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n° 23041Fiche technique38961 caractères38961
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Temps de lecture estimé : 25 mn
07/05/25
Résumé:  Chamboulement climatique : qui tire les ficelles ? Le célèbre Columbo, appelé à la rescousse, mène l’enquête. Arrivera-t-il à déjouer les machinations secrètes ? Et si la vérité dépassait tout ce que l’on peut imaginer ?
Critères:  #chronique #société
Auteur : Maryse      Envoi mini-message

Concours : Conspirations et manigances
Un jour bissextil de trop !

Les tourments de l’Arbre de Vie


L’Arbre de Vie, un colosse séculaire, veille au cœur d’une clairière venue de la nuit des temps, un lieu immémorial où il perpétue l’Harmonie Première. Depuis toujours, ses racines profondes, telles des veines s’enfonçant jusqu’au noyau de la Terre, insufflent au monde une énergie éternelle. Sa canopée majestueuse reflète le cycle immuable des saisons. Elle se divise en quatre sections : au sud, des branches dénudées scintillent sous un givre cristallin ; à l’ouest, de jeunes rameaux éclatent en feuilles vert tendre, promesses de renouveau ; au nord, la verdure luxuriante, chargée de fruits naissants, s’épanouit de toute son ardeur ; et à l’est, des teintes dorées et cuivrées s’éparpillent en une chute lente et élégante, portées par un souffle apaisant.


Mais aujourd’hui, cet accord parfait vacille. Ses racines, qui d’ordinaire vibrent à l’unisson de la Terre, sont parcourues d’un frisson mystérieux, inquiétant. Sa frondaison, jadis en équilibre idéal, semble dissoner. Les feuilles automnales chutent prématurément, ponctuant le sol de taches sombres. Les bourgeons printaniers, suspendus dans un état d’attente fébrile, peinent à éclore. Les fruits estivaux se racornissent sous une chaleur desséchante, tandis que les branches dénudées de l’hiver fléchissent dangereusement sous le poids des stalactites.


Depuis quelque temps, un trouble sourd altère la Sérénité Primordiale. Une anomalie inconnue – inconcevable, même pour l’Arbre de Vie qui, en des millénaires d’existence, n’a jamais rien ressenti de tel – perturbe la subtile mécanique du Monde.


Le doute n’est plus permis : ce désordre n’est pas le fruit du hasard. Une main tire des ficelles dans l’ombre, bouleversant l’ordre immémorial. Est-ce la folie des mortels, dont les pas arrogants malmènent la Terre ou une querelle secrète parmi les Saisons, attisée par quelque ambition personnelle ?


Et si le déséquilibre persiste, l’Arbre de Vie le sait, c’est toute la toile du vivant qui se déchirera. Face à cette menace, l’Arbre de Vie se redresse, bien que tremblant sous l’effet de ce qui se trame dans son dos. Il doit agir et vite ! Il n’est pas seulement le gardien du Cycle de la Vie, il en est aussi son protecteur.



Climat : une conspiration à l’œuvre ?


Août : Une canicule implacable


Dans une région agricole, les paysages sont devenus désertiques. Les rivières sont taries, et les cultures brûlent sous un soleil ardent. Un agriculteur au visage buriné contemple ses champs dévastés. Il frappe le sol du pied, levant un nuage de poussière :



Une silhouette indistincte, presque translucide dans la lumière éblouissante, surgit. Elle se fond dans un halo doré. Sa voix suave s’insinue comme une vérité implacable :



Dans la clairière, l’Arbre ressent les rayons du soleil s’intensifier, brûlant ses feuilles estivales avant qu’elles ne puissent nourrir les fruits. Ses racines cherchent désespérément l’eau qui fait défaut, tandis qu’une angoisse le traverse : d’où viennent ces assertions qui sèment la discorde ?


Octobre : Une tempête terrifiante


Dans une grande plaine, une tempête violente déracine les arbres, détruit les infrastructures et laisse des villages entiers sans électricité. Les habitants, terrifiés, se terrent dans leurs maisons, priant que leur toit ne soit pas emporté. Au loin, une éolienne s’effondre dans un fracas retentissant.


Une petite fille, effrayée, regarde par la fenêtre embuée. Sa mère, le regard inquiet, l’attire contre elle :



Une silhouette grège apparaît dans un souffle de vent. Elle porte une cape kaki qui semble absorber la lumière et murmure, son ton à la fois caressant et convaincant :



Dans sa clairière, l’Arbre ressent le vent rugir à travers sa ramure clairsemée. Les feuilles dorées sont violemment arrachées, et ses racines, noyées dans un sol détrempé, peinent à ne pas lâcher prise. Ces voix… elles mènent les humains sur des chemins trompeurs.


Janvier : Une instabilité paralysante


Dans une grande ville, les habitants affrontent une succession de gels et de dégels. Les canalisations éclatent sous l’effet des variations de température drastiques.


Un technicien municipal, accroupi devant un amas de câbles sectionnés et de tuyaux endommagés, secoue la tête, découragé :



Une silhouette, portant une étole argentine, se matérialise furtivement d’une bruine de grésil. Sa voix glaciale, presque doucereuse, susurre :



Dans la clairière, l’Arbre tremble. Ses branches dénudées ploient sous une épaisse couche de glace qui les recouvre, en les fragilisant. Ses racines cherchent désespérément un sol stable, maintenant fissuré par le froid. Ces allégations manipulent… Mais qui tire les ficelles ?


Avril : Des inondations destructrices


Dans une vallée autrefois paisible, des pluies diluviennes transforment la rivière en torrent déchaîné. Des maisons sont englouties, des ponts cèdent, et des ruches sont emportées par le courant violent.


Un journaliste, de longues cuissardes aux jambes, commente en direct :



Une silhouette douce, aux reflets verts, surgit et murmure :



Dans la clairière, l’Arbre de Vie ressent ses jeunes pousses flétrir avant l’heure. Son tronc craque sous la tension. Jamais je n’ai perçu un tel déséquilibre. Des forces invisibles œuvrent pour tout contrôler.


Accablé, il sait qu’il doit reprendre l’initiative avant qu’il ne soit trop tard.



Avec gravité et solennité, il convoque le Conseil des Saisons.



Columbo, détective du climat, à la rescousse…


Comme à l’accoutumée, Hiver apparaît le premier, dans un tourbillon de flocons blancs. Il s’assied dignement sur une souche gelée et, fixant l’horizon, marmonne :



Puis arrive Printemps, virevoltant dans une robe de pétales et d’herbe tendre. Elle sautille avec une énergie provocante autour d’Hiver :



Hiver, impassible, répond d’un ton glacial :



Printemps ouvre la bouche pour rétorquer, mais une vague de chaleur suffocante interrompt leur échange. Été arrive, rayonnant, un sourire arrogant aux lèvres :



Un souffle discret annonce Automne, qui se glisse dans la clairière avec la douceur d’un soupir. Elle ajuste son capuchon brun châtaigne avant de laisser un rire moqueur flotter dans l’air :



Les remarques se font plus acérées.



Été hausse les épaules, avec un sourire goguenard :



L’Arbre de Vie, jusque-là silencieux, agite légèrement ses branches, libérant une pluie de feuilles dorées et de cristaux de glace. Sa voix grave et profonde résonne dans la clairière :



Mais ses paroles tombent dans l’oreille de sourds. La discussion dégénère en dispute ouverte. Chaque Saison revendique son rôle essentiel, suspectant les autres de vouloir rallonger leurs cycles ou empiéter sur son domaine.



Automne sourit en coin, une étincelle sarcastique dans les yeux :



Le débat s’intensifie, des accusations voilées commencent à émerger. Printemps lance, faussement innocente :



Hiver renchérit, d’un ton méprisant :



Automne réajuste sa cape, un sourire condescendant au visage :



Un raclement de gorge interrompt soudain la cacophonie. Une silhouette émerge des ombres, vêtue d’un imperméable froissé, tenant un carnet usé dans une main. Le météorologue Columbo s’avance avec nonchalance, esquissant un sourire modeste.



Il observe les Saisons, puis ajoute, l’air faussement distrait :



Les saisons se figent, le fixant de travers. Columbo sourit un instant, puis continue :



Columbo se tait un instant, se frotte le front de la main comme s’il cherchait à retrouver le fil de ses pensées, puis ajoute :



Un silence lourd s’installe, les regards se croisent, inquisiteurs. Automne finit par murmurer, presque pour lui-même :



Columbo note distraitement quelque chose dans son carnet. Le silence devient pesant, les Saisons s’observent désormais avec une suspicion palpable. Columbo, satisfait, s’éloigne lentement, laissant planer sa question comme un nuage menaçant au-dessus de la clairière. Au bout de quelques pas, il s’arrête brusquement, se retourne en se tapotant le front avec son carnet.



Les Saisons le dévisagent, avec défiance.



Columbo se gratte la tête, feignant la confusion.



Le silence tombe, lourd. Automne plisse les yeux. Printemps détourne le regard, mais pas avant qu’Été ne remarque son sourire effacé.



Il laisse sa question en suspens, avant d’ajouter, l’air faussement distrait :



Il marque une pause, observant attentivement les réactions.



Printemps plisse les yeux, songeuse :



Columbo hausse les épaules, l’air innocent.



Automne, calmement, ajuste sa cape mordorée.



Columbo sourit, satisfait de les voir mordre à l’hameçon.



Été se penche en avant, intéressé malgré lui :



Printemps, piqué, rétorque :



Automne intervient, un sourire en coin :



Hiver reste stoïque, mais une lueur froide traverse son regard :



Columbo recule lentement, son carnet en main, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres.



Il s’arrête, se retournant une dernière fois :



Alors qu’il disparaît dans les ombres, un vent glacé fait bruire les feuilles tombées au sol, comme un murmure de défi. Dans la clairière, chaque Saison reste immobile, ses pensées tournant à toute allure, élaborant déjà des stratégies pour détourner le jeu en sa faveur.


Et sous leurs pieds, dans les racines profondes de l’Arbre de Vie, une vibration ténue se propage. C’est un murmure silencieux, un avertissement, ou peut-être une plainte… comme si la Terre frémissait à la perspective de ce qui allait se produire.



Star Saison : les coulisses des manipulations


Le monde suspend son souffle. Les chaînes de télévision martèlent le même message :


« Ce soir, ne manquez pas l’ultime épisode de Star Saison. Après des semaines de débats, de défis et de révélations, c’est au public de décider : qui sera la Saison préférée ? L’avenir de notre planète en dépend ! »


Les réseaux sociaux s’enflamment, les hashtags #TeamPrintemps, #SummerForever, #FallVibes et #WinterIsKing dominent les tendances. Les débats font rage, les sondages se multiplient. Des analystes spéculent sur les résultats, tandis que dans les rues, des manifestants s’affrontent à coup de slogans : « La nature ne se divise pas ! », « Votez pour le renouveau avec Printemps ! », ou encore « Avec le soleil de l’été, plus de chauffage, moins de CO2 ! », et bien d’autres encore.


Dans un coin reculé, Columbo observe les scènes tumultueuses qu’il a déclenchées, tapotant son carnet avec l’extrémité de son crayon, la mine réjouie :



Derrière la ferveur populaire, des gouvernements, des lobbys industriels, des magnats de l’énergie et du numérique, des associations, bref, toutes sortes d’organisations trop nombreuses pour être citées, s’activent. Exploitant les rivalités pour promouvoir leurs produits, infléchir des politiques, asseoir leur pouvoir et atteindre leurs objectifs, ils tirent les ficelles avec une précision cynique. Les Saisons elles-mêmes, emportées dans ce tourbillon médiatique, deviennent des pions d’un échiquier complexe dont elles n’ont pas encore conscience.


La stratégie des Saisons


Dans une loge baignée de lumière verte, Printemps ajuste sa couronne de fleurs, entourée de son état-major de campagne : conseillers avisés, promoteurs passionnés et financeurs aux intérêts bien calculés.



Printemps hésite :



La coach en PNL, pétillante et sûre d’elle, intervient avec un sourire assuré :



Dans une loge dorée baignée de chaleur, Été rayonne, bien qu’un soupçon d’inquiétude ternisse son assurance. Ses conseillers – publicitaires, magnats du tourisme, industriels du solaire et autres alliés influents – peaufinent un show grandiose.



Été, pourtant, se détourne légèrement, ses rayons perdant un peu de leur éclat :



Dans un décor aux tons taupe, Automne, sérieux, ajuste sa cape. Son équipe – artisans du terroir, chefs étoilés, défenseurs d’un mode de vie plus local et frugal, ainsi que des associations comme celle pour la réhabilitation du potiron traditionnel – débat avec passion.



Automne, cependant, reste pensif :



Dans une pièce blanche et froide, Hiver écoute, impassible, les membres de son cabinet : industriels de l’énergie, promoteurs de sports d’hiver, géants du numérique, et autres stratèges visionnaires. Chacun propose des idées, cherchant à magnifier la majesté glaciale de leur saison.



Hiver, immobile comme une statue de glace, murmure lentement :



Sur le plateau de l’émission


Le plateau de télévision scintille de mille couleurs : hologrammes de fleurs, vagues, feuilles mortes et flocons dansent dans l’air. Les spots publicitaires diffusés en boucle célèbrent tout autant les Saisons que leurs sponsors : vacances estivales, skis dernier cri, paniers bio locaux, produits dérivés et en vogue…


Dans un couloir, des lobbyistes vont et viennent, les yeux brillants :



Dans un coin du plateau, un peu à l’écart, Columbo, fidèle à son habitude, observe, silencieux, mais attentif à chaque détail. Une assistante de production s’approche, intriguée :



Il lève les yeux, un sourire énigmatique aux lèvres :



Il consulte son carnet en faisant tourner lentement les pages griffonnées, avant de murmurer pour lui-même :



Le présentateur s’avance sur l’estrade :



Les applaudissements explosent. Les projecteurs balayent la scène, où les Saisons, déjà prêtes, se préparent à leur ultime prestation, leur apothéose.


Dans l’ombre, Columbo murmure à voix basse :




L’Affrontement des Saisons


Printemps, drapé dans un halo vert luminescent, s’avance le premier. Ses paroles, teintées de poésie, résonnent dans la salle :



Les écrans diffusent des images de prairies fleuries, de bébés animaux et de champs renaissants. Dans les coulisses, ses alliés humains – des écologistes radicaux – insèrent subrepticement des séquences montrant des forêts dévastées et des rivières polluées. Une légende incriminante apparaît : « Été et Hiver, les destructeurs ».


Printemps, porté par l’énergie du moment, enchaîne :



Un murmure parcourt la salle. Certains applaudissent, d’autres se tournent vers Été ou Hiver, les yeux accusateurs. Les derniers réfutent et conspuent à grands cris.


Étincelant de lumière et d’or, Été entre alors dans une explosion de feux d’artifice virtuels. Sa voix chaude emplit l’espace :



Des images vibrantes de plages bondées, de marchés animés et d’enfants jouant sous un ciel éclatant illuminent les écrans. Été marque une pause, un sourire assuré sur les lèvres, avant de lancer :



Mais dans la loge de Printemps, un conseiller active un graphique projetant des données inquiétantes : vagues de chaleur, incendies de forêt et désertification. La salle est frappée par ces contrastes violents. Été, irrité, répond à brûle-pourpoint :



Automne entre à son tour, enveloppé dans sa cape mordorée. Son pas est lent, calculé, et sa voix grave porte une sagesse ancestrale :



Des images de marchés locaux, de vignobles baignés de lumière dorée, et de foyers chaleureux se succèdent. Ses alliés humains, des défenseurs du local, du terroir et de la convivialité, diffusent des messages subliminaux exaltant la simplicité et la proximité. Mais la réplique d’un opposant agricole, financé par Été, fuse depuis le public :



Automne ajuste lentement sa cape, son regard sombre balayant la foule :



Enfin, dans un silence glacial, Hiver s’avance. Des flocons holographiques tourbillonnent autour de lui, et sa voix résonne, calme et implacable :



Des images de paysages enneigés, de familles réunies autour d’un feu et de villes scintillant de lumières de Noël illuminent les écrans. Mais soudain, Printemps injecte des données sur la consommation énergétique excessive durant l’hiver. Une voix s’élève dans la salle :



Hiver reste imperturbable, fixant les caméras d’un regard glacé :



Le Chaos


Les accusations croisées se multiplient. La tension monte crescendo. Depuis les coulisses, des alliés humains manipulent les données, orchestrent des révélations savamment dosées, et attisent les tensions entre les Saisons.


Les conseillers d’Été frappent les premiers : ils diffusent en secret les résultats d’une enquête qui révèle que certaines enseignes alliées de Printemps s’approvisionnent en produits biologiques dans des pays où les ouvriers agricoles sont sous-payés, soumis à des conditions de travail inhumaines, parfois même remplacés par des enfants dans les champs.


La riposte ne se fait pas attendre. Des preuves accablantes montrent qu’Été a utilisé ses pouvoirs pour permettre à certains États riches de manipuler leur climat lors d’événements internationaux – l’absence de pluie pour des festivals mondains, un ciel parfait pour les Jeux olympiques. Une manœuvre lucrative qui a creusé davantage les inégalités climatiques entre nations.


Automne, jusque-là préservé, vacille à son tour sous le poids d’un rapport explosif : la filière mycologique qu’il a mise en avant pour répondre à la demande croissante en produits bio s’avère être une bombe à retardement. Des champignons cultivés dans des containers, présentés comme des joyaux de terroir, se révèlent être des nids à toxines, responsables d’une vague d’empoisonnements alimentaires.


Les malversations d’Hiver éclatent au grand jour : une étude digne de confiance dévoile que les combinaisons de ski imperméabilisées, largement promues par ses sponsors, sont imprégnées de produits chimiques. Ces aérosols, en se diffusant, contaminent les neiges éternelles et perturbent gravement les écosystèmes montagnards.


Automne, les joues rouges de colère, réplique avec indignation :



Été, un sourire cinglant aux lèvres, répond avec sarcasme :



Les Saisons perdent leur calme et s’accusent mutuellement sur la scène, entraînées par les querelles humaines qu’elles servent malgré elles. Hiver, froid et distant, assène la vérité :



Dans le public, la confusion est à son comble. Les spectateurs hésitent, puis se mettent à crier et accuser à leur tour. Les débats deviennent disputes, et bientôt, des échauffourées éclatent. Les votes, censés désigner une Saison victorieuse, reflètent désormais un rejet de tout.


Columbo, observant depuis un coin sombre, tapote son carnet d’un geste pensif. Il murmure :



Un grondement sourd retentit. La Terre elle-même semble protester. Le décor tremble légèrement, et les Saisons échangent des regards inquiets. Le chaos atteint son apogée… mais dans l’air, une énergie différente commence à vibrer. Quelque chose, ou quelqu’un, s’apprête à intervenir.



L’intervention de Gaïa


Le tumulte règne sur le plateau, mais soudain, les hologrammes représentant les Saisons se figent, la lumière vacille, et une voix profonde et vibrante emplit l’espace. Les écrans diffusent l’image d’une figure majestueuse et insaisissable : Gaïa, la personnification de la Terre elle-même. Sa voix, à la fois douce et implacable, s’élève.



Les Saisons, stupéfaites, s’arrêtent net. Même le public retient son souffle. Seul Columbo, dans son coin sombre, esquisse un petit sourire satisfait et murmure :



Gaïa, enveloppée d’une lumière changeante évoquant la vie elle-même, s’adresse d’abord aux Saisons :



Les Saisons échangent des regards coupables, réalisant que leurs querelles ne faisaient que refléter les luttes de pouvoir des hommes. Automne, ajustant nerveusement sa cape, murmure :



Elle se tourne ensuite vers Columbo, qui relève légèrement son carnet.



Il hausse doucement les épaules, une moue modeste aux lèvres.



Gaïa incline légèrement la tête.



Puis, son regard s’étend vers l’humanité, incarnée par le public et les spectateurs à travers le monde.



Les écrans diffusent des images de déforestation, de glaciers qui fondent, de rivières asséchées.



Les images se succèdent, montrant des écosystèmes dévastés, puis des initiatives de restauration.



Un silence lourd s’installe, brisé par Printemps, qui s’adresse timidement à ses frères et sœurs :



Le public commence à applaudir timidement, et bientôt la clameur monte. Columbo, observant tout cela, murmure à voix basse :



Gaïa, avec une dernière lueur bienveillante, déclare :



Sa silhouette s’évanouit, et les Saisons, unies pour la première fois depuis longtemps, jurent de travailler ensemble pour guider l’humanité vers un avenir plus équilibré. L’émission, devenue un symbole de réveil collectif, marque un tournant : une lente réconciliation entre les hommes, la nature et les cycles terrestres.


Columbo, quittant le plateau, jette un dernier regard derrière lui et murmure :




Épilogue : la sagesse ou le chaos…


De retour dans la clairière, Columbo s’approche de l’Arbre de Vie. Il observe les branches bruissant doucement, comme pour l’inviter à une dernière réflexion. Il mâchouille un instant l’extrémité de son crayon avant de murmurer :



Il soupire puis poursuit :



Il se redresse légèrement, jetant un regard vers l’Arbre de Vie, dont les racines semblent pulser doucement, comme si elles acquiesçaient.



Il sourit légèrement, pensif.



Il range son crayon et son carnet dans la poche de son imperméable froissé et conclut doucement, en s’éloignant :



L’Arbre du Cycle de la Vie bruisse une dernière fois, comme en écho à cette vérité. Et sur cette note, Columbo disparaît dans la clairière, laissant derrière lui un monde à repenser, un équilibre à reconstruire, et une humanité face à sa responsabilité…