n° 23018 | Fiche technique | 7261 caractères | 7261 1210 Temps de lecture estimé : 5 mn |
25/04/25 |
Présentation: Premier texte né d’un défi né d’une discussion entre amateurs de récits érotiques dont le moteur serait un miroir sans tain. | ||||
Résumé: Un couple dont le désir s’érode découvre l’existence d’un établissement discret et secret « le Reflet ». | ||||
Critères: #érotisme #volupté #couple #voyeur #lieuderencontre f fh couple amour voir exhib miroir caresses jeu | ||||
Auteur : Leo Aristys Envoi mini-message |
Élise et Mathieu. Ensemble depuis huit ans. Un couple solide, mais lissé par l’habitude. Le désir, encore là, s’était mis à murmurer au lieu de crier.
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Un soir, autour d’un verre, leur amie Lucie évoqua un lieu étrange. Un club. Sélect. Inconnu. Souterrain.
Le Reflet.
Lucie avait ce regard légèrement ironique, de ceux qui savent des choses que les autres ignorent encore.
Élise frissonna.
Le concept les hanta plusieurs jours. Puis, une semaine plus tard, ils franchirent les portes du Reflet.
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Un couloir obscur, feutré. Une hôtesse masquée les guide. Un salon numéroté, éclairé avec soin.
Un lit. Un miroir sans tain en face.
Ils s’embrassent. Hésitants, d’abord. Mathieu parcourt le cou d’Élise de ses lèvres chaudes, la tension d’Élise s’apaise tout en surveillant son image dans le miroir, petit à petit, elle commence à fondre sous les baisers, à s’abandonner, ses craintes muent en excitation. Le silence de la pièce fait place aux soupirs.
Lentement, les vêtements dégrafés glissent au sol, Élise et Mathieu se prennent au jeu de la glace et se donnent à voir. Dans le miroir, leur reflet les regarde, aussi intense que le regard de l’inconnu invisible, de l’autre côté.
Ils s’enlacent, peau contre peau, en observant leur reflet du coin de l’œil, ils se caressent en prenant soin de ne jamais masquer la vue de ce que le désir produit, les seins d’Élise haut perchés, les tétons gonflés de plaisir qui pointent davantage à chaque effleurement, le sexe de Mathieu noueux et fièrement dressé, Élise s’en saisit pour mieux l’exhiber tant au voyeur dissimulé qu’à leur regard, tout en fixant la glace, elle le fait lentement coulisser de sa main pour en découvrir ce gland carmin qui brille…
Mathieu, lui, presse les seins d’Élise pour en faire saillir les mamelons et venir dessiner de la langue des arabesques de salive tout autour, puis les lécher, les mordiller, les aspirer pour en allonger encore les tétons.
Élise écarte ses cuisses pour exposer à la vue son sexe glabre enflé d’excitation, Mathieu vient en faire le tour d’un doigt léger et s’arrête sur ce bouton qui ne demande qu’à éclore, à chaque contact on le voit tressaillir et repousser son capuchon. Sous les gémissements et les supplications d’Élise, Mathieu le dégage entièrement pour le mettre en scène au sommet de sa corolle encore repliée et parsemée de perles transparentes sur toute sa longueur.
Il ouvre la corolle d’où il s’écoule un filet cyprin cristallin et visqueux qu’il étire du doigt en longs fils. Il remonte ensuite la fente lubrifiée de deux doigts pour venir encadrer ce clitoris turgide et, par petites pressions, provoquer des spasmes de ce calice clairement visibles par tous les spectateurs hypnotisés.
Chacun excite, fouille, branle, écarte, décalotte, recalotte, secoue, frotte, presse le sexe de l’autre dans une exhibition lubrique quand, d’une pulsion irrépressible, les mains cèdent la place à leurs bouches, leurs lèvres, leurs langues, leurs dents, se délectant de s’offrir et d’offrir ce spectacle aux observateurs cachés.
Sans se concerter, face au miroir, Élise vient coiffer le gland de Matthieu pour l’aspirer avec gourmandise de sa vulve baveuse quand soudain elle s’empale violemment sur ce dard prêt à exploser. La jouissance éclate simultanément, une fulgurance extatique, les spectateurs contemplent l’écume blanche suinter entre les sexes étroitement emboîtés dans les spasmes orgastiques.
Élise se sent vibrante. Vivante. Comme si faire l’amour en étant vue, même sans preuve, réactivait une puissance oubliée.
Ils repartent, tremblants et silencieux.
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La deuxième nuit, ils sont l’ombre. Cette fois, ils sont assis dans une pièce obscure. Le miroir sans tain leur montre une salle éclairée.
Un couple entre.
Et là, quelque chose dérange. La femme… ressemble à Élise. Trop. Les gestes. Le port. La robe.
Et l’homme – c’est Mathieu. Ou son double. Même corps. Même allure.
Ils font l’amour. Mais pas exactement comme eux. Les gestes sont plus sûrs, plus amples. Et la femme regarde vers le miroir. Vers eux.
Elle sourit.
Élise sent ses reins se contracter. Elle n’arrive plus à détacher ses yeux. La femme – elle-même ? Une autre ? – se caresse. Avec une synchronisation parfaite. Comme si elle sentait ce qu’Élise ressentait.
Elle sort de là troublée, affamée d’une vérité qu’elle ne sait pas nommer.
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La troisième nuit, sans rien dire à Mathieu, Élise revient. Seule.
Le club semble l’attendre. Une hôtesse silencieuse lui tend une clé. Gravée d’un symbole : ∞.
Elle entre dans une salle entourée de miroirs. Seule face au miroir sans tain.
Elle est nue sous une robe noire. Elle s’assoit. Et attend.
Une lumière s’allume. Une femme entre dans la salle d’en face. Masquée. Mais identifiable. C’est elle. Ou une version d’elle. Même corps. Mêmes gestes.
La femme se dénude. Lentement. Se caresse. Élise, hypnotisée, se touche à son tour.
Mais rapidement, elle réalise : ce n’est pas elle qui imite. C’est le reflet. Qui suit. Parfaitement.
Un homme entre. Nu. Silencieux. Il prend la femme masquée. C’est une scène d’amour d’une lenteur irréelle.
Élise, haletante, se laisse emporter. Sa main explore, s’ouvre, s’abandonne.
Puis une porte cachée s’ouvre dans sa propre salle. Un homme masqué entre. Nu. Il ne dit rien. Il lui tend la main.
Elle le suit. Ils font l’amour au sol, dans la pièce miroir. Tous les reflets les renvoient à l’infini. Elle se voit jouir. Elle regarde son plaisir, démultiplié, démystifié, amplifié.
Et dans le miroir sans tain… La femme masquée fait la même chose, avec le même homme.
Ou est-ce lui ? Est-ce elle ? Qui regarde qui ?
Puis, au moment de l’orgasme, la lumière s’inverse.
Elle comprend : ce qu’elle vient de voir était un enregistrement. C’était elle. Elle se regardait jouir, en différé.
Et dans le miroir… un couple l’observe.
Mathieu.
Et Lucie.
Le choc. Le vertige. Mais pas de honte.
Elle sourit.
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La nuit suivante, Mathieu revient seul. Cette fois, c’est lui qui cherche.
Lucie l’attend. Complice. Elle lui remet une clé : deux cercles entrelacés.
Dans la salle, Élise est déjà là. Nue. Calme. Prête.
Elle ne dit rien.
Mathieu la rejoint. Il la touche. Elle le prend. Ils s’aiment comme jamais. Pas pour être vus. Mais parce qu’ils le savent.
Et derrière le miroir, Lucie les regarde. Elle caresse son cou, son ventre, puis ses cuisses.
Derrière elle, une autre silhouette entre. Nue. Un autre couple observe à son tour. Les rôles se mêlent. Se fondent.
Qui regarde ? Qui imite ? Qui devance ?
À l’aube, à l’extérieur du club, Élise et Mathieu sortent, mains jointes.
Le bâtiment n’a aucune fenêtre. Juste un mur noir et lisse, comme un miroir mort.
Elle l’embrasse. Longuement. Et dans ses yeux, une lueur nouvelle. Son propre reflet, devenu chair.