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Temps de lecture estimé : 10 mn
13/03/25
Présentation:  Cette collection revisite ces archétypes intemporels de façon plus ou moins érotique, entre tension et abandon.
Résumé:  Un face-à-face électrique où tension, humour et désir s’entrelacent dans un jeu inattendu.
Critères:  #humour #délire #volupté #rencontre #personnages #occasion #domination
Auteur : L'artiste  (L’artiste)      Envoi mini-message

Collection : Les clichés ont la vie dure
Le kidnappeur

Les clichés naissent d’images répétées, de scènes vues et revues, jouant sur nos attentes, nos fantasmes, nos désirs et nos craintes. S’ils perdurent, c’est qu’ils continuent de nous captiver… et de nous enflammer.


Un trouble dans un ascenseur, une infirmière, pourquoi pas un patron avec sa secrétaire… un saut en parachute et bien d’autres…


La collection dont ce court texte fait partie revisite ces archétypes intemporels de façon plus ou moins érotique, entre tension et abandon. Bonne lecture !




Elle grogne.


Sa tête cogne contre un mur froid. L’odeur de renfermé chatouille ses narines. Pourquoi a-t-elle l’impression d’avoir dormi sur un sol en béton ? Elle tente de bouger, mais ses mains sont attachées.



Son cerveau se reconnecte lentement. Elle sent l’irritation du plastique contre ses poignets. Des Serflex ? Sérieusement ? Elle entrouvre un œil. Un entrepôt miteux. Lumière blafarde d’un néon qui grésille. Odeur d’huile et de café froid. Une silhouette masculine lui tourne le dos, en train de marmonner.



Elle cligne des yeux. Attends… elle a été kidnappée ?



L’homme sursaute violemment et se retourne. Grand, un peu baraqué, sweat à capuche noir. Visage masqué par un foulard. Et un flingue à la ceinture.


Mauvais signe.


Elle tente de se redresser tant bien que mal.



Silence gênant.



La jeune femme roule des yeux.



Il semble hésiter, tire sur son foulard pour le descendre. Elle découvre un visage carré, un peu mal rasé, les sourcils froncés dans une panique à peine contenue.



Elle laisse planer un moment de flottement, une lueur vive dans le regard.


Et elle éclate de rire.



L’homme cligne des yeux. Elle continue, moqueuse :



Il ouvre la bouche. Puis la referme. Il semble à deux doigts de s’arracher les cheveux.



Justine lève un sourcil.



Il lève un doigt, prend une grande inspiration et lâche :



Elle pointe du menton le badge de son sweat à capuche. « Kevin’s Garage »


Kevin baisse les yeux. Un soupir s’échappe de sa bouche.



Kevin s’agite, les mains plaquées sur ses tempes.



Justine secoue la tête, faussement compatissante.



Kevin passe une main dans ses cheveux, l’air d’un mec au bout du rouleau.



Justine étire un sourire moqueur et s’installe un peu plus confortablement sur la chaise en métal où il l’a posée.



Il serre les dents. Son regard balaye l’entrepôt sombre et poussiéreux, puis revient sur elle, incrédule.



Elle se marre.



Kevin inspire profondément, les mains sur les hanches. Il doit garder le contrôle. Déjà qu’il galère avec cette situation merdique, il n’a pas besoin qu’elle lui fasse perdre la tête en plus.



Il sort son téléphone, tape quelque chose et colle l’écran sous son nez.



Justine est subjuguée.



Kevin se fige.



Elle cligne des yeux, innocente.



Un long silence s’installe. Kevin fixe Justine. Justine fixe Kevin.



Il jette son téléphone sur la table en métal, lève les bras au ciel et fait les cent pas dans l’entrepôt, murmurant pour lui-même.


« OK, Kevin ; réfléchis. T’as foiré, mais t’as encore une carte à jouer. »


Elle l’observe, amusée.



Il s’arrête net et la fusille du regard.



Elle sourit, ravie.



Kevin serre les poings. Elle lui fait péter les plombs. Ce qui est inquiétant, c’est qu’il aime ça un peu trop. Son regard dérape, presque malgré lui. Juste une seconde. Le tissu du t-shirt s’étire alors qu’elle ajuste sa posture, dévoilant un décolleté discret mais diablement efficace. Il ravale un juron. Fallait aussi qu’elle soit canon, évidemment !



Il s’approche, se penche vers elle, posant une main sur chaque accoudoir de sa chaise, son visage à quelques centimètres du sien.



Justine sourit en coin.



Kevin cligne des yeux.



Elle incline légèrement la tête, observant son expression troublée. Un sourire espiègle habille son visage. Juste pour le plaisir de le déstabiliser un peu plus, elle se mordille sensuellement la lèvre, laissant traîner un silence chargé.



Il s’éloigne immédiatement, la mâchoire crispée.



Justine croise les jambes et fait semblant de réfléchir.



Il soupire, agacé.



Un ange passe. Kevin s’éponge le front. Comment est-ce qu’il a atterri dans cette merde ?



Il la fixe un instant, son regard toujours dur… mais une pointe d’amusement s’y glisse malgré lui.



Elle bat des cils d’un air angélique.



Il prend une profonde inspiration et récupère un rouleau de ruban adhésif.



Justine hausse un sourcil.



Il s’apprête à lui coller un bout de scotch sur la bouche… mais elle profite d’un moment d’inattention pour pivoter et lui balancer un coup de genou dans les valseuses.



Kevin s’écroule au sol, haletant, recroquevillé sur lui-même.


Justine se libère les poignets en trois secondes chrono, puis se lève et attrape le rouleau d’adhésif.



Il gémit, toujours plié de douleur.



Elle s’accroupit devant lui, un sourire de prédatrice sur les lèvres.



Encore sonné, il relève la tête.



Elle déchire un morceau de scotch entre ses doigts.



Il tente de se redresser, mais elle est plus rapide.



Elle l’attrape et, en deux gestes assurés, lui scotche les poignets dans le dos et l’assoit contre un pilier.


Un silence.


Kevin inspire profondément.



Elle s’installe en tailleur face à lui et sourit.



Il la fusille du regard.


Eh merde… Il vient de se faire retourner son propre enlèvement !


Kevin tire sur ses entraves. Le scotch est solide, il ne peut rien faire. Il expire lentement, ravalant son irritation… et autre chose, un trouble plus diffus, plus étrange.


Justine, toujours accroupie devant lui, le fixe, pétillante.



Il déglutit difficilement. Sa respiration est irrégulière. Ce n’est pas la colère. Pas vraiment. C’est autre chose.



Il grogne.



Elle incline la tête, se rapproche, s’agenouille, son visage à quelques centimètres du sien. Kevin peut sentir son souffle contre sa peau.



Elle effleure son épaule du bout des doigts, juste une caresse, une provocation tout juste assumée.



Un silence.


Une tension sourde lui tord le ventre. Merde, merde, merde.


Elle ne joue plus simplement pour se moquer. Quelque chose a changé.


Ses doigts glissent sur le tissu de son sweat. Il pousse un soupir involontaire, agacé par la chaleur qui monte en lui.



Elle sourit.



Kevin serre les dents.



Elle hausse un sourcil, amusée.



Elle descend lentement sa main le long de son torse, frôle son ventre du bout des ongles. Son sourire s’élargit quand elle devine sous le tissu ce qu’elle provoque.



Kevin avale de travers.



Son regard s’ancre au sien. Kevin ne dit rien. Il n’ose même plus respirer.


Elle rapproche son visage encore un peu plus, si près que leurs lèvres pourraient presque se frôler. Son souffle glisse contre sa peau, brûlant et espiègle.



Kevin ferme les yeux une seconde, crispé. Il n’a jamais été aussi partagé. Une partie de lui meurt d’envie de la repousser… et l’autre meurt d’envie qu’elle continue.


De ses lèvres, elle effleure sa mâchoire. À peine une caresse.



Elle descend lentement sur son cou, le goûtant du bout des lèvres, laissant un frisson courir sur sa peau. Son souffle s’accélère.



Elle descend un peu plus bas. Un baiser sur sa clavicule. Puis un autre… Douce torture. Son corps le trahit. Il veut la toucher, mais ne peut pas bouger.


Elle sait exactement ce qu’elle fait.



Elle lui mordille le lobe de l’oreille.



Un silence. Un souffle trop court.


Elle pose sa main sur son entrejambe. Empoigne la virilité tendue sous le tissu. La malaxe tendrement. Puis elle s’éloigne brutalement.


Kevin ouvre les yeux, sonné.


Justine est déjà debout, l’air détendu, comme si rien ne venait de se passer.



Kevin la fixe, encore brûlant, la respiration instable.



Elle récupère son sac, le remet sur son épaule et se dirige vers la sortie.



Elle rit doucement.



Elle se tourne vers lui, amusée par son désespoir.



Il serre les mâchoires, frustré comme jamais.


Elle revient vers lui, se penche et glisse quelque chose dans la poche de son sweat.



Elle lui caresse lentement la joue.



Elle lui dépose un baiser sur le front, puis quitte l’entrepôt, sans se presser.


Kevin reste là, attaché, haletant, sonné.


Un silence.


Il ferme les yeux une seconde. Putain.


Il s’agite, se débat, se tortille comme un idiot jusqu’à réussir à libérer une main.


Il expire de soulagement et fouille immédiatement sa poche.


Il sort un petit bout de papier plié.


Lentement, il l’ouvre.


Un numéro de téléphone.


Et en-dessous, une note :


Je t’ai attaché… mais t’as l’air d’aimer ça, kidnappeur en carton. 😉

Victoria De La Roche Saint-Clément



Il relit. Une fois. Deux fois. Il tremble légèrement.


Victoria.


Tout se replace dans sa tête, chaque mot, chaque sourire moqueur, chaque caresse.


Bordel… Elle jouait avec lui depuis le début.


Il devrait avoir honte. Mais n’a qu’une envie : la revoir.



Il s’appuie contre le mur, un nœud chaud lui obstruant l’estomac.


Un rire nerveux lui échappe. Justine… Euh, enfin, Victoria s’était bien foutue de lui !


Il serre le papier entre ses doigts, hésite une seconde… puis son regard glisse vers son téléphone. Essoufflé, frustré… et totalement accro.


Il devrait fuir. Faire profil bas.


Il sait pourtant qu’il va l’appeler.