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n° 22992Fiche technique19834 caractères19834
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Temps de lecture estimé : 14 mn
31/03/25
Résumé:  Marie avait cinquante-cinq ans, veuve depuis dix… la route ne pardonnait pas.
Critères:  #réflexion #érotisme #initiatique #volupté #personnages #candaulisme #couplea3 #libertinage #différencedâge #groupe #lesbienne #bisexuel #voyeur #exhibitionniste #masturbation #fellation
Auteur : L'artiste  (L’artiste)      Envoi mini-message
La Renaissance de Marie

Marie avait cinquante-cinq ans, veuve depuis dix… la route ne pardonnait pas. Elle vivait seule dans un pavillon aux volets vert amande, dans un lotissement calme où les oiseaux chantaient plus fort que les voisins. Chaque dimanche, elle se rendait à la messe, triait ses napperons, faisait tourner une machine, et appelait sa fille qui résidait à Lyon avec ses deux enfants.


Elle n’avait plus connu d’homme depuis la mort de Gérard ni cherché à en rencontrer. C’était fini, tout ça. Elle avait rangé sa libido avec les chemises de son mari au fond d’un carton dans le garage. Et ça lui convenait très bien.


Jusqu’à ce message. Un soir, alors qu’elle faisait ses comptes en ligne, une notification Messenger s’afficha : Florence Garnier. Il lui fallut quelques secondes pour associer le nom au visage. Une amie de fac. Pas revue depuis trente ans. Celle qui fumait des Gauloises avec des faux airs de Fanny Ardant et qui parlait de clitoris dans les couloirs de la BU.


Ma Marie… Je viens de te retrouver par hasard ! Tu es toujours aussi jolie😉. Je passe dans ta région bientôt, ça pourrait être là l’occasion de se remémorer le bon vieux temps…


Elle relut le message trois fois, hésita, puis répondit.



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Quelques jours plus tard, Florence débarqua chez elle, cheveux lâchés, lunettes de soleil sur le nez, robe légère sur un corps étonnamment bien conservé.



Marie rougit. Elle n’avait pas entendu ce mot-là dans une conversation depuis… une éternité.


Florence avait apporté une bonne bouteille de blanc et quelques sushis.



Depuis son arrivée, il y avait quelque chose dans l’air. Une odeur, un rythme, un… désordre joyeux. Comme si Florence ramenait avec elle un monde que Marie avait oublié.


Elles mangèrent dans la véranda, les pieds nus sur le carrelage frais, les rires montant au fil des verres. Florence racontait sa vie parisienne, son divorce, ses escapades, ses amants, ses aventures.



Marie rougit, puis but une gorgée pour cacher son trouble.



Marie resta muette. Florence reprit, plus doucement :



Ses doigts jouèrent nerveusement avec son alliance qui ne la quittait pas.





Chez Florence



Marie arriva chez sa copine un vendredi après-midi. Un grand appartement lumineux, dernier étage, une vue dégagée sur les toits. Moderne, élégant, sensuel même. Un canapé en velours bleu nuit, des coussins aux motifs ethniques, un immense miroir dans l’entrée.



Dépaysée, elle visita d’un œil à la fois curieux et intimidé. Tout transpirait une liberté assumée. Dans la salle de bain, elle remarqua des huiles de massage, une brosse en bois, et dans la chambre d’amis : des draps en lin, mais pas de crucifix au mur.


Le soir, Florence annonça :



Marie leva un sourcil.



Le repas fut délicieux. La conversation plus encore. Florence parlait de sexe comme d’un art de vivre. Marie buvait ses paroles comme du bon vin : prudemment, mais avec plaisir.


Puis, elles marchèrent cinq minutes et s’arrêtèrent devant une grande porte noire, discrète, sans enseigne.



Marie hésita. Mais elles entrèrent.


Le lieu était feutré, tamisé, presque chic. On aurait dit une galerie d’art avec ses canapés et ses rideaux lourds. Un hôte les salua avec un air complice.



On leur proposa deux coupes de champagne. Puis Florence la guida dans une pièce attenante, plus sombre, séparée du reste par une vitre sans tain.


De l’autre côté, un couple faisait l’amour. Pas de vulgarité. Juste des gestes. Des soupirs. Une douce montée, maîtrisée. Le corps de la femme ondulait, cambré sur le canapé. L’homme la caressait, l’embrassait, la pénétrait sans hâte.


Marie sentit sa gorge se nouer. Pas de gêne. Pas encore d’excitation, mais d’une émotion étrange, ancienne, presque oubliée.


Florence chuchota à son oreille :



Marie hocha la tête, les yeux rivés sur les deux corps qui s’unissaient.



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De retour, les images du couple derrière la vitre la hantaient. Elle ne s’était pas attendue à ce que ça l’atteigne autant. Leur plaisir avait été contagieux.



Marie s’enferma dans la chambre d’amis, en silence. Elle se déshabilla lentement, comme à la maison, par habitude. Mais son corps, qu’elle regardait si rarement, semblait lui parler ce soir.


Elle s’arrêta un moment face au miroir. Juste en culotte et soutien-gorge. Pas le genre affriolant – coton beige, les bordures fatiguées. Elle les ôta. Se scruta. Sa poitrine n’était plus aussi haute qu’auparavant, non, mais ses tétons étaient dressés et ses hanches encore pleines. Sa peau frémissait.


Allongée sur le lit, elle ferma les yeux, se remémora la scène du club et glissa une main entre ses cuisses. Elle ne s’était pas touchée depuis des lustres, mais, ce soir, elle en avait besoin. Pas pour se consoler. Pour exister.


Elle se caressa doucement. Puis plus franchement. L’image du sexe de l’homme, du regard qu’il posait sur sa compagne, l’envahit. Elle plongea un doigt en elle. Puis deux. Elle haletait. Le plaisir monta vite, violemment, sans filtre. Elle ne réprima pas son gémissement en jouissant. Sans pudeur. Sans honte. Comme on respire après avoir été trop longtemps sous l’eau.




Les mains de Juliette



Le lendemain matin, au petit déjeuner, Florence lui servit un café avec un sourire en coin.



Florence ne dit rien, mais n’en pensait pas moins… son regard brillait.


En début d’après-midi, elle proposa :



Marie ne posa pas de questions. Son corps acquiesça avant sa tête.



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Elle s’appelait Juliette. Quarante ans, silhouette souple, yeux perçants. Elle embrassa Florence sur les joues, chaleureusement, puis se tourna vers le visage inconnu.



Marie esquissa un sourire timide.


La pièce était prête. Musique douce, bougies, un matelas au sol, draps immaculés. Juliette lui proposa de s’allonger, nue, sur le ventre. Florence s’assit à côté, en robe légère, jambes croisées.


Les premières pressions furent expertes, bienveillantes. Des huiles chaudes, des gestes sûrs. Juliette dénoua les épaules, le bas du dos, puis descendit lentement sur les fesses, les cuisses. Marie se laissait faire, les yeux fermés. Bercée, presque flottante.


Quand elle se retourna, Juliette commença par lui masser les hanches, mais ses mains remontèrent jusqu’aux seins. Marie sentit son souffle s’accélérer, mais ne protesta pas.


Florence s’approcha.



Juliette se pencha et trouva les lèvres de Marie qui frissonna. Bientôt, ce fut vingt doigts et deux bouches qui se retrouvèrent à danser sur son corps. Les peaux s’effleurèrent, se découvrirent.


C’est alors qu’un homme entra dans la pièce. Il était grand, la quarantaine élégante, regard calme. Florence s’adressa à Marie à voix basse :



Posément, il se dénuda complètement et prit place auprès des trois femmes. Il ne s’imposa pas, il s’insinua. Juliette prit la main de Marie et la guida vers le sexe du nouveau venu. Elle se laissa faire, curieuse, et sentit la chaleur, la raideur, la puissance contenue. Son entrejambe était trempé.


Quand il la pénétra, ce fut d’abord lentement, elle sur le dos, Juliette qui la couvrait de baisers et Florence qui s’occupait de sa poitrine. Elle soupira, gémit, ouvrit ses cuisses, ouvrit tout. Son passé ne la retenait plus. Elle ne pensait qu’à sa peau, qu’à son corps, qu’à sa jouissance. Et elle prit son pied. Vraiment. Profondément. Deux fois. Peut-être trois, elle ne compta pas. Elle profitait.




L’après-goût du vertige



Quand Marie rentra chez elle, elle retrouva ses rideaux à fleurs, son lit bien fait, ses tasses à motifs campagnards… et une étrange sensation de vide.


Elle avait baisé. Vraiment baisé. Elle avait été caressée, prise, célébrée. Et maintenant ? Maintenant, elle avait besoin de plus.


Dès le lendemain, elle appela Florence.




Le jeune homme


Florence lui avait dit :



Il s’appelait Hugo. Vingt et un ans. Étudiant en histoire de l’art, barbe de trois jours. Ils se retrouvèrent dans un petit café du centre-ville. Il la dévora des yeux dès qu’elle entra.



Un peu troublée, flattée surtout, Marie ne put s’empêcher de rire. Son cœur battait plus fort que d’habitude, et ce n’était pas juste le vin blanc.


Ils allèrent chez elle. Dès la porte refermée, il l’attira contre lui. Elle sentit son sexe dur sous son jean. Il l’embrassa comme un affamé. Langue chaude, lèvres voraces. Il lui mordilla le cou, les clavicules, puis l’entraîna vers le canapé.



Marie tremblait. Pas de honte, d’envie.


Il la regarda longuement et s’agenouilla devant elle. Écartant ses cuisses d’un geste ferme, il plaqua sa bouche, grande ouverte, sur sa chatte. Sa langue glissa, lente, précise. Il lécha comme s’il dégustait une pêche bien juteuse. Marie étouffa un cri. Il enfonça deux doigts en elle, puis trois, avec vigueur, juste ce qu’il faut. Elle bascula la tête en arrière, gémissant fort, les seins ballants, offerte.


Quand il la pénétra enfin, elle sentit sa queue chaude et dure l’envahir d’un coup sec. Elle se cambra, griffa son dos, et s’accrocha à lui comme si elle tombait du monde.



Elle s’empala avec un râle rauque, puis commença à onduler, à frotter, à cogner son bassin contre celui du jeune homme avec une intensité qu’elle ne se connaissait pas.



Elle gémissait, transpirait, haletait… l’orgasme montait comme un orage. Une décharge la traversa et elle planta ses ongles dans les hanches de son partenaire, qui éjacula en grognant.


Ils restèrent collés l’un à l’autre, trempés, essoufflés, le cœur battant à l’unisson. Après la chaleur, la tendresse. Cela faisait tant de temps qu’elle ne s’était pas sentie si bien ! Elle n’avait pas seulement baisé, elle avait repris possession de sa vie.



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Dès lors, Marie ne mit plus de soutien-gorge et troqua ses petites culottes de coton pour des étoffes bien plus soyeuses et aguichantes. Elle marchait plus haut, plus court, plus sûre. Elle osait. Elle se maquillait les lèvres avec audace. Elle souriait aux hommes dans la rue.


Certains jours, son corps réclamait, et elle obéissait. Sans agenda. Elle n’avait plus honte de ses rides. Elle avait compris qu’elle avait aussi droit au plaisir. Et elle le criait souvent. À genoux. À quatre pattes. Sur le ventre. Contre un mur ou contre un arbre.




Un total abandon




La villa se trouvait au bout d’un chemin de terre. Une bâtisse blanche, vitrée, posée au milieu de nulle part. La nuit était douce, le silence habité. On entendait seulement le vent… et des soupirs lointains.


Marie entra, talons hauts, robe noire sans rien dessous, les lèvres maquillées couleur vin. Elle était tendue comme une corde. Une chatte en feu.


Ils étaient une vingtaine, des hommes et des femmes, des corps mêlés, dénudés, certains déjà en pleine action. Une odeur de sexe, chaude et primale, flottait dans l’air. La musique vibrait à peine. Une lumière dorée caressait les peaux.



Marie sentit son ventre se nouer de plaisir avant même qu’on la touche.


Une femme nue l’embrassa à pleine bouche. Un homme l’enlaça par-derrière, l’effleura du bout des doigts. Elle se laissa faire. Elle avait envie de tous et de tout. Elle voulait jouir cent fois, de toutes les façons.


On la déshabilla en douceur. Sa robe glissa au sol. Une main s’attarda sur son ventre, une bouche vint sucer ses tétons. Elle gémit dès les premières caresses. Ils étaient trois. Puis quatre. Puis six. Puis elle ne savait plus. Elle s’agenouilla et branla en rythme les sexes tendus, alternant les fellations profondes, gourmandes, salivant de désir. Elle ne se reconnaissait plus, et elle adorait ça.


Puis tout se précipita, tout sens dessus dessous. Marie était à quatre pattes, ou peut-être sur le dos. Des corps l’entouraient, l’enveloppaient, la traversaient. Une bouche sur sa nuque, une main entre ses cuisses, une autre sur ses seins. Un va-et-vient en elle, devant, derrière, partout. Des soupirs, des halètements, des peaux contre la sienne.


Elle ne distinguait plus les visages ni les organes. Juste des chaleurs, des souffles, des rythmes. Des lèvres s’accrochaient aux siennes pendant qu’un bassin cognait contre le sien et la faisait basculer. Elle n’offrait plus rien – elle était l’offrande.


Tout coulait. Tout vibrait. Elle n’était plus que chair, désir, cri.


Un instant, elle crut se noyer dans ce déferlement. Ouverte, gorge pleine, ventre tendu, elle se perdit dans le vertige. Il n’y avait plus de limites, plus d’avant, plus d’après. Juste cet instant. Brut. Infini.


Passée la tornade, quand elle se relâcha enfin, couverte de sueur, de salive, de sperme, le souffle brisé, elle était éternelle.


Et c’est là que Thomas apparut. Pas un mot. Pas un jugement. Mais un regard bienveillant.


Il lui tendit une serviette. Elle la prit.




L’homme aux yeux gris



Il l’avait observée toute la soirée.


Pas un voyeur ni un profiteur. Pas un jaloux. Un homme silencieux, au regard tranquille, presque doux, qui n’avait rien de concupiscent, mais dans lequel elle avait pourtant senti une brûlure. Une lente fascination.


Elle était incrédule. Lui, habillé, debout, sobre et calme… dans cet océan de sexe débridé.



Pas une once d’ironie ni de jugement. Juste une voix grave, chaude, posée. Une main qui ne cherchait pas à caresser. Un regard qui, pour la première fois depuis le début de la soirée, ne paraissait pas vouloir la posséder.


Il s’appelait Thomas. Quarante-cinq ans. Divorcé. Il était venu pour explorer, comme elle. Mais ce soir, il avait trouvé autre chose.


Ils avaient parlé de longues heures. Assis sur la terrasse. Nus sous des plaids. Des silences entre deux phrases. Des sourires tendres. Aucun plan. Juste l’évidence d’un lien.



Et elle l’avait suivi.


Dans la pénombre, il la déshabilla comme on déplie un drap ancien. Avec soin. Il ne s’était pas jeté sur ses seins ni entre ses cuisses. Il avait d’abord caressé ses bras, ses tempes, sa nuque. Il l’avait embrassée sans langue, puis avec, longuement. Et elle avait senti son ventre se nouer. De désir. Mais d’un désir nouveau.


Quand il la pénétra, elle avait l’impression qu’il entrait en elle par le cœur. Doucement, profondément, avec une lenteur presque insupportable.


Pas de claques. Pas de mots crus. Pas de rôles.


Juste deux corps. Deux respirations. Et ce murmure contre son oreille :



Quand il s’était endormi contre elle, après un long baiser, elle avait senti monter une émotion qu’elle n’avait pas prévue : la peur d’aimer.




La décision de Marie



Les jours suivants, Marie vécut comme en flottement.


Son corps vibrait encore de la nuit d’abandon. De chaque baiser, chaque morsure, chaque jet brûlant. Mais dans un coin de sa poitrine, quelque chose s’était logé. Une chaleur sourde, lente… le souvenir de Thomas. De ses mains. De ses mots. De cette étreinte sans masque, sans fuite.


Elle pensait à lui. Souvent. Trop. Et cela la troublait.


Il lui avait écrit. Trois fois. Des messages sobres. Aucun reproche. Aucun « tu me manques ». Juste des questions simples. Et cette phrase : « Je suis là si tu veux me revoir. Tel que je suis. »


Elle mit une semaine avant de répondre.


Quand il vint, un dimanche en fin d’après-midi, elle l’accueillit dans son pavillon aux volets rouges, nue sous une robe en lin. Il avait apporté du vin blanc. Et des pivoines.



Il la regarda. Longtemps. Alors, elle parla. Lentement. Mais sans détour.



Un silence. Épais. Dense.



Il se leva, fit quelques pas dans le salon, puis revint vers elle.



Elle le fixa, yeux brillants, un souffle court au coin des lèvres.



Il la regarda à nouveau. Puis hocha la tête.



Elle se leva, posa sa main sur sa joue, et murmura :





Épilogue



Marie ne remit jamais de soutien-gorge.


Elle vivait toujours dans son pavillon propret, celui aux volets jadis vert amande. Elle avait gardé ses rideaux à fleurs, sa vieille vaisselle, ses tasses à motifs campagnards… mais le reste avait changé.


Elle portait des jupes fendues, des chemisiers sans rien dessous, des talons, ou juste ses pieds nus sur le carrelage frais. Elle se maquillait sans excès, mais avec un rouge à lèvres franc. Elle sentait la femme. Et le sexe. Et la liberté.


Thomas venait souvent. Il avait son double des clés. Parfois, il cuisinait. Parfois, il la baisait dans le salon, sur le canapé, sur la table ou contre un mur. Parfois, il la regardait se faire prendre par un autre, silencieux, assis dans le fauteuil en velours. Parfois, il participait.


Et parfois, elle disparaissait.


Deux jours. Trois. Un message flou. Pas d’explication. Elle rentrait fatiguée, mais rayonnante, la peau encore marquée d’empreintes qu’il ne cherchait pas à identifier.


Il ne posait pas de questions. Elle ne promettait rien.


Elle avait compris que certaines boîtes n’étaient pas vouées à se refermer. Et que le plaisir, lui, se partage. Ou se vole.