se soulève par à-coups tandis qu’elle accélère progressivement la cadence.


L’excitation lui brûle les entrailles, irrépressible. Son bas-ventre se contracte violemment, et dans une ultime secousse, son plaisir éclate, déferlant en longues pulsations chaudes.


Il reste là, pantelant, les nerfs encore électrisés par la décharge de jouissance qui l’a traversé de part en part. Camille observe le désordre qu’elle vient de provoquer, un sourire triomphant aux lèvres. Lentement, elle relève son pied et le tend malicieusement vers Julien.



Elle croit mener la partie. Lui laisse un silence planer, volontairement pesant, puis la stoppe et referme ses doigts sur sa cheville…



Elle cligne des yeux, son sourire vacillant une seconde. Ce changement de dynamique l’intrigue. Ce vendeur timide et docile vient de se transformer en un joueur bien plus affirmé.


Julien relâche doucement sa prise et, d’un geste lent et assuré, glisse ses mains le long des jambes de la jeune femme, effleurant ses cuisses du bout des doigts. Camille se mordille la lèvre, amusée, mais aussi légèrement troublée. Il perçoit le frisson qu’il provoque, et cela le grise. Ses paumes remontent sous le tissu, trouvant la lisière de la culotte.


Camille l’observe, les pupilles dilatées, la respiration s’accélérant. Julien agrippe le fin morceau de dentelle et découvre peu à peu ce qu’il cache.


À ce moment précis, la clochette de la porte retentit.



Camille, plus tout à fait lucide, ne réagit pas. Julien, encore brûlant, peine à récupérer une expression neutre en reboutonnant précipitamment son pantalon, tandis qu’une élégante femme s’avance dans la boutique.



Julien serre les dents pour ne pas éclater de rire. Il admire l’aisance avec laquelle sa complice reprend contenance.



Camille le regarde un instant, pétillante d’amusement.



Se dirigeant vers la sortie, elle effleure Julien au passage. Il capte son parfum, la chaleur de sa peau transparaissant à travers le tissu léger de sa robe. Puis… elle s’évanouit dans la ruelle.


Un vide le frappe. Il reste là, troublé, frustré, presque dérouté par la soudaineté de son départ.


Quelques minutes plus tard, alors qu’il se remet à peine de ce qui vient de se passer, elle réapparaît.


Elle s’approche de lui alors qu’il est encore en train de ranger maladroitement les chaussures laissées en plan. Il redresse la tête, surpris.



Elle lui tend une carte. Il l’attrape machinalement, ses doigts frôlant les siens. Un frisson l’électrise. Il baisse les yeux. Sur le carton, une inscription :



06… Pour vos conseils sur le choix de mes escarpins… et plus, si affinités. Camille.



Il relève la tête, mais elle a déjà pivoté sur ses talons et s’éloigne à nouveau.


Le cœur tambourinant dans sa poitrine, Julien sent un sourire naître sur ses lèvres. Il glisse le mot dans sa poche, effleurant au passage la petite culotte abandonnée plus tôt qui s’y trouve.


Cette femme est une énigme.


Et il compte bien la résoudre.